Lorsque j’ai commencé l’ornitho dans les années 70, il y avait des oiseaux qui étaient communs et que je voyais à chaque balade. Jamais je n’aurais pensé à l’époque que certaines de ces espèces disparaîtraient. Quand est jeune, on est un peu naïf et on pense que les choses autour de soi sont immuables.
Et puis les décennies se sont succédées, beaucoup de choses ont disparu, très peu sont apparues, et je me suis habitué progressivement à l’idée que je ne reverrais jamais plus certaines espèces qui, entre temps, sont devenues peu communes, puis rares, puis rarissimes.
Ainsi en est-il de la pie-grièche grise que je voyais souvent à Bussières (à toutes les saisons) et que je n’ai plus jamais revue (ma dernière observation date de 1984). Il y a longtemps (et notamment depuis que je sais qu’elle a complètement disparu de Franche-Comté) que je me suis fait à l’idée que c’est désormais un oiseau qui ne sera plus jamais dans le viseur de mes jumelles.
Mais les miracles, ça existe !
Vers 14H30 cet après-midi, mon ami Bruno Cattenoz m’appelle en me disant qu’il a observé une Pie-grièche grise et qu’il m’invite à venir la voir.
Quelques dizaines de minutes plus tard, j’étais sur le site. La première balade sur le terrain s’est révélée infructueuse, l’oiseau restant invisible. Mais après une bonne bière chez Bruno (comme quoi ça aide !!!) on est revenu sur le site et là, miracle, l’oiseau était présent !
Beaucoup de mes photos se ressemblent, alors je n’en mets qu’une seule, que voici :
Evidemment, je ne vais pas donner l’emplacement précis de cet oiseau qui pourrait passer tout l’hiver sur ce site (car, d’après Paul Géroudet, l’oiseau est fidèle à ses zones d’hivernage), il suffit juste de savoir que ça se passe dans la basse vallée de l’Ognon.
Bruno est donc capable de créer, à mes yeux, un miracle. Un immense merci à lui et à ses capacités d’observation (car, dans la nature, rien ne lui échappe !).
Magnifique !
Je ne sais même pas si cet oiseau niche encore en France.