Butor étoilé

Le butor étoilé on en rêve mais il ne reste bien souvent qu’un oiseau mythique. Je connais bon nombre d’ornithos qui n’ont pas encore eu la chance de l’apercevoir. Je ne l’ai vu qu’à quelques reprises dans ma vie. La dernière fois, c’était il y a plus de dix ans en Camargue. Il faut dire que cet oiseau mène une vie d’une discrétion extrême au milieu des grands massifs de roseaux.

Je m’étais fait à l’idée de ne jamais apercevoir l’ombre de son bec dans la vallée de l’Ognon. Mais c’était sans compter sur l’oeil aiguisé de Céline, l’une de mes collègues (les femmes, on le sait, rien ne leur échappe, elles voient tout !). Il était environ 16H15 cet après-midi quand elle a vu un butor étoilé arriver au vol et se poser en bordure de la rivière. Appelé aussitôt par Céline,  je suis arrivé juste au moment où l’oiseau s’est mis à marcher et est venu tranquillement dans notre direction à moins d’une dizaine de mètres des fenêtres du bureau. Il est resté immobile derrière un petit talus, invisible pendant quelques minutes. Puis il a repris sa marche, a traversé une petite zone d’herbe en s’éloignant de nous et s’est installé dans les roseaux en bordure d’un petit ruisseau. Il y a eu ensuite quelques observations furtives, on voyait de temps en temps l’oiseau bouger et se déplacer dans les roseaux. Dix minutes plus tard, il partait au vol …

Céline, Joëlle, Christiane, Régis et moi avons assisté (en totalité ou en partie) à cette scène. Un grand moment d’émotion ! L’une de mes plus belles observations de ma vie d’ornitho !

La photo réalisée, sans téléobjectif, est extrêmement mauvaise. Aussi, une fois n’est pas coutume, j’utiliserai pour illustrer cet article une photo de cet oiseau prise sur le net, sur ce site.

50 réflexions au sujet de “Butor étoilé”

  1. Voici ce que je viens de trouver sur le net :
    « Le nom butor vient du latin botaurus, ce n’était guère difficile à deviner, mais ce terme se décompose en taurus (= taureau) et, c’est ici que les évidences se compliquent, bos (= « boeuf ») selon L’Étymologie des noms d’oiseaux (2003) ou buteo (= »buse ») selon le Grand Robert de la langue française. Il est en outre cocasse que les deux ouvrages, pour justifier leur interprétation, mentionnent le même exemple tiré de Pline l’Ancien (auteur latin du premier siècle de notre ère) qui explique que dans la région d’Arles, un oiseau est nommé botaurus en raison de son cri ressemblant au mugissement d’un taureau. Cet animal est d’ailleurs encore de nos jours parfois appelé « boeuf d’eau » dans certaines régions. »

  2. C’est génial, quasiment chaque jour nous avons un sujet différent, parfois deux…Quel énergie et quel travail de recherches pour illustrer tes commentaires…Chapeau l’artiste. Cela nous incite aussi parfois à faire des recherches nous-mêmes pour approfondir encore un peu plus…… Alzheimer…..passe ton chemin, avec nous, c’est mauvaise pioche.. :tongue:

  3. J’étais allée voir la fiche sur oiseau.net mais pas d’indication et en fait je ne posais pas la question pour « butor » mais pour « étoilé ».

  4. Perso, jamais vu dans la nature, dommage….et pourtant je cours souvent les réserves…….

  5. Deux fois il a filé devant mon nez sans que je n’ai le temps de le photographier ….
    Son chant (que l’on entend vers la fin février ici) ressemble à une corne de brume qui peut porter à plusieurs kilomètres.
    Entre copain on le nomme l’oiseau fantôme … Beaucoup l’on entendu , mais qu’en à l’avoir vu …… Nous sommes peu !!!

  6. Alerte…… manger un kilo de boeuf c’est aussi consommer les 13000 litres d’eau qui ont été nécessaires pour produire cette quantité de viande.

    Si c’est vrai, je ne mange plus de boeuf….

    fr.wikipedia.org/wiki/eau-virtuelle

    Voilà sur ce que je suis tombée en cherchant « boeuf d’eau »

  7. Quand j’ai entendu ce cri de corne de brume en Bretagne, j’ai pensé que c’était Yves ou Yann qui soufflaient dans une bouteille vide de lambig pour réclamer à la serveuse la bouteille suivante ! Si j’avais su que c’étaient des butors ! :smile:

  8. 1 kilo de boeuf par repas ?
    et moi qui ne consomme que 300 grammes à tout casser par semaine (poulet ou poisson compris) … oeufs aussi; bon, faut c’qui faut…., :tongue
    :

  9. Francisca , tu peux continuer à manger du boeuf si tu aimes cette viande . Seulement , Achète la chez ton petit boucher du coin de la rue ….

