Le Tadorne de Belon (3)

LES OISEAUX DE TEXEL (69)

Autrefois, dans la littérature déjà un peu ancienne on parlait de « la » tadorne de Belon. Maintenant, en fouillant un peu la littérature, on s’aperçoit qu’on dit toujours « le ». Allez savoir le pourquoi de la chose ! Ou la pourquoi du chose !

A Texel, en Mer du Nord, ce drôle d’oiseau (intermédiaire entre les canards et les oies), qui niche souvent dans des terriers de lapins, est présent partout.


Difficile de faire une petite balade sans en voir passer quelques-uns.

Comme je l’ai dit dans mes précédents articles, je me consacre maintenant surtout aux photos d’oiseaux en mouvement.

Du mouvement, il y en avait beaucoup chez les tadornes au début de juin dernier. Certains couples avaient déjà des jeunes (j’en parlerai dans un prochain article) mais bon nombre de couples, sans poussins, avaient des problèmes d’ordre territorial (le signe d’une nidification tardive à venir ?).

Au cours de mon séjour, j’ai vu plusieurs scènes très mouvementées avec toujours, comme point de départ, une petite querelle entre deux couples voisins. Oh, des querelles de rien du tout, juste quelques petites postures d’intimidation, mais qui dégénèrent assez vite.


J’ai ramené de Texel beaucoup d’images de tadornes en train de se quereller. Petite sélection :

Dans un prochain article, je vous parlerai des poussins du tadorne.

La sterne pierregarin (3)

LES OISEAUX DE TEXEL (68)

J’ai le beau rôle : je vais sur le terrain filmer les oiseaux et je demande ensuite à Philippe Parolini s’il peut faire quelque chose avec mes petits bouts de films.
Moi dans la nature, lui devant ses écrans d’ordi !
Elle est pas belle la vie !?!
Blague à part, merci à Philippe, car sans lui mes images seraient condamnées à rester dans un coin perdu de mon ordinateur.

Où est Charlie ?

Jérôme P., qui intervient souvent sur ce blog (et dont voici le lien vers son site) m’a envoyé cette photo qui semble banale mais qui est accompagnée de la question « Où est Charlie ? ».


Alors, avant d’aller fouiller les détails de la photo et si vous avez des muscles (« Charlie abdos » ah ah ah), prenez un chronomètre et notez combien de temps il vous faut pour trouver Charlie.

Pas de triche, hein !?!

La culture du basilic

Depuis longtemps, je connais « échec sur échec » pour la culture du basilic. Echecs tout à fait relatifs d’ailleurs car « tout dépend du point de vue où l’on se place » … ainsi diraient les limaces qui se sont gavées de mon basilic semé au fil des années.

J’avais fait un magnifique damier « spécial aromatiques » avec des dalles, en m’inspirant de ce que fait Cédrock en Belgique, mais c’était exposé plein sud et la plupart des plantes aromatiques n’ont pas tenu le choc. Au bout de deux ans, j’ai tout arraché les plantes et enlevé les dalles.

Finalement, je me rends compte que j’étais parti sur un mauvais constat de départ, croyant que la plupart des aromatiques, parce que beaucoup d’entre elles étaient originaires du Sud, pouvaient résister au soleil violent d’aujourd’hui. Que nenni !

Je me rends compte maintenant que la plupart des plantes aromatiques que j’ai mises en jardinières derrière la maison, côté nord, et qui ne voient jamais le soleil, se portent infiniment mieux.

Cette année, en étant convaincu que l’exposition Nord était la meilleure, j’ai quand même donné un petit peu de soleil à mon basilic en le mettant dans des jardinières sur le rebord de la fenêtre côté Est. Et c’est parfait !

Comme il y a pas mal d’arbres de ce côté là, mon basilic ne bénéficie que de deux heures de soleil matinal, mais c’est largement suffisant pour qu’il soit très beau, aussi bien pour le basilic à grosses feuilles que celui à petites feuilles.

Je pense, au vu des canicules estivales qui sont devenues la norme (l’année 2024 n’ayant été qu’une « exception qui confirme la règle »), que la plupart des plantes – et pas seulement le basilic – ne supportent plus la face Sud (et même Ouest) des maisons et qu’il ne nous reste que deux possibilités : soit au Nord, soit à l’Est.

Amis jardiniers, qu’en pensez-vous ?

