34 réflexions au sujet de “Requiem pour un monde malade”

  1. Il fut un moment, au début du Net, où les commentaires des uns et des autres faisaient avancer le débat, et il arrivait souvent que les lecteurs fassent plus d’esprit d’analyse que les journalistes eux-mêmes. Hélas, tout est irrémédiablement tiré vers le bas actuellement et je ne lis plus rien de tout ça. Comme tu le dis : haine, connerie … deux choses contre laquelle personne ne peut rien. :angry:

  2. Ah bon ? A quelques exceptions près, je n’ai jamais lu que d’énormes balourdises empreinte d’une profonde « beaufitude » … beurk… :sick:
    Je te concède que c’est loin de s’arranger… :cwy:

  3. Effroyable oui.

    Mas je crois qu’il ne faut pas analyser, si tant est qu’on soit en mesure de le faire, des commentaires sur des médias de grande ampleur.
    Avons-nous une simple possibilité de connaître qui, comment et pourquoi laisse un commentaire ?
    Ne voyons-nous pas la lutte de pouvoir qui s’opère sur une toile qui paraît libre, avec toutes les malignités possibles ? Les barbares savent écrire aussi.
    Connaissez-vous ces cellules obscures de désinformation, du légal et rigolo au mensonger ou pervers, avec nos impôts ou sans ?
    Y a t-il une frontière lisible entre le darknet et le net acceptable, et où se placerait CE blog dans une telle dimension ? Le travail des journalistes dignes de ce nom est notamment de certifier les infos, et certains sites font un travail de pédagogie en retraçant les gros bidouillages pourtant largement relayés : images truquées, intox, etc.
    L’enjeu de communication est tel qu’il faut absolument prendre toute information avec des pincettes.

    Ça, c’est pour une petite claque salvatrice : vous savez déjà tout ça, mais on banalise vite le mensonge d’une société de l’image.
    Maintenant que voyez-vous autour de vous, que percevez-vous du monde réel, des personnes que vous côtoyez ?
    N’y a t-il pas un écart considérable ?

    Ben… il y a de quoi se poser des questions, et à quelques encablures d’un scrutin qui interrogeait déjà avant — et même si on ne votait pas bientôt — il y a lieu de se demander ce que le monde politique, médiatique ou soi-disant « libre » est en mesure de proposer quant on vend des armes et qu’on s’apprête à donner encore plus de pouvoir aux puissants au travers d’accords anti-démocratiques…
    Les puissants n’étant surtout pas ceux qui voudraient, devraient nous protéger.
    Qu’on nous fiche la PAIX !

    ET je ne suis pas d’accord avec ce sentiment de connerie généralisée voire individualisée, parce qu’il repose sur du vent médiatique : une des limites de l’internet événementiel quand même si l’on n’y prend pas garde.
    Au fait… Vous cherchez toujours vos infos avec Google ? :smile:

    En ce qui me concerne, je m’interroge sur ma propre responsabilité, et celle que notre pays porte : après le feu que nous, citoyens français, avons aussi porté, l’instabilité engendrée, l’obscurantisme qui s’en suit n’est-il le fait que des terroristes ?

    Un requiem n’est pas de trop pour faire un deuil aussi terrible, celui aussi de notre impuissance.
    Avons-nous déploré aussi fort cette situation lorsqu’elle était vécue par nos congénères, depuis des décennies, en Irak, en Afghanistan, en Syrie par exemple ?

    Bof.
    Une tragédie de plus, un peu plus près que d’habitude pour les Français.
    Mes condoléances à ceux qui souffrent.
    Mes respects à ceux qui bâtissent plutôt que de démolir.

  4. Trop de choses à retenir de l’actualité qui plombe.

    Beaucoup d’entre-vous ont sans doute lu ça, mais vraiment, je trouve ce petit texte admirable, de quoi nous rendre d’exercer une liberté devenue luxueuse et dont nous n’avons même pas souvent conscience.
    Il a été publié dans le New York Times par un nommé « BLACKPOODLES », en commentaire d’un article consacré à cette nuit terrible.

    « La France représente tout ce que les fanatiques religieux du monde détestent : profiter de la vie sur Terre de plein de petites manières différentes : une tasse de café parfumé avec un croissant au beurre, de belles femmes en robes courtes qui sourient librement, l’odeur du pain chaud, une bouteille de vin partagée avec des amis, un peu de parfum, des enfants qui jouent au jardin du Luxembourg, le droit de ne pas croire en Dieu, ne pas s’inquiéter des calories, flirter et fumer et profiter du sexe hors mariage, prendre des vacances, lire n’importe quel livre, aller à l’école gratuitement, jouer, rire, se disputer, se moquer des religieux comme des hommes politiques, laisser l’inquiétude sur ce qu’il y a après la vie aux morts. Aucun pays sur Terre ne profite mieux de la vie que les Français. Paris, nous t’aimons, nous pleurons pour toi. Tu est en deuil ce soir, et nous sommes avec toi. Nous savons que tu riras encore, chanteras encore, feras l’amour et guériras, car aimer la vie est ta nature. Les forces des ténèbres reflueront. Elles perdront. Elles perdent toujours. »

    Ce soir, je vais boire un peu de vin à votre santé et à celle de ceux qui célèbrent le vivant.
    Les autres trinquent plus que nous. :wink:

  5. Ce texte du New York Times est superbe, je pense qu’il correspond bien à la réalité et que, au travers des attentats, c’est tout un art de vivre (très occidental et encore plus français), qui est visé.

  6. A réécouter sur France Inter le très beau billet de François Morel vendredi matin: »Ne
    Renoncer à rien! »

  7. Heureusement que nous avons la musique ! Malheureusement elle ne réconforte pas toujours des paroles que l’on peut entendre. Manuel Valls au journal de 20h jeudi soir ou comment entretenir la peur à des fins bassement électoralistes. Je suis en colère, très en colère ! :devil: :devil: :devil:

  8. « Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement
    et les mots pour le dire arrivent aisément »
    En quatre phrases bien senties, Bernard tu sais nous présenter un des essentiels de la vie, qu’il est bon d’entendre et surtout de garder à l’esprit, tant il
    est facile de se perdre de vue et de se disperser. On apprécie.

  9. Je ne sais pas où mettre ce texte lu à l’instant sur Libé :
    «la crise consiste justement dans le fait que le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître, et dans ce clair-obscur surgissent les monstres» . Aujourd’hui, à gauche, la vieille politique qui se meurt doit accepter de faire place à la nouvelle, qui s’invente notamment dans les mouvements alternatifs et autonomes pour pouvoir vaincre les monstres que nous avons laissés prospérer. Faire place, en notre sein, à l’égalité réelle, incarner l’idéal républicain à travers notamment une meilleure représentativité. Faire «place au peuple», à tout le peuple. Le temps nous est compté. » (Antonio Gramsci)

  10. Je ne reviens que ce soir après trois jours d’absence (j’étais en Belgique) et j’aurais pu passer à côté de cette vidéo que tu as mises, Christophe. Je n’en ai regardé qu’une demie-heure (je regarderai le reste demain) et je salue les propos d’Alain Badiou qui nous permet de réfléchir en prenant de la distance vis à vis de l’émotion immédiate.

  11. En fait, je viens de regarder l’ensemble de la conférence ce soir. Lumineux par la clarté de l’argumentation. :wub:
    Alors, si vous avez du temps (1H45′ quand même), mettez vous devant votre écran.

  12. C’est un éclairage très convaincant… Je suis content que tu aies regardé ça.
    Ce mec a défendu par le passé des causes bien peu recommandables, il l’a regretté ensuite : cela a trait à la tragédie des dérives totalitaires du communisme, trop tardivement reconnues, et qui rendent encore aujourd’hui la pensée marxiste suspecte.
    La pensée (!!!) de l’autre extrême, malgré d’autres épisodes historiques honteux, voire même un triste record, reste donc la plus crédible dans notre état en déconfiture.
    Gasp.

    C’est pourtant bien au programme du conseil national de la résistance (CNR), fortement mâtiné de communisme, que nous devons notre ancien (de profundis) système de protection sociale : il n’aurait jamais vu le jour avec des capitalistes (on dit néo-libéraux maintenant). Ils ont un estomac sans fond car c’est là que se trouve leur cœur.
    Cet estomac se retrouve vite fait dans leurs talons, le strict nécessaire pour faire claquer des bottes avec fracas : triste moment que celui auquel nous assistons, celui où il faudrait fourbir « nos » armes… françaises ?

  13. Badiou insiste sur la nécessaire pensée et c’est salvateur de sa part car c’est difficile; l’horreur provoquée nous l’annihile….
    Justement, je crois,une grande différence entre communisme et capitalisme (même s’ils ont eu tous deux des dérives catastrophiques et des despotes) c’est que le
    communisme et même le bolchevisme sont nés d’abord d’une pensée. Celle de Marx reste encore en grande partie pertinente.
    Le capitalisme n’est pas né d’une pensée. On dit système capitaliste et système communiste , mais c’est une opposition fausse. Le capitalisme est plutôt un phénomène
    que personne n’a jamais décidé et dont l’origine se perd dans la nuit des temps(caravanes de marchands, prospérité à Venise etc…). Des penseurs sont venus le justifier ou l’encenser, d’autres le peaufiner (comme Taylor) mais il n’est pas né de l’intelligence consciente, il est, c’est tout, et se perpétue se nourrissant de lui même.
    C’est pourquoi il est si difficile endiguer (comme un fleuve) et a des racines si profondes, comme les ronces , qu’il repousse spontanément même dans le communisme. Il n’y a pas de pensée derrière, même si ceux qui en profitent pensent,
    un peu ce qu’il veulent d’ailleurs, ils ne changent finalement pas grand chose…..

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