Croissance et excroissance

Pour un point de croissance en plus, “tous les moyens sont bons” a déclaré Christine Lagarde, ministre de l’économie.
Ben dis donc, ça promet !
Encore une qui me gonfle les excroissances !

20 réflexions au sujet de “Croissance et excroissance”

  1. En même temps, je serai curieux de savoir quelle solution tu proposes au lancinant et préoccupant problème de la dette publique (plus de 2000 milliards d’euros, je crois, si l’on tient compte des pensions).

    Car si on refuse l’option de l’augmentation « douce » – et quelque peu « magique » – des recettes de par la croissance (en raison des réels effets pervers que cela implique forcément), reste quoi pour équilibrer les comptes (et ne pas laisser une « ardoise » aux générations futures) ?

    Pas grand chose, il me semble :
    – Soit l’augmentation des recettes par accroissement de l’imposition (avec les conséquences que l’on connaît que ce soit sur les ménages, les bénéfices ou les capitaux)
    – Soit la réduction des dépenses publiques (mais lesquelles ?)

    Tu choisis quoi ?
    Ou tu as quelle autre suggestion ?

  2. La lecture de l’équation du nénuphar (Albert Jacquard), bien des expériences passées et des lectures pas toujours saines m’ont éloigné de toute forme de pensée obsessionnelle… sauf les miennes bien sûr !

    Comme il est plus aisé de constater la faiblesse des ses semblables que la sienne propre, je puis affirmer que le besoin de croissance est une obsession aussi maladive que les autres.
    La croissance n’est pas ce que nous recherchons le plus spontanément non ?
    Rien au détail chez mon épicier en tout cas.
    Voilà un dogme, une obsession fabriquée à grands coups de médias et d’esprits bien pensant, mais qui bêlent avec le troupeau.

    Nous voilà au cœur de la pensée néo-libérale : inculquer aux gens les besoins de leur société, sans inculquer à cette société les besoins des gens.

    Christine Lagarde marche sur la tête, vous la suivrez facilement debout !

  3. Deux exemples de croissance (parmi d’autres) :
    – péparez-vous à travailler pour eux : pour chaque député non réélu les Français devront payer 417 120 Euros = 60 mois x 6952 euros d’indemnités ….. Les élus de la gauche à la droite sont tous d’accord !
    Et à l’issue des 5 ans , ils percevront « à vie » 20 % de ce traitement !!!
    Alors , faîtes des efforts , travaillez pour payer des impots qui serviront à payer les « golden parachutes » de nos députés .
    L’information sur la nouvelle indemnité « chômage » des députés a d’abord
    été révélée par « Le Canard Enchaîné » du 7 février 2007. Puis reprise et
    précisée par le Midi Libre le 1er Mars 2007.

    – le 1er juillet, la France achèvera le processus de libéralisation de l’électricité. Après les entreprises et les professionnels, ce sera au tour des particuliers de goûter aux délices de l’ouverture à la concurrence. Mais le plat risque de ressembler plus à de la/ junk food/qu’à une création gastronomique.
    Le bilan de l’ouverture à la concurrence s’avère en effet catastrophique et ce, quel que soit le pays. Entre 2001 et 2006, les prix du marché ont connu une envolée spectaculaire : 39 % en Espagne, 49 % en Allemagne, 67 % en Finlande, 77 % en Suède, 81 % au Royaume-Uni et 92 % au Danemark !
    En France, les entreprises qui ont choisi de quitter les tarifs réglementés de service public ont vu leur facture d’électricité augmenter en moyenne de 76 % sur la même période, quand les tarifs d’EDF restaient à peu près stables.
    (pour une info complète : LE MONDE | 29.06.07)

    Allons, enfants de la patrie …

  4. Autres économies que nous pourrions faire : celles que la commission européenne inflige à la France pour non conformité de sa politique vis à vis de l’environnement.
    Exemple : la commission remarque que seul un nombre très faible d’exploitants (agricoles bretons) a souscrit les mesures agro-environnementales volontaires essentielles à la mise en œuvre en 2007 du plan alors que la mise en place effective des mesures obligatoires doit être impérativement concrétisée avant le 1er janvier 2008. Dès lors, la Commission estime que la France n’a pas pleinement mis en œuvre un arrêt de la Cour de justice de 2001 la condamnant pour infraction à la réglementation communautaire sur la qualité des eaux destinées à la production de l’eau potable. La Commission va donc demander à la Cour d’imposer à la France une somme forfaitaire supérieure à 28 millions d’euros et une astreinte journalière de 117.882 euros !
    Moralité : La croissance ne produirait-elle pas des coûts, par hasard? (en tout cas, un certain type de croissance …

  5. Excusez-moi d’insister, mais je repose ma question (pas qu’à Bernard, à tout le monde) :

    Pour réduire la dette, jusqu’à preuve du contraire, on n’a pas 36 solutions :
    – soit on réduit les dépenses publiques
    – soit on augmente les recettes (par l’imposition ou la croissance)

    Je veux bien que certains refusent de continuer le jeu pervers de la croissance, mais alors ils optent pour quelle autre option ? L’augmentation des impôts (mais lesquels ?) ou la réduction des dépenses (mais lesquelles ?).

    Je me demande ce qui est le plus « idéologique » : poser la question en ces termes simples… ou refuser d’y répondre sous prétexte que ce serait « un dogme, une obsession fabriquée à grands coups de médias et d’esprits bien pensant, mais qui bêlent avec le troupeau. »

  6. (suite)

    A ne pas vouloir regarder le problème en face, n’est-on pas complice de son accroissement ?

    Or le problème de la dette n’est pas seulement économique (la quasi-totalité des recettes de l’impôt sur les revenus absorbé par le simple remboursement des intérêts… glurps !) mais aussi politique : quand les caisses de l’Etat sont vides (voire pire) il n’existe plus aucune marge de manoeuvre pour tenter quoi que ce soit.

    On laisse quoi alors aux générations futures ?

    Pas seulement un monde écologiquement préoccupant.
    De façon, je pense, tout aussi concrète, une société endettée, c’est une société d’impuissance publique (le politique contraint de se soumettre au budgétaire) et de conflits sociaux corporatistes (chacun essayant de tirer à soi les quelques subsides encore disponibles)… ce qui n’est pas moins préoccupant !

  7. Tout ça n’est peut-être qu’un avatar de plus de la fameuse ironie de l’histoire qui n’est qu’une forme collective de « retour du refoulé » :

    Les Français sont en quelque sorte devenus à l’échelle du monde ce qu’ils ont voulu éliminer chez eux : des sortes d’aristocrates fin de siècle, plutôt déconnectés du réel, arc-boutés sur leurs privilèges, leur gloire passée (du temps où leurs aïeux dominaient et exploitaient sans scrupule les colonies) continuant de mener grand train de vie même quand leurs caisses sont vides, et surtout fiers de leur noblesse, sûrs d’avoir raison, dans un monde où la petitesse, la courte-vue et la bassesse des manants à pris le pouvoir.

  8. Quelle dette ? S’il s’agit de celle que nous avons contracté vis-à-vis de la planète, celle qui nous sépare des pays en voie de développement, nous devons la considérer. Je rappelle que nous continuons d’ailleurs à endetter ces pays, cela les place à notre botte.
    De la même façon, tant que nous admettrons que la dette publique est notre dette, nous serons à la botte du pouvoir, et surtout plus que jamais des puissances financières qui n’ont qu’un intérêt : savoir combien on leur doit, eux qui nous doivent tout !
    Les flux d’argent sont essentiellement constitués de monnaie scripturale, de simples jeux d’écriture qui dcident de cette dette. Petit éclaicissement : lorsque vous empruntez une somme d’argent auprès de votre banque, l’argent mis à votre disposition est fictif car il ne vous est attribué que par une ligne d’écriture. Cette ligne sera effacée lors du remboursement de la dernière échéance. Cet argent ne vient des poches de personne, il a été créé de façon toyalement artificielle. C’est bien cette découverte qui place certain pays dans une situation soi-disant hégémonique face à l’oncle Sam ou au FMI, l’OMC. Certains proposent de faire marcher la planche à billet, cela fait évidemment peur aux riches ! Dans les faits, aucune banque, aucun actionnaire ne dispose des richesses qui correspondent aux écritures équivalentes : or, monnaie, etc.
    Si tout le monde réclame sa mise, aucune banque ne peut suivre, personne… c’est le krach.
    Tout ce petit monde s’évertue à préserver un équilibre (dette énorme contre consommation éffrénée, ça s’emballe mais c’est pas grave, c’est le dogme), en craignant une crise majeure.
    C’est oublier que la crise majeure est déjà là, que notre dette est égale à la fortune de ceux qui dominent la terre. Il y a ceux qui veulent payer car ils sont honnêtes (les pauvres !), il y a ceux qui ne peuvent pas casquer (les pays en voie de développement qui voient les intérêts s’empiler) et ceux qui peuvent : nous !
    Et ce n’est qu’au paroxysme de notre angoisse que nous sommes les gentils éxécutants de cette belle machine à profit : car c’est à ce moment que nous consommons le plus, médicaments, bouffe, etc.
    Allez-y ! Payez la croissance, faites marcher le tiroir caisse. L’économie du monde n’a rien à voir avec le porte-monnaie d’une ménagère. Et notre planète est pourtant bien plus riche qu’elle ne le croit… encore, mais pour combien de temps ?
    Je conchie tout système qui met à la place de la locomotive un critère tel que la croissance : c’est un leurre. Un beau leurre pas fait pour les truites par un pêcheur à la mouche, non, un beau leurre soigneusement fabriqué à l’ancienne par un de nos chers banquiers : un de ceux dont je vous ai dit qu’il était extrêmement endetté… et affamé !
    PS : j’aime bien le verbe conchier. A chaque fois que je le conjugue, ça me fait un bien fou.
    PS2 : dans les cas les plus critiques, ceux qui mettent les puissants en réelle difficulté, la dette est annulée… mais personne parmi eux n’y a intérêt.

  9. Je ne crois pas qu’il y ait un rapport direct entre croissance et diminution de la dette. La dette n’a-t-elle pas continué à augmenter au plus fort de la croissance ?

    C’est peut-être même l’inverse d’ailleurs. Une entreprise, pour être en phase de croissance, doit investir et s’endetter. Dans ce cas, augmentation de croissance = augmentation de la dette et non diminution. C’est peut-être un peu pareil au niveau des états.

    J’ai tardé à répondre car je dois dire que je n’ai absolument pas compris ta question, Vincent. En gros, tu me demandais quelle solution j’avais pour diminuer la dette en prônant la décroissance. Je me rappelle que tu avais écrit sur ce blog que notre société avait plus besoin de lenteur que de décroissance (ce, en quoi je suis en grande partie d’accord d’ailleurs). Mais tu trouverais ma question saugrenue si je te demandais comment tu fais pour régler le problème de la dette publique dans le monde de lenteur que tu prônes.

    Cela dit, pour revenir au problème de la décroissance, la décroissance est un concept émergent qui a déjà ses propres théoriciens mais dont la mise en oeuvre est compliquée car elle devra passer par de nombreuses expérimentations à tous les niveaux de la société. Il n’y a que des tentatives de réponses et pas encore de réponse globale. Les théoriciens en sont encore aux balbutiements de leur réflexion, ils cherchent et il est donc facile, trop facile, de les tourner en dérision. Laissons les chercher et imaginer des modes de vie nouveaux, alimentons-les par nos propres petites expériences, mais surtout foutons leur la paix, l’enjeu est trop important, surtout quant on sait qu’il n’y a aucune issue à la croissance sur notre petite planète exigüe.