  10. Le butor présente un plumage brun doré marqué de taches noires, dont le dessin lui a valu le qualificatif d’étoilé.

  11. Une espèce d’observation réputée difficile c’est un fait, bien joué !
    Pour ce genre de bestiole mimétique (la raison de son qualificatif d’étoilé je pense à cause des taches sur les plumes), c’est vrai qu’une bonne observation donne l’impression de rentrer dans un moment rare et ajoute beaucoup à la sensation : on sait que c’est un cadeau.
    La plus belle observation que j’aie faite de cet oiseau étonnant s’est aussi déroulée en Camargue où les populations sont importantes.
    Après avoir entendu à de nombreuses reprises son chant (soufflez dans le goulot d’une bouteille et c’est à peu près le chant du butor… nul doute que les nombreuses bouteilles de bière ou de calva ne sont vidées qu’à cette fin par les plus ornithologues de ce blog !), nous nous sommes trouvés, comme souvent en Camargue, mal garés dans une file indienne de voitures mordant sur le bas-côté, mais pas trop pour ne pas sombrer dans le fossé rempli d’eau. Une grande roselière bordait la route, et avant d’avoir pu sortir de la voiture, un Butor étoilé est venu se percher sur un roseau devant notre véhicule. Son poids pliant le roseau l’a amené juste en face du pare-brise, à environ 10 mètres. Il observait avec étonnement tous notre peuple, et en plein soleil, il nous a montré pendant plusieurs dizaines de secondes son magnifique plumage, tout en très jolies nuances. Mémorable !
    Mais la plupart du temps, on ne fait que deviner l’oiseau, ou il décolle dans un grand fracas en ne laissant que quelques secondes d’observation. Mal vu, il ressemble à une sorte de sac de patates, en vol on remarque d’énormes pattes, mais parfois, d’heureux veinards se rincent l’œil.
    De quoi motiver la recherche d’une bouteille à vider !

  12. Christophe, ta dernière phrase me fait penser que le butor étoilé est à Texel et qu’il nous faudra, à cette fin et dans très peu de temps maintenant, faire quelques provisions, au cas où … :sick:

  13. Bonsoir,
    Jolie bête et jolie photo !
    Félicitation au photographe
    et surtout à Céline pour son oeil de lynx .
    J’ai eu l’occasion d’observer ladite belle-bête (2 ensemble)
    Elles faisaient alors du patin à glace sur
    les sablières gelées à St-Vit .
    Elles ont attiré ( à l’époque)
    bon nombre d’ornitos-à-grande-lunette
    de la région mais celà date de 3 ans au moins et
    jamais revus depuis .
    Amicalement :
    J.L.R.

  14. Moi j’l’ai vu moi j’l’ai vu ! c’est vraiment un oiseau magnifique et très drôle quand il se transforme en roseau !

  15. C’est curieux, mais dans mon Etymologie des noms d’oiseaux, il est donné encore une autre version pour la partie Butor de son nom qui viendrait, en plus de bos = boeuf et de taurus = taureau, du verbe butio = crier.
    La partie étoilé, stellaris, se rapporterait effectivement à ses tâches et rayures blanches.
    Je ne l’ai aperçu qu’une fois, à Texel, justement. Nous avions eu du mal à le trouver, cou allongé à la verticale, en train de produire ce son incroyable.

  16. Anne, si tu voulais le trouver plus facilement, il ne fallait pas garder le cou allongé à la verticale ! Il fallait baisser un peu la tête ! Et il ne fallait pas produire ce son incroyable, il fallait se taire ! :wink:

  17. Superbe observation ! Pour ma part je l’ai seulement entendu en Camargue et à Texel…
    Qu’est-il venu faire si près de la Maison de la Nature sinon rendre visite à son directeur pour payer sa cotisation ?
    Ce n’est pas un butor étoilé mais plutôt un butor éclairé …
    Ouaf, ouaf !

  18. Je pense que tous les butors étoilés de Texel ont quitté l’île. Ici, tout est gelé, même la bordure de la mer, côté continent.

  19. Hier, en circulant sur une autoroute néerlandaise, j’ai vu un petit massif de roseaux sur la gauche de la route. Je me suis dit que ça pourrait être un bon endroit pour le butor étoilé. Une seconde après cette réflexion, un butoir étoilé est apparu au vol au-dessus de la voiture. Christophe venait lui- aussi de se faire la même réflexion. Coïncidence troublante : suffirait-il de penser à telle ou telle espèce pour que celle-ci apparaisse ? Malheureusement non … :wink:

  20. Oh si !
    Chaque fois que je pense à un prince charmant, il se trouve qu’il y en a un qui apparait instantanément … :lol:
    Trève de plaisanterie …
    Bernard, tu dis un oiseau « au vol ».
    C’est comme ça qu’on doit dire dans les milieux autorisés (comme aurait dit Coluche) ?
    Moi je dis « en vol ». C’est mal ?
    Ceci dit, je trouve plus joli « en vol » que « au vole ».

