Couleuvre à domicile

Outre leur aspect décoratif, les massifs de fleurs qui poussent au milieu des pelouses sont un abri précieux pour toutes sortes de bestioles. Leur masse importante de feuillage entretient une bonne humidité au sol, recherchée par certains petits animaux. Avec les années qui passent, les massifs de notre pelouse deviennent de plus en plus gros et j’ai l’impression qu’ils sont de plus en plus habités.

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Les escargots de Bourgogne s’y régfugient, les orvets s’y reposent la journée et les couleuvres vienent y trouver un peu d’ombrage et d’humidité.

Lorsque le temps devient trop sec, les couleuvres à collier recherchent encore plus la fraîcheur et peuvent alors entrer dans des caves ou des garages. C’est ce qui nous est arrivé les semaines dernières alors que la forte bise avait désséché le sol. A trois reprises, j’ai capturé une petite couleuvre à collier dans le sous-sol, puis l’ai relâchée près des massifs de fleurs.

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Mais chaque fois, quelques jours plus tard, elle était de nouveau dans la maison. Elles lui plaisent pas mes fleurs ?

36 réflexions au sujet de “Couleuvre à domicile”

  1. LE SERPENT :
    « Allez, Bernard, laisse-moi entrer dans chez toi (dans ton sous-sol) ! »

    BERNARD :
    « Non, je ne succomberais pas à la tentation ! Retourne dans ton jardin d’Eden ! »

    JOELLE :
    « Dommage ! »

    ;-)

  2. Les serpents sont comme les femmes :

    – Les couleuvres (celles qui ont non pas un « collier » mais une « bague au doigt ») ne sont pas trop dangereuses.

    – Les vipères, en revanche, (celles qui n’ont pas de « bague au doigt »), peuvent méchamment piquer… les maris !

  3. Serpent, nous le sommes tous un peu encore, ne serait-ce que par ce réflexe tout reptilien de répondre aux attaques par une attaque, que des siècles d’efforts spirituel n’ont pas même émoussé.

    (Je frémis en le racontant, horresco referens, Plon, 2000)

  4. Adam et Eve furent coupables d’être végétariens. Ils auraient dû manger le serpent.

    (Le livre de la déraison souriante, Plon, 1991)

  5. Serpents de mes nuits

    Serpent de minuit,
    Qui tourne dans ma tête,
    A la recherche de cette pluie,
    Qui pourrait devenir tempête.

    Serpent du démon,
    Ta langue me brûle le coup,
    Ton venin a trouvé sa prison,
    Dans ce corps si pur et si doux.

    Serpent à sonnettes,
    Sonne, siffle et serpente,
    Un jour, cela sera ta sellette,
    Et tu connaîtras cette mort si lente.

    Serpent des sables,
    De tes barkhanes, tu glisses,
    Tel une caresse si agréable,
    De ton attaque profane, tu te délisses.

    Serpent à lunettes,
    N’a jamais réellement cessé,
    Qu’aux bras de Morphée,
    D’aligner ces conquêtes.

    Serpent de mes rêves,
    Je ne te donnerais pas mon âme,
    Et contrairement à Eve,
    Je ne ferais d’amalgame.

    Serpent à plumes, serpent à poils,
    Sortez de mes rêveries,
    Et laissez briller ces étoiles,
    De leur splendeur, éclairer mes nuits.

    Male Eduqué
    (nov. 2003)

  6. (…)
    Même chez Jheronimus Bosch, chez Callot, chez Goya, chez Daumier, on n’avait pas vu souvent, parmi les borgnes, les manchots, les culs-de-jatte qui hantent places et ruelles à l’aide de petits tréteaux à mains, planches en équerres, attelles, caisses à roulettes, semblable estropié qui, seulement, est un torse…

    De quelle guerre revient-il ? S’il a laissé ses membres en gage, pour quelle contrepartie ? S’il en a été démuni, dégradé, pour quelle infamie ?

    Voyez cette tête, comme écrabouillée déjà par un talon, cette face de gueule cassée où il n’y a plus d’oreilles, à peine de nez, des paupières collées, mais deux fossettes qui accrochent un sourire jaune énigmatique… (…)

    Voyez cette langue furtive qui, tout à la fois, est un nez, un doigt, une tétine, une trompe, un troisième œil, l’unique trait d’union de la bête avec l’extérieur… Cette langue mince et noire, dont les dames du trottoir, de mémoire et d’instinct, innocemment entre leurs lèvres reproduisent le va-et-vient, voyez-la, telle une fine lanière sensuelle éperdu. (…)

    Voyez enfin cette peau, à innombrables rides carrées d’antiques paysanne parvenue à l’indicible, maturée par les éléments, le soleil et les chagrins. Ou bien cette peau, à incrustations princières, au point de croix brodée… Mais cette peau dont il est encagoulé, plus qu’un membre du Ku Klux Klan, jusques et y compris les trous des yeux, dont le sort s’acharne à le dépouiller.
    (…)

    (Je frémis en le racontant, horresco referens, Plon, 2000)

  7. Joli tableau abstrait que ce fond de seau, j’aime beaucoup… Belle idée aussi ce serpentin de peinture marron, tout juste sorti du tube !

  8. Sérieusement, Bernard, l’instinct archaïque qui provoque une violente méfiance devant ce qui est potentiellement dangereux (entre autres les animaux mortels) tu ne l’as pas en toi ? Ou tu ne le perçois plus ? Ou tu l’as sublimée ?

  9. La mue pour les serpents, comme les règles pour les femmes, ne se limitent pas à leurs spectaculaires manifestations extérieures. Jours de vulnérabilité extrême pour les uns et pour les autres, ces mini-deuils sont des mini-fêtes… Quelque chose entre soi et le monde est en train d’avoir lieu. A chaque instant quelque chose entre soi et le monde a lieu, et chaque instant, à ce titre, est un petit événement. Notre distraction naturelle ne permet pas d’en discerner la portée. Mais, grâce aux signes tangibles que sont la mue et les règles, serpents et femmes de toutes espèces ont le privilège de pouvoir, en conscience, vivre ces quelques heures où le cours historique d’une vie vient, en un point d’intersection fabuleux, croiser avec l’éternité des temps. Il s’agit d’une ouverture par le haut. Par là, en accord avec la roue des cycles, le serpent va… de mieux en mieux, et la femme aussi, qui y gagne sa longévité. Je ne vois pas, toutefois, que le serpent se laisse surprendre en pleine activité, ni qu’il pratique la chasse tout vêtu de lambeaux traînant ses loques sans égards, comme certaines qui continuent, par ces jours consacrés, de courir, nager et danser… Non, il jeûne. Fait retraite. A ce moment d’instruction sévère accorde une qualité d’expectative. Les mues sont ses occasions uniques d’évolution.

    Infiltré d’une eau jaune, venue sourdre entre l’ancienne et la nouvelle peau et favoriser l’atroce travail de décollement, le corps, en effet, purulent, obèse, incolore, ayant perdu tout éclat, cherche très exactement à se vomir… C’est par les lèvres que va débuter le monstrueux accouchement. Le serpent les a minces et dures, mais voici qu’elles s’emplissent de cette eau mystérieuse, enflent et lui pètent au visage. Rien ne va plus. Les joues gondolent. Le nez rebique. D’invisibles ficelles maniées du haut du ciel semblent tirer et soulever par ses points cardinaux l’ensemble de la face… Et tandis que le regard s’empreint du laiteux de l’œil crevé, se détache à son tour, de chacun des globes oculaires exorbités, l’écaille transparente qui les scellait, et qui, pour dire d’un homme qu’il s’est enfin confronté avec la vérité, a donné l’expression : « Les écailles lui sont tombées des yeux ».

    L’heure est venue, pour le voyeur aux yeux clos, le jésuite des forêts, tant de lever le masque et d’être vu, que de regarder les choses en face et de les voir…

    C’est donc ça, cet air effaré… Donner sa peau pour recevoir, être nu pour commencer à voir, se démunir pour progresser, de faux prince, devenir vrai misérable, voilà brièvement mais tout au long de son existence, la vérité qui est répétée à ce donneur de leçon, écorché vif que rien ne touche, nu à l’extérieur, habillé à l’intérieur, vieil avare imperméable devenu cette outre suintante… Au fond de la redingote périmée brillent des feux de leurs couleurs, neuves et humides, les pierreries futures… Mais avant qu’à la branche de l’arbre se balance, seule, tel le manteau sur cintre de l’assassin, la sinistre houppelande, son propriétaire percé à jour, œil blanc, visage flottant, robe explosée, dans l’horreur de soi portée au comble, se sera derrière le tronc, ignominieusement, troussée…

    (Je frémis en le racontant, horresco referens, Plon, 2000)

  10. Pour ce qui est de la peur des serpents, elle vient peut être simplement de la symbolique qui était le sienne dans des pays où les serpents étaient vraiment dangereux. Cette même symbolique étant largement diffusée par la bible entre autre…

    Mais alors comment expliquer la peur des araignées, …

    La encore en Europe il ne me semble pas qu’il y ait plus à sublimé pour rester de marbre devant une araignée que pour ne pas se sauver en hurlant devant un bourdon.

  11. Réponse à humeur badine : si je n’ai pas peur des reptiles, c’est peut-être parce que je ne rencontre (presque) jamais de vipères mais uniquement des couleuvres et je sais qu’elles ne sont pas dangereuses. Je n’ai jamais rencontré la peur avec des animaux sauf avec les chiens et c’est lié à mon expérience personnelle à l’époque où j’étais enfant. Par contre, lorsque j’étais étudiant, l’appartement sommaire dans lequel je vivais avec Joëlle était envahi de blattes (cafards) et depuis je nourris pour cet insecte une certaine aversion. De la répulsion seulement, ce qui est un sentiment différent de la peur.
    Du parles de « sublimer la peur », je ne sais pas si cela est possible.
    Pour en revenir aux reptiles, je ne crois pas que la peur qu’ils inspirent aux gens vienne de très loin, de l’inconscient collectif. J’ai déjà raconté sur ce blog que mon expérience d’animateur m’avait montré que les enfants, naturellement, n’ont pas peur des reptiles. Ce n’est que plus tard, bien plus tard … Alors, pourquoi plus tard ? Cette question m’intrigue.

  12. Si ça ne vient qu’à l’adolescence, ça conforterait l’association symbolique du serpent à la sexualité.

  13. bonjour, j’ai le méme serpent que vous dans la pelouse, mon chien du 20 kg s’est fait
    morde ,au bout d’une semaine chez le vétérinaire, il et mort ,il a vais 12 ans en bonne santé,
    merci pour les serpent pas mortelle, pour moi il sont mortel et dangeure pour les enfants

  14. La morsure de cette couleuvre est absolument sans danger pour un homme ou un chien . De plus , elle ne mord que très rarement en cas de très très grand danger . Elle à d’autres stratagèmes pour faire déguerpir les prédateurs comme faire la morte , elle se met sur le dos , la gueule ouverte et la langue pendante , son corps devient flasque, sécrétant un liquide nauséabond qui évoque la décomposition .
    Je ne peux croire qu’une couleuvre à collier ait pu tuer un chien de 20 kg .

  15. Moi aussi dès que je peux attraper une petite couleuvre à collier je le fait volontiers…. attention faut être rapide car c’est rapide comme bête :w00t: . Il est impossible qu’une couleuvre à collier est pu tuer un chien car ses crochets à venin sont placés de tel manière que c’est….impossible. Je n’ai pas peur des serpents mais je déteste être surpris. :blink:

  16. Il y a 125 000 décès dans le monde dus à des morsures de reptiles, mais un seul décès en moyenne par an en France.
    Cet article est très complet :
    http://docmed.free.fr/ref/vipere.pdf
    J’ai même lu sur un forum, sans que je puisse vérifier les sources, qu’il n’y aurait que 17 morts en France au cours des 100 dernières années.

  17. « ses crochets à venin sont placés de tel manière que c’est….impossible »
    Il me semble que cela est vrai chez la couleuvre de Montpellier (crochets en arrière de la bouche), mais je ne pense pas que la couleuvre à collier en soit dotés… :blink:
    Yves, ce comportement ne serait-il pas celui d’une couleuvre vipérine ? :ermm:
    Il me semble bien, si mes souvenirs sont bons…
    Quant à une couleuvre qui tue un chien de 20 kg, ça c’est du délire… :wassat:

  18. « Natrix natrix est aglyphe (Un serpent aglyphe est un serpent qui ne possède pas de crochets à venin ni d’appareil venimeux) et n’est pas venimeuse. Elle avale ses proies vivantes, sans les étouffer » :smile:

  19. éh,éh! Nous n’avons pas les mêmes sources, Yves.
    Comme je n’ ai pas beaucoup d’expérience en la matière, je n’irai pas plus loin dans la polémique ! :smile:
    En vérifiant dans ma bibliothèque, la littérature dont je dispose cite ce comportement chez la vipérine mais pas chez la couleuvre à collier. Maintenant, il est possible qu’il soit partagé par les deux espèces…. :blink:

  20. « No souci avec notre belle couleuvre à collier » Tu m’étonnes John !
    Avec une petite bière de plus, elle aura la taille d’un boa constrictor et rayée comme un tigre… :w00t:

  21. Bernard, petit malin.
    Au lieu de faire des jeux de mots laids, tu ferais mieux de nous trouver quelques renseignements complémentaires. :biggrin:

  22. Des couleuvres à collier j’en ai attraper des dizaines et des dizaines, des grosses et des petites sans prendre de précautions je n’ai jamais été mordu. Soit elle fait la morte (rare pour mon expérience perso) soit elle cherche à se sauver à toute allure. La couleuvre vipérine est elle aussi inoffensive. C’est d’ailleurs les seuls serpents que je m’amusais à attraper. :smile:

  23. Je trouve que les écolos, notamment ceux qui sont au gouvernement, avalent beaucoup de couleuvres en ce moment. Et ça n’a pas l’air de trop les gêner. Comme quoi, les couleuvres, c’est assez inoffensifs, non ? :whistle:

  24. C’est vrai que la vipérine a aussi comme moyen de défense , la possibilité d’émettre un liquide nauséabond qui est produit par les glandes cloacales .
    :sick:
    Mais il est très rare qu’elle mime la mort pour échapper aux agresseurs .

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