  10. Je rappelle juste que j’avais écrit un article « et vive la décroissance ! » le 7 juin 2006 et que l’article avait donné lieu à des échanges intéressants. Les nouveaux blogueurs peuvent, s’ils le souhaitent, se référer à ce premier article.

  11. Merci à Brind’paille qui, en nous informant des indemnités des députés, nous montre un bel exemple d’économies que l’on pourrait faire.
    Oui, je sais, certains trouveront cette économie de bout de chandelle dérisoire à l’échelle de notre société, ce n’est qu’un « brin d’paille » pourrions-nous dire, mais l’homme moderne n’est-il pas capable de construire aujourd’hui de vraies maisons de paille solides ?

  12. J’aime beaucoup le texte argumenté de Christophe. Je pense que les banques et les actionnaires sont les principaux fléaux de notre société.

  13. D’accord avec Bernard quand il dit qu’il ne voit pas de rapport direct entre la croissance et la diminution de la dette.
    De la même façon que je disais dans l’article de juin 2006 qu’il n’y avait pas de rapport direct entre la croissance et la réduction du chômage.
    C’est sans doute difficile à concevoir, tellement on nous rebat les oreilles du contraire.
    Mais le premier argument, celui qu’a donné Bernard, est qu’il n’y a pas eu diminution de la dette (ni du chômage) en période de plus grande croissance.
    L’immense majorité des médias vit de la publicité et est possédée par les industriels ou les financiers. Ne comptons pas sur eux pour véhiculer en masse une quelconque pensée anti-consommation.

    D’accord avec Christophe qui relativise le point de vue sur la dette.
    Dans Décroissance ou barbarie Paul Ariès dit
    »La décroissance est tout sauf un modèle économique. Notre projet n’est pas même la bio-économie entendue comme ce modèle ayant totalement intégré la question écologique. L’objectif est de sortir de l’économisme et donc de rendre l’économie seconde. »

    Einstein disait qu’on ne résout pas un problème avec les modes de pensée qui l’ont engendré…

    Et pour conclure, une petit histoire que j’aime bien :
    Dans un petit village côtier mexicain, un Américain demande à un pêcheur en train de faire la sieste :
    – Pourquoi ne restez-vous pas en mer plus longtemps ?
    Le Mexicain répond que sa pêche quotidienne suffit à subvenir aux besoins de sa famille.
    – Que faites-vous le reste du temps ?
    – Je fais la grasse matinée, je pêche un peu, je joue avec mes enfants, je fais la sieste avec ma femme, le soir je vais voir mes amis. Nous buvons du vin et nous jouons de la guitare. J’ai une vie bien remplie.
    – Suivez mon conseil : commencez par pêcher plus longtemps. Avec les bénéfices, vous achèterez un gros bateau, vous ouvrirez votre propre usine. Vous quitterez votre village pour Mexico, puis pour New-York, d’où vous dirigerez vos affaires.
    – Et après ?
    – Après, vous introduirez votre société en bourse et vous gagnerez des millions.
    – Des millions ? Mais après ?
    – Après, vous pourrez prendre votre retraite, habiter un petit village côtier, faire la grasse matinée, jouer avec vos enfants, faire la sieste avec votre femme, passer vos soirées à boire et à jouer de la guitare avec vos amis.

  14. A mon humble avis :

    – Si les politiciens/ciennes n’ont que la croissance en tête, c’est qu’aucun d’eux n’ose ouvertement tout miser sur la réduction des dépenses ou l’augmentation des impôts (sachant pertinemment d’ailleurs qu’ils/elles ne seraient du coup de toutes façons pas élu(e)s),

    – S’il n’y a pas eu diminution de la dette en période de croissance, c’est tout simplement qu’on n’a pas cherché à l’obtenir et préféré en profiter pour augmenter les dépenses.

    – S’il n’y a pas eu réduction du chômage en période de croissance, c’est – comme le dit Anne – qu’il n’y a pas de lien direct entre les deux,

    – Si la fable du pêcheur mexicain est une belle fable… ce n’est qu’une fable (je ne suis pas certain qu’il y ait, là-bas comme ici, beaucoup de petits pêcheurs indépendants qui puissent subvenir aux besoins de leur famille en paressant),

    – Si les ébauches de réflexions autour de la décroissance sont suceptibles – comme le pensent certains (mais peut-être pas tous) – d’ouvrir des perspectives pertinentes, ne vaudrait-il pas mieux justement participer, affiner et critiquer… plutôt que de « foutre la paix » aux théoriciens et autres experts pensant pour nous ?

    Mais je n’insisterai pas davantage si d’exprimer cela dérange ou ne fait simplement pas avancer le débat.

    PS : A ta « question saugrenue », Bernard, je répondrais volontiers que la lenteur n’est pour moi pas une réponse au problème de la dette. Pour régler celui-ci, si l’option « croissance » est par principe interdite (ce qui n’est pas ma position), après réflexion, je choisirais plutôt l’option « réduction des dépenses » qu’ « augmentation des impôts », étant finalement peut-être plus anarchiste que gauchiste (d’avoir vécu trop longtemps dans le quartier qui a vu naître Proudhon sans doute !).

  15. « Sortir de l’économisme et rendre l’économie seconde », à mon sens, ça ne veut pas dire affirmer que l’économie est incohérente, perverse ou dirigée par des crapules ou des incompétents à qui on aurait des leçons à donner… mais lui accorder la légitimité de régir son domaine et parler d’autre chose : de lenteur, de simplicité, d’autonomie, par exemle, ou de je ne sais quoi qui n’est pas une simple opposition à ses valeurs (ce qui est encore une façon de leur donner la première place) mais vraiment un effort de raisonner ailleurs (avec tout ce que cela implique)… ce que ne parviennent pas encore à faire (à mon goût) les « décroissants » (en grande partie, je pense, par la simple dénomination qu’ils prennent pour se définir).

  16. Pour les nostalgiques qui, comme moi, revoient avec plaisir la grande épopée hippie des années 60-70 sur Arte en ce moment, il y a encore des réponses possibles :
    – faire l’amour, pas la guerre (mais ce n’est pas bon du tout pour la décroissance …)
    – vivre en nomade, au moins un temps; ça permet de voir où se situe l’essentiel (et on vit avec lenteur, Vincent!)
    – résister : surtout aux idées toutes faites et au conformisme
    – vivre ses rêves
    – fumer un pétard de temps en temps pourquoi pas
    – ou boire un canon avec les copains, c’est bien aussi …
    – rigoler souvent et ne pas se prendre au sérieux
    – …
    La croissance comme principe (même un point de plus, ah ah) devient alors comme par magie un concept tout à fait idiot.

  17. D’accord, complètement d’accord avec vous deux.
    Quel déclic provoquera la prise de conscience et qui fera aller à contre-courant les accrocs du VROOM VROOM, de la fièvre acheteuse et du paraitre…?
    José Bové avait de bons arguments, on voit comme il a été entendu et soutenu, dommage…
    …de toute façon revoir l’imposition sur les grandes fortunes ne me parait pas être la meilleure des mesures à prendre, même si ce n’est qu’une goutte d’eau !
    Et je me demande si l’épopée hippie fait encore rêver, si ce n’est nous, avec nostalgie et comment !

  18. « Pour Hollande la reprise est là » titre le Monde aujourd’hui.
    Trop drôle d’entendre ça tous les trois mois depuis trois ans. :w00t:

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