Dans un mois sur ce blog : « Codine »

Un livre proposé à la lecture mensuelle du mois de janvier par Christophe

CODINE : UNE ENTREE DANS L’UNIVERS DE PANAÏT ISTRATI

Ah la la la la ! Qu’il m’a été difficile de choisir une œuvre de cet auteur à vous faire partager. J’ai même dû relire deux ouvrages en trois jours, sous la pression impitoyable de notre cher Dupdup qui tient à une ligne éditoriale irréprochable… et je ne regrette rien !

Pas facile car les textes de Panaït Istrati fourmillent de recoupements, racontent beaucoup la vie de l’auteur sans qu’il soit aisé d’y faire la part de la biographie et du conte oriental qui bercent ou malmènent ses origines, mais entraînent le lecteur dans un tourbillon.

Pas facile car tous ses écrits ne sont pas également disponibles dans des éditions poche abordables.

Alors mon choix, critiquable, se porte finalement sur « Codine », un texte représentatif, mais pas suffisant car j’aurais souhaité vous faire traverser d’emblée (à part Jenofa qui je le sais a déjà lu et partage mon engouement) l’univers d’Istrati grâce à ses premiers écrits sur la jeunesse d’Adrien Zograffi, à savoir principalement la trilogie « Oncle Anghel – Présentation des Haïdoucs – Domnitza de Snagov », réunie avec d’autres récits dans le premier tome des œuvres publiées chez Phébus. Mais cela aurait été trop long.

Alors je fais un choix un peu tordu, avec deux options :
–    soit vous adorez et vous regretterez alors de n’avoir pas investi aussi sec dans ce premier tome où six romans – dont Codine- sont réunis pour environ 15 euros.
–    soit, et je vous comprends va, vous tâterez le terrain avec un format poche plus modeste… mais sans accéder à la merveilleuse trilogie et à un personnage féminin (au moins) comme seul sait les raconter Istrati… pour pas loin de 10 euros chez Folio !

Panaitistrati

Tordu hein ! Ces cinq euros font tout de même la différence dans mon choix, car c’est un autre texte qui me torture, absent de cette sélection… mais vous aurait coupé d’une entrée nécessaire je crois. On en reparlera !

Alors bonne lecture chez cet humaniste passionné et parmi quelques figures mythiques qui jalonnent son parcours : masculines (enfin !) et féminines (toujours !).

Sa biographie mérite le détour (cliquer ici).

Sans plus attendre, faites le bon choix, celui des trois mots portés haut et fort par ce merveilleux Roumain : amour, justice, liberté… à tout prix !

La discussion autour de cet ouvrage paraîtra le mardi 5 janvier.

34 réflexions au sujet de “Dans un mois sur ce blog : « Codine »”

  1. Je vais recevoir le livre ces jours-ci mais je ne le lirai que la deuxième semaine des vacances de Noël. Je peux donc le prêter d’ici là. Avis donc à celles et ceux qui n’habitent pas très loin de chez moi et qui peuvent passer à la maison.

  2. A 18 ans, j’avais lu tout ce qui avait été publié de cet auteur. J’adore, je kiffe, je m’envelopperais dans sa prose, mais, comme dab, je serais incapable d’en parler.

  3. Courage, Jenofa, j’ai franchement l’impression que :
    – tu n’es absolument pas incapable de parler de bouquins,
    – que tu as plein de choses intéressantes à dire.
    D’ailleurs  » J’adore, je kiffe, je m’envelopperais dans sa prose, » pour moi c’est déjà en parler …
    On peut juste aussi citer des passages qu’on a aimés, c’est un début …
    « A 18 ans, j’avais lu tout ce qui avait été publié de cet auteur.  » : détail intéressant, qu’est-ce qui t’avait guidé vers cet auteur, qu’est-ce qui t’a retenue au point de tout avoir lu à 18 ans?
    Mais je suis peut-être indiscrète, dans ce cas pardonne-moi.

  4. Ah oui, j’aimerais bien que tu puisses en dire quelque chose Jenofa, car j’aime tes paroles et tes engagements.
    Mais quand tu dis que tu as tout lu ce qui était publié, je souhaite te donner le contenu des 3 volumes des œuvres de Panaït Istrati parues chez Phébus libretto.
    Œuvres 1 : Kyra Kyralina – Oncle Anghel – Présentation des Haïdoucs – Domnitza de Snagov – Codine – Mikhaïl.
    Œuvres 2 : Mes départs – Le pêcheur d’éponges – Préface à Adrien Zograffi – La maison Thüringer – Le bureau de placement – Méditerranée (lever du soleil) – Méditerranée (coucher du soleil).
    Œuvres 3 : Les chardons du Baragan – Tsatsa Minnka – Nerrantsoula – La famille Perlmutter – Pour avoir aimé la terre – Vers l’autre flamme – Autobiographie – Dans les docks de Braïla – Nicolaï Tziganou – Une rencontre – Lettre à Romain Rolland – Il y a onze ans à Saint Malo – L’homme qui n’adhère à rien – Adhérer ou ne pas adhérer – Lettre à François Mauriac – Les arts et l’humanité d’aujourd’hui – Sur la mémoire de nos amis qui meurent… – Mon bon Robertfrance.