La foulque macroule (2)

LES OISEAUX DE TEXEL (67)

La foulque macroule est sans doute l’oiseau aquatique le plus abondant. Le moindre plan d’eau l’abrite (même si les effectifs de cet oiseau me semblent être actuellement en baisse).

Dans l’introduction de son chapitre consacré à cet oiseau (« Grands échassiers, gallinacés, râles d’Europe », 1978), Paul Géroudet a réussi a planter magnifiquement le décor dans lequel vit cet oiseau : « Sous la froide grisaille de ce matin d’hiver, c’est à peine si l’étain mat du lac se distingue du ciel voilé de brume. Seul un canot lointain marque l’horizon et l’eau ne devient réelle qu’aux abords des rives, grâce aux multitudes d’oiseaux qui en pointillent la surface. On peut chercher parmi ces foules les groupes de petits canards, les Morillons, les Milouins et peut-être les Garrots, ou encore les minuscules grèbes castagneux, sans parler des Mouettes vagabondes. Mais l’espèce de loin la plus nombreuse est la Foulque, dont la silhouette sombre et bossue se répète à plus d’un millier d’exemplaires sur une vaste étendue. Toutes pareilles, ces Foulques, dans leur plumage gris anthracite frappé d’un cachet blanc au front de leur petite tête noire. Ce dernier caractère, le bec blanc surmonté d’une haute plaque osseuse, rend leur identification facile. »

On ne le dira jamais assez, les écrits de Paul Géroudet sont si riches (sur le plan scientifique) et si poétiques qu’ils sont le compagnon quotidien de la plupart des amoureux des oiseaux (tout du moins des vieux de ma génération). Bien sûr, on trouvera des livres plus récents (notamment en langue anglaise) qui disent des choses encore plus précises sur la vie des oiseaux. Mais qui donnent autant envie de les connaître et des aimer, non !

La foulque macroule, on la voit souvent sur l’eau. Bien moins souvent sur terre. Encore un extrait de l’ouvrage de Géroudet : « Quand les lieux s’y prêtent, la Foulque sort volontiers sur terre ferme, soit pour se reposer sur la berge ou sur une pierre, soit pour pâturer dans les prés en s’éloignant à quelques dizaines de mètres de l’eau tout au plus. Son corps arrondi, presque dépourvu de queue et planté sur des jambes vigoureuses, a quelque chose de grotesque quand elle marche et picore, – et surtout si, effrayée, elle court à grandes enjambées chaloupées, pour regagner son élément habituel ; souvent encore, elle court sur l’eau, les ailes fermées ne s’ouvrant que pour accélérer la fuite ».

Cette année, à Texel, les foulques étaient très nombreuses malgré la sécheresse sévissant sur l’île, le niveau d’eau était beaucoup plus bas que d’habitude. Comme les canaux étaient moins remplis d’eau, il y avait de petites zones de vasières sur leurs bords et les foulques étaient souvent hors de l’eau. Une foulque sur la terre ferme, ça n’a pas l’élégance d’un chevalier ou d’une avocette, bien évidemment ! Mais c’est l’occasion de voir un attribut de leur morphologie qui étonnant : la forme et la longueur de leurs doigts.


J’ai assisté à plusieurs ballets de foulques exhibant leurs pattes.


Il y a souvent des petites querelles territoriales au sein de la population de foulques.

Et la dernière photo : un véritable combat de catch !!!


La prochaine fois, je vous parlerai des poussins des foulques.

Le chevalier gambette (6)

LES OISEAUX DE TEXEL (66)
Chaque fois que je vais à Texel, entre Mer du Nord et Mer des Wadden (au nord d’Amsterdam, la première des îles de la Frise occidentale), je m’attache à un oiseau ou un site particulier. Ainsi l’an passé j’avais flashé pour l’avocette et son comportement en période de reproduction.

Cette année, j’ai pris l’habitude d’aller me promener à pied sur une petite zone que Christophe connaît bien, qui s’appelle De Waal, et que j’appelle tout simplement « la zone des petits moulins ». Il y a là un chemin qui traverse des milieux qui viennent d’être réaménagés en zones encore plus humides qu’elles ne l’étaient auparavant, pour leur donner encore plus de valeur d’un point de vue biodiversité. De part et d’autre du petit chemin que je fréquentais : des zones en eau qui n’existaient pas il y a encore quelques années (les Hollandais sont des « remueurs de sable », j’ai l’impression qu’ils ont ça dans leurs gènes … !). C’est une zone sillonnée chaque jour par des centaines de cyclistes et les oiseaux sont donc bien habitués à la présence humaine.


