Vieux blues : mon top 10 des musiciens

MON TOP 10 (1)
Les anciens de ce blog le savent : j’aime le vieux blues, le blues des débuts.
Evidemment, j’aime aussi les bluesmen plus récents, ceux qui ont fait passer cette musique à l’électricité(et si d’ailleurs j’ai eu envie d’écrire cet article c’est surtout parce que les Stones ont sorti un magnifique disque de blues il y a quelques jours seulement). Mais ce n’est pas l’objet de cet article, je me bornerai aujourd’hui à parler de la musique des Noirs d’Amérique, musique de gens pauvres et solitaires, musiques d’avant 1960 (même si certaines vidéos que je vais présenter sont un peu postérieures à 1960, lorsque les vieux musiciens ont eu enfin la reconnaissance qu’ils méritaient et qu’on les a vite enregistrés – et parfois filmés – avant qu’ils ne meurent).
Quand je me suis dit que j’allais faire une série d’articles intitulés « Mon top 10 », j’avais dans la tête de présenter les musiciens par ordre de mes préférences. Mais pour le blues, si j’ai quand même réussi avec beaucoup de mal à dresser ma liste de 10 musiciens, j’ai eu beau triturer cette liste dans tous les sens, j’ai été dans l’impossibilité de dégager un ordre de préférences. Voici donc, par ordre alphabétique, mon top 10 des vieux bluesmen (il n’y a qu’une seule femme dans la liste et j’en suis désolé, cette musique ayant été en très grande partie masculine). Et, pour parfaire notre connaissance de ces musiciens-là, j’ai mis à chaque fois le lien vers l’article de Wikipedia.
Evidemment, il va vous falloir être très indulgents sur la qualité technique des vidéos que je vous propose.

Big Bill Broonzy (1893-1958)

Big Mama Thornton (1926-1984)

Howlin’ Wolf (1910-1976)
https://www.youtube.com/watch?v=lRi273CRTdg

J.B Lenoir (1929-1967)

John Lee Hooker (1917-2001)

Memphis Slim (1915-1988)

Muddy Waters (1915-1983)

Skip James (1902-1969)

Son House (1902-1988)

Sonny Boy Williamson II (1899-1965)

Vous allez me dire qu’il manque à ma liste Little Walter, Willie Dixon (chanteur-guitariste ou accompagnateur contrebassiste), Lightnin Hopkins, Koko Taylor, Memphis Minnie et bien d’autres.
Oui, je sais.
Bonne écoute quand même !

41 réflexions au sujet de “Vieux blues : mon top 10 des musiciens”

  1. Et bien en ce qui me concerne, il y en a un qui a eu ma préférence.
    C’est J.B. Lenoir avec son Alabama blues

  2. Je compte sur toi, Dupdup, pour me tenir au courant si ce genre de concert a lieu un jour près de chez moi (j’avoue, je suis une sauvage et ne suis jamais au courant de rien :blush:)

  3. Bonsoir à tous,
    Merci Bernard pour ce flash back aux sources. Je réalise à quel point je suis un ignare sur les bluesmen de cette période – et les bluesmen en général.
    Une découverte pour moi : avec un petit faible pour la voix profonde de JL Hooker.
    Je vais aller fureter et enrichir un peu ma bien maigre culture.
    Bonne soirée et à bientôt.
    PS : je déménage dimanche prochain pour le petit village d’Etrepigney en bordure de forêt de chaux. Le temps de repérer les lieux et je te promets un prochain affut aux cerfs.

  4. Merci Bernard pour cette remarquable anthologie du blues que je découvre aujourd’hui (mieux vaut tard…)Tu l’avais annoncée mais je l’avais ratée, toujours aussi gauche avec le web que je n’aborde que par intermittences, et souvent à coté de la plaque…
    Ma découverte du Blues n’a pas été le fruit bien sûr d’une recherche organisée, mais ce monde inconnu s’est révélé par petits coups au grès des rayons de disques souvent pauvres , de trouvailles chez des amis, de références énoncées par Dylan (Big Joe William et sa 12 cordes par ex…) piquant ma curiosité.
    Voici une dame découverte je ne sais plus où et que j’aime beaucoup Jessie Mae Hemphill:

  5. (Erratum, Big Joe William a une guitare à 9 cordes montée par lui même. Son influence sur Dylan est notée au dos de « Freewhillin’ « )

  6. Je croyais que tu voulais parler de Charles Aznavour …
    Je ne voyais pas le rapport avec le vieux blues :biggrin:

  7. Parmi les pionniers de l’électrique, je place tout en haut Elmore James, qui a un groove rampant assez unique….

    Dans ce titre on reconnait le fils spirituel Stevie Ray Vaughan, d’ailleurs, tiens….

  8. A l’écoute d’Elmore James, je me dis que le blues électrique de l’époque était quand même un peu plus percutant que celui de Clapton & cie …

  9. :cheerful:
    Ah ,je connaissais à peine (interpretation de « dust my broom » dans Folk-blues festival, repris d’ailleurs par J.Mayall) j’ai du passer à coté de quelque chose de bien. On va y remédier….

  10. Une femme de plus : Geeshie Wiley. Très peu connue, quelques rares titres (heureusement recompilés récemment par les disquaires / labels fous de Metz La Face Cachée, le label c’est Night records). Un truc qui tape dans les boyaux.

  11. Lorsqu’on s’intéresse au blues ancien (d’avant-guerre), il est très difficile de trouver des noms de femmes dans les musiciens de cette époque. Mis à part Memphis Minnie et Big Mama Thornton, je ne connais pas vraiment d’autres noms. Ton document est donc doublement précieux.

  12. Je suppose qu’il devait y avoir pas mal de femmes de talent, le souci étant que pour être (re)connu il fallait certainement avoir la chance de se faire enregistrer par des ethnomusicologues genre Lomax pour avoir une certaine postérité. Les mecs étant plus enclins au nomadisme (on oublie ses enfants illégitimes, ses relations etc… le Gars quoi) ils laissent plus de traces dans une société dominée par la pensée masculine. Pas certain qu’il n’y aie que Robert Johnson au panthéon, des masses d’autres personnes non enregistrées et donc non posthumisées ont eu certainement un niveau égal voire supérieur au sien… Sans compter qu’être femme à jouer dans des Junk Joints… Ca ne devait pas être simple d’y accéder ni d’y rester « pure ». Ou même souhaitée….

  13. Pour ceux que le Blues des années 30/40 et ses légendes intéressent, il faut lire l’excellente BD de Frantz Duchazeau « Meteor Slim », un petit gars inventé qui croise la route de Robert Johnson etc… La fameuse légende du carrefour (crossroad) tout ça….. Super histoire et ambiance blues intégrale !

    :devil: :devil: :devil:

  14. Je recherche depuis tes derniers commentaires le nom d’une vieille dame qui a fait des choses extraordinaires au niveau musical, à mi-chemin entre le blues et la country, et dont je ne retrouve absolument pas le nom. Peut-être que je vais retrouver …

    D’une manière générale, concernant le blues, j’aime surtout le blues des Noirs, car plus authentique, même si j’ai été baigné toute mon adolescence par trois grands bluesmen blancs : Rory Gallagher, Johnny Winter et John Mayall. Je connais toute la production musicale de ces trois grands, j’adore encore, mais quand je mets un disque de Big Bill Broonzy, de Sonny Boy Williamson ou de Howlin’ Wolf, y’a pas photo !!!

    A noter toutefois quelqu’un que j’écoute énormément (au moins un disque par semaine) : Jorma Kaukonen, l’ancien guitariste de Jefferson Airplane dont tous les concerts sont sur les sites de streaming (soit sous le nom de Kaukonen, soit sous le nom de Hot Tuna) et qui me semble être l’exact point de rencontre entre le blues et la country.

    Si j’ai tendance à dire que le blues, c’est avant tout la musique des Noirs, force est de reconnaître qu’il n’y a plus que des Blancs européens pour l’écouter. Et c’est là un vrai paradoxe.

  15. J’ai retrouvé le nom, il s’agit d’Elisabeth Cotten qui est née en 1893 et qui est morte en 1987, la voici enregistrée à la fin de sa vie :

  16. Marrant elle joue sur une guitare de droitier alors qu’elle est gauchère, donc mélodie avec le pouce et rythmique avec les doigts, à l’inverse.
    Trop country pour moi son jeu on dirait du Dadi ou du Travis, mais elle joue la dame.

  17. Je ne connaissais pas cette chanteuse. A priori elle n’a enregistré que ces six morceaux-là. Dommage, car il n’y a pas beaucoup de chanteuses de blues (je parle de l’époque héroïque du blues d’avant-guerre). C’est du vieux son comme j’aime bien.
    Les joueurs de blues sont des solitaires, sans doute individualistes aussi. Ils n’ont pas le sens de la communauté des joueurs de jazz. Je dis cela juste par constat, sans jugement de valeur. Ceci explique sans doute cela (le fait que finalement peu aient réussi à se faire un nom).

  18. Blues d’Ukraine ? Ben oui, mais avec une base fortement ancrée dans le blues Africain (et non américain). Et dessus viennent se poser ces voix venues d’ailleurs. Le shamanisme existe. (l’album a été écrit dans le contexte de la dernière guerre russo-ukrainienne, pas d’envolée, c’est sombre et triste comme un vrai blues). Quel groupe…. :heart: Ce morceau résume l’album, presque….

    https://dakhabrakha.bandcamp.com/track/seno

  19. D’accord avet toi sur la définition : un blues c’est sombre et triste.
    on discutait d’ailleurs de cela avec un ami (Vincent) hier, les guitares à la main et un verre de bière posé sur la table, en parlant d’une chanson posthume de Brassens qui s’appelle « le sceptique » et qui est, dans l’esprit mais aussi sur le plan musical, un blues. On pourrait d’ailleurs dire la même chose de sa chanson « le fossoyeur ». A propos de cette chanson, je me suis retrouvé il y a une quinzaine d’années à un mariage sur l’une des îles du Frioul en face de Marseille et je me rappelle qu’en marchant sur les rochers le long de la mer, je me chantais sans cesse « le fossoyeur », j’ai découvert là la profondeur de cette chanson et à un moment je me suis dit (et cela a été une révélation pour moi) : « mais putain, cette chanson c’est un blues, un véritable blues ! ». On a les souvenirs qu’on peut … :wink:

  20. Bonjour Florent,
    J’ai cliqué sur ton lien.
    Je ne suis pas très (enfin plus très) branchée musique mais là, j’ai énormément aimé ce que j’ai entendu.
    Est-ce que tu pourrais s’il te plait m’envoyer par mail plus d’infos, notamment, le nom du groupe, les différents albums et en particulier celui-ci.
    J’avoue être assez nulle mais je n’ai pas trop compris quel est le nom du groupe et celui de l’album, qui me semblent assez ressemblants (?) :blush:
    Tu peux demander mon adresse mail à Bernard, je lui donne l’autorisation de te la communiquer.
    Tu parles de chamanisme … Eh bien cela me parle.
    Désolée pour ce message un peu personnel sur le blogadupdup :wink:

  21. Je me rends compte que Florent a donné plusieurs liens. Sur le message ci-dessus, je parlais du lien donné le 24 mai 2021 à 20h37.

  22. Salut Etincelle, c’est simple le groupe c’est Dakhabrakha. Des Ukrainiens. Leur zik est basée sur le folklore local, mais revisité façon actuel. Ca donne des choses que je me permets de qualifier d’exceptionnelles (et d’autres qui sont moins pertinents mais ça a le mérite de tenter des trucs. Globalement, c’est quasi du génie, bien plus que Dylan par exemple :whistle: )

    Donc leur musique est toute dispo là : https://dakhabrakha.bandcamp.com/

    Tu cliques sur un album et tu peux l’écouter. Na Mehzi et surtout Lights sont de très bonnes portes d’entrées. Le dernier Alambari est très afro-sud américain (mais toujours ces voix Ukrainiennes). The Road dont est issu le morceau que tu aimes est le plus « linéaire » et blueseux.

    Bonne écoute !

  23. Pas vieux blues car Rhiannon Giddens n’est pas vieille. Ici, à l’interceltique de Lorient, avec l’Orchestre symphonique de Bretagne. Une autre vision des Negro Spirituals. Et que ça fait du bien d’entendre un orchestre classique sans voix de Castafiore ampoulée jusqu’au ridicule…. (par contre youtube ça devient totalement imbitable, pub toutes les 5 mns, impec pour l’émotion…)

    A noter un nouvel album paru en 2021 pour Rhiannon Giddens, dont voici un extrait (magnifique)

  24. Superbe et belles images d’oiseaux sur la deuxième vidéo.
    Pour bloquer les pubs il y a AdBlock qui marche bien. Je l’ai supprimé par erreur et ne peut retrouver la version compatible avec mon ordinateur un peu ancien.
    Si quelqu’un connait un site où on trouve les anciennes versions de programmes…

  25. Je partage à peu près l’avis sur ce genre de voix. Mais je pense que l’erreur serait de mettre tout l’art lyrique dans le même sac et de ne voir que les excès du 19ème siècle. Quand on écoute Barbara Hendricks chanter un aria de Mozart on est à des années-lumière de ces voix caricaturales dont vous parlez (à juste titre d’ailleurs). Et quand on va plus loin dans le temps, du côté du baroque et des musiques encore plus anciennes (Renaissance et Moyen-âge), il n’y a plus rien de commun avec ce que vous décriez tant (enfin toi, Florent surtout). Mais bon, je crois qu’on en a déjà parlé autour d’un verre … Pour aller encore au-delà de notre niveau de discussion, on en reparlera mais autour de deux verres ! :wink:

  26. Je ne peux pas juger, je n’ai jamais eu l’heur d’entendre des chanteuses baroques d’époque, n’ayant point atteint ton âge canonique Bernard, toi qui fût contemporain desdites dames :whistle: :lol: :heart:
    Loin du débat stérile, de toutes façons on ne sait pas comment ces musiques étaient interprétées à leur époque de création. Ce qui est malheureux c’est probablement ce qu’on en fait actuellement :lol:

    Allez, une Castafiore des Junk Joints, pour le plaisir (j’ai déjà dû en parler ici ou ailleurs de cette Dame)

  27. Punaise à l’instant je découvre que Rhiannon Giddens a repris ce morceau. Magnifique (et super présentation)

  28. Dommage que le nom de Geeshie Wiley soit complètement oublié. Cela dit, elle n’a enregistré que 6 titres. A noter que la photo de la vidéo n’est pas une photo de Geeshie Wiley, il n’existe aucune photo d’elle.
    Finalement, le seul nom de chanteuse rurale de blues des années 30 qui soit resté est celui de Memphis Minnie. Quel dommage que tous ces gens aient vécu à une période où l’industrie du disque n’était qu’à ses balbutiements !

    A noter aussi que Robert Plant (ex Led Zepp) et Alison Krauss ont eux aussi enregistré une version de Last Kind Words Blues :

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