    De tous ces textes, c’est Tsatsa-Minnka que j’aurais aimé faire partager, ce livre m’a beaucoup plu et ému, mais il n’est pas disponible en édition séparée de ce tome 3 et surtout aurait coupé des écrits fondateurs du tome 1.
    Bref, j’aimerais bien savoir si tu l’as lu, et sinon, être au moins sûr que tu ne rates pas ce très beau livre.

  5. Il y a quelque temps, Christophe m’a parlé de cet auteur. De part ce qu’il m’en a dit, j’ai eu immédiatement l’envie de découvrir cet aventurier et de ses tribulations. Pas déçu, vraiment pas. Je lis actuellement Domnitza de Snagov, du tome 1. Je ne sais pas comment en parler, tout comme Jenofa. Bien qu’au début de son oeuvre, je suis déjà captiver par cette écriture à rebondissement. Ces contes qui se suivent et/ou s’imbriquent entre eux. C’est trépident. Les milles et une nuit, Ali Baba et les 40 voleurs, et je ne sais quels autres écris d’aventure liés à la terre, la peur, le sang, le courage et les amours (furtifs), mais coté roumains sur les terres des seigneurs et tyrans, paysans et guerriers, dans les siècles passés.
    Ces lectures me réveillent des souvenirs d’enfance enfouies lorsque je jouais aux cowboys et indiens ou autre vadrouille en foret avec mes potes d’alors.

  6. Tiens… ce serait une question intéressante, vous étiez plutôt cowboy ou plutôt indien les garçons ?
    Mon frère jumeau et moi étions ravis de « faire » les indiens en utilisant des ruses de sioux pour anéantir notre petit frère cowboy isolé !
    Avec le temps, je me rends compte que la puissance de frappe est une arme décisive et que si j’étais heureux de partager la cause des indiens, on utilisait la technique des cowboys… pas glorieux.

  7. Tu as un jumeau Christophe ?
    Quelle chance !
    Quand je vois les relations entre mes deux fils jumeaux, je me dis que les autres, les « isolés », on perd vraiment quelque chose de merveilleux.

  8. Moi aussi j’étais indien. Déjà du coté des opprimés, anéantis. J’utilisais un arc fabriqué avec du noisettier. j’avais un Opinel, volé sans doute, avec lequel je faisais tout et dont je ne me séparais jamais. J’ai appris la ruse et la discrétion du corps et de son ombre. Ne pas etre repéré. Se confondre avec les éléments naturels et capturer les copains adversaires.
    Pas de petit frère dans cette histoire. On a tous eu beaucoup de blessures et d’égratignures, de pleurs aussi, mais je garde des souvenirs superbes de jeux de guerriers (ramené à nos âges).
    Quand au jumelles, snif, j’ai (tjs) pas connu

  9. Quelle chance d’avoir eu des jeux aussi passionnants.
    Ma soeur et moi n’avions pas le droit de sortir du jardin et d’aller jouer avec d’autres enfants, alors les « jeux sauvages » étaient restreints.
    Je me souviens que nous jouions au dentiste, ce qui consistait à boucher des trous dans les bouts de bois avec de la terre mouillée.
    Moins passionnant que les indiens et les cow-boys ! :pouty:

  10. Ca en fait des points sur lesquels répondre ou réagir.
    Moi, j’étais dans une école où il n’y avait que des garçons. J’étais donc la seule fille. Ils voulaient tous être cow-boys mais je m’en moquais, parce que moi, je ne voulais être qu’indieN. Heureusement que j’étais là, on se demande contre qui ils se seraient battus. Un jour, il y en a un, on ne sait pourquoi, qui a décidé qu’il allait être indien mais il voulait être le seul lui aussi. On a joué ça aux billes et j’ai gagné, na na nère! Si j’avais perdu, je crois que j’aurais demandé à être bison.
    Sur Panait Istrati, mon père m’en parlait. En 1927, l’auteur de mes jours avait 27 ans et il s’était rendu à Paris au grand rassemblement pour sauver Sacco et Vanzetti où Istrati avait pris la parole ( et mon père un sacré gnon dans l’oeil). Tant d’années plus tard, il en parlait avec encore l’émotion dans la voix (de Panait Istrati, pas de sa blessure à l’oeil).
    Oui, Tsatsa Minka aussi j’avais adoré. Mais j’avais commencé par « Présentation des Haïdoucs ». Quel choc! Le souffle, la nature l’engagement, l’humanisme tous azimuts et le souci permanent de la liberté qu’il ne faut jamais solder.
    J’extrapole sans doute mais j’ai l’intime conviction que si Panait Istrati était parmi nous, il serait écologiste et ruerait dans les brancards devant la réduction de plus en plus angoissante de la pensée et du combat écolo à la culture de la trouille via l’obsession du réchauffement climatique, réduction qui nous entraîne sur la pente glissante de la marchandisation verte et de l’éco fascisme.

