Et c’est reparti pour un tour !

Date anniversaire aujourd’hui : c’était le 17 janvier 2006, il y a tout juste deux ans, que j’écrivais mon premier article « il pleut dans leur tête ». C’était un magnifique cadeau de Noël que m’avait fait Stéphane : un beau blog déjà formaté qui ne demandait qu’à être rempli et être administré par mes soins (ce que j’ai appris à faire lentement mais progressivement, étant parfois – et même souvent – « à la rue » pour tout ce qui relève de la technique).

J’ai vécu pendant deux ans une aventure extraordinaire qui a été marquée, sur un plan très personnel, par de nouvelles amitiés et par un enrichissement constant et quotidien de ma propre réflexion. Grâce à vos commentaires, mon avis a évolué sur beaucoup de choses. Non seulement au niveau de mes idées, plus nuancées qu’autrefois, mais aussi et surtout de ma manière de vivre. Car certaines discussions m’ont beaucoup marqué, je pense surtout à celles qui ont tourné autour du temps et de la lenteur. Moi qui étais parfois dans l’hyperactivité (surtout à « la belle saison », au jardin dès 6 heures du mat’), j’ai appris à prendre beaucoup plus de temps pour moi-même, pour écouter de la musique mais aussi pour ne rien faire et regarder simplement … le temps qui passe. Et j’ai appris, ce que je pressentais déjà parfois, que le temps est quelque chose de très élastique, d’assez relatif, et qu’on peut, en ralentissant ses activités, vivre bien mieux et de manière plus longue le peu de temps qui nous est imparti. Car c’est l’un des gros paradoxes de notre société moderne qui court sans cesse pour gagner du temps et qui, finalement, à force de courir dans tous les sens, ne dispose plus du tout de ce temps tant recherché. Alors que la solution du problème était à l’opposé : ralentir sa marche et ne surtout pas chercher à gagner un seul instant. En tant qu’individu, nous avons encore cette possibilité de ralentir, alors profitons-en … Mais pour ce qui concerne nos sociétés, c’est évidemment autre chose, difficile de ralentir une machine emballée … mais ceci est un autre débat (que j’esquisserai d’ailleurs un peu plus bas).

Beaucoup vont sans doute rire en lisant dans cet article que j’ai appris à prendre du temps, à ralentir le rythme habituel. Effectivement, cela ne s’est pas ressenti ici. Ce blog est mon exception qui confirme ma nouvelle rêgle. Tout est allé très vite (490 articles en deux ans, soit exactement une moyenne de deux tous les trois jours). Ce blog m’a littéralement aspiré. J’ai parfois eu l’impression d’une spirale. Le nombre de vos commentaires (8420 à ce jour, comment avez-vous fait pour être aussi prolixes) a contribué à entretenir ce cheval un peu fou et parfois emballé. Joëlle n’est pas venue sur ce blog pendant quelques jours seulement, il lui a fallu une heure et demi hier soir pour lire (et apprécier) la richesse des tous derniers commentaires. C’est dire le rythme que vous et moi avons imposé à cette aventure.

Je me suis rarement imposé de contraintes, sauf à quelques reprises seulement. Par exemple, lorsque je me rendais compte que je n’avais rien dit sur le thème du jardinage depuis un mois, j’écrivais vite un article sur les légumes, avec un sentiment d’urgence pour ne pas que les quelques lecteurs jardiniers quittent ce blog. Mais cela est resté de l’ordre de l’exception. Pour le reste, je me suis laissé aller à un rythme plutôt naturel : quand les sujets devenaient trop sérieux, alors surgissait naturellement dans ma tête un petit article anodin, insignifiant et cela allégeait l’ensemble du blog. Et inversement.

J’ai aimé, beaucoup aimé vos commentaires. D’une incroyable richesse. D’une grande diversité depuis les dernières semaines. Il s’est dit des choses étonnantes et très fortes sur certains sujets (comme l’art ou la poésie). Traiter de thèmes comme l’amour et la séduction sans qu’il y ait de platitudes ou d’étalage de la vie privée, c’était un pari presque impossible à tenir. Et ce pari, vous l’avez pourtant gagné. Dire que la poésie, c’est uniquement du domaine du ressenti, que ça ne s’explique pas par des mots, et être capable d’en parler quand même et d’expliquer les choses des heures durant (près de 170 commentaires sur l’article qui lui est consacrée), il n’y a que sur ce blog que ce genre de choses arrive je crois.

J’ai annoncé il y a quinze jours que j’arrêtais ce blog aujourd’hui 17 janvier. Plusieurs lecteurs réguliers ne s’en sont pas aperçus car ces propos ont été tenus dans un commentaire sur un article déjà un peu ancien sur lequel nous étions plusieurs à discuter (c’est d’ailleurs un fait nouveau et très intéressant, plusieurs personnes discutant ensemble en arrière-plan, à un rythme plus lent, sur des articles qui sont parfois … en quinzième position).

MAIS CE BLOG A LA VIE DURE ET NE S’ARRETERA PAS.

Il me faut quand même donner quelques explications avant que tout ne reparte. Il y a une raison principale au fait que j’aie eu envie d’arrêter et il y en a plusieurs au fait que j’aie envie de continuer.

Où est la raison principale de mon mal-être ? J’emploie le terme de mal-être en pensant au titre de l’article que je devais publier aujourd’hui pour clore ce blog, que j’ai commencé d’écrire il y a quinze jours, et que je voulais intituler « il pleut dans ma tête » (en référence au premier article que j’avais écrit il y a deux ans, histoire de boucler la boucle).

Il y a eu des frictions sur ce blog. Ces frictions, à vrai dire peu nombreuses, m’ont beaucoup gêné sur le moment mais je dois dire que je les ai beaucoup relativisées au bout de quelques temps. Chacun s’est ajusté à l’autre, les dialogues sont revenus, plus courtois me semble-t-il et le « niveau humain » de ce blog a bien évolué. Et puis, ces frictions sont sans doute nécessaires et même indispensables. Finalement, ce blog ressemble un peu à une famille, à une famille un peu disjointe mais une famille quand même, avec ses engueulades, ses rapprochements, parfois des incompatibilités d’humeur entre personnes mais c’est le mélange de tout ça qui fait que cela fonctionne, les hauts finissant toujours (mieux que dans une famille d’ailleurs) à l’emporter sur les bas. Il y a beaucoup d’intelligence sur ce blog, et beaucoup d’intelligence du coeur.

Mais il y a une raison, une seule raison, à mon envie d’arrêter, bien plus importante et qu’il m’est difficile d’expliquer en quelques mots. Je vais y venir lentement. Cette raison tient aux problèmes de notre monde d’aujourd’hui. Car il se pourrait bien que ce monde, le monde bien vivant dans lequel nous vivons, soit un jour amené à crever (je parle de l’humanité et non de la planète qui en a vu bien d’autres). Et pas seulement pour des raisons environnementales. Car nos sociétés, occidentales notamment, s’assoient aujourd’hui allègrement sur les valeurs fondamentales qui les ont forgées. Beaucoup de choses se sont dégradées et nous pourrons aller beaucoup plus loin encore dans le domaine du pire. Et il y a une relation très étroite entre dégradation environnementale et dégradation sociale. Il arrivera évidemment un moment où ces valeurs auxquelles nous croyons (je pense notamment à la liberté, à l’égalité, à la fraternité … à la démocratie d’une manière générale) seront remises en question car elles ne nous garantiront plus de nous sortir de la merde dans laquelle nous serons. Mais je reste foncièrement optimiste. Et d’ici là, il nous faut utiliser l’idéal dont nous sommes pétris, pour réfléchir, agir, infléchir le cours des choses et prendre nous-mêmes notre destin en main avant de le laisser entre les mains de ceux qui décideront pour nous. Et qui le décideront de manière très autoritaire car la survie de l’humanité exigera cet autoritarisme.

Tous les articles qui tournent autour de cette grande préoccupation me semblent importants, beaucoup plus importants que les autres. Et je sais que ces thèmes, notamment environnementaux et sociaux, sont importants aussi pour d’autres qui viennent sur ce blog. Concernant certains sujets aujourd’hui brûlants, je me souviens de scientifiques ayant un certain renom sur la place publique qui, par pure posture intellectuelle (ou parce qu’ils avaient des comptes à régler avec la communauté scientifique ou écolo) ont jeté le doute dans l’opinion publique. Trente ans plus tard, ce sujet nous arrive en pleine gueule. Que de temps perdu ! Car il y a trente ans, toute la communauté scientifique et tous nos dirigeants savaient, et l’opinion publique aurait pu savoir ! Avait d’ailleurs le droit de savoir !

Il arrive aussi que sur ce blog, des sujets qui sont d’une gravité extrême, soient balayés d’un revers de phrase. Sans appel. Evidemment, avec Google, on pourra toujours trouver les propos d’un scientifique ou d’un auteur qui viendra vous contrecarrer. Mais méfions-nous des scientifiques non reconnus par leurs pairs – et il y en a – qui cherchent à tous prix à trouver un espace médiatique pour continuer à exister. La véritable science ne s’expose pas sur un plateau télé ou dans un livre raccoleur.

Le monde a besoin aujourd’hui que des gens s’engagent. Il en a d’ailleurs toujours eu besoin mais il n’y a peut-être jamais eu ce sentiment d’urgence. Mais avant de s’engager, il faut aussi de la discussion, de la réflexion. Ce sont elles qui alimentent l’action à venir. Nous sommes une société en devenir, placée devant un défi énorme, c’est une nouvelle ère qui s’ouvre à nous. Les problématiques sont nouvelles et il a forcément des balbutiements au début. Bien sûr, on pourra toujours clore la discussion de manière abrupte et péremptoire en disant qu’il ne sert à rien de parler de la décroissance tant qu’on aura pas convaincu nos voisins émergents de ne pas acheter tel appareil électrique. Bien sûr. Bien sûr qu’à ceux qui font le maxium pour utiliser de moins en moins leur voiture, on peut leur rétorquer « oui, mais t’as toujours une bagnole ». Bien sûr, bien sûr… Mais nous avons tous besoin de nous encourager les uns les autres pour affronter ce monde incertain et réinventer les choses. Et puis, j’ai la chance de connaître la plupart des lecteurs de ce blog (enfin, ceux qui laissent des commentaires). Et je sais que certains d’entre eux sont déjà dans la mise en oeuvre, même timide, de leur propre décroissance, je sais que d’autres ont passé leur vie à se battre pour les droits de l’Homme, … ne les blessons pas. Ne nous attaquons jamais à ce qui est au plus profond de chacun.

Chacun agit à son niveau comme il le peut. Partout se créent de petites poches de résistance. Elle sont nombreuses. Ce blog est bel et bien aussi, à une toute petite échelle, une petite poche de résistance et non un lieu de bien-pensance. « Poche de résistance » est évidemment un mot trop fort pour caractériser ce blog, disons alors un petit espace dans lequel les idées se s’affrontent, se brassent, s’affinent jusqu’au moment où certains décideront – ou non – d’en mettre certaines en oeuvre à leur humble niveau. C’est de la petite action, de la très petite action, mais l’enjeu d’aujourd’hui est bien que les petits ruisseaux de conscience collective qui naissent deviennent de plus grosses rivières. Alors, discutons avec fougue, et même une certaine violence s’il faut en passer par là, discutons donc des moyens pour se sortir du merdier, mais ne jetons pas des doutes permanents et arrêtons surtout toute posture purement intellectuelle. Je dis  » doutes permanents » car c’est bien l’accumulation de petites phrases, sur les sujets les plus graves, qui ont fait qu’à un certain moment donné j’ai fini par ressentir un certain mal-être. Parfois même un grand mal-être à certains moments.

Ce blog est pour moi essentiellement lié à la notion de plaisir. Plaisir de discuter, plaisir de vous retrouver, plaisir de découvrir. J’ai eu quelques fois l’estomac trop noué pour y trouver du plaisir.

Mais venons-en maintenant aux raisons qui font que ce blog repart (raisons qui sont présentées ici sans ordre particulier)

L’une des raisons tient au fait que j’ai été soulagé d’annoncer il y a dix jours que j’arrêtais ce blog. Les mots ont été durs à sortir. Mais le fait de les dire m’a un peu dégonflé, les avoir écrits m’a rendu plus serein et m’a permis de réfléchir pendant dix jours, avec une certaine distance, au devenir de mon projet de départ.

Pendant cette période calme, je me suis rendu compte que ce blog représentait beaucoup pour moi, qu’il faisait aujourd’hui partie intégralement de ma vie et que son arrêt serait extrêmement douleureux. Et puis au fond, en avais-je réellement envie ? Je dois vous avouer humblement que je suis drogué par nos échanges quotidiens. Je sais aussi que d’autres sont également accrocs à ce petit espace de discussion (espace simplement de lecture pour d’autres).

Une autre raison réside dans la nature des dialogues qui, me semble-t-il, a changé au cours des dernières semaines. Il y a eu du sang neuf les temps derniers, les contradictions apportées par les nouveaux lecteurs ont fait avancer les débats, de manière plutôt constructive, bien que nous ne soyons pas toujours, loin s’en faut et c’est très bien ainsi, d’accord entre nous (sauf évidemment sur certains sujets anodins plus consensuels).

Je sais aussi que les lecteurs sont maintenant nombreux. Très nombreux même. Pour la première fois d’ailleurs, le blog va passer ce mois-ci la barre mensuelle des 4000 visites. Et 4000, ce n’est pas rien ! Je sais que parmi cs lecteurs il y a les fidèles silencieux. De vrais fidèles qui sont là depuis des mois et des mois, parfois depuis le début de cette aventure mais qui n’ont pas encore osé parler. Je serais très gêné de partir sans avoir réussi à créer les conditions favorables pour que ces personnes (que je connais parfois très bien) s’expriment à leur tour.

L’autre raison est que nous sommes en janvier. Mes proches et ceux qui me connaissent bien savent que je suis très tributaire du rythme annel de la nature (un reste de mon origine paysanne) et que je suis de nouveau plein d’énergie dès que la saison s’inverse. Je redeviens alors plus battant. Et aujourd’hui, je retrouve suffisamment d’énergie pour repartir sur des sujets qui me tiennent à coeur et que j’avais laissés de côté. J’ai envie de reparler de décroissance, après un an et demi d’interruption. J’ai envie de reparler des firmes agroalimentaires qui nous font croire que les OGM peuvent résoudre les problèmes de faim dans les pays du tiers-monde alors qu’elles ne travaillent sur aucun programme concret dans ce sens. J’ai envie de reparler de ces droits de l’Homme que l’on bafoue continuellement, et pas forcément hors de nos frontières. J’ai envie de parler de ces pauvres gens qu’on expulse de manière éhontée. J’ai envie, j’ai envie …

Et je sais que grâce à vous, la réussite sera au rendez-vous, comme elle l’a été jusqu’à présent. Alors, faisons encore un bon bout de chemin ensemble.

Le prochain article paraîtra seulement dimanche matin avec notre petit réveil musical hebdomadaire.

114 réflexions au sujet de “Et c’est reparti pour un tour !”

  1. Les statistiques exactes de ce blog au bout de deux ans :
    – 490 articles
    – 8 420 commentaires
    – 49 926 visites
    – 303 942 pages consultées
    – chaque jour, une moyenne de 8 personnes qui passent plus d’une heure sur le blog

  2. 23:42 … J’ai bien cru qu’il n’y aurait pas d’article le 17 !

    Mais bon, ça n’a pas du s’écrire en une minute. Je suis bien content que tu poursuive sans t’y sentir contraint, mais à vrai dire, depuis que Vincent a arrêté de « bouder », que le message sur les soldes à largement dépassé la 5éme position et que tout à rapidement repris sa place, je ne pensais plus que tu arrêterais.

  3. Quel plaisir !
    Je reviendrai sans doute sur cet article qui fera date plus tard, car beaucoup de réactions se bousculent en moi, ce sera aussi au gré des autres réactions à cette belle page d’écriture.
    Disons pour résumer que j’ai particulièrement apprécié quelques mots : sur le rapport au temps, sur le cœur ou la poésie, sur le lien environnement/social, sur l’engagement et sur cette idée de famille, sans doute celle de l’humanité que je retrouve avec plaisir sur ce blog… et plus qu’ailleurs.
    Et comme je ne suis pas bon public comme l’on dit, je dois dire que j’apprécie aussi particulièrement de rigoler comme d’éprouver d’autres sentiments en consultant régulièrement LEBLOGADUPDUP.ORG !
    Je nourrissais secrètement l’idée de gagner du temps pour d’autres activités en voyant disparaître ou évoluer ce blog (seule consolation d’ailleurs)… voilà que cet espoir vole en éclats !

  4. Merci Bernard, ravi de savoir que l’aventure continue.

    Je suis très touché par la notion d' »engagement  » que tu introduis dans ton article. Car j’ai le sentiment que c’est elle qui peut donner la mesure des propos amenés dans la conversation et susciter tout approfondissement possible.

    Dans un de tes derniers articles, celui sur le conflit actuel au Niger, je ne suis pas parvenu à intervenir dans la conversation, ayant du mal à me formuler cette question du rapport intime entre les mots et l’engagement personnel que tu introduis ici.

    Je m’explique. À l’origine de l’histoire de cette vidéo que j’ai proposée à visionner, il y a eu ce moment où la voix calme, posée et déterminée de cet homme est parvenu à mes oreilles avec une étrange familiarité qui m’a fait percevoir les propos qu’elle véhiculait comme infiniment proches. J’ai même eu, au départ, l’impression qu’il s’agissait d’un évènement qui se passait dans la village d’à côté. Et j’ai vu soudain la réalité de tous ces gens fuyant en masse la guerre pour se réfugier dans un camp de fortune, là, à deux pas de chez moi. Ca m’a fait un tel choc que le sentiment d’urgence et le côté incroyable de la chose m’est apparu tel qu’il doit apparaître à tous ceux qui vivent réellement de tels évènements.

    Puis, très vite, je me suis rendu compte que tout ceci se passait au Niger, très loin de chez moi. Aussitôt ce sentiment de réalité qui m’avait permis d’appréhender effectivement la chose dans sa vérité, s’est évanoui et a été remplacé par cette froide curiosité intellectuelle mêlée de bons sentiments indignés qui s’agitent en moi dès que je ne suis pas directement touché par un évènement grave dont je suis néanmoins informé.

    La question qui s’est posée alors pour moi a été: comment parler de cet évènement qui se passe si loin de moi, mais dont il m’a été donné, par hasard, d’éprouver réellement et non plus uniquement intellectuellement, la dimension tragique ?

    Et c’est bien la notion d’engagement qui m’est apparue en réponse. En effet, il est impossible de parler froidement, objectivement de situations qui impliquent de graves souffrances humaines, si on ne parvient pas à mettre nos paroles à la mesure de ces souffrances réelles, à se représenter tenir les mêmes propos en présence des acteurs du drame eux-mêmes. Lorsqu’il s’agit de véritables tragédies, comme nous avons l’habitude d’en être « informés » quotidiennement, trouver des paroles justes en rapport avec ce qui est vécu devient extrêmement difficile tant qu’on est pas engagé d’une façon ou de l’autre à l’intérieur même du drame.

    Mais le risque d’être trop léger, de trahir la réalité vécue par incapacité à se la représenter réellement doit-il nous interdire toute réflexion, tout commentaire ? Sans doute non, mais encore faut-il parvenir à les mettre en rapport avec un engagement quelconque qui puisse établir le lien avec la réalité. Sinon les idées vaquent immédiatement dans un espace abstrait et désincarné où tout se vaut et rien n’a véritablement d’importance, où le plaisir de jouer avec le doute que tu signales si justement Bernard, a tôt fait de prendre le dessus et de dicter le cours des choses.

    Je ne suis sans doute pas très clair, mais c’est en trouvant un écho à ces préoccupations dans ton nouvel article anniversaire, que je me suis dit que je pouvais les introduire dans le débat.

  5. Ouf !

    On n’allait quand-même pas se séparer à la première anicroche ?
    D’accord, notre histoire n’est pas de tout repos. Mais qui aimerait une histoire neutre, plate et creuse ?
    D’accord, ça n’est pas facile tous les jours. Mais qui a prétendu que la vie était facile ?

    Et puis on a encore tellement de choses à se dire.
    Tant de sujets communs qui nous passionnent.
    Évidemment, on est différents. Et c’est aussi ce qui fait notre force. Alors les scènes, les assiettes qui volent, on peut essayer de les calmer un peu. On a toujours fini par s’expliquer.

    Fuir le bonheur de peur qu’il ne se sauve, c’est pas notre style.
    Bien-sûr, il y a cette question de conserver autant de plaisir après ces années ensemble. Mais jusqu’à présent , le plaisir est toujours revenu. On se connaît de mieux en mieux, l’histoire gagne de la valeur en s’installant dans la durée.

    Alors OUI, trois fois OUI, pour continuer un bout de chemin ensemble…

  6. Si, si, tu peux qualifier le blog de poche de résistance.
    C’est difficile de résister. Cela demande de l’énergie. J’en trouve pas mal ici. Je me nourris.

    J’aime énormément ce que tu dis sur l’engagement. Je partage ton regard sur l’état du monde. Alors, évidemment, ça ne suffit pas de discuter. Mais c’est un préalable nécessaire. Chacun peut agir à sa manière et à son niveau, mais il faut nourrir la réflexion.

    D’accord aussi sur l’association des problèmes environnementaux et sociaux.
    Et ce sentiment très puissant qu’on ne peut pas rester sans rien dire.
    Nous aider mutuellement à sortir de la léthargie.

    Isidore, tu es tout à fait clair et l’exemple que tu cites est suffisamment parlant. Si, ne serait-ce que la moitié des lecteurs du blog ont visionné la vidéo sur le Niger, que seulement une partie a envoyé le lien à ses connaissances ou même seulement discuté de cette situation autour de lui, cela fait un peu plus de prise de conscience chez pas mal de monde au bout du compte.

    Mais le plus important je crois, c’est que chacun de bloggeurs participe avec plaisir.
    Tu parles de famille. Moi, je trouve que c’est mieux que la famille (enfin, que la mienne), pas de belle-mère emmerdeuse, pas de repas qui s’éternise alors qu’il fait un soleil radieux. On vient quand on veut. On n’éteint pas la lumière en partant.

  7. Et ben ! quel résumé ! ………. je viens de lire ce grand article qui m’a fait ressentir pas mal de choses, en particulier de la nostalgie ainsi qu’une émotion perceptible dans chacun de tes propos.
    Un blog, tu me l’as souvent dis, « ça change une vie »… et c’est bien là la morale de cette belle histoire: c’est que tous ces liens et échanges tissés au fil du temps t’ont apporté beaucoup et ont façonné une part de ta vie, modifié tes opinions…

    Actualité, politique, jardinnage, naturalisme, musique, BIERE !!, environnement, etc…
    …ce blog a du succès car il traite de plein de thèmes divers et variés, je trouve qu’ il y a une vraie richesse dans ce blog !

    Ce que j’aime personnellement dans ce blog, c’est par exemple la possibilité pour moi de me faire une opinion plus afinée sur différents thèmes que tu as pu mettre en avant, grâce à tes articles et à toutes les interventions de chacun…

    Et puis j’aime en particulier les articles traitant de l’environnement et du naturalisme (par passion) ou encore traitant de musique (ce qui m’efforce à être toujours de plus en plus ouvert d’esprit et curieux…)

    Enfin, j’apprécie énormément toutes les interventions et articles où l’HUMOUR et les jeux de mots sont à l’honneur, c’est excellent car dans ce blog on peux y être sérieux autant que partir en « délires » et ça ça fait du bien ! …. un peu de légèreté comme tu dis !

    Je suis donc super emballé que tu décides de continuer de faire vivre ton « bébé », ce blog devenu désormais familier pour moi, devenu même quotidien (même si je n’interviens pas souvent)… bref attachant.
    Merci.

  8. Bernard, je ne peux etre que tres content que tu aies décidé de continuer et en meme temps, un peu inquiet que cette activité « bouffe » ta « nouvelle » philosophie de vie.
    Peut etre la solution est elle de produire moins ou bien, comme tu l avais évoqué, de laisser un peu travailler les participants ?
    Quant à l’engagement, c’est bien sur tout a fait honorable mais le succès de ton blog, c est ce mélange subtil de nature, musique, humour. Permets moi très humblement de de suggérer de ne pas trop forcer la vapeur sur des sujets « qui fâchent » !

  9. Je viens d’arriver parmi vous. C’est vrai que je vous lis depuis septembre et c’est du bonheur. J’aime beaucoup entendre la « petite musique » de chacun.
    Un blog de cette qualité, c’est un vrai bonheur et cela me donne envie de découvrir et aussi de continuer à m’interroger.
    Dans un monde complexe comme le nôtre, les liens ne peuvent être que bénéfiques. Et des questions essentielles nous interpellent, vraiment…

    Je suis arrivée à l’âge mûr avec mon amour pour la Nature toujours aussi entier mais, à mon grand regret, toujours très en friche…et je le regrette. Par négligence. Il est tant de choses essentielles que j’ignore en matière d’environnement … Merci à Bernard pour l’immense qualité de tout ce que tu nous proposes ici.
    Bon anniversaire à ce blog. A consommer sans modération.

  10. Patrice, j en’ai pas vu Bernard forcer la vapeur sur les sujets qui fâchent, j’ai même parfois cru le voir se tétaniser, crispé derrière son écran quand il se rendait compte que les sujets qu’il avait lancés étaient plus polémiques qu’il ne l’aurait voulu ! ;-)
    Mais c’est une de choses qui m’a plue moi, sur ce blog : cette possibilité d’exposer des avis contraires, parfois avec passion, et d’aller jusqu’au bout de ses raisonnements. Et toujours, j’ai vu les conversations finir par se pacifier. Mais au moins, les noeuds avaient été attaqués plutôt que contournés.
    La forme écrite du blog permet d’aller au bout des choses parce que personne ne peut être interrompu avant d’avoir fini d’exprimer son idée, quel que soit le nombre d’intervenants. Et chacun a le même droit à la parole, indépendamment de qui il est. C’est quelque chose qu’on ne retrouve quasiment jamais dans une situation de « vie réelle ». Pour moi, ça a beaucoup de valeur.
    Et le fait que, simultanément, certaines personnes aient des interventions dures et véhémentes sur certains articles, et drôles et légères sur d’autres donne un souffle à l’ensemble et évite de s’enfermer dans des attitudes; ça non plus on ne le retrouve pas dans la « vie réelle ».
    J’espère, donc Bernard, que tu ne vas pas te mettre à « éviter » tout ce qui risque de ne pas être consensuel !

  11. Tranquillise-toi Oups (tiens, c’est plus Oupslagrippe, bravo pour avoir réussi à sortir de dessous la couette), ce blog sera bien plus engagé qu’avant. Je n’éviterai plus aucun sujet qui me tient à coeur. Et je commencerai assez fort dès lundi matin à 7H, le tout évidemment entrecoupé d’autres choses moins politiques et donc plus consensuelles, notamment sur la nature et la musique.

  12. Notre dealer favori a renoncé à « se ranger » ?
    Il s’engage à continuer à nous fournir notre dose (devenue vitale) de dope ?
    Aléluiaaaaa !

  13. D’accord avec toi, Oups, c’est bien l’exposition d’avis contraires qui me plait, à moi aussi, et qui fait avancer le schmilblick. J’apprécie d’ailleurs énormément l’arrivée récente de personnes aux sensibilités très différentes des miennes. Car il n’y a évidemment aucun intérêt à discuter avec d’autres de choses sur lesquelles nous serions tous d’accord.

    La tétanisation que tu as ressentie parfois chez moi, je ne la conteste pas d’ailleurs, elle ne vient pas de ces oppositions mais bel et bien de postures purement intellectuelles qui évacuent en touche le débat et qui ne sont pas souhaitables, vu parfois la gravité des sujets. J’en ai suffisamment parlé avec d’autres, les jours derniers, pour m’apercevoir que cet avis est très largement partagé, notamment chez ceux qui lisent les articles et les commentaires mais qui ne s’expriment pas.

    Mais finalement je ne jette la pierre qu’à moi-même. Car pour conduire ce blog, il fallait probablement être plus solide que je ne l’étais au départ. Et peut-être ais-je sous-estimé certaines zones de fragilité et certains points trop sensibles que j’avais en moi. La faute m’en incombe. En même temps, ce blog m’a fortifié, a consolidé certains aspects de moi-même qui se devaient d’être renforcés, les propos de mes amis m’ont aussi bien encouragé et il y a surtout votre présence à vous tous. D’où une nouvelle dynamique qui va s’appuyer, je l’espère, sur vous mais aussi chez moi sur une force intérieure plus grande (c’est un peu présomptueux, présenté de cette façon, mais je le ressens ainsi). Donc, plus aucune raison que j’abandonne les sujets qui me tiennent le plus à coeur et en particulier ceux qui m’indignent le plus dans l’actualité ! Car je revendique haut et fort, le droit à l’indignation, même facile !

  14. Ravi également que Bernard poursuive les réunions de notre petite communauté improbable dans son « salon virtuel ».

    Une petite inquiétude toutefois (toute personnelle) :

    S’il faut vraiment (comme le laisse tout de même entendre Bernard dans son texte) rejeter le doute sur certains sujets tabous, discuter de tout mais à condition de partager sans critique les convictions des décroissants et des « déclinologues », s’interdire de répondre à certains arguments sous prétexte qu’un de ceux qui les porte n’est pas de la « confrérie », etc… je ne suis pas sûr d’y (re)trouver mon compte.

    Mais bon… J’essayerai de percevoir « à temps » quand il vaut mieux que je me taise et m’efface (notamment pour éviter de revivre des situations que j’ai plutôt mal vécues)

  15. Bernard, pour que les choses soient claires pour tous (notamment pour moi), tu peux donner des exemples précis de ces « postures purement intellectuelles qui évacuent le débat en touche » et ne sont « pas souhaitables » sur ton blog, s’il te plaît ?

  16. Je crois que le XXIe siècle doit avoir une nouvelle ambition : promouvoir non la discussion, mais la conversation, qui transforme les gens. La vraie conversation prend feu ; elle ne se réduit pas à donner et recevoir des informations.

    (…) La sorte de conversation qui m’intéresse est celle dont, au départ, on est disposé à sortir légèrement différent. C’est une expérience dont les résultats ne sont jamais garantis, et qui implique un risque.

    (…) La conversation est une rencontre d’esprits qui ont des souvenirs et des habitudes différents. Lorsque des esprits se rencontrent, ils ne se limitent pas à s’échanger des faits : ils les transforment, les remodèlent et en tirent d’autres implications, se lancent dans de nouvelles directions. La conversation ne se contente pas de battre les cartes : elle en crée de nouvelle. Et c’est là ce qui me passionne. De la rencontre de deux esprits naît une étincelle, et ce qui m’intéresse vraiment, ce sont les nouveaux festins de paroles que l’on peut créer à partir de ces étincelles.

    (…) Je ne pense pas qu’il faille être bavard pour converser, ni même particulièrement vif d’esprit. Les silences ne nuisent pas à la conversation. Talleyrand, l’un des causeurs les plus mémorables de l’histoire, malgré l’éducation solitaire qu’il avait reçue, assistait souvent sans rien dire à une réception, puis sortait tout à coup un de ces mots qui ne s’oublient pas. Ce qui importe, c’est d’être disposé à penser par soi-même et à dire ce qu’on pense. (…) Le courage est ce qui compte avant tout.

    (…) Les humains ont déjà plusieurs fois le monde en changeant leur façon de converser. Il s’est produit dans le domaine de la conversation des révolutions aussi importantes que les guerres, les émeutes ou les famines. Quand les problèmes paraissaient insolubles, quand la vie semblait dénuée de sens, quand les gouvernements étaient impuissants, les gens ont parfois trouvé une issue en changeant de sujet de conversation, de façon de parler ou d’interlocuteurs. Dans le passé, cela nous a valu la Renaissance, les Lumières, la modernité et la post-modernité. Est venue l’heure de la Nouvelle Conversation.

    (De la conversation, Fayard, 1999)

  17. Tu en es encore à contester la décroissance ? Comme il y a un an quand Gilles a malheureusement quitté ce blog lors de la discussion sur ce sujet ? Alors que tu as écrit beaucoup plus récemment : « Quel que soit l’angle sous lequel on le regarde, l’occident est pléthorique, surabondant, obèse… il croule sous l’accumulation de lui-même. » Je ne crois pas que nous disions nous-mêmes autre chose à l’époque. En fait, tu étais d’accord avec nous dès le début. Mais par pur principe, c’était « NON ». C’est ça la posture intellectuelle …
    Ce n’est qu’un exemple mais je ne souhaite pas trop ranimer de genre de choses. Ou alors autour d’une bière si tu veux … Histoire d’évacuer.

  18. Oups, vous avez raison, il n a pas encore poussé la vapeur mais il semble dire qu il va le faire. Bernard ne m a pas semblé « tétanisé » comme vous le dites mais respectueux et attentif a la sensibilité de chacun. C est ce qui etait exceptionnel dans ce blog.
    Par expérience, je crains fort que cette « radicalisation » ne tourne, comme sur tous les autres sites et blogs en foire a l empoigne. Personnellement, cela ne me convient pas et je me retire sur la pointe des pieds.

  19. Peut-être que ça a à voir avec « penser », « être » et « faire », que l’on doit se préoccuper vraiment de notre trace sur terre : pas nécessairement dans le sens d’accomplir une grande œuvre ou de réaliser une fresque monumentale, mais aussi dans le sens de ne pas laisser à la postérité une cicatrice, que du vide ou pire… quelque chose de nocif, de létal.
    Penser non-bancal est nécessaire, être bien souhaitable… comment faut-il faire ?!

  20. Oui, tu as raison Bernard : il vaut mieux qu’on en cause un de ces jours autour d’une bière.

  21. Si je peux en rajouter une couche.. n’ayant malheureusement guère l’occasion de partager une bière avec vous (au fait, Oups, le week end du 26 , je suis pris…
    Dommage!) , je dirais donc:

    La limite de toutes les radicalités et donc du risque de les voir sombrer dans des impasses intellectuelles, c’est, à mon avis, le sens du Tragique, qui peut aider à renouer avec la dimension du coeur, seule manière de dépasser les incompatibilités d’idées et les incompréhensions irréductibles.

    A mon avis, la radicalité de Vincent repose d’abord sur le refus de toute indignation à bon compte et un sens relatif du tragique qui considère que face à une situation grave soit on est en mesure d’agir d’une façon constructive, soit on se tait; mais surtout on ne cède pas à la tentation facile de s’indigner et de hurler contre les loups et tous les méchants de ce monde sans prendre plus de risque que ces vertueuses vociférations.

    Là où je ne suis pas d’accord avec toi, Vincent, ce n’est pas dans le choix de cette posture que je trouve courageuse et cohérente, mais, précisément, sur ce sens, à mon avis trop relatif du Tragique, qui te conduit à des positions indéfendables et, en vérité, contraires à tout ce que tu pourrais faire dans la réalité. Ce hiatus génère forcément un malaise que Bernard tente d’exprimer avec justesse.

    Pourtant je considère, en même temps que cette posture porte une fécondité certaine qui mérite, à mon avis, et surtout maintenant que Bernard a décidé de continuer l’aventure , de s’accroitre, à condition de la dépasser et de ne pas cultiver aveuglément une confusion et certains doutes dangereux.

    Je reviens donc au sens du Tragique. Je pense que là où il ne faut pas laisser le doute s’insinuer, ni la confusion s’installer, c’est précisément sur le fait de reconnaître en tout premier lieux ce qu’il peut y avoir de tragique dans telle ou telle situation, dans tel ou tel choix politique, idéologique … ou que sais-je encore ? Et il n’y a pas de mal à reconnaître sa propre impuissance devant certaines choses de la vie… tout en les regardant en face, lucidement et peut être avec un certain désespoir. C’est justement ça, le sens du Tragique. Une fois la tragédie reconnue et nommée, on peut alors réfléchir et partager des points de vue divergents sur la chose.

