Les oiseaux du Finistère (4)

Impossible de parler de la Bretagne où nous étions cet été sans parler des goélands car ils sont partout en bord de la côte  (cela dit, ils m’ont semblé moins nombreux qu’il y a vingt ans, n’est-ce qu’une impression ?). Difficile de pique-niquer en bord de mer sans avoir aussitôt l’arrivée de goélands argentés … pour le plus grand plaisir de Joëlle !

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L’oeil vif et le bec coloré donnent à cet oiseau un look que j’aime beaucoup.

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Les jeunes goélands sont beaucoup moins colorés et n’acquièrent leur plumage d’adulte qu’au bout de plusieurs années. Difficile pour le non-initié d’identifier facilement les plumages des jeunes des différentes espèces.

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Les goélands argentés semblent progresser très vite à l’intérieur du continent, notamment en milieu urbain où plusieurs villes ont été colonisées récemment. Les Bretons, goélands compris, ont toujours eu le goût de la conquête et des voyages !

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34 réflexions au sujet de “Les oiseaux du Finistère (4)”

  1. Un de mes amis m’a dit que cette année (il a passsé trois semaines en Grèce), il n’a quasiment pas vu d’oiseaux de mer contrairement à il y a une vingtaine d’année. La-bas, la situation semble assez catastrophique. Les petits ports ne fonctionnent plus. Plus de poissons dans la mer, plus d’oiseaux marins, plus de pêcheurs.

  2. Je crois que la tendance est générale. Il n’y a plus d’endroit épargné sur la planète. L’érosion de la biodiversité est bien plus importante que tout ce qu’on imagine. Et dans l’indifférence générale ! Je suis très pessimiste sur ce point.

  3. On imagine pas à quel point le sort de l’humanité est lié à celui de la biodiversité sauvage. L’exemple que tu donnes, Etincelle, est très significatif. Ce ne sont pas simplement des espèces de poissons qui se raréfient mais aussi moins de pêcheurs et, au bout du compte, moins de poissons dans nos assiettes.

  4. Exactement …
    L’ami en question me racontait qu’il avait trouvé un petit restaurateur qui allait pêcher lui même son poisson puisqu’au port plus personne n’en vendait. Le soir, le restaurateur emmenait mon ami dans sa cuisine choisir le poisson qu’il désirait manger, à cause de l’incompréhension réciproque de la langue de l’autre.
    Dans le réfrigérateur ne se trouvaient que deux ou trois poissons, et certains jours un seul comme par exemple cette fois où une malheureuse et unique sole a terminé dans l’assiette de mon ami.

  5. Le Goéland leucophée est une espèce nouvelle en Franche Comté, il est très présent autour de la méditerranéenne et remonte vers le nord: est-ce un effet du réchauffement climatique ??

  6. je ne sais pas si c’est un effet du réchauffement climatique ou de l’absorption raréfiée de toute alimentation hormis quelques grains de raisins, mais en ce qui concerne l’oeil vif et le bec coloré : dupdup m’a semblé bien en berne ce dimanche ! amis des quatre coins de l’Europe, dites-lui, s’il vous plait, qu’il retrouve son rythme alimentaire de croisière (bière comprise) pour que son plumage se re-colore ! Joelle m’a semblée, quant à elle, bien plus « pétillante » !

  7. C’est parce que je suis à la limite du jeune et que je n’en respecte sans doute pas toutes les règles.
    Mais je vais reprendre mes couleurs dans les jours qui viennent … mais peut-être pas au point du goéland quand même !

  8. Jean-Pierre, je ne sais pas répondre à ta question.
    Mais une remarque quand même. Il y a peu, le goéland leucophée était considéré juste comme une sous-espèce du goéland argenté (il s’en différenciait par la couleur jaune de ces pattes au lieu de rose-chair), il est ensuite devenu une espèce à part entière. Le goéland argenté a aujourd’hui tendance à coloniser les abords des fleuves à l’intérieur des terres, notamment des grandes villes mais aussi ça et là aussi en milieu rural. Le goéland leucophée semble donc, d’après ce que tu dis, avoir un comportement similaire. J’aurais plutôt tendance à dire qu’il s’agit plus d’une adaptation à des conditions nouvelles (raréfaction de la nourriture en bord de mer notamment) qu’une conséquence du réchauffement. Et puis, il a pris l’habitude de consommer des déchets rejetés par l’Homme et il est donc logique qu’il ait alors recherché ces déchets ailleurs que sur le littoral.

  9. L’homme à une fois de plus déréglé la nature , il va falloir maintenant réguler et limiter le nombre des Goélands leucophée sinon nous courons droit à une surpopulation de cette espèce et vers de fâcheuses conséquences pour les autres espèces qui nichent le long de nos fleuves et de notre littoral .

  10. Tiré des profondeurs de la toile :
    La forte expansion démographique et géographique du Goéland leucophée Larus michahellis peut être la résultante de deux principaux facteurs (BLONDEL & ISENMANN, 1981; BEAUBRUN, 1994; SADOUL, 1998) : l’exploitation de ressources anthro-piques, suite au développement des décharges à ciel ouvert et de la pêche industrielle, et la protection de nombreux sites où sont implantées les colonies (en particulier les iles et ilots marins). Cette croissance démographique de l’espèce n’est pas sans conséquence sur le milieu naturel, qu’il s’agisse de la faune ou de la flore, ou sur les activités humaines en zones agricole, industrielle et urbaine (SALATHé,1983; VINCENT, 1987; BEAUBRUN, 1988; ORO & MARTINEZ-VILALTA, 1994 ; WALMSLEY, 1995 ; BOSCH, 1996 ; CADIOU, 1997 ; CLERGEAU, 1997 ; VIDAL et al., 1997 ; MéDAIL & VIDAL, 1998 ; VIDAL et al, 1998 ; BONNET et al, 1999).

    Les mangeurs de poisson ailés ne sont effectivement pas bien vus et l’espèce s’est effectivement reproduite en Franche-Comté…

  11. Oui, c’est tout frais, saison 2009, mais comme cela fait longtemps que des oiseaux fréquentent les grands plans d’eau de l’arc jurassien, c’était « attendu ».

  12. Je ne sais ce que raconte le goéland à Joëlle sur la photo , mais je vois que le goéland Breton est hilarant :lol:
    Qu’il soit argenté ou simple marin ou même brun … Il fait rire les femmes !!
    :wink:

  13. Oh tu sais, c’est tout simple. Le goéland est argenté. Et dès qu’il s’agit d’argent, les femmes se montrent intéressées … ! :whistle:

  14. J’aurais parié qu’Etincelle me volerait dans les plumes dans la minute suivant mon commentaire. Mais non, ça fait déjà deux minutes … :smile:

  15. Il se prend pour un goéland, le Dupdup, pour penser avoir des plumes ?
    Un goéland argenté ou pas ?
    Parce que s’il n’est pas argenté, il n’est pas intéressant le Dupdup ! LOL

  16. pour répondre précisément à ta question du début Bernard, il faudra attendre la fin de l’année prochaine pour connaître les résultats du recensement décennal des oiseaux marins nicheurs qui est en cours sur la période 2009 / 2010. Le dernier recensement date de 1997/99 et avait déjà permis de mettre en évidence une diminution des effectifs par rapport au précédent recensement. Toutefois cette situation n’est pas homogène sur l’ensemble du territoire, les secteurs les plus densément peuplés enregistrant une plus forte diminution que les autres. Par ailleurs, le déclin est enregistré en milieu naturel mais s’accompagne d’un accroissement du nombre de colonies et des effectifs nichant en milieu urbain. ces dernières années, cette tendance s’accentue et tandis que les colonies naturelles voient très peu de jeunes atteindre l’âge de l’envol les colonies urbaines continuent de « produire » un nombre élevé de jeunes à l’envol. 25 villes étaient colonisées par les goélands à la fin des années 1980 et plus d’une centaine aujourd’hui ! En cause la fermeture quasi généralisée des décharges d’ordures ménagères à ciel ouvert (on s’en plaindra pas) et l’aseptisation des ports de pêche (ça c’est déjà plus désolant car cela s’accompagne d’une industrialisation de la pêche et son corolaire : l’inexorable agonie de la pêche artisanale). Quant au moineau friquet, il a fortement déserté la basse Bretagne et ne se rencontre plus que dans l’est de la région.

  17. Merci Yann pour tous ces renseignements très précieux.
    Quand nous serons vieux tous les deux (enfin moi avant toi), je t’inviterai à venir voir les goélands franc-comtois, vu qu’au rythme où ça va, il y en aura des tonnes en Franche-Comté et plus du tout en Bretagne. :tongue:

  18. Sans compter la grive dorée, le pluvier argenté lui aussi, les diamants, le colibri à gorge rubis, le colibri topaze, le paradisier grand-émeraude ou le colibri faux-saphir, voire le gai-pied d’euros…

  19. Tous ces oiseaux émeraude, ces oiseaux rubis, ces oiseaux topaze … ils n’existent plus ! Etincelle les a raflés au cours de ses nombreux voyages ! Et dire que certains mettent la disparition de certaines espèces sur le réchauffement climatique ! Il a bon dos ! :tongue:

  20. Pour se rendre bien compte de la diminution des goélands dans le Finistère , il suffit au moment des labours de regarder derrière la charrue du tracteur pour voir qu’ils sont peu nombreux ou supplantés par les corneilles noires et les pies bavardes .
    Bon derrière les bateaux je n’en parle même pas , voir le petit nombre de bateaux de pêche qu’il reste dans les ports ….

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