Les âneries de Pierre Louki (4)

Tous les médias parlent actuellement du prix des fruits et des légumes. Le coût est devenu très élevé mais peu de journaux parlent du profit éhonté que font les intermédaires et les actionnaires des groupes de la grande distribution. Il serait probablement normal que le prix d’un produit frais soit multiplié par deux entre le prix de départ payé au producteur et celui que paye au final le consommateur. Mais lorsqu’un producteur vend ses poireaux 20 cts le kilo et que le consommateur l’achète 1,5 voire 2 euros (avec un prix multiplié par 8 ou 10), la ficelle est si grosse qu’on se demande pourquoi aucun de nos grands médias ne fait un vrai travail d’investigation journalistique sur le sujet.

Les médias nous rappellent à juste titre l’importance de consommer au moins cinq fruits/légumes par jour. Pourquoi 5 ? et pas 4 ou 6 ? Enfin, bon, il faut bien donner un ordre de grandeur j’imagine… mais je ne suis pas certain que manger cinq petits pois par exemple suffise …

Tiens, en parlant de petits pois, je me rappelle cette petite « ânerie » de notre ami Pierrot qui avait sûrement anticipé cette baisse du pouvoir d’achat et la difficulté à se nourrir correctement en fruits et légumes. Je vous livre ce petit texte qui s’appelle « Marché du pauvre » :

– Petits pois extra-fins ?
– Deux cent quatre vingts !
– Petits pois fins ?
– Deux cent soixante-dix !
– Petits pois mi-fins ?
– Deux cent soixante !
– Petits pois moyens ?
– Deux cent cinquante !
– Gros petits pois ?
– Deux cent quarante neuf !

Alors, s’il vous plaît, donnez-moi
Une livre de pois cassés
Et un tube de colle.

13 réflexions au sujet de “Les âneries de Pierre Louki (4)”

  1. D’autant plus qu’avec des pois cassés, on peut réaliser d’excellents petits plats, comme la soupe de pois cassés, dont voici la recette … Elle est tout simplement délicieuse.

    Soupe de pois cassés :

    Pour 6 personnes
    Préparation : 30 min
    Cuisson : 2 h 45

    500 g. de pois cassés. 1 carotte. 1 branche de céleri. 1 blanc de poireau.
    1 oignon. 6 feuilles de laitue. 1 bouquet garni. Sel. poivre.
    Eventuellement, de la crème, des lardons et des croûtons.

    Rincez les pois cassés à grande eau. Mettez-les dans un faitout avec 2 l. d’eau froide et portez doucement à ébullition.
    Pendant ce temps, nettoyez et épluchez tous les légumes. Coupez la carotte et la branche de céleri en petits dés. Emincez le blanc de poireau et les feuilles de laitue. Hachez l’oignon. Ajoutez les légumes dans le faitout avec le bouquet garni. Ecumez jusqu’à la reprise de l’ébullition. Couvrez et laissez cuire 2 h 30 à feu très doux. Salez et poivrez à mi-cuisson
    Au terme de la cuisson des pois, retirez le bouquet garni et passez au mixer.
    Ajoutez éventuellement la crème, du cerfeuil haché, des lardons et des croûtons.

    Je fais aussi parfois une purée de pois cassés sur laquelle je pose des côtelettes de porc bien rôties ou alors des tranches épaisses de bon jambon également bien rôties. Surtout, ajouter aussi le jus de la viande.
    Mmmm ! Les miens adorent ça et ne laissent rien traîner au fond du plat.

  2. Merci pour la délicieuse recette de soupe que je connais bien, à quelques variantes près. Je ne connais pas l’autre recette par contre, mais j’essaierai.
    Cela me fait penser que les légumineuses permettent de faire des super plats et pour pas cher du tout (ce qui n’est pas négligeable dans un contexte de baisse du pouvoir d’achat…). Et quand on fait une soupe pour un soir, on en a facilement pour deux ou trois soirs. Et en plus c’est délicieux.
    Il n’y a pas que le pois cassé, il y a aussi les autres légumineuses. Dans les magasins bio (mais peut-être ailleurs aussi), on trouve des mélanges intéressants. Je citerai par exemple le « mélange de légumineuses pour soupe méditerranéenne » de la marque Moulin des moines que l’on trouve à Croqu’Nature à Besançon. Il y a dans ce mélange des pois cassés, des azukis, des haricots blancs, des haricots noirs, des haricots rouges, des pois chiches, des lentilles blondes, rouges et vertes et des flageolets verts. Après les avoir faits tremper 12H de temps, on les cuisine à la manière de la recette d’Oetincelleo. On n’est pas obligé de mixer la soupe, on peut laisser les morceaux tels quels.

  3. Nous sommes tous persuadés que la viande est indispensable. Or, on ne dira jamais assez que l’on peut trouver l’ensemble des acides aminés essentiels (qui composent habituellement les protéines animales) dans l’association « légumineuses/céréales ». C’est vrai que les céréales à elles seules ne peuvent pas remplacer la viande. Idem pour les légumineuses. Mais l’association des deux …

  4. Encore une dernière remarque : il faut une certaine surface de terre par personne pour nourrir l’ensemble de la planète. On trouve des chiffres exhorbitants sur le web et j’ai lu le chiffre de plus de 6 hectares par personnes récemment dans un journal. Oui, peut-être, en se nourrissant comme un occidental. Mais si l’on modifie notre alimentation et consomme beaucoup plus de céréales et de légumineuses et moins de viande, on pourrait nourrir facilement tout le monde car dans ce cas on peut diminuer par deux au moins la surface qu’il faut par personne. Rappelons que les pays occidentaux sont passés depuis l’avant-guerre à une nourriture « 1/3 animal ; 2/3 végétal » à un rapport aujourd’hui qui est exactement l’inverse. Que les pays occidentaux en revienne déjà au rapport qui prévalait autrefois et cela va déjà changer beaucoup de choses … !

  5. Et puis, les légumes et les céréales sont tellement délicieux.
    Une remarque à propos de la quantité de viande que l’on mange.
    Ca dépend un peu des pays. En Argentine par exemple, la viande constitue l’essentiel de l’alimentation. Il faut dire que là-bas, celle-ci est absolument divine (et je pèse mes mots). Moi qui ne suis pas viande, comme on dit, en Argentine, je suis capable d’engloutir un énorme (c’est toujours énorme, chez eux, les morceaux de viande) morceau en un rien de temps et sans petite sauce genre béarnaise ou autre pour faire passer.
    Et tout ça pour le prix d’une bouchée de pain chez nous.
    Par contre, si vous voulez manger des légumes en Patagonie … Alors là, il faut avoir un porte-monnaie bien rempli !

  6. « En belle Argentine
    La viande est bovine
    La viande est divine »
    Nous dit Chistine

    (c’est un prénom comme un autre, juste pour la rime …)

  7. Autre remarque :
    Il n’y a pas que la surface cultivable qui pose problème …
    L’eau également :
    Il faut 1000 litres d’eau pour produire 1 kilo de riz et 13 000 litres pour 1 kilo de boeuf issu de l’élevage intensif (Source : La Recherche n°421).
    Impressionnant, n’est-ce pas ?
    Mieux vaut donc manger moins de viande pour économiser l’eau !
    Je précise qu’en Argentine, l’élevage n’est pas intensif mais tout se qu’il y a de plus extensif.
    Je précise encore que le prénom que tu as choisi (Au hasard, hum !) pour la rime s’écrit : Christine.

  8. En matière de recette de légumineuses, je vous conseille de faire cuire les haricots blancs frais avec une grosse poignée de sauge … divin et très digeste.
    Un livre plein de délicieuses recettes : Fabuleuses légumineuses, de Claude Aubert, éditions Terre Vivante.

  9. Oui, je connais aussi cette recette des haricots à la sauge, elle vient aussi du même livre. Les livres des éditions Terre Vivante, ceux de Claude Aubert et d’autres auteurs, sont des valeurs sures. Je citerai le premier qui me vient à l’esprit, consacré à une méthode de conservation naturelle des aliments : la lacto-fermentation.

  10. Nos grands parents auraient été si heureux de manger de la viande au moins deux fois par semaine et nous à cette époque , ici en France , nous crachons dessus comme si c’était cette viande qui donnait tous les maux de la terre !!!
    A vous entendre il faudrait revenir à ce que chacun élève son cochon … Pas évident lorsqu’on habite en cité HLM ! Et de plus dans vos potagers , il faudrait produire plus pour nourrir l’animal , donc recours aux engrais et autres produits qui tuent la terre …. Et là fini le  » BIO  » .
    Pour la plupart vous dites que l’économie va mal , et vous avez des propos qui feraient si on les appliquaient que l’industrie agroalimentaire se casserait la figure très rapidement et mettraient une région comme la Bretagne déjà très touchée par la crise de la pêche dans une belle misère !!! De petites PME vivotent déjà depuis cette mode de manger végétarien
    En France la viande bovine est bien la plus chère car les bovins ne sont pas élevés en intensif mais dans de belles pâtures . Le problème en France est que les coûts vétérinaires sont très élevés et se répercutent sur le prix à l’étalage , ceci pour une bonne traçabilité , ce qui n’est pas le cas dans beaucoup d’autres pays du globe où on peut vous faire manger une viande au goût délicieux , mais d’une bête malade . Ici les intoxications que l’on doit à la consommation des viandes viennent du manque d’hygiène et des défauts de température du frigo de nos cuisines .

  11. D’accord avec toi, Yves, le problème n’est pas si simple. Il faut certainement aller vers un autre système mais en douceur. En douceur, mais de toute façon, on n’échappera pas à une profonde refonte de l’industrie agro-alimentaire. Tu es bien d’accord pour dire que personne ne s’y retrouve actuellement : ni le producteur, ni le consommateur, non ?
    La solution passe forcément pas des circuits courts. A nous, en tant que consommateurs, de privilégier ce type de circuits et nul doute que l’économie locale s’y retrouvera. Enfin, c’est mon avis …

  12. Tous le monde s’y retrouve lorsque l’on fait de la qualité , c’est le cas de mon entreprise et ça marche , on produit moins que les autres mais un produit de qualité reconnu et vendu surtout en Allemagne et au Danemark , moins sur le marché Français où on regarde plus le prix que la qualité !!!
    Ma femme qui est dans le textile , c’est pareil son entreprise ne cesse de s’agrandir pour fournir le marcher Japonais et Américain , toujours grâce à un produit de qualité et un savoir faire qu’il est difficile de délocalisé malgré ce que peuvent dire certaines personnes .
    Et avec un dollar plus fort nous aurions pu avoir des marchés plus important en Chine , Corée du sud et en Russie , comme quoi notre production agroalimentaire de qualité est reconnue dans le monde entier … Et malheureusement moins en France où l’on préfère les poulets congelés du Brésil et les viandes espagnoles !!

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