L’art du contrepoint

Le contrepoint est la superposition de plusieurs lignes musicales, de plusieurs voix. Bach est incontestablement celui qui a le plus maîtrisé cet art. Evidemment, c’est avec plusieurs instruments que le summum peut être atteint. Mais même avec un seul intrument, le père Bach se débrouillait pas trop mal et nous avons tous en mémoire les notes de la célèbre toccata et fugue en ré mineur pour orgue.

Au hasard de mes pérégrinations sur le Net, j’ai trouvé une petite animation sympa qui met en valeur, sur cet exemple de la toccata, la superposition de plusieurs lignes musicales. Je trouve cette animation plutôt pédagogique. Bien sûr, les musiciens préféreront les partitions, mais pour des profanes comme vous et moi, des lumières de couleurs différentes qui montent ou descendent des escaliers, c’est plus compréhensible.

10 réflexions au sujet de “L’art du contrepoint”

  1. Ça me fait penser aux deux Fantasia de Walt Disney, dans lesquels je crois me rappeler qu’on trouve des illustrations animées de « grandes musiques » parfois réussies (même si elles se veulent plus « artistiques » que… « pédagogiques »).

  2. Je me trompe où le véritable contrepoint ne débute véritablement que lorsque le compteur indique 5 min 30 ?

  3. Ben… je viens de trouver l’extrait de Fantasia sur U-Tubes.
    C’est drôle, c’est exactement le même morceau de Bach qui a été choisi.
    Vous verrez, ça devient intéressant au bout de 3 min 40 (passage de la Toccata à la Fugue ?) : l’illustration devient moins figurative et davantage impressionniste. Ça vaut sincèrement le coup d’oeil !
    http://www.youtube.com/watch?v=a1z12_Ps-gk

  4. @Vincent: oui, le véritable contrepoint ne commence qu’avec la fugue. Avant l’écriture est bien plus harmonique que contrapuntique.

  5. “Le contrepoint n’est rien d’autre que la reconnaisance dans l’organisation des sons d’un vieux thème philosophique venu des philosophes présocratiques : tout s’écoule, tout devient. D’une idée, l’autre survient, qui, sans renier la première, l’altère et la prend dans un mouvement radical, ramifié et infini. Horizontalement, la pensée avance selon la dialectique du sujet et du contre-sujet, du thème et du contre-thème, des expositions et des réponses. Mais ce qui différencie le contrepoint d’autres musiques dialectiques, d’autres musiques du passage, comme les Ragas de l’Inde, par exemple, c’est la nécessité de ne jamais oublier le premier thème, d’organiser le temps comme irréversible, de ne jamais abolir le devenir dans le retour du même en courbant la flèche en un cercle. Qui dit contrepoint dit dialectique. Bach incarne le principe qu’énonçait Platon : “La musique adore les contrastes, comme elle abhorre les contaires.” Les contrastes se fondent, les polarités se résolvent en une unité supérieure. Bach est l’un des rares compositeurs chez qui l’affect (le mot n’a pas été inventé par Freud, mais il existe depuis la scolastique médiévale) est indiscernable de l’intellect, comme la main de l’esprit.”

    (Michel Schneider, Musiques de nuit, 2001)

  6. “La fugue, telle qu’elle fut mise en forme à l’époque de Bach, illustre de façon frappante la construction des mythes où s’opposent deux personnages ou deux groupes de personnages. L’histoire qui déroule le mythe est celle d’un groupe qui tente d’échapper à l’autre grope de personnages ; un groupe traque l’autre, parfois le groupe A rejoint le groupe B, parfois le groupe B s’échappe, le tout comme dans une fugue. L’antithèse ou l’antiphonie continue à travers le récit jusqu’à ce que les deux groupes se rejoignent et se confondent – c’est l’équivalent de la strette dans la fugue ; enfin on trouve une résolution finale, ou l’apogée de ce conflit dans la conjugaison des deux principes qui se sont opposés tout au long du mythe. Ce peut être un conflit entre les pouvoirs surnaturels et les pouvoirs naturels, entre le ciel et la terre, ou le soleil et les pouvoirs souterrains. La solution mythique de la conjugaison ressemble tout à fait à la structure des accords qui résolvent et achèvent un morceau musical, car ils offrent également une conjugaison des extrêmes qui sont à la fin réunis.”

    (Claude Lévi-Strauss, Mythe et musique, 1993)

  7. C’est bizarre, j’ai l’impression d’avoir déjà lu ces deux textes l’année dernière.
    Le blog serait-il sur le point d’épuiser ses ressources ?

  8. Merci Vincent pour cet extrait de Fantasia. je l’avais vu sur grand écran en salle, mais c’était il y a tellement longtemps, trente ans environ … !

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