Des oiseaux, en veux-tu, en voilà ! (1)

Comme certains de mes amis le savent, il m’arrive un drôle de truc depuis cet automne. Il m’arrive d’ailleurs souvent des drôles de trucs, mais je crois … que je les cherche un peu.

Depuis plus de vingt cinq ans je nourris des oiseaux chaque hiver et prends beaucoup de plaisir à cette activité. J’attends d’ailleurs toujours l’hiver avec impatience car je sais que pendant quatre mois les abords de la maison seront animés en permanence grâce au va-et-vient incessant de centaines d’oiseaux. Cette année, pour la première fois, j’ai commencé le nourrissage sur le rebord de ma fenêtre, beaucoup plus tôt que d’habitude, dès le mois d’octobre, en raison du manque de nourriture dans la nature (pas de baies, pas de fruits et très peu de graines à l’automne).

Le 5 novembre au petit matin, j’ai mis quelques graines de tournesol dans ma main, ouvert la fenêtre et attendu, le visage presque collé à la vitre, en espérant voir un oiseau se percher sur la main. Mésanges et sittelles n’ont pas tardé à voleter autour de la main, très hésitantes mais se rapprochant de plus en plus. Finalement, c’est la sittelle qui a osé la première, au bout d’un quart d’heure seulement. Plus tard dans la matinée, tout est allé assez vite. Si je me souviens bien, c’est la mésange nonnette, puis la mésange bleue et enfin la mésange charbonnière qui sont venues prendre, chacune à leur tour, quelques graines dans la paume de la main. Je me suis dit que c’était peut-être le début d’une aventure et que l’hiver allait peut-être me réserver d’autres surprises.

Pour cette raison, j’ai commencé de noter au fur et à mesure mes différentes observations et notamment le nombre d’oiseaux qui venaient se poser. Cette première expérience se passait un samedi. Le lendemain, à la fin du week-end, ils étaient déjà venus 236 fois. Comme j’aime assez les chiffres et que j’ai du mal à me défaire d’une certaine rigueur scientifique, j’ai pris l’habitude de noter tout ça. Depuis cette date, ce petit monde ailé est venu se poser sur ma main des milliers de fois et j’ai eu des tas de surprises. Mais ça, je le raconterai plus tard, dans les jours ou les semaines qui viennent.

C’est un peu gênant de raconter tout ça à posteriori, mais à cette époque, mon blog n’existait pas encore.

sittelle torchepot

13 réflexions au sujet de “Des oiseaux, en veux-tu, en voilà ! (1)”

  1. salut mon cher bernard

    incroyable toutes tes histoires
    c’est vrai que tu dois vraiment les attirer, y être disposé
    d’imaginer c’est déjà fabuleux
    génial aussi cette nouvelle idée de blog

  2. Te connaissant, on va tous finir par croire que tu as un je-ne-sais-quoi qui fait que les animaux en général, et les oiseaux en particulier, devinent que tu es des leurs !!! Depuis que je te connais je sais que lorsqu’on fait une sortie naturaliste la seule personne qui repère un oiseau, une situation, une présence insolites…. c’est toi ! On pourrait t’appeler Bernardus aviraptor … ça t’irait très bien !

  3. Mag, la réponse à ta question est dans le commentaire ci-dessus de mon ami Roland : peut-être parce que je suis un des leurs ! Ou alors, c’est uniquement une question de graines, les oiseaux c’est comme les gens, on les tient avec la bouffe ! Ou alors avec une bonne bière ! Mais là, tu en sais kèkchose ! Au plaisir d’en reboire une (belge de préférence, évidemment) avec toi !

  4. Alors comme ça, le « serial voyeur » devient non seulement « serial tripoteur »… mais aussi « serial (blog)exhibitionniste » ! Dis donc Bernard, heureusement que tes inclinaisons portent ta passion vers les oiseaux. Tu peux encore t’y adonner en toute impunité !

    Plus sérieusement, comment expliques-tu cet événement ? Comment l’interprètes-tu, je veux dire ? Correspond-il à un « but » que tu avais sourdement auparavant sans oser te l’avouer, ou l’imaginer ? Un simple « hasard » ? Prends-tu davantage de plaisir (si c’est de « plaisir » qu’il s’agit) à toucher qu’à simplement voir ? Ressens-tu un sentiment plus vif de « réalité », de « complicité » ? Et surtout quelle pourrait bien être l’étape suivante ? Qu’ils viennent manger dans ta bouche ? Qu’ils acceptent d’entrer dans ta poche, ta maison ? Qu’ils restent près (ou sur) toi même après avoir mangé (donc par pure « amitié ») ? Autre chose ?

    Ne te sens pas obligé de répondre car tout cela n’a peut-être pas grand intérêt à être mis en conscience (en dehors de mon esprit tordu). Continue cependant à nous tenir informés de la suite des événements ! J’ai en tout cas hâte de voir où tu en seras dans 25 ans !!!!

  5. Vincent, trop dur et trop long de répondre à tout ça. Il y faudrait des pages et des pages. Il faudrait déjà et surtout que je remette un peu d’ordre dans mon argumentation car il y a des raisons très multiples pour expliquer cette inclinaison dont tu parles. En tous les cas, c’est beaucoup plus simple que tu ne pense. Mais pour comprendre, il faudrait aussi que tu aies vécu l’expérience. On en discutera autour d’une bonne bière, non ?

  6. Bernard, méfie-toi ! Certains esprits chagrins ont peur pour ta santé : car tu risques de servir de terrain à la mutation du virus H5N1… et de nous refiler ensuite une version pathogène et contagieuse pour l’homme de la grippe aviaire !!!
    As-tu l’âme d’un cobaye ?
    Veux-tu te mettre au service de la science ?
    Joëlle commence à mettre un masque pour bisouter le Bernard et à le faire manger à part car cet homme est potentiellement dangereux. Il fréquente trop les oiseaux et ce penchant a quelque chose d’inquiétant…(je dis cela un peu par jalousie car les oiseaux fuient quand je leur propose des graines dans ma papatte)…

  7. Non non Roland, mes amis savent que j’aurais plutôt tendance à être atteint par la grippe à bière ! Trêve de plaisanterie, en parlant de virus, il se peut que les expériences que je mène depuis le mois de novembre tentent aussi d’autres personnes et ç’est ma manière, en quelque sorte, de leur transmettre le virus de l’observation à très courte distance. Toi d’abord qui a essayé l’expérience (sois patient, ça va finir par marcher !), mais aussi Régis qui s’est couvert d’un filet de camouflage dans son jardin, qui a ensuite attendu, une mangeoire entre les deux mains, et qui a eu la surprise de voir … un pic épeiche se plaquer contre son bras (il a pu ainsi l’observer devant ses yeux à travers les mailles du filet). Il faut donc juste un peu de patience, je ne crois pas au fluide que certains me supposent posséder.

  8. Ah Ah Ah ! Très bien vu, Roland, le coup de la « grippe aviaire »… J’aime beaucoup aussi la « grippe à bière ». Mais au-delà de la boutade, Bernard, ça t’inquiète pas un peu cette menace (surtout en pratiquant l’observation à courte distance) ? Ou alors ça rajoute du piment donc du plaisir (comme de manger une fraise des bois dans une zone à renards sans la faire cuire) ?
    Et puis qu’est-ce que ça t’inspire, ça, que la mort puisse nous venir du ciel, des oiseaux ? T’y crois toi ? Encore un peu, tu vas voir, et ils vont essayer de nous faire gober qu’elle peut venir… en faisant l’amour, ou que le rhume peut venir du foin, des fleurs !!!!!

    PS : moi je cherche des gens qui pratiquent la découverte des oiseaux en abolissant les distances, en fusionnant, bref… en les mangeant (il paraît qu’ils ont tous un goût bien différent, qu’il y a aussi des terroirs, des plus ou moins bonnes années)… je ne suis pas sur le bon site, c’est ça ?

  9. J’ai bien regardé les superbes photos de Bernard et en admirant celles de écureuils, dont je ne partage pas la tendresse que tu leur portes, j’ai repensé à une remarque de Robert Hainard : « l’écureuil mange des champignons vénéneux pour l’homme tandis que l’amande de la pêche le tue ».
    Je m’interroge : 1 – pourquoi cette différence de sensibilité entre lui et nous ?
    2 – comment se fait-il qu’il ne se méfie pas des amandes ?

  10. (suite de ma remarque sur l’écureuil)
    Parce que moi je ramasse souvent des amendes sur mon pare-brise ; ça empoisonne ma vie, mais je n’en meurs pas pour autant …. et au fil des jours je m’en méfie bougrement…
    Ouaf ! Ouaf !!!

  11. Roland, je n’ai rien trouvé ni dans mes bouquins ni sur internet sur le fait que l’écureuil soit insensible aux champignons vénéneux (y compris l’amanite phalloïde) et puisse être tué par l’amande et la pêche (probablement est-ce en raison de l’acide prussique contenu dans le noyau, le même acide prussique que l’on trouve dans les alcools forts comme la prune, mais nous, ça nous tue plus lentement).
    En faisant des recherches sur internet, j’ai trouvé des articles un peu inquiétants sur la disparition de l’écureuil roux suite à l’introduction de l’écureuil gris américain. Il paraît que l’écureuil roux a déjà pratiquement disparu d’Angleterre. Il y a un bon article sur ce sujet dans le journal la salamandre, page 40 : http://www.salamandre.ch/pdf2003/164CH.pdf

  12. Tu es un surhomme pour ne pas prendre de crampes au bras au bout d’un week-end à tendre des graines de tournesol aux oiseaux !

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