Mes tomates de l’été 2008 (5)

LE COIN DU JARDINIER (35)
Mes tomates de l’été 2008. Ou plutôt de l’automne. Car, malgré une météo plutôt médiocre (au sens où on l’entend habituellement), mes tomates se débrouillent pas mal. Bien sûr, il y a un petit peu de mildiou sur les feuilles mais les pieds font plutôt bonne figure. Je crois que l’expérience que j’ai faite cette année, à savoir ne pas tailler les tomates et laisser le feuillage divaguer, est plus que concluante, au moins avec ces variétés anciennes qui sont à croissance indéterminée et qui poussent sans cesse. En tous les cas, je mangerai des tomates au moins jusqu’au début octobre et probablement bien plus.

Il y a seize ou dix sept ans, une personne m’a donné une tomate qu’elle avait ramené de Yougoslavie. La personne ignorait le nom de la variété, alors je l’ai appelée simplement « yougoslave ». Depuis, elle occupe chaque année une place de choix dans mon jardin et je renouvelle mes graines tous les cinq ans. C’est une tomate tardive (tiens, au fait, pourquoi les gens s’acharnent-ils à privilégier les précoces et oublient-ils de planter des tardives pour assurer une production d’arrière-saison ?) et la récolte de cette année bat son plein. J’aurais pu essayé de savoir d’où venait exactement cette tomate. Et peut-être aurais-je pu l’appeler serbe, croate ou kosovare … mais bon, ça me plait plutôt bien ce petit nom disparu de yougoslave.

Voilà une cinquième petite sélection de tomates que j’ai cultivées cet été. Dans l’ordre : Piccolo F1, Yougoslave, Spitz, Paul Robeson, Délice d’or et Striped cavern.

Dans quelques semaines, je mettrai en ligne la liste des variétés dont j’ai récolté les graines et que je mets à disposition des lecteurs de ce blog.

26 réflexions au sujet de “Mes tomates de l’été 2008 (5)”

  1. Appliquant assidûment, depuis cinq ans, les leçon du Père Bernard, ce ne sera pas lui cirer les pompes que de le remercier pour la belle manière dont il fait profiter les autres de ses observations.
    Aussi à chaque fois que j’en fais moi-même une, je m’autorise à en faire part à mon tour.
    Jusqu’à cette saison, je me suis évertué, comme tout le monde ici, à couper les gourmands au fur et à mesure de leur apparition. En août, dans la Drome, j’ai vu des pieds de tomates cultivés en potager privé par des paysans. Plus de 1,50 mètre de haut, de 0,80 m de diamètre. Les mêmes que ceux de Bernard. Autant vous dire que l’an prochain je vais mettre en oeuvre cette technique en m’évertuant aussi à déposer un demi-seau de compost au fond du trou lors du repiquage !
    Venons en aux observations :
    . Littéralement amoureux de la stricte méthode expérimentale, j’ai volontairement arrosé (feuillage compris) à la tombée du jour et par temps secs 6 pieds de Marmande, alors que je n’ai pas arrosé du tout les 12 autres. Résultat : les 6 pieds ont pris un fulgurant mildiou et ont crevé avant d’avoir mûri leurs premiers fruits. Les autres ont abondamment donné et continuent de le faire.
    . Au fur et à mesure de l’apparition de taches brunes sur les feuilles, chaque jour j’enlève les feuilles atteintes (Cela me demande un moment mais j’adore consacrer le temps qu’il faut à ces choses essentielles).
    Par ailleurs, sensibilisé à la non-taille des gourmands à la mi-août, j’ai immédiatement cessé de le faire.
    Les jeunes gourmands se sont mis à pousser gaillardement et – le croirez-vous ? – le mildiou a cessé de se développer sur le reste du plan !
    La suppression précoce des parties malades et la liberté laissé à la plante de produire un nouveau feuillage sont-elles la cause de cette « guérison », je ne saurais l’affirmer.

    Ah, s’il ne fallait pas attendre que l’hiver passe, combien je serais content de m’y remettre tout de suite.
    Ceci dit, je n’ai pas à me plaindre. La récolte fut excellente et elle continue de l’être encore.

    Je fais même des émules. Un voisin est venu me demander des graines de ces poivrons dont j’ai récupéré les semences sur un fruit acheté au supermarché ! Je lui en ai offert deux exemplaires tout gros et l’invitant à faire lui-même sa semence.

    Il m’a confessé dans l’intimité du potager qu’il finissait par se demander si les produits qu’il déverse sur ses cultures depuis des années n’ont pas fini par porter atteinte à la qualité de sa terre. Il a des pucerons et autres prédateurs ainsi que des maladies inconnues chez moi. Sans charger la barque davantage (il paraissait assez malheureux comme ça), je ne l’ai cependant pas détrompé.

    Par ailleurs, avec une voisine, nous avons décidé d’acheter en commun un broyeur !

    Allez, va, tout n’est pas perdu.

  2. Bravo !
    J’aime cette démarche : faire ses propres expériences plutôt que croire tout ce qui se dit.
    Et dans le cas présent, cerise sur le gâteau, l’expérience sur les cerises, euh, non pardon, sur les tomates, a été apparemment concluante.
    Quand à la terre qui a perdu sa qualité à cause des produits qu’on lui fait ingurgiter, c’est bien possible.
    Il faudrait vraiment qu’on arrive à sortir de cette ère « tout chimique » qui est une véritable catastrophe pour l’environnement.

  3. Robert, tu nous dis que « le mildiou a cessé de se développer sur le reste du plan ». Oublié le « t » de plant. Est-ce ta manière à toi de nous dire, de manière subliminale, que ta façon de lutter contre le mildiou, c’est le bon plan ? :smile:

  4. Tu as tout compris, Bernard !
    Mais, au fond, un plant (de tomate…), c’est aussi un plan (sur l’avenir…), n’est-ce pas ? (Sourirerie)

    Ben, tu vois Etincelle, je poursuis la même méthode expérimentale en jardinage qu’en politique et dans les deux cas je conchie les idéologues de l’acceptation béate du fait accompli et autres tenants de la rigolade à tout prix. C’est ainsi que Canard Enchainé est un journal SATIRIQUE qui sait, quand il se doit, être satiriquement grave.

    Le Grand Lui est un authentique mildiou, mais également, pour reprendre tes derniers mots, « une véritable catastrophe pour l’environnement ».

  5. Cré non d’un mildiou, je veux des graines, 20 kilos !! Plus simplement, je tenterais bien moi aussi de semer ces varietés anciennes ss faire de coupe. Cela fera un expérience de plus a partager.
    Connaissez vs le site du poête ferrailleur ? – Ho tomates et scultures animées par les éléments naturels et autre curiosités – Doubs réveur –

    http://www.poeteferrailleur.com/index.php

  6. Franchement Bernard je suis en admiration devant ton travail et devant toute ces variétés de tomates que tu nous présentes , cet amour du potager qui nous montre là , que rien n’est perdu , qu’avec un peut de courage , de sueur et surtout de curiosité et de partage , on peut faire revivre ces merveilles pour le palais que l’on croyait perdu …. Aahh , si ça pouvait être de même entre les hommes qu’avec les tomates de ton potager sur cette terre , que toute les races puissent y vivre en harmonie !!! Mais là , il manque trop d’amour , de partage et il y a beaucoup trop d’intolérance …
    L’avenir de l’homme est peut être là , qu’il découvre qu’il y a une vie autour de lui et pas simplement des machines et du béton , qu’il peut de temps en temps se servir de ses mains pour travailler et de ses yeux pour observer et apprendre , se prendre en main et ne pas attendre que tous lui vienne d’en haut … J’aime faire un geste lorsque je suis devant un terrain qui vient d’être travaillé , c’est celui de prendre un peu de cette terre dans mes mains et de l’effriter entre mes doigts , sentir cette terre qui nous donne tous …. Ne la tuons pas !!

