Semaine vénitienne (7)

Ce petit dimanche musical qui termine une semaine complète d’articles consacrés à Venise, se devait de faire l’honneur aux musiciens de cette ville.

Monteverdi d’abord qui fut le plus grand musicien de son temps et qui écrivit l’Orfeo, le premier chef d’oeuvre de l’opéra. Monterverdi fut la charnière entre la musique de la Renaissance et la musique baroque. L’extrait que je vous propose, Ohimé ch’io cado, est interprété par Philippe Jarroussky, l’une des grandes voix de contre-ténor de notre époque.

Mais le grand musicien de Venise, celui est est joué dans toutes les églises de la ville, c’est bien entendu Antonio Vivaldi. Vivaldi est surtout connu pour ses centaines de concertos, le concerto Les quatre saisons étant devenu universellement connu. Pourtant, Vivaldi excella dans la musique vocale, sacrée ou profane. Nous retrouvons de nouveau Philippe Jarrousky qui interprète Se in ogni guardo (extrait de l’opéra Orlando).

Vivaldi toujours, mais sous une autre forme, en jazz par Jacques Loussier Trio :

Et pour finir, Que c’est triste Venise, par Charles Aznavour :

37 réflexions au sujet de “Semaine vénitienne (7)”

  1. Vivaldi était prêtre, mais un drôle de prêtre semble-t-il. Je viens de tomber sur le texte suivant :

    « On rapporte sur Vivaldi cette anecdote singulière : Disant un jour sa messe quotidienne, il lui vint une idée musicale dont il fut charmé ; dans l’émotion qu’elle lui donnait, il quitta sur-le-champ l’autel et se rendit à la sacristie pour écrire son thème puis il revint achever sa messe. Déféré à l’inquisition, il fut heureusement considéré comme un homme dont la tête n’était pas saine, et l’arrêt prononcé contre lui se borna à lui interdire la célébration de la messe ».

  2. Et Charles Aznavour, en Italien
    http://www.youtube.com/watch?v=ouqPvzV03YI
    « Que c’est triste Venise quand on ne s’aime plus ».
    Vous en connaissez, vous, des lieux où l’on puisse être joyeux en ces circonstances ? Bernard, tu ne vas pas nous raconter que Joëlle et toi ayez pu en quoi que ce soit être concernés par cette thématique. Je ne te croirais pas !

    Une autre chanson sur Venise, de Francesco Guccini
    http://www.youtube.com/watch?v=3TM6cBuZPiI
    Traduction du premier couplet :
    Venise qui se meurt, Venise posée sur la mer
    La douce obsession de ses ultimes et tristes jours, Venise la vend aux touristes
    Qui recherchent dans la foule l’Europe ou l’Orient
    Qui regardent, la nuit venue, se lever le fumées – ou la colère – de Porto Marghera.

    Porto Marghera, sur le continent, tout proche de Venise, le port et ses industries pétro-chimiques. Voir photo :
    http://upload.wikimedia.org/wikipedia/it/c/ce/PortoMargheraDalTreno.jpg

  3. Philippe Jarrousky , la découverte d’une magnifique voix !!

    Une autre façon d’écouter du « classique »:
    J’écoutai hier au soir l’album de Trio Rhéa , un genre musical que j’aime particulièrement , si quelqu’un ne connait pas voici le lien http://www.deezer.com/track/257730

    Le Trio RHEA est formé du percussionniste, guitariste et conteur Sénégalais Souleymane Mbodj du pianiste Libanais Wassim Soubra du joueur de saz Arménien Vasquen Solakian.

  4. En écoutant Trio Rhéa que je ne connaissais pas – merci Yves, c’est une belle découverte pour moi – je me suis dit qu’il s’agissait là d’un thème de Bach. Et en regardant le titre du disque, je m’aperçois qu’il s’appelle « Bach to beiru » …

  5. Oui , moi cette musique me fait voyager , pas besoin de paroles , juste fermer les yeux . J’ai vu Wassim Soubra en concert il y a quelques années …. Une grande émotion au bout de ses doigts !!

  6. Tu le remarquais justement, Bernard, joie et tristesse, vie et mort, alternent dans le baroque et particulèrement dans « L’incoronazione di Poppea ».

    Le vieux philosophe Sénèque, condamné à se suicider par Néron, s’y résout. Ses disciples tentent de l’en dissuader en lui faisant un éloge vibrant de la vie. Mais Sénèque persiste dans sa décision d’en finir
    http://www.youtube.com/watch?v=Qb9nCKAQVyA

    Sur le cadavre au sol de Sénèque, Néron se réjouit, avec son compère Lucano de la mort du philosophe. Dans sa joie folle, il fait une véritable crise d’excitation sexuelle en pensant à Poppée (dont l’accès lui était interdit par Sénèque) et finit par un véritable évanouissement orgasmique…
    http://www.youtube.com/watch?v=XXhiKjFqnrk&feature=related

  7. Je suis justement en train d’écouter le couronnement de Poppée. J’ai déjà écouté une bonne moitié.
    Quel opéra ! Quelle é-Poppée !

  8. Oui, j’espère que tu as le texte français de ce qui est chanté. Parce ce qui est très beau c’est la poésie du livret, autant que la perfection prosodique de la composition.
    Quand on pense que voilà un des tout premiers opéra jamais écrit !

    Je vais regretter la fin de cette semaine vénitienne dont je sors comblé. Merci.

  9. Le premier grand opéra, c’est l’Orfeo qui date de 1607. Le couronnement de Poppée est plus tardif, il est de 1642, un an avant la mort de Monteverdi.
    Ce que j’aime surtout chez Monteverdi, ce sont les madrigaux, qui me font penser à des morceaux d’opéra en miniature. C’est par les madriguaux guerriers et amoureux que j’ai découverte Monteverdi. Plus tard, j’ai entendu les Vêpres de la Vierge. Et je ne connais ses opéras que depuis peu.

  10. Philippe Jarrousky merci blogadupdup…pour moi ignarde du 7.0. ce fut une découverte ce soir…en même temps qu’un melting pot nostalgique…à quand un club de rencontres type meetic du blogadupdup et stop aux rencontres à encéphalogramme plat !
    Venise c’est bien…oui mais !
    Ce que j’ai préféré de cette semaine vénitienne c’est vraiment ce 7ème volet !

  11. Robert, je viens juste de regarder les deux extraits vidéo du Couronnement de Poppée que nous as proposés. Il s’agit là d’une très grande interprétation sur le plan théâtral et la scène finale avec Néron est un vrai petit bijou.

  12. En ce temps de crise beaucoup disent « Vive Aldi » !! Les discounts sont les rois de la distribution .
    On paye moins chère dans un magasin discount de Bretagne un morceau de viande qui vient d’Allemagne alors qu’ici il y a des élevages porcins tous les deux kilomètres et de belles et grandes salaisons!!
    On pourrait en faire un opéra moderne tellement c’est tragique , comique même si l’on veut encore en rire !!

  13. Dans le duo précédent, dirigé par Nicolaus Harnoncourt, Popée est chantée par Rachel Yakar, soprano et Néron par Eric Tapp, tenor.

    Je découvre à l’instant une autre interprétation de ce même duo avec cette fois Nunia Rial (Popée), soprano, et Philippe Jarroussky (Néron), contre-tenor.
    http://www.youtube.com/watch?v=mYc_O-fpHzQ&feature=related

    Dans d’autres distributions Néron est interprété par une femme. Ainsi dans l’Incoronazione de René Jacobs (dont j’ai le coffret), où le rôle de Néron est confié à Guillemette Laurens, mezzo-soprano, celui de Popée revenant à Danielle Borst, soprano.

    Néron se trouve donc interprété tour à tour par un tenor, une mezzo-soprano et un contre-ténor.

    Chacune de ces combinaisons étant fascinante, je ne parviens pas à préférer l’une plutôt que l’autre. Chacune ajoute une nuance propre qui contribue à mieux assurer, me semble-t-il, notre approche de l’oeuvre de Montagnes-Vertes (Monteverdi).

    Bon, maintenant, je vais me replonger dans « Orfeo ».

  14. Mais voilà qu’en cours de route mon voyage me fait rencontrer à nouveau Philippe Jarousski et Nunia Rial dans Zefiro Torna, un madrigal du VIéme livre de Claudio Monteverdi.
    A l’image, un beau montage vidéo du Printemps de Botticelli (où Zéphir figure en haut à droite du tableau en personnage aérien gris-verdâtre).
    Régalez-vous, les amis !

  15. Bonjour tout le monde!
    Depuis la reprise du blog le premier janvier de cette année, j’ai l’impression que c’est le premier matin sans nouvelle proposition de Bernard Dupdup. Me trompé-je? Quelle belle semaine à Venise nous avons passé! Et toi Robert, n’as-tu pas quelque part un petit gène qui gondole? Évidement, ce genre de propos étalé sur 7 jours renforce la tentation d’un petit séjour là bas… Et m…, je me suis juré de ne jamais y mettre les pieds. Prendre un avion pour participer au grand massacre d’une ville, est-ce que ça en vaut la peine? Et en voiture, c’est vraiment mieux? Voilà mes démons qui réattaquent. Réagissez tous svp. Quel milieu y a-t-il entre le besoin de découvrir le monde et la nécessité impérieuse de cesser de l’envahir?

  16. Quelle merveilleuse manière de résumer la difficulté de vivre… jusqu’à Venise.
    Problème de modernité devant l’histoire : Venise ne sera plus envahie si elle est engloutie !
    Le comble de la consommation…

  17. « Quel milieu y a-t-il entre le besoin de découvrir le monde et la nécessité impérieuse de cesser de l’envahir? »
    Très belle et éclairante question, Luc.
    Le tout consiste peut être dans la manière de s’y prendre.

    Nous avons régulièrement fréquenté Venise durant des années. Une amie y habitait depuis toujours et nous l’y retrouvions quand elle-même n’était pas pour d’autres vacances en séjour chez nous, ici en France. Ni elle, ni nous n’avons jamais logé ailleurs que dans l’amicale maison de l’autre. Maria-Teresa parlait Français en Franche-Comté. Françoise, nos deux filles et moi, parlions italien à Venise (ben, oui, nous avons fait le boulot d’apprendre la langue).
    Du jour où Maria-Teresa a été chassée de sa ville, nous n’y sommes plus jamais retournés et je crois que nous ne pourrions plus le faire.
    Mais comme quelques autres lieux de mémoire en ce monde où j’ai vécu des amitiés indélébiles (Algérie, Canada, Russie, Italie…), Venise reste une source à laquelle je continue de m’abreuver par ses créations littéraires, picturales, musicales, architecturales, humaines, naturelles, etc…
    Je n’ai plus fait de voyage à caractère « touristique » depuis 1969, quand j’ai compris que la présence physique sur un territoire ne garantissait en rien qu’on le découvre vraiment. Je ne suis plus allé dans un pays qu’à l’invitation d’un ami étranger qui y vivait et à la condition de sa venue réciproque chez moi.
    Il y a quelques mois, j’ai développé sur ce blog une analyse du tourisme de masse et de la nécessité de s’y refuser.
    Notre aimable Dupdup à l’incomparable mémoire saurait peut-être en retrouver la trace.

  18. Robert, je me souviens bien de ton texte, mais ça va être difficile de retrouver sur quel commentaire … Je vais quand même essayer.

  19. Que peut-on faire lorsque avec le temps la nature reprend ses droits ( Venise , le Mont St Michel , les polders , les pyramides d’Egypte … ) On aura beau faire des liftings pour paraître moins vieux au bout il y aura toujours la mort .Mais l’homme tente toujours de trouver des excuses à ses bêtises et rejette la faute sur les autres quand il est trop tard .

  20. La nature finit souvent par reprendre ses droits. Je me souviens être allé visité un petit village dont tous les habitants avaient été tués par les Allemands au cours de la dernière guerre. C’était au milieu d’une forêt, dans l’Aisne je crois. Des arbres poussaient à travers les toits. La végétation avait repris le dessus. Je pense que dans 50 ans il restera peu de traces de ce petit village. Et finalement, tout cela est assez rassurant : savoir que la nature nous survivra nous donne un peu d’espoir.

  21. Robert, je viens de faire une recherche, mais le moteur de recherche ne fonctionne a priori que sur les articles et non sur les commentaires. Je n’ai donc rien trouvé.

  22. Je savais bien que, disposant d’armes secrètes, tu y arriverais.
    Celà devrait t’intéresser, Luc…

  23. Effectivement, il y a là pas mal d’éléments de réponse dans ce débat mené il y a presqu’un an déjà. Je n’étais pas encore adepte de la secte du Grand Dupdup à l’époque mais je rejoignais déjà l’esprit que tu décris, Robert, dans cet article. Comme je l’ai déjà sous-entendu, je suis un passionné d’orchidées et les mois de mai et juin sont les moments les plus propices à la découvertes de ces fleurs. Donc bientôt… 500 bornes pour voir des fleurs… profiter de l’occasion pour rencontre des gens… que je ne rencontrerais pas sans l’internet… qui développe aussi mon sens critique et ma culture… mondiale…plus facile de modeler ses convictions sur la réalité que de transformer le monde à l’image de ses conviction… etc..
    C’est pas très claire? Tant mieux!!!!!!!! Les questions sont souvent plus intéressantes que les réponses…

  24. Ils n’ont pas dû beaucoup apprécier, Yves ; mais que veux-tu ils appartiennent le plus souvent à une tout autre tradition : celle du catholicisme dogmatique où les réponses (révélées par Dieu) étant fixées une fois pour toute, il suffit de les apprendre par coeur et de s’y soumettre.

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