Bonne chance !

Il existe de nombreux sujets tabous en France. L’augmentation alarmante du nombre de cancers en est un. Le sujet des pesticides et de l’ensemble des produits phytosanitaires en est un autre. Notre société sait qu’il y a corrélation entre les deux, mais l’ensemble des pouvoirs publics et des médias préfère fermer les yeux.

Pourtant, les légumes qui sont à l’étalage ont l’air bien honnêtes, bien mignons et bien proprets. Bien rassurants en tous cas. Peut-être un peu trop justement.

Qu’elle est belle cette scarole au coeur jaune-blanc que l’on trouve au rayon des légumes ! Pourtant, les jardiniers savent que ce n’est pas facile d’obtenir ce coeur clair, même en retournant un pot de fleur sur la salade une semaine avant la cueillette pour que l’absence de lumière la blanchisse. Un ami a son beau-frère qui travaille chez un maraîcher. La solution de ce maraîcher pour blanchir la scarole est simple : un léger coup de désherbant sur la salade juste au moment de la commercialisation. Oui, vous avez bien lu : un désherbant !

Et si cette pratique était courante ? En en parlant autour de moi, je me suis rendu que les producteurs de pommes de terre de mon secteur faisaient une opération similaire : au lieu de s’emmerder à faucher les grandes herbes qui poussent dans les pommes de terre, ils traitent le champ avec un « défanant » (qui n’est autre qu’un désherbant) une semaine avant la récolte. Et tous les résidus se retrouvent dans notre assiette.

Jean-Luc est atteint d’un cancer. Les cancérologues de Besançon lui ont conseillé de ne manger que des légumes de son jardin ou des légumes dont il est sûr de la provenance. La profession médicale doit certainement savoir des choses …

Nul doute que l’utilisation de produits phytosanitaires est une bombe à retardement et que tout ça est en train de nous pèter en pleine gueule, comme le montre l’exemple des bananes de la Martinique.

Cela me fait penser à un propos de Pierre Rabhi lors de sa conférence à Besançon : « Et si, avant un repas, au lieu de se dire Bon appétit, on se disait plutôt Bonne chance » ?

18 réflexions au sujet de “Bonne chance !”

  1. Brève de Actu-environnement :
    ACAP 21 dénonce la publication du rapport sur les causes du cancer
    Après l’Association pour la Recherche Thérapeutique Anti-Cancéreuse (ARTAC), CAP 21, parti écologiste présidé par Corinne Lepage, conteste le rapport que viennent de publier les Académies de Médecine et des Sciences et le Centre International de recherche contre le Cancer sur les causes du cancer qui seraient liées aux comportements individuels (tabac, hormones, obésité, exposition professionnelle) bien plus que les pollutions chimiques. Le facteur pollution ne serait qu’anecdotique puisqu’il ne serait à l’origine que de 0,5 % des cancers !, s’indigne CAP 21 dans un communiqué du 18 septembre.
    On apprend ainsi au fil des pages que le lien entre pesticides et cancer ne repose sur aucune donnée solide, qu’il est peu vraisemblable que l’exposition aux faibles doses de dioxines communément rencontrées dans nos régions ait un effet cancérogène, qu’il n’y a pas de consensus sur le lien entre la pollution atmosphérique et les cancers du poumon, que la cancérogénicité des champs électromagnétiques est possible mais n’est pas encore établie, remarque CAP 21.Le rapport ne parle à aucun moment de la pollution de l’air intérieur dans les bâtiments, ignore totalement certaines substances toxiques comme les métaux lourds, le benzène, les solvants, les polluants organiques persistants, les phtalates, etc… Rien non plus sur la vulnérabilité des enfants et les répercussions de l’exposition à des agents cancérogènes au début de la vie – lorsque le fœtus se développe dans l’utérus ou juste après la naissance, poursuit CAP 21.
    Corinne Lepage s’interroge sur  »le calendrier de la publication du rapport et de ses conclusions avec la préparation du Grenelle de l’Environnement », selon le communiqué. N’arriverait-il pas à point nommé pour s’opposer à tout plan gouvernemental de réduction de pesticides ou à une application rigoureuse du règlement REACH qui vise à évaluer et autoriser les produits cancérogènes, mutagènes, reprotoxiques. Dans le doute, faisons des études !, déclare-t-elle.

  2. La législation européenne évolue très vite et la moitié des 900 molécules chimiques actuellement utilisées en agriculture ne devraient plus être autorisées en 2008. Mais pendant combien d’années les a-t-on consommées ?
    Le problème est qu’elles vont être remplacées par d’autres et on ne saura que dans dix ans que ces nouvelles molécules sont toxiques. Alors on les remplacera par d’autres et ainsi de suite … Car l’industrie sait anticiper ce genre de choses et prépare de nouveaux produits de nombreuses années avant l’interdiction des précédents. Il en est ainsi du Roundup dont on sait maintenant la toxicité. On ne l’interdira que lorsque les chimistes seront prêts à mettre autre chose sur le marché. Et pendant ce temps là la santé publique …
    Ainsi va le monde !

  3. Un sujet bien préoccupant…
    Avez-vous des informations sur les études qui font état d’une corrélation entre les maladies qui nous touchent gravement (cancers, Alzheimer, Parkinson…) et les métaux ou pesticides ?
    Il me semble que les enjeux sont très importants sur le plan économique, que les informations sont souvent contradictoires. Cela suffit à me rendre méfiant et à penser, de toute façon, que bien des habitudes sont à changer quand il s’agit de bouffer ou de se soigner.

  4. <p>Paru dans le Monde :<br />
    <em> »Et si le prix n’était qu’un alibi ? En pleine polémique sur la cherté des fruits et des légumes, un chiffre s’est imposé, mardi 25 septembre, auprès des professionnels réunis à Rungis : seulement 3,5 % des Français qui achètent des fruits frais le font parce que ces aliments leur paraissent « appétissants », a révélé l’enquête nationale réalisée en juin par le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Credoc). « Pour les légumes, c’est pire encore », confie Pascale Hebel, la directrice du département consommation du Credoc. Si nous les achetons quand même -c’est parce que « c’est bon pour la santé » -, nous ne sommes qu’un sur trois à les « aimer » même une fois cuisinés, dit le centre.</em></p>
    <p>En résumé, si nous achetons peu de fruits et de légumes frais, c’est parce que ces aliments sont tout sauf une source de « plaisir ». Du coup, leur prix affiché semblera toujours trop élevé, à notre goût, pour des pommes qui ont passé trois mois au réfrigérateur, des fraises dures comme de la pierre et des melons chargés d’eau. »</p>
    <p>Florence Amalou</p>

  5. La mort est dans le pré … Agriculteurs en danger de mort .
    Pour les gens de ce blog qui regardent la TV , réservez dès maintenant votre soirée du 17/04 vers 23h sur France 2 ( Pourquoi faut-il attendre 23h pour voir ce genre de documentaire ??? )

  6. Les pesticides sont mis dans les champs cultivés et non dans les prés.
    Donc, mis à part le titre qui est très approximatif et qui fait référence à un film, cette émission est vraiment la bienvenue. On s’apercevra dans quelques années que les pesticides ont empoisonné la planète entière.

  7. Juste pour dire que les initiés à la médecine nouvelle savent très bien qu’il n’existe aucune corrélation entre la nourriture et les différent types de cancers.
    Les cancers suivent une autre procédure parallèle qui est à présent bien connue et très bien déterminée , rien avoir avec la nutrition, si mauvaise soit-elle.
    Exemple: les enfants qui mangent n’importe quoi et vivent sur ses tas d’ordures n’aurons certainement jamais le cancer mais pourrons très bien attraper d’autres maladies liées à leur environnement et au carences dues à leur malnutrition ;

  8. Moumouth, tu as peut être raison. Je ne connais pas le sujet mais cela ne m’empêche pas d’apprécier la logique. Ton exemple n’est pas une preuve. Le sort des enfants dont tu parles est sûrement plus alarmant que nos maladies « nouvelles », mais à partir de ce que tu dis on pourrait tirer une « vérité » inverse : « la preuve que nos cancers viennent de notre nourriture c’est que des enfants se nourrissant très mal mais beaucoup moins que nous et ne consommant pas ou peu d’aliments de nos sociétés modernes ont beaucoup moins ou pas de cancers. »

  9. Enfin bon, on est l’un des pays où le taux de cancer est le plus élevé et nous sommes par ailleurs le pays au monde ou l’utilisation de pesticides par habitant est la plus élevée. Je ne dis pas qu’il y a corrélation (car c’est difficile à démontrer), mais quand même !!!!!!!!!!!!!!!

  10. Une catastrophe rémanente qui ne fait guère réagir nos chers politiques, verts, rouge ou vert de gris.
    J’ai assisté il y’a peu à une pêche électrique (méthode d’inventaire qui ne tue pas les poissons) sur une des plus belles rivières de France, à deux pas de chez moi, le Lison. C’est horrible. Et ce qu’il faudrait faire, nous le savons depuis longtemps. Mais la crise a cela de bon pour les pollueurs : elle les a rendus intouchables, aussi efficacement qu’une nouvelle élection, un traité européen ou une étude soit disant scientifique, du tonneau de celles qui rendent les poisons comestibles.
    Vivent le Beaujolais nouveau, les anciennes céréales et les épandages d’automne. :wink:

  11. Quand je dis anciennes céréales, je pense à l’avénement de la culture intensive, qui date déjà trop, et c’était par rapport au Pif.
    Mes respects à l’épeautre, au blé des Pharaons, etc.
    Et mes respects aux meilleurs producteurs de Beaujolais, une région dans laquelle je me rends souvent et où quelques fous essaient toujours de faire du vin propre.
    Tournée d’atrazine pour les autres. :devil:

  12. Effectivement.
    Le vieux monde vacille un peu plus et ce mec fait assurément partie de celui dans lequel je veux vivre.
    Comme pourrait le dire Siné : ça vaut un coup de beaujolpif !
    :smile:

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