Les américains dépensent 41 milliards de dollars par an pour leurs chats et leurs chiens. Les habitants des 64 pays dont le PIB est inférieur à cette somme seront très contents de l’apprendre !!!
15 réflexions au sujet de “Faut-il des riches, faut-il des pauvres ? (9)”
18 millions de chats et chiens en France en 2005
Et si on rajoute ce qu’ils dépensent pour leur jardin !!!
– « Maudits éleveurs de bêtes !!! »
– « Morts aux cultivateurs !!! »
Hé ! Ho !
C’est pas un peu fini votre histoire ?
LE NOMADE ET LE SEDENTAIRE
L’histoire des hommes a commencé avec un meurtre fratricide. L’un des deux frères s’appelait Caïn et cultivait la terre. L’autre s’appelait Abel et élevait des bêtes. Caïn était sédentaire et entourait ses maisons de murs, ses champs de clôtures. Abel et ses enfants poussaient devant eux, dans les prairies sans limites ni propriétaires, d’immenses troupeaux de moutons et de chèvres. Le conflit était inévitable, un conflit qui jalonne sous des formes diverses toute l’histoire humaine.
Car il devait arriver que les troupeaux d’Abel envahissent les cultures de Caïn et les saccagent aveuglément. La colère de Caïn le dressa contre son frère et la dispute se termina par la mort d’Abel. Yahvé en conçut une grande irritation. Il infligea à Caïn la punition la plus douloureuse qui soit pour un jardinier : partir, devenir à son tour un nomade, comme l’était son frère. Caïn partit donc, laissant derrière lui vergers et potagers. Mais il n’alla pas loin. Il s’arrêta bientôt et construisit Hénoch, la première ville de l’Histoire. Ainsi le cultivateur déraciné était devenu architecte et citadin, nouvelle forme de sédentarité.
Dès le milieu du XIXe siècle, le Far West américain fut sillonné de grands troupeaux de boeufs et de vaches menés par des cow-boys (vachers) vers les nouvelles terres de l’Ouest. Mais d’année en année, les colons nouveux venus construisaient des fermes et couvraient la prairie de champs de blé et de maïs. Dès lors le passage des troupeaux constituait un fléau insupportable. La lutte ouverte ou larvée entre cow-boys et fermiers connut en 1873 un tournant décisif en faveur des fermiers. Cette année-là, l’un d’eux appelé J.F. Glidden déposa une demande pour unbrevet de fil de fer barbelé. Bientôt il monta une usine à De Kalb (Illinois) pour fabriquer son produit à grande échelle.
Cette lutte constante entre nomades et sédentaires a revêtu bien d’autres aspects. Les Touaregs du Sahara, réduisant en esclavage les cultivateurs noirs des oasis, ne faisaient que reproduire le schéma du noble chevalier d’Europe – dont l’animal emblématique, le cheval, est avant tout un instrument de voyage -, maintenant à leur service les serfs attachés à la terre (« manants »). Plus récemment on a vu l’idéologie nazie célébrer la communion de l’homme avec sa terre (Blut und Boden) et vouer à la destruction les Gitans et les Juifs, nomades « sans feu ni lieu, donc sans foi ni loi » (slogan nazi). Et périodiquement des populations se révoltent contre les projets de nouveaux autoroutes ou aéroports, destructeurs de la qualité de la vie.
(Michel Tournier, Le miroir des idées, Mercure de France, 1994)
Qu’il y ait un lien entre la passion du jardinage et l’anti-TGVisme, j’veux bien… mais avec l’urbanité, le capitalisme américain et le… nazisme !!! Faut quand même pas pousser, Michel. T’es dingue ou quoi ?
Attends un peu que Bernard revienne du Texel : la « colère de Caïn », à côté de la sienne, tu verras, ça sera une bluette.
Non non Vincent, je ne suis pas encore à Texel. Je pars ce soir à 9H.
ABEL ET CAIN
I
Race d’Abel, dors, bois et mange ;
Dieu te sourit complaisamment.
Race de Caïn, dans la fange
Rampe et meurs misérablement.
Race d’Abel, ton sacrifice
Flatte le nez du Séraphin !
Race de Caïn, ton supplice
Aura-t-il jamais une fin ?
Race d’Abel, vois tes semailles
Et ton bétail venir à bien ;
Race de Caïn, tes entrailles
Hurlent la faim comme un vieux chien.
Race d’Abel, chauffe ton ventre
A ton foyer patriarcal ;
Race de Caïn, dans ton antre
Tremble de froid, pauvre chacal !
Race d’Abel, aime et pullule !