J’ai pris l’habitude d’aller m’y promener le matin vers 7H et le soir à partir de 20H. A ces heures là, non seulement la lumière y est meilleure (les jours de beau temps) mais les oiseaux y sont aussi plus actifs (beaucoup d’oiseaux volent et se chamaillent, pour des raisons territoriales), alors que dans la journée c’est beaucoup plus calme. Ce sont là des zones que je trouve magnifiques !


Je vous parlerai de ces différents oiseaux (la barge à queue noire, l’huîtrier pie, l’avocette, le petit gravelot, le busard des roseaux …) dans mes prochains articles mais pour l’instant, zoom sur le chevalier gambette dont mon précédent article a été « une mise en bouche ».

Je suis scotché par le fait qu’à Texel ces oiseaux sont preque indifférents à la présence humaine et qu’ils viennent se percher (attitude d’affirmation du territoire en période de reproduction) très près de vous.


Alors, se promener matin et soir sur mon petit chemin en observant des chevaliers (d’un autre temps ?) qui gambadent, se nourrissent, font leur toilette … en toute quiétude, c’est, je dois le dire, assez extraordinaire.


Au départ, j’avais envie d’aborder ma série d’articles par une petite devinette :


Mais vous auriez vite deviné !


Alors, comme depuis quelques mois je privilégie le fait de faire des photos d’oiseaux surtout en mouvement, je vous propose une série de chevaliers gambettes en vol. J’aimerais que cette série fasse ressortir tous les aspects du plumage (ceux par exemple qui permettent de différencier le chevalier gambette du chevalier arlequin) et notamment ceux qu’on ne voit pas sur les oiseaux posés (croupion blanc, barre alaire, contraste des plumes, nuances dans la couleur des plumes vues par dessus ou par dessous, queue en éventail dans certaines positions, positions d’envol ou d’atterrissage …). Je me suis imposé de limiter ma présentation de l’oiseau en vol sur ce blog à 10 images mais finalement j’en ai gardé … 18 ! Mais bon, cet oiseau est tellement beau, aussi bien posé qu’en vol !

Je rappelle qu’on peut cliquer sur chacune des photos pour les avoir en plein écran.

La prochaine fois, je vous parlerai d’un oiseau très banal (voire méprisé par certains ornithos) : la foulque macroule.

Le chevalier gambette (5)

LES OISEAUX DE TEXEL (65)

Après le chevalier arlequin, l’échasse blanche, voici un petit article sur un autre oiseau de la famille des limicoles : le chevalier gambette.

En fait, je reviens de la Mer du Nord, de l’île de Texel, et mes photos ne sont pas encore triées. Alors, en attendant, voici un petit montage que notre ami Fifi (pour les intimes), Fifitoucourt (pour les familiers de ce blog), Philippe Parolini (de son vrai nom) a réalisé avec des petites séquences de films que j’avais faites l’an passé sur la même île.

N’hésitez pas à regarder la vidéo en plein écran, la qualité de l’image le permet.

Cette petite vidéo vous permettra d’avoir une première approche de cet oiseau dont je reparlerai dans les prochaines semaines.

Petite leçon de jardinage sommaire

Sur ce blog, il y a souvent des questions liées au thème du jardin

Et, comme de nos jours les filles s’intéressent beaucoup plus à la pratique du jardinage que les mecs, j’ai depuis longtemps l’intention de faire un article « spécial débutantes ». Mais en fin de compte, il est inutile que je fasse cet article car je m’aperçois qu’il existe sur le Net une très bonne vidéo sur le sujet. Alors, Mesdames, je vous la livre …

L’Échasse blanche (suite)

Poursuite de mes articles sur l’échasse, série qui avait commencé par une devinette.

On ne le dira jamais assez : le parc de Pont de Gau (60 ha, 7 km de sentiers) est un lieu extraordinaire dans lequel il n’y a plus un seul oiseau en captivité et où toutes les espèces qu’on y observe sont en complète liberté. Et c’est aussi un lieu qui présente des milieux naturels typiques de la Camargue (encore faut-il avoir envie de marcher car peu de gens font la totalité du parcours).

L’échasse blanche est une bonne représentante des espèces qui nichent là, partent hiverner en Afrique et reviennent se reproduire chaque année dans le parc …


… au milieu des centaines de personnes qui sont là quotidiennement (plus de 100 000 personnes par an) et qui sans doute ne voient même pas les échasses, n’ayant d’yeux que pour les flamants roses.

En faisant le tour de l’étang principal du parc de Pont de Gau, là où passent le maximum de personnes, j’ai été attiré par des cris d’échasse. Très vite, j’ai compris qu’elles étaient avec leurs jeunes. Effectivement, un couple d’échasses était sur le bord de l’étang avec ses trois poussins.

Ces échasses n’étaient pas farouches et la famille a déambulé devant les curieux qui observaient cette scène très touchante, moi bien évidemment au premier plan, assis au sol (c’est une chose facile à faire pour moi, c’est pour me relever que c’est plus dur !!!).

Comme pour bon nombre d’autres espèces de limicoles, ainsi que je l’avais raconté dans mes articles sur l’avocette photographiée en Mer du Nord à Texel, les jeunes viennent régulièrement se mettre au chaud sous le ventre des adultes, ceux-ci s’accroupissant pour inviter les poussins à venir.

… et l’on voit alors de curieuses échasses qui semblent avoir 4 pattes, parfois plus.

A bout d’un bon quart d’heure, le mâle a emmené deux jeunes sur l’îlot au milieu de l’étang, c’est sans doute là que les poussins étaient nés. L’étang ayant une très faible profondeur, la traversée fut facile mais on sentait le mâle très inquiet.

Il restait donc la femelle et un poussin devant moi. Leurs cris continus ont attiré un héron qui semblait très intéressé par le festin potentiel que représentait le poussin de l’échasse (l’avant-veille, j’avais vu un héron capturer une petite poule d’eau, la dernière survivante de la famille, peut-être que ce héron était le prédateur qui avait décimé tous les autres). Signe que le héron cendré est un prédateur de poussins, le mâle d’échasse qui avait mis deux jeunes à l’abri est venu à la rescousse du dernier poussin resté sur la rive en attaquant violemment le héron. La seule photo que j’ai faite de cette scène est mauvaise (floue) mais c’est le seul témoignage qu’il me reste de cette scène très rapide.

Pendant une dizaine de minutes, la femelle est restée seule devant moi avec le poussin (c’est à ce moment-là que j’ai fait la série de photos que j’ai mise dans mes deux précédents articles).


Après l’attaque sur le héron, le mâle était reparti en face sur l’îlot vers ses deux premiers jeunes. Et puis finalement il est revenu devant moi rejoindre sa femelle et son dernier poussin.


Ce dernier poussin a pu enfin regagner l’îlot en traversant l’étang, accompagné par ses deux parents qui poussaient constamment des cris d’alarme.

La famille était donc définitivement à l’abri mais il s’en est fallu de peu !

Je suis parti avec le sentiment d’avoir assisté à une scène exceptionnelle.

Le poussin de l’Échasse blanche

Merci à tous d’avoir participé à cette petite devinette.

Il s’agissait du poussin d’un oiseau dont j’ai déjà parlé sur ce blog : l’échasse blanche.

Lisette avait deviné qu’il s’agissait d’un oiseau de la famille des limicoles. Jérôme a donné un indice montrant qu’il avait trouvé la réponse mais qu’il laissait le jeu continuer, … Christophe n’était pas bien loin, Béatrice (qui m’a envoyé un mail) n’était pas bien loin non plus. En fait toutes les réponses fausses donnaient malgré tout un oiseau de la famille des limicoles, donc ce n’était pas bien loin, l’échasse appartenant à cette famille.

Mon prochain article sera consacré aux mésaventures qu’a connues ce petit poussin. En attendant, juste quelques images de ce petit oiseau photographié la semaine dernière en Camargue.

Le chevalier arlequin

L’an passé, mes amis m’ont offert un super cadeau lors de mes 70 ans (eh oui, tout arrive … !) : un objectif Canon de 800 mm qui a la particularité de n’avoir qu’une seule ouverture possible (F11), ce qui en fait un objectif d’une maniabilité extraordinaire car il est très léger (1,260 kg). Et une super qualité d’optique ajoutée à un stabilisateur d’image très performant (qui s’ajoute au stabilisateur d’image qui est sur le boîtier) ! Comme l’objectif n’ouvre qu’à F11, il faut par contre l’utiliser dans de bonnes conditions lumineuses (ensoleillé), il ne peut donc être qu’un objectif d’appoint.

