Caviar de légumes

Septembre et octobre sont deux mois de récoltes abondantes. Les jardins regorgent de tout !

Et, bien évidemment, quand les années sont bonnes se pose la question de comment utiliser son surplus de légumes. Depuis quelques années, je cherche un moyen d’utiliser les tomates, poivrons et aubergines avec une recette autre que la ratatouille.

Voici une petite recette de mon invention (si si !) destinée à confectionner une préparation pour toasts. Je l’appelle « caviar de légumes » mais il y aurait sans doute un terme plus approprié à inventer. Voici la recette :

– Faire revenir ail et oignon dans de l’huile.
– ajouter tomates, poivrons (pelés, pour éliminer l’amertume) et aubergines pelées, le tout coupé en morceaux (+ quelques piments : facultatif, mais pour moi c’est indispensable). Saler, poivrer.
– faire réduire jusqu’à obtenir quelque chose d’un peu épais (puisque c’est destiné à être tartiné).
– mettre le tout dans un blender, ajouter noix de cajou, parmesan et olives dénoyautées (noires ou vertes). Mixer le tout. Je pense que d’autres épices, tels que du basilic ou des herbes de Provence peuvent être ajoutées à la fin.

On peut conserver la préparation une semaine au frigo et mettre ce qu’on a en trop au congélateur (par exemple dans de petits pots plastiques de récupération).

C’est une préparation destinée à être servie sur toasts à l’apéro. Mais attention, avec du bon pain, pas avec ces affreux pains de mie industriels !

Bon appétit !

L’ail des ours

Cela fait grosso modo 10 000 ans que l’Homme s’est sédentarisé et est passé du statut de chasseur-cueilleur à celui de paysan (cultivateur-éleveur). Il ne reste pas grand chose de cette période très ancienne où l’on prélevait dans la nature des herbes, des baies, des petites bestioles, … Mais certaines activités d’aujourd’hui, telles que la cueillette de mûres, le ramassage des escargots, la récolte des pissenlits, … sont assurément des survivances de ces époques-là. Et j’aime bien tout ça, parce que ça me relie à quelque chose qui me semble fondamental, je ne saurais dire quoi d’ailleurs, mais je sais que c’est important d’être encore un peu dans la continuité des choses qui nous ont précédé.

La cueillette de l’ail des ours est l’une de ces choses ancestrales. Sans doute qu’elle a commencé avant la sédentarisation de l’Homme mais on ne trouve trace de son utilisation qu’il y a 6 000 ans .

Comme l’ail des ours affectionne les forêts plutôt fraîches, c’est dans une forêt de la vallée de l’Ognon, exposée nord-ouest, que nous sommes allés. Il s’agit des forêts qui sont sous le fort de la Dame Blanche. C’est à 5 km de chez moi seulement, c’est aussi le domaine du pic noir, du chamois et du lynx ! Nous y sommes allés avec des amis. On était quatre, c’est plus prudent, à cause des ours … ! Mais finalement, pas de crainte à avoir, j’étais le seul ours de tout le secteur et je suis plutôt du genre « nounours gentil » (en tous les cas, les gens qu’on a croisés n’ont pas eu l’air trop effarouché …). Car, comme nous sommes assez près de Besançon (moins de 10 km) c’est un peu fréquenté et il y a quand même quelques promeneurs sur ce secteur (enfin, faut pas exagérer, on croise un promeneur toutes les heures peut-être).

De l’ail des ours, il y en a un peu partout.


On pourrait en cueillir autant qu’on veut, il y a parfois des taches qui font plusieurs dizaines d’ares (parfois même plusieurs hectares), c’est assez impressionnant.

En moins d’un quart d’heure on en ramasse un panier.

Ici, on transforme souvent l’ail des ours en pesto. Soit on le fait « nature »‘, c’est à dire tout simplement avec de l’huile et un peu de sel, soit on ajoute de l’amande et du parmesan (c’est pas très « local », mais bon … ce n’est pas une raison non plus pour me mettre à l’amende … et pour le parmesan, c’est une amie qui a des ascendants italiens qui nous a donné la recette, on a des excuses !). On peut congeler dans des bacs à glaçons et les ressortir  à diverses occasions (sur des pâtes, en accompagnement d’un steak …). Personnellement, j’adore sur des toasts.

La meilleure manière de faire et peut-être la plus goûteuse, c’est de faire sécher les plantes et de les réduire en poudre. Les utilisations sont ensuite multiples, au gré de l’inspiration de chacun.

Pour les vertus de cette plante, on peut avantageusement cliquer sur ce lien.

On est en plein dans la période où ça se récolte, alors si le coeur vous en dit … !

Le plus important en cuisine ?

Cuisiner est un art de vivre. Mais je suis plutôt partisan des plats très simples. Par exemple, des pommes de terre à la peau (mais une très bonne variété sortant du jardin) avec juste un peu de pain (mais du vrai !), du beurre et du gros sel non raffiné, le tout accompagné d’une vraie salade verte (avec évidemment une vraie sauce), c’est délicieux !
Même si je n’ai pas de compétence en la matière, j’aimerais tout de même faire une série d’articles sur l’art culinaire. Mais je ne sais pas encore comment je vais m’y prendre et sous quelle forme je vais rédiger les articles.
Alors, pour ce premier article, je vous propose, en introduction à ma série, de discuter de cette phrase (sans doute un peu trop affirmative mais c’est juste pour provoquer la discussion) :
« Dans la cuisine, le plus important ce n’est pas la recette, mais la qualité des produits ».

Quelle sauce de salade ?

En été on consomme généralement des tonnes de salades : salades vertes, salades de tomates, salades composées …


Oui mais … une salade n’est rien sans sa sauce et ses aromates.
Le choix des ingrédients qui s’offrent à nous est très large, que ce soit au niveau des huiles (olive, tournesol, colza …), des vinaigres (vin, cidre, balsamique …) ou des moutardes (nature, en grains, au miel, …), sans compter toutes les herbes et aromates qu’on peut rajouter (ail, persil, basilic, …), ce qui fait qu’il y a une infinité de manières de préparer une sauce.
Et vous, c’est quoi votre manière préférée ?

Pickles

Si j’arrive à être quasiment en autarcie pour la consommation de fruits et de légumes, il me reste énormément de progrès à faire en ce qui concerne leur conservation. Il y a plein de pistes que je n’ai pas beaucoup explorées et je vais m’y employer dans les temps qui viennent : lacto-fermentation, séchage, … Et comme les retraités ont du temps, ça aide !

Ainsi j’ai commencé par tester la méthode de conservation au vinaigre. Cette méthode est bien connue et les Français sont de grands consommateurs de cornichons. Mais la consommation d’autres légumes est moins courante. Pourtant, c’est là une excellente manière de conserver des légumes que l’on peut avoir en surproduction. Cela s’appelle des pickles et la méthode est énormément utilisée en Angleterre et en Inde. On utilise les pickles en accompagnement de viandes froides mais on peut aussi le faire à l’apéritif, dans des salades composées, dans des riz niçois …

Le principe de cette méthode est simple. On fait d’abord un peu dégorger de leur eau les légumes coupés en petits morceaux. Traditionnellement, on saupoudre les légumes de sel qu’on laisse agir quelques heures mais on peut aussi, comme je l’ai fait, faire tremper simplement les morceaux de légumes dans de l’eau salée (120 g/l) pendant quatre ou cinq heures. J’ai réalisé deux sortes de pickles : des mélanges de légumes variés en fonction de ce que j’avais de disponible au jardin à ce moment-là (oignons, carottes, radis noir, chou-fleur, romanesco, poivrons) …

IMGP8579… et un mélange de trois piments : rocotillo (rouge), aji amarillo (jaune) et espelette (cueilli à l’état vert).

IMGP8580Les légumes une fois rincés et égouttés sont

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Petits gâteaux de Noël alsaciens

Ceci n’est pas un article de saison, mais qu’importe ! Et ce n’est pas non plus le type d’articles habituels (je ne crois pas qu’on ait souvent parlé de cuisine ici).

Dupdup possède quelques talents cachés (si, si !). Parmi les choses qu’il aime faire, il y a la fabrication de sablés.
C’est une activité assez récente car jusqu’à présent j’étais en général bien plus « salé » que « sucré ». Au fil des années qui passent, je prends goût à la cuisine (il faut bien qu’il y ait quand même une ou deux choses qui s’améliorent en vieillissant !). Et c’est vrai que la cuisine est une activité sympa, qui n’occupe pas trop l’esprit (même si ça prend du temps) et qui permet par exemple d’écouter attentivement de la musique en même temps. Alors une petite Suite Française de Bach en même temps que l’on manie le rouleau à pâtisserie, c’est pas mal du tout et en plus ça rythme le travail du cuisinier … ! Et je dois dire que j’ai un peu plus de temps cette année pour cuisiner.

En décembre dernier, le dernier week-end avant Noël, Joëlle et moi sommes allés à un petit stage de fabrication de gâteaux de Noël alsaciens. Il était organisé par nos amis Laure et Vincent et se déroulait dans un bel environnement dans la montagne vosgienne, côté Alsace.
1Nous n’étions pas nombreux à ce stage, il y avait

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Pesto et purée de piments

On parle souvent de jardinage sur ce blog, mais relativement peu de la manière d’utiliser les produits du jardin. J’ai pourtant ouvert, il y a pas mal de temps déjà, une rubrique « coup de fourchette » mais celle-ci ne compte encore qu’une dizaine d’articles.

Pourtant, c’est un sujet qui me tient à coeur. Mais chaque fois que j’envisage d’y consacrer un peu de temps, déboulent dans ma tête d’autres sujets (« les oiseaux de la cabane », « les grues », « l’écureuil » …) que je me hâte de traiter sous peine qu’ils disparaissent eux-aussi, oubliés dans un coin de mon ordi (ou de ma petite tête).

Hier, je me suis promis de reprendre ce sujet quelque peu délaissé. Et si j’y ai repensé, c’est parce que j’étais en train de préparer des toasts avec des produits venant du jardin (enfin, en partie …). Voici donc deux exemples de préparations « maison » faites à partir de produits récoltés cet été et qu’on est content de retrouver plus tard en plein hiver.

Le premier exemple concerne l’utilisation du basilic. C’est une plante qui pousse vite et il arrive qu’on perde une partie de la production car les plants montent très vite en fleur et en graines (on peut cependant ralentir l’évolution en pinçant le dessus des tiges).

IMGP4283Cet été, nous avions beaucoup de

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Beignets aux « fleurs d’acacias »

Ici, en Franche-Comté, on parle communément de « l’acacia ». En fait il s’agit du robinier qui n’est qu’un faux-acacia. « L’acacia » est réputé pour son parfum qui est l’un des parfums les plus agréables du printemps mais aussi pour le fait qu’il est une des plantes les plus recherchées par les abeilles qui viennent le butiner et qui produisent ensuite le fameux « miel d’acacia », le seul miel qui ne cristallise pas (enfin, je crois …, à confirmer par Christophe).

Cette année, les « acacias » ont fleuri extrêmement

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La réponse au Késako d’Albert

Proposé par Albert.
Bonjour à tous,
Le supplice va enfin se terminer et je vais vous dévoiler ce qu’est cette machine infernale présentée dans le késako n°1.
Avant tout, bravo à Brind’paille, elle a donné la réponse très vite en parlant de l’appareil à fabriquer la choucroute mais un peu de précision, à la manière de certains blogueurs, était souhaitable.
Puis sont arrivées les propositions de coupe-racine, là encore… pas mal, car il s’agit bien de cela. Bravo aussi à Christophe qui me l’a soufflé dimanche après-midi lors d’une discussion in vivo.
Donc, je vous le donne en mille, Émile : il s’agit bien d’un appareil à fabriquer de la choucroute mais plus exactement des spaghettis de navets, pour les mettre en fermentation et obtenir des « raves salées » (voir mon commentaire et ma recette sur Marmiton, dans l’article « Fabriquer soi-même sa choucroute »).
Ci-dessous une photo de l’appareil en pied :

Vous apercevez un navet prêt à

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Fabriquer soi-même sa choucroute

Il existe de nombreuses méthodes de conservation des légumes. Beaucoup nécessitent cependant une grande quantité d’énergie (congélation, stérilisation, pasteurisation, …). La lacto-fermentation est une méthode traditionnelle efficace, très utilisée dans certains pays comme les pays de l’Est. Je vais me pencher dans les années qui viennent sur cette méthode originale qui permet de conserver aussi bien du chou, que des poivrons, des carottes, des haricots … Il faut savoir que cette méthode est un petit miracle qui permet, sans apport d’énergie extérieur et sans aucun agent de conservation, de garder intactes la fraîcheur et les vitamines, voire d’améliorer la qualité nutritive des légumes.

Mais pour l’instant, juste un premier essai avec la seule méthode de lacto-fermentation qui semble encore être utilisée chez nous par certains jardiniers : la fabrication de la choucroute. C’est donc la première fois que Joëlle et moi avons fabriqué notre propre choucroute. C’était en novembre dernier.

Nous avons utilisé pour cela une variété de chou réputée pour cela : la variété Filderkraut. On peut utiliser aussi la variété Quintal d’Alsace. Attention, la choucroute ne peut se fabriquer qu’avec des choux denses, à la pomme très serrée.

Il faut disposer d’un couteau spécial à choucroute, muni de trois couteaux et d’un cadre coulissant qui permet de bien tenir le chou lorsqu’on le fait glisser sur les couteaux. Ce n’est pas très facile, c’est une opération qui se fait plus facilement à deux car il faut tenir fermement le récipient dans lequel tombe le chou coupé.

La recette que nous ont donnée Michel et Pascale, nos « maîtres ès choucroute »,  nécessite un pot en grès spécial dit « à joint d’eau » (j’expliquerai tout à l’heure l’intérêt de ce joint).

Voici cette recette. Le principe est simple. Pour 10 kg de choux, il faut 100 g de sel, 3 cuillerées à soupe de baies de genévrier, 2 cuillerées à soupe de graines de cumin, un saladier de pommes (qui restent fermes et ne noircissent pas, par exemple la belle fille de Salins), 1/4 de verre de raifort hâché fin, 3 feuilles de laurier et éventuellement un radis d’hiver hâché fin. On installe le chou coupé dans le pot, par couches de 10/15 cm d’épaisseur. Il faut tasser très fort chaque couche avec le poing et répartir tous les ingrédients cités ci-dessus entre chaque couche, sur l’ensemble de la hauteur du pot.

Au bout d’un moment, lorsque vous avez tassé suffisamment, le chou baigne dans son jus.

Il ne faut pas remplir le pot jusqu’en haut. Laisser un espace d’une dizaine de centimètres pour pouvoir installer deux pierres (spécialement conçues pour épouser la forme du pot). On aura au préalable recouvert les choux hâchés de quelques feuilles de choux entières (ce qui évite le dessus de la choucroute de noircir). Avant de refermer le pot, on appuie bien sur les pierres pour qu’elles soient recouvertes de liquide et pour faire ressortir l’air éventuel.

On rebouche ensuite le pot avec son couvercle et on verse de l’eau dans la rainure prévue à cet effet. Ce joint d’eau va empêcher l’air de rentrer et de venir oxyder la choucroute. Il va par contre permettre aux gaz de fermentation de pouvoir s’échapper du pot (on entend régulièrement les bulles qui traversent le joint d’eau). Attention, les bulles qui s’échappent assez fortement vont avoir tendance à faire couler de l’eau et il faut en rajouter régulièrement. Vous aurez sans doute remarqué que grâce à ce joint d’eau qui empêche l’oxydation par l’air extérieur, il ne faut que très peu de sel : 100 g seulement pour 10 kg de choux. On est donc très loin des quantités énormes de sel qu’on utilisait autrefois avec des pots en grès plus classiques.

On laisse ensuite le pot quelques jours à température ambiante (température propice au démarrage de la fermentation) puis on installe ensuite le pot au frais à la cave.

Au bout d’un mois, on peut commencer à consommer la choucroute, et ce pendant tout l’hiver.

Le souchet comestible (2)

Je suis en train de récolter mes tubercules de souchet dont je vous ai déjà parlé dans un précédent article. La récolte s’annonce plutôt bonne mais le nettoyage des petits bulbes est fastidieux, l’élimination de la terre prend beaucoup de temps. On peut terminer le nettoyage en frottant les bulbes avec du gros sel, c’est assez efficace. A plusieurs reprises, j’ai grillé les tubercules et nous les avons consommé en apéro. Très bon !

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Petit inconvénient, il faut les manger assez vite après les avoir grillés, car au fil des jours ils deviennent durs comme du bois (à moins de les conserver dans un sac plastique comme l’a fait Etincelle).

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Francisca vient de m’envoyer deux recettes de boissons à réaliser à partir des tubercules de souchets. Dans les deux cas, l’opération préliminaire consiste à nettoyer le plus soigneusement possible les tubercules. Il s’agit par ailleurs de boissons qui ne se conservent pas et qui doivent donc être consommées très vite. Voici les deux recettes (que je vais tester la semaine prochaine) :

Première recette : le Horchata de chufas. Ingrédients : 250 de souchets frais, 200 g de sucre et de la vanille liquide de bourbon. Laver et faire tremper les tubercules frais pendant 48h, ils vont grossir un peu. Les frotter ensuite entre eux et les rincer pour finir d’enlever le reste de la terre. Les remettre dans l’eau pendant 12 à 15 heures pour les faire regonfler un peu. Les laver de nouveau jusqu’à ce que l’eau soit limpide. Passer les tubercules au mixeur avec l’eau, le sucre et la vanille et laisser reposer deux heures au frigo. Passer ensuite (par exemple dans un filtre à café réutilisable) et consommer bien frais dans la journée de préférence, au plus tard le lendemain, car cela tourne vite si on ne respecte pas le froid, étant donné qu’il n’y a pas de cuisson. On peut congeler l’excédent non consommé. Peut-être utilisé pour des sorbets également.

Deuxième recette : Pour 100 g de graines de courges vertes décoquillées (ça, c’est le terme exact utilisé par Francisca), il faut 50 cl de lait et deux cuillerées à soupe de miel du miel (par exemple miel d’acacia, de lavande, d’oranger ou de romarin si on aime les goûts plutôt parfumés). Faire tremper les graines de courges pendant 12h et bien rincer. Les réduire en poudre et rajouter le lait (ou bien les rincer et les mettre au blender avec 50 cl de lait). Ajouter le miel, mixer 30 secondes en plus, laisser reposer deux heures ou moins et passer avec un filter. Si le liquide est trop épais, on peut rajouter du lait ou de l’eau.

Bon, je sais, vous n’avez pas de graines de souchet pour préparer tout ça. C’était juste pour vous faire baver d’envie ! Mais peut-être que ça vous donnera l’idée d’en cultiver l’an prochain.

Cuisiner le patidou

Après avoir parlé de la manière de cuisiner les courges acorn et la variété Jack be little (cliquer sur les liens pour accèder directement aux articles), voici une façon originale de consommer une autre courge que l’on appelle patidou et que l’on peut récolter en ce moment.

Le patidou est une courge dont la plupart des variétés sont blanc crème rayé de vert. J’en connais deux variétés que je cultive chaque année : « delicata » (à gauche sur la photo) et « sweet dumpling » (à droite).

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Cuire ces deux variétés entières, à l’eau, sans les éplucher. Les sortir de l’eau bouillante lorsqu’elles sont cuites (c’est à dire lorsque la fourchette s’enfonce assez facilement dans la chair, au bout de 20-25 minutes environ).

Il suffit ensuite de les laisser réfroidir et de les manger encore un peu tiède avec une sauce vinaigrette en entrée (comme un coeur d’artichaut) après avoir enlever les graines avec une petite cuiller. La chair a un petit goût de noisette, c’est délicieux. La variété « Delicata » est plus pratique à consommer que « sweet dumpling » car il suffit de la couper en deux, en long, d’évider les graines et de mettre la sauce dans la cavité.

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Haricots au sel

Je me rappelle qu’autrefois en été, on faisait des tas de conserves de haricots. Je n’en garde pas de bons souvenirs. C’était long et fastidieux et il faisait chaud dans les maisons à cause de la chaleur dégagée par le stérilisateur. Et puis les haricots perdaient de leur qualité gustative et de leur croquant.

Une vieille tante m’a donné sa recette à elle. Elle ne les stérilise plus, elle les met au sel. Enfin pas dans du sel, dans de l’eau salée plus exactement. C’est très simple. On blanchit les haricots une minute (c’est à dire qu’on les plonge dans de l’eau bouillante et l’on compte ensuite une minute à partir du moment où l’eau bout de nouveau). On les étale ensuite sur un linge propre. Quand ils sont froids, on les met dans un bocal et on les recouvre ensuite d’eau salée (125 g/l). Et puis on fait comme les vieux autrefois, on ajoute une feuille de chou avant de fermer le bocal (le chou est naturellement bactéricide, il empêche les haricots du dessus du bocal de noircir). Voilà, simple comme bonjour !

haricotsausel

Je trouve un inconvénient à la méthode mais aussi deux avantages.

L’inconvénient, c’est que les haricots ne sont pas cuits et qu’il faut les sortir quelques heures avant le repas et les déssaler dans plusieurs eaux avant de les cuire (Joëlle les cuit 20 mn dans un grand volume d’eau, non salée, à la cocotte minute). On ne peut donc pas ouvrir un bocal de haricots à la dernière minute.

Le premier avantage est d’ordre gustatif, les haricots sont ainsi bien meilleurs que s’ils étaient en conserve ou congelés et ils gardent leur croquant. Le deuxième avantage est que l’on peut ne mettre dans l’eau salée qu’une poignée de haricots à la fois. Inutile donc d’avoir l’équivalent de cinq bocaux comme dans la stérilisation.

Faire sécher des tomates

DU JARDIN A L’ASSIETTE (2)
Le mois de mai approche et le moment de planter ses tomates en pleine terre est bientôt là. En attendant de déguster les premières tomates de l’été, finissons de consommer celles de l’an passé. Car il existe une méthode de conservation assez simple que je pratique depuis deux ans.

Chaque été, lorsque le jardin regorge de tomates cerises, j’en fais sécher une bonne partie en utilisant un déshydrateur à plusieurs plateaux (je fais sécher cinq plateaux de tomates à la fois). Le déshydrateur est électrique mais on devrait pouvoir trouver des plans pour se fabriquer soi-même un séchoir solaire. Il faut une journée environ pour que les tomates deviennent sèches.

tomatessechees
Les tomates séchées se conservent très longtemps, le les mets dans des bocaux dans un endroit sec. Plus tard dans l’hiver, j’utilise les tomates au fur et à mesure de mes besoins. Je les fais se réhydrater légèrement, environ une ou deux minutes dans de l’eau tiède puis je les mets dans un petit bocal avec de l’ail et du basilic et je recouvre l’ensemble d’huile (olive ou tournesol).

bocal
Pour le basilic, on arrive tant bien que mal à le cultiver à l’intérieur pendant la période hivernale, le mien n’est plus très beau mais ses feuilles ont encore beaucoup de parfum.

basilic
En plein mois d’avril, je consomme ces petites tomates cerises avec chaque salade. Délicieux ! Et facile à faire !
assiette
Il ne vous reste qu’à planter des tas de tomates-cerises. Ce sont elles qui ont le plus de goût et qui conviennent le mieux pour cette recette.

Faire son pain, c’est facile

Il est rare que j’achète du pain. En général, je le fais. Je n’ai jamais vraiment compris l’intérêt d’une machine à pain, alors je m’en passe. Je m’en passe d’autant plus qu’il y a un vrai plaisir à pétrir la pâte à la main. Alors, pourquoi la machine me priverait-elle de ce plaisir ?

Voici la recette que j’utilise le plus et qui correspond à l’utilisation d’un cube de levure de boulanger (les cubes que l’on trouve dans le commerce font toujours 42 g).

Il n’y aurait pas beaucoup d’intérêt à faire du pain avec la farine de base que l’on trouve dans le commerce. L’important est donc de choisir une bonne farine, on en trouve facilement des bonnes dans les magasins bio mais aussi directement chez des petits producteurs. J’utilise très souvent des mélanges de plusieurs céréales ou de la farine d’épeautre. Les farines que j’utilise pour la présente recette sont plutôt des farines en partie raffinées (par contre, pour les farines complètes, j’utilise une autre recette, au levain, dont il pourrait être question dans un autre article). Ma recette de départ était prévue pour 1kg de farine mais comme cela m’obligeait à mettre un cube et demi de levure et que le four était un peu trop petit, j’ai modifié la recette et je l’ai adaptée à un cube seulement (ce qui explique que les proportions ci-dessous sont un peu bizarres avec des valeurs de 666 et 33).

Verser dans une jatte 666 g de farine et 3 cuillerées à café remplies à ras bord de sel. On peut, à ce stade, ajouter un mélange de graines de boulanger (sésame, lin, pavot, tournesol…). Dans un bol, effriter la levure, la faire fondre avec 33 cl d’eau tiède et ajouter ce liquide à la farine. Pétrir la pâte jusqu’à ce qu’elle soit homogène (ça prend en général 3 ou 4 minutes).

Laisser la pâte gonfler 35 minutes environ (entre une demi-heure et trois quarts d’heure, cela dépend en fait de la température de la pièce) en l’ayant au préalable recouverte d’un torchon humidifié à l’eau tiède.

Pétrir de nouveau la pâte mais de manière très rapide avec ses poings, en général ça ne dure qu’une vingtaine de secondes. Façonner les pains. En général, je les façonne sous forme de baguettes allongées (j’en fait cinq en général). Je roule la pâte avec les deux mains sur une surface lisse, c’est facile à faire. Il arrive souvent que j’incorpore à ce stade dans l’un des pains du comté (en petits cubes) ou des olives (mais on peut essayer aussi avec des noix ou des lardons). C’est à ce stade que l’on peut faire une petite marque (la « marque de fabrique ») au couteau sur les pains façonnés en tranchant légèrement le dessus du pain. C’est plus décoratif mais j’oublie neuf fois sur dix. Les pains sont mis ensuite sur du papier sulfurisé sur la grille.

On recouvre le tout du même torchon humidifié et on attend environ une heure avant de mettre au four. Là aussi, la durée dépend de la température de la pièce, c’est très variable. L’idéal, pour avoir de beaux pains, est de mettre au four au moment où le pain est monté à son maximum et juste avant qu’il ne redescende. Avec un peu d’habitude, on connaît à peu près la durée nécessaire.

Mettre au four que l’on aura au préalable préchauffé pendant 15-20minutes. La température doit être d’environ 280-300°C. Lorsque les pains deviennent colorés (au bout de 10 à 12 minutes en général), on baisse le four à 220°C. On peut, à ce stade, ouvrir le four, badigeonner les pains avec un pinceau humide, l’aspect final du pain n’en sera que plus brillant. La deuxième phase de la cuisson dure également 10 à 12 minutes. Sortir les pains et les étaler sur un dessous de plat.

En général, je garde trois pains et j’en congèle deux à consommer dans les jours suivants. Bon appétit !

Cuisiner la courge Jack Be Little

Jack Be Little (appelée aussi Mini Jack Be) est l’une des variétés de courges les plus typiques. Elle est facilement reconnaissable à sa petite taille, sa forme aplatie, côtelée et sa belle couleur orangée. D’un point de vue gustatif, elle est, à mon avis, l’une des meilleures de cette immense famille qu’est le monde des courges et des potirons (j’ai déjà cultivé près d’une centaine de variétés, sans compter les variétés décoratives, et je suis loin je pense d’en avoir fait le tour).

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La culture de Jack Be Little est aussi facile que celle des autres courges. Il suffit de semer des graines directement en terre première quinzaine de mai. Chaque pied donne plusieurs dizaines de petits fruits, parfoir une cinquantaine.

Si la pomme d’or, qui lui ressemble un peu, a un goût d’artichaut, Jack Be Little a une saveur qui tire plutôt sur la châtaigne. Il y a certainement plusieurs manières de la cuisiner. En voici une que j’ai trouvée sympa.

Faire cuire les courges entières une dizaine de minutes, sans les éplucher, dans de l’eau bouillante. Prendre ensuite les petites courges et couper le chapeau (comme on le ferait avec une tomate que l’on va farcir). Avec une petite cuiller, évider les pépins et laisser la chair. Remplir la cavité ainsi obtenue d’un mélange de comté, de crème et de lardons (qu’on aura, de préférence, fait revenir légèrement dans une poêle au préalable). On pourrait probablement, sur le même principe, remplacer la garniture par des champignons et de la crème par exemple, ou d’autres choses encore, mais je n’ai jamais essayé … et puis on est en Franche-Comté, donc pas question de se passer de notre célèbre fromage. Mettre les courges dans un plat avec leur chapeau et faire cuire environ 40 mn au four à 220°C. En entrée, quand on a des invités, c’est plutôt assez classe !

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Bon appétit !

Petite recette à base de framboises

Une bonne manière d’utiliser les framboises du jardin : sous forme de cocktail.

La recette que je connais est simple. On fait macérer 250 g de framboises avec 1/4 de bouteille de rhum blanc et 1/8 de bouteille de sucre de canne (la recette d’origine indique 1/4 mais je trouve que l’apéro obtenu est trop sucré) pendant trois jours. Placer quelques heures au frigo avant de servir. Au moment de servir, verser sur la mixture une bouteille de pétillant très frais (genre mousseux brut ou crémant du Jura). La recette marche très bien avec des framboises congelées (j’ai une vingtaine de sachets qui attendent ainsi tranquillement au frais). La recette est donnée pour 6-7 personnes environ. Santé !

 

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La cuisine des courges « acorn »

DU JARDIN A L’ASSIETTE (1)
Je n’ai pas vraiment l’âme d’un cuisinier. A la maison, je suis le préposé « ès salades » et ma pratique de l’activité culinaire se borne donc bien souvent à la confection de salades, souvent différentes d’un soir à l’autre, d’une saison à l’autre. Mais ça m’intéresse de plus en plus au fil des années qui passent, d’autant que je commence à bien faire la relation entre jardin et cuisine, ce qui n’était pas évident pour moi il y a encore peu de temps. Viendra peut-être le temps où Joëlle pourra se reposer un peu sur moi, mais bon, rien n’est gagné d’avance ! Si j’étais d’elle, je ne parierais pas trop là-dessus !

Ce soir, j’ouvre une nouvelle rubrique « coup de fourchette », je ne sais pas trop si elle est vouée à un grand avenir, mais bon, ça ne mange pas de pain (enfin plutôt si !). Je propose non seulement d’écrire un article de temps en temps sur le sujet mais aussi de vous faire participer. Le principe est simple, si vous avez une recette à partager avec d’autres, il vous suffit de me l’envoyer et je la publierai (sous votre pseudo évidemment) sur mon blog. L’idéal serait que votre texte soit accompagné d’une ou de deux photos. Avec un numérique, c’est tellement facile maintenant ! Comment ça, vous n’avez pas encore de numérique ? Qu’à celà ne tienne, il suffit d’une petite invitation à manger pour que Joëlle et moi arrivions avec l’appareil photo qui vous manque !

Les courges acorn sont de drôles de courges. Il s’agit là d’une famille de courges américaines et leur nom veut dire « en forme de gland » (je ne savais pas que les américains avaient le gland aussi difforme ! Mais ma belle-soeur m’assure que si !). Leur culture est facile et il en existe plusieurs variétés. Les variétés vert foncé se gardent très longtemps, sont plus petites, mais sont très coriaces à éplucher. Cette année, j’ai cultivé pour la première fois une variété blanche Swan White Acorn qui a produit de beaux fruits.

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Pour 4 personnes, on râpe 400 grammes de courge après l’avoir épluchée et après avoir enlevé les pépins. Dans un saladier, on mélange de la farine (40 g), de la crème fraîche (12 cl), un oeuf et un peu de sel jusqu’à l’obtention d’une pâte homogène. On ajoute à ce mélange la courge râpée et de l’ail (ou de la ciboule). On aplatit ensuite l’ensemble sous forme de petites galettes que l’on fait cuire dans une poêle huilée (3 ou 4 mn de chaque côté). Lorsqu’on a retourné la galette une première fois, on pourra avantageusement y ajouter un peu de comté.

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On peut changer la proportion des différents ingrédients, à mon avis c’est le genre de truc qui se fait plutôt au pif !