Les cerises sur le gâteau

Ouf, je suis en congés ! Jusqu’au 7 janvier exactement. Les derniers jours ont été plutôt durs, 15 heures de boulot par jour, je n’ai pas eu le temps de lire un seul commentaire sur ce blog ni d’écrire un seul article. Trois jours et demi sans article, ce n’était jamais arrivé en bientôt deux ans de blog.

Pendant cette période de fêtes, nous allons difficilement échapper aux excès de consommation de toutes sortes. La boisson va couler à flots (notamment pour ceux qui, comme moi, sont équipés d’une clé USB Wine) et la consommation de sucreries et patisseries va aller bon train. Tiens, justement à propos de patisseries, j’ai reçu un mail qui nous parle d’un ex-chercheur de l’INRA qui a travaillé sur la microbiologie des sols et qui est maintenant entré en résistance. Ce chercheur, Claude Bourguignon, en est arrivé à penser qu’il est « peut-être plus judicieux d’informer la masse des consommateurs que nous sommes, sur ce qu’elle consomme, plutôt que de s’égosiller à essayer de lui faire comprendre que de manger propre c’est mieux pour sa santé, son bien être donc son bonheur. » C’est une idée qui me semble très intéressante. Et Claude Bourguignon de nous informer sur ce que contient la tarte aux cerises achetée en supermarché. Cette belle tarte aux cerises apparemment si anodine pour la santé …

HISTOIRE CHIMIQUE D’UNE TARTE AUX CERISES de supermarché
La Farine
Les grains de blé ont été enrobés d’un fongicide avant semis.
Pendant sa culture, le blé a reçu de deux à six traitements de pesticides selon les années, un traitement aux hormones pour raccourcir les tiges afin d’éviter la verse et une dose importante d’engrais : 240kg d’azote, 100kg de phosphore et 100kg de potassium à l’hectare.
Dans le silo, après récolte, les grains sont fumigés au tétrachlorure de carbone et au bisulfite de carbone puis arrosés au chlopyriphosméthyl.
Pour la mouture, ma farine reçoit du chlorure de notrosytel.
Puis de l’acide ascorbique, de la farine de fève, du gluten et de l’amylase.

La Poudre Levante
Elle est traitée au silicate de calcium et l’amidon est blanchi au permanganate de potassium.

Les Corps Gras
Ils reçoivent un antioxydant comme l’hydroxytoluène de butyle et un émulsifiant type lécithine.

HISTOIRE DE LA CREME
Les œufs proviennent d’un élevage industriel où les poules sont nourries aux granulés contenant des antioxydants (E300 à E311), des arômes, des émulsifiants comme alginate de calcium, des conservateurs comme l’acide formique, des colorants comme la capsanthéine, des agents liants comme le lignosulfate et enfin des appétants pour qu ‘elles puissent avaler tout ça comme l’acide cholique et une enzyme pour retirer le sucre du blanc.

Le lait
Il provient d’un élevage industriel où les vaches reçoivent une alimentation riche en produits chimiques : des antibiotiques comme le flavophospholipol (E212) ou le monensin-sodium (E714), des antioxydants comme l’ascorbate de sodium (E301), l’alpha-tocophérol de synthèse (E307), le buthyl-hydrox-toluène (E321) ou l’éthoxyquine (E324), des émulsifiants comme l’alginate de propylène-glycol (E405) ou le polyèthylène glycol (E496), des conservateurs comme l’acide acétique, l’acide tartrique (E334), l’acide propionique (E280) et ses dérivés (E281 à 284), des composés azotés chimiques comme l’urée E801), ou le diurédo-isobutane(E803), des agents liants comme le stéarate de soduim, des colorants comme le E131 ou 142 et enfin des appétants pour que les vaches puissent manger tout cela comme le glutamate de sodium.

Les huiles
Elles ont été extraites par des solvants comme l’acétone puis raffinés par l’action de l’acide sulfurique, puis lavage à chaud, neutralisées à la lessive de soude, décolorées au bioxyde de chlore ou au bicarbonate de potassium et désodorisées à 160°C avec du chlorure de zinc. Enfin, elles ont été recolorées à la curcumine.

La crème
Une fois obtenue, elle reçoit des arômes et des stabilisants comme l’acide alganique (E400)

Les cerises
Les cerisiers, ont reçu pendant la saison entre 10 et 40 traitements de pesticides selon les années.
Les cerises sont décolorées à l’anhydride sulfureux et recolorées de façon uniforme à l’acide carminique ou à l’érythrosine.
Elles sont plongées dans la saumure contenant du sulfate d’aluminium et à la sortie elles reçoivent un conservateur comme le sorbate de potassium (E202).
Elles sont enfin enduites d’un sucre qui provient de betteraves qui, comme le blé, ont reçu leur dose d’engrais et de pesticides.

Le sucre extrait par décantation à la chaux et à l’anhydride sulfureux puis décoloré au sulfoxylate de sodium, puis raffiné au norite et à l’alcool isopropylique.
Il est enfin azuré au bleu anthraquinonique.

BON APPETIT !

28 réflexions au sujet de “Les cerises sur le gâteau”

  1. Wouah, elle est pas chère finalement cette tarte aux cerises, avec tout ce qu’il y a dedans !

  2. Moi je me situe à mi-chemin entre le consommateur-qui-mange-que-du-bon-pour-la-santé et le consommateur-qui-bouffe-de-la-merde : je n’achète pas de bio, mais je me cantonne aux produits simples et pas transformés industriellement (par exemple, JAMAIS au grand jamais, on ne me verra acheter une pâte à tarte toute faite, ou une soupe toute faite, et très très rarement, un produit cuisiné (mais ça peut arriver que je file à monop à midi m’acheter une barquette d’aubergines farcies à l’orientale, parce que je n’ai pas eu le temps de prévoir autre chose et que j’en ai marre du flunch, ou que j’ai pas le temps de faire mieux, tout bêtement).
    Je me souviens d’un monsieur dans un restaurant à besançon, qui m’expliquait qu’il fallait que je cesse de nourir mes enfants aux produits laitiers parce que je les empoisonnais, qui nous a fait la leçon pendant des heures, à mes petits rayonnants de santé et à moi qui ne suis pas à plaindre, et son fils jeune adolescent est arrivé : maladivement maigre, plus gris que pâle, et tout mou… et là, je me suis dit que j’allais m’en tenir au lait aux antibiotiques, que le déficit en calcium semblait être plus dangereux que la dose quotidienne de produits chimiques que je les faisais ingurgiter…Bien entendu, si j’étais une maman qui vivait à la campagne, avec un beau lopin de terre, et surtout un mari qui travaillerait à ma place, si donc j’avais toute ma journéé à moi, je m’adonnerais sans retenue au fantasme de l’autarcie alimentaire ! : j’aurais un magnifique potager, un poulailler, un champ magnétique tout autour de mon habitation pour empêcher pesticides, engrais et ogm de voler dans mon pré carré, je moudrais mon grain, ferais mon pain, des conserves, des confitures… sincèrement, j’adorerais ! D’ailleurs, j’ai bien essayé de planter deux trois trucs dasn mon petit jardin de ville, ça n’a jamais pris… pas plus que le gazon, d’ailleurs, malgré de longues journées de rotovator et rateau…
    Alors, oui, on pourrait arguer que je pourrais me contenter de ne faire mes courses que dans la filière bio, mais :
    1/ quand j’arrive avant la fermeture des portes d’Intermarché, je suis déjà bien contente (et ça ferme tard)
    2/ quoi qu’on puisse en dire, je reste convaincue qu’un caddie d’Inter me coûte bien moins cher qu’un caddie Croque Nature
    3/ ça m’arrange quand même que mes fruits et légumes durent au moins une semaine, parce que, les courses, je ne peux pas non plus les faire tous les 3 jours…
    4/ Je préfère par exemple le Muesli Country Store, avec toutes les merdes qu’il peut y avoir dedans, à tous les mueslis bios que j’ai pu goûter et qu’il fallait ruminer 3 plombes avant de pouvoir les avaler…
    eh oui !… tout ça n’est pas très séduisant, j’en conviens, mais c’est comme ça !

  3. quand, en plus, je vais boire un verre avec des amis qui, eux, se nourrissent de façon saine, et qu’ils me soufflent toute la soirée leur fumée dans les bronches jusqu’à ce que je sois au bord de la nausée… entre nous, ça fait relativiser…
    héhéhéhéhé… on est bientôt au premier janvier !!!