Quelques jours seulement après mon anniversaire et ce superbe cadeau, je suis allé faire mes premières photos en Camargue (j’avais cependant déjà testé l’objectif car Jérôme m’avait prêté une fois le sien). Le temps était très venteux (comme bien souvent dans cette région) mais la lumière était au rendez-vous.

Parmi les nombreuses photos ramenées de ce voyage éclair (une seule journée pleine en Camargue), celles du Chevalier arlequin. C’est un oiseau que je connais assez bien (je l’avais déjà observé quelques dizaines de fois) mais c’était la première fois de ma vie que je le voyais dans d’aussi bonnes conditions (très près).

Je n’avais jamais parlé de cet oiseau sur ce blog.

Comme le chevalier arlequin ne niche pas en France, on ne peut le voir qu’en période de migration. Ici, c’était en avril et les oiseaux remontaient par petits groupes vers leurs lieux de nidification situés dans le nord de l’Europe.

A cette époque de l’année, les chevaliers arlequins avaient déjà leur plumage sombre très caractéristique et qui empêche toute confusion avec d’autres espèces. Quelques images (parmi une bonne centaine de photos de cette espèce ramenée de notre court séjour) :

Dans son livre « Guide d’identification des Limicoles d’Europe » (livre dont je vous parlerai un jour), Lars Gejl nous dit quelque chose d’étonnant à propos de la nidification du chevalier arlequin dans les marais de la toundra et de la taïga : « La couvaison des quatre œufs et l’éducation des petits est principalement l’affaire du mâle, la plupart des femelles quittant la zone de nidification dès la première quinzaine de juin, avant l’éclosion ».

Un petit séjour en Camargue dans les temps prochains devrait me permettre de ramener de nouvelles images de ce magnifique oiseau.

Une manière de gérer ses plantations de tomates

Comme chaque année, je prends le risque de mettre mes tomates en pleine terre un mois avant « les saints de glace ». Cette année, elles ont été plantées en plein champ le 13 avril, il y a donc pile poil un mois. La météo n’a pas été très clémente, plutôt venteuse (bise très forte par moments) et températures fraîches (mais ne descendant pas en dessous de 8°C la nuit). Les tomates se sont endurcies et se sont bien développées malgré tout. Les premières ont été mûres le 8 mai. Cette photo a été prise hier soir.

J’ai souvent parlé sur ce blog, notamment dans les commentaires, de l’échelonnement des semis de tomates mais je n’en ai jamais fait un article spécifique. Voici donc une présentation de la méthode que j’ai affinée au fil des années (cela fait maintenant 15 ans que je consomme mes premières tomates en mai).

Le constat qui m’a amené à développer cette méthode est très simple : les changements climatiques (peu de gel au printemps, automnes plutôt ensoleillés), pour peu qu’on les mette à profit, permettent d’étaler largement la période de récolte des tomates de part et d’autre de la période habituelle (qui est globalement située en Franche-Comté entre le 15 juillet et le 15 septembre) mais les plants de tomates, pris individuellement, n’ont pas la possibilité de donner des fruits sur une trop longue période car ils finissent par s’épuiser. Je considère en effet qu’un pied de tomates qui a donné des fruits pendant deux mois a largement fait sa vie, la production de fruits a épuisé le pied et les plants sont alors très sensibles au mildiou (notamment les variétés modernes qui sont plus productives et qui épuisent d’autant plus vite les plants). A contrario, un plant qui n’a pas encore donné de fruits en fin d’été est en super forme (car il n’est pas encore épuisé par la production) et peut donc mieux résister au mildiou, d’où ses meilleurs performances à l’automne.  De ce constat est né un mode de culture (qui au début n’était qu’une expérimentation) basé sur l’échelonnement systématique des semis et plantations.

Aujourd’hui, je sème mes premières tomates le jour de Noël (enfin, plutôt le 26 car le lendemain du Réveillon je ne suis pas très frais), je sème ensuite une deuxième série au début février, une troisième au début mars, une quatrième au début avril, une cinquième au début mai et une sixième et dernière série au début juin. Les années où j’ai besoin de faire des sauces tomates (parce que le stock qui est à la cave tire à sa fin), je sème une série intermédiaire au 15 mars (j’en reparlerai plus bas dans mon article).

J’avais 400 variétés de tomates, j’en ai éliminé une centaine (je commence à lever un peu le pied). Je les sème en pratiquant un roulement, chaque variété ne revenant que tous les 6 ans (les graines se conservent bien sur cette durée).

Même si les variétés semées sont complètement différentes d’une année à l’autre, chaque année est organisée exactement de la même manière et j’ai mis en place un planning rigoureux que je respecte scrupuleusement (je le suis « à la lettre » car au départ il ne s’agissait que d’une expérimentation et il me fallait donc suivre le même protocole, année après année, afin d’en tirer des conclusions).

à Noël, je sème une variété précoce ou assez précoce, réputée pour supporter des températures assez fraîches, en général une variété venant des pays de l’Est (exemples : Stupice, Bloody butcher, Matina …).

au début février, je sème 8 variétés : une moyenne rouge, une moyenne rose, une moyenne jaune, une moyenne orange, une moyenne rayée, deux cerises rayées, une petite bicolore, une cerise bicolore.

au début mars, je sème 10 variétés : deux très grosses rouges, deux très grosses roses, une très grosse orange, une grosse jaune, une cerise blanche, une petite verte, une tomate bleue, une grosse bicolore.

au début avril, je sème 8 variétés : une moyenne rouge, une cerise rouge, une moyenne noire, une cerise orange, une cerise jaune, une grosse blanche, une cerise verte, une très grosse bicolore.

au début mai, je sème 8 variétés : une moyenne rouge, une cerise rouge, une grosse rose, une petite noire, une cerise jaune, une moyenne blanche, une moyenne verte, une moyenne rayée.

au début juin, je sème 6 variétés : une moyenne rouge, une cerise rose, une moyenne orange, une grosse rayée, une grosse bicolore, une cerise bicolore. Et pour la deuxième année consécutive, pour ce semis très tardif, je teste aussi une variété hybride F1, sensée résistante au mildiou et pouvant aller donc jusqu’en novembre si la météo le permet.

Ce planning de plantation, qui tient compte des tailles et des couleurs (afin d’avoir en permanence des salades multicolores qui soient aussi un régal pour les yeux), revient à l’identique tous les ans. Seules les variétés changent chaque année.

Il y a donc 40 variétés semées par an X 6 ans = 240 variétés + les 60 variétés de très grosses tomates que je sème certaines années pour faire de la sauce = 300 variétés.

Concernant les variétés de tomates destinées à faire des sauces les années où j’ai besoin d’en faire, je fais toujours mon semis autour du 15 mars, en une seule fois, ceci afin d’avoir ensuite une récolte groupée en été. Pour cela, je réserve uniquement les très grosses variétés (parfois plus d’un kg) qui sont rouges ou roses. Car c’est une très mauvaise idée de faire des sauces avec des tomates de toutes les couleurs, on obtient au final une sauce d’une drôle de couleur (type « caca d’oie ») peu flatteuse à la vue (j’en ai fait l’expérience).

A noter que je ne plante toujours qu’un seul pied par variété, ce qui fait qu’au final je n’ai pas une très grande plantation (40 pieds seulement les années où je ne fais pas de sauce).

Les avantages de cette méthode d’échelonnement des semis sont importants :

– la période de production des fruits, qui était jusqu’à présent de 2 mois (3 mois les années favorables) passe à 6 mois en année normale (la récolte s’échelonnant du 15 mai au 15 novembre), 5 mois seulement les années difficiles comme 2024. On double donc la période habituelle de récolte des tomates.

– le problème du mildiou n’a plus à être traité car dès qu’un pied est atteint, on ne cherche pas à prolonger sa vie artificiellement, on l’arrache tout simplement (et sans scrupules car on sait qu’arrivent derrière d’autres séries de tomates en meilleure forme).

– en échelonnant les semis et en ne mettant donc pas « toutes les tomates dans le même panier », on s’affranchit assez bien des aléas météorologiques, certaines séries de tomates s’en sortent toujours (à noter que la diversité des tomates aide aussi à surmonter les variations météos, il y a toujours quelques variétés dans le tas qui sont mieux adaptées au sec, à la chaleur, au froid, à l’humidité …).

Parmi les inconvénients de la méthode, il y a surtout la difficulté à gérer les deux premiers semis (c’est à dire ceux de Noël et de février) car le mois d’avril (date à laquelle je mets les plants en pleine terre) est encore loin à cette époque et il faut que je jongle entre le salon, les rebords de fenêtre ensoleillés, ma petite serre et mon sous-sol. Et le jardinier doit avant tout apprendre à ce que ses petites plantules ne « filent » pas à l’intérieur de la maison (j’en parlerai dans un autre article).

A noter que celui qui voudrait adopter ma méthode mais en la commençant seulement en février (au lieu de Noël) aura une production de fruits qui durera 5 mois (au lieu de 6), ce qui reste malgré tout très intéressant.

Si certains d’entre vous sont intéressés, je ferai une série d’animations dans mon jardin fin juin/début juillet sur ce thème de la tomate. J’ai d’ailleurs organisé cette année mon jardin en conséquence afin de passer progressivement d’une série de tomates à l’autre, dans l’ordre exact de plantation.

Les tondues de la Libération

Aujourd’hui, 8 mai 2025, on fête les 80 ans de la Libération, moment important de l’histoire de notre pays.

Peu de gens avaient été résistants pendant la guerre mais beaucoup se sont découverts des âmes de héros à la Libération. « Les glorieux héros de la 25ème heure ! »

Et quelle âme héroïque fallait-il avoir pour se joindre à la foule en liesse assistant  au spectacle des femmes tondues … ces femmes qui avaient couché avec les envahisseurs !

C’est un triste épisode de la Libération dont on parle peu.

Je n’envisageais pas de faire un article sur le sujet mais je suis tombé sur une vidéo de Jean Rochefort qui en parle de manière très émouvante.

Bien entendu il y a la chanson de Brassens, peut-être la seule chanson française à avoir abordé le sujet :

Joyeux 8 mai quand même !

Le loriquet arc-en-ciel

On aurait pu croire que les zoos allaient disparaître progressivement au fil des années, le public acceptant de moins en moins le côté exigu des cages, la capture d’animaux dans la nature …

Mais qu’on aime ou pas les zoos, force est de reconnaître que des progrès considérables ont été effectués, que cela a réhaussé considérablement l’image qu’on se faisait de ce type d’établissements et que le public est globalement enthousiaste. 22 parcs français accueillent plus de 200 000 personnes chacun, ce qui est considérable (la palme revenant au zooparc de Beauval qui a atteint 2 millions de visiteurs en 2022, parfois plus de 35 000 visiteurs sur une seule journée).

Au nombre des grandes avancées au fil des décennies, je cite :
– des enclos de plus en plus spacieux (on ne parle d’ailleurs plus de cages), exemple à Beauval d’une volière de 1,6 ha avec une hauteur de 36 m dans un parc de 44 hectares ;
– des animaux qui sont issus, pour la plupart, de reproduction en captivité, sans capture dans le milieu naturel ;
– des reconstitutions (de plus en plus réussies) de milieux naturels ;
– des implications de tous les parcs zoologiques dans des mesures de conservation de certaines espèces au niveau de la planète ;
– un vrai souci de pédagogie (qualité de l’information donnée, animations du genre « deviens soigneur pour une journée », zones d’immersion …) ;
– des spectacles qui magnifient les possibilités techniques des animaux, et notamment des oiseaux
– des équipes passionnées et très compétentes.
– une vraie force économique (70 millions d’euros de recettes annuelles pour le zooparc de Beauval, 660 personnes qui y travaillent en permanence, effectif à multiplier par deux en pleine saison).

Je ne vais pas me faire le défenseur des zoos (qu’on n’appelle d’ailleurs plus souvent ainsi mais plutôt « parcs » : parcs zoologiques, parcs animaliers, zooparcs, bioparcs, parcs ornithologiques…) et je comprends évidemment très bien qu’on déteste ce genre d’endroits (pour la raison principale de la captivité je pense). J’ai d’ailleurs détesté ce genre d’endroits. Mais ce n’est plus mon cas, j’ai appris finalement à aimer ces lieux, ou tout du moins quelques lieux, même si évidemment une observation dans la nature vaut mille fois plus !

Parmi les avancées citées ci-dessus, il y a les zones d’immersion qui créent un contact direct et un lien affectif entre l’animal et l’enfant et dont bon nombre d’adultes se prêtent aussi au jeu du contact.

Les loriquets, espèces consommatrices de nectar, sont régulièrement utilisés dans ces zones d’immersion.


Deux espèces reviennent régulièrement dans les parcs : le Grand Eclectus …

… et le Loriquet arc-en-ciel.

Le loriquet arc-en-ciel est la plus sociable des deux espèces (aussi bien avec ses congénères qu’avec les gens). Exemples de photos prises lors de mes dernières visites au parc de l’Auxois et au parc ornithologique de Villars-les-Dombes.

L’une des prochaines fois, je vous parlerai des lémuriens.

Blog en congés

J’ai pris l’habitude de calquer ce blog sur les dates de vacances scolaires franc-comtoises. Alors je fais une petite pause et le prochain article paraîtra le lundi 5 mai.

Avant de vous quitter, quelques images faites les jours derniers (des photos d’oiseaux surtout en mouvement, je ne fais quasiment plus une seule photo d’oiseau statique). Je rappelle qu’en cliquant sur les images on peut les visualiser en plein écran.

Mon poste de nourrissage fonctionne toujours malgré la saison déjà avancée et bat même des records d’affluence (62 gros-becs aujourd’hui !).

Si les mésanges, rouge-gorges, accenteurs, … trouvent déjà chenilles et insectes dans la nature et qu’ils ont déserté en conséquence mon poste de nourrissage, il n’en est pas de même des oiseaux de la famille des fringilles qui sont encore très assidus. Ainsi la présence encore des gros-becs, pinsons des arbres et verdiers, tous spécialisés dans la consommation de graines :

Comme j’ai mis des noix trop grosses pour que le pic épeiche s’en saisisse entre les mandibules de son bec, il a pris l’habitude de percer la coque et de s’envoler avec la noix embrochée au bout du bec, ce qui donne un peu l’impression qu’il jongle avec la noix.


Mais c’est surtout au niveau des rapaces que je fais les plus belles observations en ce moment avec l’habituelle buse variable

le milan noir


… le milan royal


… et bien entendu des chapardages que les milans tentent à chaque fois que la buse est en train de manger.


Et à noter : le retour de l’écureuil !

Joyeuses Pâques à toutes et à tous !

« Wouah, elles poussent vite vos tomates ! »

Lors de mes discussions avec les gens que je rencontre quotidiennement, je suis parfois abasourdi par ce que j’entends, notamment à propos de la météo, de la nature, du jardinage et plus généralement de l’environnement.

Deux exemples :

Il y a quelques années, j’avais dit à quelqu’un du village « Avec toute la place que tu as, pourquoi ne fais-tu pas de jardin ? ». Et il m’avait répondu : « parce que je n’ai pas de terre ». En continuant de discuter avec lui, j’ai eu confirmation qu’il ne savait pas que son gazon poussait sur de la terre. Après lui avoir certifié que si, il m’a juste dit « Ah bon, tu crois ? ». Je ne suis pas certain de l’avoir convaincu.

Deuxième exemple. Dimanche dernier, j’ai pris le risque de repiquer mes pieds de tomates en plein champ, malgré l’arrivée d’une période froide. En effet, mes plants faisaient déjà 80 cm de haut, portaient déjà des fruits bien formés et ne pouvaient pas attendre plus longtemps d’être mis en terre. Le lendemain, j’étais au champ près de mes tomates. Passe un monsieur avec son chien. Je ne le connaissais pas. Il était d’un abord très avenant, jovial même, et avant même qu’il soit près de moi, je savais qu’on allait faire un brin de causette. Aussitôt arrivé à ma hauteur, il s’est exclamé : « Wouah, elles poussent vite vos tomates ! Je suis passé il y a trois jours, elles n’étaient pas encore sorties de terre ». J’ai cru à une blague. Mais en poursuivant la discussion avec lui, je me suis rendu compte qu’il était sérieux et que ça lui paraissait plausible que des plants de tomates portent des fruits trois jours seulement après leur germination.


Alors, qu’un partie des habitants de la planète soit persuadée que la terre est plate, oui, pourquoi pas … plus rien ne m’étonne !

Petite citation d’Oscar Wilde

Je suis tombé ce soir sur cette citation (très connue) d’Oscar Wilde que je connaissais déjà mais que j’avais oubliée. Elle me plait beaucoup :

« Soyez vous-même, tous les autres sont déjà pris ».

Que pensez-vous de cette phrase ?

le grand cormoran

Je dédie cet article à mon ami JPH qui adore les cormorans !!! :D

Le site estonien dont j’ai l’habitude de parler et qui nous met en lien avec des webcams s’est enrichi d’une nouvelle webcam consacrée à un oiseau emblématique (emblématique car il déchaine les passions entre pêcheurs et protecteurs). C’est une webcam étonnante pour moi car je ne savais pas que le grand cormoran pouvait nicher sur la terre ferme, je croyais que son nid était exclusivement construit sur les arbres.

Alors, consultez ce lien et vous m’en direz des nouvelles ! (cliquez sur l’image ci-dessous, on peut, avec le curseur, revenir sur les 12 heures précédentes )