En direct de la nature estonienne (3)

Juste un petit rappel : c’est en cliquant ici que vous pourrez accéder au site internet de nos amis naturalistes Estoniens. Ce site présente l’avantage de voir en direct, grâce à des webcams branchées en permanence, certaines scènes naturalistes. Lorsque vous arrivez sur la page d’accueil il suffit d’aller cliquer sur « direct stream » de l’une des webcams.

La première est surtout intéressante la nuit, grâce à la présence de sangliers mais aussi parfois du renard, du chevreuil, de l’élan et, depuis hier soir (merci à Francisca de me l’avoir signalé) de trois chiens viverrins qui viennent pendant les rares moments où les sangliers leur laissent la place. Image captée hier soir :

La deuxième est consacrée au nourrissage hivernal des petits passereaux (mésanges, verdiers, chardonnerets, pinsons …).
La troisième webcam est braquée sur un charnier sur lequel vient de temps en temps le pygargue et bien plus souvent les grands corbeaux et les corneilles mantelées.
La quatrième nous montre de temps en temps des phoques vautrés sur une plage de la mer Baltique mais on a souvent du mal à accéder à cette webcam pour des raisons de connexions.
Enfin, la rubrique Backyard Potter’s Tales permet de revoir les meilleures scènes des nidifications passées de l’aigle pomarin, du pygargue ou de la cigogne noire.

Je vous souhaite de bons moments, « à l’affût » devant votre écran.

83 réflexions au sujet de “En direct de la nature estonienne (3)”

  1. Avec un peu (beaucoup) de chance, je ramènerai peut être des photos de meilleure qualité de « tanuki » quand j’irai au Japon cet été ! J’espère vraiment en voir de ces petites bestioles !

  2. Une partie de cette nuit je suis restée scotchée à l’écran pour admirer les comportements de ces trois chiens viverrins, étonnant, vraiment étonnant ! De belles heures d’observation bien au chaud, mais comme si j’avais les pieds dans la neige !
    De beaux moments de pur bonheur ! :wub:

  3. Il faut quand même dire que, pendant plus d’une heure, et quoiqu’ils aient été chassés régulièrement pour revenir quasi immédiatement, deux viverrins étaient sur les lieux en même temps que les sangliers ! Un peu surréaliste comme spectacle ! :wub:

  4. Je viens d’assister à une attaque en règle d’un faucon crécerelle. Le passereau, que je n’ai malheureusement pas eu le temps de déterminer n’a pas eu la moindre chance, et pourtant …
    Je n’aurais pas cru.
    En fait, j’étais en train de ratisser les feuilles mortes (quand y’en a plus, y’en a encore !) dans ma cour et j’ai été alertée par un violent bruit d’ailes. J’ai alors aperçu une grosse masse sortir des lauriers roses pour entrer dans le prunier juste à côté, au fond de la cour, et j’ai tout d’abord pensé à un merle car il y en a toujours à cet endroit. Puis j’ai vu qu’il s’agissait d’un faucon crécerelle en train de poursuivre un petit oiseau, sans doute ici car une de mes mangeoires s’y trouve.
    Le passereau slalommait entre les nombreuses branches du gros prunier, le faucon à ses trousses.
    Vu la différence de taille des deux oiseaux, je pensais que le petit oiseau arriverait à se débarasser du gros car les branches sont assez touffues mais je me trompais.
    Il n’a pas fallu longtemps au faucon pour saisir la proie qu’il convoitait.
    En ressortant de l’arbre, il a même failli me percuter mais est finalement passé à un mètre de moi, laissant dans son sillage une nuée de petites plumes grises duveteuses.

  5. Magnifique observation! Ce genre de scène est toujours un grand moment d’émotion. C’est du spectacle mais aussi un rappel à l’ordre de la dureté de la nature (à laquelle nous appartenons…). Ta description est très bonne. Tellement bonne qu’à distance je peux voir qu’il s’agit plutôt d’un épervier que d’un crécerelle. :wink:

  6. Luc, tu me fais douter.
    La scène s’est passée très vite et à contre-jour.
    Pour le rapace, je ne me suis même pas posée de question. La taille m’a immédiatement fait penser à un faucon crécerelle, d’autant plus qu’il y en beaucoup vers chez moi mais pour être honnête, je n’ai pas eu le temps de voir les détails.
    Je n’ai jamais vu d’épervier d’Europe chez moi.
    Il pourrait aussi s’agir d’un faucon émerillon ? (que je n’ai jamais vu non plus dans mon coin).
    Sur le Guide ornitho, on ne parle pas d’oiseaux dans l’alimentation du faucon crécerelle, ni sur oiseaux.net.
    Par contre sur plusieurs autres sites que j’ai consultés, on peut lire que le faucon crécerelle peut attaquer de petits oiseaux vers les mangeoires.
    http://www.oiseau-libre.net/Oiseaux/Especes/Faucon-crecerelle.html
    Finalement, je penche toujours pour le faucon crécerelle.
    Est-ce que Christophe ou Bernard auraient des éléments intéressants tirés de leur expérience, qui pourraient apporter quelque lumière à l’affaire ?

  7. Après 30 années de nourrissage d’oiseaux, je n’ai jamais vu de faucon crécerelle attaquer des petits oiseaux. De toute façon, le descriptif que tu fais de l’attaque ne correspond qu’à celle de l’épervier. Donc pas de doute là-dessus à mon avis. Quand au faucon émerillon, ce n’est pas son milieu et sa manière d’attaquer (il attaque alouettes et pipits dans les grandes plaines découvertes) et c’est un hivernant rare.

  8. Merci de m’avoir éclairée. :wub:
    Donc, il y a un épervier d’Europe vers chez moi, et qui vient dans mon jardin en plus ! :smile:
    Je ne m’en doutais pas mais maintenant, je vais guetter avec la plus grande attention.
    C’est vrai qu’en ce moment je n’arrête pas de trouver des petites plumes par terre, ce qui me fait penser que l’épervier a pris ses habitudes aux alentours de ma mangeoire.

  9. Je crois qu’il est impossible d’avoir un poste de nourrissage autour de chez soi sans attirer la présence de l’épervier. Mais ses attaques sont si courtes qu’il faut vraiment observer à ce moment-là pour se rendre compte de sa présence.

  10. A mon avis, vu que Michaël fait la collection de plumes, tu as fait exprès d’attirer l’épervier autour de chez toi afin de récolter les plumes des mésanges, pinsons, verdiers, chardonnerets … :biggrin:

  11. Je suis d’accord avec les remarques de Luc et de Bernard, ta description correspond bien à l’épervier, je m’étais fait la remarque en lisant ton commentaire et j’ai oublié d’y réagir.
    Le Faucon crécerelle a toujours été présent près de mes mangeoires et je ne l’ai jamais vu attaquer là, même s’il je l’ai déjà vu attaquer des oiseaux. L’épervier est lui un spécialiste de cette chasse. Il est aussi beaucoup moins visible ou audible que le crécerelle car assez forestier, s’éloignant peu des arbres et surtout ne se perche pas en vue histoire de se faire admirer ou ne crie pas sans arrêt pour qu’on le remarque !
    Son truc, c’est la discrétion et l’attaque éclair. Il faut donc remarquer ses ailes arrondies, puissantes alors que le crécerelle les a plus allongées et pointues, ou dans de bonnes conditions la coloration générale grise et non rousse.
    On le voit régulièrement s’élever dans le ciel en faisant de petits cercles en alternant vol battu rapide et court plané, sinon, c’est un missile qui passe sans que l’on ait vraiment le temps de dire ouf !

  12. Alors là , c’est la meilleure !!!
    Ce sont des étrangers à mon jardin qui m’apprennent des choses sur mon jardin ! :blush:
    Comme quoi, les étrangers … :wink:
    En tout cas, merci à vous trois (Luc, Bernard et Christophe). :wub:
    Puisque Christophe dit que l’épervier est très discret et reste dans le bois, c’est bien possible qu’il y en ait un par là et que je ne l’ai jamais vu jusqu’à aujourd’hui.
    J’habite tout contre un bois justement et je ne consacre pas tout mon temps (loin de là malheureusement) à surveiller mes mangeoires.
    Toute cette histoire me rappelle que durant l’été, à plusieurs reprises, j’ai entendu des cris de paniques d’oiseaux (je n’ai pas pu savoir desquels). Il y avait un rapace qui tournait très bas au-dessus d’un arbre mais le bois est impénétrable, impossible d’approcher.
    S’agissait-il déjà de l’épervier ? Mystère et boule de gomme … que les détectives du blogadupdup vont certainement éclaircir.

  13. Bernard, pour récolter une plume de chaque oiseau, pas besoin d’épervier …
    Un peu de sel sur la queue et l’oiseau se laisse gentiment attraper. :biggrin:

  14. J’ai tendu la perche et bien sûr, le Dupdup ne pouvait que l’attraper ! :w00t:
    Revenons aux choses sérieuses …
    Sur la photo captée par Bernard sur le site en Estonie, le chien viverrin fait étrangement penser à un raton laveur. Y a -t’il un rapport entre les deux ?
    J’avais lu un jour que le chien viverrin hiberne …
    Alors est-ce normal de le voir sur ce site en plein mois de décembre ?

  15. En anglais, chien viverrin se dit « racoon dog », il y a donc une parenté dans l’apparence. Mais rien de plus … ! Ce n’est pas du tout la même famille.
    Je vais essayer de vérifier, mais je ne crois pas que le chien viverrin hiberne. On le dit aussi du blaireau alors que le blaireau vit seulement au ralenti en hiver, on est très loin du phénomène physiologique qu’est l’hibernation et qu’il faut restreindre à très peu d’espèces de mammifères (exemple de la marmotte).

  16. Etincelle, je viens de lire entièrement l’article dont j’ai mis le lien ci-dessus. Cet article est très très intéressant, il s’agit d’une très bonne synthèse sur le chien viverrin et je conseille à chacun d’entre vous de le lire quand vous aurez un peu de temps. On y précise qu’il y a des périodes d’hibernation pendant la période froide constatées dans l’aire naturelle d’origine du chien viverrin, c’est à dire en Asie orientale, périodes d’hibernation entrecoupées de sorties du terrier les jours chaud. Il ne s’agit donc par d’hibernation complète mais on peut quand même parler d’hibernation car il y a un ralentissement physiologique de l’organisme de l’ordre de 25%.

  17. Je suis avec beaucoup d’attention l’augmentation du nombre de chiens viverrins (huit déjà avant-hier). Je pense qu’il s’agit d’une famille au grand complet.

  18. Je pense qu’il est très difficile d’appréhender la vie réelle d’un animal sauvage. On en sait bien souvent que ce que l’on peut en déduire de l’observation directe. Et dans le cas du chien viverrin, l’observation directe est quasiment impossible, tant l’animal est discret. Pour preuve le très faible nombre d’observations in situ alors que l’aire de répartition de l’animal est plutôt grande, ce qui suppose des effectifs bien plus importants que ce qu’on en voit.
    L’intérêt de cette webcam est de montrer que ce que l’on voit écrit ça et là sur les rares pages internet consacrées au chien viverrin, mais aussi dans les ouvrages considérés comme sérieux, est relativement erroné. Deux choses considérées comme admises sont battues en brèche par ces observations en direct :
    1 – le fait que l’animal soit solitaire, alors que la webcam nous montre un groupe de 9.
    2 – le fait que l’animal soit hibernant, alors qu’en plein mois de janvier dans le grand froid de l’hiver (il fait froid en Estonie où l’épaisseur de neige semble même plus importante que les années passées) une bande de neuf chiens viverrins semble être bien active et surtout bien réveillée (j’ai assisté à deux rixes assez violentes, avec cris, cette nuit).

  19. Donc, encore un exemple flagrant que, sur Internet, les erreurs sont légion, (merci de mettre de l’eau à mon moulin, quoique en ce moment il n’en a pas vraiment besoin !!!!) informations à utiliser avec prudence et cela rejoint ma sempiternelle réflexion : il n’y a qu’avec le travail de terrain que l’on puisse avoir un avis autorisé ! Avoir ses propres expériences, ses propres observations, ça c’est du concret et du fiable ! :tongue:

  20. Il ne s’agit d’ailleurs sans doute pas de membres d’une même famille, il suffit de bien observer les mouvements d’approche très précautionneux pour accéder à l’aire de nourrissage pour s’en rendre compte, sans oublier les conflits assez violents entre eux qui se multiplient avec le nombre croissant d’occupants ! :wink:

  21. Les familles de 9 chiens viverrins (2 adultes et 7 jeunes) sont assez fréquentes et une famille peut donc avoir cette taille-là. On constate que les comportements relativement agressifs sont identiques à ceux que l’on observe au sein des familles d’autres canidés ou de mustélidés lorsque les jeunes sont en âge de s’émanciper et que les adultes les foutent en dehors de leur territoire. Mais évidemment, cela se fait progressivement et cela commence par des grognements. Et il est difficile aussi de faire la part des choses entre ce qui relève du jeu (ce qui est encore possible à cet âge-là) et ce qui relève d’une agressivité réelle.

  22. Effectivement, il vaut mieux se rendre compte de ses propres yeux que d’aller sur internet. Une copine se demandait si l’animal qu’elle voyait sur ce site estonien était un renard. Et finalement c’était un chien viverrin. Donc, effectivement, mieux vaut l’expérience de celui qui a déjà vu un renard de ses propres yeux.

  23. Tu omets de dire que cette copine lorsqu’elle a signalé la présence de ce « pseudo renard », ne voyait cet animal que dans l’extrême profondeur de l’écran en n’apercevant qu’une boule de poils de dos de surcroît !
    Les renards en Sologne ont été, à une période, quasiment aussi nombreux que les lapins de garenne, et qui voyait un lapin avait toutes les chances de voir le goupil derrière lui !
    Pour revenir aux viverrins, il ne faut pas oublier que leur agressivité correspond aussi à leur période de rut actuelle et que dans deux mois ils mettront bas !
    S’il s’était agit, d’une même famille, c’est à dire les parents et tous leurs enfants, qui ont maintenant dix mois environ, on aurait vu la totalité de cette fratrie dés le début, or, cela n’a pas été le cas, il y en a eu un, puis deux, puis trois avec ce troisième en totale soumission avec les deux premiers. D’autre part, une femelle viverrin peut effectivement mettre bas jusqu’à sept chiots, mais il semblerait quasiment impossible que les sept survivent !
    Alors, je pense que la seule solution c’est d’aller les interviewer, ou les kidnapper pour leur faire un test ADN, même plus la barrière de la monnaie, puisqu’ils sont, eux aussi à l’euro !! :shocked:

  24. Désolé, mais le chien viverrin n’était pas dans la pénombre et était aisément identifiable (j’en avais fait d’ailleurs une capture d’écran). De plus, j’étais devant l’écran et le chien viverrin est resté très longtemps (il est apparu à 16H41 et la copine en question m’a demandé si c’était un renard à 18H52, elle avait eu deux bonnes heures pour l’identifier … !).
    Ce n’est pas dans l’habitude des mammifères de rechercher leur nourriture, toute la fratrie au complet, surtout juste avant leur émancipation (chacun a déjà pris ses marques et ses aises). Ainsi, lorsqu’on donne de la nourriture à des oiseaux et que des mammifères la découvrent, cela se fait très progressivement, il faut du temps pour que toute la famille finisse par arriver, cela prend souvent des semaines.

  25. Tous les auteurs s’accordent pour dire que la période du rut va de février à avril et que les naissances sont essentiellement en mai-juin.
    En Estonie, il est probable, vu qu’on est au nord de l’aire de répartition, que le rut se situe en avril et que les naissances ont lieu en juin.
    Contrairement à ce qui est affirmé ci-dessus, les chiens viverrins ne sont donc pas en rut et les jeunes ne sont pas âgés de 10 mois (on en serait bien plus loin dans le processus d’expulsion du territoire par les parents et l’agressivité entre individus serait bien plus forte).
    Mais je dois dire que j’apprécie fort ce concept nouveau : situer la période du rut pendant la période supposée d’hibernation, c’est d’une originalité extrême ! :smile: :cheerful: :biggrin: :w00t:

  26. Beaucoup d’erreurs sur internet !!!
    :biggrin:

    Pourquoi autant de chiens viverrins observés cette année sur le site Estonien alors que l’année dernière je n’ai pas entendu parler de cet animal ?
    Un manque de nourriture pendant la belle saison qui a fait que l’animal n’a pas pu faire une bonne réserve de graisse pour l’hiver ?
    Les feux de forêts qui auraient chassé les chiens de leurs territoires vers d’autres lieux ?

  27. Mes infos viennent d’un site d’Internet avec une parfaite contradiction avec ton « savoir », comme quoi il faut vraiment se méfier d’Internet !

    « Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage – Les petits carnivores de Bourgogne et de Franche Comté » par Virginie CROQUET qui souligne également qu’une portée de Viverrins se situe dans la moyenne de 4 chiots, une seule portée par an !
    L’année dernière sur le site estonien nous avons vu deux ou trois viverrins, c’est tout, mais pas un tel rassemblement ! Il est vrai que la neige est plus abondante cette année, ceci expliquant peut-être cela !

  28. Je n’ai pas de réponse.
    Il y a des images de chiens viverrins faites sur le site estonien en 2008, il était donc déjà présent mais sans doute avec des effectifs faibles.
    Je pense qu’il suffit qu’il y ait une bonne année de reproduction (avec plein de facteurs favorables) après des années difficiles pour que l’on constate une nichée avec beaucoup de jeunes. Et si cette bonne reproduction vient après une période où les effectifs étaient faibles et pendant un été où la nourriture est abondante, nul doute que tous les petits viennent à bien, ce qui est fréquent dans la nature lorsque les circonstances sont favorables. Et il ne faut pas oublier que la mortalité des jeunes intervient surtout pendant le premier hiver (si manque de graisse accumulée). Alors, si de la nourriture est trouvée en quantité, comme ici, je ne vois pas en quoi cela est étonnant que toute la nichée subsiste.
    Il est probable, comme tu le dis Yves, que les feux de cet été aient conduit, pour ceux qui en eu le temps, à un certain exode.

  29. C’est de la falsification d’information que tu nous fais-là, Francisca.
    Je connais évidemment bien le travail qu’a fait Virginie Croquet, d’autant plus qu’elle se réfère au travail de Léger, qui se réfère lui-même à des observations que j’ai faites en Haute-Saône.
    Elle situe la période du rut « en fin d’hiver », c’est à dire exactement à la même période que ce que j’ai dit et non en janvier comme tu l’as dit. Elle parle par ailleurs de nichées de 3 à 7, ce qui correspond à ce que j’ai dit, mais tu ne nous cites, ce qui est intellectuellement malhonnête, le chiffre d’une moyenne de 4, ce que je n’ai jamais contredit.
    Voici le site en question :
    http://droitnature.free.fr/NouveauSite/chienviverrin.htm
    Et tu essaies de faire passer l’info sur ce blog que les travaux faits par ailleurs contredisent ce que je dis alors que je dis exactement la même chose.
    Je pense qu’il faut avoir un minimum de bases scientifiques ou un minimum de capacité d’observation (savoir identifier un renard par exemple) pour se lancer dans une discussion de ce type.

  30. Les textes qui parlent du chien viverrin parlent souvent de groupes familiaux. J’imagine que cela se passe de manière assez semblable à ce que l’on observe chez le blaireau, à savoir qu’à la famille proprement dite s’ajoutent souvent quelques éléments supplémentaires (un « oncle » ou, plus souvent un jeune tanguy blaireau de l’année précédente qui ne s’est pas émancipé comme ses frères et soeurs et qui est resté dans le giron familial). Ce qui veut dire quel’on pourrait arriver à une nombre supérieur à 9 (2 adultes + 7 jeunes). Tous ceux qui observent la vie du blaireau ont constaté ce phénomène. Et comme pour le chien viverrin, l’observation in situ devant les terriers s’avère quasiment impossible, on ne peut pas vraiment savoir … !

  31. Petite remarque complémentaire. Il se peut que les variations soient énormes d’une région à l’autre et que la pression (ou l’absence de pression) démographique chez les chiens viverrins induisent des modes de vie différents.
    A l’époque où j’avais envisagé de faire une thèse sur le blaireau (au début des années 90), j’avais été intrigué par les différences dans les descriptions faites par les auteurs. Le grand Robert (Hainard, notre maître à tous) en faisait un animal vivant en couple, fidèle de surcroît. Les auteurs anglais en faisaient au contraire un animal vivant dans la promiscuité sexuelle. La différence constatée vient sans doute du fait que les densités de populations de blaireaux sont très supérieures à celles que l’on constate en Suisse et que ces écarts suffisent sans doute à justifier les différences de biologie.

  32. Lu sur un site Estonien :
    « L’accouplement a lieu de Février à Avril, généralement en Mars (Helle et Kauhala 1995). les petits naissent d’avril à Juin.
    Au Japon, la taille de portée est plus petit (4-5 jeunes / portée) alors que dans l’Extrême-Orient russe et dans la zone introduit en Europe (la moyenne 9.7 jeunes par portée, jusqu’à un maximum de16)
    Le gros problème avec ces animaux est qu’ils sont très souvent porteur de la rage et de l’Echinococcus multilocularis . Les dégâts occasionnés sur les populations d’oiseaux par cet animal , ont été trop souvent exagérés . Le chien viverrin étant un piètre chasseur et plutôt opportuniste .
    Si la pression de chasse est élevée , elle entraine une accélération des mouvements d’animaux jusqu’à créer une instabilité et une augmentation des chiens viverrins , à l’instar des autres canidés, ils ont tendance à accroître la taille de la portée lorsque la pression de chasse sur eux est élevée . La chasse n’est donc pas la solution pour éradiquer l’invasion . La seul solution est de ne pas le laisser s’installer dans les pays où il n’est pas autochtone . Dès la première observation d’un animal dans une région , il faut l’éliminer pour éviter sa prolifération qui ne peut être qu’un danger pour les renards , blaireaux … et peuvent affecter la densité de généralistes d’autres carnivores, en diminuant la disponibilité de charognes , des ressources alimentaires importantes, surtout en fin d’hiver / début du printemps « 

  33. Bel exemple donc d’adaptation de la fécondité aux conditions de vie. Jusqu’à 16 petits dans la zone d’introduction en Europe ! Impressionnant !
    Merci pour ce texte qui est, finalement, le seul concernant directement d’Estonie.
    Comme souvent, la pression de chasse, importante dans certains pays comme l’Allemagne pour le chien viverrin, n’est pas une solution.
    Il y a sans doute une concurrence alimentaire entre chien viverrin et renard/blaireau mais celle-ci doit être faible. Je me rappelle que le fascicule qu’avait publié la société mammalogique montrait que le chien viverrin était effectivement un opportuniste, voire même un gagne-petit se contentant de très peu (même de racines) et vivant sur un territoire parfois très très petit de l’ordre de quelques hectares seulement. Il faudra que je recherche ce fascicule dans mon bureau lundi …

  34. On se souvient que le chien viverrin a été introduit en Russie, aussi bien dans des élevages que dans le milieu naturel, dès 1928 (on en a déjà parlé sur ce blog) pour des besoins importants en fourrure. Ce que l’on sait moins, c’est qu’après la 2ème guerre mondiale les besoins en fourrure ont considérablement baissé en Russie et l’élevage de chien viverrins s’est alors avéré non rentable et de nombreux élevages ont alors périclité. On a alors relâché tout simplement les chiens viverrins dans la nature, ce qui a alimenté de manière très importante la population « naturelle » qui s’était installée depuis la fin des années 20.
    D’après l’étude de Nowak & Pielowski parue en 1964, 9000 chiens viverrins ont ainsi été relâchés entre 1948 et 1955 du fait de l’arrêt de ces élevages.
    Combien sont-ils aujourd’hui en Europe ? Sans doute au moins des centaines de milliers … (mais je n’ai trouvé aucun chiffre à ce sujet).

  35. Lu sur « Wildlife Biology » :
    « Afin de comprendre le comportement de dispersion de la population et ses conséquences , nous avons capturé 136 Nyctereutes procyonoides chiots chien viverrin (c.-à <1 an) dans le nord-Allemagne (Mecklembourg-Poméranie occidentale). Nous avons marqués à l'oreille tous les animaux et en outre équipé 48 d'entre eux avec des colliers émetteurs. Il y avait comme résultats que 59 (43,4%) des animaux avaient parcouru depuis le point de marquage la distance moyenne de 13,5 km ± 20,1 (SD). Le taux de mortalité était de 69,5% chez les jeunes chiens viverrins , la chasse (55%) et le trafic automobiles (27%) ont été les critères de mortalité important . La plupart des animaux (55,9%) ont été récupérés 50 km du point de marquage. Les distances de la dispersion ne diffèrent pas entre les sexes. On peut donc supposer que le fait que les mâles et des femelles ont montré un comportement de dispersion égal est un des facteurs contribuant à la haute expansion et le succès de l’espèce. »

  36. Etude très intéressante qui montre la capacité de l’espèce à coloniser de nouveaux espaces. Je trouve cela passionnant.
    Ce serait intéressant de connaître le protocole exact de cette étude. Il semblerait que les chiots aient été capturés avant l’âge d’un an, c’est à dire avant le mois de juin. Mais était-ce avant l’hiver ou après ? Sans doute après je pense. Yves, ce que tu as lu donne-t-il ce niveau d’information ?

  37. Parmi les choses contradictoires que l’on trouve sur le Net à propos du chien viverrin. Il semblerait qu’il n’hiberne (ou plutôt qu’il devient inactif) en dessous d’une température de – 10°C qui se prolonge. mais sur d’autres sites, on lit la température de -5°C. Mais même s’il ne fallait qu’une température de -5°C prolongée, cela veut dire qu’en France, même dans l’Est, il n’a pas beaucoup d’occasions de vraiment hiberner. Un argument donc en faveur d’une non-hibernation (ou d’une hibernation toute relative). De toute façon, on se doute bien que s’il est actif en ce début janvier en Estonie, il l’est aussi sous nos contrées.

  38. Pendant l’été , en août .
    Ils ont reçu 53,7% d’enregistrement des jeunes chiens viverrins d’ août à septembre et seulement 34,1% d’enregistrements d’Octobre à avril de l’année suivante . Cela était du a la forte mortalité des animaux à cause de la chasse et du trafic .

  39. http://idata.over-blog.com/1/36/02/09//Tanuki_Unzen.jpg
    Voilà l’image du Tanuki ( chien viverrin ) au Japon
    Les chiens viverrins sauvages ont des grosses testicules inhabituelles, un trait physique qui a inspiré des descriptions artistiques exagérées de la créature.
    Les chiens viverrins peuvent être montrés avec leurs testicules jetées par dessus leur dos comme un sac de voyage, ou les utilisant comme des tambours. Comme les tanuki sont souvent décrit comme ayant des gros ventres, ils ont aussi présentés comme tambourinant sur leur ventre au lieu de leurs testicules — particulièrement dans les arts contemporains (le bruit par ce tambourinage est ponpoko ).

    Un chants scolaire courant au Japon fait référence à l’anatomie des tanuki:

    Tan Tan Tanuki no kintama wa,
    Kaze mo nai no ni,
    Bura bura

    (Traduit grossièrement, cela signifie « Les testicules des tan tan tanuki, Même s’il n’y a pas de vent sont toujours entrain de se balancer (bura bura = onomatopée pour quelque chose qui se balance) ».

  40. Si ça se trouve, quand je voyais des traces de testicules dans la neige à Brussey et que je pensais qu’il ne pouvait s’agir que du père Sancey, il s’agissait peut-être d’un chien viverrin ! :w00t:
    Vites, mes jumelles, que j’y retourne ! :biggrin:

  41. Je viens de lire que le chien viverrin n’est pas territorial … Que pendant l’accouplement, les femelles sont courtisés par les 3 à 4 mâles , mais il y a très peu de combats entre eux .
    Qu’il utilise les latrines pour des échanges d’informations entre les membres d’une même famille et les étrangers de la même espèce . la communication tactile joue un rôle important entre les parents et leur progéniture, ainsi qu’entre les partenaires . Que c’est un bon nageur et qu’il peut plonger sous l’eau pour rechercher sa nourriture .
    Des études de radio-télémétrie montrent que les chiens viverrins vivent et chassent en paires ou en petits groupes familiaux , alors que les témoignages d’observations faites par l’homme dans la nature le montre comme un solitaire .

    C’est aussi la réflexion que l’on s’est fait plus haut dans les commentaires en voyant des groupes de chiens viverrins sur les images d’Estonie , alors que la plupart des observateurs disent sur le net que cet animal est solitaire !!
    :wassat:

  42. De toute façon, dans la nature, les combats sont rares, même chez les espèces supposées se livrer à ce rituel.
    Le fait d’être sur son propre territoire donne un avantage certain sur l’autre. Chez les oiseaux, les limites territoriales s’établissent assez vite et sans trop de difficultés. Celui qui est chez lui est le plus motivé pour se défendre, il connaît bien les lieux alors que l’agresseur est un peu plus dans l’inconnu. Bien sûr, chez les oiseaux, les joutes restent verbales.
    Chez bon nombre de mammifères, il suffit bien souvent à celui qui est sur son territoire et qui dispose de plus d’arguments de montrer les dents et l’autre alors décampe. Jusqu’à la fois suivante, évidemment. Mais au bout de deux ou trois fois, l’agresseur s’en va définitivement. La queue basse.

  43. En fouillant un peu sur le net, j’apprends que deux individus ont été observés à Lustin, (15 km de la maison…) en 2005. Mais prudence: le raton laveur est lui déjà assez bien installé, le long des frontière avec l’Allemagne et le grand duché de Luxembourg. La confusion pour un novice est-elle possible? Connaissez vous cette bebête par chez vous?

  44. Deux données de Raton-Laveur en Franche-Comté pour 2010 à ma connaissance.
    Cette espèce était inconnue au bataillon auparavant je crois.
    Mondialisation…

  45. Concernant ces nouvelles dispositions, la Belgique me semble être un bon exemple à suivre.
    Pour le raton-laveur en Franche-Comté, je ne savais pas …

  46. Et pas loin de chez moi aussi …
    C’est d’ailleurs comme ça que j’ai des nouvelles de Bernard :smile: , mais c’est seulement une fois par an :sad:

  47. Juste pour préciser que ce « greater spooted eagle » dont parle nos amis estoniens est l’aigle criard, qui est un aigle à peine plus gros (10 cm d’envergure en plus) que l’aigle pomarin dont on a souvent parlé sur ce blog et dont l’aire de répartition est bien plus orientale que celle de l’aigle pomarin (elle s’étend sur une bonne partie de l’Asie).

    Yves, effectivement l’aigle criard ne passe pas très loin de chez nous.

    Etincelle, c’est parce que cet aigle te crie des nouvelles du dupdup en passant qu’on l’appelle « criard ». Ce qui est bien c’est qu’en remontant au printemps, il me donne en retour des nouvelles de toi. Et là aussi, ce n’est qu’une seule fois par an … :angry:
    Je pense qu’on aurait plutôt intérêt à utiliser un pigeon voyageur. :wink:

  48. Heureusement que vous n’attendez pas qu’un aigle passe par chez moi pour avoir de mes nouvelles !!!
    Car ici , à part l’aiglefin ….
    :smile:

  49. Et s’ils vont à l’aiglise, c’est parce qu’ils croient que le pain bénit c’est du pain de s’aigle !!!!!!!!!!!! :biggrin:

  50. Et les gueules des mouettes c’est une légende ?!
    Je viens de recevoir le magazine « Ornithos » dans lequel le périple français 2009 de l’Aigle criard estonien Tönn est relaté.
    Voici la trajectoire printanière :
    …Ariège/Tarn/Tarn-et-Garonne/Aveyron/Lot/Corrèze/Creuse/Allier/Nièvre/Côte-d’Or/Aube/Haute-Marne/Meuse/Moselle…
    Trajet automnal :
    …Haut-Rhin/Territoire-de-Belfort/Doubs/Suisse/Ain/Haute-Savoie/Isère/Drôme/Gard/Hérault/Aude/Pyrénées-Orientales…

    Seule Etincelle aurait pu donc l’observer si elle s’était trouvée le 24 septembre vers 17 heures à Saint-Paul-Trois-Châteaux !
    Le passage par le département du Doubs est seulement probable.

    En 2010, le passage de Tönn était attendu et a donné lieu à cette étonnante observation :
    http://www.centre-ornithologique-lorrain.com/index.php?rub=actu2&id=92

    Etonnant comment l’abondance d’informations parvient à troubler le jeu !
    Je dois dire que pour connaître assez bien je pense les deux espèces (criard et pomarin) et même la fameuse forme « fulvescens » du criard, il me semble que les deux espèces sont bien différentes bien que les risques de confusion soient toujours rappelés dans les livres. Et ceux qui connaissent Jean, l’auteur de cet instructif article, pourront difficilement suspecter le fait qu’il soit aisément influençable !
    Mais face à la nature, et dans certaines conditions, la confusion est bien entendu possible. Je crois qu’il faut en retenir surtout l’idée qu’une grande quantité de données allant dans un sens peuvent finir par nous faire prendre des vessies pour des lanternes… mais en ces temps troublés, vous n’en doutiez pas !!!

    Un dernier lien qui vous permettra, à droite de la carte, de mieux faire connaissance avec le « Greater Spotted Eagle » : en cliquant sur l’appareil photo à côté de l’indication Tönn, vous aurez des images superbes de cet oiseau si médiatique…

  51. 12 chiens viverrins tués lors de la saison de chasse 1991/1992 en Allemagne, 18 634 en 2003/2004. Ces chiffres donnent une bonne idée de l’augmentation des effectifs outre-Rhin.
    (les chiens viverrins sont sur le site estonien à l’heure qu’il est)

  52. Quelques cris des chiens viverrins ce soir. Mais pas de violence particulière.
    La cohabitation avec les sangliers semble s’installer, soir après soir.

  53. Pour ceux et celles qui aiment observer la nature dans le monde à travers une web-cam … Voici un site (Hancock Wildlife Foundation (HWF) ) où l’on peut observer toute l’année le pygargue à tête blanche et d’autres choses . Il faut fouiller dans la rubrique  » live camera sites  »
    http://www.hancockwildlife.org/
    Bonne observation à tous .
    :wink:

  54. Ce matin, il y a un beau paquet de phoques devant la webcam estonienne.
    (il faut aller cliquer sur « grey seal camera – direct stream »).

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