  11. Jenofa, tu ne veux pas développer nous faire un article à partir de ton dernier paragraphe ? Il y a là vraiment matière à discuter, non ?

  12. Je n’osais pas le dire mais moi aussi je suis « restée sur ma faim » après le commentaire de Jenofa.
    Une phrase telle que  » … la pente glissante de la marchandisation verte et de l’éco fascisme. » de la part d’une « viscéralement écolo » (c’est ce que Jenofa dit d’elle même) est particulièrement intéressante et mérite un développement.

  13. Oui, oui… même si je pressens ou ressens bien ce qui est exprimé là, une mise au point semble nécessaire.
    Personne sur ce blog, dans sa partie émergée, ne saurait mieux que Jenofa exprimer un tel propos, salutaire. Les extrémistes de tous poils répandent trop la peur ou la haine…

  14. Je crois avoir déjà eu une discussion avec Jenofa sur ce blog à ce sujet . C’était lors des dernières élections européennes . Cette peur que j’avais d’une mauvaise dérive de l’écologie … Ce Qui m’avait fait douter un instant de voter vert .

  15. Eh! Comme vous y allez! Je ne suis pas une intello! Je pense avec mon coeur et avec les pores de ma peau!
    Bon—, là, je suis beaucoup très malade et en +, je prépare un point presse anti corrida avec collecte de signatures de pétition le 12 Décembre + je suis encore engluée bien malgré moi dans de sombres histoires de verts et Europe Ecologie. On ne sort pas ainsi d’une gangue de militantisme taillée depuis l’enfance.
    Vous me laissez un peu de temps??????????

  16. Jenofa, tu sais ce blog va durer tout le temps qu’il faudra. Alors, si tu as envie d’écrire un article, ça peut-être demain, dans un mois, un an ou dix ans !

  17. Un beau sujet aussi que la définition de l’intello… ne serait-ce pas un synonyme péjoratif d’humain ?

  18. C’est tout le contraire que je voulais dire, bien sûr !
    Quoique… Ayant connu un seul Basque de près (une personne absolument remarquable au demeurant), je me demande si cette lointaine contrée (vue de chez moi) n’héberge pas des extra-terrestres !

  19. J’ai commencé hier soir le tome 1 des oeuvres de Panaït Istrati.
    Enfin pas tout à fait puisque pour l’instant, je n’ai lu que la note de l’éditeur et l’introduction de Linda Lê.
    Il arrive assez souvent malheureusement que ces introductions ou notes soient du genre plutôt ennuyeux.
    Alors là, c’est tout le contraire.
    A peine avait-je terminé la note de l’éditeur que je brûlais déjà d’impatience de commencer le premier récit. L’introduction de Linda Lê a encore renforcé cette impatience.
    L’éditeur dit qu’il envie les lecteurs qui ont la chance de ne pas avoir encore lu Panaït Istrati. Et je me suis souvenue qu’un jour, sur ce blog, Christophe avait évoqué la chance qu’avaient ceux qui n’avaient pas encore lu Jorn Riel.
    Depuis quelques années, je relis souvent des livres que j’ai déjà lu car j’ai de plus en plus de mal à trouver des livres qui m’attirent.
    C’est pourquoi, ce soir je vais me plonger avec délices dans cette lecture, pleine de l’espoir d’avoir une grande découverte, grâce à Christophe.

  20. Je viens de terminer le premier récit (Kyra Kyralina) du premier tome des oeuvres de Panaït Istrati.
    Merveilleux.
    Le dernier chapitre de ce livre, je crois que je pourrais le relire chaque semaine d’une année entière sans m’en lasser.
    En tout cas, chapeau pour quelqu’un qui a appris le français à l’âge de trente ans, seul dans son coin.
    Moi pour qui le français est ma langue maternelle, je ne pourrais pas écrire le centième aussi bien que Panaït Istrati.

  21. Depuis, j’ai lu toute l’oeuvre de Panaït Istrati, que j’ai trouvée extraordinaire.
    Mais cela fait déjà un moment et il y a quelque chose que je voudrais retrouver.
    Pour ceux qui l’ont lu, quelqu’un se souvient-il dans lequel de ses livres il parle des tumbleweeds, ces végétaux qui roulent, poussés par le vent ?
    Regardez cette vidéo tournée dans le désert de Mojave aux USA.
    C’est très impressionnant … Et il y en a que cela fait bien rire.
    http://www.youtube.com/watch?v=rNVcSIZyBuE

  22. Je t’ai envoyé un message qui aboutit à la même réponse avant de lire le blog… Décidément toujours plus rapide !

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