L’impossibilité d’une réponse ?

Ah, l’identité nationale ! Sans doute y aurait-il des tas de choses à dire sur la manière dont ce sujet a été abordé. Et d’abord sur les termes employés eux-mêmes.
Mais comment alimenter le débat ? Le gouvernement s’était engagé à consulter large sur ce sujet, comme par exemple le monde enseignant. Mais au final, il semblerait que ce soient les discussions de comptoir que l’on trouve sur le blog de Eric Besson qui servent à mesurer la température du peuple sur ce sujet épineux. Dommage ! Les minarets n’ont sans doute pas de beaux jours devant eux dans ce pays …

Parmi les quelques contributions que j’ai pu lire dans la presse, voici un extrait de celle de Jean-François Kahn dans le dernier numéro de Marianne.

« C’est bizarre, notez-le bien, mais comment s’autodésignaient et s’autodésignent toujours ceux, officiellement français, qui participèrent à la bataille de Valmy ou de Jemmapes, mais côté prussien ou autrichien ? Ceux qui, en 1870, revinrent au pouvoir dans les fourgons de l’étranger ? Ceux qui, en 1870, livrèrent Metz aux Allemands et affirmaient qu’ils préféraient un uhlan prussien à un ouvrier républicain des faubourgs de Paris ? Ceux qui, plus nombreux à Neuilly qu’à Ivry, se vautrèrent dans la collaboration entre 1940 et 1943 ? Ceux qui, adorateurs du modèle anglo-saxon, ne cessent de sommer la France de renoncer à ses « exceptions ». Ils se désignent eux-mêmes, donc, comme des « nationaux ». Des nationaux « identitaires », sans doute.
Et qui ceux-là exècrent-ils le plus ? Un Thomas Paine, progressiste anglais, un Francisco de Miranda, démocrate vénézuélien, un Garibaldi, patriote italien, qui, tous trois, vinrent mettre leur épée et leur intelligence au service de la France trahie par ses classes dirigeantes.
Lesquels, en profondeur, sont les plus français ?

Je veux, à ce sujet, vous raconter une histoire. En mai 1915, la France lança une grande offensive en Artois pour tenter de reconquérir le bassin minier. Ce fut un échec qui, en quelques jours, engloutit plus de 200 000 hommes. L’assaut se brisa sur un triple réseau de tranchées et de blockhaus allemands.
Une exception cependant : une division du 33e corps, pour la première fois depuis le début du conflit, parvint à traverser les lignes ennemies et à s’emparer de la stratégique côte 140 devant le village de Vimy qui dominait la plaine de Lens.
Charge héroïque qui vit des héros antiques, en un élan irrésistible, tout emporter sur leur passage en hurlant « vive la France ! » et en brandissant des drapeaux qui n’étaient d’ailleurs pas tous tricolores. Les premiers tués, que l’on enterra sur place selon le rite musulman, s’appellent Fenni Ben Smail, Ben Faran ou Bellagh Amar, originaires d’Algérie ou de Tunisie. A leurs côtés, qui trouve-t-on ? Des volontaires américains, espagnols, des exilés tchèques, polonais, russes. Cet artisan morave, ce mineur polonais, ce cordonnier croate ont choisi la France parce qu’elle incarne à leurs yeux le droit de leur propre peuple à disposer de lui-même. Ce Russe parce que l’existence de la république aux trois couleurs lui apparaît comme un affront nécessaire à l’autocratisme tsarisme. Ce Canadien, dont l’amour de Paris vrille le coeur, est conducteur d’une grande échelle de pompiers à Montréal. Cet Italien d’1,95 m, qui a lu Jaurès, est venu mettre au service de la patrie des droits de l’homme ses talents de tireur d’élite. Ce natif de Varsovie est accouru des Etats-Unis, son autre « deuxième patrie ». Le brancardier Van Mengen, blessé à mort, est belge. Théodoraxis fauché par une mitrailleuse est grec. Parmi les Tchécoslovaques, Joseph Pultre est membre du mouvement démocratique Sokol, son compatriote Josef Sibal fut président de l’Association socialiste Rovnost, le Pragois Kupla est peintre cubiste : ils se feront tous tuer aux côtés de Karel Bezdicek, leur porte-drapeau. Quant à celui qui, volontaire lui aussi, se fera le chroniqueur de cette fulgurante épopée, Blaise Cendrars, il est suisse.
Abandonnés à eux-mêmes, privés de renforts, plus des deux tiers d’entre eux y laisseront la vie.

C’est quoi, Monsieur Besson, l’identité française ? Y répondre précisément est impossible, car c’est toujours la résultante d’une aventure improbable. C’est précisément cette impossibilité de la réponse qui fait l’identité française. »

78 réflexions au sujet de “L’impossibilité d’une réponse ?”

  1. Beaucoup d’entre-vous sont sans doute déjà informé de cette action… mais dans le cas contraire, voici une possibilité de refuser ce débat, à l’appel de Médiapart :
    http://www.mediapart.fr/node/69735
    J’ai fait ce choix.

    Quelques commentaires parmi d’autres (désolé d’être un peu long) :

    Il est temps que des voix pointues, reconnues, et les autres… s’expriment enfin sur les aberrations continues que la France subit, jour après jour, dans la molesse et l’accablement général. Il est temps de trouver d’autres formes d’oppositions civiles au mauvais sort que la France endure. Ne pas être complice ou collaborateur dans la destruction des solidarités et des intelligences collectives ce serait, pourquoi pas, entonner ensemble un chant de libération… celui des partisans? Ce jour là, en redescendant les champs Elysées … une vague humaine et pensante choisira de murmurer l’émotion que sa condition d’opressée lui dictera tout en rappelant ses valeurs: liberté, égalité, fraternité…
    Est-ce que je rêve?

    Violette .M_C

    Dans tous ces billets, ces articles, ces commentaires, au sujet de l’identité nationale, il est un mot que je n’ai pas trouvé. Dès la lecture de la question posée par le ministre monstrueux, il crève pourtant les yeux et les consciences, ce mot de nationalisme.
    Je vous pose ici deux questions :
    – Que signifie l’absence du mot nationalisme, dès lors qu’on commente l’identité nationale ?
    – Qu’est-ce que cela veut dire, quand tout le monde refuse de nommer le danger ?
    NB : j’ai signé avec enthousiasme cette énième pétition. Signer une pétition, ça rassure, c’est bon pour l’ego. Ne nous en privons pas. Le jour venu, le moral en hausse, nous saurons construire. Poser pierre sur pierre.

    Naja

    Décidément ce président salit tout. Il pousse le débat sur l’identité nationale et ses arrières-pensées électoralistes braquent tout le monde, il parle de Camus, et tout le monde dit ouf en apprenant qu’un des descendants s’oppose à sa panthéonisation. C’est bien dommage car tant le débat sur l’identité nationale que la panthéonisation de Camus me paraissent dignes de devenir réalité. Je comprends le fondement de ce rejet mais je ne peux pas signer un texte qui proclame le refus de discuter de la collectivité. Cette époque est vraiment désespérante.
    Parmenion

  2. Tout à fait d’accord sur certains points, mais il y a aussi des français qui sont tombés pour la France, notamment deux frères de mon grand-père précisément aux endroits que tu indiques !!!

    Dommage que tu n’aies pu voir le documentaire dont j’ai parlé sur Planète…. très éloquent…..et cela remet les pendules à l’heure……

  3. Avec un ministère appelé « immigration et identité nationale », le ver n’est-il pas dans le fruit ?

  4. « M. Besson dit que grâce à lui, on discute de l’identité nationale dans les bistrots. » (JFK)
    Cette phrase dit bien le niveau où le ministre situe le débat : une discussion de comptoir.
    Où, comme l’on sait, se retrouvent les poivrots du coin.
    Eux qui, sans doute, font l’identité nationale.
    Il suffit alors de relire Cabu et Reiser, on en aura une bonne idée et on économisera du temps.
    Et en plus on se marrera (ce qui n’arrivera pas à la lecture du site ministériel).
    Oui, cette époque est vraiment désespérante …

  5. D’une manière générale, Sarko est un bon stratège. Mais là, il s’est planté.
    Tout porte à croire qu’il se fout royalement de cette question et qu’il ne l’a lâchée en pâture à l’opinion publique que pour tendre un piège à l’opposition.
    Or, non seulement, l’opposition (plutôt nulle en ce moment), après avoir été déstabilisée, s’en est sortie pas mal et même Martine Aubry a fait (de l’avis quasi-général des médias, même s’ils en ont peu parlé) un très beau discours sur la question, mais en plus c’est le FN qui a profité de cette formidable occasion pour se remplumer. Et tout porte à croire que son audience a grimpé dans les dernières semaines. Sans compter les critiques qui sont venues de la droite …

  6. Un débat sur l’identité nationale ? Ah bon ?
    Je n’étais pas au courant.
    Mais non, je plaisante bien sûr, je ne suis pas tant dans la lune que ça !
    Mais honnêtement, je ne me sens pas concernée et encore moins passionnée par ce débat.
    Je ne comprends pas trop son sens et son but.
    Bref, je ne m’y intéresse pas.
    J’aime le pays où je vis pour ses montagnes, pour sa gastronomie, pour mes racines bien sûr mais , j’en ai un peu honte, qu’il s’appelle France m’importe peu.
    Je ne ressens aucun sentiment nationaliste, ce qui me donne parfois mauvaise conscience quand je pense à mon grand-père qui s’est engagé volontairement à 17 ans pour de battre contre les allemands et qui a souffert dans les tranchées de Verdun.
    Mais il n’y a rien à faire , je n’arrive pas a adhérer à ces histoires de frontières, de nation, etc, même si beaucoup de nos aieux sont morts pour ça.
    Je me sens une habitante de la Planète Terre je crois, avant de me sentir française.
    Ce week-end, j’étais chez Maman qui ne sait plus ce qu’elle a fait 5 minutes avant mais a des souvenirs très précis de son enfance.
    Elle racontait un de ses jeux d’alors.
    Ils étaient six enfants, deux filles et quatre garçons. Ils avaient fabriqué un drapeau français et imaginé un porte drapeau sur un arbre près de la rivière.
    Le frère ainé montait le drapeau pendant que les autres se mettaient au garde à vous.
    Vous imaginez des enfants jouer à ce jeu aujourd’hui ?
    Non, c’est un époque révolue et c’est peut être aussi bien parce que les identités nationales, tout comme les religions ont été à l’origine de bien des guerres et bien des horreurs.

  7. J’entends bien ce que tu dis Etincelle, mais au-delà du drapeau, il y a aussi des constitutions sous-tendues par des valeurs.
    Personnellement, même si je me considère également comme un citoyen du monde, je préfère m’appeler chinois et vivre en Belgique que me revendiquer belge et habiter en Chine…
    Mouais, finalement, c’est ce que tu dis. Je continue à y réfléchir… :pinch:

  8. Oui, oui, je suis bien consciente que je n’ai abordé qu’une facette du sujet et pas la plus intéressante d’ailleurs.

  9. Initiative opportune et courageuse, Bernard, d’évoquer l’actualité sociale et politique !
    Un débat sur l’identité nationale ? Etait-ce le moment ? Avec les arrière-pensées d’un hyper-président on peut en douter… Identité, insécurité, immigration !!! C’est étrange cet amalgame quelques mois avant les Elections régionales…!
    Pour ma part je n’ai pas envie de jouer à un jeu dont les règles sont pipées.
    Qui va mener les débats ? Qui va rédiger les synthèses ? Qu’en fera-t-on ensuite ?
    Je n’ai pas été vraiment enchanté des réunions « Grenelle de l’environnement », alors qu’adviendra-t-il de ces rencontres artificielles et téléguidées ? Nous sommes plongés, à notre insu, dans un tourbillon trouble de grignotage des libertés et d’affadissement des valeurs. Sarkozy sort de son chapeau une réforme par jour… et les Députés godillots obtempèrent.
    Le libéralisme a inventé une idéologie perverse et dangereuse : c’est le NEO-LIBERALISME.
    Il met tout le monde en porte-à-faux : « ah ! vous vouliez de la liberté ! Eh bien en voilà ! »
    … Etre Français c’est quoi au juste ?
    C’est d’abord assumer un héritage (histoire, lois, culture, valeurs, droits et devoirs…).
    C’est parler une langue (qui est un héritage également), instrument de dialogue, de transmission.
    C’est connaître sa géographie, ses coutumes, ses qualités et ses défauts.
    C’est se ressentir Européen, et citoyen du Monde.
    Mais ce n’est sûrement pas se cramponner à son drapeau, à son coq, à sa Marseillaise et à son béret !
    Ce n’est pas fermer les frontières, exclure et montrer au doigt l’Etranger.
    Ce n’est pas la panthéonisation d’un écrivain populaire décidée par un monarque…
    La France c’est Versailles, Charlemagne, les Gaulois, la Révolution, la Commune, la St Barthélémy, les guerres mondiales, Vichy, les guerres d’Indochine, d’Algérie, la colonisation, le bagne, les Cathares, les Chouans… et les trente glorieuses (!)… C’est Rousseau, Voltaire, Ferry, Jaurès, De Gaulle, Jean Moulin…
    La France a construit son identité avec des sentiments contradictoires parfois : haine, mépris, violence, mais aussi générosité, entraide, humanité…
    Qu’on nous demande en 2009 qui nous sommes… c’est un peu tard je crois !
    Il fallait le faire avant et mieux.
    Et surtout pas supprimer l’enseignement de l’Histoire dans les Terminales scientifiques !!!

  10. Justement Emilien, c’est bien là l’une des principales contradictions de ce gouvernement et l’une de ses grandes faiblesses : vouloir définir notre identité et en même temps « supprimer » l’histoire-géographie du programme scolaire. Ne serait-ce pas le signe d’un peuple décadent que de se poser des questions sur une identité quelconque assez « indéfinisable » ?

  11. Moi je pense être français …. Mais …..
    Quand monsieur le président Sarkozy , vous savez , le chef de l’état Français dit  » Je me fous des Bretons  » , que la Bretagne ça n’est pas son truc ….Que ça l’emmerde d’y aller ………
     » Vous l’imaginez dans une crêperie en Bretagne ? » ironisait en 2007 son staff de campagne .
    A croire qu’il parle d’un autre pays que la France lorsqu’il parle de la Bretagne ….
    Alors nous parler de l’identité nationale avec un président qui n’a aucun respect pour une partie de cet état , qui est plus préoccupé par son égo que par une ouverture sur les autres …. Ils osent !!!
    Respectez les gens leurs cultures , vous n’aimez pas la Bretagne et bien c’est réciproque pour ma part .
    En réponse à vos questions sur l’identité nationale , je chanterai
     » Bro gozh ma zadoù « ( vieux pays de mes ancêtres ) pour voir fleurir sur votre visage monsieur le président , toute cette haine pour le petit peuple de la péninsule armoricaine .

  12. Il n’aime pas les Bretons … et la Bretagne le lui rend bien semble-t-il, si j’en crois la teneur de l’article qu’avait publié Marianne il y a quelques mois sur le divorce consommé entre le Président et les élus bretons (de tous bords).

  13. En écho au message d’Yves, j’ai eu plaisir a écouter ces deux versions du « bro goz ». c’est là :
    http://www.deezer.com/fr/music/home#music/result/all/bro goz ma zadou
    et je pense aussi à ce proverbe que j’aime bien aussi et qui fait des bretons des citoyens du monde :
    « un gars breton sur chaque motte de la terre, un gars breton sur chaque vague de la mer » (ça marche aussi pour les filles ;-)
    Ken’ Yann’

  14. Les lycéens de série scientifique auront 4 heures d’enseignement d’histoire géographie en classe de première, au lieu de deux heures trente actuellement. Ils suivront le même programme que les élèves de première littéraire et économique et sociale. Ils passeront une épreuve anticipée du baccalauréat en fin d’année scolaire et disposeront de davantage de temps pour leur spécialisation en terminale. Les élèves qui le souhaitent pourront suivre deux heures d’histoire-géographie supplémentaires.
    Source : education.gouv.fr
    Que ce soit une bonne idée, ça se discute mais dire que l’histoire géo est supprimé en terminale S est une information tronquée et donc de la désinformation.
    Actuellement, seule la filière scientifique passe toutes ses épreuves en terminale sauf le français en première.
    Les autres filières générales (L et ES) passent beaucoup plus d’épreuves en fin de première et n’ont plus d’enseignement sur les matières évaluées en première, pendant l’année de terminale.

  15. Oui, j’accuse ceux qui mettent de l’huile sur le feu

    J’accuse ceux qui dressent les gens les uns contre les autres

    J’accuse ceux qui n’ont qu’un objectif, foutre la merde

    J’accuse ceux qui croient tout savoir

    J’accuse ceux qui croient détenir la vérité

    Et j’accuse ceux, qui n’ont que ça à faire.

    Vive la pollution intellectuelle…..

    Et pourtant, vive la France, pays de toutes les libertés et surtout de pouvoir y dire toutes sortes de conneries !!!!!!! en toute impunité…..:shocked:

  16. Evidemment, Marianne est un journal partisan, qualifié par certains « de droite », par d’autres « de gauche », avec beaucoup d’anti-sarkozysme. mais comme l’anti-sarkozysme est à la fois de droite et de gauche actuellement …
    Cela dit, je pense que Jean-François Kahn est quelqu’un de rigoureusement intègre et l’extrait de l’article que j’ai mis en ligne aurait pu être écrit aussi bien par un mec de droite s’adressant à son ministre de gauche ou par un mec de gauche s’adressant à un ministre de droite. Je ne pense pas qu’il s’agisse là d’un texte très partisan (même si, et c’est souhaitable d’ailleurs,… on est toujours un peu partisan).

  17. JFK (pas le grand JFKennedy), ainsi que beaucoup d’autres, se servent de leur nom pour accréditer leurs dires……. et il est bien évident qu’un lecteur de gauche n’aura pas la même perception de ses écrits qu’un militant de droite et vice-versa. C’est ça la démocratie, et c’est tant mieux, mais il arrive un moment, quelque soit la conjoncture, où on a envie de dire « stop » au sabotage systématique, aux critiques non constructives…..Que chacun balaie devant sa porte, et se remémore les actions passées…On peut, et on a le droit, ne pas être d’accord, mais il faut quand même rester objectif : il n’y a pas que des bonnes choses de faites, il n’y en a pas que des mauvaises….soyons partisans, oui, c’est notre liberté, mais soyons aussi modérés….car je crois que nous n’avons pas toutes les données pour être réellement objectifs…..et nous risquons de tomber dans le sectarisme…..

    Enfin, ce que j’en dis…. :tongue:

  18. Je crois effectivement qu’on n’a pas toutes les données et ceci sur pas mal de sujets, notamment quand c’est technique.
    Par contre, quand il s’agit d’un débat comme celui sur l’identité nationale, on est plus sur des principes que sur de la technicité. Et à un moment donné la posture idéologique s’impose.

    Je pense que le texte de JFK ci-dessus est si peu partisan qu’un lecteur de droite en aura certainement la même lecture qu’un lecteur de gauche.

  19. Et pour en finir avec ce sujet, je suis allée à une réunion de socialistes la semaine dernière, je peux vous dire qu’il y a peut-être des pro-sarko et des anti-sarko dans la droite, mais c’est encore pire chez les socialos, parce que eux, depuis plus de deux ans se roulent dans la fange et qu’ils ne savent pas du tout comment s’en sortir, ni s’ils s’en sortiront d’ailleurs….Ils ne sont pas du tout optimistes et apparemment très inquiets quant à leur devenir….Lequel d’entre eux pourra redresser tout ça ? Ils ne le savent pas eux-mêmes. Ils aboient, certes, mais se mordent aussi la queue…..

  20. Oui, au niveau national, j’imagine bien que ça ressemble à la description chaotique que tu en fais. Par contre, dans les niveaux régionaux (en province surtout), globalement les régions socialo semblent plutôt bien gérées (et beaucoup de gens, y compris de droite, s’accordent pour le dire). Par contre, et je te rejoins, il n’y a plus de projet global au niveau national. Et je ne crois pas à l’avenir d’un pays dans lequel il n’y a pas d’opposition forte.

  21. Bien évidemment qu’il est nécessaire qu’il y ait une opposition forte, c’est indéniable. Cela permet aux choses de bouger et d’évoluer…encore faut-il que l’opposition soit constructive et positive, que l’on ne reste pas dans l’enfermement du « cassage » systématique et attentiste. Eux-mêmes, sur Paris, déplorent le carcan dans lequel ils se trouvent, dans lequel ils ne se reconnaissent plus….et il semblerait, d’après ce que j’ai entendu et pu constater, que pas mal de militants sont tellement déçus qu’ils ne souhaitent pas reprendre la carte du parti l’année prochaine. Ils disent se sentir abandonnés, laissés à leur désarroi, sans chef de file. Ils n’adhèrent pas à Martine Aubry dont ils déplorent l’élection douteuse, et en veulent à Ségo d’avoir été trop perso et sans projet réel, tout en disant « heureusement qu’il y a eu des gens de droite anti-sarko qui ont voté Ségo, sinon cela aurait été la bérézina ». C’est le discours que moi j’ai entendu en direct de la part de militants hyperdéçus et très inquiets.

    Alors, Paris n’est pas la France, mais …….. :happy:

  22. mais….il est tout à fait possible que ce mal-être ne soit pas que parisien!!!

    Désolée de ne pas avoir fini ma phrase, mais la suite me semblait tellement évidente.. :getlost:

  23. « On débat, mais ne le répétez pas » titrait L’Est Républicain du 10 décembre 2009 !
    Pourquoi ce titre ? Tout simplement parce que ça cafouille en Préfecture… et pas qu’un peu !
    Le 7 décembre elle annonce 3 réunions-débats dans le département : le 10 à Montbéliard, le 16 à Besançon et le 18 à Pontarlier. Sans préciser le lieu et l’heure ! Le 9 le Préfet, sur Internet, précisait que seules les personnes inscrites via le Web pourraient y assister. « Les 50 premières candidatures seront retenues » dit le service du Préfet… « et prière de se rendre disponible une demi ou une journée entre le 11/12 et le 16/12… Pas mal pour ceux qui auraient voulu participer à la réunion du 10 ! Et finalement le lieu et l’heure sont donnés en fin de journée du 9.12…
    Pour Besançon ce sera le mercredi à 17h au lycée de Dannemarie (à 12km du centre ville !)
    On ne sait pas si on peut y aller sans être inscrit (les gens qui n’ont pas Internet ils font quoi ?)
    Conclusion : tout cela sent l’improvisation et donne le sentiment qu’en haut lieu on n’y croit pas beaucoup. L’essentiel c’est de faire de la fumée et de masquer les vrais problèmes de société et de marcher sur le terrain du FN en vue des Régionales……………

  24. Marcher sur le terrain du FN, ça peut sans doute être payant électoralement. Mais ça peut aussi ne pas l’être ! Jouer avec le feu n’est pas bon, on peut griller les autres mais on peut aussi se faire griller.

  25. Beau témoignage.
    Au sujet de Camus, dont les livres me sont chers, je rejoins la position de Parmenion cité dans mon premier commentaire du 8 décembre : « Décidément, ce président salit tout. »
    Je ne suis pas sûr, à la lecture de nombreux commentaires, ici ou ailleurs, que transférer les cendres de Camus au Panthéon lui aurait plu… C’est plutôt contraire au sens de son engagement.
    Quant au contenu de ce fameux Panthéon, constat : deux femmes seulement dont Marie Curie et Sophie Berthelot… qui y a en fait accompagné son mari.
    Si l’on en juge par l’article de Wikipedia http://fr.wikipedia.org/wiki/Panthéon_(Paris) à ce sujet, plusieurs noms circulent pour « adopter » une autre femme et peut-être rétablir la fameuse parité, parmi lesquels Lucie Aubrac.

    Qu’on entende encore aujourd’hui la voix de son mari, Lucien, pour comprendre que ce nom, encore une fois, pourrait être sali, Guaino l’a fait (j’en ai encore des hauts-le-cœur), se réclamant des valeurs affichées par le Conseil National de la Résistance. Quelle honte : ce gouvernement dont il est la voix en défait l’œuvre solidaire, pas après pas.

    Mais à l’époque, la donne était différente : les grands patrons, leurs actionnaires, dont la plupart avaient collaboré, ne se montraient pas aussi arrogants qu’aujourd’hui…
    Sans doute que si je ne ressentais pas cette honte, et que d’autres valeurs étaient portées (au panthéon ?!), je courrais comme beaucoup d’entre-nous revendiquer fièrement mon identité française.

    Pour encore accuser le trait, notons qu’à l’époque, un des membres du CNR se nommait Pierre Villon et représentait le front national… tout en étant communiste.
    Mais rien à voir avec celui d’aujourd’hui, qui a déposé cette appellation… on se demande pourquoi !

    Toutes les positions totalitaires ont donc le même visage, se travestissent (beaucoup derrière les mots en ce siècle), et tentent de réinventer l’histoire.
    Aujourd’hui, cette dictature est celle du marché (de Noël ?!), avec ses mille visages… mais toujours les mêmes habits.

  26. CE QUE SARKOZY PROPOSE, C’EST LA HAINE DE L’AUTRE »

    Démographe et historien, Emmanuel Todd, 58 ans, est ingénieur de recherche à l’Institut national d’études démographiques (INED).

    Inspirateur du thème de la fracture sociale, repris par Jacques Chirac lors de sa campagne présidentielle de 1995, il observe depuis longtemps la coupure entre élites et classes populaires. Il livre pour la première fois son analyse du débat sur l’identité nationale. Sans dissimuler sa colère. « Si vous êtes au pouvoir et que vous n’arrivez à rien sur le plan économique, la recherche de boucs émissaires à tout prix devient comme une seconde nature », estime-t-il.

    Que vous inspire le débat sur l’identité nationale ?

    Je m’en suis tenu à l’écart autant que possible, car ce débat est, à mes yeux, vraiment pervers. Le gouvernement, à l’approche d’une échéance électorale, propose, je dirais même impose, une thématique de la nation contre l’islam. Je suis révulsé comme citoyen. En tant qu’historien, j’observe comment cette thématique de l’identité nationale a été activée par en haut, comme un projet assez cynique.

    Quelle est votre analyse des enjeux de ce débat ?

    Le Front national a commencé à s’incruster dans le monde ouvrier en 1986, à une époque où les élites refusaient de s’intéresser aux problèmes posés par l’intégration des populations immigrées.

    On a alors senti une anxiété qui venait du bas de la société, qui a permis au Front national d’exister jusqu’en 2007. Comme je l’ai souligné dans mon livre, Le Destin des immigrés (Seuil), en 1994, la carte du vote FN était statistiquement déterminée par la présence d’immigrés d’origine maghrébine, qui cristallisaient une anxiété spécifique en raison de problèmes anthropologiques réels, liés à des différences de système de moeurs ou de statut de la femme. Depuis, les tensions se sont apaisées. Tous les sondages d’opinion le montrent : les thématiques de l’immigration, de l’islam sont en chute libre et sont passées largement derrière les inquiétudes économiques.

    La réalité de la France est qu’elle est en train de réussir son processus d’intégration. Les populations d’origine musulmane de France sont globalement les plus laïcisées et les plus intégrées d’Europe, grâce à un taux élevé de mariages mixtes. Pour moi, le signe de cet apaisement est précisément l’effondrement du Front national.

    On estime généralement que c’est la politique conduite par Nicolas Sarkozy qui a fait perdre des voix au Front national…

    Les sarkozystes pensent qu’ils ont récupéré l’électorat du Front national parce qu’ils ont mené cette politique de provocation, parce que Nicolas Sarkozy a mis le feu aux banlieues, et que les appels du pied au FN ont été payants. Mais c’est une erreur d’interprétation. La poussée à droite de 2007, à la suite des émeutes de banlieue de 2005, n’était pas une confrontation sur l’immigration, mais davantage un ressentiment anti-jeunes exprimé par une population qui vieillit. N’oublions pas que Sarkozy est l’élu des vieux.

    Comment qualifiez-vous cette droite ?

    Je n’ose plus dire une droite de gouvernement. Ce n’est plus la droite, ce n’est pas juste la droite… Extrême droite, ultra-droite ? C’est quelque chose d’autre. Je n’ai pas de mot. Je pense de plus en plus que le sarkozysme est une pathologie sociale et relève d’une analyse durkheimienne – en termes d’anomie, de désintégration religieuse, de suicide – autant que d’une analyse marxiste – en termes de classes, avec des concepts de capital-socialisme ou d’émergence oligarchique.

    Le chef de l’Etat a assuré qu’il s’efforçait de ne pas être « sourd aux cris du peuple ». Qu’en pensez-vous ?

    Pour moi, c’est un pur mensonge. Dans sa tribune au Monde, Sarkozy se gargarise du mot « peuple », il parle du peuple, au peuple. Mais ce qu’il propose aux Français parce qu’il n’arrive pas à résoudre les problèmes économiques du pays, c’est la haine de l’autre.

    La société est très perdue mais je ne pense pas que les gens aient de grands doutes sur leur appartenance à la France. Je suis plutôt optimiste : quand on va vraiment au fond des choses et dans la durée, le tempérament égalitaire des Français fait qu’ils n’en ont rien à foutre des questions de couleur et d’origine ethnique ou religieuse !

    Pourquoi, dans ces conditions, le gouvernement continue-t-il à reprendre à son compte une thématique de l’extrême droite ?

    On est dans le registre de l’habitude. Sarkozy a un comportement et un vocabulaire extrêmement brutaux vis-à-vis des gamins de banlieue ; il les avait utilisés durant la campagne présidentielle tandis qu’il exprimait son hostilité à l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne dans un langage codé pour activer le sentiment antimusulman. Il pense que cela pourrait marcher à nouveau.

    Je me demande même si la stratégie de confrontation avec les pays musulmans – comme en Afghanistan ou sur l’Iran – n’est pas pour lui un élément du jeu intérieur. Peut-être que les relations entre les Hauts-de-Seine et la Seine-Saint-Denis, c’est déjà pour lui de la politique extérieure ? On peut se poser la question…

  27. tiens, (une fois n’est pas coutume), je suis d’accord avec l’analyse de francisca.
    trop de politisation, trop de droite-gauche en france, trop d’ancrage dans les partis – et les oeillères qui en résultent- tuent toute action et toute avancée.

    c’est peut-être de la discussion de comptoir et de poivrots- mais on ne peut pas dire que défiler sans arrêt, revendiquer, faire des grèves, rester sur ses positions partisanes fassent avancer quoi que ce soit. et surtout pas l’économie du pays. les blocages politiques et partisans font-ils vraiment du bien?

    je suis consciente de n’être pas à votre niveau de réflexion politique et syndicale… mais le monde est vaste et tant de dangers pèsent sur notre planète.

    ne pourrions-nous regarder audelà des querelles de partis ? et des batailles pour prendre la meilleure place, la plus rémunératrice?

    qui peut encore croire au désintéressement de sarkozy, aubry, royal et tutti quanti ? des gens « honnetes » comme séguin (ou de gaulle) sont, hélas, si rares.

    simpliste tout ça, je sais…mais j’aime aussi la vie au quotidien et les petits plaisirs…et même le farniente.

  28. Diable :

    « Ce que Sarkozy propose, c’est la haine de l’autre »,

    En écrivant ces propos, on veut attiser la haine, la haine contre un homme qui a été élu, faut-il le rappeler, par la majorité des français, non ? Donc haine pour cet homme, et haine contre ses électeurs. Ca fait un peu beaucoup tout ce fiel déversé, et cela amène à quoi ? Croyez vous réellement que ces discours de basse volée peuvent servir à qui que ce soit ou à quoi que ce soit ? Avoir un discours anti-sarko qui tienne la route, ok, c’est la démocratie, avoir un discours de gaucho non constructif, au sein d’un parti en déroute totale, sans aucun projet, ça c’est d’une bassesse et d’une connerie inégalées, et l’on sait bien quel type de personnes cela concerne, il n’y a pas de quoi pavoiser !

    Soyons constructifs que diable ! mais surtout gardons un minimum d’assise intellectuelle, et ce n’est pas avec de tels propos que l’on peut la démontrer ….

    Au fait, il existe toujours le parti socialiste ? :alien:

  29. encore du niveau « café du commerce » mais je ne peux m’empêcher de comparer les combats politiques de chaque pays aux luttes des hommes préhistoriques pour s’emparer des meilleurs territoires de chasse. aujourd’hui, au niveau de chaque pays (la france par exemple), ces luttes sont transposées sur le plan politique.
    au niveau de la planète, la lutte n’est pas religieuse (comme on veut nous le faire croire) mais pour la possession des richesses minières (pétrole, or, diamants, uranium..) sous-tendue par des clergés manipulés ou manipulateurs.

    guerres de religion, guerres de colonisation ou décolonisation, qu’y a-t-il en arrière plan?

    pouvoir, fric, richesses.

    c’est pour cela que l’homme s’entretue depuis que le singe a commencé à se dresser sur 2 pattes.

    simpliste, hein?
    nous voilà bien loin des discussions idéologiques…

    c’est sans doute que mon cursus scolaire ne comprenait pas la philo… :cool:

    j’ai encore droit de cité dans le blogadup dup ? ou n’y ai-je vraiment pas ma place? :ermm: :ermm: :ermm:

  30. C’est une manière de voir qui me va bien. Je pense qu’aujourd’hui l’étau des ressources se resserre et qu’un grand nombre de conflits ont maintenant pour cause l’espace disponible (surcharge démographique), la ressource en eau, la ressources en matières premières, la ressource en énergie … sans compter les modifications climatiques qui rendent impropres à la vie un certain nombre de régions (sécheresses répétées, agriculture devenue difficile …). Je pense donc qu’à bien des égards un certain nombre de peuples sont dans la survie et cela ressemble assez, comme tu le dis, à ce qui s’est passé à l’époque préhistorique.

    Sur l’aspect religion, je suis plus nuancé. Je pense que c’est plus une question de culture et de valeurs qu’une question de religion pure. Je pense qu’aujourd’hui, un bon nombre d’habitants de notre planète rejettent les valeurs promues par l’occident (ou l’argent et la consommation sont devenues les deux seules valeurs ayant droit de cité). Ce rejet violent en rajoute un peu, et même beaucoup, et se confond un peu avec des aspects plus religieux. Enfin, c’est mon avis …

  31. ne pas confondre religion et religiosité, ignorance et vraie foi, bourrage de crâne et réflexion, coran et fatwas, …vraie vie intérieure de mahomet et ses propres déviances….politique et martyrs de la djihad…
    de l’amalgame, hélas voulu par tout ce qu’on lit, tout ce qu’on entend; ce qui fait que personne ne sait plus quoi penser..
    la preuve : nous avons aujourd’hui des « maitres à penser » qui s’appellent BHL,emmanuel einthoven (?)(bref, l’ex de carla promu maître à penser) ,tarik ramadan, etc, etc, je ne VEUX pas me les rappeler tous car c’est ça leur gagne-pain …et promus dans les magazines pour se vendre.

    j’ai l’HENORME prétention de vouloir réfléchir avec ma propre cervelle…. et lui faire confiance… quelle outrecuidence !!!!les faits, je veux bien, mais pas les conclusions…

    ce qu’ils mettent en prose, nous autres, pauvres habitués des cafés du commerce, ne le mettons pas en édition (très cher) mais arrivons quand même à le synthétiser dans notre pauvre cervelle.

    gardons un esprit critique , ne nous défions pas de nous-mêmes face aux gourous que NOUS avons choisis…
    après tout, que font-ils à part écrire …et sous-tendre ce qui se fait?

  32. On pourrait même rajouter : » que font-ils à part écrire … ce que l’on sait déjà », car j’ai l’impression que l’Homme n’a pas changé et que les grands philosophes de l’antiquité ont dit l’essentiel de ce qui pouvait être dit. Bien sûr, on peut toujours en rajouter, mais c’est beaucoup de paperasses et de grands magazines pour pas grand chose, pour une plus-value somme toute assez faible.

  33. Petite blague qui circule parmi les francophobes …
    « Comment devenir riche en faisant affaire avec un français ?
    Eh bien, on l’achète au prix qu’il vaut et on le revend au prix qu’il s’estime ! »
    Oups !
    Oserai-je dire … « bien vu ! » ?

  34. Et si on demandait au Président des français de prouver, de la même façon, sa nationalité française ?
    Peut-être bien que lui aussi aurait des difficultés !!!

  35. Je vous ai fait part, il y a quelques temps, de mes origines : née en Hollande de père hollandais et de mère française. En 2006, donc avant l’ère sarkoziste, j’ai dû renouveler ma carte d’identité et mon passeport, qui allait devenir biometrique, arrivés à leur fin de validité. Alors que, toute ma vie, je n’ai eu aucune difficulté à obtenir le renouvellement, à Paris, j’allais à la mairie avec l’ancien et il m’était immédiatement renouvelé, sans attente, sans justification en dehors des « en fin de validité », et je repartais avec ces précieux documents dans la poche.

    Pour la petite histoire j’ai eu la double nationalité jusqu’à ma majorité. A celle-ci j’ai opté pour la nationalité française.

    En 2006, il était temps de renouveler mes papiers, et là surprise on me demande de justifier ma nationalité française, alors que je présentais mon passeport et ma carte d’identité, encore en cours de validité ! Incompréhension et désarroi pour ma part, à la vue de l’importance des papiers à fournir pour justifier de mon appartenance à la France. il m’a fallu fournir les actes de naissance de ma mère, de ma grand mère et grand père maternels, de leurs parents et leurs grands parents. Et, croyez-moi, pour obtenir les actes des arrières, arrières grands parents cela n’a pas été facile.

    Au bout de trois mois, à la réception de tous les documents (entre temps, passeport et carte d’identité étaient devenus périmés), je retourne à la Préfecture. Et là, surpriiiiiiiiiiiiiise, il me manquait encore un document (qui ne m’avait pas été réclamé lors de la demande de renouvellement) un document venant de Nantes (service des français nés à l’étranger). Et là, coup de massue, je reçois de Nantes un courrier indiquant qu’il n’y a aucune trace (de ma « vie » sur cette terre)! Je porte ce document au Tribunal et à l’accueil on me signale  » VOUS N’EXISTEZ PAS » (sic), on ne peut rien faire pour vous. Je peux vous dire que, d’un seul coup, prendre conscience que je n’existais pas, c’est une bombe, un anéantissement total. Je demande alors à rencontrer le Juge. Rendez-vous est pris trois mois plus tard (je suis toujours sans papier, sans existence non plus d’ailleurs, alors que je paie mes impôts, suis inscrite à la sécu, etc…. Bref, après bien des démarches, parcours du combattant, me revoici dans le bureau où, des décennies avant j’avais opté pour la nationalité française. Après encore des semaines d’attente, ce fameux bureau m’envoie un courrier m’indiquant que les fonctionnaires de l’époque avaient tout simplement oublié de me « signaler » à Nantes, et m’adressent le formulaire indispensable à la validité de ma nationalité française.

    Pas mal non plus comme histoire, comme quoi, il n’est pas toujours simple de naître à l’étranger!!!

    « Vous n’aurez plus de soucis maintenant, tout est en règle », moi qui croyais, depuis cinquante ans l’avoir toujours été!!!!! :shocked:

  36. Que les habitants d’un pays doivent être en mesure de prouver leur identité, c’est un état d’esprit qui fait mal à l’identité de ce pays !

    Et prouver son identité, ce n’est pas simple du tout car, si j’ai bien compris ce qui se passe maintenant en France, avoir sur sa carte d’identité la mention « nationalité française », ne suffit pas … ce qui est assez fou reconnaissons-le !

  37. Incompétence… C’est le mot qui me vient pour résumer ce quinquennat, pardon pour ceux qui couleront avec ce navire mais qui ramaient dans le bon sens.
    Mais à part ce débat surréaliste, c’est le fait qu’un journaliste présent sur le plateau avait commandé un livre à une des débatteuses (ça se dit ?!), qui me choque.
    Cela montre l’énorme collusion presse/politique… et c’est malheureusement pire.

    Le berceau de la médiocrité et de l’incompétence de ce gouvernement se trouve là : il est aussi consanguin qu’une fin de règne monarchique ! :sick:

  38. Joëlle et moi avons regardé l’émission NKM/Le Pen (voir le lien ci-dessus).
    Je ne sais pas si d’autres que Christophe (qui a qualifié le débat de surréaliste) ont vu cette émission, mais ça vaut le jus. Redoutable la Marine !
    Je partage bien cette impression qu’a Christophe : « consanguinité » et « fin de règne monarchique ».

  39. Lamentable ….. C’est quoi ça , de la propagande fasciste ?
    :sick:
    Que veux-tu répondre à ce genre de conneries , de clichés débiles , sinon d’aller voter contre les gens qui entretiennent ces idées .
    :angry:

  40. Je suis très partagé sur le sujet (je veux dire sur le fait de laisser faire).
    Ma première réaction c’est de dire qu’on doit interdire.
    Ma deuxième est de dire que cette affiche montre clairement l’idéologie qui se cache derrière le visage de Marine Le Pen et qu’il suffirait que les médias nationaux montrent ce vrai visage pour que le FN retombe à un niveau très bas (aux alentours de 5%, voire moins, c’est sans doute là la proportion des vrais fascistes en France). Mais comme cette affiche-là ne fera pas la une de TF1, les gens ne sauront pas …
    Donc finalement, je suis plutôt pour l’interdiction.

  41. Pas d’accord.
    D’abord parce qu’il est indispensable de défendre la liberté d’expression, qu’elle nous plaise ou non.
    Ensuite parce que si ce genre d’affiche, et je suis d’accord sur le mot de propagande, n’est pas propre au FN. C’est manichéen, c’est connoté, c’est crétin, Ok.
    Mais ce qui encore plus crétin, c’est qu’une grande majorité des personnes qui votent sont incapables, faiblement capables, enclines à choisir évidemment l’image de droite, et plus grave, que nous souhaitons pour beaucoup l’image de droite avec les gens de l’image de gauche.
    Autrement dit, pour moi, et malgré ma profonde aversion du pouvoir où qu’il se tienne et ses inévitables dérives, mon gros doute sur la démocratie (le pouvoir de la majorité), je reste un farouche partisan, pour ce qui j’y reconnais encore, des idées républicaines, de la laïcité, de la liberté d’opinion, etc.
    Le problème capital, c’est la citoyenneté, sa représentation, son exercice, sa formation…
    Le problème, ce n’est pas Sarkozy, il y en a 1000 pour le remplacer, mais il a été élu, et donc pas détecté avant comme le sinistre clown que nous savions avant.
    Le problème, ce sont ceux qui ne peuvent identifier les enjeux, ceux à qui l’on a confisqué aussi leur dignité, la possibilité de reconnaître l’injustice quand plus rien n’est lisible, que les mots sont travestis, que les lois sont votées dans l’ombre, la lâcheté de ceux qui ne défendent plus ce qui les fait vivre, la faiblesse de ceux qui n’y croient plus. Et je me reconnais pour une part en ceux-là.
    Alors ?
    Il faut, il faudra construire, nous sommes programmés pour ça, et nous n’y parviendrons peut-être pas.
    Tentant d’éliminer, c’est sûr, et je suis souvent tenté, mais pas satisfaisant pour moi : c’est la première envie et la première jouissance du dictateur qui peut se produire au début de son règne dans le droit fil d’une justice partagée, mais qui dérivera et s’y perdra immanquablement.
    A nous de contrer toute propagande, toute désinformation, par des faits, des discussions, des doutes. Sinon, il faut se tenir prêt à garder la prison, la cage dans laquelle nous ne verrions aucun oiseau, dans laquelle nous placerons les nôtres. C’est le problème de ce genre d’images, elles sont violentes et véhiculent notre propre violence, celle qui placerait les gens de l’image de droite dans l’enfer de l’image de gauche. :sick:

  42. Une réponse de poète à cette tentation… Merci encore à Yves, si je me souviens bien, pour cette belle découverte.

  43. Evidemment Christophe, on ne peut qu’être d’accord avec ce que tu dis sur la liberté d’expression. C’est quelque chose de sacré.
    Simplement je me pose des questions, il y a eu tellement de propagande de ce type dans les années 30 … Ce type d’affiche est effrayant.
    Quand tu parles de valeurs de la République, OK avec ça. Sauf qu’il me semble que la notion de respect est sous-tendue dans les principes de liberté, d’égalité et surtout de fraternité (à mon avis la valeur la plus importante des trois car c’est elle qui donne du sens aux deux autres). Et cette affiche-là sort nettement du cadre de ces valeurs républicaines.

  44. Oui, effrayant, terrible, et qui rappelle le pire. Je me suis résolu à ne pas relayer le pire.
    Je ne transmets plus aucun message rigolo au sujet de Sarkozy, c’est pour moi relayer une propagande et en tout cas ancrer un peu plus sa sinistre face dans l’inconscient collectif.
    Se battre à chaque instant pour remplacer le mot travesti, le jugement rapide, identifier les porteurs négatifs d’une fausse contestation, condamner les vrais coupables, ceux qui enterrent la république, d’accord.
    Je crois que le ver est dans le fruit : je reproche beaucoup de choses à la droite, mais il restera toujours, parmi eux, les plus grands défenseurs des valeurs républicaines, ceux qui marchent au pas avec le chef, mais qui sortent du rang quand ça dérape, sans en prendre la grosse tête.
    Bien sûr le FN, bien sûr… Mais s’il faut frapper, frappons aussi ceux qui trahissent, plus près de nous, les valeurs républicaines : il y en a beaucoup trop à gauche, chez EELV comme on dit, trop partout.
    Ne nous trahissons pas nous-mêmes.
    Fuck ! :heart:

  45. J’avoue être un peu perdu dans ma réflexion sur cette question importante : « a-t-on le droit de tout dire, tout écrire, tout faire … au nom de la liberté d’expression ? »

    La presse a pas mal parlé de l’édito de Patrick Besson dans le Point à propos d’Eva Joly. Je pense qu’il y a là, effectivement, sujet à polémique. A-t-on le droit d’écrire ce qui a été écrit par Patrick Besson ? On pourrait penser que oui, car finalement, au yeux de pas mal de gens, il se ridiculise tellement c’est mauvais. Mais il n’empêche que ce texte trouve écho auprès d’un certain public qui a cru bon de s’esclaffer.

    Bon, cela dit, ce n’est pas aussi grave que l’affiche du FN quand même.

    http://www.lepoint.fr/editos-du-point/patrick-besson/eva-joly-presidente-de-la-republique-01-12-2011-1402786_71.php

  46. Pauvre de moi qui ne comprend plus rien à rien et décroche de plu en plus…
    Je clique donc sur le dernier lien que tu proposes, Bernard et après deux lignes, je me demande: »c’est qui ce con? » et basta… Quand à ce que tu appelles échos à la connerie, il faut bien se dire que bon nombre de français ont toujours l’intention de voter Sarko, et qu’en Belgique nous (le peuple) continuons à envisager la situation politique sur le ton de la conversation de salon… :sad:

  47. J’ai fais un raccourci en parlant d’écho à la connerie… Mais ce texte doit effectivement faire écho. Dans les salons, on rigole de tout et n’importe quoi…

  48. Affligeant, je n’avais pas lu cette prouesse d’écriture. :sick:
    N’y voyant par ailleurs pas grand chose de motivant dans le portage politique (potage ?), je suis tout de même assez consterné par le lynchage médiatique dont font l’objet Eva Joly ou Jean-Luc Mélenchon, par la position d’expert qu’acquiert petit à petit Daniel Cohn-Bendit, que l’on partage ou non leurs positions, et par l’absence d’énergie qui sort des « gros » candidats, ils ne semblent pas avoir de grosses ambitions pour leurs électeurs. :cwy:
    La courtoisie, le respect, le courage et l’honnêteté ont en grande partie déserté la liste des valeurs républicaines, alors même qu’on les exige de la population. :angry:
    Il me semble, même si c’est frustrant le plus souvent, que nous devons nous contenter d’exercer notre citoyenneté, inciter les jeunes générations à en faire autant et construire modestement près de nous… voire plus si on est doué et surveillé par de bons citoyens ! :smile:

  49. L’affiche, ça veut dire : « vous, jeunes des cités, qui n’avez que la violence comme moyen de vous faire entendre, ou la rue comme maison, vous pouvez devenir comme ceux de droite (et oui, ils sont sur la droite de l’affiche!!), souriants, joufflus et blonds à ravir ».
    Remarquez que le côté gauche des jeunes qui font la fête autour d’un joyeux feu de camp, ou qui prennent le temps de lire le journal avant de reprendre la route, est bien plus dynamique :silly: que le côté droit où l’on ne voit que deux jeunes affalés sur un banc et qui sourient bêtement devant l’objectif :cool: ; remarquez aussi l’air soumis de la blonde et l’air d’autosatisfaction du Mr, qui pense sans doute qu’il a décroché le gros lot. :sleeping:
    Tout réfléchi, je préfère nettement le côté gauche de l’affiche. Au moins ça vit. :wink:
    mais c’est pas pour ça que je voterai socialiste aux prochaines élections. :devil:

  50. Oh, tu exagères Brind’paille ! :smile:
    C’est plein de vie aussi du côté droit de l’affiche.
    Pléthore de pépés (avec des bérets bien sur) et de mémés (avec des cabas bien sûr) qui font leur marché. :tongue:
    D’ailleurs pour parler des jeunes, cette affiche côté droit montre beaucoup de vieux !
    :cwy:

  51. Ce soir, dans le Figaro, il y a un article sur la baisse de Sarko dans les sondages. Voici la réaction d’un lecteur de droite (Maurice 39) dont je cite ici l’intégralité des propos :

    « Bien sûr il ne s’agit que d’un sondage, mais… C’est peut-être une réaction à un durcissement exagéré de la campagne, les incidents de Bayonne, les propos de Guéant sur le vote « des étrangers » associés à la viande hallal dans les cantines, etc…

    Ce ne sont pas les « étrangers » mais les Français musulmans qui feront peut-être élargir l’offre culinaire dans les cantines, stigmatiser les étrangers revient à assimiler les Français musulmans à des étrangers. C’est une très grave erreur.
    La baisse de la cote de N. Sarkozy y fait écho, et ce ne sont pas les musulmans seuls qui sont choqués, ce sont aussi des Français « de droite » comme moi.

    Il est temps de prendre acte de la diversité d’origine des Français d’aujourd’hui, nous sommes tous compatriotes et avons les mêmes valeurs et les mêmes buts : vivre en paix et ensemble dans notre pays commun. Il faut cesser de se provoquer les uns les autres et bien au contraire faire en sorte de nous apprécier et d’avoir plaisir et confort à vivre ensemble. D’origine européenne, africaine, maghrébine, asiatique ou autre nous avons désormais une patrie commune, nous sommes tous chez nous.

    Les Israéliens et les Palestiniens se détestent depuis près d’un siècle et ce n’est pas fini, désirons-nous que dans notre pays nous nous détestions aussi pendant des siècles?

    Je crains fort que les rodomontades destinées à faire venir des voix du FN vers le Président n’en fasse perdre le double dans son électorat traditionnel et, jusqu’à présent, fidèle. Un geste fort vers les Français musulmans et autres issus de l’immigration récente s’impose. Il y va de la paix civile… et du résultat des élections. »

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