Le fulmar boréal

C’est encore au Cap Fréhel que nous allons aujourd’hui (avec des photos prises dans de mauvaises conditions, désolé pour la qualité moyenne des clichés !). C’est là que nous découvrons un oiseau étonnant : le fulmar boréal (que l’on appelait encore pétrel fulmar il y a peu de temps encore).

Etonnant, l’oiseau l’est d’abord par son vol. On a souvent l’impression d’une planche immobile qui survole et même frôle la surface de l’eau sans même un mouvement. Par tous les temps, même face au vent ou dans la tempête, cet oiseau donne l’impression d’une grande légèreté et d’une très grande facilité de vol. On dirait un planeur.

Etonnant, l’oiseau l’est aussi par son bec, jaune et crochu et dont les narines ont la forme de tubes. Ce bec typique est facilement observable car lorsqu’il est posé sur son nid, l’oiseau se laisse observer de très près (on dit même qu’il peut se laisser prendre à la main).

Etonnant enfin à cause de son comportement défensif : lorsqu’il est en danger, il projette un double jet d’huile nauséabond en direction de son agresseur et les jeunes régurgitent le contenu de leur estomac face à l’intrus (même face à un  fulmar autre que les parents). Cela ne suffit pas forcément à éloigner un éventuel prédateur car la prédation des jeunes au nid (surtout lorsqu’ils sont âgés de moins de 15 jours) est importante. Celle-ci est due principalement aux goélands mais également à la corneille noire.

Cet oiseau a l’air bien installé en Bretagne. Sa nidification en France est pourtant récente. Le fulmar, venu de contrées situées bien plus au Nord, a colonisé bon nombre de côtes des îles britanniques à partir de la fin du 19ème siècle (auparavant il ne s’y reproduisait que sur l’île Saint-Kilda). En 1959, lorsque Paul Géroudet écrit Les Palmipèdes d’Europe, le fulmar ne niche pas encore en France et notre ami Paul écrit : « Cette extension vers le sud n’est pas terminée, et il est possible que le Fulmar niche quelque jour sur les côtes de Normandie, de Bretagne ou dans les îles Anglo-Normandes ». Déjà, on a signalé des Fulmars séjournant aux Sept-îles en 1956 et à la pointe du Finistère en 1957″. Ce que laissait supposer Géroudet en 1959 s’est produit très rapidement car c’est en 1960 qu’a été constatée la première nidification du Fulmar en France. La population française évolue actuellement, selon les années, de 1100 à 1400 couples.

Pour terminer cet article, encore une chose étonnante chez cet oiseau : il ne se reproduit qu’à partir de l’âge de 9 ans et peut atteindre l’âge de 48 ans.

26 réflexions au sujet de “Le fulmar boréal”

  1. J’ai pu l’observer du côté du Cap-Sizun … merci pour le lien vers les zones de nidifications .

    Des examens ont été faits sur le contenu de l’estomac de Fulmars venus s’échouer sur nos côtes . Les résultats mettent en évidence que l’ingestion de particules plastiques par les oiseaux marins cause une forte mortalité .
    Pour les septiques , il suffit de regarder les images de cadavres d’albatros du lien ci-dessous :
    http://www.chrisjordan.com/gallery/midway/#CF000313%2018×24

  2. J’ai lu sur un article que 90% de la mortalité des fulmars était due au fait d’ingérer des sacs plastiques. Il semblerait mêle que le fulmar confonde sacs plastiques et méduses (faisant partie de la nourriture habituelle).

  3. Je me rappelle avoir vu des fulmars nicheurs dans la petite falaise de l’île d’ouessant qui est juste à côté du port où l’on accoste.

  4. Si je comprends bien, la Bretagne fait maintenant partie des régions boréales ? :silly:
    Je sens que je vais y aller plus souvent si c’est comme ça ! :biggrin:
    Impressionnantes, les photos du contenu d’estomacs de fulgars.
    Est-ce normal qu’un oiseau ne sache pas différencier la nourriture et des éléments ingérables pour lui ?
    Est-ce que c’est le cas pour tous les oiseaux ?
    Est-ce le cas pour tous les animaux ?
    N’y a-t-il que l’homme qui en soit capable ?
    Je ne crois pas (?).
    Alors, est-ce que le plastique flottant dans l’eau prend des reflets qui donnent l’illusion d’un poisson ?
    Mais d’abord, de quoi se nourrit cet oiseau ? De poissons ?
    Ouh là ! Que de questions !
    Mes amis férus d’ornithologie de ce blog vont se faire un plaisir d’y répondre … :whistle:
    Bernard dit que le fulgar boréal a de grandes capacités pour le vol. Cela n’est pas trop étonnant. La longueur de ses ailes parait bien importante !

  5. Quand on lit ce genre d’articles, on se dit que si l’Homme venait à disparaître, ce serait sans doute la meilleure chose qui puisse arriver à la planète Terre. On a honte d’être un humain et on a juste envie de se cacher sous terre. :face:

  6. Quand on lit ce genre d’articles, on se dit que si l’Homme venait à disparaître, ce serait sans doute la meilleure chose qui puisse arriver à la planète Terre.
    Je crois que c’est bien parti malgré les apparences… :wassat:

  7. L’objet de votre article est bien ecrit et je pensais que je devrais laisser un petit compliment ici. Bravo et continuez! J’ai pense a creer un blog WordPress trop. Connaissez-vous des sites ou ils vous enseignent comment?

  8. Oui , c’est impressionnant et bien triste !!
    J’avais mis sur cet article le 21 février 2011 , le lien vers la galerie photos de chris jordan qui montrait ce genres d’images .

  9. Vu ce Week End des couples de Fulmar le long des falaises du Treport. Curieux, ils semblent s’arrêter à la limite de la Seine Maritime et ne pas aller sur les falaises de Mers les bains toutes proches en Picardie.

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