Ton or fait aussi des petits.
Race de Caïn, coeur qui brûle,
Prends garde à ces grands appétits.
Race d’Abel, tu croîs et broutes
Comme les punaises des bois !
Race de Caïn, sur les routes
Traîne ta famille aux abois.
II
Ah ! race d’Abel, ta charogne
Engraissera le sol fumant !
Race de Caïn, ta besogne
N’est pas faite suffisamment ;
Race d’Abel, voici ta honte :
Le fer est vaincu par l’épieu !
Race de Caïn, au ciel monte,
Et sur la terre jette Dieu !
(Charles Baudelaire, Les fleurs du mal, 1861)
Merci pour avoir mis cette poésie en commentaire. Celles et ceux qui apprécient la poésie chantée peuvent retrouver ce texte dans le disque « Léo Ferré chante Baudelaire ».
Comme je fis mes premières armes sportives en région parisienne (…) je me souviens encore avec émotion de ce retraité avec qui j’avais lié connaissance et dont le potager-modèle – qu’il passait le plus clair de ses journées à parfaire – jouxtait le grillage du court numéro six où je m’entraînais assidûment ; parfois seul, pour le service, ce qui nous fournissait l’occasion, lorsque nos pauses coïncidaient, d’entamer la conversation. Ce brave homme ne parvenait pas à comprendre les raisons d’un tel acharnement de ma part, et comme il n’était, en bon jardinier, nullement dogmatique, je voyais bien qu’il cherchait en toute sincérité – encore que de temps à autre une légère pointe de commisération – à pénétrer mes motifs. Un effort barrait alors son front d’une grosse ride et il me déclarait :
– Chacun ses préférences, il faut de tout pour faire un monde ! Moi, j’aime pas m’agiter, ce que j’aime c’est prendre le temps de voir les choses arriver lentement, sinon j’ai l’impression que tout va se précipiter et que je vais passer à côté.
– Vous trouvez que je passe si souvent à côté de la balle ? lui demandais-je anxieusement.
– Non ! Non ! Pas du tout, pour ce que j’en connais, i’m’semble que tu te débrouilles plutôt mieux que les autres, mais c’que je veux dire c’est qu’ça doit être angoissant de devoir tout faire si vite et de s’entêter comme ça à vouloir faire mieux que ses copains.
J’avais beau être déjà féru de compétition et de défis, son discours ne laissait pas non seulement de m’interpeller mais aussi d’imprimer une trace indélébile dans mon cerveau. Par la suite, des années durant, aux instants cruciaux de mes matchs les plus éprouvants, me revenait invariablement l’image du vieux bonhomme au chapeau de paille qui, lorsqu’il n’était pas en train de biner consciencieusement ses plans de radis, demeurait assis à fumer sa pipe sur son fauteuil de toile, devant son cabanon, non loin du gros bidon rouillé qui lui servait de réserve d’eau de pluie, m’observant tranquillement en train de me démener comme un beau diable. Le regard amical qu’il posait sur moi, dénué du moindre jugement – un peu à la manière dont certains animaux nous contemplent parfois avec incédulité depuis leur sphère de calme intrinsèque -, se gravait en secret dans une partie de moi-même demeurée, sans que je le sache encore, irréductiblement contemplative.
Aujourd’hui, à près de quarante ans de distance, je soupçonne que ce personnage fut sans doute placé sur ma route – ainsi qu’il en est dans les contes – pour m’éveiller à la binarité fondamentale à l’oeuvre dans le cosmos : ombre et lumière, vitesse et lenteur, concentration et dissipation (…) »
(Denis Grozdanovitch, De l’art de prendre la balle au bond, JC Lattès, 2007)
A la suite de la tuerie en Norvège, Le Pen nous dit qu’au lieu de s’alarmer de la démence à laquelle peut conduire le fanatisme xénophobe, il faut rendre responsable le laxisme des Scandinaves à l’égard de « l’immigration massive », qui seul, selon lui, peut provoquer la dérive meurtrière de nationaux agressés.
Bardot nous dit qu’il faut laisser vivre les chiens meurtriers et que tout ça n’est que la faute des parents qui laissent leurs enfants avec.
Belle analogie entre les deux discours.
Effectivement, ce rapprochement est troublant mais je crois que dans le cas de BB, cela tient plus de la bêtise que d’une quelconque idéologie politique.
Dans le message précédent, j’avais écrit « connerie congénitale » à la place de « bêtise » mais finalement je me suis dit que c’était pas gentil du tout.
Vous voyez qu’en fin de compte, Dupdup, il sait se tenir en société ! :biggrin:
18 millions de chats et chiens en France en 2005
Et si on rajoute ce qu’ils dépensent pour leur jardin !!!
– « Maudits éleveurs de bêtes !!! »
– « Morts aux cultivateurs !!! »
Hé ! Ho !
C’est pas un peu fini votre histoire ?
LE NOMADE ET LE SEDENTAIRE
L’histoire des hommes a commencé avec un meurtre fratricide. L’un des deux frères s’appelait Caïn et cultivait la terre. L’autre s’appelait Abel et élevait des bêtes. Caïn était sédentaire et entourait ses maisons de murs, ses champs de clôtures. Abel et ses enfants poussaient devant eux, dans les prairies sans limites ni propriétaires, d’immenses troupeaux de moutons et de chèvres. Le conflit était inévitable, un conflit qui jalonne sous des formes diverses toute l’histoire humaine.
Car il devait arriver que les troupeaux d’Abel envahissent les cultures de Caïn et les saccagent aveuglément. La colère de Caïn le dressa contre son frère et la dispute se termina par la mort d’Abel. Yahvé en conçut une grande irritation. Il infligea à Caïn la punition la plus douloureuse qui soit pour un jardinier : partir, devenir à son tour un nomade, comme l’était son frère. Caïn partit donc, laissant derrière lui vergers et potagers. Mais il n’alla pas loin. Il s’arrêta bientôt et construisit Hénoch, la première ville de l’Histoire. Ainsi le cultivateur déraciné était devenu architecte et citadin, nouvelle forme de sédentarité.
Dès le milieu du XIXe siècle, le Far West américain fut sillonné de grands troupeaux de boeufs et de vaches menés par des cow-boys (vachers) vers les nouvelles terres de l’Ouest. Mais d’année en année, les colons nouveux venus construisaient des fermes et couvraient la prairie de champs de blé et de maïs. Dès lors le passage des troupeaux constituait un fléau insupportable. La lutte ouverte ou larvée entre cow-boys et fermiers connut en 1873 un tournant décisif en faveur des fermiers. Cette année-là, l’un d’eux appelé J.F. Glidden déposa une demande pour unbrevet de fil de fer barbelé. Bientôt il monta une usine à De Kalb (Illinois) pour fabriquer son produit à grande échelle.
Cette lutte constante entre nomades et sédentaires a revêtu bien d’autres aspects. Les Touaregs du Sahara, réduisant en esclavage les cultivateurs noirs des oasis, ne faisaient que reproduire le schéma du noble chevalier d’Europe – dont l’animal emblématique, le cheval, est avant tout un instrument de voyage -, maintenant à leur service les serfs attachés à la terre (« manants »). Plus récemment on a vu l’idéologie nazie célébrer la communion de l’homme avec sa terre (Blut und Boden) et vouer à la destruction les Gitans et les Juifs, nomades « sans feu ni lieu, donc sans foi ni loi » (slogan nazi). Et périodiquement des populations se révoltent contre les projets de nouveaux autoroutes ou aéroports, destructeurs de la qualité de la vie.
(Michel Tournier, Le miroir des idées, Mercure de France, 1994)
Qu’il y ait un lien entre la passion du jardinage et l’anti-TGVisme, j’veux bien… mais avec l’urbanité, le capitalisme américain et le… nazisme !!! Faut quand même pas pousser, Michel. T’es dingue ou quoi ?
Attends un peu que Bernard revienne du Texel : la « colère de Caïn », à côté de la sienne, tu verras, ça sera une bluette.
Non non Vincent, je ne suis pas encore à Texel. Je pars ce soir à 9H.
ABEL ET CAIN
I
Race d’Abel, dors, bois et mange ;
Dieu te sourit complaisamment.
Race de Caïn, dans la fange
Rampe et meurs misérablement.
Race d’Abel, ton sacrifice
Flatte le nez du Séraphin !
Race de Caïn, ton supplice
Aura-t-il jamais une fin ?
Race d’Abel, vois tes semailles
Et ton bétail venir à bien ;
Race de Caïn, tes entrailles
Hurlent la faim comme un vieux chien.
Race d’Abel, chauffe ton ventre
A ton foyer patriarcal ;
Race de Caïn, dans ton antre
Tremble de froid, pauvre chacal !
Race d’Abel, aime et pullule !
Ton or fait aussi des petits.
Race de Caïn, coeur qui brûle,
Prends garde à ces grands appétits.
Race d’Abel, tu croîs et broutes
Comme les punaises des bois !
Race de Caïn, sur les routes
Traîne ta famille aux abois.
