Danse macabre autour d’un sarcophage

S’il y a un mot qui me fait rigoler en ce moment, c’est bien le mot « sarcophage ». Car je viens juste d’en découvrir le sens et je crois qu’il signifie, éthymologiquement parlant « qui mange du Sarko ». Moi qui côtoie des gens qui bouffent du Sarko à longueur de journée, me voilà donc dans un univers morbide, entouré de sarkophages.

Mais ce mot a aussi une résonnance moins drôle, car le sarcophage est ce nom donné au dispositif qui a été construit autour des ruines fumantes des réacteurs de Tchernobyl en 1986. Savez-vous que ce sarcophage fuit aujourd’hui de toutes parts ? Hervé Kempf (dans leMonde.fr) a consacré à ce problème un article intéressant il y a une quinzaine de jours. L’article commence de la manière suivante :« Le compteur s’agite. Tic-tic-tic, crachote son petit haut-parleur, tel un réveil devenu fou, pendant que les chiffres défilent sur l’écran. Au bout d’une minute, il atteint 545 : ce n’est pas un score de jeu vidéo, mais le nombre de désintégrations radioactives enregistrées à 200 mètres de ce qui reste du réacteur n° 4 de la centrale ukrainienne de Tchernobyl ».

Les « liquidateurs de Tchernobyl » ont construit ce sarcophage à la hâte en 1986. Mais l’enveloppe de béton et la ferraille se sont très vite fissurés et la surface des trous atteint aujourd’hui 100 mètres carrés (oui, oui, vous avez bien lu !). Par ailleurs, tout peut aller très vite car d’après EDF « c’est un vrai Lego, dont le toit ne tient que sur deux poutres, et dont la dalle, comme le sol est sablonneux, a tendance à s’affaisser ». On peut donc s’attendre à ce que 4 tonnes de poussières radioactives soient libérées d’un seul coup. En attendant, ayons tout de même une petite pensée pour ces centaines d’ouvriers qui travaillent aujourd’hui à retaper ce sarcophage et que l’on rechange souvent pour ne pas qu’ils soient exposés à des doses trop massives.

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La BERD (Banque Européenne de Reconstruction et de Développement) a déjà voté 850 millions d’euros pour reconstruire un nouveau sarcophage mais la situation est complétement bloquée depuis pas mal de temps, pour des raisons politiques d’abord mais aussi pour des raisons techniques qui valent le coup d’être dévoilées car, si les officiels nous disent que le réacteur contient encore près de 95 % du combustible originel, soit 190 tonnes (ce qui est énorme), l’Ukrainien Georgi Lépine affirme : « il ne reste que moins de 10 % du combustible ». Le reste, évidemment, se serait échappé par les fameux trous.

A notre niveau de connaissance, en tant que simples citoyens, il nous est évidemment impossible de dire qui a raison mais la situation est grave. Car, si les officiels ont raison, il n’en reste pas moins que 95 % du combustible peut nous sauter à la gueule d’un moment à l’autre. Dans le deuxième cas, si c’est Geori Lépine qu’il faut croire, on l’a pris en pleine poire dans les années passées, mais sur une longue durée, de manière insidieuse, sans que personne n’ait rien dit (mais peut-être que là aussi, ça s’est arrêté aux frontières).

Lors du vingtième anniversaire de Tchernobyl, le 26 avril dernier, les slogans étaient plutôt du genre « Tchernobyl, plus jamais ça ! » comme s’il s’agissait d’un problème passé. Non, non, Tchernobyl c’est aussi aujourd’hui que ça se passe !

53 réflexions au sujet de “Danse macabre autour d’un sarcophage”

  1. « Sarkophage » ?

    Beurk ! Moi j’éviterais d’en manger… Il doit être tout nerveux… « dopé » en plus sans doute (et pas que par les sondages)… s’il n’est pas carrément « Tchernobirradié » !

    D’ailleurs, les « Sarkophages », méfiez-vous… Bernard le dit à mi-mot : vous ne parviendrez pas à le faire disparaître comme ça, il finira toujours pas faire des trous et… passer, diffuser ses idées.

    Faut-il pour autant attendre que ce légo (qui fait bien illusion et ne tient peut-être que sur deux poutres) s’écroule tout seul ? La poussière qui s’échappera du grand vide qu’il créera ne risque-t-elle cependant pas d’être plus dangereuse que ce qu’elle cristallise aujourd’hui ?

  2. Félicitations pour ce rappel et cette mise en garde.
    Effectivement la « bête » somnole et creuse son trou. Tout peut exploser d’un moment à l’autre.
    Et les nuages de poussières retomberont petit à petit au gré des précipitations, sans s’arrêter à la ligne bleue des Vosges !
    Actualité : dans l’Est Républicain de ce jour (le 12.05) on peut lire :
    « Pollution inédite dans l’Arctique : … constat d’une importante pollution de l’air par des poussières, la plus forte observée dans cette région proche du pôle Nord depuis 15 ans. Des scientifiques suédois ont mesuré jusqu’à 50 microgrammes de particules par m3, des valeurs habituellement constatées en agglomération, à l’heure de pointe. »
    Poussières ! nous ne sommes que poussières ?
    Notre futur n’a pas beaucoup d’avenir !
    Profitons bien du présent….

  3. Oui, Roland, l’actualité regorge de ce genre de tristes nouvelles. Ainsi, j’apprends dans le Monde d’aujourd’hui que le taux de CO2 a augmenté de 15% en dix ans (les émissions en Chine ont augmenté à elles seules de 33% et celles de l’Inde de 57%).
    Et dans un autre article du Monde d’hier, il est dit que planter des toitures végétales permet de capter du CO2, ce qui est évidemment vrai, mais tellement dérisoire !

  4. Je n’étais au courant (dans le détail) ni de l’état de la centrale de Tchernobyl, ni de l’augmentation des poussières en Arctique… et cela fait peur ! Bien évidemment !

    En même temps, pour s’inquiéter du monde comme il va, et prendre conscience que notre survie est bien précaire (il va mal.. et on est en sursis depuis le début, nan ?) est-il besoin d’aller si loin… ou d’extrapoler ce qui pourra(ait) arriver dans un hypothétique futur ?

    La quantité de misère et souffrance ici et/ou maintenant ne va-t-elle pas déjà bien au-delà de ce qui est « moralement » acceptable ? N’est-elle pas un chantier suffisamment vaste (et difficile) ?

    Au-delà de l’indignation contre ce monde qui n’est pas comme on souhaiterait qu’il soit, la question est, il me semble, complexe : comment hiérarchiser les problèmes, urgences et autres dangers à traiter? Où portez en priorité son action ? Arfff !

    Un moyen de tenter d’y répondre serait, par exemple, de confronter nos points de vue en nous interrogeant sur la destination que nous occtroierions aux 850 millions d’euros de la BERD, si nous disposions soudainement du pouvoir d’agir sur la decision.

    Je ne sais pas pour vous, mais il me semble comme ça, « à chaud », qu’il y a plus de chance que je me positionne pour la lutte contre le sida des enfants en Afrique (ou une tragédie de ce type) que pour un nouveau sarcophage à Tchernobyl… ou le traitement des poussières en Artique.

    Mais peut-être allez-vous me faire changer d’avis…

  5. Oui, Vincent, tu as sans doute raison, la masse des problèmes est telle qu’il faudrait les hiérarchiser. Mais comment les hiérarchiser ? Comment dire qu’un problème très grave mérite plus d’attention qu’un autre problème très grave. On ne peut effectivement pas dire que le problème de Tchernobyl soit moins grave que le problème des enfants atteints du Sida en Afrique. Mais on ne peut pas dire l’inverse non plus. Tout est très complexe. Et nous ne sommes que de simples citoyens qui n’avons qu’une information très parcellaire et qui réagissons à court terme. L’information que donne Roland sur les poussières dans l’Arctique est peut-être une information gravissime dont on ne mesurera les conséquences que bien plus tard. Il faudrait sans doute pouvoir lutter sur tous les fronts. Mais ce n’est vraisemblablement pas possible. Alors … ?

  6. J’aime bien la résolution « existentialiste » de cette problématique. Je ne sais pas si elle vous éclairera. A tout hasard, je vous l’expose du mieux que je peux.

    Dans « L’existentialisme est-il un humanisme ? » Jean-Paul Sartre explique (dans la mesure où ma mémoire – et ma compréhension – ne déforme pas trop ses propos) la fameuse définition de l’existentialisme (« doctrine qui postule que l’existence précède l’essence ») par l’illustration suivante : en temps de guerre, un homme est devant un dilemme. Doit-il abandonner sa famille pour aller rejoindre ses compatriotes au front ou rester auprès des siens en cette période pleine de danger ? Bref, quelle est la valeur « première » pour lui : les valeurs abstraites mais collectives de sa nation ou celle, concrète mais narcissique, que représente sa famille ? Difficile de répondre, hein ? Hé ben Sartre défend l’idée que le bonhomme peut bien peser le pour et le contre de chacune des deux options, il ne pourra déterminer celle qui est plus importante pour lui… tant qu’il n’aura pas agi. C’est en choisissant (selon des critères en grande partie inconscients) de partir ou de rester qu’il déterminera la valeur qu’il place au-dessus de l’autre. Vous comprenez le « truc » ? C’est quelque part un vrai « retournement », un parti pris « matérialiste » contre la tentation « idéaliste » : l’existence précède l’essence !!!

    Revenons aux 850 millions d’euros. Impossible de hiérarchiser les problèmes… tant qu’on reste derrière notre écran. Mais imaginons avoir le pouvoir d’affecter « concrètement » une somme pareille (énorme… quoique bien insuffisante en même temps) et nous serons bien obligés de nous positionner, de nous engager. Et décider de « lutter sur tous les fronts en même temps » est certes un choix possible (et tentant) mais qui entraîne fatalement une réduction de l’efficacité dans chacun des domaines : mieux vaut-il 850 millions sur un seul sujet, ou 1 million sur 850 sujets ? Freud avait raison de dire que politicien – de même qu’éducateur et thérapeuthe – est un « métier impossible » !

    De façon sous-jacente en fait, c’est peut-être aussi une façon de dire qu’il est toujours facile de critiquer les politiques en listant les problèmes qu’ils ne règlent pas. Ce ne sont évidemment pas des « saints » (heureusement !) mais ils exercent il me semble une fonction plutôt noble et suffisamment difficile pour qu’on évite de les couvrir systématiquement d’opprobes.

    Qui pense pouvoir faire mieux qu’eux n’a qu’à prendre leur place : elle est ouverte à tous !!! S’il a en plus « vraiment » trouvé la clé de tous les problèmes, qu’il ne s’inquiète pas, il n’aura pas de mal à convaincre une majorité pour se faire élire.

  7. Vincent, d’accord avec toi pour dire que la fonction politique est plutôt quelque chose de noble sur le principe. Après, reste à savoir ce qu’on en fait ! Je pense que si beaucoup de personnes ne choisissent pas la voie politique, c’est que la voie politique n’est pas la seule manière d’avoir un peu de poids sur le système. Je crois, par exemple, que les associations contribuent beaucoup à faire évoluer les choses, même si ce n’est jamais suffisant, leur action est parfois dérisoire par rapport à la masse de problèmes. D’autres corps de métiers ont une action positive sur le système, je pense aux éducateurs, aux animateurs de quartier, aux enseignants … qui ont choisi un métier qui relève un peu (et même beaucoup) du sacerdoce. Ce sont les nouveaux curés des temps modernes. Mais il y aura d’autres articles où nous pourront approfondir ces questions !

  8. Il y a déjà bien plus de vingt ans, une connaissance devait présenter dans une émission de Pierre Bellemare les dangers du nucléaire sous l’angle « Que se passe t-il si des terroristes s’emparent de produits hautement radioactifs ? ».
    A l’appui, de nombreuses données de pertes soigneusement inventoriées et avérées. Il y a même le cas d’un ouvrier dans une centrale qui se baisse pour ramasser dans une zone non protégée… une pastille de combustible nucléaire !
    Les quantités qui disparaissent sont paraît-il incroyables.
    Au dernier moment, ce témoignage avait été éliminé et le programme modifié.
    Sûrement que la vérité dérange !
    En regardant un peu sur le net, je viens de découvrir que l’uranium a été découvert en 1789 par Martin Heinrich Klaproth… drôle de révolution !

  9. Comme dit un proverbe Breton :

    An hini n’eo ket bailh en e benn a zo bailh en e revr.

    ( Qui n’est pas tacheté sur la tête est tacheté sur le cul. Chacun a un défaut caché. ) :wink:

  10. A signaler pour ceux qui habitent près de Besançon :
    Conférence – débat avec Wladimir Tchertkoff : « Terre contaminée : Tchernobyl… – Mardi 12 mai à 20 heures à Besançon

    Dans le cadre des Rendez-vous Nature de la Maison de l’Environnement de Franche-Comté, Saône & Doubs vivants vous invite à une soirée débat avec la projection du documentaire « le piège atomique » (1998) en présence du réalisateur Wladimir Tchertkoff qui dénonce la situation des millions de personnes qui vivent à proximité de la centrale, en Biélorussie et en Ukraine. Contaminées dans l’indifférence générale, ces populations continuent de vivre dans des territoires pollués et se nourrissent d’aliments radioactifs. Wladimir Tchertkoff a rencontré tous ceux – femmes, hommes, enfants, scientifiques, “liquidateurs”, médecins – pris au piège de terres en apparence intactes, où l’on tombe mortellement malade de s’être promené, d’avoir pêché ou d’avoir cueilli baies et champignons…
    Wladimir Tchertkoff est un des membres fondateurs de l’association « Enfants de Tchernobyl Bélarus » qui vient en aide aux 500 000 enfants contaminés par les retombées radioactives de Tchernobyl, notamment en organisant des cures pour ces enfants en France.

    A 20h, Faculté de Médecine (Grand amphi), Place St Jacques à Besançon. Entrée libre.
    Renseignements : Tél. 03 81 80 92 98 – http://www.maison-environnement-franchecomte.fr

  11. Et bien laisse là où elle est celle-là … ici , j’ai l’impression des jours , que la vie tourne autour de ce machin là !!!
    :angry:

  12. Il faut croire que les priorités pour nos dirigeants ne sont pas les mêmes que pour nous autres, pauvres petits citoyens de base tout juste bons à aller mettre un bulletin dans l’urne, et encore.

  13. Le lobby du nucléaire a fait nommer son ministre ce soir :angry: :alien:

  14. Ouaip !
    Je ne regretterai jamais Sarko, mais assister à ça après ce qui a précédé, c’est assez consternant, et malheureusement pas étonnant. On n’a pas fini d’en voir.
    J’aime bien ton pseudo, Paul-Emile, c’est un des seuls trucs ce soir, à part la démission d’un pourri parmi d’autres, qui me fasse un peu rire.
    Au suivant…

  15. Un lobby chasse l’autre donc.
    Car il semble bien que Cahuzac avait des rapports très étroits avec l’industrie pharmaceutique.
    Ce qui m’étonne, c’est que les médias reprennent en boucle cette histoire de blanchiment de fraude fiscale mais que s’ils faisaient un vrai travail, ils nous diraient aussi que l’information judiciaire qui a été ouverte hier mardi, porte aussi sur cette affaire d’argent touché grâce à l’industrie pharmaceutique. Certains journaux l’ont fait mais en petites lignes dans les articles, rien dans les titres alors que cela est aussi grave que l’argent planqué en Suisse.

  16. Ouais et quel lobby.
    Ecoutez l’émission de Science Publique du 15/03 vers la 50ème minute (http://www.franceculture.fr/emission-science-publique-club-science-publique-fukushima-deux-ans-apres-quel-bilan-quelles-lecons-2).
    Allez vous n’avez pas le temps voici une petite retranscription :
    Michel Alberganti (journaliste à France Culture émission Science publique) : «La décision politique d’arrêt de la centrale de Fessenheim n’a eu aucun impact sur le processus d’amélioration de la sureté de cette centrale»
    Thomas Houdré (directeur du service du contrôle des centrales nucléaires d’EDF à l’Autorité de sureté nucléaire (ASN)) : «A ce jour moi je constate qu’EDF respecte les échéances qui sont fixées par l’ASN et réalise les travaux.»
    Pierre-Henri Gouyon (biologiste, professeur au Museum national d’histoire naturelle et à Science Po) : «C’est pas compliqué ça veut dire que EDF a parié sur le fait que une fois qu’ils auraient fait les travaux les politiciens qui avaient proposé ça verraient qu’en fait y a plus tellement de raisons d’arrêter cette centrale.»
    Pom, pom, pom, pom, pom, pom……

  17. ça commence à craindre en Corée et c’est sans doute le moment de replacer cette double contrepèterie : « Ce cas de Corée me turlupine » :whistle:

  18. Elle est pas belle la vie ?
    Ce mec aurait pu mourir de l’abus de beaujolpif, d’avoir fumé des substances interdites, en roulant trop vite, mais non, il est sagement mort d’un cancer comme tout le monde, même pas à cause de son boulot. Fortiche. Chapeau bas à un de plus qui a mangé son chapeau et ne l’a pas digéré.

    Fukushima: «l’homme qui a vu l’abîme de la mort»… est mort
    Masao Yoshida (c)ancien responsable de la centrale nucléaire Fukushima Daiichi de Tokyo Electric Power (Tepco), le 12 novembre 2011, à Okuma, dans le nord du Japon (Photo Japan Pool. AFP)
    Par AFP
    «Si ça explose, on va crever»: face à des supérieurs incrédules à Tokyo, le directeur de la centrale en péril de Fukushima a géré la crise à bout de bras au point de désobéir aux ordres pour sauver le Japon. Deux ans et demi plus tard, Masao Yoshida est mort, salué par de nombreux Nippons.
    Cet homme qui était arrivé en juin 2010 à Fukushima Daiichi est décédé mardi à l’âge de 58 ans d’un cancer de l’oesophage qui, affirme son employeur Tokyo Electric Power (Tepco), ne serait pas lié aux radiations (de 70 millisieverts) encaissées entre le 11 mars 2011, jour de l’accident, et la mi-novembre 2011 quand, malade, il a dû quitter ses fonctions.

  19. 7 ans après la publication de l’article… impressionant.

    Enfin enfin, moi je m’en fiche de toutes ces histoires de Tchernobyl, vu que je suis très loin de tout ça…

    Tiens ça me fait penser que je suis passé par la gare de la ville de Fukushima pour aller en vacances chez les beaux-parents.

    Amitiés à tous les visiteurs du blog. Plutôt que de penser à ca, je vais relire l’article du même site sur la fabrication de la choucroute. C’est plus gai:
    Par ici!

  20. Superbe.
    Bel animal que ce Naoto Matsumura.
    Si je n’avais pas peur de perdre mes c. je l’embrasserais.
    A moins que si j’avais peur de perdre un ami… :smile:

    L’autre jour j’ai entendu sur France Q que l’on ratissait les SDF autour des gares au Japon. On leur propose d’aller bosser dans cette zone en échange d’un pécule.
    On a fait pareil à Tchernobyl.
    Joli bonhomme.

  21. Si tout ce fric dépensé avait été mis pour la recherche d »énergies propres,!!

  22. oui, en matière d’énergie renouvelable, on a pris un retard considérable sur tous nos voisins européens.
    Je pense que tous les domaines qui sont vitaux pour notre pays (comme l’énergie) ne doivent jamais être privatisés. Même les pays très libéraux (comme la Norvège) ont toujours gardé le contrôle sur l’énergie … On voit le triste résultat ici …
    Les libéraux disaient qu’en libérant le prix de l’électricité on allait voir une baisse sur nos factures. Vous avez vu une baisse vous ? Et on sait déjà que ça va considérablement augmenter dans les années qui viennent.

  23. Je me rappelle qu’un jour, à propos d’une discussion sur le nucléaire, quelqu’un d’entre vous avait dit « oui, mais il y a les EPR qui sont d’une nouvelle génération ». 12 ans après cette réflexion qu’en est-il ? L’EPR de Flamanville qui devait être terminé en 2012 ne l’est toujours pas et on a multiplié par 3,5 son coût, ce qui en fera de toute façon l’énergie la plus chère de toute notre histoire.
    Source : https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/10/09/nucleaire-l-epr-de-flamanville-coutera-1-5-milliard-d-euros-de-plus-que-prevu_6014777_3234.html

  24. Ajoutons que ne sont pas pris en compte dans le prix de l’electricité, donc payé « en douce » par nos impots :
    -prét de 3 milliards à Areva pour combler son déficit (à rendre quand elle sera en positif ….)
    -détachement militaire pour protéger les mines d’uranium d’Arlit au Niger, prés du Mali.
    – renoncement de l’Etat (actionnaire à 84 % d’EDF) à toucher ses dividendes. Car l’Europe interdit les subventions ,pour « concurence libre et non faussée ».Un actionnaire peut très bien ne pas vouloir ses dividendes, ça tombe sous le sens….
    -enfouissement des déchets nucléaires
    tout cela représentant un tout petit surcoût que nous payons tous, même si EDF n’est pas notre fournisseur

  25. Et ne comptons pas les plus vertueuses aides au développement du Niger par l’Agence Française du Développement (fondée par De Gaule) , qui doivent aider à digérer qu’on exploite leur uranium sans leur fournir le moindre watt , et pour cause. Par contre « nous » employons leur main-d’oeuvre….

  26. A un moment donné, quand on critiquait le coût de l’énergie nucléaire, on nous disait volontiers : « oui, mais il y a les EPR , c’est la nouvelle génération et ça sera rentable ». On nous annonce aujourd’hui que le démarrage prévu pour 2012 aura lieu en 2024 et que le coût annoncé de 3,5 milliards passera à 12 milliards (on avance même le coût de 14 milliards).

    https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/03/27/nucleaire-le-delai-maximal-de-demarrage-de-l-epr-de-flamanville-repousse-a-2024_6034642_3234.html

    Mais je crois surtout qu’on n’a pas résolu le véritable problème : il n’est pas certain qu’il existe un seul matériau pouvant supporter la température de plusieurs millions de degrés qui sera atteinte. On joue avec le feu, non ?

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