Faut-il des riches, faut-il des pauvres ? (1)

Si l’on se fie aux vieux adages, « il faut de tout pour faire un monde », on peut alors admettre que nos sociétés vivent avec des gros et des maigres, des beaux et des laids, des gens cons et des gens qui le sont un peu moins (par exemple des gens qui regardent TF1 et les autres), des écolos et des chasseurs, des gens de gauche et des gens de droite, des hétérosexuels et des homosexuels, etc …Jusque là je suis évidemment d’accord. Mais des riches et des pauvres ? Oui, mais jusqu’à quel point ? Par exemple, gagner dix fois plus ? Comme je suis intimement persuadé que les choses les plus importantes de la vie ne peuvent pas s’acquérir avec de l’argent (l’amour, les amis, la santé, la culture…) ça ne me gêne pas plus que ça si certaines personnes gagnent dix fois plus que d’autres et, si ces personnes ont axé l’essentiel de leur vie sur l’acquisition de biens matériels, pourquoi pas, c’est avant tout leur problème ! Mais gagner cent fois plus ? Là, ça commence à poser question. Et mille fois plus ? J’entends déjà les lecteurs de mon blog qui sont persuadés que je vais parler des grands dirigeants d’entreprises dont les salaires et les stocks-options ont fait la Une des journaux au cours des dernières années et qui gagnent infiniment plus que nous, pauvres miséreux que nous sommes. Et bien même pas ! Je veux parler de ceux qui gagnent, non pas mille fois plus que d’autres, ni dix mille, ni cent mille, ni même un million mais DIX MILLIONS DE FOIS PLUS.

Vous allez me dire : « ce que tu nous dis là, Dupdup, c’est pas possible ! » Et bien « Si » : si les pouvoirs publics et les journalistes nous bassinent à longueur de journée avec le problème de la grippe aviaire, c’est peut-être pour qu’on ferme les yeux sur la triste réalité de ce monde, sur des problèmes infiniment plus importants et dont on ne veut surtout pas nous parler, à savoir que les écarts entre riches et pauvres n’ont jamais été aussi importants. Je vous donne l’information parue dans Télérama (n° 2923 de janvier dernier) : « la fortune des 225 personnes les plus riches est égale au revenu des 2,3 milliards les plus pauvres ». Oui, vous avez bien lu, mettez une deuxième paire de lunettes (si vous faites évidemment partie des riches de la planète qui ont les moyens d’avoir des lunettes), c’est bien un rapport de 1 à 10 millions qui existe entre les gens. Un chiffre à faire vomir.

Que vous inspire ce chiffre ? Les riches deviennent de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres (y compris dans nos sociétés occidentales) mais n’a-t-on pas dépassé depuis longtemps le seuil de l’insupportable ? Vous et moi ne faisons pas partie des très riches de la planète mais encore moins des plus pauvres. Il faut bien l’admettre, nous dénonçons cet écart qui s’agrandit entre riches et pauvres, mais comme nous faisons partie, d’une certaine manière, des nantis de la planète, nous ne le disons pas trop fort … ! Jusqu’à quand celà peut-il durer ?

8 réflexions au sujet de “Faut-il des riches, faut-il des pauvres ? (1)”

  1. Ce rapport de 1 à 10 millions est un scandale. Oui, Bernard, c’est un chiffre « à faire vomir ».
    Qui est responsable ?
    Difficile à dire !
    Soyons logiques : 1 – si l’argent est amassé par certains c’est qu’il y en a à prendre ; non ?
    2 – s’ils ne l’ont pas « officiellement » volé, c’est qu’ils ont utilisé le système (libéral ou capitaliste) ;
    3 – si on ne les poursuit pas c’est qu’ils sont en règle avec la loi, ou qu’ils l’ont habilement transgressée ou que la compromission a supplanté la justice !
    4 – si les contre-pouvoirs avaient été crédibles, en leur temps, peut-être que certaines failles du système ne seraient pas apparues ; je m’explique : tous les essais de régimes socialistes ou communistes ont failli ; aucun n’a su se montrer efficace sur le long terme. Tous ont été contraignants, liberticides et criminels. Ce qui a donné de bons arguments aux systèmes « libéraux » qui avaient le champ libre et qui en ont profité. Et maintenant la planète est sous la coupe réglée des banquiers et des fonds de pension !!!
    5 – si la transparence des mouvements de capitaux était exigée partout, si les impôts sur la fortune étaient effectivement perçus, si des comptes étaient exigés de la part de ceux qui reçoivent des subventions (et qui délocalisent…) etc… etc… on pourrait sans doute réduire cette cohorte de « délinquants en cols blancs »…
    ULTIME QUESTION : ILS EN FONT QUOI DE LEUR FRIC ? ET SONT-ILS HEUREUX POUR AUTANT ?
    PS : Chabrol nous présente son dernier film « L’ivresse du pouvoir », qui s’inspire de l’affaire Elf. Ce milieu mafieux est pitoyable ; tout le monde (de gauche ou de droite) se méfie de tout le monde ; toutes les relations sont artificielles ; et les réceptions avec grosses bagnoles, récits de long voyages, de maîtresses embijoutées, avec champagne à flots… sont d’une tristesse à pleurer. Chabrol s’amuse à les regarder s’agiter comme des pantins fragiles et dérisoires… Mais en attendant le fossé continue de se creuser entre les riches et les pauvres !

  2. Je ne sais plus si c’est Jules Renard ou Alphonse Allais qui disait : « Si l’argent ne fait pas le bonheur, rendez-le !!!! »

  3. Effectivement Bernard, le chiffre est à vomir. Mais comme le dit Roland ce pognon est à prendre et surtout l’argent devient l’unique attente des personnes, que l’on regarde TF1 ou aileurs, mais particulièrement TF1.
    On nous fait miroiter des mirages dans tous les médias les plus accessibles. L’argent sous toutes ses formes devient la « référence » si tu n’en as pas on te relègue aux oubliettes.
    Derrière l’argent s’efface un grand nombre de plaisirs de la vie (je n’ai pas dit valeurs) parce qu’on fonctionne autour de cette notion.
    Bien des expériences tentent de remplacer ces dispostions (cas des C.E.L.) mais on en revient toujours par s’étalonner sur la monnaie sonnante et trébûchante.
    Ce qui me paraît grave, c’est que les plus nantis amassent leurs fortunes en plongeant les autres dans une misère toujours plus noire.
    Tu l’as dit Bernard : « il faut de tout pour faire un monde », et le rapport dominant/dominé doit-il plonger 10 millions de personnes dans le marasme et la détresse ?
    Je ne sais pas si nous pouvons prendre la dimension de la misère qui s’installe dans notre monde, car après tout nous avons encore quelques euros pour nous payer une bonne bière, à propos connais-tu la Bourgogne des Flandres, Bernard ? Une véritable merveille !!! Je ne sais pas si la chute de mon commentaire est très correcte, parler de bières est tellement futile !!

  4. Je suppose que si cette inégalité (du fric) est possible en toute légalité (juridique) c’est que justement, ce sont ceux qui sont plein aux as qui font les lois qui leur permettent encore pour s’en mettre dans les fouilles.

  5. Info parue hier : l’année 2005 a été une année exceptionnelle pour les milliardaires et vous serez probablement très contents d’apprendre que leur nombre vient de passer à 793 (soit 102 de plus qu’en 2004) et que leurs revenus cumulés sont supérieurs à celui du PIB de l’Allemagne (qui est quand même la 7ème puissance économique mondiale).
    Sur un continent pauvre comme l’Amérique du Sud, le nombre de milliardaires augmente très rapidement. Qu’ont-ils donc à toujours se plaindre, ces salauds de pauvres, voilà qu’ils commencent eux-aussi à avoir leur propres milliardaires ?

  6. Comme tu le dis, la grippe aviaire détourne les esprits de l’essentiel. « Donnez leur du pain et des JEUX ».
    Certains n’ont même pas le pain…..
    Et les jeux sont prétextes au racisme, à la violence, à la prostitution… tout cela pour le fric

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