Il y a de bien belles rides …

Des femmes jeunes qui sont belles, on en trouve à foison. Des jeunes hommes aussi. Enfin, c’est ce qu’il me semble. Dans le sens tout du moins où l’on entend habituellement le mot « beauté »…
Il est une autre beauté, moins évidente, qui n’apparaît jamais à cet âge-là, c’est la beauté intérieure. Elle reste cachée, bien enfouie. Mais plus tard, lorsque vient l’âge, il me semble que cette beauté là apparaît au grand jour … dans les premières rides. Il est un âge où l’apparent et l’enfoui se rejoignent en pleine lumière pour donner un visage authentique, véritable reflet de l’être. J’ai toujours eu ce sentiment là que la véritable beauté, celle qui traduit au plus près la véritable nature humaine, était révélée au travers des rides. En vieillissant, je vois d’autres personnes (notamment des amis) vieillir également autour de moi et ce vague sentiment que j’avais depuis longtemps est maintenant devenu certitude : les rides sont bel et bien des révélateurs. Qu’en pensez-vous ?

43 réflexions au sujet de “Il y a de bien belles rides …”

  1. Tu sais déjà ce que j’en pense Bernard !
    Sans nos rides, nous ne serions pas nous-mêmes.
    Chacune de nos rides provient d’un évènement de notre vie qui nous a marqué …
    Il y a la ride, là, sur le front, apparue le jour où votre enfant a été gravement malade.
    Il y en a une autre qui date du jour où vous avez perdu votre travail …
    Et puis il y a toutes les petites autour des yeux qui se sont creusées un peu plus à chacun de vos rires.
    Comment peux-t’on se faire lifter ?
    C’est vouloir effacer toute sa vie passée pour une simple et superficielle question d’apparences.
    Je connais des visages de vieilles femmes tibétaines qui sont ridés d’une façon incroyable et qui sont extrèmement touchants de beauté.
    Ce sont les rides qui font leur beauté !

  2. Si je comprends bien, Etincelle, pour ne pas vieillir, il faudrait :
    1. N’avoir pas d’enfant.
    2. Ne pas perdre son travail.
    3. Ne jamais rire.
    En conséquence, on ne sera pas ridé et on sera moche.
    Logique imparable !
    :face:

  3. N’est-ce pas être hanté par la mort que de vouloir apparaitre plus jeune sans rides ? Comme si un lifting pouvait arrêter le temps . C’est bien humain de vouloir à tous prix être plus fort que la nature , vivre dans le surnaturel .
    L’apparence est donc si importante , n’est-ce donc que la seul forme de beauté sur cette terre ?

  4. Oui, Bernard, je pense que tu touches à quelque chose de très profond. Les rides révèlent, avec d’autres atteintes visibles du corps, le vieillissement. Le problème, ce n’est pas les rides (signe extérieur) mais le fait objectif de vieillir, extérieurement mais également, il faut l’admettre, intérieurement : troubles de l’attention, de la mémoire, du sommeil, etc.

    Le modèle de l’être humain véhiculé par la société de consommation est celui d’une personne jeune (entre 17 et 35 ans, disons) bien foutue, souriante (smileys) et branchée. C’est une sorte de mètre-étalon à partir duquel tout individu se jauge et est jaugé. Trop s’en éloigner peut parfois conduire à la dépression, ou au suicide, voire au meurtre.
    Les techniques du maquillage, de la coiffure, du lifting, du corrigé chirurgical, du fitness…
    Le marché de la mode : sape, bagnole, portable…
    Les loisirs stéréotypés : voyages collectifs, caravaning, sports-spectacles (voir les équipements interstellaires pour faire du vélo ou courir, par exemple).
    Toutes ces techniques n’ont pour but que de conjurer le vieillissement et la mort.
    Une bonne partie de gens de ma génération est plongée à fond là-dedans.
    Si tu refuses de participer à cette mascarade, il faut vite te trouver des personnes qui pensent comme toi, parce que les autres ne te feront pas de cadeau. Pourquoi ? Mais parce que vivant autrement qu’elles, intéressé par la vie intérieure plutôt que par le clinquant et le gling-gling, tu deviens pour elles et sans le vouloir, le révélateur de l’aliénation dans laquelle elles se complaisent. Et cela leur est insupportable et donc elles t’en veulent.

    Aujourd’hui, vieillir dans la dignité, c’est notamment s’affronter à ceux que la société de consommation tient dans ses griffes.

  5. Et si ces rides étaient justement un révélateur de la beauté intérieure ?
    Quand elles apparaissent, accentuant ou figeant les expressions familières, témoignant de l’usure par les éléments, cachant difficilement la vie externe ou interne de leur porteur lorsqu’un visage lisse est de rigueur. Elles affichent la couleur : rides du rire au coin de l’œil, rides d’angoisse au coin de la bouche, profondeur acquise au vent et au soleil.

    Difficile de tricher avec ces petites traîtresses frontalières !

  6. Une chose qui m’a toujours beaucoup surprise, parmi les très nombreux illogismes de notre société… Si on feuillette un livre d’images, de portraits de personnes d’autres peuples, de vieilles chinoises, de vieux mongols, etc… parfois extrêmement ridés, pire que des pommes reinettes et même parfois édentés, et qui sourient… alors souvent les gens s’écrient « oh,comme elle (il) est belle (beau)!!!
    et la moindre ride chez nous les gênent!!! On est pourtant faits du même bois! Pourquoi les rides chez d’autres seraient belles et « incorrectes » chez nous?
    N’avez-vous jamais vu de vieilles bourgeoises liftées, pommadées à en être collantes et luisantes et finalement ridées quand même car on a beau faire,la nature est là… et qui essaient de sourire sans faire remonter les commissures des lèvres… c’est beau ça? Finalement, j’aime encore mieux les rides!!!
    Peut-être est-ce plutôt de vieillir dans une société qui ne reconnaît pas la valeur de l’expérience donnée par les années, pas de conseils des sages chez nous!
    J’ai entendu à la radio une dame qui relatait une expérience faite dans certains départements, dans des maisons qui regroupent en collocations des personnes âgées non invalides et des étudiants, chacun apportant sa pierre à l’édifice… ça marche pas trop mal et jeunes et vieux en redemandent!! Le système me plaît assez.

  7. Je ne crois pas que les rides révèlent autre choses que le temps qui passe.
    La preuve : un vieux con tout ridé n’exprime aucune beauté intérieure : rides de la médisance, rides de la méchanceté, rides de l’hypocrisie et du mensonge, rides de la bêtise grasse…
    Hélas, ce n’est parce que la peau se fripe que l’âme se bonifie.
    Tiens, indépendamment de leur âge, comptez autour de vous les quelques personnes belles… Et bien, il est probable qu’elles ne seront pas proportionnellement plus nombreuses dans 10, 20 ou 30 ans.
    Autrement, croyez-vous qu’il se vendrait autant de cosmétiques si ce n’était pour tenter de masquer la décrépitude de l’être ?
    Une belle personne n’a pas besoin d’oripeaux. En sa présence, tu ressens sa chaleur, tu te réjouis au son de sa voix, tu t’émerveille à son sourire, tu pâtis à ses peines, tu te plonges dans ses yeux inchangés… et que les atteintes des jours aient marqué sa peau ne t’importe aucunement !

  8. Chaque ride prend naissance dans un relâchement – Certains y voient celui de l’affaissement de l’épiderme, d’autres plus poètiques préfèrent l’écriture des émotions sur le visage – Je choisis aussi cette dernière proposition –
    Les rides impriment un visage – Il suffit de les lire pour qu’elles nous racontent une histoire ou nous la fassent deviner –

  9. « Mamie des chats », comme l’appelaient mes enfants, ses arrières-petits enfants n’était pas spécialement laide, ni spécialement belle dans sa jeunesse.
    D’après les photos que j’ai pu voir, son visage était tout à fait ordinaire.
    Et pourtant, dans les dernières années de sa vie, malgré les cheveux blancs, les rides, les yeux devenus minuscules, son visage était devenu magnifique.
    Il rayonnait …
    La lumière de sa grande beauté intérieure.

  10. J’aime bien la dernière expression de VIC, qui va d’ailleurs dans le sens de ce qu’a écrit Oetincelleo, à savoir que les rides nous font deviner une histoire.

    Robert, trop drôle, ton expression du rideur-digest !!!!!!!!!!!!!!!
    ça change de la ridité de certains de nos commentaires ! :lol:

  11. D’ailleurs, Bernard, ça m’étonne que tu ne l’aies pas trouvée toi-même, cette expression « rideur-digest ».
    C’est bien ton style !

  12. Attention, Bernard, à ne pas assimiler rigueur du raisonnement et raideur de la pensée. En tout cas, il convient, me semble-t-il, de ne pas s’en tenir à des idées molles (dans leur contenu et dans leur style d’expression) qui font si facilement consensus.

    Mais comment as-tu fait pour ne pas trouver toi-même « rideur-digest » ? Tu faiblis, ma parole !
    La prochaine fois, promis, je vous consulte Etincelle et toi pour savoir si ce que je projette de dire, le Dupdup ne l’aurait pas possiblement déjà pensé.
    Sage précaution, non ?

  13. Bon , comme il y a la fête de la musique et pas une fête pour la poésie . Je mets un petit poème .
    Et pourtant ,que serait la chanson sans la poésie .

    L’éternelle chanson

    Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille,
    Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs,
    Au mois de mai, dans le jardin qui s’ensoleille,
    Nous irons réchauffer nos vieux membres tremblants.
    Comme le renouveau mettra nos coeurs en fête,
    Nous nous croirons encore de jeunes amoureux,
    Et je te sourirai tout en branlant la tête,
    Et nous ferons un couple adorable de vieux.
    Nous nous regarderons, assis sous notre treille,
    Avec de petits yeux attendris et brillants,
    Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille,
    Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs.

    Sur notre banc ami, tout verdâtre de mousse,
    Sur le banc d’autrefois nous reviendrons causer,
    Nous aurons une joie attendrie et très douce,
    La phrase finissant toujours par un baiser.
    Combien de fois jadis j’ai pu dire  » Je t’aime  » ?
    Alors avec grand soin nous le recompterons.
    Nous nous ressouviendrons de mille choses, même
    De petits riens exquis dont nous radoterons.
    Un rayon descendra, d’une caresse douce,
    Parmi nos cheveux blancs, tout rose, se poser,
    Quand sur notre vieux banc tout verdâtre de mousse,
    Sur le banc d’autrefois nous reviendrons causer.

    Et comme chaque jour je t’aime davantage,
    Aujourd’hui plus qu’hier et bien moins que demain,
    Qu’importeront alors les rides du visage ?
    Mon amour se fera plus grave – et serein.
    Songe que tous les jours des souvenirs s’entassent,
    Mes souvenirs à moi seront aussi les tiens.
    Ces communs souvenirs toujours plus nous enlacent
    Et sans cesse entre nous tissent d’autres liens.
    C’est vrai, nous serons vieux, très vieux, faiblis par l’âge,
    Mais plus fort chaque jour je serrerai ta main
    Car vois-tu chaque jour je t’aime davantage,
    Aujourd’hui plus qu’hier et bien moins que demain.

    Et de ce cher amour qui passe comme un rêve,
    Je veux tout conserver dans le fond de mon coeur,
    Retenir s’il se peut l’impression trop brève
    Pour la ressavourer plus tard avec lenteur.
    J’enfouis tout ce qui vient de lui comme un avare,
    Thésaurisant avec ardeur pour mes vieux jours ;
    Je serai riche alors d’une richesse rare
    J’aurai gardé tout l’or de mes jeunes amours !
    Ainsi de ce passé de bonheur qui s’achève,
    Ma mémoire parfois me rendra la douceur ;
    Et de ce cher amour qui passe comme un rêve
    J’aurai tout conservé dans le fond de mon coeur.

    Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille,
    Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs,
    Au mois de mai, dans le jardin qui s’ensoleille,
    Nous irons réchauffer nos vieux membres tremblants.
    Comme le renouveau mettra nos coeurs en fête,
    Nous nous croirons encore aux jours heureux d’antan,
    Et je te sourirai tout en branlant la tête
    Et tu me parleras d’amour en chevrotant.
    Nous nous regarderons, assis sous notre treille,
    Avec de petits yeux attendris et brillants,
    Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille
    Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs.

    Rosemonde GÉRARD

  14. « Lorsque tu seras vieux ET que je serais vieille » …
    C’est une grande chance de parvenir A DEUX jusque là.

  15. Intelligente mise en scène de ce que provoquent les artifices et de ce qu’ils ont comme intérêt.
    La bêtise, acné cérébrale, apparaît ici sans fards, et c’est tant mieux. :smile:

  16. oui pour les rides d’expression mais point trop n’en faut!! c’est vrai que cela fait partie de notre personnalité

  17. bois une bière ou deux tu en trouveras d’autres!!!une bière de berck???
    je te fais confiance!!!

  18. la bière de Berk, demandez à Patrick et Geneviève.
    très alcoolisée (pas pour nous) mais je l’ai tout de même goutée, j’en ai mis un peu dans une gelée pour faire un aspic délicieux et mon jardinier a fini la bouteille. Il aime la bière et il m’a dit qu’il n’en avait jamais bu de si alcoolisée.
    Bernard, je pense que pendant ton séjour en Somme tu as dû l’apprécier.

  19. Cela dit, toutes les bières maintenant sont très alcoolisées. Il n’y a pas longtemps, la norme était autour de 4,5°, maintenant c’est plutôt autour de 6° et bon nombre de bières spéciales sont bien au-delà et se rapprochent de 10°. ça correspond sans doute à une demande des consommateurs.

  20. Les rides n’empêchent pas l’attrait pour l’autre. D’autant plus que « rides » est l’anagramme de … « désir » !

  21. ah ça je n’y avais jamais pensé ,dorénavant je verrais cela autrement ,c’est quant même plus attrayant!! bravo pour le jeu de mot de Yves ,entre christophe, bernard et Yves je me sent toute petite!!!!

  22. « Ridée » est aussi l’anagramme de « Eider ».
    Ainsi, quand Joëlle sera vieille, je pourrai l’appeler « mon petit canard » :wink:

  23. :tongue:
    A mon avis, quand Dupdup aura perdu sa mémoire pachydermique, il n’a pas fini de chercher sa cannette !

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