Radis asiatiques

LE COIN DU JARDINIER (26)
En matière de jardinage, toutes les variétés m’intéressent à priori et je fais chaque année de nombreux essais de variétés anciennes – que je privilégie – mais aussi de variétés plus modernes (notamment des hybrides F1). Ainsi, lorsqu’une variété asiatique de radis a été disponible en France il y a une vingtaine d’années, j’ai aussitôt semé les graines dans le jardin. Depuis, la variété Rose de Chine se retrouve tous les automnes sur ma table.

La culture des radis est difficile car ce légume doit obligatoirement pousser très vite. Il a donc besoin de chaleur et d’humidité et l’automne est bien souvent la meilleure saison pour le récolter. Quand la pluie fait défaut et qu’il fait trop chaud, les radis deviennent durs et trop piquants.

Les variétés asiatiques me semblent avoir de gros avantages sur les variétés plus classiques : la résistance aux fortes chaleurs est meilleure, la taille est nettement supérieure et ces radis sont naturellement plus doux, d’un point de vue gustatif. L’an passé, j’ai cultivé cinq ou six variétés asiatiques avec des résultats assez mitigés, j’avais dû les semer en mauvaise lune et ils avaient poussé « tout en feuilles ». Cette année, la réussite est totale, je commencer à récolter les premiers, notamment une variété japonaise qui s’appelle Minowase Summer Cross.

radis.png

Cette variété est étonnante, elle peut atteindre 60 cm de long (il est possible que mes radis atteignent cette taille en fin d’automne car ils poussent « à vue d’oeil » et ma récolte ne fait que commencer). Cette variété est à semer en juillet-août. Il est donc trop tard pour cette année, mais je pourrai donner quelques graines l’an prochain aux jardiniers qui souhaiteraient expérimenter cette variété dans leur jardin.

11 réflexions au sujet de “Radis asiatiques”

  1. Les souffrances du jeune radis

    A la lueur d’un rouge crépuscule,
    Au plus profond d’un glorieux potager,
    Tu te débats petite graine posée là,
    Où le vent au gré de ses caprices t’a portée,
    De ton sein s’extirpe une tige,
    Et tu croises déjà le regard d’un soleil hasardeux.

    Enfin, ta liqueur nourrissante envahit
    Les faibles fibres de ton être délicat
    Et tu développes tes fragiles feuilles feutrées en quête d’affection,
    Glouton la limace se régale :
    Sublime repas que ta chair divinise,

    Et ta racine languissante s’enorgueillit de quelques sels oubliés là,
    Tu forcis est rougis comme la rose d’une fausse envie!
    Le jardinier te fais sobre en eau, il ne te vois pas le bougre!
    Tu restes chétif, l’enfant débile du potager,

    Hélas on t’arrache, au hasard d’un oeil posé là
    Et ta pudeur écarlate se fait dévorer par une somptueuse rangée d’émail,
    Mettant ainsi fin à ton involuptueux calvert,

    Tu as trop souffert l’ami! Et piquant tu t’en trouves!
    La jeune demoiselle te recrache!

    Tel fut la vie, la vie d’un radis détesté!

    (extrait du site http://rvlandersworld.free.fr/pwpblog/)

  2. Etonne-toi après de voir tant de coccinelles asiatiques : elles se sentent chez elles dans ton jardin !
    ;-)

  3. Radis, mes farfelus,
    A feuilles vertes, velues,
    Mes pimpants hurluberlus.

    Les radis, c’est pour croquer
    Entre 2 baisers,
    Entre 2 bouquets.

    Les radis coquets,
    Les radis beurrés mes petits bosquets !

    Radis de tous les mois
    On te prend en plein émoi
    Radis rose
    Toi et moi.

    (extrait d’un poème de Jean Cayrol)

  4. Chacun sait qu’autrefois les femm’s convaincues d’adultère
    Se voyaient enfoncer dans un endroit qu’il me faut taire
    Par modestie…
    Un énorme radis.

    Or quand j’étais tout gosse, un jour de foire en mon village,
    J’eus la douleur de voir punir d’une épouse volage
    La perfidie,
    Au moyen du radis.

    La malheureuse fut traînée sur la place publique
    Par le cruel cornard armé du radis symbolique,
    Ah ! sapristi,
    Mes aïeux quel radis !

    Vers la pauvre martyre on vit courir les bonn’s épouses
    Qui, soit dit entre nous, de sa débauche étaient jalouses.
    Je n’ai pas dit :
    Jalouses du radis.

    Si j’étais dans les rangs de cette avide et basse troupe,
    C’est qu’à cette époqu’-là j’ n’avais encor’ pas vu de croupe
    Ni de radis,
    Ça m’était interdit.

    Le cornard attendit que le forum fût noir de monde
    Pour se mettre en devoir d’accomplir l’empal’ment immonde,
    Lors il brandit
    Le colossal radis.

    La victime acceptait le châtiment avec noblesse,
    Mais il faut convenir qu’elle serrait bien fort les fesses
    Qui, du radis,
    Allaient être nanties.

    Le cornard mit l’ radis dans cet endroit qu’il me faut taire,
    Où les honnêtes gens ne laissent entrer que des clystères.
    On applaudit
    Les progrès du radis.

    La pampe du légume était seule à présent visible,
    La plante était allée jusqu’aux limites du possible,
    On attendit
    Les effets du radis.

    Or, à l’étonnement du cornard et des gross’s pécores
    L’empalée enchantée criait : « Encore, encore, encore,
    Hardi hardi,
    Pousse le radis, dis ! »

    Ell’ dit à pleine voix : « J’ n’aurais pas cru qu’un tel supplice
    Pût en si peu de temps me procurer un tel délice !
    Mais les radis
    Mènent en paradis ! »

    Ell’ n’avait pas fini de chanter le panégyrique
    Du légume en question que toutes les pécor’s lubriques
    Avaient bondi
    Vers les champs de radis.

    L’œil fou, l’écume aux dents, ces furies se jetèrent en meute
    Dans les champs de radis qui devinrent des champs d’émeute.
    Y en aura-t-y
    Pour toutes, des radis ?

    Ell’s firent un désastre et laissèrent loin derrière elles
    Les ravages causés par les nuées de sauterelles.
    Dans le pays,
    Plus l’ombre d’un radis.

    Beaucoup de maraîchers constatèrent qu’en certain nombre
    Il leur manquait aussi des betterav’s et des concombres
    Raflés pardi
    Comme de vils radis.

    Tout le temps que dura cette manie contre nature,
    Les innocents radis en vir’nt de vert’s et de pas mûres,
    Pauvres radis,
    Héros de tragédie.

    Lassés d’être enfoncés dans cet endroit qu’il me faut taire,
    Les plus intelligents de ces légumes méditèrent.
    Ils se sont dit :
    « Cessons d’être radis ! »

    Alors les maraîchers semant des radis récoltèrent
    Des melons, des choux-fleurs, des artichauts, des pomm’s de terre
    Et des orties,
    Mais pas un seul radis.

    A partir de ce jour, la bonne plante potagère
    Devint dans le village une des denrées les plus chères
    Plus de radis
    Pour les gagne-petit.

    Cettain’s pécor’s fûtées dir’nt sans façons : « Nous, on s’en fiche
    De cette pénurie, on emploie le radis postiche
    Qui garantit
    Du manque de radis. »

    La mode du radis réduisant le nombre de mères
    Qui donnaient au village une postérité, le maire,
    Dans un édit
    Prohiba le radis.

    Un crieur annonça : « Toute femme prise à se mettre
    Dans l’endroit réservé au clystère et au thermomètre
    Même posti-
    Che un semblant de radis

    Sera livrée aux mains d’une maîtresse couturière
    Qui, sans aucun délai, lui faufilera le derrière
    Pour interdi-
    Re l’accès du radis. »

    Cette loi draconienne eut raison de l’usage louche
    D’absorber le radis par d’autres voies que par la bouche,
    Et le radis,
    Le légume maudit,

    Ne fut plus désormais l’instrument de basses manœuvres
    Et n’entra plus que dans la composition des hors-d’œuvre
    Qui, à midi,
    Aiguisent l’appétit.

    (Georges Brassens)

  5. Cette chanson de Brassens se trouve sur l’album «Il n’y a d’honnête que le bonheur», ayant pour sous-titre «Les débuts de Brassens en privé, 1952-1955.».
    Si l’un de vous le possède, je veux bien lui emprunter…

  6. Anne, j’ai une version des « radis » de Brassens. Mal enregistrée mais je ne suis pas certain qu’il existe d’autres enregistrements.

  7. Les têtes raides ont aussi honoré le Radis:
    Paroles de Les Radis
    La petite bonne femme et le petit bonhomme
    S’aimait bien tous les deux
    Deux ils vécurent a deux
    Se sont dis tous les deux
    Moins monotone sera de vivre a deux

    deux
    de vivre entre 4 yeux
    C’est pas toujours heureux
    Petit bonhomme referme les yeux .

    La petite bonne femme et le petit bonhomme
    Sa vie comme ça peu
    Peu importe si un peu c’est déjà un p’tit peu
    Si ça chantonne c’est que ça vie un peu

    Peu
    Peut être que tous les deux
    Entre nos quatre yeux
    Le vent qui sonne nous réveille un peu

    Le bonhomme tous petit la bonne femme aussi
    c’était dit c’était dis
    On change de pays
    Il parait , parait’ il
    Que dans d’autres pays
    Les bonhomme tous petit
    Sa va au paradis

    Pardi
    Mais la petit bonne femme et le petit bonhomme
    Ça va pas au paradis
    Ça va planter des radis
    Et des patates aussi
    Aussi haut au

    Trois
    Deux ils vécurent a deux
    Se sont dis tous les deux
    Si c’est aussi haut qu’on le dit

    Le bonhomme tous petit
    Le Bonne femme aussi
    C’Était dis c’était dit
    Plantons nos radis

  8. Merci d’avoir rappelé ce texte. Dans la foulée de ton commentaire, je viens d’écouter la chanson, ça faisait longtemps que je n’avais pas écouté ce disque des têtes raides. :smile:

Laisser un commentaire

:D :-) :( :o 8O :? 8) :lol: :x :P :oops: :cry: :evil: :twisted: :roll: :wink: :!: :?: :idea: :arrow: :| :mrgreen: