Trois mois de pause … Finalement, après beaucoup de questionnements, ce blog repart.
Je crois que la fatigue qui m’est survenue à l’automne fait d’abord partie intégrante de mon rythme physiologique annuel. Je redoute chaque année les trois derniers mois qui voient mon énergie tomber au plus bas. Et chaque année, comme par magie, tout s’inverse au début janvier, la sève remonte et une nouvelle dynamique s’installe.
Mais la fatigue qui m’est survenue vient aussi du rythme soutenu que j’ai donné à ce blog. Ce rythme, je l’ai voulu en raison de la grande diversité de mes lecteurs. Certains d’entre vous aiment la nature mais se fichent royalement de l’actualité. D’autres aiment la musique mais n’ont rien à faire des articles sur le jardinage. Je crois avoir fait l’erreur de vouloir contenter un peu tout le monde. Je sais qu’aucun d’entre vous n’exigeait de moi ce rythme, alors pourquoi me suis-je senti aussi engagé à votre égard ? Je n’ai pas la réponse, cela correspond sans doute à ma nature.
D’une certaine manière, il faut que je m’affranchisse en grande partie de vous, amis lecteurs, et que je prenne moi-même une certaine liberté. Désormais, une chose est sûre : je ne ferai les choses qu’au rythme où je les sens réellement. Et s’il m’arrivera parfois de ne pas participer à une discussion et de ne laisser aucun commentaire, c’est que mon esprit sera déjà parti ailleurs, vers d’autres thèmes. Je ne suis qu’un papillon qui butine des tas de fleurs mais qui revient sans cesse aux mêmes fleurs. Je reviendrai donc toujours, un jour ou l’autre, au thème que je semble parfois délaisser sur le moment.
Il est probable que je resterai parfois plusieurs semaines ou mois sans parler de l’actualité ou que je resterai de longues périodes sans parler de la nature. Je vis au rythme de mes passions et je tiens à ce que ce blog soit vraiment le reflet de mes intérêts du moment. Seule constante : la musique. Elle est au centre de ma vie. J’ai toujours un air dans la tête ou une musique à faire découvrir à d’autres. Plus tard, au fur et à mesure que j’avancerai dans la vie, j’aurai sans doute un grand besoin de silence, je le pressens, mais ce moment-là n’est pas encore arrivé. Enfin, pas tout à fait. Alors, le petit rendez-vous musical du dimanche (que beaucoup d’entre vous apprécient) sera dorénavant la seule constante de ce blog. Pour le reste, ce sera désormais plus chaotique : irrégularité des articles et pas de logique particulière dans leur rédaction.
Et enfin, le plus important : je pense que je m’octroierai régulièrement une pause de quelques mois pour aller chaque fois me ressourcer. C’est à cette condition que ce blog pourra réellement s’inscrire dans la durée.
Et merci à mes amis qui n’ont pas cherché à m’influencer pendant ces trois mois de repos. Que j’aie ou non repris ce blog, je sais qu’ils auraient tous respecté ma décision et qu’ils l’auraient trouvé justifiée, dans les deux cas …
Il faut surtout que tu publies en fonction de ce que tu as envie de dire et pas pour faire plaisir à Pierre, Paul et Jacques.
Personne n’est contraint de venir sur ton blog. Chacun(e) prendra ce qu’il recherche, ce qu’il attend, ce qu’il espère et rangera le reste dans sa poche pour le ressortir un peu plus tard.
Cher Monsieur, bonjour.
Durant six semaines, en 2008, j’ai eu la chance de me ressourcer quotidiennement sur ce blog tombé du ciel: le blog à Dupdup. Je cherchais via Google des infos sur la culture des tomates… et j’ai trouvé un authentique jardinier du monde, quel bonheur! Quand d’un coup la nouvelle de la cessation (temporaire?) de ce coin de paradis pas du tout virtuel est tombée, je fut bien sûr déçu, mais également convaincu que le jardinier du monde continuait à œuvrer quelque part, et c’était bon aussi.
Le blog reprend? Tant mieux.
Le blog s’arrête? Tant mieux.
Que le monde puisse continuer son chemin d’humanité sous l’impulsion de quelques générosités, c’est tout le mal que je peux souhaiter pour cette année que commence.
Merci à vous. Luc de Purnode, Belgique.
PS Si je n’ai jamais pris contact avec vous auparavant, c’est que même les correcteurs automatiques ne supporte pas l’originalité de mon orthographe… Allez hop, pas de complexes! Je valide.
Bonjour et bonne année à toi Bernard, et à ta famille aussi !
C’est ton commentaire sur le blog de ma soeur qui m’a rappelé la renaissance programmée du tien ! Bravo pour ta décision aussi… Si tu écharpes les dragons, tu sauras aussi nous ravir sans devenir esclave du regard hypnotisant du dragon internet !
Luc
Le silence, cette manière fine d’harmoniser les bruits : la musique.
La musique au meilleur d’elle même, cette amie du silence et, en tout cas, une excellente façon de taire en soi le vacarme du monde.
On devrait donner un autre nom aux borborygmes rythmiques électroniques qui tiennent lieu de fond sonore au règne du capitalisme échevelé sous lequel nous vivons.
Je rêve à un blog consacré au silence intérieur et bercé par Bach, Mozart, Schubert et quelques autres…
Luc, merci pour ce commentaire. Je sais depuis longtemps que j’ai des lecteurs Belges (peut-être est-ce mon fils qui habite à Liège qui a donné l’adresse du blog à certaines de ses connaissances). Dans la foulée du commentaire, je me suis mis à écrire un ou deux articles sur le thème du jardinage, le premier sera mis en ligne dans la semaine qui vient et concerne une plante qui est née en Belgique : l’endive (j’avais déjà écrit un article sur ce légume, mais là j’approfondis un peu plus).
à « Luc aussi » : cette histoire de dragon et d’écharpe était trop tentante et m’a conduit à cette petite répartie. Bon, je sais que les autres lecteurs de ce blog ne vont rien comprendre à ce que je dis, mais il n’ont qu’à aller voir sur le blog de ta soeur qui est une véritable artiste (j’ai d’ailleurs l’impression que c’est un peu de famille, non ?) :
http://anneriesdetitanne.blogspot.com/
à Robert : il faut avant tout que les gens disent en musique ce qu’ils ont dans le coeur. Cela peut se faire aussi bien avec un clavecin qu’avec un instrument électronique. Ce qui compte le plus, c’est la sincérité avec laquelle on joue, c’est juste cela qui permet que l’on soit touché ou non par la musique. Pourquoi se fait-il qu’à un moment on est plus touché par la musique de Jerry Garcia et de Bob Dylan que par celle de Bach ? C’est pour moi un mystère … Cela tient sans doute aux dispositions d’esprit du moment. En tous les cas, je passe de l’un à l’autre sans que cela me pose réellement problème, tout comme je passe de sujets importants à d’autres plus futiles, sans que cela ne me gêne … Je dois être un peu atypique.
Je crois au contraire, au contraire, que tu es typique. Tout comme moi d’ailleurs.
Tu touches juste cependant : bien que je l’exerce à l’occasion comme tout un chacun, fondamentalement la futilité, comme la vanité d’ailleurs, m’assomment littéralement.
Je ne crois pas que la sincérité soit par elle-même un critère de qualité : les exemples abondent de crétins, de salopards, de dictateurs, etc. absolument sincères. Et qui n’en sont pas moins désastreux pour autant.
En absence d’une réponse de ta part, j’espère que mes propos me t’ont pas froissé. En tout cas, telle n’était pas mon intention.
Disons que la réflexion sur tout ce qui fait obstacle à notre capacité de tendre à la beauté et à la vérité du monde et (depuis ma lecture de Pascal voila bien des ans) la question du non-« divertissement », c’est-à-dire la poursuite effrénée de l’essentiel m’accapare trop pour que la futilité m’intéresse en quoi que ce soit.
Hier, avec mes deux compères, nous avons débardé 35 stères de bois.
Du solide, donc. Vivement lundi qu’on recommence.
Je crois que les ordres monastiques ont absolument raison d’inscrire le travail manuel au rang des exercices spirituels.
Oui, sauf que tu n’aurais pas tenu les mêmes propos il y a trente ans. Chaque chose en son temps. Il est des périodes où nous avons besoin à la fois de gravité et de légèreté (peut-être ce terme est-il plus approprié que « futilité »). Je crois que beaucoup de grands Hommes avaient cette dualité en eux et l’ont exprimé dans leurs oeuvres, chacun avec leur propre art, qu’il s’agisse de musique, de littérature, de peinture … Mozart est l’exemple même de cette coexistence, au sein de la même oeuvre, voire du même mouvement, de légèreté et de gravité.
« Yesterday » des Beatles, me semble tout aussi indispensable qu’un quatuor de Haydn. Il s’agit là d’oeuvres majeures dans les deux cas.
Bach a utilisé les nouveaux instruments de l’époque que la technique venait d’inventer. Les musiciens d’aujourd’hui utilisent de même la nouvelle technique électronique. Il y a sans doute parmi eux de très mauvais musiciens mais aussi de très bons, tout comme il en existait d’ailleurs à l’époque de Bach, l’histoire n’ayant retenu que les très très bons. Cela dit, je ne connais pas la musique électronique.
D’accord avec toi Robert pour dire que la sincérité n’est pas forcément synonyme de qualité. Mais sans sincérité, rien ne peut nous toucher.
Tiens, Barak Obama, qui va devoir traiter de sujets extrêmement graves, écoute de la musique futile. Voila ce qu’il a sur son ipod : Stevie Wonder, Bob Dylan, Bruce Springsteen, Grateful Dead, the Rolling Stones, U2, Stevie Wonder, Howlin’ Wolf, Charlie Parker, John Coltrane …
Ah! C’est de la musique futile?
Je viens enfin de comprendre pourquoi je n’en écoute pas, Dylan mis à part— sans doute n’est-il pas assez futile.
Meilleurs vœux à tous, il va de soi.
Spéciale pensée à Luc de Belgique dont le témoignage m’a touché, il pèse pour moi au pas des silences qui valent plus que bien des mots.
Je suis surpris de la résurrection de ce blog, et heureux aussi, je ne m’y attendais pas.
Je serai d’autant plus heureux que Dupdup saura tenir les pauses annoncées, nécessaires et utiles à son énergie, et encore plus heureux de savoir comme lui dire non à l’irruption de l’immédiat dans notre temps qui doit aussi être goûté lentement.
Je serais même capable de surmonter un dimanche de plus sans moment musical !
Bises à tous.
La notion de légèreté me convient tout à fait. Elle n’a précisément peu à voir avec la futilité.
Je crois qu’il faut parfois avoir recours au dictionnaire. Et j’apprécie particulièrement celui du Centre National de Ressources Textuelles et Léxicales (CNRTL) :
FUTILE (extraits)
A.− [En parlant d’une chose] Qui n’a que très peu ou pas de valeur réelle et ne mérite pas qu’on y attache quelque importance. Cause, question, sujet, détail futile…
B.− P. ext. [En parlant d’une pers. ou de ses facultés] Qui attache de l’importance à des choses sans valeur réelle. Esprit, caractère futile.
LEGER (extraits)
– Qui se meut avec aisance, donne une impression de mouvement, de souplesse ou de délicatesse.
Mais aussi…
– Qui a peu de valeur intellectuelle, qui a peu de sérieux.
−Qui change facilement d’opinion.
Oui la légèreté chez Bach, Mozart, etc… une respiration nécessaire sur fond de profondeur pathétique.
Moi qui pensais que tu appréciais le petit Robert , Robert !!!!
Heureusement que tu ne te laisse pas influencer Bernard par les amis du blog , car écouter du Bach, Mozart, Schubert et quelques autres… Deviendrait vite ennuyeux pour un amoureux des musiques futiles !!
Heureux de redécouvrir ou de découvrir le dimanche ( après la messe ) tes coups de coeur en musique . Merci .
Mozart. Pas seulement futile. Très souvent infantile la plupart du temps. Mais avec aussi des chefs d’oeuvres à la fin de sa vie.
Ben ça fait plusieurs bonnes nouvelles tout ça !
Le blogadupdup qui redémarre sur les chapeaux de roue. Et Obama qui n’écoute que de la bonne musique (à mes oreilles, en tout cas).
Futile ou légère, je n’en suis pas sûre. Et je m’en fiche un peu. Mais qui donne de l’énergie à revendre à coup sûr.
Et on va bien en avoir besoin.
Bon deux mille neuf à vous tous.
Hou la la, je m’y perds moi dans les différentes « Anne ».
C’est quoi ce bordel !!!!! :angry:
Si personne n’a vu l’attaque en règle des pubs de hier soir sur ce blog , plus aucune place pour la discussion ….. Ils doivent se demander ce qui m’arrive avec ce commentaire hargneux !! :blush: