La ségolitude de Madame Royal

Etonnant comme la presse a glosé autour des déclarations de Ségolène Royal sur la muraille de Chine et sur ce fameux mot bravitude qu’elle a employé ! On pourrait croire que le sujet ne revêt pas une grande importance. Et bien non ! Ce non-événement a entraîné des réactions innombrables.

C’est en premier lieu un député UMP qui a ouvert le feu suivi par de nombreux journalistes. Mais le feu nourri s’est en partie retourné contre ses auteurs ; en effet, il a semblé rapidement qu’il ne s’agissait peut-être pas d’une énorme faute de français mais tout simplement de l’invention osée d’un nouveau mot qui serait une contraction de Bravoure attitude, c’est à dire un peu dans la lignée de Positive attitude employée jadis par un âne du Poitou mais avec – il fallait oser le faire – la contraction en plus. L’explication est à peine tirée par les cheveux mais semble du domaine du possible et même du probable car c’est sans hésitation et même avec un certain délice que Ségolène Royal semble avoir prononcé ce méfait linguistique. Un homme politique a même déclaré sans rire « Je suis un peu envieux, j’aurais un peu aimé inventer ce beau mot. Le mot est beau, il exprime la plénitude d’un sentiment de bravoure. L’inventivité sémantique fait partie de la capacité d’un candidat à parler une autre langue que la langue de bois ». Cétait signé Jack Lang-de-Bois, vous l’aviez probablement reconnu.

Les réactions des lecteurs du Monde ont été très contrastées. J’ai lu le terme de nullitude employé à l’égard de Ségolène Royal. Certains ont été choqués de voir que les critiques et arguments de la droite se confinaient à ce niveau aussi bas. D’autres n’ont trouvé dans ce mot bravitude qu’un stratagème utilisé par Ségolène Royal pour couvrir la vacuité et la platitude de sa visite en Chine. En soulignant le fait que le mot bravitude était déjà fort employé par les internautes et dans certains jeux vidéos, certains lecteurs du Monde ont montré du doigt à la fois les députés UMP qui ignorent déjà l’usage de ce mot et Ségolène Royal qui se donne la paternité d’un mot qui vient d’ailleurs.

J’ai lu tellement d’opinions contrastées que j’ai du mal à me faire une idée et je dois avouer que je n’ai pas trop d’avis sur la question (une fois de plus, diront certains, alors pourquoi est-ce qu’il nous balance des articles sur son blog ?) mais je pense que Ségolène Royal est très forte en stratégie et en communication et que rien n’est laissé au hasard. Le coup était probablement prévu, et une fois de plus, la petite polémique l’aura servie (avec de tels mots, elle se forge une image plutôt djeune). Dommage, car si ses propos l’avaient isolée, j’aurais inventé le mot ségolitude. Enfin, voilà qui est fait de toute façon, le mot est inventé, même s’il ne sert à rien.

42 réflexions au sujet de “La ségolitude de Madame Royal”

  1. La presse aime plus que tout souffler le chaud et le froid, et surtout souffler le froid après avoir souffler le chaud… et si possible en faisant en sorte qu’il n’y ait aucune stabilité climatique. Depuis le début, on n’avait rien de véritablement mesquin à se mettre sous la dent concernant Ségolène, et bien voilà… Après, l’a-t-elle fait exprès ou pas, elle seule le sait… Toujours est-il que ça donne un os à ronger aux médias: ils ont enfin un sujet bien petit, sur lequel ils peuvent s’étendre en grand, mais aussi sur lequel ils peuvent peut-être un peu moins se prendre au sérieux (la chronique de G. Carlier sur ce petit évènement m’a quand même bien fait rigoler…)… Peut-être aussi parce que les grands sujets font peur ou qu’ils sont tellement inextricables dans nos sphères politiques, que les lecteurs et auditeurs, donc les électeurs préfèrent se faire une idée et une opinion sur ce genre de choses…
    Qui sait?

  2. Ca ne vaut pas le fameux « abracadabrantesque » chiraquien, mais c’est tout de même plus glorieux que le « Kärcher » ou le « racaille » (contraction de « raclure de canaille » ?) du Petit Nicolas.

    Mais de là à imaginer un « art de la stratégie » où « rien n’est laissé au hasard » ! Je n’y crois pas, moi, à ces soit-disant recettes de conseillers en communication capables d’assurer l’avenir.