  4. ah oui, tiens : ça me fait penser à une copine qui est très très « bio », qui met à point d’honneur à ne donner que le meilleur à sa fille… et quand je passe chez elle, je trouve ladite petite en train de jouer dans un nuage de fumée… et si je ne m’abuse, on trouve aussi quantité de pesticides et autres dans la cigarette, non ?!!… L’avantage, c’est que là, c’est complètement gratuit comme empoisonnement : y a aucun apport nutritif et calorique en contrepartie… hmmmm, que du bonheur….

  5. tout ça pour dire que « vivre sainement », de nos jours, relève du pur fantasme. En revanche, être informé de ce qu’on avale reste, effectivement, nécessaire.

  6. alors que « vivre poétiquement »…. Rejoignez dès à présent l’appel du 19 Décembre lancé par Isidore !!!!

  7. Et encore, Claude Bourguignon ne dit pas tout. Je suis prêt à parier que :

    – La farine est issue de Triticum aestivum (peut-être même de la sous-famille des Pooideae et de la sous-classe des Commelinidae)

    – la matière grasse est fabriquée à partir d’Helianthus annus (oui j’ai bien dit « annus » !!!)

    – les oeufs proviennent en réalité de Gallus gallus domesticus (dont l’embranchement est Chordata)

    – la crème est un produit de Bos taurus (de l’infra-classe Eustheria et de l’ordre des Artiodaclyla)

    – les cerises sont tirées de Prunus cerasus (de sous-règne des Tracheobionta)

    – le sucre est en réalité extrait de Beta vulgaris (de la famille des Chenopodiaceae)

    Ca fout encore plus la trouille, non ?

  8. D’accord avec Claude Bourguigon (et Bernard qui le suit dans cette voie) pour dire qu’il est sans doute plus pertinent de se contenter d’informer plutôt que de s’égosiller à vouloir changer (plus ou moins de force) les comportements.

    Si on veut que les gens nous écoutent et nous suivent, il faut en effet (à mon avis) au moins faire le pari qu’ils ont au moins un minimum d’intelligence, d’esprit critique et de liberté.

  9. « Prenez les gens pour ce qu’ils sont et ils le resteront. Prenez-les pour ce qu’ils pourraient devenir, et il le deviendront »

  10. Je ne serai pour ma part pas aussi affirmatif et optimiste que Goethe (je rajouterais volontiers un « peut-être » final), mais bon… c’est toute de même l’idée implicite de mon commentaire précédent.
    (Merci Johann ;-) )

  11. Une chose qu’il me semble nécessaire de rajouter (en contrepoint) :

    Attention (ici comme ailleurs) à toute tentation de recherche de pureté ! L’histoire a maintes fois prouvé que c’était on ne peut plus dangereux, et le point de départ des pires attrocités !!!

    Il faut, de plus, peut-être se faire à l’idée qu’il n’existera jamais de nourriture totalement « pure » (ne serait-ce que parce qu’à part peut-être le sel, le miel, les oeufs non fécondés et le lait nous sommes « condamnés » à manger d’autres êtres vivants)

  12. le sel, le lait : même pas ! Le sel absorbe toutes les saloperies de l’atmosphère, et le lait est dopé aux antinios et autres substances !… renonçons et tâchons de faire de notre mieux !

  13. D’t’façons, au-delà d’un certain seuil de « pureté », la bouffe bio, moi, j’la digère pas ! Alors…

    Bref, j’ai rien contre (si ça amuse certains de pinailler sur ce qu’ils ingurgitent et le souci de leur « petite santé », pourquoi pas…) mais ce n’est pas un « trip » qui m’excite tant que ça ! Et si je ne rallonge pas ma vie (ce qui non seulement n’est pas prouvé mais surtout n’est pas en soi ce qu’il y a de plus désirable !), au moins j’me la simplifie !

  14. On mange des cerises depuis deux jours, mais le geai en consomme bien plus que nous, il nous en laisse bien moins de la moitié. Ainsi va la vie de ceux qui veulent protéger la vie des oiseaux … :blush:

  15. Chez nous, quasiment tout a pourri avant la maturité … pour les burlats
    Pour les autres variétés, on verra plus tard.
    Pour la première fois depuis de nombreuses années qu’on n’était pas envahis par les freux ! Ce matin, j’ai vu un écureuil qui se délectait tranquillement d’une cerise au sol. Et nous avons aussi pas de geais.
    Ce qui m’a beaucoup surpris, c’est que mon voisin qui est arboriculteur m’a dit que ce pourrissement prématuré est dû au vent qui souffle en permanence de façon violente. Les feuilles qui frappent continuellement les cerises en seraient la cause.
    Je n’aurais jamais imaginé ça.

  16. Je ne crois pas trop à cette version du vent violent. Par contre, ce qui est sûr, c’est qu’il y a un insecte asiatique, une drosophile, qui attaque tous les petits fruits. A priori, il ne sera plus possible de manger une cerise dans les années qui viennent, sauf à les cueillir avant maturité.

  17. C’est tout à fait vrai qu’elles sont attaquées par une mouche, je l’ai constaté et cela m’agace prodigieusement :angry: (décidément, les asiatiques nous attaquent de toute part, entre les frelons, les coccinelles, les renouées, les mouches de la cerise, le coronavirus, j’en passe et des meilleures)
    Mais c’est autre chose. On voit bien qu’elles ont eu la mouche mais en plus elles sont pourries de façon anormale.
    Je ne suis évidemment pas une experte et ai moi aussi un doute sur cette histoire de vent mais c’est quand même un pro et il vit de ça donc il sait peut-être quand même de quoi il parle.
    Et puis, j’ai vu de mes propres yeux les cerises battues en permanence par les feuilles et je t’assure vraiment violemment.
    Je pense que personne ne se rend compte de la violence que le vent peut avoir dans la vallée du Rhône (Si, notre ami breton Yves doit bien savoir ce qu’est un vent violent).
    Il reste que comme toi, Bernard, je suis quand même sceptique sur cette histoire.
    Je vais essayer d’en parler avec d’autres arboriculteurs de ma commune (la ressource principale de ma commune est l’arboriculture).

  18. L’info sur les drosophiles, je la tiens d’un producteur de petits fruits qui a son exploitation près de chez moi. Ici aussi il y a de plus en plus de vent, ça augmente d’année en année.

  19. Ahhh le vent , on peut en faire des romans sur éole ici dans le Finistère , il rythme nos vies … Le soleil seul n’est pas méchant , la pluie seule n’est pas méchante , mais aussitôt que le vent vient jouer avec ces deux-là , commencent les conneries :cool: :cwy:

  20. La récolte des cerises est exceptionnelle ici en Franche-Comté, on a rarement vu ça, sur la plupart des arbres il y a des centaines de kilos de fruits et la plupart se perdent d’ailleurs. Il y a parfois dix personnes qui viennent cueillir des cerises sur un cerisier avec leur panier et il y a encore presque autant de cerises sur l’arbre. Combien de cerises sur un arbre ? 10 000 ? 20 000 ? 50 000 ?

  21. Pareil chez nous. Et pareil pour les abricots.
    Les arbres croulent et sont plus oranges que verts.
    Jamais vu une telle profusion !

  22. Souvent la profusion de fruits n’est pas signe de bonne qualité gustative car les fruits sont, dans ce cas-là, moins sucrés (les sucres fabriqués par l’arbre se répartissant alors dans l’ensemble des fruits, donc moins de sucre par fruit). Or, ce qui est étonnant, c’est que la qualité des cerises est très très bonne malgré leur nombre. Et en plus, elles durent assez longtemps sur l’arbre. Il y en avait plein sur un arbre avant qu’on parte en vacances, elles étaient encore très belles lorsqu’on est rentrés une semaine plus tard. Et, ce qui est inhabituel, elles n’ont pas été gâtées par les pluies successives.

  23. Eh bien, tu as de la chance parce que chez nous, les cerises n’ont pas duré. Elles ont pourri tout de suite, avant même la maturation parfois.

  24. J’ai acheté deux livres sur le sujet, mais je n’ai pas encore mis en pratique.
    Oui, Michel et Pascale utilisent beaucoup, et avec succès, cette méthode.

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