Populations d’oiseaux en berne !

L’endroit où j’habite est très préservé : forêt derrière la maison, nombreuses haies, végétation diversifiée, peu de cultures aux alentours …

Mais, malgré tout, les populations d’oiseaux baissent au fil des années. Je ne parle pas de la fréquentation du poste de nourrissage en hiver qui a toujours été très fluctuante, mais de la densité d’oiseaux nicheurs à la belle saison.

Quelques exemples :

Le troglodyte ne niche plus autour de la maison depuis trois ou quatre ans.


Je ne vois plus la mésange à longue-queue que certains hivers, et jamais en période de reproduction.

Le pic mar se fait rare, lui aussi ne se manifeste plus qu’en hiver … et encore très rarement !

Même la fauvette à tête noire, encore très nombreuse il y  a quelques années, a vu ses effectifs chuter en 2019.

Mais c’est surtout au niveau des espèces dites « cavernicoles, qui se reproduisaient autrefois dans mes nichoirs, que la population baisse.

Aucune nidification des rouges-queues noirs et à front blanc depuis trois ans.


Aucune reproduction de l’étourneau dans mes nichoirs depuis au moins 10 ans.

Disparition complète du moineau friquet.

Pour la première fois, la sittelle ne s’est pas reproduite autour de la maison en 2019.

Et surtout, disparition complète du torcol qui était en quelque sorte l’espèce la plus emblématique de la maison.

Globalement, le bilan n’est donc pas très rose (mais attention, je ne parle que de la zone qui est directement autour de la maison, pas de ce qui est un peu plus distant).

Et chez vous ?

Les rapaces, c’est propre !

Y’a des gens qui n’aiment pas les rapaces, ces bouffeurs de viande.
Qui ça ?
Les Vegans d’abord, qui, au train où va leur connerie, vont bientôt déclarer leur présence sur terre illégitime.
Et d’autres qui trouvent que les rapaces c’est comme les autres oiseaux, ça chie n’importe où.
Sauf que, sauf que … j’ai pris il y a quelques semaines une photo qui prouve le contraire (attention, aucune utilisation de photoshop, la photo de ce grand-duc est véridique, juste un recadrage de l’image) :

Les oiseaux de l’hiver 2019-2020

Suite à la photo d’une mésange nonnette en train d’évacuer l’eau de son plumage et que j’avais publiée un jour sur ce blog (à la fin de cet article) …


… j’avais dit que j’essaierais dorénavant de photographier chacun des oiseaux du poste de nourrissage en mouvement ou au vol. Projet pas facile, mais voici une toute première image (vous pouvez cliquer sur les photos pour les agrandir).


Cet article est mis en ligne pour que chacun puisse raconter ce qu’il observe cet hiver au poste de nourrissage hivernal. Alors, ça donne quoi chez vous ?

La volerie des aigles (1)

Je ne suis pas un adepte des parcs zoologiques. Encore moins lorsque des spectacles sont organisés à partir des animaux. Mais je dois dire que j’ai fini par aller enfin à la Volerie des Aigles de Kintzheim (Alsace). On m’en avait tellement parlé ! Donc 51 ans après la création de la volerie, j’ai fini par faire le déplacement.

Lieu très pittoresque chargé d’histoire …

… et qui domine toute

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Concurrence inhabituelle entre espèces ?

À chaque espèce animale son habitat, son mode de reproduction, son régime alimentaire. Une espèce proche d’une autre n’exploite pas la même « niche écologique », c’est l’une des lois de la nature.

Prenons l’exemple des mésanges.

Une Mésange Charbonnière ne se nourrit pas tout à fait des mêmes proies et des mêmes graines qu’une Mésange Bleue. Ainsi, cette dernière exploitera en hiver les massifs de roseaux, alors que cette pratique d’exploration des phragmitaies est quasiment inconnue de la mésange charbonnière. Mais le régime alimentaire de ces deux espèces, malgré des différences importantes, se recouvre tout de même un peu. À 10% ? À 20 % ? Il me semble qu’en temps normal, lorsque les conditions sont bonnes, cette zone de recouvrement entre les deux régimes alimentaires ne pose pas vraiment de problème. Mais qu’en est-il dans le contexte climatique actuel ? Signe de la dérégulation en cours, on constate par exemple de plus en plus un déphasage entre l’apparition des chenilles et le moment où les mésanges ont justement besoin de ces chenilles pour nourrir leurs oisillons. Alors, dans ce contexte très tendu où l’oiseau ne peut faire l’impasse sur la moindre source de nourriture, peut-être que ces 10 ou 20% partagés entre deux espèces peuvent s’avérer insuffisants pour l’une ou l’autre des deux espèces.

Il me semble que depuis quelques années, la mésange bleue s’en sort bien mieux que sa cousine charbonnière. Est-ce pour la raison évoquée ci-dessus ? En tous les cas, vu l’évolution actuelle, on pourrait se demander si la mésange bleue ne va pas supplanter la mésange bleue dans de vastes secteurs.


Peut-être que chez un autre

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Les oiseaux du printemps 2019 (1)

Les printemps secs font souffrir la nature. Mais, paradoxalement, la nidification des oiseaux est bien meilleure que lors des printemps humides. 2019 ne déroge pas à la règle et la nidification des oiseaux connaît une amélioration cette année. Au fil des années, les populations d’oiseaux sont globalement en baisse (passereaux surtout) mais les années comme 2019 donnent l’impression d’une remontée. Illusoire sans doute car ce n’est malheureusement qu’un léger mieux dans la dégringolade. Mais ne boudons pas pour autant notre plaisir de cette année.

Evidemment, en n’observant les oiseaux que sur mon tout petit secteur de la vallée de l’Ognon, il est difficile d’extrapoler … mais voici un condensé, en vrac, de ce que je peux dire sur la nidification de ce printemps autour de chez moi.

Pic Mar très présent, nombreux chanteurs en forêt.

Pic Noir en extension, se reproduit même en dehors des forêts.

Bonne présence du Martin-pêcheur (trois couples sur ma commune)

Trois sites avec présence permanente du héron Bihoreau Gris (7 observations la semaine dernière !).

Retour de la Rousserolle Turdoïde (2 couples) après une très longue absence.

Nidification de la Huppe fasciée après plusieurs dizaines d’années d’absence complète.

Superbe année de reproduction pour le merle noir (il y a des jeunes partout dans les jardins) …

… et l’étourneau sansonnet.

Présence inhabituelle, permanente et surprenante du Grand cormoran (que je vois tous les jours de ce début juin).

Le Cygne Tuberculé est désormais présent tout au long de la rivière.

Présence du Chevalier Guignette en permanence sur trois sites différents (sans doute y a-t-il nidification).

Bergeronnette des ruisseaux sorties du nid depuis plus d’un mois.

Buse Variable omniprésente.

Explosion des populations de guêpiers d’Europe (plus d’une quarantaine de couples sur le secteur que je prospecte actuellement). Un vrai bonheur !

Enfin, du côté des mammifères, la femelle d’écureuil qui est autour de la maison est en train d’allaiter ses jeunes (on a entraperçu hier ses mamelles bien gonflées), ça laisse présager de bien belles observations pour la suite.

Je referai un article prochainement sur d’autres espèces.

Et chez vous, ça donne quoi cette année ?

La bernache du Canada

Hou la la, honte à moi. Ceci est la reprise de l’article que j’ai écrit hier. Je ne remodifie jamais un article déjà mis en ligne mais là, je n’ai pas vraiment le choix : je me suis trompé. J’étais tellement persuadé que j’écrivais un article sur la bernache nonnette que je ne me suis même pas aperçu qu’il s’agissait de la bernache du Canada (que je connais pourtant bien). Une fois n’est pas coutume donc, je modifie le titre et légèrement le texte. Un grand merci à Christophe pour avoir mis le doigt sur l’erreur.

Joëlle et moi allons régulièrement en Belgique, en général deux ou trois fois par an, et notamment à Liège (mais sans jamais oublier d’aller dans le Condroz pour saluer Luc et Marie, Cédric et Sabine).

A quelques centaines de mètres de chez Stéphane qui habite à Liège depuis bientôt douze ans, il y a « une zone verte » que j’aime bien et qui s’appelle le Parc de la Boverie. Ce parc est situé entre la Meuse et le canal de la Meuse (appelé aussi « canal de dérivation »). Ici une photo du canal :

A priori, certains

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Webcam « balbuzard »

Il n’existe qu’une seule espèce de balbuzard sur la planète : le balbuzard pêcheur. L’espèce qui se reproduit en France (quelques couples seulement) est donc la même que celle qui niche sur le continent américain, en Afrique ou en Asie.

Les années passées, on a souvent parlé sur ce blog des webcams estoniennes qui permettaient de suivre la nidification de cet oiseau sur deux sites différents.

Je vous propose de suivre cette année une webcam américaine installée sur un site étonnant, en plein milieu urbanisé, à Missoula dans le Montana. Cette webcam (dont j’ai déjà parlé dans certains commentaires du blog) est gérée par des étudiants américains de l’Université du Montana. La nidification de cet oiseau sur ce site avait été très chaotique les années dernières mais cette année ça me semble plutôt bien parti. Le couple de balbuzards est revenu de migration la semaine dernière et hier soir, alors que j’étais devant l’écran, il y a eu un premier accouplement, en voici la capture d’écran (c’est facile la photo devant son écran hein !).

L’arrivée toute récente de ces deux oiseaux (qui ont été appelés Louis et Iris) fait déjà l’objet de quelques  vidéos sur youtube. En voici une très belle :

Vous pourrez suivre la nidification de cet oiseau tout ce printemps. Pour cela il suffit de cliquer sur ce lien l’après-midi ou le soir (en raison du décalage horaire). Il se peut que dans les jours qui viennent le couple ne vienne que de temps en temps sur le nid, on est au tout début de la période de nidification.

A propos de rapaces, j’en profite pour dire que le faucon crécerelle et la chouette effraie sont en train de couver à quelques mètres l’un de l’autre dans les nichoirs que j’ai installés dans la maison de mes parents. On voit les deux lucarnes sur la façade de la maison, l’effraie niche dans le trou de droite, le crécerelle à gauche.


Je suis tout excité par cet événement, car ce sont deux oiseaux que j’adore, qui me replongent à mes tous débuts ornithos à la fin des années 70, et ces deux couples-là, confortablement installés, laissent présager de bien belles observations au moment du nourrissage des jeunes.

Pour mémoire, deux images de crécerelle et d’effraie faites dans des conditions un peu similaires au tout début des années 80.


Cette dernière image avait fait l’objet à l’époque d’une impression en poster à 5000 exemplaires (édition 1985).

Réponse à la devinette

La devinette de l’article précédent était très difficile, je vous l’accorde. Pourtant Christophe avait effleuré la réponse (au début, avant de s’égarer un peu :whistle: ). Luc, avec sa persévérance, allait sans doute trouver. Mais le dernier commentaire d’Yves montre qu’il a lui-même deviné l’essentiel de la réponse. Voici donc la solution : il s’agit d’une fiente expulsée par une buse. Cela se passait hier matin, juste devant moi, alors que j’étais camouflé depuis près de deux heures dans « ma cabane ». Voici la scène :


Je crois avoir (pour une fois) mérité ces photos. Car c’était la treizième séance d’affilée dans la cabane. Et les douze fois précédentes je n’avais pas vu un seul oiseau malgré un certain passé, en général entre deux heures et deux heures et demie à chaque séance. Je n’avais jamais été confronté à cette absence totale d’oiseaux et ça m’avait un peu démoralisé. Avant-hier fut donc ma seule bonne séance d’affût … de tout l’hiver ! Et elle fut vraiment bonne car deux buses sont venues plusieurs fois devant moi. J’ai loupé les meilleures scènes (erreur de mise au point) mais il me reste tout de même quelques images sympas.


Toujours pas un seul milan au poste de nourrissage. Je retourne une dernière fois dans « la cabane » lundi prochain. Et si aucun milan ne vient, je replie mes gaules … jusqu’à l’hiver prochain.

Le retour du torcol (2)

Hou la la, Dupdup a peut-être de la suite dans les idées, mais il n’a pas l’esprit très vif. Pas du tout même ! Car cela fait six ans que je vous ai annoncé la suite de mon premier article sur le torcol en vous la promettant pour « dans quelques mois ». Et ce ne sont pas les mois qui sont passés, mais les années ! Dur dur de vieillir hein ?

Retrouvailles donc avec cet oiseau étonnant. Mais avant de continuer, je vous propose de relire le premier article que j’ai écrit en 2013 (en cliquant ici), car ça vous situera le cadre et la manière dont j’ai réalisé les images de cet oiseau au plumage si particulier.


Je vous avais laissé, dans le

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Le petit pont des bêtes

Le piégeage photo et les webcams permettent d’aller à la découverte du monde sauvage sans causer de dérangement. Et ils sont souvent à l’origine de bien belles surprises. Car on découvre parfois a posteriori, en regardant les images, un animal qu’on ne savait pas présent sur son territoire.

C’est pourquoi j’ai beaucoup aimé sur youtube cette vidéo de Jean Chevallier qui nous montre toute une série de belles observations faites au cours de l’année 2018.

https://www.youtube.com/watch?v=TAl368PWVmw&t=100s

Incroyable cette diversité d’observations, non ?

Jean Chevallier s’attendait-il à tout cela ? Sans doute que non …

L’Ouette d’Egypte, pour ou contre ?

Finalement, les espèces invasives, ça ne me dérange pas plus que ça ! J’ose même dire « Bien au contraire » (quitte à choquer un peu mes amis naturalistes) !

Le mois dernier, alors que j’étais dans le jardin de mes parents, huit ouettes (pas facile à prononcer hein !) sont passées pile-plume juste au-dessus de ma tête. Elles volaient tellement bas qu’elles ont frôlé le faîte du toit.

Je me suis habitué à voir cette espèce qui se reproduit maintenant tous les ans sur ma commune (au moins deux couples) et le fait d’avoir la possibilité d’observer souvent un tel oiseau me plaît plutôt bien.

Petit rappel bref sur l’histoire de cet oiseau : il s’agit d’une espèce naturellement présente en Afrique du Sud et dans la vallée du Nil et qui était considérée comme « oiseau sacré » dans l’Egypte antique. Ce n’est pas tout à fait une oie, elle appartient à une famille intermédiaire entre les oies et les tadornes et c’est la seule représentante d’une famille dont tous les autres membres sont des espèces aujourd’hui éteintes. Elle a été introduite dans plusieurs parcs zoologiques (Angleterre, Pays-Bas et Allemagne). Plusieurs se sont échappées de captivité (a priori surtout dans le sud-est de l’Angleterre) et se sont mises à se reproduire dans la nature, dès le 19ème siècle. Mais c’est à partir de la fin des années 1980 que l’explosion des populations a été fulgurante.


Il semblerait qu’elles soient maintenant une centaine de milliers.

Pour notre plus grand plaisir ou non ?

Une espèce invasive enrichit-elle notre biodiversité ou non ?

Le héron, ce goinfre !

J’ai repris hier après-midi l’affût depuis « la cabane », ce lieu construit en lisière de forêt avec des amis et qui permet d’observer et de photographier quelques rapaces. Hier une très belle buse est venue vers 14H. Je n’ai fait qu’une seule photo (comme j’ai des milliers de photos de cet oiseau, je ne fais plus de portrait, juste des scènes en mouvement).

La reprise de mes affûts à la

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Les oiseaux de l’hiver 2018-2019

Alors, il se passe quoi cet hiver à votre poste de nourrissage ?

Et le moineau friquet, si fréquent il y a une dizaine d’années, vous le voyez encore ?
(je pose la question car je suis en train de préparer un article sur cette espèce).

Le héron cendré (5)

J’ai toujours eu un faible pour les espèces les plus communes. Je les regarde toujours avec un œil neuf, comme au premier jour.
Ainsi en va-t-il du héron cendré qui fait partie de mon quotidien (il est rare que je n’en voie pas voler un au-dessus de la maison).

Vous allez peut-être me dire : « Ouais bof, le héron … »

J’aime pourtant observer son comportement, sa vie de tous les jours. Son rythme quotidien se limite à peu de choses, certes, mais ce peu de choses me suffit amplement.


Et puis, finalement, quand on regarde ne serait-ce que son vol, il y a de quoi être fasciné …

Alors, très peu de mots pour cet article, juste envie de

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L’ibis sacré

Comme on l’a parfois évoqué sur ce blog, difficile de trancher la question : « faut-il chercher à éliminer les espèces invasives ? ». La question est d’ailleurs souvent sans fondement car lorsqu’une espèce invasive est observée, il est presque toujours trop tard. Lorsqu’on s’est rendu compte des dégâts perpétrés par la coccinelle asiatique en France, il y en avait déjà sans doute des dizaines ou des centaines de milliers dans la nature. Idem pour les plantes. Par contre, pour les oiseaux, l’intervention de l’Homme peut se faire au tout début de l’invasion car un oiseau de grande taille comme l’ouette d’Egypte (espèce invasive dont j’ai déjà parlé sur ce blog) ne passe pas aussi inaperçu qu’un insecte.

J’ai observé récemment en Camargue une autre espèce invasive : l’ibis sacré, le fameux oiseau vénéré des pharaons égyptiens.


On connaît assez bien l’histoire de

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Vautour haut-saônois

Quelle surprise que ce vautour fauve perché sur la maison de nos amis à quelques kilomètres seulement de chez nous ! C’était le 10 février dernier.

(images faites par Y…)

Il s’en passe des choses en haute-Saône, hein ?