    A mon sens, la seule stratégie efficace est justement de s’en remettre au hasard (de ne surtout pas prétendre le contrôler et le vaincre)… car c’est toujours lui qui gagne à la fin !

    En l’occurence, en imaginant que c’était un « coup prévu », rien ne pouvait cependant assurer que les journalistes allaient le reprendre… ni de quelle façon… ni de l’impact qu’il aurait finalement sur « l’image » de la candidate.

    Le tout est, je pense, de savoir « rebondir », nan ?

  3. C’est hallucinant – quand on y songe – ce que la technique (notamment la télévision) a modifié dans la pratique démocratique.

    Les candidats sont aujourd’hui contraints de surveiller leurs canines (Royal comme Mitterrand a limé ses dents) et paupières (Strauss-Kahn en a relevé une), tout comme le moindre mot qu’ils prononcent.

    Jaurès (pour prendre un exemple au hasard) aurait-il connu la même carrière sous cet empire ?

    En tout cas, nul ne peut aujourd’hui réussir s’il n’est un tant soit peu comédien. D’où le succès des Reagan, Berlusconi, Schwartzenegger et autres Mamère, Hulot (désolé les gars de vous associer ainsi, mais faut avouer que vous faites partie de cette nouvelle race de politiciens « professionnels de la caméra »).

    Ces constants « gros plans », cette absence de distance, n’est-ce pas ce qui rend finalement notre politique semblable à la pornographie ?

    Guy Debord et sa « société du spectacle » n’est finalement peut-être plus d’actualité, car ce serait plutôt l’obscénité, donc littéralement l’absence de scène (théâtrale ou symbolique), qui caractériserait la société d’aujourd’hui.

  4. Je crois que le mot abracadabrantesque n’a pas été inventé par Chirac mais qu’il a simplement ressorti un mot autrefois utilisé par Arthur Rimbaud dans son poème Le cœur volé : « O flots abracadabrantesques Prenez mon cœur, qu’il soit lavé ! ».

    Il semberait que ce soit Dominique de Villepin féru de poésie et notamment d’Arthur Rimbaud, qui aurait soufflé à Chirac l’idée d’utiliser ce mot qui n’avait pas été réutilisé depuis Rimbaud.

    Je trouve ça très bien que Chirac ait redonné vie à ce mot très évocateur, qui est ce que l’on appelle un mot-valise, résultat de la troncation de abracadabrant et éléphantesque, gigantesque ou encore dantesque.

  5. Tiens donc, justement, quelques contrepétries du Canard Enchaîné de cette semaine sont consacrées au voyage de Ségolène en Chine. J’en livre deux à votre perspicacité :
    Ségolène s’appesantit sur la Chine, quel toupet !
    Faut-il que Ségo est un petit bravo pour avoir parlé de « Servitude » !

  6. Vincent, tu dis qu’il faut avoir une certaine dose de comédien pour réussir en politique.

    J’avais écrit sur ce blog, je ne sais plus trop à quel sujet et sous quelle forme d’ailleurs, que l’on pouvait observer le monde actuel, et notamment le monde politique, comme une pièce de théâtre avec des personnages factices ou même en carton-pâte et qu’on pouvait donc regarder ce monde avec une certaine distance, voire un certain amusement.

    La question qui me vient aujourd’hui à l’esprit est la suivante : « Si ce monde (je parle de la sphère politique) est un monde de figuration, pour quelle(s) raison(s) est-ce que l’on continue à s’y intéresser autant ? »

  7. Je me demandais bien pourquoi Anne avait une dent contre Ségolène.
    Enfin, jusqu’à ce soir, car je crois avoir compris la raison de son désamour. Il paraît que Ségolène n’est pas franchement pour l’amnistie des contraventions. Et il paraîtrait aussi, je l’ai lu dans la revue Tambour Battant, qu’une certaine habitante du quartier aurait une dizaine de contraventions en retard. Comme quoi, l’engagement politique, ça tient à peu de choses !

  8. Pourquoi continue-t-on à s’intéresser à la politique alors qu’elle n’est que comédie, jeu de rôles et imposture ?
    Je crois, tout simplement parce que rien n’est plus séduisant, captivant, fascinant que la fiction et le jeu des masques… (et rien n’est à l’inverse, il faut l’avouer, plus rébarbatif, insipide et ennuyeux que la simple, plate et triviale réalité) !

  9. Heu… il y a encore une revue « Tambour Battant » et je ne suis pas au courant ??? Tu parles de quelle publication, exactement, Bernard ?

  10. J’ai dû me tromper effectivement. Peut-être que j’ai juste lu un avis de recherche par la police. Oui, ça doit être ça : aux Passagers du Zinc plus exactement !

  11. J’ai écouté 2000 ans d’histoire hier sur France Inter (ben oui, c’est l’avantage du chômage !), dont le thème était Pierre Mendès-France ; apparemment, lorsqu’il était président du conseil, il passait toutes les samedis quelques minutes à parler au peuple français, de façon assez assez directe, à la télé et j’imagine radio + presse. Cette méthode avait pour but de ne pas couper les français et les dirigeants du pays : vous en pensez quoi ? Démagogie, populisme ou démocratie participative ?

  12. « Je ne comprends pas qu’on ait tellement critiqué Mme Royal. Je vous rappelle que Léopold Sédar Senghor, qui était, je crois, le premier Africain à devenir agrégé de lettres et qui a été président du Sénégal, avait inventé la négritude. Et tout le monde a trouvé ça très bien. »
    « Le destin de la candidate socialiste sera peut-être d’entrer un jour à l’académie française »

    (Edouard Balladur, sur RTL le 10 janvier 2007))

  13. Mag, c’était qui ce Pierre Mendès-France ? Celui qui a créé cette affreuse loi sur les bouilleurs de crus et qui nous empêche maintenant de boire notre petite gnôle dès le réveil ?

    Non, trêve de plaisanterie. Je ne sais pas quoi penser de ton exemple de Mendès-France. Oui, sur le principe. Mais peut-être faudrait-il regarder et écouter les documents de l’époque. Comment parlait-il aux Français ? D’égal à égal ? Avec condescendance ? Quand je vois Sarko qui cause aux Français tous les jours dans le poste, depuis quatre ans, je me dis qu’on peut vite passer de l’envie d’écouter à l’écoeurement voire au vomissement. Et un produit qui nous a écoeuré, on ne le supporte plus … même à petite dose. Et il va encore y avoir seize semaines de gavage (nous prendrait-on pour des oies ?) !

  14. Toujours à propos de Mendès-France, je ne sais pas trop si on peut ou non le qualifier de populiste, mais il semblerait qu’il soit devenu une véritable référence pour Marine Le Pen qui le cite à tours-de-bras dans son dernier livre « A contre-flots ». Ce qui est assez drôle finalement car le 11 février 1958, un jeune député a interpelé Pierre Mendès France à l’assemblée en lui disant : « Vous n’ignorez pas que vous cristallisez sur votre personnage un certain nombre de répulsions patriotiques et presque physiques ». Ce jeune député s’appelait … Jean-Marie Le Pen (source : Dictionnaire pour lutter contre l’extrême droite de Martine Aubry et Olivier Duhamel).

  15. En novembre 54, Mendès-France a voté sa loi limitant les privilèges des bouilleurs de crus. Personne ne s’est posé la question de savoir pourquoi, à partir de cette date, les gens se sont mis à boire du whisky au lieu de boire de la gnôle. Je viens enfin de trouver la réponse après trente années de cogitations intenses : parce que la loi a été votée au Palais … Bourbon !!!

  16. Ah oui, j’avais oublié cette fameuse loi ! C’est vrai qu’il préconisait à tous les écoliers de boire un verre de lait pour limiter les coups de rouge pour les gamins !
    Sinon, j’ai entendu juste une de ces interventions, et je n’ai pas senti de condescendance mais plutôt une envie de demander aux gens de réfléchir aux décisions politiques qui devraient être prises, en même temps que le gouvernement, ce qui ne paraît pas comparable aux interventions de Sarko. Mais bon, il faudrait voir sur plusieurs interventions, effectivement.

  17. Mag, à quelques secondes près, on a mis notre commentaire en même temps. J’ai mis en ligne mon commentaire et ai vérifié dans la foulée s’il avait bien été mis, ça a dû prendre cinq secondes à tout casser, laps de temps suffisant pour que tu mettes le tien. Tu es boostée à la gnôle ce matin ?

  18. J’étais trop jeune à l’époque pour avoir connu Pierre Mendès-France mais il garde aujourd’hui encore la réputation d’un type intègre qui a dû supporter les attaques les plus immondes, venant notamment de Poujade. Il y avait encore des relents d’antisémitisme à l’époque et PMF a été accusé de tous les maux de la terre, de manière souvent éhontée.

    Concernant l’idée que l’on a du populisme, méfions nous de comparer le ton des discours de l’époque avec ceux d’aujourd’hui. Il y a une manière de parler propre à chaque époque. On ne peut pas analyser les discours de PMF à la lumière de ce que nous entendons aujourd’hui.

    Si notre ami Roland tombe sur ces commentaires, ne pourrait-il pas nous éclairer un peu sur sa perception qu’il avait de Pierre Mendès-France de son vivant ?
    Est-ce que quelqu’un connaît le vrai sens et la vraie histoire du mot « populisme » ? N’a-t-il pas eu dans l’histoire, ou tout du moins au départ, un autre sens moins péjoratif que celui qu’on lui prête aujourd’hui ?

  19. Je crois qu’Alain Rey en a fait récemment une chronique (peut-être dans le dernier « Magazine littéraire », je vais aller vérifier).

    En tout cas – on en a parlé suite à un précédent article, je crois me souvenir – on peut en effet s’étonner que tout ce qui plus ou moins lié au peuple (que ce soit « populiste » ou « populaire ») soit désormais la plupart du temps dénigré.

    Au-delà de la prétention implicite de cet usage du terme (comme un relent aristocratique qui ne peut se concevoir autrement qu’au-dessus de la « populasse » forcément « bête et méchante ») n’est-ce pas surtout une façon plus ou moins détournée de remettre en cause la démocratie dans ses fondements mêmes ?

  20. Je ne suis même pas certain que l’emploi de « démagogue » rattrape le coup car le concept et la posture restent finalement les mêmes.

  21. J’ai effectivement entendu Alain Rey en parler, mais c’était à la radio je crois. Et que j’employais populisme et démagogie plus haut, c’était en empruntant leurs significations actuelles ; mais l’idée de faire appel au peuple me plaît bien, à moi !

  22. Bernard, tu marques dans ton article : « Cétait signé Jack Lang-de-Bois, vous l’aviez probablement reconnu »….. Mais tu aurais pu aussi marquer :
    « c’était Jack-Lang de Blois  » !! C’est bien son fief non ?? dont il a été maire de 1989 à 2000 …

  23. « On ne le dira jamais assez, l’une des manipulations les plus extraordinaires réussies durant ces vingt dernières années par les professionnels du mensonge journalistique, aura vraisemblablement été de transformer le concept de « populisme », pièce maîtresse de l’héritage révolutionnaire depuis le XIXe siècle, en un concept-repoussoir, à peu près synonyme de nazisme. »

    (Jean-Claude Michéa, « Impasse Adam Smith, brèves remarques sur l’impossibilité de dépasser le capitalisme sur sa gauche », Climats, 2002)

  24. « Quand les bavards politiques, leurs adorateurs et leurs critiques diront : « Je suis populiste », alors le vocabulaire démocratique et républicain retrouvera peut-être son bon sens. »

    (Alain Rey, « Un mot qui insulte le peuple », Magazine littéraire n°560, janvier 2007)

  25. « Ce qui, depuis 1984, est officiellement diabolisé par les médias sous le nom de « populisme » (en étant, pour les besoins de la cause, cyniquement amalgamé à deux ou trois thèmes d’origine authentiquement fascistes), c’est, pour l’essentiel, l’ensemble des idées et des principes qui, en 1968 et dans les années suivantes, avaient guidé les classes populaires dans leurs différents combats pour refuser, par avance, les effets, qu’elles savaient (ou pressentaient) destructeurs, de la modernisation capitaliste de leur vie. Idées qui, pour cette raison, étaient bien trop radicales pour être – sous quelque forme que ce soit – intégrées au paradigme libéral-libertaire des nouvelles élites de la mondialisation. »

    (Jean-Claude Michéa, L’enseignement de l’ignorance et ses conditions modernes, Climats, 1999)

  26. « L’immense mérite du livre de Christopher Lasch, « Le seul et vrai Paradis », est d’avoir mis en évidence toute l’importance historique et philosophique, ainsi que la persistance contemporaine, de cette tradition populaire, et populiste, américaine dont l’anticapitalisme profond (quelles que soient, de Orestes Brownson à Martin Luther King, la diversité de ses formes et ses ambiguïtés inévitables) a toujours pris ses appuis fondamentaux dans l’idéal « moderne » de l’autonomie, que ce soit celle des individus ou celle des communautés locales, profondément attachées à leurs particularismes culturels. C’est, de toute évidence, à une telle Amérique « d’avant », et à sa « tradition de liberté », que songeait Orwell lorsqu’il écrivait, dans son étude sur Herman Melville : « L’Amérique d’avant la guerre de Sécession n’était peut-être pas facile à vivre pour un homme de culture, mais c’était certainement un pays où l’on ne risquait guère de mourir de faim. Les jeunes hommes n’étaient pas rivés à un travail et ils pouvaient vagabonder. […] Plus tard, quand l’industrialisme a resserré son étreinte, quelque chose dans l’esprit de Melville a commencé à se flétrir. Le pays était sensible aux chants de sirène du « progrès », les coquins prospéraient, l’errance et la libre-pensée disparaissaient ; il était inévitable que sa joie, et par conséquent son pouvoir de création, s’amenuise au fil des ans. Mais l’Amérique plus libre de l’époque précédente est présente dans Moby Dick et plus encore dansl’inimitable spontanéité de Typee et Redburn ». »

    (Jean-Claude Michéa, « Orwell éducateur », Climats, 2003)

  27. Heu… Ce n’est peut-être plus le sujet à l’ordre du jour mais, moi, si j’étais Jacques Chirac, je ne me contenterais pas du rimbaldien « abracadabrantesque »… Je me débrouillerais pour trouver l’occasion de placer aussi « ithyphallique (« E.T. »phallique ?) et pioupiesques »… Ca ne vous paraît pas idéal pour qualifier Sarkozy (…ou Royal, au choix) ?

  28. Lorsqu’un mouvement né il y a un peu plus d’un siècle aux Etats-Unis, à la fois progressiste, de tradition rurale et structuré par un programme de transformation économique ambitieux et précis, se métamorphose en une épithète informe apposée au tout-venant (le Ku Klux Klan et M. Ross Perot, Arletty et Bruce Springsteen, les généraux Peron et Boulanger, Tolstoï et Frantz Fanon, l’historien humaniste Jules Michelet et M. Jean-Marie Le Pen…), chacun devrait avoir compris la fonction idéologique de l’amalgame : dissimuler les vrais rapports de pouvoir en fabriquant une catégorie qui fait diversion, substituer l’étude d’analogies de style à l’analyse des clientèles sociales et des programmes. Ici comme souvent, le consensus se nourrit du relâchement intellectuel et de l’inculture historique. C’est ainsi que, tel un virus, l’adjectif « populiste » contamine le journalisme et l’analyse sociale. […] » la suite sur http://www.monde-diplomatique.fr/1996/04/HALIMI/2661

    (Serge Halimi, Le populisme voilà l’ennemi, Le monde diplomatique, avril 1996)

  29. Personne n’a trouvé le sens des deux contrepétries ? La contrepétrie, c’est trop populiste ? c’est de trop bas niveau pour ce blog ?

  30. Moi je crois que je les ai :
    – Ségolène s’appesantit sur la CH-ine, quel tou-P-et !
    – Faut-il que Ségo est un petit BRA-vo pour avoir parlé de “SER-vitude” !

  31. C’est pas plutôt :
    « Faut-il que Ségo ait un petit cerveau pour avoir parlé de bravitude » ??

  32. J’ai eu du mal pour celle avec la Chine, il faut dire que dans mon pays, é et è, ça ne se dit pas tout à fait pareil… Mais bon, bravo Vincent, tu a été plus rapide !

  33. Je sais que je pousse partout comme un champignon de Mururoa mais je voulais faire noter énergiquement que bor///el c’est quand même pas dieu possible que je vienne là, tranquille, à butiner un bon blog d’un bon dupdup et que je me retrouve devant trois énormes citations de…mon prof de philosophie de lycée, sus-nommé jean-claude Michéa, à la philosophie de qui j’adhérais, il y a dix ans exactement, pour ensuite la subvertir, la trahir, mais enfin ce monsieur est de montpellier comme moi, mais enfin mais si même des types sudistes se retrouvent sur des blogs de gens de l’est alors oui, là, vraiment, c’est la mondialisation. Qu’on boive du cacacula tous les jours dans des gobelets en plastique japonais fabriqués en ouganda passe encore. Mais ça, c’est plus fort que le roquefort!

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