    Et les esprits les plus libres et les plus à même de résister à la tentation de trouver des boucs émissaires, d’adopter des idées toutes faites qui puissent nous épargner l’angoisse de reconnaître notre impuissance à un moment donné, sont alors ceux qui sont les plus à même d’inventer des réponses positives, constructives … en dehors donc justement de ces idées toutes faites et des tabous en tous genres…Et aussi de cette complaisance à désigner des fautifs, à porter des jugements hatifs et à condamner un peu rapidement tout ce qui heurte notre sens du « Bien ».

    Te connaissant, Vincent, je traduis toujours dans tes propos, dans la posture que tu adoptes, cette exigence là. Mais je pense aussi que tu n’exprimes pas toujours clairement cette reconnaissance du Tragique ou de la gravité de certaines choses, ce qui peut aussi se traduire par le sentiment que tu les nies carrément.

    Pour illustrer mon propos, je prends deux petits exemples. Le premier déjà bien développé dans mon précédent commentaire, et qui concerne la situation tragique au Niger en ce moment. Le fait que tu essaies de réfléchir immédiatement à la complexité de la situation, que tu désignes ce qu’il peut y avoir de dingue, quasi suicidaire dans le fait de lutter tel David contre Goliath, proposant l’attitude plus » réaliste » de la négociation avec les Chinois, par exemple, quelqu’absurde elle puisse aussi être par ailleurs, pourquoi pas ? C’est même fichtrement intéressant pour éviter l’éccueil de prendre immédiatement partie pour ces pauvres Touaregs martyrisés par les méchants Nigériens à la solde de la monstrueuse AREVA qui nourrit l’épouvantable industrie nucléaire qui nous engloutira tous.O.K. Mais que tu ne dises pas un mot en direction de la non moins véritable tragédie qui se produit quand même sous nos yeux (comme de multiples autres ailleurs), quitte à simplement nous éffarer de notre impuissance, ça finit par laisser penser que finalement ils ont ce qu’ils méritent d’après toi. Je sais bien que tu ne le penses pas un seul instant. Mais précise le, justement parceque tu souhaites réfléchir en dehors des sentiers battue et des idées toutes faites de nos vertueuses indignations.

    Deuxième exemple : la décroissance. Qu’il y ait à discuter sérieusement à son sujet sans gober tout cru la bien pensance écologico trucmuch et à démasquer les idéologies très « Natures » mais pas forcément très catholiques: O.K. Mais se faire le défenseur invétéré du libéralisme (j’exagère), et ne pas désigner aussi plus précisément et peut être plus librement les monstruosités qu’il accouche chaque jour et les catastrophes humaines qu’il engendre ne peut que suciter de sérieux doutes, en fin de compte. Ceci n’empêche nullement d’en reconnaître aussi les vertus. Mais, cré vin dieu, il n’y a pas de mal à dire du mal de ce qui fait mal, surtout si en plus, on n’y peut pas grand chose!!! Et qu’on doit bien reconnaître qu’on n’ est pas des dieux omnipottents quoiqu’on puisse avoir néanmoins des yeux pour voir des choses pas toujours jolies jolies.

    Bon, j’arrête là… On continuera de causer autour d’une bonne bière à mon prochain passage par le Doubs. Chiche?

  22. Pas d’accord Isidore sur le fait de devoir « ou construire ou la fermer. »
    Ce slogan envoyé par une amie pour ses vœux « La résignation est un suicide quotidien. Prenons notre vie en main ! » me plaît car dans des rapports de pouvoir, de séduction ou de domination/soumission excessifs, qui tendent à se multiplier et à devenir modélisants, il me paraît irréaliste de ne pas chercher une autre voie. Et ça arrange bien ceux qui dominent ce « jeu » de nous voir « ou construire (évidemment dans le sens du modèle de plus en plus légalisé) » ou « la fermer » : c’est exactement ce qui est nécessaire au maintien et au développement d’un tel modèle, il en fait la preuve galopante.
    Reconnaître son impuissance et son désespoir, d’accord, mais résolument pas plus que sa puissance et son espérance. La détresse, la souffrance, la maladie, la faim, l’esclavage et bien d’autres maux que puisse endurer un humain fondent évidemment l’idée d’une tragédie, mais se limiter à cette idée, se résoudre à la construire comme fondement ou simplement en taire une autre, cela constitue pour moi une radicalité tragique !
    Et pourquoi en s’indignant, en agissant, en se battant, devrait-on uniquement avoir affaire à des boucs-émissaires ? Non et non ! Ce serait entériner l’irresponsabilité systématique, le pardon obligatoire, l’impossibilité d’agir, la paralysie, et pire (de façon caricaturale) : préférer la collaboration à la résistance, applaudir son bourreau… Que doivent en dire les opprimés ? Que doivent en penser les libérateurs ? Que feront ceux qui veulent simplement survivre sans moyen de construire ?
    Il faut de la justice, de l’équilibre, de la mesure et il faut aussi mourir.
    Car avant de reconnaître un droit aux victimes, il est peut être malin de leur reconnaître le droit de ne pas être victime, non ?!
    Je suis donc plus d’accord avec la dernière partie de ta réaction qui s’appuie sur des exemples et qui me paraît plus explicite, plus juste.
    Beaucoup aujourd’hui ont choisi une voie bien tragique : celle de détruire, en expliquant qu’ils créent de la richesse, du développement, de la croissance, au mépris de la nature (force de construction gratuite et continue, fondatrice de l’humain), au mépris de l’histoire, au mépris de valeurs humaines bien difficile à défendre (celles reconnues aux Touaregs par l’ONU par exemple).
    Et ce n’est pas mon discours un peu radical qui gênera en quoi que ce soit la radicalité des actions néfastes en ce monde : sous couvert d’humanisme, de maîtrise de l’énergie ou de bien d’autres vessies que nous prenons pour des lanternes, mais de façon bien plus inhumaine, directe, quotidienne aussi… tragique.
    Pendant que nous doutons…

  23. He ho, on va finir par se sentir écartés de la discussion avec toutes ces histoires de bières ^^ …

    Plus sérieusement, qui va-t-on pouvoir contredire, contre qui je vais pouvoir m’insurger si Vincent et Patrice n’osent pas apporter leurs points de vue ?

    Je me trompe peut être mais j’ai toujours pensé que les positions de Vincent étaient souvent très artificielles. Je précise un peu de suite. Il est souvent tentant et pas forcement inutile d’afficher une position qui n’est pas fondamentalement la sienne dans le but de développer les réactions d’hostilité a son égard, et de voir jusqu’où elles sont argumentées. J’ai parfois tendance à faire ça aussi même si j’évite d’embrasser les qualité du libéralisme sans préciser ce que l’on met derrière, …

    Le peu de fois où je suis intervenu de façon réellement constructive sur le blog, c’était en réaction à d’autres messages qui me gênaient. Contre Vincent sur les OGM (ça ne date pas d’hier mais bon j’ai pas toujours beaucoup participé) par exemple. Je sais que la position qu’il a présenté au départ était à la fois très naïve et détestable mais avoir besoin de formuler la critique n’est pas sans intérêt.
    Je vais prendre un autre exemple plus anodin mais où mon rôle est inversé : lorsque je défends l’écriture de la musique pour guitare sous forme de tablatures (sans qu’il soit question de démocratisation, ce qui est en fait le véritable rôle de cette forme), à aucun moment je ne doute que ce que m’affirme Steph soit plus proche de la vérité que ce que j’essaye de faire tenir contre ses arguments. Mais cela me montre à la fois les erreur dans ce que je maintiens de manière un peu artificielle et l’oblige plus ou moins à développer plus qu’il ne l’aurait fait sinon.

    Enfin bref, je pense qu’il faut à la base des pistes de contradiction pour pouvoir avancer sur des sujets sur lesquels nous ne seront pas tous d’accord mais sur lesquels la discussion va progressivement modifier nos points de vue, parfois vers l’approche d’un consensus, parfois le contraire en réalisant combien d’arguments on trouve contre la posture opposée. Cette évolution n’est bien entendu pas sensible sur la durée d’un message et on peut chercher à la nier mais elle restera bien là. C’est plus ou moins ce dont il est question dans le texte de Zeldin plus haut.
    Ça ne veux bien sur pas dire que ces contradictions ne peuvent pas être très ciblées et correspondre à des opinions très proches, beaucoup plus que ce que l’on voit aujourd’hui sur le blog. Mais encore faut il avoir les idées très claires sur le sujet en question.

    Pour ce qui est du libéralisme, je maintiens que l’on n’avancera pas si l’on ne redéfini pas clairement ce que l’on cache derrière ce mot. Je ne pense pas que Christophe ne sera sans doute pas d’accord avec moi mais je ne vois rien de plus libéral qu’un anarchiste.

    Pour la question de la décroissance, je crois toujours moi aux rendements croissants, pour l’éducation au minimum. J’aurais donc du mal à me dire pour la décroissance sans préciser ce qui doit décroitre. Mais je crois que j’ai déjà plus ou moins exposé cette position sur ce blog.

  24. Je pense qu’il faut comprendre « Je pense que Christophe ne sera sans doute pas d’accord avec moi… »
    Ben je dois dire que ta remarque me plaît bien car le parallèle libéral/anarchiste est troublant ! Mais je dois préciser que je ne suis spécialiste ni de l’anarchie, ni du libéralisme…
    Cela dit, des termes aussi lourdement connotés posent un problème : la nature de leur emploi, leurs résonances, leurs familles ou étymologie comme leur histoire constituent justement un piège utilisé par les réseaux du pouvoir. Il y a tout de même « liberté » dans le libéralisme et « privé de » dans l’anarchisme !
    Mais dans le fond…

  25. Effectivement, il fallait lire “Je pense que Christophe ne sera sans doute pas d’accord avec moi”. J’essaierai de préciser un peu ce que j’ai voulu dire demain à tête reposée.

  26. Désolé si Patrice se retire, même si c’est sur la pointe des pieds. Ce serait un très grand dommage pour ce blog.
    Mais je crois que mes propos ont été mal compris. Il ne s’agit pas de radicalisation, bien au contraire. Je m’explique. Il y aura des articles qui seront plus engagés, c’est clair. La radicalisation, elle a eu lieu, à un moment où l’on a commencé de mettre en cause, et de manière très insidieuse, certaines valeurs sur lesquelles est fondée notre société et auxquelles je crois profondément (comme par exemple, ce qui se réfère aux droits de l’homme). Ce sont surtout des lecteurs très modérés qui ont d’ailleurs quitté ce blog.
    Ce qui va changer dorénavant, c’est que j’irai au baston quand je penserai que certaines valeurs fondamentales sont attaquées, même – et surtout – de manière insidieuse. Donc, aucun risque de radicalisation. Il y aura au contraire des garde-fous pour que certaines barrières ne soient pas franchies, c’est un peu mon rôle sur ce blog d’en être le garant. J’ai quelque part un devoir de sentinelle.
    Mais il y a des sujets qui sont graves actuellement. Dans le même registre que ce que j’ai dit ci-dessus (les valeurs de la république, les droits de l’homme), la laïcité est l’un de ces sujets aux enjeux importants. Beaucoup de gens de droite modérés sont choqués par ce qui se passe depuis quelques semaines, beaucoup de gens de gauche également, idem pour certains catholiques et les non-croyants. Je reviendrai à la charge dans mon prochain article sur ce sujet. En fait, pas lundi matin comme je l’avais dit, mais lundi soir (il faut laisser le temps pour que ce blog respire un peu).

  27. Je te fais remarquer, Christophe, que dans mon commentaire je n’ai nullement fais l’apologie de « ou construire ou la fermer ». J’ai simplement voulu définir une position radicale pour appréhender très caricaturalement, je le reconnais, une posture de Vincent (le pauvre, il doit se dire : »qu’est-ce qu’on jase à mon sujet!), en rajoutant toutefois l’élément important : »la fermer plutôt que s’adonner à la vertueuse indignation impuissante »,et surtout, grâce à cela, d’introduire mon sujet principal: le sens du Tragique.

    Ceci me permet d’être tout à fait d’accord avec ce que tu développes ensuite. Avec les nuances suivantes:

    Je ne dis pas que s’indigner, se révolter, chercher à lutter par tous les moyens même si on constate la disproportion des moyens, implique nécessairement la recherche de boucs émissaires. Mais je dis plutôt que le faire trop superficiellement, surtout quand on a affaire à de véritables tragédies, en suivant la pente naturelle de nos passions, conduit trop aisément à prendre partie, à désigner des coupables et à condamner sans appel et sans jugement des boucs émissaires.

    Et pour le faire justement moins superficiellement; la posture de Vincent qui cherche à tout questionner et à refuser trop de simplifications est salutaire et indispensable… à condition qu’elle n’oublie pas le sens du tragique.

  28. Don’t act ! J’ai réagi fortement comme cela m’arrive de le faire, car ta critique que je trouvais juste et qui relayait l’idée de la seule posture intellectuelle, me paraissait elle aussi très intellectuelle. Une limite du blog aussi, la bière en moins en plus !
    Je trouve cette discussion très intéressante et préfère mettre en garde (mais les blogueurs à dupdup sont sagaces quand il ne s’agacent pas !) : mes envolées ne sont pas suivies d’effets secondaires, je ne suis toujours pas armé !
    J’ai bien aimé la parabole d’oups sur les nœuds, et je suis persuadé d’en faire partie ! Sans doute aussi qu’être nœud se rapproche de la condition d’humain… faut faire gaffe de n’être pas nœud-nœud, genre double nœud : situation dure à démêler non ?
    Très ntéressant en tout cas ce mot tragique que tu cibles…

  29. Vous devriez développer ce que vous entendez par Tragique, Isidore et Vincent… (si je peux me permettre, histoire que tout le monde parle véritablement de la même chose)

  30. La posture intellectuelle est une chose. C’est ce dont nous parlons en ce moment.

    Mais il y a aussi ce qu’on peut qualifier « d’imposture intellectuelle », ce que j’ai effleuré dans mon article et qui s’applique aux pseudos-scientifiques qui, parce qu’ils ont un certain renom dans un certain domaine, se croient permis de s’exprimer sur tout et n’importe quoi.

    Nous sommes dans une société médiatique dans laquelle le mensonge avéré vaut autant que la vérité, où le simplisme des idées – pourvu qu’elles soient flamboyantes et flatteuses pour un certain public – l’emporte sur l’intelligence des faits et la vérité scientifique authentique. Et comme beaucoup de nos concitoyens ne sont pas intéressés par l’aspect scientifique des choses, nul doute que les propos de ses sinistres personnages trouvent écho dans l’opinion.

    La tactique est souvent la même. Il s’agit toujours de personnes qui sont rejetés par leurs pairs et qui, pour cette raison, sont à la recherche d’une reconnaissance extérieure. Ces personnes profitent de leur renom pour sortir un bouquin, de préférence un bouquin qui va lancer des pavés dans la mare (la seule manière d’attirer l’attention de ces mals aimés en quête de reconnaissance). Ils remettent alors en question, mais avec des phrases très ambigues et qui sentent le besoin de règler de gros comptes avec la communauté scientifique (ou parfois écolo) que les changements climatiques n’existent pas, que la théorie de la sélection naturelle est une fausse théorie … Le feu des médias est sur eux, avec ses interviewes et sa succession de plateaux télé, le but premier est atteint.

    Ceux qui ont suivi le mémorable débat, en plusieurs épisodes, sur la force de gravité entre Claude Allègre et le Canard Enchaîné doivent sans doute comprendre de quoi je parle.

    S’ensuit alors souvent une forte réaction des milieux scientifiques et voilà nos lascars (Allègre, Ferry & Co) qui font marche arrière, qui affirment qu’ils n’ont pas vraiment déclaré ça, qu’ils n’ont pas dit que les changements climatiques étaient une vue de l’esprit, que la théorie de Darwin reste valable dans ses grandes lignes… Et effectivement, les phrases étaient si ambigües et si manipulatrices qu’ont ne peut réellement les contrer sur ce terrain. Et de toute façon, vu que les médias n’ont plus leurs yeux fixés sur eux, ça n’a plus d’importance, qu’ils fassent marche arrière ou non, ils ont trouvé leur petit public. C’est pitoyable.

  31. Heu, la théorie de la sélection naturelle fondée sur des mutations purement aléatoires est réellement remise en question non ?

    Il me semble que des populations d’insectes s’étaient adaptés sur seulement qq génération à un certain insecticide. Je n’ai pas de sources, et je ne suis pas convaincu de pouvoir trouver grand chose de fiable sur le sujet sur le net. Je vous redirez si je retrouve où j’avais vu ça.

    Dans tout les cas, si on peut condamner la démarche, il ne faut pas oublier non plus que considérer comme certaine une théorie scientifique et rejeter la remise en question, lorsqu’elle est elle aussi scientifique, est absurde. Je ne défend pas Allègre, c’est un gros con qui se pense indispensable, on est d’accord là dessus.

  32. Je tiens à préciser, puisque ça ne m’a pas paru clair à la relecture, que je ne parle pas du fait de l’évolution mais de sa théorie (Théorie Synthétique de l’Evolution). Sur laquelle je suis d’ailleurs très mal documenté.

  33. Il est indéniable que l’évolution des espèces recèle encore de nombreuses zones d’ombres et que la théorie de Darwin n’explique pas tout.

    Glorfindel, je ne sais pas d’où tu détiens ces informations, mais il me semble que le fait que des populations d’insectes s’adaptent rapidement à certains insecticides colle plutôt assez bien avec ce qu’a pu dire Darwin.

  34. Désolé, mais certains propos sur l’indignation facile sont inacceptables. Il y a sur ce blog des tas de gens qui militent dans leur vie de tous les jours, y compris sur leurs lieux de travail, pour que la vie change. Ils ne se contentent pas de défiler bêtement dans les rues avec une pancarte « liberté, égalité, fraternité ». Ces gens-là se sentent souvent blessés quand on leur dit sans arrêt sur ce blog « votre indignation est facile ». Imaginons que vous ayez milité toute votre vie ici en France pour améliorer le sort de prisonniers, ou à Emmaüs, ou à Amnesty, … et que, à près de 70 ans, vous lisiez cette phrase assortie d’une autre encore plus dure sur les droits de l’Homme qui seraient le degré zéro de la politique. Non, non, ce genre de propos est inacceptable. Alors, où sont les agressés ?

  35. Salutaire. Depuis le temps qu’on attend une réaction. Je suis par intermittence les débats qui sont parfois trè!s intéressants.
    Faudrait quand même pas trop parler de Luc Ferri et de Claude Allègre. Pourquoi eux d’ailleurs ? Y’en a d’autres aussi du même sale acabit. Ils n’intéressent que les lecteurs de Paris-Match et la presse de caniveau en général. J’ai pas l’impression que quelqu’un en parle ici, mieux vaut donc avancer.

  36. Après un long voyage en solitude, ralentissement du temps vécu, frugalité du geste et de la parole, silence intérieur, angoisses latentes et autres décroissantes joyeusetées, j’ai retrouvé vendredi mon ami. De son côté, il avait fait, à sa manière, un parcours similaire. Rien d’étonnant, non ?

    A ceci près que je l’avais quitté en France et que je le retrouvais en Sarkozie. Il m’a signalé qu’une niche de résistance survivait dans un coin de la toile. J’y suis allé voir et j’ai découvert quelques pierres blanches que voici :

    « Alors, discutons avec fougue, et même une certaine violence s’il faut en passer par là, discutons donc des moyens pour se sortir du merdier, mais ne jetons pas des doutes permanents et arrêtons surtout toute posture purement intellectuelle.
    ………….
    Il y aura des articles qui seront plus engagés, c’est clair. La radicalisation, elle a eu lieu, à un moment où l’on a commencé de mettre en cause, et de manière très insidieuse, certaines valeurs sur lesquelles est fondée notre société et auxquelles je crois profondément (comme par exemple, ce qui se réfère aux droits de l’homme). Ce sont surtout des lecteurs très modérés qui ont d’ailleurs quitté ce blog.
    ……….
    Ce qui va changer dorénavant, c’est que j’irai au baston quand je penserai que certaines valeurs fondamentales sont attaquées, même – et surtout – de manière insidieuse.
    ……….
    Désolé, mais certains propos sur l’indignation facile sont inacceptables. Il y a sur ce blog des tas de gens qui militent dans leur vie de tous les jours, y compris sur leurs lieux de travail, pour que la vie change. Ils ne se contentent pas de défiler bêtement dans les rues avec une pancarte “liberté, égalité, fraternité”. Ces gens-là se sentent souvent blessés quand on leur dit sans arrêt sur ce blog “votre indignation est facile”. Imaginons que vous ayez milité toute votre vie ici en France pour améliorer le sort de prisonniers, ou à Emmaüs, ou à Amnesty, … et que, à près de 70 ans, vous lisiez cette phrase assortie d’une autre encore plus dure sur les droits de l’Homme qui seraient le degré zéro de la politique. Non, non, ce genre de propos est inacceptable. Alors, où sont les agressés ? »

    S’il n’y avait que sur ce blog que de telles pratiques aient cours, il n’y aurait pas trop lieu de s’inquiéter. Non, c’est plutôt que la chose tend à se généraliser à l’ensemble du paysage culturel et politique. Du clinquant ! Du clinquant ! Vive Dieu !

    Quelle énorme escroquerie, parmi mille exemples, d’emprunter (sans le dire) à Edgar Morin le concept de « politique de civilisation » pour lui faire dire le contraire que lui donne son auteur ?

    Donc, une fois de plus, il va falloir tenter de concilier les exigences de la rigueur critique et les risques de l’indignation. Mais comme ce sont là des dimensions essentielles à l’exercice de la résistance, nous n’y échapperons pas.

  37. Dis-donc, Bernard, il me vient une idée, après la reprise de ce blog et ce dont nous avons discuté ensemble, notamment qu’il « va trop vite ».
    Que penserais-tu (et est-ce possible?) de « forums de discussion » sur une question précise dans un thème déterminé (par exemple : sujet de poésie, politique, questions environnementales, etc) ouverts de temps en temps (échéance à déterminer : par ex mensuelle) et sur lesquels la discussion pourrait se prolonger?
    A côté de billets comme ceux que tu fais habituellement, pour lesquels les réponses peuvent être plus spontanées et le temps de commentaires plus court.
    Ainsi, si on pouvait accéder directement au forum qui nous intéresse, sans faire défiler tous les thèmes, cela serait peut-être plus simple et plus efficace? Ce forum serait ouvert le temps (un mois pas ex) qu’un autre prenne sa place.
    Dans l’idée, si les gens savent que le forum est ouvert un certain temps et facilement accessible, cela pourrait permettre des interventions plus « réfléchies » et documentées? Et laisser un coin pour la controverse?
    Une idée comme ça, à vrai dire je ne sais pas si ça change grand chose au système actuel …

    Ceci dit, j’aime bien tes nouvelles résolutions … comme on dit en Martinique « tienbé raide »! (tiens bon!)

  38. Tiens, je découvre un nouveau jeu… c’est quoi ? une compétition de fiel ? Tout le monde peut jouer ?

  39. B Rosse, tu peux juste en dire un peu plus, s’il te plaît, parce que je ne comprends rien à ton message. Merci.

  40. Il y a un mois de cela, un ami m’avait conseillé ce blog pour son ton, la qualité des interventions, l’ouverture des propos et la grande diversité des idées échangées. J’étais dubitatif. Je suis donc venu aujourd’hui, mais je trouve à la lecture des derniers commentaires ci-dessus, que le ton est hargneux et vindicatif. Ca ressemble plus à un défouloir qu’à une discussion. Mon ami a du se tromper. Inutile que vous me répondiez, Robert, puisque je ne reviendrai pas. Libre à chacun de converser comme il l’entend, ce n’est juste pas du tout ce que je recherche.
    Je vous souhaite néanmoins une bonne journée.

  41. Je vais répondre sans répondre spécifiquement à B Rosse, pour le lecteur qui pourrait être amené à penser la même chose.

    Il est plutôt difficile de juger le blog sur 2 ou 3 commentaires. N’étant globalement pas modérés, le ton est celui des lecteurs qui souhaitent contribuer.
    J’emploierais plus volontiers ici le terme de remise au point, la hargne me semble associée à une humeur agressive. Ce n’est pas ce que je vois ici, malgré qq mots parfois violents (notamment de ma part).

    Pour ce qui est du désir de vengeance, si il doit se résumer en un rejet du sensationnalisme et une recherche de la rigueur scientifique, En des positions qui ne se limitent pas à la pure vision de l’esprit mais cherchent, en plus du travail réflexif, à trouver un ancrage dans la réalité, dans les constats issus du vécu militant de chacun et dans la nature, pourquoi pas ?

    Après, effectivement tout le monde peut participer que ce soit pour « une compétition de fiel », pour chercher à réfléchir plus sereinement ou tout simplement pour profiter de cet article un peu particulier pour exprimer son ressenti par rapport aux sujets qui ont été traités sur ce blog et qui parfois ont généré des tensions.

  42. Quelqu’un parle de « fiel ». Tu ne comprends pas. Gentillement, tu lui demandes de t’éclaicir un peu. Et là, tu apprends que décidemment c’est pas possible, que t’es pas ouvert au dialogue, que t’es pas partisan de la diversité des idées, etc. Et que de toute façon, c’est pas la peine que tu répondes parce qu’on est déjà parti ailleurs. Tout parangon du dialogue qu’on se pense on a autre chose à faire qu’à t’attendre, n’est ce pas. Le mépris BCBG dans sa splendeur ! Le mépris de classe sorti tout droit du 19ème siècle. A vômir !
    Tiens ça me fait penser à : il faut pas diaboliser untel ! En fait, toi tu croyais le critiquer, mais l’autre il traduit ça « diaboliser » et comme c’est pas bien de diaboliser, et bien ta critique c’est de la merde. CQFD.
    Il paraît qu’aux USA, des blogueurs professionnels, stipendiés par tel ou tel candidat, débarquent sur votre PC pour cracher sur son adversaire…
    Pourquoi n’en irait-il pas de même en Sarkozie pro US ?

  43. eeeeeeeh ben ! fini les p’tits oiseaux… les chiens sont lâchés ! (ou démasqués ?). Et ils bavent… J’ai cru lire « lamentable » quelque part, mais où ? Ah non , je l’ai peut-être pensé très fort sans le lire…
    Je vous tire ma révérence, à la suite de Patrice, et d’autres sans doute, qui n’auront pas voulu se donner la peine de le dire.
    J’espère qu’Isidore trouvera sa place dans ce blog nouvelle génération, lui qui est si fin, si mesuré, si élégant, que Christophe gardera le goût de ses bonnes blagues (il te reste encore un peu de moquette ? j’ai l’intuition qu’il va t’en falloir) et de ses points de vue qui me demandent toujours un petit temps d’adaptation et de réflexion… quant à Glorfindel, j’ai cru comprendre que tu étais encore jeune, mais tu as de la substance, crenom de nom ! Et les autres… (Anne, Brind’paille, Tender H, Pierre etc)
    Et si cet article était une profession de foi, et les commentaires associés, la nouvelle tonalité, je vous souhaite à tous : Bon courage !!! ;-) et je m’en retourne au Parti Préhistorique…

  44. Est-il vraiment besoin de définir le « Tragique », Oups, désormais ?
    Il est tout simplement là, à mon sens, en acte : fatal, inexorable, désespérant. Mais quelque part aussi : a-moralement jouissif ! (cf. Clément Rosset)

    Bonne continuation à tous pour la « nouvelle formule ». Plus « baston », si j’ai bien compris !
    Pourquoi pas, après tout ?
    Personnellement, ça me convient moins (et de toutes façons, je crois avoir compris que je n’y suis guère convié).

    J’ai passé, sincèrement, parmi vous deux années hyper-stimulantes.
    Merci à ceux qui m’ont supporté (dans tous les sens du terme) et enrichi.
    Pardon à ceux/celles que j’ai malgré moi blessé(e)s (mais bon… quand vous ne vous « montrez » pas, avouez que c’est dur de vous « réaliser »).

    Je promets de méditer sur l’ « imposture intellectuelle », la « manière insidueuse », le « pitoyable » et l’ « insupportable ». Peut-être y trouverais-je de quoi « grandir » ? Sait-on jamais !

    Permettez-moi de vous proposer en retour ce qui résonne en moi, en vrac, au moment de m’éclipser à mon tour et dont je ne sais trop que faire :

    Jean Cocteau : « Ce qu’on te reproche, cultive-le, c’est toi ! »

    Jean-Louis Trintignant : « Ne pleure pas celle que tu as perdue, réjouis-toi plutôt de l’avoir connue ! »

    Et surtout…
    Nicolas Sarkozy : « Dans les moments de crise, il faut des pensées simples et de fortes convictions. »
    (J’ai bien peur que Robert – dont je salue le tonitruant retour – ait raison : la « Sarkozie » est peut-être bien plus avancée qu’on ne le croit !)

    ;-)

  45. PS : Bernard, au cas où… Je préfère mille fois le vin à la bière (peut-être à cause de l’amertume que je ne digère guère mieux que la rancune)

  46. Assez étonnant tout ça et je trouve ce mouvement impressionnant, très réactif alors que peu de choses se sont finalement discutées.
    Il est regrettable que Patrice se retire car j’ai énormément apprécié son rôle modérateur et la profondeur de son point de vue. Je n’ai pas encore lu le dernier billet de Bernard car je souhaitait poursuivre le fil de quelques anciennes discussions, celle-là comprise.

    Dommage à mon goût aussi que d’autres avis plus modérés ou des sensibilités particulières s’abstiennent d’enrichir le débat car elles ont marqué la discussion par de très belles contributions. On devrait donc pardonner à tous leurs faiblesses, leur zone d’ombre, sauf à jeter le bébé avec l’eau du bain.

    Eho ! rev’nez ! La guerre n’est pas déclarée ! C’est le contraire : enfin un processus e résolution plaisant, et de la vie jusqu’au virtuel… je ne comprends pas non plus.

  47. J’en veux aussi à Humeur Badine qui, en attaquant Vincent avec certaines insultes pas très sympas a donné un peu le ton ces derniers temps …

  48. Si les raisons de cette grosse colère sont en partie provoquée par ces propos de mon dernier commentaire: « A mon avis, la radicalité de Vincent repose d’abord sur le refus de toute indignation à bon compte et un sens relatif du tragique qui considère que face à une situation grave soit on est en mesure d’agir d’une façon constructive, soit on se tait; mais surtout on ne cède pas à la tentation facile de s’indigner et de hurler contre les loups et tous les méchants de ce monde sans prendre plus de risque que ces vertueuses vociférations. » j’en suis fort désolé …. et je pense même qu’il n’y avait pas de quoi en faire un tel fromage car je n’attaquais personne en particulier, et surtout pas toi, Bernard; mais je stigmatisais une attitude somme toute assez banale qui me concerne autant que d’autres…et surtout dans le but d’introduire le thème du Tragique. Je ne pensais pas qu’il s’agirait de travaux pratiques. S’agit-il aussi d’une considération très intellectuelle qui botte en touche le débat? … Peut être…Mais ceci mérite aussi d’être débattu, sans s’énerver forcément. Enfin, si tu tiens à nous remercier pour nos bons et loyaux services, la méthode est un peu rude, mais elle sera respectée, tu es notre hôte, après tout… Mais ceci me paraît totalement absurde au vu de l’enthousiasme exprimé par tous ceux qui se réjouissent de voir l’aventure se poursuivre… Mais peut être sans Vincent (oh nonnnn!), sans Oups (oh nonnnn!), sans Patrice qui venait d’arriver, et sans Isidore non plus… Arrêtez, n’en rajoutez plus!!!

  49. Je pense qu’il est facile de quitter le navire en de tels moments. Il y a des défis qu’il faut relever. Ou il faut se résigner. Tout comme les enseignants qui ont été blessés par les propos de Sarko. Certains ont eu suffisamment de couilles pour relever la tête, au nom des valeurs laïques de la république. D’autres ont baissé leur pantalon.
    Je n’ai pas quitté le blog au moment où j’ai été le plus blessé par certains propos (il y a quelques mois déjà). Personne ne l’a remarqué à ce moment-là, mais j’ai été vraiment blessé. Personne n’a été là pour tempérer les propos tenus et pour m’épauler. J’ai eu le tort, le grand tort, moi aussi de n’avoir pas été suffisamment ferme, lorsque d’autres ont été blessés. Je ne veux plus voir ce genre de situation, d’où ma colère. Mon immense colère.
    J’aurais aimé aussi que les désaccords idéologiques ne nous tirent pas toujours dans le même sens. Vers le haut au niveau de la forme (très bien écrit) mais vers le bas sur le fond. S’il y a des gens qui ont envie de discuter dans le cadre qui nous est donné par les valeurs de la République, OK. Mais si, par des propos souterrains et insidieux, on s’en prend, sous forme de petites phrases ambigües, à la liberté, à l’égalité, à la fraternité, à la laïcité, NON NON ET TROIS FOIS NON. C’est bien de ça qu’il s’agit aujourd’hui. C’est bien de celà aussi que notre société crève. Et c’est incroyable qu’on puisse camoufler ça en soit-disant problèmes de personnes, en problèmes de haine, car ces problèmes de personnes n’existent pas.
    L’homme de la rue pense aujourd’hui que la liberté doit être limitée, que l’égalité ne doit plus avoir cours et que la pauvreté est inévitable. Les droits de l’Homme, ça fait rire le commun des mortel qui pense aussi que ces droits sont le degré zéro de la politique. C’est là qu’est la bien-pensance. Dans la rue. Dans les discussions de comptoir. ça ne m’intéresse pas qu’on tienne ce genre de discours ici. Tous ne s’en aperçoivent pas car le tout est enrobé de belles phrases. La médiocrité n’a pas à être enjolivée ou théorisée. J’aimerais trouver, dans tout le flot de citations mises sur ce blog, des phrases qui viennent aussi de philosophes du siècle des Lumières.
    J’ai deux solutions pour continuer ce blog : soit ne parler que de légumes, d’oiseaux et de musique (sujets consensuels) mais ça ne m’intéresse qu’à moitié, soit parler de sujets plus délicats mais comme on me ramène souvent « l’indignation facile » ou la bien-pensance, cette voie-là est dangereuse pour moi, elle contribue à me casser, d’un point de vue équilibre personnel, article après article. J’ai quand même décidé de continuer dans cette voie, pour des tas de raisons, par solidarité avec mes camarades blessés, par orgueuil aussi peut-être, et aussi pour ne pas laisser le dernier mot aux pourfendeurs de nos valeurs.
    J’ai besoin de savoir, de sentir, qui est sur ce blog. Il s’y joue des jeux. On ne peut pas affirmer une chose et son contraire à quelques mois d’écart. On ne peut pas dire qu’on a voté pour les Verts et sous-entendre que les écolos sont à mettre au même niveau que le Front National. On ne peut pas tourner au ridicule les adeptes de la décroissance puis affirmer un an plus tard que notre société croûle sous l’obésité. On ne peut pas dire que seul le niveau philosophique et politique est intéressant, que le niveau scientifique ne l’est pas, et intervenir sans arrêt dès qu’il y a une problèmatique qui relève de la science.
    En fait, j’ai surtout envie que les gens qui sont sur ce blog s’engagent et qu’on sente cet engagement. Je n’ai nul besoin qu’on oppose des citations d’auteurs à celui qui se permet d’ouvrir un peu sa gueule sur ce blog. Que les gens parlent d’eux-mêmes, quitte à s’appuyer régulièrement sur les citations des autres, mais de temps en temps seulement. Que les gens soient eux-mêmes avant tout. Les propos manquent parfois cruellement de sincérité.
    Je rajouterai que ce blog n’est pas un enjeu pour moi. J’ai une famille et des amis qui attendent que je lève le pied. Alors s’il faut arrêter, j’arrêterai. Et si je ressens l’envie de continuer, même avec un blog dégarni et quelques personnes seulement, ça ne sera pas un problème pour moi, je continuerai. Et tant pis si d’autres n’ont pas eu le courage de relever le défi. Car, il me semble que chaque personne qui se sent une responsabilité dans la détérioration des relations, se doit absolument de relever aussi ce défi. Et je sais que ceux qui ne sont pas concernés par mes attaques sur le manquement aux valeurs fondamentales de notre société le relèveront. Je n’ai aucun doute là-dessus.

  50. Bernard, merci.
    Je n’en attendais pas moins de toi.
    Notre amitié de vingt ans retrouve tout son sens.
    Dans ce combat pour nos valeurs fondamentales, tu sais depuis toujours de quel côté je me situe.
    Il y a un an, indigné par les stratégies cachées de sape et de manipulation qui avaient déjà cours sur ce blog, et, après m’être ouvertement battu, j’ai dû le quitter la mort dans l’âme.
    J’étais seul à dénoncer ces pratiques. Et seul, je les dénonçais mal sans doute. Mes excès ont déplu. On me l’a fait payer. J’ai tenu : une année en exil de ton blog. Pire, en exil aussi de ton amitié.
    Ce qui s’est passé depuis, s’est déroulé sans moi et j’ai maintenant le triste privilège de constater que je ne me trompais pas.
    Alors, blog ou pas, je serais présent à tes côtés, et aux côtés de tous ceux qui continueront sur cette voie, aux côtés aussi de ceux qui ne manqueront pas de la rejoindre.
    Solidaires, c’est-à-dire unis autour de ce qui nous rassemble, il nous reste encore tant de choses à partager !

  51. Merci Isidore, désolé d’en avoir rajouté une couche, il fallait cette ultime explication. J’espère que tu la comprendras.
    Merci Robert d’avoir rappelé que l’origine de ces différends date d’il y a un an, peut-être que certains comprendront mieux peut-être ce qui se passe aujourd’hui.
    Non, non, la véritable amitié ne connaît jamais l’exil. Elle peut allégrement passer le cap de plusieurs années de silence, cela m’est déjà arrivé autrefois.

  52. J’ai l’impression d’un peu mieux comprendre ce de quoi il s’agit, grâce à ton dernier commentaire beaucoup plus clair, à mon avis, Bernard. Merci pour cet effort et cette exigence.

    D’abord rien à redire quant à l’expression d’une grosse colère, puisqu’elle était là, autant qu’elle sorte, c’est plus sain, surtout, en plus si tu t’es senti plus d’une fois blessé. D’autre part, c’est toi qui pilote le navire et il n’y a rien à dire non plus quant à la route que tu veux suivre et à la nécessité de changer de cap en reprenant fermement la barre, à partir du moment où tu la juges indispensable.

    Mais puisque je me sens aussi concerné par tes rudes remises en question, et pour exhorter Vincent à relever le défi puisque tu insistes aussi sur le fait que cette crise ne doit pas dégénérer en problème de personnes, je tiens à ajouter un peu d’eau au moulin.

    Je tiens à distinguer pensée et idéologie. Non pas pour dire que l’une est meilleure que l’autre ou quoique ce soit du même ordre, mais pour dire que chacune à une sphère d’action, des modalités et des fins spécifiques, et qu’il faut bien les distinguer.

    L’idéologie appartient à la sphère de la politique, donc de l’action politique. La pensée appartient à la sphère de la philosophie et donc de la construction d’idées (les idées sont des choses bien reelles également). Et depuis que le monde est monde la relation entre les deux est très orageuse…et c’est normal puisque l’idéologie est une arme d’action dans le monde des hommes, alors que la pensée mène sa bataille, elle, dans le non moins rude monde des idées.

    Du point de vue de l’idéologie, il faut des idées fortes, solides et inébranlables, qu’il faut défendre coûte que coûte puisqu’elle déterminent des choix et des actions politiques sans arrêt menacées par les idéologies opposées. Les remettre en cause apparaît légitimement comme un trahison.

    Par contre du point de vue de la pensée, apparaît comme trahison aussi légitimement, le fait de ne pas soumettre une idée au regard critique et la laisser s’installer en dogme, ennemi n°1 de la pensée.

    C’est la raison principale pour laquelle philosophie et politique n’ont jamais été très copines. Pourtant elles ont chacune besoin de l’autre. A mon avis on en a une magnifique illustration ici. Et c’est aussi pourquoi je te reconnais complètement le droit, Bernard, de pousser cette sainte colère. En posant la question de l’engagement tu remets en avant la dimension politique et ses exigences à un moment où les idées semblent se liquéfier dans un tout se vaut et rien n’a vraiment d’importance, et donc où la nécessité du politique s’impose pour contrecarrer l’impasse où peut nous mener l’agitation des idées.

    Mais attention, ceci ne résout pas le problème pour autant, et tu n’empècheras pas la pensée de vouloir aussi être présente pour empêcher l’idéologie d’imposer tout aussi insidieusement sa tyrannie en faisant taire toute réflexion critique. On en connaît aussi l’impasse.

    Et pour cesser de faire de ce problème fondamental de la condition humaine un problème de personne et de blessures, je suggère d’avoir bien présent à l’esprit cette difficile cohabitation entre idéologie et pensée pour ne pas s’accuser personnellement des épreuves qu’il nous oblige à traverser si on désire justement dépasser le stade de la connivence de groupe et de la querelle de clocher. Deux exemples pour illustrer ce propos.

    Tu t’es senti blessé par des attaques contre la science. Puisque j’en suis un auteur (sans doute parmi d’autres), je cite:
     » Moralité: l’homme est manifestation du principe créateur de et dans l’univers et en reste indissociable quelque soit l’avis de la science contemporaine qui a beau jeu de vouloir interpréter la dualité homme nature comme une réalité …etc »

    « . Chaque fois qu’on essaye de projeter ce temps des hommes sur les phénomènes de la nature, on s’égare, à mon avis, car on essaye de projeter un problème purement humain dans une sphère où il ne se pose plus. Chercher l’origine de l’univers, inventer une chronologie des phénomènes naturels, n’a pour moi aucun sens dans la mesure où il ne s’agit là que de pure anthropocentrisme établissant une confusion là où il est bon de garder la dualité pour pouvoir continuer à réfléchir efficacement.  »

    Il y en a sans doute d’autres…. Je revendique haut et fort la nécessité d’avoir une réflexion critique sur la science contemporaine, car premièrement, la branche mécaniste qui s’est développée depuis deux ou trois siècles n’est pas toute la science possible, ‘(Goethe avait déjà bien stigmatiser la question), et surtout dans la mesure où elle prétend parfois être une pensée (ne parle t’on pas de pensée scientifique?) elle usurpe totalement une place qui n’est pas la sienne et entretient de facheuses confusions qu’il faut bien dénoncer. Je suis de formation scientifique ( bac C et fac de biologie…jusqu’à ce que la musique prenne le dessus), et je sais un petit peu de quoi je parle.

    Tu parles aussi « d’attaques insidieuses ». C’est à ce niveau précis qu’il y a quelque chose à faire évoluer dans la compréhension de nos interventions mutuelles. Le terme « insidieuse », introduit un élément personnel, désigne la personne dans son intention mauvaise, perverse ou je ne sais quoi encore. Et là je ne suis pas d’accord car si on se place du point de vue de la pensée, ce qui est mon cas, et la plupart du temps, à mon avis également, celui de Vincent, la réflexion critique doit être partout; pas de tabou ni d’interdiction de quelqu’ordre que ce soit. Par contre, que ceci puisse être énervant, peut être même blessant parfois, je n’en doute pas. Mais n’y mets pas de mauvaises intentions.

    Je peux même te donner un exemple inverse où par exemple j’ai pu me sentir quelque peu énervé (je ne veux pas comparer avec ce que tu as dû vivre, évidemment compte tenu de ma faible fréquentation). Lorsqu’en toute innocence il est fait l’apologie de coffrets de CD, sans mesurer combien cette industrie de consommation culturelle fait de tort à ceux qui tentent un chemin dans l’art, et combien de cadavres jonchent le sol de cette magnifique entreprise de culture de masse, je pourrais également me sentir très blessé et te faire un procès d’intention et de perversité sadique. Mais bien évidemment, je sais bien que pour percevoir cette tragédie là, il faut y être en contact intime et que ça, je ne peux pas te le repprocher. Tu parles d’un tout autre point de vue et j’entends ce que tu dis à partir de celui-ci et non pas du mien, quoique je tente alors d’introduire des éléments de réflexion qui puissent établir un pout entre ces différents points de vue.
    De la même manière il n’y a pas à se sentir blessé des critiques à l’encontre de la science et de scientifiques lorsque celles-ci émanent de personnes qui n’en sont pas eux-même.

    Pour conclure, j’espère que Vincent et d’autres qui peuvent se sentir bien secoués par cette rude reprise en main que je respecte parfaitement d’ailleurs, accepteront de relever le défi sans s’arrêter aux blessures qu’il faut encaisser pour vivre de l’intérieur cette difficile cohabitation entre pensée et idéologie, entre philosophie et politique… peut être aussi en accueillant sans trop se crisper les justes remises en questions…

    Cré vin diou, tapez vous, mais ne vous faites pas mal.!!!

  53. Je comprends bien que la notion d’exil en amitié puisse t’être étrangère, Bernard, dans la mesure où, dans ta vie, je crois que tu n’a jamais connu l’exil. Il n’en va pas de même pour moi, tu le sais. J’ai été contraint de quitter mon pays et dans l’impossibilité, depuis, de retourner y vivre. C’est la définition exacte de l’exil.
    Après 46 ans d’un tel régime, tu deviens, intimement à toi même, un étranger et tu continues de chercher une terre d’accueil qui comblera ton manque de racines. Tout ce qui t’attache encore à ce monde réside alors dans les seules relations humaines véritables et te tient lieu de pays.
    Et bien durant plus d’un an, du fait des dérives de ce blog, je me suis trouvé privé de toi et de te revoir : exilé de notre amitié.
    C’est vrai j’ai fait passer des valeurs avant l’attachement que je te porte. Quoiqu’il m’en ait coûté, je ne le regrette pas. Je continue de penser que l’amitié passe par ce genre d’exigence-là. Et, qu’au risque de la perdre, on ne peut s’écarter de ce qui la fonde.
    Les complaisances du copinage ne m’intéressent pas.
    Je le dis publiquement ici parce qu’il est bon aussi d’exprimer son bonheur je suis tellement heureux de te retrouver, ami ! Au moins, sur ce plan là, mon exil prend fin.
    Autant dire qu’hier comme aujourd’hui ce sont ces valeurs qui donnent sens à nos rapports, à nos vies.
    Raison de plus pour les réaffirmer, les partager et les défendre !

  54. Je m’en vais quitter ce blog également, non pas parce que j’ai été choqué par les propos de l’un ou l’autre des intervenants mais simplement parce que les querelles de personnes ne m’intéressent pas. Comme le dit très justement Isidore, sur le terrain de la pensée, toutes les idées ont droit au chapitre. Libre a chacun de penser ce qu’il veut et d’en faire part. Si les idées sont à brider sur ce ce blog alors pourquoi y demeurer. Mes interventions étaient peut être trop rares pour être significatives et il est possible que j’ais tenu des propos parfois virulents, je m’en excuse s’ils ont choqué. Que la décision d’orienter le blog d’une manière ou d’une autre t’appartienne Bernard je ne le remet pas en cause toutefois je trouve dommageable que tu choisisse de le brider ou que tu accuse certaines personnes d’avoir de mauvaises intentions. Ce blog qui depuis quelques semaines soulevait mon interêt le perd quelque peu aujourd’hui de part la tournure des évenements qui me semble attribuable au deux bords qui s’opposent ici.
    Bonne continuation

  55. Je suis vos échanges avec beaucoup d’intérêt depuis quelques mois et avec plus de circonspection depuis quelques jours.
    Ce blog, magnifique lieu d’échange, fête ses deux ans et c’est déjà une belle durée de vie.
    Je rêvais depuis bien longtemps à un véritable lieu d’échanges, de débat dans le plus grand respect de l’autre. Un de ces lieux où l’on vient se rafraîchir au contact d’autres sensibilités, d’autres intelligences, un de ces lieux sources pour apprendre… pour mieux percevoir l’immense complexité du monde dans lequel nous évoluons.
    Toutes les voix ont leur raison d’être sur ce blog. Bien sûr chacun y vient à son rythme, y vient, se retire et c’est tout à fait normal. Mais quand le débat risque de tourner vinairgre, et des fois, juste pour un mot, une phrase…je trouve cela dommage.
    L’écrit peut générer de sacrés malentendus…parfois juste parce qu’on ne met pas le même sens sur un mot et qu’on le dit à l’autre sans imaginer ce que cela va provoquer.
    J’ai sur un autre site des échanges en on et en off par mail avec des personnes de sensibilités très différentes et j’ai appris, parfois à mes dépens combien cela pouvait générer de quiproquo.
    Je souhaitais donc juste vous dire combien il est important de cultiver pour tous l’envie gourmande de se retrouver pour avancer, réfléchir, apprendre…et qui sait, amener des petites pierres pour toutes les constructions que nous menons ici et là…non ?

  56. Moi je pars pas. J’en avais marre qu’on essaie de penser. J’en avais marre des gens qui s’écoutaient et se répondaient.

    Je trouve que le Robert il a bien fait de reprendre Bernard en main. Il déconnait grave le Bernard à laisser les gens cultiver leurs doutes et patati et patata. Comment tu veux avancer sans convictions dans la vie ??! Tu peux pas penser à tout : faut un cadre bien rigide. Faut du tabou. Faut que quelqu’un décide pour toi si t’as raison ou pas, qu’est-ce qui s’dit, qu’est-ce qui s’dit pas etc…. Moi je préfère répéter ce que disent le Dédé et le Bob au PMU. Ca sonne bien, ça fait classe. Pis comme ils pensent tous pareil, au PMU, chuis au moins sûr de pas m’tromper ! Cool ! Je vais enfin avoir ma place ici ! Promis, si je les cite (le Dédé et le Bob), je mettrai pas de guillemets : je ferai semblant que c’est moi qui ai parlé.
    « affirmer, partager, défendre » ! telle est ma nouvelle devise ! tellement plus beau que « douter, envisager, débattre » (ça c’est mou, c’est nul. truc de nazes).
    Ah ! ce qu’on va être bien !

  57. J’ai un gros doute, et il ne sera sans doute jamais levé si Vincent n’y apporte pas son grain de sel.

    Je me demande en effet s’il s’agit de mauvaises intentions. J’ai fait partie des personnes très touchées par le débat qui tournait autour de Claude Allègre, autour de sa crédibilité. A cette époque, plusieurs fois depuis, et j’espère encore à l’avenir, j’ai livré aussi des réactions dures, de colère, peut-être même fielleuses (et je n’en suis pas fier). Sûrement que bien de nos peurs se retranchaient, masquées donc, derrière nous. Le problème des ressources en général se pose ou se posera de toute façon, et sur tous les plans. Les énergies, l’eau, nos émotions, votre finesse, l’humanité peut-être, en sont.

    Il me semble, après en avoir profondément douté, que le problème lié aux positions de Vincent n’est pas la mauvaise intention, mais le souci d’une position apportée souvent en contrepoint, cherchant des sources, parfois poétiques, parfois philosophiques, dans un contexte plutôt moderne. Alors si cela est vrai, la simple intention de nourrir le débat devient parfois peu lisible, car dans ma réalité, une hauteur aussi confortable n’existe pas souvent : je ne la goûte que dans la culture richement alimentée par ce blog. Et quand nous croisons nos mots, bien des vides s’y trouvent remplis de nos doutes ou de pensées nouvelles.

    Mais un humain tel que je l’aime et le respecte existe aussi dans ses dimensions plus obscures, moins pensées, émotionnelles par exemple. Là se retranchent encore nos peurs, nos colères… mais avec également nos belles énergies, nos belles intuitions, et presque tout notre amour…
    Alors ça me surprend toujours de voir ces espaces devenir interdits ou n’engendrer que la peur. Mon travail actuel m’a imposé d’aller voir derrière tout ça, au-delà de la colère, tout près de ma peur. Il y a pire et bien mieux passé ce cap, mais rien de très différent que nous-mêmes je crois.
    Alors je suis surpris, oui, qu’après tant de beaux échanges, l’expression d’une colère, même son annonce, provoquent encore une volée de moineaux là où hier encore se tenaient des aigles.

    Nous sommes nombreux ici à connaître Bernard. Pour ceux qui pourraient bien se demander de quoi il retourne, je m’empresse de dire qu’il me paraît bien inoffensif en regard de menus problèmes qui ont bien peu fait réagir… je vous ferai grâce de l’exemple que vous saurez bien imaginer à ce sujet.
    Je goûte cet instant comme les autres et il me plaît aussi.

    Z’êtes pas drôles en ce moment les amis !

  58. D’abord, je tiens à préciser que si je participe un peu moins au blog, cela n’a rien à voir avec son contenu.
    C’est un problème de rythme. D’une part, les commentaires nombreux et longs font que j’ai du mal à lire dans leur totalité. D’autre part, mon propre rythme de vie fait que je dispose de moins de temps en ce moment.
    Je me demande d’ailleurs comme vous faites, tous, pour alimenter le blog à cette cadence. Ça doit représenter pas mal de temps pour certains, au quotidien.
    J’ai perdu une ou deux fois le fil en ne me connectant pas deux ou trois jours d’affilée. Le temps pris par la lecture des articles et des commentaires amputait d’autant celui que j’aurais pu consacré à écrire les miens…

    Mais je ne voudrais pas ne pas me mêler de ce qui me regarde. Je me sens un peu dépassée par ce qu’il se passe ces derniers jours.
    On n’arriverait donc pas à débattre sans se fâcher ? Sans s’insulter et finir par partir en claquant la porte ?
    Je n’arrive pas à m’ôter de la tête que si nous, on n’y arrive pas, c’est que ça n’est pas possible. OK, c’est prétentieux. Mais sincère.
    Je comprends bien le désarroi d’Élisa qui, après nous avoir lus durant des semaines se décide enfin à intervenir par qu’elle trouve un vrai lieu d’échange ici…

    C’est vrai que ce blog ressemble bigrement à une famille. Une famille où ça s’engueule fort autour de la table. Et si une famille ça s’engueule particulièrement fort quand on discute politique ou religion, c’est parce qu’il y a l’affectif qui vient se mêler à tout ça.
    Je ne crois pas qu’on se fâche vraiment avec quelqu’un juste parce qu’on n’est pas d’accord avec lui. On se fâche vraiment si on est blessé.

    J’éprouve le sentiment curieux qu’il suffirait de pas grand chose pour qu’on arrive à s’entendre (attention, je n’ai pas dis tomber d’accord). J’aimerais pouvoir servir de médiateur mais je m’en sens incapable. Pourtant, de là où je me situe, j’ai l’impression de voir où ça achoppe. Je suis d’accord dans l’ensemble avec le commentaire d’Isidore qui éclaire mieux la situation que je n’aurais su le faire, il faut relire ce qu’il dit au sujet de l’idéologie et de l’idée.
    Je crois aussi qu’il a bien cerné le « personnage » de Vincent (mince, je ne voulais pas m’en mêler).

    Je tiens à dire que je ne me suis jamais sentie blessée sur ce blog, pas même quand Oups avit utilisé le terme de facho à mon sujet. Je n’y avais pas cru. Et puis on s’est expliquées.

    Est-ce qu’on peut s’engager sans y mettre cette part d’affectif qui nous met en danger ? Je n‘ai pas la réponse.

  59. Alors je suis surpris, oui, qu’après tant de beaux échanges, l’expression d’une colère, même son annonce, provoquent encore une volée de moineaux là où hier encore se tenaient des aigles.

    Je suis assez d’accord avec Christophe, beaucoup ont une réaction démesurée. Qu’il y ait un peu plus d’articles politiques sur le blog, que Bernard n’hésite plus à défendre ses positions bec et ongles, je ne vois vraiment pas en quoi ce serait d’effrayant, ni en quoi cela sonnerait nécessairement le glas des articles traitant de nature ou de poésie …

    Moi je préfère répéter ce que disent le Dédé et le Bob au PMU. Ca sonne bien, ça fait classe. Pis comme ils pensent tous pareil, au PMU, chuis au moins sûr de pas m’tromper !

    Franchement, « Marc Marcel » (je me demande si ce n’est pas ton identité que j’apprécie le moins. Si je devais en trouver une sournoise et excessive, ce serait celle là) personne n’a parlé de refuser la réflexion, il a juste été question de s’interroger plus en avant sur les répercussions des pensées que l’on peut afficher sur le blog, et, surtout de voir une véritable réaction de Bernard là où il trouve des propos blessants. C’est vrai que les citations en trop grand nombre asphyxient les discutions. Tu sembles accuser je ne sais qui de, au final, ne faire que l’éloge d’une bien pensance et de l’utiliser pour se faire mousser. J’ai du mal à voir qui tu vises, encore que tu nous prennes pour des bien-pensants hypocrites, c’est un peu méprisant mais pourquoi pas, par contre j’ai du mal à voir quelle prétendue « classe » on peut attendre de nos interventions.

    “affirmer, partager, défendre” ! telle est ma nouvelle devise ! tellement plus beau que “douter, envisager, débattre”

    On a le droit de mélanger pour obtenir des choses comme « envisager, débattre, défendre » qui ne sont pas plus absurdes ? J’ai du mal à voir où et quand il a été question d’éradiquer le doute. Il n’en est bien sur pas question et de toute manière je serais plutôt curieux de voir comment on s’y prendrait.

    Il a été ici question d’éradiquer le « doute permanent ». Je ne sais pas qi j’ai bien compris ce qu’entendait Bernard mais c’est, pour moi, absolument pas un refus de se poser des questions, de cultiver le doute comme tu l’as dis plus haut mais c’est l’exigence de rendre ce doute fertile, de chercher des réponses aux questions que l’on ouvre sur des sujets parfois délicats. Ces réponses soulèvent d’autres questions bien entendu mais le doute s’est déplacé, il n’est plus permanent.
    La seconde exigence me semble être, au travers du refus des « postures purement intellectuelles » de ne pas se contenter de chercher des réponses mais de chercher à identifier l’implication de ces réponses en considérant également les dimensions affectives et politiques. Personne ne te refuse les postures intellectuelles mais on te demande de ne pas t’arrêter là.

    Alors peut être que je suis bête et naïf mais avec cette interprétation du message de Bernard, j’ai bien du mal à comprendre les réactions brutales de Oups, de Patrice, … de tout ceux qui en imaginant une proportion un peu plus importante d’articles à portée politique fuient avec la peur au ventre.

  60. Si si, Glorfindel, moi je les comprends les réactions de Oups, de Patrice… il faut avoir été présent depuis longtemps sur ce blog pour tout comprendre. Il faut avoir vécu l’abandon et le départ d’autres personnes pour avoir une idée de ce qui se passe réellement.

    J’écris ces quelques mots depuis mon bureau. Il m’arrive régulièrement de venir travailler très tôt. Ce matin, j’ai dû passer dès 5H30 à la gare de Besac pour échanger un billet de train. Alors,me voila confortablement installé, avec une petite musique de jazz, un café et des croissants devant mon ordi. Je n’écris jamais sur mon blog depuis mon lieu de travail mais une fois n’est pas coutume et comme de toute façon je ne suis pas censé être au boulot à cette heure-ci …

    Je me suis endormi hier soir plutôt serein, les quelques témoignages d’amitié et les quelques appels téléphoniques d’amis très proches m’ont fait du bien. Et puis ce matin, j’ai lu dès 4H30 le texte de Glorfindel qui m’a fait du bien aussi. Car personne n’avait relevé mes propos concernant le doute, le doute permanent, la nécessité du questionnement … Ils étaient pourtant importants.

    Si j’ai créé ce blog, c’est bien avant tout pour pouvoir discuter avec d’autres de questions que j’avais envie d’affiner et d’autres, moins familières, pour lesquelles j’avais simplement envie d’acquérir un avis. J’ai souhaité le faire de préférence avec des amis ou avec des personnes avec qui il pouvait se créer des liens durables. Je n’inscris les relations avec les autres que dans la durée. C’est aussi en ça que ce blog a été un peu atypique, il y a rarement eu des personnes extérieures qui ne sont venues que pour un ou deux commentaires seulement.

    J’ai une formation scientifique et je sais évidemment que l’on doit remettre sans cesse sur le feu une hypothèse qui semble acquise. Je n’ai pas de leçon à recevoir à ce niveau-là. Lorsqu’on instille un doute en moi, très argumenté, j’éprouve un sentiment très fort d’avoir été capable de faire évoluer mon point de vue. Et j’ai beaucoup fait évoluer mes points de vue, grâce à vos contributions. Et beaucoup de sensibilités, très différentes, se sont exprimées sur ce blog, toutes plus enrichissantes les unes que les autres.

    A partir de là, il ne s’agit plus que de dosage et d’argumentation.

    De dosage d’abord. Car si j’aime le doute, le fait qu’on instille un doute permanent sur presque tous les sujets abordés finit par avoir un effet dévastateur. Dévastateur sur moi en premier lieu, car j’ai fini par avoir l’impression que je n’écrivais que des merdes. J’étais d’autant plus vulnérable que j’ai aussi écrit des articles sur lesquels j’avais déjà le sentiment au départ de ne pas maîtriser du tout le sujet (je ne les écrivais que pour tenter de trouver des portes d’entrée pour que des discussions s’installent). Même sur des sujets que j’avais bossé et qui font partie de mon quotidien, je me suis fait opposé tellement de citations d’auteurs infiniment meilleurs et compétents que moi, que le manque de confiance s’est aussi installé. Evidemment, qui, à part Vincent, peut sur ce blog faire face aux meilleurs de nos meilleurs penseurs ? C’est à cause de ce manque de confiance mais aussi pour ne pas en rajouter dans le masochisme (je n’éprouve aucun plaisir à prendre des coups) que je n’ai pas abordé des sujets qui me tenaient à coeur (par exemple le nucléaire, les pesticides) ou que j’ai arrêté d’aborder certains sujets (la décroissance, les OGM). Le doute permanent qui a été instillé sur ce blog s’est donc aussi installé en moi-même. J’ai eu au moins le mérite, pendant toute cette période difficile, de tenir toutes les ficelles de ce blog du mieux que j’ai pu, de concilier les inconciliables et de sauvegarder un vrai lieu de dialogue. Il ne m’a pas paru toujours utile de participer aux commentaires.

    Et d’argumentation ensuite. Il y a eu beaucoup de déclarations péremptoires, non argumentées, sur des sujets à dominante plutôt scientifique. Bravo à Glorfindel d’avoir réussi à tenir bon et de manière brillante sur le sujet des OGM).

    Mais si le doute s’est installé en moi sur la plupart des sujets, il y a tout de même un sujet sur lequel je ne m’en laisse pas compter : c’est celui de la biodiversité. Impossible là de me faire prendre des vessies pour des lanternes et de laisser dire ici sur ce blog que la biodiversité est en augmentation. C’est là que j’ai commencé à jeter un regard infiniment plus critique sur ce qui se disait et où j’ai compris qu’il y avait, sinon manipulation, mais au moins contradiction systématique par pur principe (il arrive un moment ou TROP C’EST TROP !). C’est ce que j’ai essayé en partie de dire lorsque j’ai parlé de posture purement intellectuelle mais je pense ne pas avoir été très clair quand j’ai abordé ce sujet.

    Et puis il y a eu évidemment les moments difficiles sur le blog avec des attaques très ambigües et très insidieuses sur les valeurs auxquelles je crois. Gauche et droite sont d’accord sur ces valeurs qui sont le socle de notre société, qu’on le veuille ou non. Ce n’est un secret pour personne, j’ai une forte sensibilité à gauche, mais il y a au moins des valeurs communes sur lesquelles j’ose penser qu’on se retrouve tous. Il m’est insupportable que l’on franchisse certaines balises. Et surtout pas sur ce blog, qui est avant tout votre blog, mais aussi, il n’est pas inutile de le rapeler, le mien.

    Mon indignation, partagée par d’autres, m’a conduit à adopter un ton différent et c’est pour cela que j’ai insisté sur la notion d’engagement. Car en abordant les sujets de manière plus brutale, j’ai un peu forcé chacun à se positionner afin de clarifier ce qui ne l’était pas suffisamment. Peut-être y suis-je allé trop fort. Ma seule intention était qu’il n’y ait plus de doutes. Plus de doutes permanents sur ce qui anime chacun.

    C’était pour certains une très belle occasion de se démasquer (rien à voir avec les pseudos, ce n’est pas de ça que je parle) et de sortir à la lumière.

    Il sera plus dur de rétablir un espace de dialogue dorénavant. Mais bon, je n’ai pas perdu complétement espoir. Il n’y a aucun enjeu sur ce blog. Sauf celui évidemment de ne pas laisser une tribune à certains propos. Je peux poursuivre, avec vous, si les conditions se réinstallent. Je peux continuer à écrire « mes petites merdes » même s’il ne devait plus y avoir de véritables échanges pendant un certain temps. Une petite traversée du désert (qui n’en serait pas vraiment une, accompagné que je suis par quelques amis) ne me ferait pas forcément du mal. Je peux décider d’arrêter à un moment donné si j’en ressens le besoin. Tout est absolument possible.

  61. jusque là, je lisais
    sans plus
    mais c’était déjà beaucoup
    pour moi
    j’aimerais que cela continue
    pouvoir éprouver l’humain, sans animosité
    pouvoir sentir aussi que quelque chose est possible
    s’il vous plaît, poursuivez !

  62. J’ai envie de livrer quelques réflexions, comme ça, en vrac. A prendre avec la distanciation qui s’impose …
    Tout d’abord, je pense que chacun ici est adulte; en tant que tel, il doit être capable de discuter, affronter des idées, prendre des coups sans pour autant se sentir « attaqué » personnellement. Cela comprend bien évidemment la capacité à assumer ses propres propos, ses erreurs éventuelles de jugement, et reconnaître ses lacunes dans certains domaines (et pour le coup admettre les propos de ceux qui en savent plus sur le sujet).
    Comme j’ai tenté de l’expliquer par la citation de Pavese sur la douleur, il faut savoir surmonter les coups si l’on veut grandir.
    Si tout peut être discuté, cela doit l’être avec des arguments valables, de véritables connaissances. Des affirmations gratuites sur des points fondamentaux ne peuvent qu’engendrer des réponses violentes. Je veux bien qu’on dise que 2 et 2 font 5, c’est envisageable en mathématiques, mais il faut expliquer. Et préciser si le débat se situe dans ce nouveau système ou si l’on discute toujours dans celui où 2 et 2 font 4.
    Ca n’a l’air de rien, mais ça fait de sacrées différences …
    Deuxièmement, je me demande s’il n’y a pas sur ce blog une confusion fâcheuse entre « idées » et « sentiments », entre l’ordre de l’intellect et celui de l’affectif. Ce qui expliquerait (peut-être) que certains dont les idées sont discutées le ressentent comme une attaque personnelle (en se sentant vaciller sur leurs assises non pas seulement intellectuelles mais affectives), ou qui, à contrario, tentent d’attaquer toute idée qui toucherait à leur fondement « affectif » (c’est un peu confus).
    C’est pourquoi je pense qu’il faut éviter de faire intervenir dans le débat ce qui reste inachevé en nous (ce qui implique d’être capable de le discerner) : mais quand une énorme colère continue de nous habiter, colère due (c’est ce que je ressens) à qqc de très personnel et intime, une façon facile d’évacuer c’est le ressentiment, l’attaque systématique, voire la méchanceté quand l’attaque est insidieuse (ça permet de garder le contrôle tout en se protégeant). Cela n’apporte rien au débat et le fausse dangereusement.
    De la même manière, je pense que c’est cette colère (frustration) qui incite à rechercher de façon détournée une reconnaissance de soi ; on demande alors aux autres de nous dire qui on est, alors que le chemin doit être complètement personnel. Et cette façon de rechercher n’est pas la bonne quand « l’ancrage » de la personne n’est pas fait (ou inachevé).
    Et par ancrage j’entends, entre autres, la faculté d’avoir des convictions et de les défendre, celle de discuter avec ses propres mots, celle d’avancer en prenant des risques, celle de les assumer.
    Sans rejeter la « faute » sur l’autre. Etre adulte, en somme.

  63. Tu as raison Brind’paille, il y a trop d’affectif. Cela tient sans doute aussi au fait que les gens se connaissent beaucoup, chaque blogueur en connaissant au moins deux ou trois autres. C’est l’une des faiblesses du blog. Mais c’est aussi ce qui fait sa force. Car si ce blog de discussion a tenu deux ans, alors que ce genre d’expérience est plutôt vouée à un échec très rapidement (dès qu’on aborde des sujets un peu sensible, c’est vite la foire d’empoigne), c’est aussi parce qu’il est animé par des personnes qui se connaissent bien. Enfin, c’est mon impression …

  64. Coïncidence : juste au moment où je lis le petit texte de Dom, je reçois au même moment une carte d’un ami breton qui m’apprend qu’il fait partie « des nombreux lecteurs anonymes et silencieux »… J’espère que je serai à la hauteur, non seulement des attentes des personnes qui écrivent sur ce blog, mais plus encore de celles qui viennent y lire simplement ces petits textes quotidiens …

  65. Récent et peu présent sur ce blog, j’ai été heureusement surpris, voire ému de la façon dont j’y ai été bien accueilli. Je suis parti « sur la pointe des pieds » mais je me sens redevable d’une explication que je voudrais ardemment ne pas voir confondue avec un règlement de compte.
    Il me semble que très peu d entre vous ont compris la raison de mon retrait. Seules Elisa et Dom et peut être un peu Anne ,Christophe, Vincent et Oups ont vu de quoi je parlais. J ai entendu « quitter le navire », « départ brutal la peur au ventre »….
    Dans mon premier commentaire, j ai essayé de tempérer légèrement l’enthousiasme engagé de Bernard en insistant sur l importance de la convivialité de son blog afin d’éviter…. ce qui a suivi, malheureusement. J ai très vite vu au travers des commentaires que mon appel n’avait aucun écho, c’est un euphémisme de le dire ! Ne croyez surtout pas que j ai jeté l’éponge par dépit mais parce que je sentais très bien ce qui allait se passer et je ne voulais pas y etre mêlé.
    Ont suivis : énoncés de règles à penser, insultes ( quote : Allègre ce gros con, les BCBG du 19s à vomir), règlements de compte et même provocateurs (Marcel)….On se croirait dans la rubrique politique de Yahoo Question/Réponses ! Eh bien voyez vous, je ne voudrais pas voir Monsieur Robert vomir sur ce joli blog parce qu il aura décidé qu’untel est un BCBG 19s et que cet état lui donne le droit de le vomir. Sans tolérance, l’argumentation n’est que tentative de diktat. Sans respect, le dialogue s’enfuit.
    Je pense pour ma part que le « rôle de sentinelle », le « baston », devraient concerner uniquement les règles de respect et de tolérance qui font que chacun se sente à l’aise dans les échanges.
    Les paroles si justes et si humaines d’Elisa seront ma conclusion :
    Je souhaitais donc juste vous dire combien il est important de cultiver pour tous l’envie gourmande de se retrouver pour avancer, réfléchir, apprendre…et qui sait, amener des petites pierres pour toutes les constructions que nous menons ici et là…non ?

  66. Merci Patrice pour ton intervention. Il y a des personnes dont tu as beaucoup apprécié les commentaires, et d’autres dont tu as trouvé les interventions excécrables. Sauf que ces personnes sont parfois les mêmes … et qu’il se joue de drôles de jeu avec les pseudos. D’où aussi mon envie d’éclaircir les choses et mon souhait que les propos des uns et des autres soient sincères. Je pense que ce blog est victime aussi de cette abondance de masques.

    Et ça me fait penser à quelque chose que personne ne sait et dont j’aurais peut-être dû parler. Lorsque je dis que les personnes se contredisent et disent tout et son contraire, qu’il y a contradiction systématique, qu’il y a posture purement intellectuelle, ce n’est pas si évident que ça pour le lecteur, on peut penser que j’exagère beaucoup. Sauf pour celui qui sait que sous des pseudos différents se cache parfois la même personne. Et je suis le seul à le savoir. Là où vous ne voyez qu’une conversation animée entre deux personnes, il ne s’agit parfois que d’un monologue. Et il arrive même que l’un des deux pseudos dise « ta gueule » à l’autre pseudo. Et, non seulement les deux pseudos d’une même personne se contredisent mais en plus le même pseudo a plusieurs avis divergents. C’est à devenir fou ! Quand il y a dédoublement de la personne, il y a presque toujours un des deux pseudos qui m’a contredit et l’autre qui est allé dans mon sens ou qui m’a flatté. Ceux qui donnent des leçons de vertus aujourd’hui sont probablement assez forts, de vrai rocs, pour faire face seul à ce genre de situation. Moi, je ne l’étais pas. Ils auraient certainement bien mieux mené que moi ce blog pendant ces deux années (c’était sous-entendu dans leurs critiques), mais je ferai tout de même remarquer qu’ils n’ont pas deviné, et c’était pourtant flagrant, les jeux qui se jouaient notamment avec la tactique des pseudos différents au même visage. J’aurais bien aimé voir comment ils auraient géré ce blog dans de telles conditions. J’ai essayé de tenir de mon mieux. J’ai quand même tenu deux ans.

    Ces révélations vont peut-être boucher un coin à certains naïfs du blog.

  67. Patrice, je ne connais pas et je n’ai pas le moindre compte à régler avec toi.
    Alors, pourquoi m’appelles-tu : « Monsieur Robert » ? Voudrais-tu que je te donne à mon tour du « Monsieur Patrice » ?
    Ne peux-tu comprendre que posant une question tout a fait courtoise à B Rosse je puisse être choqué par sa réponse en forme de non recevoir hautain ?
    Peux-tu admettre que je réagisse avec la fougue qui est la mienne depuis que je suis né ?
    Si tu peux m’entendre, c’est bien et je regrette très sincèrement que le ton employé par moi ait pu t’atteindre.
    Si tu t’arrêtes à la lettre sans vouloir entrer dans le sens de ce qui s’est passé, alors c’est que tu n’entends pas mon appel et que toi et moi n’avons finalement rien à nous dire.

  68. Et merde, moi qui n’écrit jamais ou presque, je viens de perdre mon commentaire en me trompant dans le code de sécurité…

    Alors, en fait, j’étais en train d’écrire que comme Dom, je suis un lecteur plutôt assidu mais qui n’ose pas souvent prendre la parole dans ces lieux, surtout parce que même si je me cachais derrière un pseudo, je resterais quelqu’un d’assez timide. Alors très courageusement, je préfère souvent attendre de voir mes idées exprimées par quelqu’un d’autre au lieu de prendre le clavier. En général je n’ai pas trop longtemps à attendre, et comme c’est souvent mieux écrit que ce que j’aurais fait, ça me va comme ça.

    Je ferais bien la promesse d’essayer de plus participer, mais comme je me connaît quand même assez bien depuis le temps, je vais m’abstenir car je sais que je n’arriverais pas à la tenir.

    Par contre je souhaite vivement pouvoir continuer à te lire Bernard, et également à vous lire les commentateurs actifs, que vous soyez masqués ou non, et ce quelque soit la direction que tu veuilles faire prendre à ce blog.

    Au plaisir de te (et vous) lire donc,
    avec toute mon amitié,
    Mathieu.

  69. Mais, Bernard, comment as-tu fait pour vivre si longtemps avec un tel secret ? D’autres que toi ont subi cette situation en pure innocence ; et sans en avoir le moins du monde la clé. Sans se douter de ce qui se tramait en coulisses. Rendus au statut de pauvres marionnettes.
    Écartelés entre les mâchoires d’hydres à deux ou trois têtes qui se jetaient leurs membres pantelants, alors qu’ils se croyaient face à des êtres à visage humain. Des hommes-objets et des femmes-objets.
    Mais on est dans le cauchemar, dans un film d’horreur !
    Tu le savais et tu n’en a rien dit ?
    Et combien d’autres « naïfs » se sont trouvés floués, ont douté de soi alors que, sans qu’ils le sachent, on jouait avec leur personne à la roulette russe.
    « C’est à devenir fou », écris-tu. J’en conviens.
    Bon, maintenant il faut en sortir une fois pour toute.
    Si tu ne te sens pas de le faire seul, tu es en situation de réunir ceux qui te sembleront à même de t’y aider.

  70. Non non Robert, je ne vais pas réunir ceux qui me sembleront à même de m’y aider.

    C’est avec tous que je veux reconstruire ce blog, mais avec les visages à découvert ! Conviens que c’est bien plus sain, non ? On en revient à la notion de l’engagement. Qui m’est chère. Qui te l’est également. Et aussi à d’autres. Sur ce blog, il y a bien plus de personnes engagées que de personnes qui ne le sont pas.

    Cela dit, j’adore les pseudos, je ne remets absolument pas en cause les pseudos, bien au contraire. De toute façon, c’est une règle communément admise sur les blogs. C’est juste le fait de jouer sur tous les tableaux qui m’agace énormément.

  71. Les dés ayant été pipés, tu prends les mêmes et tu recommences…
    Les choses seront-elles plus saines ? Essayons.
    Mais il faudra fournir quelques garanties aux ex-naïfs.
    Comment auras-tu des visages découverts s’ils se cachent sous un pseudo ? Ne ferais-tu pas de mensonge vertu ?
    Si tu aimes si fort les pseudos, peut être que Bernard en est-il un et que tu n’es pas lui, peut être aussi qu’il y a plusieurs Bernard, peut être que tu es Anne, Vincent, Robert ou un autre, peut être que tu es moi et que croyant te parler je m’égare dans un solipsisme sans fond.
    Peut être sommes-nous devenus des ectoplasmes sur lesquels règne le Maître.

  72. Je suis presque Elisa dans la vie à une syllabe près. Je n’interviendrai que sous un seul pseudo, Bernard. Et je te remercie pour tout ce que tu nous donnes à lire. Oui, je me reconnais dans la demande de débat courtois de Dom, de Patrice, d’Anne et de Bernard. Être engagé n’a jamais signifié pour moi passer aux insultes ou aux jugements de personnes.
    J’ai entendu quelque chose aujourd’hui que j’ai très envie de partager avec vous :
    « l’empêchement de penser est mis en place par l’étiquettage »
    C’est vraiment quelque chose qui me tient à coeur depuis longtemps. Renvoyer à l’autre son appartenance, ne jamais tenter même de l’écouter…est tellement réducteur. C’est si simple bien sûr, mais en fait on oublie que « notre belle intelligence », notre « si beau savoir » ne serait rien sans l’autre… sans ce qu’il nous apporte, parfois même maladroitement.
    Cependant, la fréquentation d’un site depuis des mois m’a appris une chose importante : la forme compte aussi…la courtoisie est une politesse qu’on se fait à soi même.
    Je trouve ce blog particulièrement précieux et j’ai très envie de continuer à vous lire … TOUS…je viens de découvrir de nouveaux pseudos..
    Oui, donnons nous la peine de venir échanger, partager nos convictions et surtout, n’oublions jamais l’humain derrière l’écran.

  73. Ben là par contre Bernard, je vais le défendre un peu.

    Je pense que la principale utilisation des différents pseudos à été faite non pour fausser les débats en jouant sur tout les tableaux mais pour essayer d’apporter des points de vues différents (bien sur ça a une dimmension très illusoire en laissant penser que l’on peut se « mettre dans la peau de qqun » et penser comme lui pour un instant). Je ne pense pas que le lecteur régulier ait été berné par cela.
    Je pense sincèrement que c’était plus ludique que pernicieux.

    Et de notre côté aussi, nous jouons avec ces masques (tout de même bien transparents) lorsque l’on répond à Humeur badine, par exemple.

    Rendus au statut de pauvres marionnettes.
    Écartelés entre les mâchoires d’hydres à deux ou trois têtes qui se jetaient leurs membres pantelants, alors qu’ils se croyaient face à des êtres à visage humain. Des hommes-objets et des femmes-objets.
    Mais on est dans le cauchemar, dans un film d’horreur !

    Non, Robert, tu vas beaucoup trop vite et beaucoup trop loin. Que l’on puisse être blessé par des propos, bien sur mais d’ici à faire de lui un chevalier de l’apocalypse, a lui retiré jusqu’au statut d’humain ! Il me semble que c’est plutôt blessant là aussi.

    Peux-tu admettre que je réagisse avec la fougue qui est la mienne depuis que je suis né ?

    Oui bien sur, j’espère que tu comprendras que ce n’est pas ce qui est en question dans ma remarque. Même si c’est vrai que j’ai un peu du mal à te lire. Enfin bon, il m’avait déjà fallu un peu de temps pour comprendre Christophe donc c’est peut être ce qu’il manque.

  74. Patrice, j’ai plus exactement dis « Je ne défend pas Allègre, c’est un gros con ». Ce que je maintiens d’ailleurs.

    C’est quand même une méthode bien simpliste pour identifier un propos insultant que de rechercher les « gros mots ». Je ne trouve pas mes interventions particulièrement insultantes et cette remarque à propos de Claude Allègre me semble pas faire directement partie du propos.

    Cela t’a réellement empêché d’être à l’aise dans les échanges ? Ça me semble moi bien anodin et je suis absolument certain de ne pas avoir fondamentalement changé le ton de mes commentaires depuis le 17. Donc cette insulte, qui n’entre quoi qu’il arrive pas dans ta chronologie, n’est pas l’illustration la mieux choisie pour ton propos.

  75. Exuse-moi Glorfindel, je n’ai voulu dire qu’une seule chose dans mes propos sur les pseudos, c’est qu’une seule et même persone ne peut pas exprimer des idées différentes et contradictoire sous des pseudos différents. Peut-être que le lecteur lambda s’y retrouve (encore que j’en doute) mais moi pas. Par contre, OK évidemment lorsqu’il s’agit de prendre un ton différent, sur un autre registre. Je ne sais plus qui est Humeur coquine qui intervenait il y a un an, mais quand il avait quelque chose d’un peu coquin à dire, il prenait ce pseudo. Quelqu’un avait pris aussi je crois le pseudo d’Humeur grave parce qu’il avait envie de dire quelque chose d’une certaine gravité. ça, c’est très bien. Surtout quand cela amène de la légèreté. Et Humeur badine a joué un rôle très sympa à ce niveau là. Mais ce n’est pas là qu’il y a de la confusion. Quand au bout de six mois d’échanges quotidiens très suivis par une personne, cette personne est persuadée que Vincent et Isidore sont la même personne (ce qui n’est pas vrai), c’est uniquement parce qu’il y a une très grosse confusion qui a été de mise sur ce blog et que cette confusion a faussé les débats.
    Et puis je dois dire que j’aime la beauté de la consonnance des pseudos qui ont été utilisés : Glorfindel, l’exilé, brind’paille, Serenense, Oups et bien d’autres. Donc, pas de problèmes à ce niveau là, bien au contraire.

    Voilà, j’espère avoir été un peu plus clair.

  76. Alors là, oui , tu as bien fait de rectifier le tir.
    Cette façon de jouer avec les gens n’est pas claire du tout; autant je partage ton avis sur le choix d’un pseudo qui, finalement, ne change pas grand chose au nom véritable si c’est toujours la même personne qui s’exprime, autant faire s’exprimer différentes personnalités sous une même personne me semble relever d’une véritable tentative totalitaire.
    Celle de tirer les ficelles, donc de tout manipuler, tout en se dissimulant parfaitement toujours. Horrible …!
    Et comme je fais partie des gens qui ne connaissent pratiquement personne de ce blog, ça m’interpelle fortement …

  77. Mes amis, je crois que vais renoncer à essayer de comprendre. Je suis sans aucun doute très naif et tres stupide. Vous me dites : quand je m adresse a X, c est en fait Y qui me recois et c’est Z qui me répond. Et cela vous semble tout a fait normal Glorfindel, c’est meme ludique selon vous ? De meme que traiter quelqu un de gros con doit etre compris comme un compliment, certes un peu familier mais presque affectueux ? Vomir sur quelqu un est la forme la plus accomplie de la courtoisie ?
    Pardonnez moi, mais là j’arrête, votre monde n’est pas le mien, je vais aller me mettre un sac de glaçons sur le crâne pour endiguer l’échauffement de mes neurones et je vous salue bien bas.

  78. Intéressant ce débat sur une situation de communication bien particulière.
    Le mathématicien Shannon, en modélisant simplement le transfert d’information a permis bien des développements sur la base de sont de Emetteur-Message-Récepteur.
    Formateurs, enseignants, publicitaires, commerçants et communicants de tous poils ont exploité ses travaux et certaines « exploitations » en constituent bien sûr de outils.
    Avec Internet, les pseudos, le rapport écrit/oral mouvant, la distance émetteur/récepteur devient plus grande, plus floue et le message lui-même semble bien troublé. Le sens même de la relation en est très modifié et c’est ce que je ressens de cette discussion.
    En humain bien ancré dans un réel ayant un mode de relation disons « classique » , « direct », parvenir à communiquer au moyen des outils modernes (cellulaires, e-mails, sms, etc.) engendre sans doute une disparité bien plus grande qu’auparavant.
    Les informations habituellement réceptionnées par nos sens nous parviendraient alors bien plus par le biais de la culture (mode Vincent), la capacité à lire, que par le mode vivant : émotionnel, visible, etc.

    Je suis certain que ce débat, les réactions fortes qu’il suscite, ne pourrait pas engendrer autant d’étonnement, d’incompréhension aussi, sur un mode… disons traditionnel, naturel.

    En cela, le blogadudup devient explorateur, novateur il me semble.
    Nul doute que la disparition que notre exploration, comme dans chaque découverte d’un continent inconnu, fait des victimes… affectant chacun.

    Qui c’est qui me passe une nouveau flambeau, j’y vois plus rien dans ce repli de toile ?!

  79. Tout à fait d’accord avec toi, Brind’paille. Ne connaissant personne sur ce blog, à part Vincent (ce qui me permet de plaider en sa faveur quand je trouve qu’on n’est pas juste à son égard ), je suis parfois effectivement gêné par les pseudos lorsque je devine (je ne suis quand même pas si naïf que ça) qu’il s’agit parfois de la même personne sous des dénominations différentes. Le principe ne me dérange d’ailleurs pas tant que ça en lui même, car nous sommes aussi sur une scène de théâtre (ou plutôt un espace de représentation, ce qui justifie l’usage de pseudos), mais je constate que parfois il introduit effectivement de la confusion et peut susciter des malentendus qui ne facilitent pas l’approfondissement des échanges… Je n’irais toutefois pas jusqu’à y donner une telle gravité, une fois qu’on sait que ça fait partie des possibles. Je vous rassure que pour ma part ne voyant aucun intérêt particulier à disposer de plusieurs identités, je ne me manifeste que sous un seul pseudo.

    Je pense aussi que la réaction assez brutale de Bernard a le mérite d’assainir ou de clarifier certaines obscurités de la vie de ce blog ( quelle vie n’a pas sa part d’ombre?), mais je serais très triste que ceux qui se sentent ébranlés ne relèvent pas le défi du questionnement de Bernard. Car il faut rendre justice à la qualité d’accueil de notre hôte, sa faculté à se remettre en question (peut être d’ailleurs si grande qu’elle finit par lui faire douter de lui-même ), d’accepter la critique, et surtout de laisser la porte ouverte à ceux qui relèvent le défi du dialogue.

    Il n’y a donc aucune raison de s’arrêter aux blessures d’amour propre et de ne pas reconnaître ses propres maladresses, même lorsqu’elles sont un peu rudement désignées par le maître des lieux. Après tout, c’est comme ça qu’un échange s’approfondit et parvient à dépasser la connivence du groupe de chapelle, s’ouvre à la dimension publique… Et peut être donne l’intuition de ce que pourrait être un véritable forum citoyen…

    Tout ça pour dire que je me régale tout autant à suivre le débat généré par cette tempête que j’ai pu prendre plaisir à découvrir et à participer à ce blog depuis que Vincent me l’a fait connaître.

  80. Je ne sais plus à qui l’on parle ici…
    Cependant, je précise deux choses :
    1. Quand j’écris : « Le mépris de classe sorti tout droit du 19ème siècle. A vomir ! », c’est strictement le mépris que je vise et non la personne. Inverser mon propos est me faire un mauvais procès.
    2. Je ne connais personne sur ce blog, sauf Bernard et Joëlle (et cela avant même l’invention des PC).

  81. Isidore, quand même, quand un pseudo s’amuse à contredire (parfois vivement) un autre pseudo, adopte des positions opposées, et que c’est le même sous deux masques … on frise la schizophrénie, non?
    Je suis sans doute anormalement normale, mais je ne m’amuse pas à me parler à moi-même, à me contredire ni à me poser des questions pour le plaisir d’y répondre illico …
    Aucune envie de jouer dans le film « Psychose » de Hitchcock, où le héros joue lui et sa mère … brr!!

  82. Si vous avez été réellement perturbés par les changements de pseudo ou que vous ne les avez pas vu, je veux bien que cela vous surprenne un peu et puisse vous décevoir mais (pour ceux que j’ai remarqués) je n’ai pas ressenti de « tentative totalitaire », on est vraiment dans l’excès.

    Il n’a jamais été question d’usurper les pseudonymes d’autres intervenants mais d’en inventer de nouveaux, qui correspondaient au ton de la remarque (« Marc Marcel » et sa femme « Jeanine Marcel », les « Humeur », …). Ou pour donner des citations, ou des réponses stéréotypées, … (et non, Marcel Proust n’est jamais venu sur ce blog, sans doute que Nicolas Sarkozy non plus …)

    Brind’paille, on fait toujours (ou presque) la démarche de se questionner sur les reproches que l’on pourrait faire à nos propos. Ca ne te viens simplement pas à l’idée de le faire publiquement, c’est tout, la différence ne vas pas plus loin. J’ai moi aussi parlé de « schizophrénie » mais c’était une exagération volontaire. Je ne pense pas que tu puisses attribuer un caractère pathologique a cela et je maintiens que, même si j’ai par ailleurs trouvé détestables les interventions de « Marc Marcel », que ce soit ici ou sur les farines animales, l’objectif est soit ludique soit de questionnement.

  83. Petit problème technique. Si quelqu’un avait la solution, je lui serais reconnaissant de m’éclairer.
    Utilisant comme navigateur Firefox Mozilla (Internet Exploreur m’ayant momentanément laché jusqu’à la prochaine venue réparatrice de ma fille qui habite à 900 kms) par deux fois l’envoi des commentaires n’a pu s’effectuer du fait d’une erreur de frappe du code de sécurité (me signale t-on) et alors que j’ai pris soin de bien noter « l’image ci-dessus » et de vérifier avant « d’envoyer ».
    Et là, « erreur ». Conseil d’avoir recours à. la fonction « retour » et finalement impossible de récupérer le texte de mon commentaire. Perdu.
    Une tentative de distinguer doute méthodique et doute systématique perdue.
    Merci de votre aide.

  84. Ayant fait le choix apple, je n’ai jamais eu ce souci mais plusieurs sur ce blog ont eu à regretter les efforts perdus.
    A mon avis, la plus sage précaution, avant envoi d’un texte « lourd », est d’effectuer la manipulation suivante :
    1. Se positionner n’importe où dans le texte saisi
    2. Maintenir la touche CTRL enfoncée et appuyer sur la touche marquée A
    3. Même chose avec CTRL + C
    4. Dans le cas du crash ci-dessus, il reste à retrouver un champ d’expression vierge et faire un CTRL + V

    La magie du copier-coller est là : OUF !

  85. iDans le mælstrom (j’y participe) des discours qui se juxtaposent plus qu’ils n’entrent en résonance, pourrions-nous prendre le temps d’écouter davantage ?
    Une voie discrète s’est faite entendre.
    Réels ou pseudos, s’il vous plaît, pourrions-nous tenter de nous y arrêter et d’y répondre ?

    23 janvier 2008 :
    Jusque là, je lisais
    sans plus
    mais c’était déjà beaucoup
    pour moi
    j’aimerais que cela continue
    pouvoir éprouver l’humain, sans animosité
    pouvoir sentir aussi que quelque chose est possible
    s’il vous plaît, poursuivez !

    24 janvier 2008 :
    si je comprends bien, il serait plus facile de se comprendre quand on ne se connaît pas?
    hum hum!

    Bienvenue Dom. Il m’arrive souvent de douter de l’humain dans l’homme. Dans un beau film documentaire sur Louise de Vilmorin, elle disait préférer parfois les végétaux aux humains. Cela m’a beaucoup touché. Humour et désespoir.
    Hum, hum… Je pense qu’il convient de connaître pour comprendre et de comprendre pour aimer…

  86. Je n’étais pas sur ce blog de toute la journée. Il s’en est passé des choses en mon absence.

    Je pense que cette crise qui traverse le blog est salutaire à plus d’un titre. Difficile à vivre mais très salutaire. Car nous sommes sur le chemin de la clarification. J’espère aller jusqu’au bout de cette clarification.

    Au point où nous en sommes, chaque journée peut apporter son lot de révélations. Et j’ai envie d’en apporter peut-être quelques-unes dans les jours qui viennent, afin que l’on arrête de dire n’importe quoi. Car je viens de relire la plupart des commentaires. Aussi incroyable que cela va vous paraître, je n’en avais lu que le quart et j’avais loupé le gros de la crise. Dès que j’ai vu que ça partait en vrille, je n’ai fait que lire quelques mots accrochés au passage d’une lecture en diagonale effectuée à 100 à l’heure. Il fallait que je me protège à ce moment là pour pouvoir continuer.

    Il y a une chose qui m’a vraiment fait rire, c’est quand on a commencé de faire le compte de gens qui avaient foutu le camp du blog. Car je connais les adresses e.mails de tous (c’est le seul renseignement précis que j’ai en tant qu’administrateur du blog) et je peux vous affirmer que lorsque une personne vous déclare haut et fort qu’elle n’en peut plus et qu’elle s’en va, vous ne pouvez qu’être enclin(e) à la croire. Mais qui vous dit qu’elle est réellement partie ? Facile de revenir incognito cracher son venin sous un autre nom. C’est ce qui a été fait. Il se joue donc des jeux dont vous n’avez pas connaissance. Oui donc aux pseudos, comme je l’ai dit hier, dans 95% des cas. Mais gardez votre esprit éveillé car il y a ce 5% difficile à identifier. Et puis, je le sais de manière indirecte, il y a les autres soit-disant disparus qui reviennent lire en catimini tout ce qui est écrit sans mettre de commentaires. Un grand merci à eux qui me font quotidiennement passer la barre de 150 visites.

    Je ne sais pas comment sera ce blog dans quelques mois. Mais je sais qu’il sera limpide et sans faux-semblants.

  87. A TOUS CEUX QUI SONT PARTIS DE CE BLOG (ET QUI REVIENNENT LIRE EN CATIMINI) :

    Et les lecteurs bordel, vous y avez pensé aux lecteurs ? Vous présentez les choses comme s’il y avait une hémorrhagie sur ce blog. Une foison de départs. Comme si les reproches que vous faites étaient ceux d’une majorité. Or, il n’y a rien de changé mis à part votre départ. Vous vous présentez comme des anges et vous vous auréolez d’une grande virginité. Extraordinaire ce cinéma qui consiste à dire « Avant de partir de ce blog pourri, j’aimerais vous dire « aimez-vous réciproquement, écoutez-vous les uns les autres … ». Parce que vous les avez écouté les autres ? Ces derniers temps, pendant que vous discutiez à deux, ou à trois, il arrivait de temps en temps qu’un lecteur qui n’avait jamais rien mis sur ce blog (ou un lecteur de passage) arrive sur la pointe des pieds, écrive un petit texte, une petite phrase. Oh, je sais, une petite phrase qui n’a jamais été à la hauteur de ce que vous étiez en train de dire entre vous. Quelle attention avez-vous portée à ces personnes ? Jamais une réaction de votre part, jamais un petit mot sympa, jamais un petit mot d’accueil …
    Longue vie donc à vos leçons de morale et votre amour du prochain ! Volez les anges. Nous restons quant à nous ici bas, pauvres pécheurs misérables, prisonniers de notre bestialité. Amen.

    Encore une chose : c’est étonnant comment en partant de ce blog vous démontez mes propos. Relisez mon article. Relisez aussi les commentaires. Aucune aspérité avant le 15ème commentaire. Au contraire. Et puis, en très peu de temps, ce blog que certains portaient aux nues (c’était un grand tort à mon avis) est devenu bon à jeter aux orties. Il y avait peut-être de la hargne accumulée de votre côté. Que je ne comprends toujours pas (ou alors, il s’agit du fait que j’aie cherché subitement à faire tomber les maques). Je n’avais accumulé quant à moi que de la colère. Et je m’en suis expliqué. On sait que la haine dure. Mais on sait que la colère tombe. De mon côté, c’est donc bien fini.

    J’ai forcément des regrets. Et notamment des regrets que vous soyez partis. C’est évident. De mon côté, on ne jette pas aux orties deux années de complicité. Je sais que d’ici quelques jours, j’écrirai un petit texte, ici même, pour vous remercier. Mais cela n’enlèvera rien à ce que j’ai écrit ci-dessus sur les conditions de votre départ.

  88. C’est mon tort aussi d’oublier certains lecteurs, d’être plutôt « en réaction », malgré le fait que je sois encore là.
    J’ai une conscience confuse de ce la partie immergée de « l’ice-blog », mais si je réagis, c’est surtout pour exprimer mon bonheur à la lecture des nouveaux arrivants qui souhaitent de la paix… vous allez voir non de d’la ! Au kilo ! et gratuit !
    Il me semble que cette annonce de voir arriver la rudesse comme dit Isidore qui est aussi à l’origine d’un mouvement : les conflits ne sont pas intéressants s’ils ne sont pas constructifs. Et certaines discussions ne sont pas abouties.
    Malheureusement, sans Vincent, Oups, Humeur Badine, Patrice et je ne sais plus qui encore (Tender H ?), la construction sera moins solide ou plus longue à réaliser…
    Et dire que je viens de lire de bien tristes choses sur le réchauffement climatique comme sur l’avenir des OGM en France. Va falloir être rudement forts là !

  89. Avec ce réchauffement climatique, ça devait arriver, l' »ice-blog » fond et la partie visible se réduit au profit de la masse de liquide.

    Restera-t-il un noyau dur ?

  90. Vincent n’a jamais dit qu’il partait si ? Enfin bon de toute façon je trouve ça bien normal qu’ils viennent voir les réactions à leurs départs, je ferais pareil.

    Christophe, distinguer Humeur Badine comme une personne dans ta liste mise en équivalence à Vincent, Oups et Patrice, c’est reconnaitre son rôle propre. Alors je ne sais pas si il faut le faire, il est probable que la désillusion vienne d’une trop forte distinction entre les différents pseudo. d’un même auteur. Je l’aurais moi aussi faite jusqu’ici et Bernard aussi s’appliquait à le faire par le passé mais si cela sème le trouble, il faut peut être éviter.

    Sinon, Bernard tu n’as pas accès aux IPs ?

  91. Bas les masques, Monsieur, on sort enfin les fantômes du placard !
    Périodiquement une révélation émerge : voilà, encore une chose qui vous était cachée. Plaisant, non ? Et ça va durer longtemps ? Combien de turpitudes encore, nous restent-elles masquées ?
    Pire. Le psychodrame auquel nous assistons n’est-il pas lui même une mise en scène retorse ? Au pays de la dissimulation et du mensonge qui croire après ça ?
    Se jouaient des parties donc nous étions les jouets. Vous pensiez tenir un jeu dans votre main et vous n’étiez qu’une carte.
    Qu’un individu pervers se délecte à manipuler les autres, passe encore… il fait du mal certes, mais ses manigances finissent toujours par apparaître à ses victimes.
    Mais que les choses se soient faites, en réunion de certains, sur le dos des autres évoque carrément les pratiques sectaires.
    En tout cas, la stratégie du masque aura réussi à installer un climat lourd de suspicion.
    Finalement, je m’interroge, dans cette situation, les auteurs d’un tel climat doivent sacrément jouir de leur pouvoir à peser ainsi sur la vie des autres, non ?
    Alors, effectivement, qu’ils cessent de nous faire le coup de l’ego outragé, de lever le col et d’exprimer la morgue du sortant déçu.
    Qu’ils partent au moins avec la dignité qu’ils n’ont pas su manifester ici.
    Vous savez pourquoi je n’aime pas les pseudos ?
    Parce que je ne me connais pas de pseudos amis.

    Christophe, sincèrement, je ne comprends pas ton propos : « mon bonheur à la lecture des nouveaux arrivants qui souhaitent de la paix… vous allez voir non de d’la ! Au kilo ! et gratuit ! ». S’il te plaît, tu peux m’expliquer ? ».
    Le reste de ton propos ne me semble pas très clair non plus d’ailleurs.

    Encore une chose, qui est tu ? Rassures-moi, tu es unique ou pluriel-caché ?
    Je t’en prie, ne me réponds que si tu es toi car je ne vois nul intérêt à dialoguer avec un zombie.

  92. Je crois qu’il faut définitivement sonner l’heure de la récréation. Presque tout a été dit. J’ai surtout besoin d’aide pour que ça reparte et qu’il n’y ait pas de faux-semblants dans les propos à venir. Je ne crois pas qu’il y ait beaucoup de pseudos qui aient porté à conséquence. Mais quelques-uns ont participé à la confusion générale. Je crois que ce débat-là est clos car il est peu probable que cela se reproduise.

  93. A Fausse Humeur Badine : avec les réchauffements climatiques, la partie visible d’un ice-blog ne peut fondre que dans les mêmes proportions que le reste. C’est une loi physique.
    Mais il n’y a que sur ce blog que la loi de la physique est contrariée. Et j’en suis très flatté. Car si le nombre de personnes qui participent aux commentaires (la partie visible de l’ice-blog) a diminué, la partie invisible est resté stable et a même augmenté.

    J’en profite pour dire que je connais énormément de gens qui viennent sur ce blog et que j’en connais au moins une douzaine qui viennent tous les jours depuis un an ou deux. Ils n’ont jamais laissé de commentaires et font partie de cette partie invisible de l’ice-blog. Je sais qu’un certain nombre de ces personnes ne liront d’ailleurs pas les présents commentaires car elles ne viennent plus que pour les articles. C’est extrêmement dommage car seules les discussions sont intéressantes et mes articles sont loin d’être à la hauteur des sujets traités. Ces lecteurs ont loupé l’essentiel des propos que vous avez tenus depuis deux ans. Quel gâchis. Et puis il y a tous ceux qui ne lisent les commentaires que sur le dernier article.
    J’estime au pifomètre à 50% le nombre de lecteurs silencieux qui ont lu les cinq premiers commentaires de cet article et à 10% ceux qui ont vu ensuite qu’il y avait eu bagarre. Mais bien sûr, je peux me tromper. C’est intuitif et basé sur ce que je sais du comportement des personnes qui viennent ici.

  94. Commentaire à l’homme masqué : non, heureusement que je n’ai pas les IPs. Je n’ai que les adresses e.mail des personnes qui laissent un commentaire.

  95. Eh, les mecs, c’est quoi les IPs ? Les infirmiers psychiatriques de service ? Heureusement que Bernard n’a pas leur adresse : il ne sera pas tenté de les appeler !

  96. Je sais bien pour l' »ice-blog », c’est pour ça que j’ai parlé du volume liquide … Je voulais faire une blague et j’ai trouvé que ça désolé… enfin un ice-blog peut peut être est comparé à une banquise et un océan en quel cas ça marche très bien.

    Mais remarque que, si ça suggère qqch de faux, ce que j’ai écrit respecte toutes les lois de la physique.

  97. Affirmer que je ne porte pas de masque ne lèvera pas toute suspicion, c’est pourtant le cas en dehors de cas divers où j’ai revêtu divers pseudos du genre : Humeur moins l’quart, humeur de froid, humeur moins l’quart avant Christophe, humeur transie, humeur sur le champ, humeur dans l’arène, humeur moins l’quart avant Jésus… bon sang quelle perversité !
    A ma décharge :
    – je l’ai fait presque toujours pour balancer un truc graveleux, un contrepet (troup-troup), une blague à deux balles
    – généralement, comme mon dernier pseudo est validé par défaut dans l’envoi suivant que je pensais signer Christophe… je me trahis immédiatement et le signale. Je me suis même démasqué volontairement, une première fois, lors d’une esquisse de débat sur ce problème identitaire.

    Quant à mon propos sur le bonheur, il s’agit juste de premier degré, réel, s’adressant par exemple à Elisa.
    Pour cela, je propose de fournir gratuitement du bonheur à l’ensemble des blogueurs, j’en ai plein ma citerne. J’envisage d’alimenter ensuite le restant de la planète, si la première phase se passe bien.
    Je tiens à préciser qu’il s’agit d’un bonheur de faible qualité mais j’ai l’avantage d’en posséder une source.
    Dernière précision : cette fois, ultime masque, c’est du second degré (pas le bonheur hein qui en fait environ 12, seulement le propos).

    SIGNE : le zombie qui signe Christophe car il a peur de se faire piquer sa source et d’en perdre les droits d’exploitation ! Alors Robert ? Pas rassuré sur mon cas j’espère !!!

  98. Non, sois tranquille, Christophe, je panique et j’aime ça, tudieu !
    Rien de tel qu’une belle angoisse hyperpsy pour me mettre en appétit de souffrir ! Encore, encore !
    Les 12 degrés du bonheur, bon sang, j’y aurais même pas pensé, tellement pas que ça me rend tout chose. Et t’en as des réserves… J’en veux ! Tu le cède au kilo ou au gramme ? Il faut venir le prendre sur place ou tu livres à demeure.
    Vite, vite, j’en prends, à tous les degrés que tu voudras.

  99. Un conseiller de la Société Générale vient de m’appeler, ils sont prêts pour une transaction à ses dires.
    J’hésite car leur proposition est alléchante…
    Robert ? J’t’en mets un litre de côté si tu veux ?
    De toute façon ils n’y verront rien du tout !

  100. Eh ben dis donc, y’a d’l’ambiance sur ton blog !!!
    Merci pour tes commentaires pleins d’humour … j’avais d’ailleurs déjà repéré ça sur le blog à Nico et j’adore.
    Je n’ai pas trop compris quelque chose : est-ce que les commentaires qu’on met sur ton blog sont validés automatiquement sans que tu les voies ?
    Parce que je t’ai posé une ou deux questions dans des commentaires sur des articles plus anciens et je n’ai (pour l’instant) pas eu de réponse.

  101. OetincelleO, oui les commentaires sont validés directement sans mon accord.
    Concernant tes questions, comme il s’agissait de ma profession et que je ne veux pas trop me dévoiler sur ce blog, je t’ai répondu directement par mail, à deux reprises, mais il me semble que rien ne soit arrivé dans ta boîte aux lettres.

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