II
Ah ! race d’Abel, ta charogne
Engraissera le sol fumant !
Race de Caïn, ta besogne
N’est pas faite suffisamment ;
Race d’Abel, voici ta honte :
Le fer est vaincu par l’épieu !
Race de Caïn, au ciel monte,
Et sur la terre jette Dieu !
(Charles Baudelaire, Les fleurs du mal, 1861)
Merci pour avoir mis cette poésie en commentaire. Celles et ceux qui apprécient la poésie chantée peuvent retrouver ce texte dans le disque « Léo Ferré chante Baudelaire ».
Comme je fis mes premières armes sportives en région parisienne (…) je me souviens encore avec émotion de ce retraité avec qui j’avais lié connaissance et dont le potager-modèle – qu’il passait le plus clair de ses journées à parfaire – jouxtait le grillage du court numéro six où je m’entraînais assidûment ; parfois seul, pour le service, ce qui nous fournissait l’occasion, lorsque nos pauses coïncidaient, d’entamer la conversation. Ce brave homme ne parvenait pas à comprendre les raisons d’un tel acharnement de ma part, et comme il n’était, en bon jardinier, nullement dogmatique, je voyais bien qu’il cherchait en toute sincérité – encore que de temps à autre une légère pointe de commisération – à pénétrer mes motifs. Un effort barrait alors son front d’une grosse ride et il me déclarait :
– Chacun ses préférences, il faut de tout pour faire un monde ! Moi, j’aime pas m’agiter, ce que j’aime c’est prendre le temps de voir les choses arriver lentement, sinon j’ai l’impression que tout va se précipiter et que je vais passer à côté.
– Vous trouvez que je passe si souvent à côté de la balle ? lui demandais-je anxieusement.
– Non ! Non ! Pas du tout, pour ce que j’en connais, i’m’semble que tu te débrouilles plutôt mieux que les autres, mais c’que je veux dire c’est qu’ça doit être angoissant de devoir tout faire si vite et de s’entêter comme ça à vouloir faire mieux que ses copains.
J’avais beau être déjà féru de compétition et de défis, son discours ne laissait pas non seulement de m’interpeller mais aussi d’imprimer une trace indélébile dans mon cerveau. Par la suite, des années durant, aux instants cruciaux de mes matchs les plus éprouvants, me revenait invariablement l’image du vieux bonhomme au chapeau de paille qui, lorsqu’il n’était pas en train de biner consciencieusement ses plans de radis, demeurait assis à fumer sa pipe sur son fauteuil de toile, devant son cabanon, non loin du gros bidon rouillé qui lui servait de réserve d’eau de pluie, m’observant tranquillement en train de me démener comme un beau diable. Le regard amical qu’il posait sur moi, dénué du moindre jugement – un peu à la manière dont certains animaux nous contemplent parfois avec incédulité depuis leur sphère de calme intrinsèque -, se gravait en secret dans une partie de moi-même demeurée, sans que je le sache encore, irréductiblement contemplative.
Aujourd’hui, à près de quarante ans de distance, je soupçonne que ce personnage fut sans doute placé sur ma route – ainsi qu’il en est dans les contes – pour m’éveiller à la binarité fondamentale à l’oeuvre dans le cosmos : ombre et lumière, vitesse et lenteur, concentration et dissipation (…) »
(Denis Grozdanovitch, De l’art de prendre la balle au bond, JC Lattès, 2007)
Je crois qu’elle est complètement secouée la BB !
http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/08/13/brigitte-bardot-veut-sauver-un-chien-qui-a-defigure-une-fillette_1559186_3224.html
Parenté évidente entre Le Pen et Bardot.
A la suite de la tuerie en Norvège, Le Pen nous dit qu’au lieu de s’alarmer de la démence à laquelle peut conduire le fanatisme xénophobe, il faut rendre responsable le laxisme des Scandinaves à l’égard de « l’immigration massive », qui seul, selon lui, peut provoquer la dérive meurtrière de nationaux agressés.
Bardot nous dit qu’il faut laisser vivre les chiens meurtriers et que tout ça n’est que la faute des parents qui laissent leurs enfants avec.
Belle analogie entre les deux discours.
Effectivement, ce rapprochement est troublant mais je crois que dans le cas de BB, cela tient plus de la bêtise que d’une quelconque idéologie politique.
Dans le message précédent, j’avais écrit « connerie congénitale » à la place de « bêtise » mais finalement je me suis dit que c’était pas gentil du tout.
Vous voyez qu’en fin de compte, Dupdup, il sait se tenir en société ! :biggrin: