Grèce : la revanche des rêves ?

Depuis le début de la semaine, je réfléchissais à une idée de « petit dimanche musical » pour ce week-end. Et j’avais une belle envie de parler de la musique de la Grèce en raison de l’actualité liée à ce pays. Car l’enjeu de ce week-end, ce n’est pas les législatives françaises – n’est-ce pas ? – mais bel et bien le scrutin grec. Et puis, en allant lire comme chaque soir Médiapart, je suis tombé mercredi par hasard sur la retransmission d’un spectacle organisé par ce journal. Il s’agissait de la diffusion en direct du concert « Et les rêves prendront leur revanche », un hommage musical et poétique à la Grèce, avec Angélique Ionatos. Je connaissais cette chanteuse depuis longtemps et je connais bien son disque « chansons nomades ».

Hier soir, je suis allé consulter dailymotion et le concert y était déjà en ligne dans son intégralité. Alors, le voici. Il dure 1H40. Si jamais vous n’avez pas le temps de visionner toute la vidéo et de n’écouter que quelques bribes, faites-vous au moins une idée avec le morceau qui commence à 1H20’40 ». La plupart des morceaux sont en grec (avec quelques passages en français) mais vous verrez que la force des morceaux est telle qu’on est touché sans même comprendre la langue.
Mais ce serait dommage de ne pas écouter le concert en entier. Alors, prenez un décapsuleur, ouvrez-vous une chimay et installez-vous tranquillement devant l’écran.

« Sa voix  grave et sensuelle est à elle seule un poème nomade qui creuse le sillon de l’amour et de la destinée. »

Bon week-end à tous !

6 réflexions au sujet de “Grèce : la revanche des rêves ?”

  1. Très beau concert !!
    :wub:
    Tu dis « vous verrez que la force des morceaux est telle qu’on est touché sans même comprendre la langue.  »
    C’est vrai , et ça m’arrive souvent comme lorsque j’écoute Esma Redzepova . Je ressens une émotion rien qu’en écoutant la voix et l’orchestration qui l’accompagne.

  2. Une traduction du texte
    Djelem, Djelem
    Par MathieuZeugma
    « Djelem, Djelem… (J’ai voyagé, j’ai voyagé…) »
    Les notes de guitare s’envolent avec les flammes du feu, et au centre des caravanes se rassemble le peuple du voyage…
    Dans la fraîcheur du soir résonne l’hymne gitan…
    « … Lungone dromensa ([J’ai voyagé] sur de vastes routes)
    Maladilem baxtale Romensa… (Et j’ai vu des Roms heureux)  »
    Les silences sont lourds entre chaque note… Pensées pour les autres, croisés au fil des routes et qui sont loin maintenant…
    « … Ay, Romale, Ay, Chavale. (Oh hommes et enfants du peuple Rom)
    Ay Romale, katar tumen aven… (Oh Roms, d’où que vous veniez)  »
    Autour les familles sont là … Présentes… Soudées… Tout le monde s’est rassemblé, il fallait au moins ça…
    Hommes, femmes, tous restent muets dans le recueillement des notes… Les enfants dorment déjà, épuisés d’avoir longuement tendu la main…
    Les filles sont reparties gagner de l’argent, une dernière fois… Bohémiennes de trottoir, Esmeraldas à vendre, et défilé de Quasimodos en guise de gagne-pain…
    Pour quelques pièces…
    « Le tserensa baxtale dromensa (… Dans vos tentes sur la route de la joie…)  »
    L’un des leurs a été arrêté… Emprisonné… Pour quelques bouts de ferrailles revendus à des commerçants véreux, réduit à être voleur quand la mendicité ne rapporte plus…
    Les ferrailleurs ont nié en bloc, les Roms encaisseront seuls le forfait…
    « Vi-man sas u bari familiya (… Moi aussi j’avais une grande famille)
    Tai mudardya la e kali legiya (Mais la légion noire l’a tuée…) »
    Autrefois c’était les nazis qui séparaient les familles, exterminant en masse les membres d’un peuple méconnu… Maintenant c’est la police de répression de la pauvreté qui condamne les actes sans en examiner les causes…
    Réveillés du rêve européen, faute de bannière étoilée, ils ont cru vivre ici aussi facilement que nos entreprises venaient chez eux…
    Mais ils se trompaient : ce n’est pas ça l’Europe…
    « … Aven mansa sa lumiake Roma ( … Venez avec moi, Roms du monde entier)
    Kai putaile le Romane droma… (Là où les routes nous sont ouvertes…) »
    Voilà pourquoi ici personne ne raconte jamais sa journée : la vie de bohème n’est pas celle rêvée des bobos…
    La peur des voisins a trouvé son prétexte : les préjugés reviennent en histoires de voleurs de poules…
    Mais il en faut plus pour abattre un Rom… Habitué au malheur, de toute façon…
    Demain les flics viendront détruire le camp, et alors il faudra partir… Encore une fois… Alors en attendant le groupe se soude sur quelques accords de guitare…
    Et ce sont les notes de l’histoire d’un peuple qui s’envolent dans la nuit…
    « … Ake vryama ushti Rom akana (L’heure est venue de nous lever, peuple Rom)
    Ame xutasa mishto kai kerasa… Nous réussirons en faisant l’effort) « 

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