« Magasin général » : une certaine vision du bonheur ?

Article proposé par Luc de Belgique

Est-ce l’effet du hasard ou suis-je simplement prêt à entendre ce mot?
En quelques semaines, j’ai lu ou entendu plusieurs fois le mot « angélisme ».
Chaque fois, il était proposé comme étant un état d’esprit proche de la naïveté et surtout d’une chose à éviter.

Pourquoi à la sortie de la lecture de « Marie », ce mot d’angélisme vient-il frapper à la porte de ma pensée, encombrant en partie le plaisir immédiat que je prends chaque fois que je m’immerge dans cette œuvre de Loisel.
Les dico me propose cette définition du mot :  » Désir de pureté, idéalisme ».
Alors, vouloir croire que les difficiles conditions de vie des petits villages d’antan,  avec cette proximité de la nature, la nécessaire solidarité entre habitants, l’acceptation de la mort… est-ce de l’angélisme.

magasingeneral
Est-ce que la beauté et la fraîcheur des talents conjugués de Loisel et Tripp participent à une vision tronquée de la dure réalité d’un monde qui nous échappe de plus en plus?

Et quand débarquent dans notre culture des concepts de décroissance économique et de simplicité volontaire, ne cherchons-nous pas aussi un peu le paradis perdu ?

J’espère que la lecture de cette BD vous a apporté autant de rêves qu’à moi, et sera bon prétexte pour encore refaire le monde.

79 réflexions au sujet de “« Magasin général » : une certaine vision du bonheur ?”

  1. Bernard, dans mon mail, j’avais mis en attaché une planche crayonnée. Ne l’as tu pas reçue?

  2. On connaissait tous la poupée qui dit toujours non.
    Luc nous a fait connaître la Marie qui dit toujours oui.

  3. J’ai pris un grand plaisir à lire cette BD, la grande qualité des dessins y est pour beaucoup, grâce à des auteurs qui ont produit depuis longtemps de très belles œuvres.
    Tu parles d’angélisme, et la définition que tu en donnes correspond en effet à ce petit monde québécois.
    Le deuil, la fracture, la religion, la rixe, aucun de ces sujets ne semble pouvoir atteindre la bonhomie des personnages malgré la condition visiblement rude de leur vie. Le moral des troupes semble inaltérable, même si les regards des uns sur les autres ne sont pas, eux, angélistes ! Il n’y qu’à voir les tronches à l’enterrement pour bien comprendre que les principaux protagonistes ne vivent pas non plus dans un compte de fée. J’ignore la suite à ce tome, mais je brûle de la connaître.
    C’est peut-être tout le bienfait de cette BD : proposer une vision du monde qui soit bien moins morose que celle qui est imposée, qui respecte le rythme des humains. Paradis perdu, peut-être, le retrouver ainsi, improbable, mais une belle quête !

  4. Je réagirai sur cet article « par petites touches » car je suis peu disponible ces jours-ci.
    Ce soir, je rebondis juste sur le commentaire de Christophe qui parle des « tronches à l’enterrement ». J’ai adoré ce passage qui va des pages 9 aux pages 12. La manière dont les têtes des personnages sont croquées par l’artiste en dit long d’abord sur la qualité expressive des dessins mais aussi sur les relations qui se passent entre les habitants de ce village. Moi qui suis assez coutumier de ce genre de cérémonie (les enterrements, dans un village, sont des événements qui marquent la vie d’une petite communauté rurale), j’ai été très sensible à ce passage dans la BD.

  5. J’aurais du développer un peu plus mon commentaire d’hier.
    Je faisais allusion à la Marie de la BD qui dit toujours « oui ».
    Je suis en totale admiration pour ces personnes, comme Marie, qui sont capables de tant d’abnégation.

    Luc et Christophe, qui parlez de paradis perdu …
    Je comprends bien sûr tout à fait ce que vous voulez dire, mais …
    Avez-vous demandé aux femmes de votre entourage ce qu’elles en pensait ?
    Cela va vous paraître sans doute bien terre à terre, mais en ce qui me concerne, je n’aimerais pas vivre à une époque où le lave-linge n’existe pas. Je pense que la vie pour les femmes était très dure en ce temps-là, qui n’est pas si vieux pourtant (une centaine d’années).

  6. C’est vrais Etincelle, j’ai vu ma grand-mère à genoux dans les rangs de fraisiers quand j’étais gamin. Elle souriait tout le temps et me donnait une fraise plus ou moins en cachette chaque fois que je passais. Ce que je ne réalisais pas à l’époque c’est quelle m’avait donné onze oncles et tantes et que le dernier, finalement avait à peine quelques années de plus que moi.
    C’est bien plus tard que papa m’a raconté la réalité de la vie de celle que le monde entier appelait « marraine ».
    Levée à quatre ou cinq heures du matin pour préparer la maison avant le réveil des mouflets, les mouflets, les repas, les mouflets, le jardin, les mouflets, le ménage, les mouflets…
    Alors, pourquoi de mes cinquante années de vie, n’ai-je jamais autant entendu rire et chanter qu’à cette époque. Est-ce simplement la vision déformée de l’enfance passée?

  7. D’une manière générale, les gens de cette époque-là riaient et chantaient bien plus qu’aujourd’hui. Et pas seulement les femmes. Dans la rue, les ouvriers qui passaient sifflaient en marchant. Enfin, c’est le souvenir qu’il m’en reste … !
    Les femmes travaillaient beaucoup. Mais je ne crois pas que les femmes d’aujourd’hui (bien qu’ayant un lave-linge) travaillent moins, bien au contraire.
    J’ai un vague souvenir de femmes, dont ma mère, lavant le linge en groupe à la fontaine du village. ça rigolait et ça papotait beaucoup. Mes souvenirs ne sont que très vagues et je suis pas certain que je ne les enjolive pas un petit peu. Mais ce dont je suis sûr par contre, c’est qu’aujourd’hui ça ne rigole pas et ne papote pas devant la machine à laver !

  8. Oui, la vie est aujourd’hui beaucoup moins dure pour les femmes, physiquement, qu’à l’époque de nos grand-mères ou arrières grand-mères.
    Par contre, il me semble qu’avant, on attendait moins que maintenant de la vie. La seule ambition était de ne pas mourir de faim, de fonder une famille et de transmettre son savoir à ses enfants. S’enrichir un peu si c’était possible mais on n’en faisait pas tout un plat.
    Aujourd’hui, il faut absolument s’élever socialement, ce qui génère un stress important, inconnu de nos aïeux …
    Psychologiquement, la vie est plus difficile maintenant.
    Et les rires sont partis, ainsi que les chants et … que le bonheur tout simple.

  9. Je rebondis sur le constat d’Etincelle, à savoir qu’autrefois la seule ambition était de survivre. C’est probablement vrai. Mais Il me semble qu’aujourd’hui, la survie est redevenue d’actualité dans certains cas et qu’une frange non négligeable (et de plus en plus importante) de nos concitoyens se bat pour ne pas plonger.

  10. Ce que dit Bernard ici mérite d’être creusé, sans perdre de vue cependant que la survie a toujours été d’actualité en beaucoup de lieux sur cette bonne vieille Terre.

    Mais auparavant, j’aimerais revenir sur ce qui a été dit précédemment.
    Sans chercher à faire preuve d’esprit de contradiction, tout n’est peut-être pas si noir.
    Certes, ça ne rigole ni ne papote plus devant le lave-linge. D’ailleurs, on n’y reste pas puisque le travail se fait « tout seul ».
    Mais on papote et rigole encore, devant une tasse de thé (et même en Iran, comme dans la BD dont nous a parlé Brind’paille), lors des soirées entre filles (eh oui, il parait que ça existe ces trucs là !), pendant le cours de fitness ou de patwork, , chez la coiffeuse … et même à la laverie automatique … devant les grosses machines qui lavent le linge. LOL
    Quand aux ouvriers qui ne sifflent plus en sortant du travail, ça, je veux bien le croire mais mon facteur, lui, siffle en permanence.

    Dis Bernard, tu te souviens de ta mère qui lavait le linge à la fontaine du village ? Je n’en reviens pas. Nous avons tous deux le même âge et vécu tous deux dans un petit village (mais pas dans la même région), et aucune femme de la génération de ma mère ne lavait son linge comme ça.

  11. Oh, tu sais, la Haute-Saône a toujours été un des départements les plus reculés !
    Si je te disais que lorsque je suis né, le sol était en terre battue, tu ne me croirais certainement pas ! Mais je ne m’en rappelle pas, car un an après ma naissance les conditions dans lesquelles vivaient mes parents étaient plus décentes.

  12. Je suis finalement tombé par hasard sur qqun qui a les BDs après ne pas les avoirs trouvées dans une petite bibliothèque donc je vais lire ça demain.

  13. Merde moi qui croyait que les Bretons étaient les plus reculés !!!!
    Moi je me rappelle très bien de la terre battue , de « Radio lavoir  » , de la brouette en bois pleine de linge et du fagot de bois sur le dos de la grand mère et de se linge qui sentait bon le savon de Marseille … Et je suis pourtant bien plus jeune que vous !!!! :tongue:

  14. Grand’mère lavait nos chemises
    Au lavoir près de la remise
    Le chat faisait le gros dos
    Sur l’âtre auprès du feu
    Qu’elle est belle ma Bretagne
    Quand elle pleut

    Papa nous contait des légendes
    De trésors enfouis sous la lande
    Maman cachait quelques pièces
    Sous des draps très vieux
    Qu’elle est belle ma Bretagne
    Quand elle pleut

    Et la petite fille de l’école
    Je crois qu’elle avait la rougeole
    J’ai jamais osé lui dire
    Que j’étais amoureux
    Qu’elle est belle ma Bretagne
    Quand elle pleut

    Et je rêvais de la Garonne
    Des bûcherons des bûcheronnes
    Le petit bois de chez nous
    A fini dans le feu
    Qu’elle est belle ma Bretagne
    Quand elle pleut

    Tous les marins qui se souviennent
    Des barques qui jamais ne reviennent
    Ont une envie de la mer
    Quand même au fond des yeux
    Qu’elle est belle ma Bretagne
    Quand elle pleut

    Quand je revois tous ces visages
    Je ne sais même plus mon âge
    En regardant des photos
    C’est fou ce qu’on est vieux
    Qu’elle est belle ma Bretagne
    Quand elle pleut « 

  15. Connaissez-vous des lavandières, comme il y en a au Portugal
    Surtout celles de la rivière de la ville de Setubal
    Ce n’est vraiment pas des lavoirs, où elles lavent mais des volières
    Il faut les entendre et les voir, rythmer leurs chants de leurs
    battoirs

    REFRAIN:
    Tant qu’y’aura du linge à laver
    On boira de la manzanilla
    Tant qu’y’aura du linge à laver
    Des hommes on pourra se passer
    Et tape et tape et tape avec ton battoir
    Et tape et tape tu dormiras mieux ce soir

    Quand un homme s’approche d’elles, surtout s’il est jeune et bien fait
    Aussitôt elles glissent leurs bretelles, de leurs épaules au teint
    frais
    Oui mais si c’est un va-nu-pied, ou bien même quelque vieil hidalgo
    Elles s’amusent à le mouiller en chantant d’une voix égayée

    REFRAIN

    Le soir venu les lavandières s’en vont avec leur linge blanc
    Il faut voir leurs silhouettes fières se détacher dans le couchant
    Sur leur tête leur panier posé, telles des déesses antiques
    On entend doucement s’éloigner leur refrain et leurs pas feutrés

    REFRAIN

    Oui mais souvent les lavandières trouvent le mari de leur choix
    Toutes les autres lavandières le grand jour partagent leur joie
    Au repas de noce invitées elles mettent une ambiance folle
    Le xérès faisant son effet, elles commencent à chantonner

    REFRAIN

  16. Question d’époque … les lavandières du Portugal (du fameux Georges Guétary…), c’était une chanson que ma mère chantait quand j’étais petite.
    A part ça, c’est quand même marrant, cette façon dont les hommes nous voient : « telles des déesses antiques » (rien que ça!) à trimer pour laver le linge au lavoir!

    PS : toujours pas lu « magasin général », pas dispo en librairie. Je vais le lire pendant mes vacances.

  17. Curieux, cette manière dont les femmes voient la manière dont les hommes les voient… Et si on sortait des généralités? Par exemple, maintenant, je vais aller faire le ménage pendant que Marie va gagner la croute…
    C’est complexe cette histoire, parce que moi, je peux me lever la nuit pour les gosse qui pleurent, je peux laver la cuisine et faire la lessive, mais pour bander, il faut que je me sente puissant, il faut que je domine! Ça rejoint curieusement la discussion lancée sur « Gainsbarre au Zénith ».

  18. Dans « magasin général » il y a un personnage qui porte aussi une terrible question d’actualité: Gaëtan. La place des marginaux dans notre société. Les personnes handicapées bien sûr, mais aussi les inadaptés sociaux etc…
    Ayant travaillé dans différentes institutions pour personnes « moins valides » comme on dit très pudiquement (hypocritement?) à l’heure actuelle, il y a longtemps que je me pose la question de la place qu’il reste pour les « idiots du village ». Combien de pères auraient encore la possibilité de protéger leur rejeton comme le fait celui de Gaëtan?

  19. Brin’paille—-,
    la chanson dit aussi « Tant qu’y aura du linge à laver, des hommes on pourra se passer ». Ca contrebalance.

  20. Une chose est sûre, en se passant d’un homme, ça fait moins de linge à laver !

    Au sujet de Gaëtan, c’est encore une des visions du bonheur donné par cette BD.
    Pour connaître un peu le domaine du handicap, il semble que la situation soit différente selon les pays. Les Italiens, par exemple ont fermé la plupart des institutions, obligeant les familles à la prise en charge et le sacrifice de la vie professionnelle pour un parent, souvent la femme.
    En France, la situation n’est pas aussi critique mais devient plus dure à la majorité, voire dès les 16 ans : rupture avec l’école, statut adulte, la vie de nos handicapés est alors, lorsqu’il le peuvent, consacrée au travail dans les ESAT (Etablissements et Services d’Aide par le Travail), ce qui leur permet de financer leur hébergement et garder un maigre pécule. D’autres trouvent une place dans des structures protégées, mais les places sont limitées. Beaucoup se retrouvent en famille pour une part plus ou moins importante de leur temps. Leur situation financière est peu enviable.
    Une grosse réforme est en cours, qui fera disparaître les DDASS : les problèmes relevant du médico-social vont alors être être gérés par les ARS (Agences Régionales de Santé)… je crains bien, en sachant un peu comment les moyens seront distribués, que nous ayons mangé notre bon pain !

    Alors voir Gaëtan, l’idiot du village, mais dont la mémoire visuelle fait merveille dans une quincaillerie trouver une place dans la société… c’est le bonheur ! Dans la France rurale de mon enfance, je voyais ces hommes trouver de l’emploi dans les besognes saisonnières. J’en connais un qui une fois l’exode rural parachevé s’est retrouvé en hôpital psychiatrique, comme pour les Roms, on ne supportait pas son errance.
    Que devenaient les femmes ? Les enfants ? Une petite réponse datant aussi de cette époque : le ruisseau voyait malheureusement passer leurs corps (j’en ai le témoignage d’un maraîcher bio chez qui je travaillais en été au début de mes études), ou des placards plus ou moins confortables leur étaient réservés.

    Le poly-handicap, l’aliénation… voilà qui est bien plus préoccupant pour ceux qui doivent s’y frotter. Des institutions centrées sur le soin pour les uns, la prison ou la rue souvent pour les autres. Nous ne sommes pas des modèles d’intégration, mais cela n’est malheureusement plus à démontrer.

    Un autre détail qui a son importance et signe la maturité politique de la France développée : le handicap social n’y est pas reconnu. Trop cher ?

    Merci au magasin général de savoir trouver la pièce qui manque grâce à Gaëtan : une belle trouvaille de ces dessinateurs idéalistes !

  21. La petite maison à côté de chez moi est habitée par une famille ayant compté jusqu’à huit personnes : les parents et leurs six enfants (trois garçons, trois filles), dont cinq sont « attardés ». Je ne sais pas si leur handicap provient du cousinage, de l’alcoolisme ou autre. Les parents sont maintenant décédés, et ceux des enfants qui travaillaient sont à le retraite. La sœur « normale » a travaillé et s’occupe de la famille (quel dévouement, entre nous!), les frères ont un peu travaillé comme manutentionnaires, une autre sœur dans une petite entreprise du village et la dernière « tient » la maison.
    A part la sœur « normale », aucun des autres enfants ne sait lire, écrire ou compter. Les discussions sont bien sûr très limitées avec eux.
    En tout cas, ils ont leur place dans le village; ils étaient fréquemment sollicités pour faire des petits boulots par l’un ou l’autre (bêcher par ci, déplacer des meubles par là, …). Les trois frères se déplaçant toujours ensemble, ils sont connus comme « les daltons ».
    En tant que voisins directs, nous sommes amenés à leur parler; je vous assure que les échanges, assez surréalistes parfois, valent leur pesant d’or.
    Je me suis souvent dit que les gens habitant dans un lotissement, avec des familles formatées, perdaient quelque chose de la « vraie vie », et que finalement nous avions de la chance de les avoir comme voisins.

  22. J’émerge d’une semaine difficile et je n’ai pas pris le temps de participer aux commentaires. Désolé, Luc.
    Comme j’avais du temps cet après-midi, en me réveillant de ma sieste habituelle (bien méritée cette fois-ci, je participais à un déménagement ce matin), j’ai relu une deuxième fois la BD.
    Je m’aperçois qu’il m’est difficile de me concentrer à la fois sur le texte et sur les images. Les deux sont tellement dissociés dans ma tête que j’ai du mal à m’approprier l’ensemble d’une BD. Le concept de BD est un concept avec lequel je suis peu habitué et pour lequel ce n’est pas inné (pas immédiat en tout cas) chez moi. En général j’avale le scénario à toute vitesse et je m’attarde peu sur les images. Il me faudrait relire chaque BD une deuxième fois, dans la foulée de la première. C’est donc ce que j’ai fait cet après-midi en relisant ce tome 1 du Magasin Général.
    J’aime énormément les dessins et, comme je l’ai dit dans un autre commentaire, la manière dont les gens sont dépeints avec beaucoup de justesse et de talent.
    Finalement, on s’aperçoit en relisant la BD, que chacun des habitants du village se retrouve à plein d’autres moments de l’histoire. Ce ne sont pas des gens anonymes. Ils ne font pas seulement partie du village, ils « sont » le village et chacun occupe une place particulière qui lui est propre. Par exemple, ces trois vieilles harpies que l’on voit une première fois à l’enterrement (dernière image de la page 9), se retrouvent à quatre ou cinq autres moments. Elles sont toujours les mêmes, fidèles à leur côté aigri, mais on se surprend à les voir se réjouir le jour de la fête de la St Jean. Il y a un semblant de bonheur qui apparait sur l’une des trois têtes ridées, comme si il y avait toujours quand même une petite lueur qui sommeille même au coeur des êtres les plus sombres.
    Ainsi va la vie d’un village.
    J’ai souvent remarqué que c’est en milieu rural que l’on trouve les êtres les plus atypiques, qui s’éloignent le plus de la norme, y compris et surtout sur le plan physique. Ce livre est aussi là pour nous le rappeler. Il y a « de sacrées tronches » – j’ose dire « moyen-âgeuses – dans ce bouquin ! Ce constat est sans doute à rapprocher de la dernière remarque de Brind’paille sur les « familles formatées ».

  23. Oui, c’est vrai que moi aussi je ressens ça. La ville uniformise, normalise, banalise jusqu’au physique des gens.
    La ville, c’est la glaciation.

  24. J’ai beaucoup aimé le personnage qui s’appelle Noël (son nom n’apparaît que tardivement dans la BD). C’est un être marginal, solitaire, qui travaille le bois. Il me fait penser à mon grand-père. Non pas que mon grand-père se soit mis en tête aussi de construire un bateau mais à cause de ses relations avec le curé. Mon grand-père était lui aussi anticlérical (il a même été maire du village et bouffait sans doute à l’époque du curé à longueur de journée) mais il avait, tout comme ce Monsieur Noël, sympathisé avec le curé du village. Je me rappelle que le curé venait souvent boire un coup vers mon grand-père et délaissait les calotins du village pour aller « perdre son âme » vers d’autres gens « moins fréquentables ».
    Ce livre nous rappelle aussi la place que pouvait avoir un curé dans un village. C’est un aspect que j’ai également bien connu dans mon enfance. Une petite communauté villageoise était avant tout une petite communauté paroissiale et beaucoup de choses s’organisaient autour de la religion (et de son représentant local, le curé).

  25. Bon Dieu, (c’est le cas de le dire) que de souvenirs. Quand j’étais gosse, on repassaient en famille après la messe de 10 heures au café « Sainte Rita »… tenu par les pères augustins. Ça ne s’invente pas des choses pareilles!

  26. Chez nous, les hommes se retrouvaient au café juste après la messe du dimanche matin … pour boire l’apéro.
    Si un certain nombre de souvenirs liés à l’église sont pour moi de mauvais souvenirs, je dois avouer que j’aimais bien le fait que la vie du village ait été rythmée par ce genre de choses.

  27. Maintenant dans nos villages on boit l’apéro pendant la messe seul devant téléfoot à la télé … Il doit rester 1 curé pour 5 à 6 villages dans le coin . Une autre époque … c’est triste à dire mais heureusement qu’il reste les enterrements pour remplir les églises de la région !! mais même ça ne va pas durer avec la nouvelle mode de la crémation dans l’intimité … Vite fait bien fait , sans fleurs et sans couronnes ….. Même après la mort c’est toujours vite vite vite …
    Pour moi le curé tenait une grande place dans nos villages à une certaine époque . Chez nous il apprenait le civisme , le tennis de table , le chant et le piano , la lecture , la pêche …. Pas simplement la parole d’un dieu . Il s’occupait certainement plus des jeunes du village que monsieur le maire qui avait trop à faire avec sa ferme . Moi je n’ai que de bons souvenirs de ce curé .

  28. Oui, moi aussi je n’ai que de bons souvenirs du curé. Mes mauvais souvenirs liés à la religion concernent l’institution « église » et non le curé qui était quelqu’un de grande qualité humaine.

  29. Et si j’avais eu un curé dans mon village comme Benoît XVI , cet homme qui me fait peur … Autant que l’institution « église » et ses démons!!!

  30. Moi je vais contraster un peu avec les messages précédents parce que loin d’idéaliser la vie de cette Marie, je la trouve d’une tristesse effroyable. Pas une seule fois elle ne sourit ou donne un quelconque signe de joie à l’exception d’une mimique gênée durant les festivités (p59) et d’un court fou rire qui vient simplement interrompre ses sanglots (p31). Alors certes elle porte le deuil de son mari mais il n’y a tout de même pas que ça, on remarque d’ailleurs qu’étrangement sa situation se dégrade quasi-systématiquement au cours d’une apparition. Elle entre souvent neutre ou vaguement triste en haut d’une page pour en sortir effondrée.

    C’est sûr, il y a aussi des rires francs en nombre mais ils sont loin d’être aussi omniprésents que semblent le dire vos commentaires, la vie est simple, rude, mais complète. On y retrouve du malheur, de la discorde (p20 donc assez rapidement si l’on retire l’enterrement), des joies et des silences. C’est d’ailleurs pas si commun les bandes dessinées qui assumes autant les passages de silence qu’ils se passent d’en l’évènement, la douleur ou et c’est plus classique, la vie de tout les jours (p60-61, 64, 66-67 par exemple). On y trouve de la tolérance avec Gaëtan qui trouve sa place dans le village, semblant même avoir besoin de toujours être là au premier plan, mais aussi du rejet avec le passage du facteur qui lui aussi intervient très tôt (p17) et qui casse immédiatement l’image idéalisée que l’on pourrait être tenté de se faire de l’accueil qui est réservé aux handicaps dans cette société.

    Alors oui cette vie est simple mais elle est également rude, parfois presque brutale. On en vient rapidement au mains, les naissances se passent mal (l’enfant mort née ici mais la naissance suivante (tome 3) ne se passera pas beaucoup mieux. On est coincé dès qu’il faut aller en ville pour chercher qqch et lorsque c’est un médecin, on n’est pas forcement capable d’attendre.

    Je ne pense pas que les auteurs ne soient des idéalistes comme ça a été dit plus haut, ils ont cherché à être plutôt fidèles au Québec d’entre guerre mais c’est vous qui en idéalisés le résultat. Même si je reconnais que la tristesse passe globalement bien plus par les images que par le texte. Ce serait trop facile de faire l’éloge de cette vie sans tenir compte de tout ça, de ce contenter de l’image agréable de la simplicité (sans doute renforcée par les expressions québecoises) pour en oublier toutes les autres composantes.

    On pourrait aussi reparler de la place faite à la femme, mais je pense que la lecture des 2 tommes suivants est préférable pour reprendre cette question car on y voit clairement l’introduction d’un peu de complexité citadine dans le second puis une émancipation des femmes suite au rejet de ces changements par les hommes. Encore que vivant la moitié de l’année sans les hommes, partis au bois (ce qui existe encore au canada), elles ont dû avoir une place bien reconnue plus tôt dans ces pays.

  31. Bon on ne lit en général pas dans le fromage, il faut 2 guerres pour se placer entre, … Enfin bref il est temps que je dorme.

  32. Glorfindel, tu as raison concernant Marie. Elle ne sourit pas. Mais elle choisit de vivre dans ce village après la mort de son mari. Alors, pourquoi n’essaie-t-elle pas la vie ailleurs ? Probablement parce qu’il y a un mystère dans sa vie, une blessure profonde qui vient sans doute de très loin, cela n’a rien à voir avec la condition de vie dans ce village, on le sent bien. Et si elle reste là, c’est peut-être parce que si elle ne trouve pas le bonheur ici, elle sait qu’elle ne le trouvera pas ailleurs. Enfin, c’est mon interprétation très idéaliste certes …

  33. Dans le 2 ou le 3 elle évoque le fait qu’elle n’est restée que parce que les autres avaient besoin que le magasin reste.

  34. Tiens Yves, drôle de coïncidence : au moment où tu mettais ce commentaire sur la vie des femmes de marins, j’étais juste en train de chanter « la marine » de Brassens (paroles de Paul Fort) qui parle des amours des marins.

  35. Je crois que dans un village isolé tel qu’il nous est raconté, on n’existe que par le rôle que l’on a dans ce village. C’est un peu comme une ruche dans laquelle l’ouvrière n’a pas d’existence en propre en dehors de la communauté.
    Alors, rester pour la simple et bonne raison que le village a un besoin vital que Marie reste pour tenir le magasin, ça suffit comme raison. Elle n’est pas heureuse, certes, mais c’est sans doute la magasin qui l’empêche de toucher le fond.

  36. Oui c’est sans doute vrai, il y a une stabilité qui est à la fois limitante et protectrice.

    (J’écrivais ça surtout pour contrebalancer ce qui me semblait excessif dans les commentaires d’avant.)

  37. Dans un village d’autrefois, chaque individu n’était qu’une abeille au service de la ruche et cela avait un certain sens finalement. Aujourd’hui, dans nos villages, souvent périurbains d’ailleurs (grâce à – ou à cause de – la voiture, on n’est jamais loin de la ville), on n’est plus qu’une fourmi désorientée et cela n’a plus vraiment de sens.

    Ces propos sont un peu excessifs sans doute, mais il me semble que dans les villages d’aujourd’hui, la forte diminution de relations entre les gens enlève du sens au mode de vie rural.

  38. Et paradoxalement, ce sont souvent ceux que l’on appelle les néo-ruraux qui apportent de nouveaux sens dans les campagnes.

    Est ce que le concept de néo-rural signifie la même chose par chez vous, qu’ici? Loin de créer les cités dortoirs, les néo-ruraux cherchent au contraire à re-dynamiser la vie à la campagne en servant de trait d’union entre tradition rurale et modernité culturelle. La culture typique du néo-rural, c’est par exemple la réhabilitation d’un ancien bâtiment agricole en habitat collectif.
    Moi-même, pourtant issu d’un village, avec mon diplôme de psy et mon petit potager écolo, à côté des fermiers du coin, je me sens terriblement néo-rural.

  39. Non, là où j’habite, je suis trop près de la ville (à 15 mn) pour qu’on puisse parler de néo-ruraux. Il y a des nouveaux habitants certes, en partie d’origine urbaine, mais qui ne font que venir dormir dans le village, n’y nouent aucune relation, ne s’y investissent à aucun niveau, et vont travailler la journée en ville. Progressivement, ce petit village de Bussières est en train de devenir un village-dortoir.

  40. Désolée d’arriver un peu tard, pour reparler de l’institution « église », évoquée dans des commentaires du 12 juillet.
    Peut-être les lecteurs du blog se souviennent-ils que dans un commentaire de l’article « Qui se souvient des hommes », Christophe avait parlé de la Controverse de Valladolid, discussion ayant eu lieu en 1550, pour savoir si les indiens découverts en Amérique étaient des hommes à part entière, s’ils étaient inférieurs aux blancs, …
    Cette controverse ayant piqué ma curiosité, j’ai acheté puis lu le livre(tout petit livre). La discussion ne se situe pas à un niveau scientifique, comme aurait pu le faire un Darwin, mais au plan religieux. Elle oppose un chanoine qui justifie les guerres menées contre les indiens et un dominicain, défenseur de ces indiens, en présence du légat du pape.
    Un passage de la discussion :
    « … il ne s’agit pas de créatures reconnues par Dieu ! Et je vais le prouver. D’abord, comme on l’a dit, par l’extrême facilité de l’action : trois cent Espagnols soumettent un empire fort de vingt millions d’habitants, et on n’y verrait pas la main de Dieu ? Aucun exploit, dans aucun temps, n’a pu se comparer à cette conquête ! Même la maladie était de notre côté ! L’épidémie de petite vérole fut le travail de Dieu pour éclaircir la route. Les idolâtres mouraient comme des punaises car Dieu désirait les éliminer. Aujourd’hui, forcés de démolir leurs temples, à Mexico, ils tombent chaque jour nombreux, broyés sous les pierres : comment ne pas y voir une punition divine ? … ».
    De quoi vomir !

  41. Edifiant …

    En plus, le chanoine dit « les idolâtres mouraient comme des punaises ». Il fait comme s’il parlait avec Dieu derrière lui. Or, Dieu sait tout, y compris le nom des différentes espèces de punaises. S’il parlait effectivement au nom de Dieu, le chanoine aurait certainement précisé le nom de l’espèce. En voila-t-y pas une preuve qu’il nous ment ce brave petit cureton … !

    Bon, derrière l’humour, je reste concerné par les propos que tu nous rapportes là !

  42. Quel a été le résultat de la controverse ?
    L’Eglise a reconnu que l’indigène des Amériques avait une âme et devait donc être traité comme un homme, ne plus être réduit en esclavage.
    Très bien … MAIS, il y a une suite.
    Considérant le manque à gagner pour les colons espagnols en Amérique, qui ne pourraient plus utiliser les indiens commes esclaves, l’Eglise conseilla qu’on aille chercher des africains en Afrique (eux qui n’étaient pas des créatures de Dieu, sans âme, …) et de les conduire en Amérique pour les utiliser comme esclaves !!!!

  43. Finalement, l’esclavage des noirs d’Afrique, c’est la faute des indigènes d’Amérique qui ont vu passer leur statut d’esclaves à celui d’êtres humains ! :devil:
    Et dire que tout ça s’est fait avec la complicité de l’église … !

  44. Attention, nous sommes là au 16ièm siècle. J’ose croire que l’église n’en est plus là…
    C’est marrant Étincelle. A la fin de l’année à l’école, le préfet triait les livres de la bibliothèque afin de la réactualiser. Dans les livres à donner, il y avait la controverse de valmachin. Je me suis précipité pour le récupérer, il est à mon programme pour ces vacances… Merci Christophe. :smile:

  45. Attention Bernard, l’esclavage existait avant ça en Afrique. Les rois africains eux-même faisait du traffic d’esclave.

  46. Oups, « consterné » et non « concerné » sur mon commentaire de 15H57.
    Merci à Joëlle qui lit tous les commentaires de ce blog !

  47. Joëlle est bien élevée …
    Elle s’abstient de faire remarquer toutes les bêtises que nous écrivons.

  48. Au sujet de la controverse de Valladolid, je renouvelle le conseil de visionner aussi la merveilleuse adaptation cinématographique (téléfilm) avec Carmet, Trintignant, Marielle. Un vrai bijou.

  49. « Joëlle est bien élevée » nous dit Etincelle.
    Au bout de tant d’années de vie commune, il ne fait aucun doute que je suis en grande partie responsable de sa bonne éducation … :wink:

  50. Je ne sais pas si certains d’entre vous ont continué la suite du tome 1 de « magasin général ». Moi oui, j’ai lu les tomes 2 et les tomes 3 (je les achète « au compte-goutte » car les BD, c’est cher) et, comme j’ai commandé ce matin « chemin faisant » de Jacques Lacarrière (notre prochaine discussion « littéraire » sur ce blog), j’en ai profité pour commander le tome 4 de cette belle série.

  51. J’ai terminé le livre de Lacarrière… mais par contre, je t’emprunterais bien à l’occasion la suite du Magasin Général, après que tu aies lu le tome IV bien sûr ! Est-ce possible ?

  52. Avez-vous lu le dernier tome paru en 2012 « Les femmes »?
    J’attends impatiemment de pouvoir le lire enfin, mais à la biblitothèque du village, difficile de l’avoir… la série est « victime » de son succès.
    J’ai adoré cette série.
    J’en profite ici pour vous parler d’une autre série de bd qui m’a fait rire « Le retour à la terre » de Manu Larcenet.
    Connaissez-vous cette BD?
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Retour_%C3%A0_la_terre
    Je vous mets le lien wikipedia (histoire de ne pas faire de pub…)

  53. Oui, j’ai adoré le tome 8 ! :wub:
    Cela dit, je les ai achetés au compte-goutte, au fil des années, car je trouve que les BD sont trop chères et je n’en achète que très rarement.

    Je ne connais pas l’autre BD dont tu parles.

  54. Je n’achète plus de BD depuis assez longtemps, il faut faire des choix, et effectivement, elles sont très chères….
    D’autant que je suis assez BDvore : Mafalda, Le génie des Alpages, Cavin et Hobbes, Jeremiah, Gaston Lagaffe…. Si je m’écoutais, mon portefeuille n’y survivrais pas… Alors je me contente de la bibliothèque!

    Le retour à la terre est une série vraiment géniale, qui parle de deux parisiens qui s’en vont vivre à la campagne. C’est ironique, moqueur, poétique, surréaliste… J’ai adoré. Vraiment, je vous la conseille.

  55. Je relis souvent Lagaffe et Achille Talon, ce dernier étant ma BD préférée (mais très inégale je dois le dire, certaines des BD d’Achille Talon frisent le sublime alors que quelques autres sont très moyennes).

    Dans un autre genre, beaucoup plus moderne et beaucoup plus épuré, j’ai adoré « Tout seul », de Chabouté, que nous a offert Luc.

  56. Comme toi Léa, je suis un BDphage.
    En fait, je suis un boulimique de bien des choses, et à l’époque où j’étais citadin, j’ai avalé la bibliothèque de ma ville, Besançon, très riche en BD.
    Alors Larcenet je connais bien et j’ai beaucoup aimé le retour à la terre parmi bien d’autres choses. J’appuie donc ton conseil, c’est vraiment une lecture agréable et rigolote.
    Par contre je n’ai lu (et acheté) que le premier tome de « Magasin Général » que j’avais beaucoup aimé… Faudra que j’emprunte les suivants.
    La BD est chère, malheureusement.

  57. Ah Chabouté !
    Superbe dessin, magique, on n’en sort plus une fois ouvert.
    Et je partage le goût de Bernard pour Talon : ça frise parfois au sublime lorsque le voisin, le père et son pack ainsi que des dialogues tirés au cordeau nous font bidonner.

  58. Talon, yes ! Le roi du bavardage surréaliste… :silly:

    Bé, je garde tout de même une petite préférence pour « Philémon » du regretté Fred disparu il n’y a pas très longtemps… :sad:

  59. Et pis aussi « Time is Money » du même Fred pour le scénar et Alexis pour les dessins.
    Ça commence à dater mais ça reste un monument. :wub: :wub: :wub:

  60. …et F’murr…et ses brebis ! Des albums qu’il faut lire plusieurs fois…et on y découvre à chaque fois de nouveaux détails hilarants.
    Il y a aussi un belge, Servais, qui dessine merveilleusement, je trouve et qui raconte des histoires de la région d’où je viens (un peu chauvine, j’avoue …. :whistle: )
    Quand j’étais gamine, dans les années 80, j’adorais Yoko Tsuno…. et mon père se marrait avec Talon :wink:
    Chacun ses références :wink: :whistle:

  61. F’murr et quelques titres évocateurs : « Monter, descendre, ça glisse pareil », « Bouge tranquille », « Sabotage et pâturage »… trois album qui m’ont fait pisser de rire!

  62. F’murr, génial, des brebis qui philosophent, la ressemblance avec nous est hilarante, et ne parlons pas de l’aigle !
    Servais c’est dans un autre rayon, romantique, juste avant Comès ; F’murr, c’est plutôt avec Le concombre masqué et les allumés de Fluide Glacial ou Gotlib, ah ça donne envie de relie mais dans ma bonne ville qui comptait il y a peu le plus grand nombre de librairies par habitant, il n’y a presque plus rien…
    Allez un petit Edika pour le plaisir.

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