  21. Cher prince charmant qui vient d’arriver, seriez-vous capable et assez aimable pour ôter ce « e » qui s’est malencontreusement glissé à la fin de mon dernier commentaire ?

  22. Oui, effectivement, plutôt « en vol » que « au vol ».
    Je ne reste pas plus longtemps sur ce blog, vu que la place de prince charmant est déjà prise … :angry:

  23. Voici ce qu’en dit notre maître à tous, Paul Géroudet :
    « Comme les reprises d’oiseaux bagués l’on prouvé, c’est dès juillet déjà que les jeunes Butors s’éparpillent en toutes directions, parfois à plus de 100 km du lieu de naissance. La migration automnale proprement dite se produit entre septembre et novembre, avec des mouvements occasionnels en décembre encore. Elle n’est que partielle, en ce sens que beaucoup d’oiseaux, probablement la majorité des adultes, s’attardent le plus possible et tendent à passer l’hiver dans la région où ils sont cantonnés. C’est manifeste en Europe centrale, pour autant que les eaux ne gèlent pas, et en particulier dans les pays-Bas ; en Angleterre et dans le bassin méditerranéen, la plupart des Butors paraissent sédentaires. Néanmoins, grâce au nombre des migrateurs du Nord et de l’Est, la Méditerranée est franchie : l’hivernage est régulier en Afrique du Nord et certains oiseaux ayant traversé le Sahara peuvent atteindre le Nigéria, le nord-est du Zaïre, le Soudan et l’Ethiopie. Le retour printanier a lieu de février à mi-avril. »

  24. L’an passé, j’étais aux Pays-Bas avec Christophe, j’ai soudain pensé au butor étoilé en roulant sur l’autoroute, allez savoir pourquoi. Et qu’est-ce qui est apparu soudain dans le ciel ? Je vous le donne émile : un butor qui est passé au-dessus de la voiture. Ce qui confirme le côté plutôt sédentaire du butor dont nous parle Paul Géroudet.

  25. Francisca, la prochaine fois tu poses des questions qui ne m’obligent pas à taper à la main un long passage du Géroudet ! Compris ? :wink:

  26. Je pense, cher ami, que tu aurais pu trouver une réponse plus courte ! :wink:
    Mais j’apprécie beaucoup ton effort ! :wub:

  27. On savait que ces oiseaux étaient migrateurs partiels , mais grâce au suivi du voyage du butor Elly on a là la première preuve de ces longues migrations . Maintenant , qu’est ce qui fait que certains butors font ce long voyage ??

  28. Je pense qu’on assiste exactement au même phénomène que pour le héron cendré. Chez le héron, les jeunes se dispersent dès leur sortie du nid, souvent pendant la première quinzaine de juillet. Cette dispersion n’est pas une migration, elle se fait en tous sens, vers le nord, l’est, l’ouest et le sud. A l’automne arrive alors la période de migration vers le sud. Et ce sont essentiellement les jeunes qui partent. Et ils partent régulièrement jusqu’en Afrique d’où ils ne reviennent parfois que quelques années plus tard, étant alors parvenus à l’âge de se reproduire. Chez les adultes, la tendance à être sédentaire est évidente. Une succession d’hiver doux favorise un comportement sédentaire alors que quelques années d’hivers difficiles favorisent la survie de ceux qui sont allés plus bas et favorisent donc un comportement migrateur.

  29. Cet après-midi, avec Roland, nous avons recherché un Butor étoilé signalé depuis plusieurs jours. Après avoir scruté les roselières dans lesquelles il passe facilement inaperçu, et où il se fige à la moindre alerte, nous l’avons trouvé raide comme un piquet… mais étendu sur la fine couche de glace du plan d’eau, à l’aplomb d’une ligne électrique. Un Butor buté a souligné Roland !
    Raide mort, horizontal, je ne l’avais jamais vu aussi mal portant, bien que je sache l’espèce éteinte en Franche-Comté…
    Celui-ci a vraisemblablement heurté la ligne électrique, une collision fatale à beaucoup de grands oiseaux.
    In Memoriam.

  30. Sans doute y a-t-il une arrivée en France de butors étoilés chassés du Nord de l’Europe par le froid des semaines dernières.

  31. Alors, il faudrait que j’aille faire un tour au bord de l’Isère. C’est juste en-dessous de chez moi, sous le bois impénétrable dont j’ai parlé tout à l’heure à propos de l’épervier (il y a un chemin pour contourner le bois). L’Isère n’est pas accessible car une grande roselière la borde. Peut-être verrai-je le butor étoilé ? Mais suis-je assez née sous une bonne étoile pour ça ? Il a l’air assez difficile à observer d’après ce que vous dites !

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