  7. Ne bénéficiant pas du super microclimat de Bussières, je tempérerais un peu les propos de Bernard.
    J’ai déjà fait l’expérience de tailler certains pieds de tomates et de ne pas tailler les autres… expérience qui m’a décidée à continuer à tailler!
    Cependant, je ne taille qu’en tout début de saison, lorsque la croissance des plants est très forte, pour former 3 tiges costauds. Une fois mes trois tiges bien formées et mon plan de tomate en fleur je ne taille plus du tout, car effectivement, les gourmands peuvent remplacer du feuillage malade.
    Mais pas de taille du tout forme un pied très touffu, dans lequel l’air ne peut plus circuler et sécher le feuillage rapidement après une pluie, les maladies se développent donc mieux que si on taille… sauf si on a un microclimat particulier…

  8. C’est vrai que chez moi aussi lorsqu’on parle de la culture des tomates en pleine terre , c’est souvent avec une larme à l’oeil car ça tourne une année sur trois à la catastrophe , question de climat , heureusement les serres sont là !! Alors on insiste sur l’artichaut et le choux-fleur .

  9. C’est vrai qu’il y a un certain empirisme dans la culture potagère, en tout cas sûrement pas de solution unique, et je suis certain que Bernard, en jardinier expérimenté, accomplit certains gestes instinctivement, sans non plus fixer une règle intangible.
    Pour la taille, j’ai remarqué que selon les variétés, certaines filaient résolument vers le ciel avec une tige vigoureuse (tension les gars, pas de conclusion hâtive), d’autres construisent volontiers et à grande vitesse des gourmands même plus vigoureux que la tige du plant originel. J’ai décidé de respecter un peu cette nature en essayant de privilégier les fleurs au début. Et je me demande si ce mode de croissance différent ne signe pas une limite visible entre variétés à croissance déterminée et variétés à croissance indéterminée ?
    En tout cas, sauf erreurs de tailles monumentales (suppression du bourgeon terminal), ça fonctionne plutôt bien. Ensuite, lorsque le feuillage semble le disputer au fruits qui ont du mal à mûrir, je supprime les feuilles de la base qui font trop d’ombre ou me paraissent trop gourmandes pour la récolte espérée.

    Cette année, les Grégory altaï assez pâles mûres, que j’ai plantées produisent mieux (pas énormément non plus) et me paraissent plutôt tardives. Elles semblent aussi bien résistantes au mildiou. Comme Bernard, j’espère encore
    bien des récoltes et j’ai presque du mal à suivre dans la conservation… sauce ? Congélation ? Coulis ? Vos idées sont les bienvenues.

    En tout cas, j’attends avec impatience la liste des graines disponibles pour investir mon prochain jardin (je déménage) avec une surface accrue. J’espère fournir les variétés suivantes en plant ou en graines : Pêche blanche, Rose de Berne, Beefsteack, Piersol, Roma, Cœur de Bœuf rouge, Andine cornue, Matina, Green Zebra, Gregory altaï, Noire de Crimée… est sans doute d’autres, car ma mémoire est en cartons !
    J’espère aussi récupérer des variétés de courges savoureuses et en particulier la pomme d’or (c’est bien ça ?) et le potimaron, bien d’autres choses aussi. Un petit marché aux graines en fin d’hiver ?

  10. Mes tuteurs sont en bambou. Je coupe les petites tiges de bambous, de chaque côté, à 1 cm du tronc de bambou (on le voit sur la partie haute du bambou de gauche), ce qui permet à la ficelle de s’accrocher plus facilement. La ficelle est une ficelle des plus classiques, non synthétique, mais je pense que cela n’a pas vraiment d’importance.

  11. Ingénieux système avec le bambou . En as tu dans ton jardin , on dit que c’est très envahissant , je n’ose en planter !!!

  12. Alors là, tu as raison, c’est très très envahissant … Il vaut mieux les planter à au moins une dizaine de mètres de chez le voisin. Les bambous mettent du temps à trouver leur place mais après, au bout de cinq ans, il est très difficile de les contenir. Enfin, ça dépend aussi de la variété qui est plantée.
    Je récupère les miens sur un terrain très vaste où il n’y a pas de problème de place et de voisinage. Il y a d’ailleurs un dortoir de 10 000 étourneaux dans ces bambous avec des attaques régulières de l’épervier, de l’autour et du pélerin.

  13. Aaahh , l’Autour des palombes , oiseau majestueux , malheureusement rare dans ma région , mais j’ai pu assister un jour à une attaque d’autour sur une buse !!! Je n’en croyais pas mais yeux qu’il s’attaque à un autre rapace au dessus des blés .
    Pour le bambou , il y en a près du ruisseau en bas de chez moi , je vais en discuter avec le propriétaire car ta technique m’intéresse …

  14. L’adresse incontournable pour les graines de variétés originales est celle de Kokopelli. Cette association mène un travail de fond pour la préservation du patrimoine des espèces cultivées. Je suis bien incapable de dire si les tomates yougoslaves figurent clairement au catalogue de Kokopelli, mais la diversité est remarquable chez eux et sans doute unique en son genre. Le catalogue coûte relativement cher mais un contact avec eux est aisé : http://www.kokopelli.asso.fr/
    Avec ce qui est en rayon, je serais étonné qu’il n’y ait pas ce qu’il faut ! Reste à savoir si derrière l’appellation « tomate yougoslave » ne se cache pas une foule de variétés pas si faciles à identifier que cela…
    Bonne chance CAUMONT dans ta recherche, et bienvenue dans le club non restreint des éleveurs de tomates !

  15. Salut Caumont, notre ami Christophe t’a donné la bonne adresse. Tu peux passer directement commande par internet en allant sur la boutique de Kokopelli.
    Si tu ne le sais pas, aucune des graines diffusées par Kokopelli ne sont F1 (ou hybrides). Ce qui veut dire que lors de ta prochaine récolte tu n’auras qu’à récupérer des graines pour tes semences à venir.
    Pour ce qui est des tomates « yougoslaves », la Yougoslavie a cessé d’exister en janvier 1992, lorsque 4 de ses républiques fédérées firent sécession. Compte tenu des événements tragiques qui ont accompagné et suivi cette partition, je doute que la mention « yougoslave » ré-apparaisse de sitôt.

  16. Je peux envoyer des graines de cette tomate yougoslave, il suffit juste de donner l’adresse (que j’effacerai ensuite aussitôt de ce blog).

  17. Bonjour,
    OK pour l’envoi des graines de tomate yougoslave, ci-dessous mon adresse:
    M.CAUMONT Daniel
    Villa notre rêve
    Quartier Labourgade
    64990 URCUIT

    Veuillez confirmer réception par mail

    Avec tous mes remerciements
    Salutations

  18. bonjour je m’appelle ben romdhane ali je suis tunisien je suis ingénieur
    agronome, et vos tests de germinations des graines de tomates m’interesse beaucoup d’autant que moi même dans mon pays j’incite les agriculteurs à produire leur propre semences au lieu d’acheter celles hybrides qui coutent horriblement cher, par ailleurs moi aussi j’essai de me procurer et de pereserver certaines variétés anciennes de piments de tomates.. qui malheureusement ont disparu , alors si puviez m’envoyer certaines de vos graines de tomate je m’interesse particulièrment à la variété par vous nommé yougoslave et certaines variétés de tomates cerices apte à la culture d’arrière saison
    mon adresse 11 rue bou baker békir 7000 bizerte tunisie

  19. bonjour,

    je découvre votre blog superbe !!! mais que de temps… a passer

    j ai fait cette année mon premier potagé, je suit proche de béziers effectivement j’ai laissé les pieds croitre d’eux meme sans couper les rejets et j’ai encore des fleurs en haut
    le bas est tout sec et j’ai pas de maladie en haut.

    je vais continuer dans cette voie

    merci,

  20. J’avais eu cette variété en 2008 mais je ne l’ai pas cultivée depuis (d’une manière générale, je ne cultive plus de variétés hybrides).

Laisser un commentaire

:D :-) :( :o 8O :? 8) :lol: :x :P :oops: :cry: :evil: :twisted: :roll: :wink: :!: :?: :idea: :arrow: :| :mrgreen: