« L’automne à Pékin », de Boris Vian

Un mot d’abord pour situer cette oeuvre. Elle a été écrite en 1946 puis remaniée en 1956, pour une deuxième édition, trois années seulement avant la mort de l’auteur. A cette époque, Vian n’était pas seulement romancier mais aussi ingénieur, inventeur, musicien, critique de jazz, poète, auteur dramatique, scénariste, traducteur, chroniqueur, parolier et interprète de ses propres chansons.

borisvian
L’automne à Pékin n’eut aucun succès du vivant de Boris Vian, tout comme toute son oeuvre d’ailleurs.

Dès les premières lignes du livre, on est vite plongé dans l’univers particulier et absurde de Boris Vian :

« Ama­dis Dudu sui­vait avec convic­tion la ruelle étroite qui consti­tuait le plus long des raccourcis per­met­tant d’at­teindre l’arrêt de l’au­to­bus 975. Tous les jours, il de­vait don­ner trois ti­ckets et demi, car il des­cen­dait en marche avant sa sta­tion, et il tâta sa poche de gilet pour voir s’il lui en res­tait. Oui. Il vit un oi­seau, pen­ché sur un tas d’or­dures, qui don­nait du bec dans trois boîtes de conserves vides et réus­sis­sait à jouer le début des Ba­te­liers de la Volga ; et il s’ar­rê­ta, mais l’oi­seau fit une fausse note et s’en­vo­la, fu­rieux, grom­me­lant, entre ses de­mi-​becs, des sales mots en oi­seau. Ama­dis Dudu re­prit sa route en chan­tant la suite ; mais il fit aussi une fausse note et se mit à jurer. »

Tout est improbable dans ce livre. Improbable voire impossible. Impossible a priori de louper un bus dix fois de suite alors qu’il en passe un tous les dix minutes. Improbable (encore que … !) cette idée d’un ingénieur d’aller construire un chemin de fer en plein désert. Toutes les autres situations sont du même tonneau : un restaurant implanté dans le sable alors qu’il n’y a pas âme qui vive à la ronde, ce même restaurant qui se trouve être pile-poil sur le tracé du chemin de fer, un chemin de fer qui est construit sur pilotis, faute de ballast, un archéologue qui met un soin infini à déterrer de précieux vases pour ensuite les casser d’un coup de marteau et pouvoir ainsi les ranger dans de petites boîtes, un médecin qui donnerait sa vie pour soigner une pauvre chaise, un ermite qui se livre à un drôle d’acte Saint : s’occuper en public de l’intérieur en velours rose d’une négresse, un abbé qui s’invente une religion désopilante faite de comptines et de chansons, un désert fait de zones claires et de zones d’ombres inquiétantes, un avion miniature qui s’avère être capable de mordre et de provoquer les plus terrifiants dégâts, …

Chez Boris Vian, un escalier qui se dérobe sous les pieds n’est pas qu’une image, l’escalier en question disparaît physiquement. Il y a dans le livre des centaines de phrases qui relèvent de ce procédé visant à redonner aux mots leur vrai sens. C’est probablement la chose que j’aime le plus dans l’oeuvre de Vian, cette manière de jouer constamment avec le verbe.

Dès le début du livre, j’ai été plié de rire (comme à chacune de mes lectures de cet ouvrage). Et puis, au fur et à mesure que le livre avance, on sent bien qu’il s’agit d’une tragi-comédie. Deux conceptions opposées de l’amour s’affrontent. Celle d’Angel, très platonique, très angélique, très idéaliste en quelque sorte (au point de considérer que le seul fait de toucher une femme la détruit inexorablement). Et celle de Anne (drôle de prénom pour un mec) uniquement charnelle (pour qui ce n’est pas un problème que de laisser choir un corps qu’on a usé jusqu’à la lie).

Pendant toute la lecture du livre, on sent que l’issue de ce conflit sera dramatique. Beaucoup de personnages du roman meurent les uns après les autres (comme souvent dans l’oeuvre de Vian, souvenons-nous de ses pièces de théâtre telles que « le goûter des généraux », « équarissage pour tous », …) mais ces morts n’ont finalement qu’une importance relative.

Ne vous attendez pas à lire une phrase sur l’automne et sur la ville de Pékin. On ne sait pas vraiment où et quand l’action se déroule.

Les personnages n’ont pas beaucoup de consistance. On ne s’y attache pas vraiment (même la belle Cuivre qui pourrait faire fantasmer plus d’un d’entre nous, n’a pas, à mon avis, la densité d’un vrai personnage de roman). Là n’est pas l’important. C’est de la rencontre de ces personnages que vont naître des situations intéressantes et déboucher sur de grands réflexions sur le sens de la vie. Les personnages ne sont là que pour nous amener dans le monde burlesque de l’auteur.

Beaucoup de choses ont été écrites sur ce livre et notamment sur le fait qu’il n’y avait pas de clé pour sa compréhension. Toutes les interprétations différentes des lecteurs, même contradictoires, seraient de bonnes interprétations. Vian lui même avait spécifié je crois que chacune des questions posées dans le livre pouvait déboucher sur n’importe quelle solution.

A chacun d’entre nous donc, sa propre interprétation de l’oeuvre !

33 réflexions au sujet de “« L’automne à Pékin », de Boris Vian”

  1. J’ai lu ce livre au mois de juillet, à l’époque de l’anniversaire de la date à laquelle les hommes ont marché sur la lune pour la première fois.
    Toutes les revues ont fait leur article ou même leur numéro spécial sur ce sujet.
    A cette occasion, j’ai lu que sur la lune, les ombres étaient très sombres, noires, alors que les zones au soleil étaient beaucoup lumineuses que sur terre.
    Et cela m’a fait penser aux bandes claires et sombres dans le désert du livre de Boris Vian.
    Mais celui-ci a écrit son livre des années plus tôt !

  2. Ben je suis en retard ! C’est pourtant la rentrée !
    J’ai commandé le livre il y une dizaine de jours et n’en ai lu que 10 pages.

    C’est du Boris Vian je l’atteste, et ça promet.
    Mais bien sûr, j’attends d’en savoir plus pour intervenir à nouveau.
    Désolé, j’étais bien là lorsque le premier bus 975 est arrivé, mais après…

  3. 66 pages lues.
    J’ai bien aimé le passage avec la chaise malade. Vian est vraiment le maître du décalage. Et c’est à la suite de ce chapitre que je constate qu’il ne s’agit pas de nouvelles mais bien d’un roman : des personnages jusque-là épars (ce n’est pas un vain mot !), se rencontrent.
    C’est assez sympa, je suis content de retrouver l’écriture de cet auteur après tant d’années sans lui. Il y a vraiment des trouvailles et une inventivité extraordinaire dans le langage comme dans les idées.
    La suite plus tard.

    Mais un extrait d’abord :
    Le domestique de Cornélius Onte introduisit le Pr Mangemanche dans la chambre du blessé. Celui-ci tricotait, pour passer le temps, un motif jacquard de Paul Claudel, qu’il avait relevé dans un numéro de « la Pensée Catholique et le Pélerin Agglomérés. »
    — Salut ! dit Mangemanche. Vous me dérangez.
    — Oui ? dit Cornélius. J’en suis peiné.
    — Je vois. Vous avez mal ?
    — J’ai la hanche en cinq morceaux.
    — Qui vous a soigné ?
    — Perriljohn. Ça va très bien maintenant.
    — Alors, pourquoi est-ce que vous m’avez fait venir ?
    — Je voulais vous proposer quelque chose, dit Cornélius.
    — Allez vous faire foutre ! dit Mangemanche.
    — Bon, dit Cornélius. J’y vais.
    Il tenta de se lever, et à peine avait-il mis un pied par terre que sa hanche se recassa. Il s’évanouit très nettement. Mangemanche se saisit du téléphone et demanda qu’on envoie une ambulance pour le faire transporter dans son service.

    Il s’en passe hein ?!

  4. Cette phrase que tu cites au début, ce « motif jacquard de Paul Claudel, qu’il avait relevé dans un numéro de la Pensée Catholique et le Pélerin Agglomérés », ça me fait énormément rire. Ce genre de choses, il y en a des tonnes dans cet ouvrage.

    Le personnage de Mangemanche est celui qui pour moi a le plus de consistance dans ce roman. On apprend a un moment donné que c’est le même Mangemanche qui était le médecin de Chloé dans « l’écume des jours ». On sent que la fin tragique de Chloé l’a profondément éprouvé. Plus rien n’a vraiment d’importance pour lui. Il vit avec cette fêlure en lui, quelque chose de définitivement cassé. Sous ses aspects bougon, on le sent profondément humain même si, et c’est paradoxal, plus aucun humain ne peut l’émouvoir (ce que montre d’ailleurs l’extrait que tu cites).

  5. Super livre, super article !

    Je suis en train de le relire aussi, et c’est je crois le seul livre que j’ai relu plusieurs fois (je dois en être à la 4ème ou 5ème fois), et sans doute mon livre préféré.

    Bon histoire de pinailler (oui je sais je suis chiant…) :

    – Boris Vian a eu du succès de son vivant, et même un gros succès, avec « J’irai cracher sur vos tombes » publié sous le pseudo Vernon Sullivan.

    – Boris Vian a eu des tas d’activités dans sa vie oui, mais pas toutes en même temps hein ^^

    – L’abbé ne s’invente pas de religion, c’est la religion en vigueur dans le roman, que tous les personnages du livre connaissent.

  6. C’est assez contradictoire cette histoire d’amour qui use et abîme une femme et cette autre histoire qu’on entend souvent, qu’une femme est bien plus belle quand elle aime.
    Je penche pour la deuxième histoire parce que je crois vraiment qu’une femme amoureuse irradie.
    Ceci dit, il y a peut-être bien du vrai dans les deux histoires.
    Qu’est-ce que vous en pensez vous ?

  7. Etincelle, je suis d’accord avec ce que tu dis, une femme amoureuse irradie. Sans aucun doute.
    Mais dans le livre, le contexte me semble différent. Le point de vue d’Angel est de dénoncer, me semble-t-il, la vie du couple qui s’enfonce dans l’habitude, avec des jours qui se suivent et qui se ressemblent tous et avec comme corollaire (ou comme « dommages collatéraux », comme on voudra) le laisser-aller des corps, l’amollissement de la chair accentué encore par le temps qui passe et les ravages qu’il provoque sur les corps. Mais le point de vue d’Angel me semble être encore plus excessif que cela, à savoir que pour lui, faire l’amour, c’est malaxer le corps de l’autre jusqu’à lui amollir toute sa chair. Et par extension, je dirais presque « lui ramollir tout le cerveau ». Car finalement, Rochelle semble bien être devenue un personnage qui se complait dans cette situation de femme devenue être-objet et qui en perd ainsi tout son sens critique vis à vis de celui qui lui a pris son corps. Au point qu’elle ne se rend même pas compte qu’elle n’est qu’un objet de jouissance, que l’amour d’Anne pour elle n’existe plus et qu’au bout du compte il la laissera choir comme une vieille chaussette portée trop longtemps.

  8. Oui, c’est bien ça !
    Heureusement que tous les hommes n’ont pas cette conception de l’amour !

  9. On a peut-être oublié quelque chose …
    Pour qu’une femme « irradie », il faut certes qu’elle soit amoureuse, mais il faut aussi qu’elle soit une amoureuse comblée.

  10. Je l’ai lu et franchement, j’ai beaucoup aimé. Et comme dit Steph, super article ! Mais j’avoue que, venant de finir « Les trois mousquetaires » j’ai eu bien du mal à lire « L’automne à Pekin » ! Il faut garder les deux yeux ouverts et le cerveau bien concentré pour comprendre tout les jeux de mots qui s’y cachent, et même avec ça, je pense être passé à côté d’un grand nombre !

    Pour ce qui est d’Angel/Anne, je ne suis pas si sur qu’Angel ramollit le cerveau de Rochelle, et encore moins que celle ci ne se rend pas compte qu’Anne va la larguer comme une vieille chaussette, je crois même qu’elle affirme avant de savoir qu’Anne est allé voir la negresse qu’entre eux le sort en est jeté…

    Voilà, et du coup, je viens de me lancer dans « l’herbe rouge » pour continuer dans le registre de mon confrère centralien !

  11. Je ne suis pas au bout du livre (bientôt la moitié), mais je suis certain que le sentiment qui anime Angel est moins avouable : il est jaloux !
    Et c’est même clairement dit lorsqu’il rencontre les enfants sur le pont du bateau qui l’amène en Exopotamie.
    Et Rochebelle est le prototype de la femme fatale… une que le cher Boris a du lorgner ! Non ?
    Je trouve en tout cas que sa manière d’effleurer la sensualité d’une boutade sans avoir l’air d’y toucher conforte mon analyse…

    Euh, cela dit, Rochebelle… vous avez des nouvelles ou bien ? :wub:

  12. Plus riche que je ne pensais ce livre, effectivement un très bon livre.
    Je révise mon jugement : Angel n’est pas jaloux d’Anne, ils sont les deux versants d’une seule et même personne, sans doute l’auteur.
    Cette dualité donne lieu à un passage plus profond et moins absurde dans le livre avec de très beaux passage. Et il y a de très beaux passages sur les sentiments, les sensations… Belle sensibilité.
    Du coup, je ne peux m’empêcher de trouver des couples partout dans ce livre :
    Mangemanche et Petitjean tout deux victimes agréables de leur obsessions ; Athanagore et Pippo, les deux personnes les plus « normales » sans doute dans ce livre, Cuivre et Rochebelle, des personnages hauts en couleur !
    Reste Amadis Dudu et la clique des fonctionnaires… pour eux, pas de pitié !
    Un livre beaucoup plus profond que je ne le pensais, posé avec les autres, dans la bibliothèque.

  13. Hou la la, c’est très fort ce que tu dis là, Christophe, à savoir que Anne et Rochelle seraient « les deux versants d’une seule et même personne, sans doute l’auteur ». A méditer assurément.

  14. Oui, c’est assez évident finalement : le séducteur et le romantique, une sorte de relation de couple à trois, une femme qui se prête aux deux hommes et surtout la discussion entre Anne (un nom de chien !) et Angel (prénom proche) avant le dénouement, qui montre l’ambiguïté et la proximité des deux personnages.
    Vian parle là de sa propre ambivalence je pense ; celle aussi de tous les hommes quant à l’amour. :blink:
    Préfère t-il Cuivre, femme libre et séduisante à Rochebelle, la femme fatale ?
    Deux versants bien réels également de la femme non…
    En revanche, le thème de l’homosexualité et de la pédérastie me paraît traité un peu expéditivement, sans que la distinction entre les deux ne soit très nette.

  15. Bernard, c’est Angel et Anne qui sont en fait un seul et même personnage, et non pas Rochelle, mais je pense que tu avais bien compris…

    Dans mon édition (celle vendue a campo..) il y a une postface à la fin du livre (pas écrite par Vian) intitulée « avant de relire l’automne à Pékin » et qui entre autres affirme que « l’automne à Pékin nécessite une relecture immédiate » et qu’Angel et Anne sont les deux facettes d’un même personnage… réflexion que je ne m’étais jamais faite durant la lecture, mais une fois faite c’est vrai que c’est plus que plausible, voire même évident…

  16. Et ces trois femmes ?
    Cuivre (la femme), Rochebelle (l’amante) et « la négresse » ? A noter que ce dernier terme péjoratif ne l’était pas à l’époque du roman.
    La femme, la maîtresse et la mère non ?
    De belles réflexions possibles sur les personnages de ce livre.

  17. Est-ce que ces trois femmes là sont trop carrées ?

    « – Tu n’y peux rien, dit Anne. On est tous comme ça. En fait, on n’a besoin d’aucune femme, spécialement.
    – Physiquement, dit Angel, peut-être.
    – Non, dit Anne. Pas seulement physiquement; même intellectuellement, aucune femme n’est indispensable. Elles sont trop carrées. »

    Bernard, Yves, Luc et les autres, vous pensez comme ça, vous ?

  18. Désolé, je n’ai rien lu cet été… (à peine les 80 premières pages du livre, très bien d’ailleurs). Et le beau temps qui attaque de plus belle… Je boirai cette saison jusqu’à la lie! :cool:

  19. Luc, tu boiras cette saison jusqu’à la lie ?
    Belle image quand on sait que la Saison (la « saison Dupont » plus exactement) est une très bonne bière… :sick:

  20. Et la Moinette à Dupont …. T’as gouté , elle tape fort celle-là !!!
    Bon j’arrête avec la bière … Car ici c’est l’article sur l’eau des Vian !!!
    :tongue:

  21. Entendu à la radio ce matin un texte qui illustre à sa façon ce que voulais dire au sujet d’Anne et Angel

    GRAND CORPS MALADE Ma tête, mon cœur

    Le corps humain est un royaume ou chaque organe veut être le roi
    Il y a chez l’homme 3 leaders qui essayent d’imposer leur loi
    Cette lutte interne permanente est la plus grosse source d’embrouille
    Elle oppose depuis toujours la tête, le cœur et les couilles
    Que les demoiselles nous excusent si on fait des trucs chelous
    Si un jour on est des agneaux et qu’le lendemain on est des loups
    C’est à cause de c’combat qui s’agite dans notre corps
    La tête, le cœur, les couilles discutent mais ils sont jamais d’accords
    Mon cœur est une vraie éponge, toujours prêt à s’ouvrir
    Mais ma tête est un soldat qui s’laisse rarement attendrir
    Mes couilles sont motivées, elles aimeraient bien pé-cho cette brune
    Mais y’en a une qui veut pas, putain ma tête me casse les burnes
    Ma tête a dit a mon cœur qu’elle s’en battait les couilles
    Si mes couilles avaient mal au cœur et qu’ça créait des embrouilles
    Mais mes couilles ont entendu et disent à ma tête qu’elle a pas d’cœur
    Et comme mon cœur n’a pas d’couilles, ma tête n’est pas prête d’avoir peur
    Moi mes couilles sont têtes en l’air et ont un cœur d’artichaut
    Et quand mon cœur perd la tête, mes couilles restent bien au chaud

    Et si ma tête part en couilles, pour mon cœur c’est la défaite 
J’connais cette histoire par cœur, elle n’a ni queue ni tête 
Moi les femmes j’les crains, autant qu’je suis fou d’elles 
Vous comprenez maintenant pourquoi chez moi c’est un sacré bordel 
J’ai pas trouvé la solution, ça fait un moment qu’je fouille 
Je resterais sous l’contrôle d’ma tête, mon cœur et mes couilles.

  22. moi je l’ai lu ,il y pas mal d’années ça m’a marqué,et j’ai toujours des pensées pour BORIS,c’est quand même lui qui a sorti le deserteur,et on ira tous au défillè et par rapport aux situations incongrues que j’ai vaicue,je crois que la découverte du monde et de l’humain est sans fin,mais boris vian en avait trouvé une certaine méthode ,et avec l’herbe rouge ,c’était mon préféré:L AUTOMNE A PEKIN :wub:

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