« Le bûcher » de Georges Bordonove

Un article proposé par Etincelle

« Les cathares s’étaient élevés au-dessus de la matière. Voilà pourquoi je n’ai pas fait une colombe de pierre, mais une colombe de lumière. La lumière, c’est-à-dire l’absence de matière, est la seule chose qui puisse symboliser le catharisme ».

Sculptée par Jean-Luc Séverac, cette « Colombe de lumière » orne la stèle érigée à Minerve, sur l’emplacement présumé du bûcher où furent brûlés vifs cent quarante cathares.

Après la prise de Carcassonne, l’armée catholique s’empare de Minerve, où se sont réfugiés les cathares. Placés devant le choix : abjurer leur foi ou périr sur le bûcher, ils sautent dans les flammes en se tenant par la main et en chantant.

Cet épisode terrible de l’Histoire de France a inspiré à Georges Bordonove un très beau roman, Le Bûcher, dans lequel, la belle et pure Esclarmonde, partagée entre l’amour selon la chair et l’amour selon l’esprit finira par choisir ce dernier.

Nul doute que le village de Minerve, avec son site exceptionnel et ses émouvants vestiges a lui aussi fortement inspiré l’auteur.

Il faut absolument aller à Minerve après avoir lu ce livre …

Non, il faut absolument lire ce livre après avoir été à Minerve …

Non, ce qu’il faut, c’est aller lire ce livre à Minerve !

On pourra alors voir la petite poterne par laquelle les assiégés allaient chercher l’eau salvatrice du puits.

On pourra, le cœur serré, suivre la Rue des Martyrs, par laquelle les cathares ont pris le chemin du bûcher.

On pourra aller chercher la fraîcheur dans la grotte de la Cesse, où l’auteur a situé la cérémonie des Parfaits.

On pourra plonger son regard dans le Canyon du Brian, protection naturelle de Minerve.

On pourra cheminer sur le Causse, parmi la végétation odorante et le vrombissement des insectes, pour retrouver l’emplacement de la Malevoisine.

On pourra subir la chaleur écrasante du mois d’août et, pour rafraîchir l’atmosphère, espérer cet orage qui a fait défaut aux assiégés.

On pourra se reposer à l’ombre d’un olivier au tronc torturé et sortir le livre de sa besace.

On sera alors juste au bon endroit pour que résonne en nous cette belle et tragique histoire.

Ceux qui n’ont pas encore lu ce roman savent ce qui leur reste à faire ! …

Pour les autres, il est trop tard mais ils peuvent toujours partager leurs impressions à propos de ce livre, ici-même, sur le Blogadupdup.

50 réflexions au sujet de “« Le bûcher » de Georges Bordonove”

  1. Je tiens à préciser un point …
    La règle sur le blogadupdup est que chacun doit illustrer ses articles avec des photos personnelles.
    Je ne l’ai pas respectée. Les photos ci-dessus sont tirées du net.
    La raison en est que lorsque je suis allée à Minerve, je n’avais pas encore d’appareil photo numérique. J’avais fait uniquement des diapos et c’était un peu compliqué pour moi de les utiliser.
    J’espère que vous ne m’en tiendrez pas rigueur.

  2. Vu les bières que tu vas nous offrir pour compenser le non-respect de la règle, on ne t’en veut pas du tout ! :tongue:

  3. Vu mon emploi du temps pour les deux jours qui viennent et mes réunions en soirée, j’aurai du mal à participer à la discussion avant demain soir jeudi. Désolé !

  4. Ma lecture est ancienne alors je ne peux pour l’instant que donner quelques sentiments qui remontent un peu !
    D’abord il est certain que la lecture de ce livre donne très envie de découvrir Minerve, son environnement et son emplacement stratégique. Pour avoir un peu observé les traces de la civilisation Cathare, ce qui en reste est souvent magnifique et on devine bien une histoire haute en couleurs.
    J’en retiens encore la force des personnages principaux :
    Guilhem qui illustre parfaitement la fierté, l’autorité et l’esprit conquérant y compris dans ses aventures amoureuses.
    Cesseras, parfait bras droit, fidèle jusqu’à la mort et dont la vie affective est largement condamnée par son obéissance.
    Arzen, au destin tragique mais dont la vie semble parfois si moderne.
    Et bien sûr Esclarmonde, au cœur de la bataille, que ce soit celle des cœurs ou celle des religions.
    On vit intensément les durs moments du siège avec déjà les enjeux technologiques (salope de Malevoisine !), avec effroi les éternels et tristes ultras religieux.
    Un bon voyage au Moyen-Age bien écrit, sans toi Etincelle je n’aurais jamais autant appris sur Minerve !
    Et je suis sûr qu’après avoir lu ce livre Bernard aura soif d’une pluie salvatrice : ici c’est pas aussi sec que sur un bout de caillou, mais ça Minerve un peu. :wink:

  5. Franchement, celui qui va à Minerve après avoir lu ce livre ne peut que ressentir une émotion intense. A moins d’avoir un « coeur de pierre ».
    Les lieux peuvent paraître beaux ou accueillants ou ci ou ça mais quand on sait les évènements qui s’y sont passés, c’est autre chose. Le coeur se serre en voyant le petit chemin couvert qui conduit au puits.
    Il me semble que pour « communier » avec un lieu, il faut y être réellement et pas seulement virtuellement et il faut connaître l’histoire de ce lieu.
    C’est la même chose avec les objets.
    Un simple et vieux couteau n’a aucune signification et aucune valeur particulière mais si vous savez que c’est le couteau que votre grand-père a utilisé toute sa vie, il prend immédiatement une valeur sentimentale inestimable.
    Ce roman nous permet de réaliser ce qui s’est passé à Minerve et de ressentir avec notre coeur, ce qui serait impossible en se rendant sur les lieux sans connaître son histoire … Une histoire tragique.
    C’est étonnant comme on peut ressentir les personnages différemment.
    En Guilhem, Christophe voit la fierté, l’autorité, l’esprit conquérant. Moi, je vois aussi quelqu’un qui a tout perdu pour avoir aider des gens, avec qui il ne se sentait même en osmose, simplement par solidarité.
    De même pour Cesseras et Arzen, je ne vois pas les choses tout à fait comme toi Christophe.
    Quand à Esclarmonde …

  6. D’accord, Guilhem défend les siens à tout prix pour des raisons que je comprends, mais il sait aussi qu’il les comdamne en n’acceptant pas de se rendre… Mais peut-être doit on apprécier ceux qui ne se compromettent pas, en en payant le prix très fort, jusqu’à entraîner leurs amis et leur famille avec eux. A ce prix, sans doute que l’humanité n’en serait pas rendue au point actuel.
    De Cesseras, je pourrais dire qu’il est fidèle jusque dans l’infidélité !
    Mais ton avis sur ces personnages romanesques, différent, m’intéresse, ça me rafraîchirait la mémoire ! :smile:

  7. La première qualité que je trouve à ce roman est l’écriture. Ce livre est magnifiquement écrit. J’ai été séduit dès la première page par « le style ancien » de l’écriture, même si, je dois le dire, l’auteur a du mal à garder ce style très particulier tout au long du livre (il revient parfois à un style plus classique). Assurément un grand écrivain. :wub:

  8. Je n’ai pas non plus la même perception des personnages que Christophe ni non plus tout à fait celle d’Etincelle. Mais j’en perlerai plus tard, faut qu’j’aille bosser !

  9. Grand Chef Bernard a bien parlé ! Hugh ! (Voir une émoticone qui leve la main)
    Oui, la très grande qualité de ce livre est l’écriture qui est magnifique.
    J’ai toujours une immense admiration pour ceux qui sont capables d’écrire de si belles choses avec un style si élégant.
    Pour revenir à ce que disait Christophe, il est vrai que nous avons du mal à imaginer que l’on puisse, pour protéger des étrangers, mettre sa vie en péril et pire encore celle des siens. Peu sont capables de ça mais je pense que même de nos jours, des hommes (où des femmes) en sont capables.
    En ce qui me concerne, je ne sais pas car c’est seulement lorsqu’on est réellement en situation que l’on sait qui l’on est vraiment mais je ne crois pas que je pourrais sacrifier les miens (j’ai en tête l’image de ma toute petite-fille si adorable) pour aider des inconnus.

  10. Je pense effectivement que l’on ne peut jamais dire ce qu’on fera dans telle ou telle situation tant qu’on ne l’a pas vécue réellement. On peut imaginer qu’on sera courageux dans telle situation alors qu’en fait le moment venu on sera un véritable pleutre. Et inversement.

  11. Probablement qu’il faut replacer le comportement de Guilhem dans son époque, à savoir dans une période où le sens de l’honneur primait sur beaucoup de choses. Nos politiques auraient certainement des leçons à prendre sur la capacité d’abnégation (et de sacrifice) de ces gens-là.

  12. Ma lecture est trop ancienne et j’ai rendu son livre à Bernard …
    J’ai été intéressée par l’aspect historique que relate le livre, mais j’avoue que l’aspect romanesque m’a un peu agacée.
    Je me souviens avoir modérément apprécié ce livre, mais je ne devrais pas le dire puisque je suis incapable de donner des détails précis.
    J’espère qu’Etincelle ne m’en voudra pas!

  13. Je n’ai pas lu le livre, je ne peux à nouveau plus lire. (Trop de chose en tête).
    J’aime beaucoup ton article, Étincelle. Les mots et les images. Belle immersion dans un thème que je connais très peu. Je vous suis à distance, du grand nord… :tongue:

  14. Bien sûr que je ne t’en veux pas Brind’paille.
    Heureusement que tout le monde n’a pas les mêmes goûts.
    C’est indéniable qu’il y a du romanesque dans ce roman mais pas de façon exagérée je trouve. En tout cas, cela ne m’a pas gênée.

  15. Contrairement à Brind’paille, j’ai aimé le côté romancé du livre. Le caractère romancé ne me gêne jamais, tant qu’il respecte la vérité historique. Et là j’ai l’impression que ce côté-là est bien respecté.
    Pour en revenir à l’aspect romanesque, je pense qu’il n’y a pas de véritable roman sans histoire d’amour. Et l’histoire relationnelle entre tous ces êtres est très belle. Dure mais belle.

  16. Dure certainement puisque je viens d’avoir un de mes fils au téléphone et lui ai demandé s’il avait lu ce livre lorsqu’il était encore à la maison.
    Il m’a répondu : « C’est pas un truc qui se passe chez les Cathares ? Horrible comme histoire. Des gens qu’on fait brûler vivants … »
    Des années plus tard, voilà ce qui lui en reste. Il faut dire qu’il devait être assez jeune lorsqu’il a lu le livre.
    J’aimerais savoir comment vous, les garçons réagissez au sujet de la belle Esclarmonde qui renonce à l’ Amour de Guilhem pour rejoindre les Parfaits.

  17. C’est bien ce que je pensais.
    Un homme ne peut pas comprendre l’amour chaste que peut désirer une femme.

  18. Ce n’est absolument pas dans ce sens-là que j’ai dit que c’était une folle. C’est uniquement à cause de ses rapports illuminés avec la religion.
    Se faire cramer au nom d’une croyance, il faut être fou …

  19. Ah! Autant pour moi !
    Cette « illuminée » n’est à mon sens pas si folle mais simplement manipulée.
    Et elle nous frustre chaque fois qu’elle repousse Guilhem.
    On se dit « Mais qu’est-ce qu’elle fait, elle est folle ».
    Moi qui suis profondément athée, cela me dépasse complètement.

  20. Je reste songeur en imaginant ce que le monde serait devenu si la religion cathare n’avait pas été anéantie. Car il y avait plein d’aspects intéressants dans ce mouvement (je préfère l’appeler ainsi plutôt que « religion »). Il s’en est fallu de peu finalement. Il a suffi qu’un envoyé du pape se fasse massacrer (un attentat calculé ?) pour que cela déclenche cette vague de représailles qui devait conduire à l’anéantissement des cathares. Le monde aurait sans doute été plus tolérant. Car si ceux qui faisait le choix de se consacrer corps et âme à leur foi s’obligeaient à une discipline de fer, ils toléraient par contre de la part de leurs ouailles des moeurs libertines relativement dissolues.

  21. A mon tour de ne pas approuver votre sentiment.
    Bien que la lecture soit ancienne, il semble que le Guilhem ne soit pas un sensuel, ne puisse ramener Esclarmonde dans les plaisirs terrestres et apporter un équilibre à sa grande sensibilité… Elle ne s’éclate pas la pauvresse avec ce conquérant peu attentionné !
    Bien sûr, elle rejoint les parfaits qui eux aussi briment sauvagement toute expression du corps ou de l’esprit, mais ils savent exploiter une naïveté qui n’a pas été suffisamment confrontée à des réalités terrestres agréables. Elle est très jeune, facilement exaltée… mais n’a pas rencontré celui qui pouvait l’émanciper, les plaisirs solitaires, la solitude, l’imaginaire, seront sa dernière prison.
    Guilhem a peu d’excuses sur ce sujet : Arzen n’en aurait sûrement pas accepté autant et jamais il n’aurait laissé son dernier joujou à Cesseras…
    Ha ha ! Vous allez enfin me livrer vos sentiments sur ces personnages ?! :devil:

  22. Et si c’était au contraire Guilhem -contrairement à ce qui dit Etincelle – qui aime Esclarmonde d’un amour trop chaste ?
    Il me semble qu’il y a beaucoup d’ambiguïté dans chacun des personnages principaux de ce roman.

  23. Ce beau roman qui effleure par moment la poésie , m’a entraîné vers ce monde des Cathares dont j’étais ignorant jusqu’à présent . L’histoire de ce livre prouve aussi , qu’il est difficile de parler de foi sans qu’entre dans le jeu la violence et la cruauté à un moment ou un autre , que ce soit en 1210 ou en 2010 .

  24. Je me demande si les Cathares auraient existé s’il n’y avait pas eu des abus dans l’église officielle (et notamment les ecclésiastiques qui vivaient dans l’opulence).
    N’est-ce pas par réaction aux excès d’un côté qu’est né de l’autre côté ce besoin de certains de vivre dans le dénuement ?

  25. Sûrement qu’il y a en Guilhem aussi un esprit sensible, une forme de mélancolie, mais il est à mon avis devenu avant tout un chef et un guerrier, il ne peut s’attarder trop sur ses erreurs et ses échecs, devant aller de l’avant sans cesse, avec bien sûr une grande considération pour les siens. Mais quand c’est la guerre, le temps de la considération se raccourcit considérablement.
    Je suis d’accord avec le fait que tous ces personnages vivent leurs ambiguïtés et sont confrontés à des choix cornéliens, mais ils sont finalement assez typés et entiers pour moi.
    Quant à la scission avec les Parfaits (accueillis avec toute la bienséance judéo-chrétienne) elle réside bien sûr dans leur conception manichéenne de la religion (on pourrait les comparer aux compagnons de Jehovah ou aux scientologues actuels ?) mais qui se confronte à une vision très dogmatique de la part des catholiques et à des alliances de pouvoir dans lesquelles Guilhem se retrouve humainement et politiquement bien piégé. Non ?
    Cela dit, je leur enverrait bien un petit coup de Malevoisine à ces Parfaits !

  26. « Je reste songeur en imaginant ce que le monde serait devenu si la religion cathare n’avait pas été anéantie » dit Bernard.
    Peut-être bien que l’humanité aurait disparu si tous étaient devenus « parfaits » puisqu’ils pensaient qu’il ne fallait plus faire d’enfants.
    Et on ne serait pas là pour en parler. :sad:
    Rapport au commentaire de 20h12 de Bernard …
    C’est vrai qu’à un moment, Esclarmonde est prête à « se donner » à Guilhem mais celui-ci recule (« Mais quand Esclarmonde noue ses mains sur la nuque de Guilhem, il se déprend »), de peur de lui enlever sa pureté peut-être mais aussi parce qu’il pense qu’il la perdra s’ils vont jusqu’au bout: « C’est ta grandeur qui l’attire, non l’humaine faiblesse qui consisterait à faire l’amant », voilà ce qu’il se dit.
    Rappport au commentaire de 21h03 de Bernard …
    Effectivement, tout opposait les Cathares des autres : « Ceux-là menaient une existence de jeunes et de macérations; ceux-ci festoyaient. Ceux-là ne possédaient rien et s’abstenaient de femmes; ceux-ci recherchaient les compagnies galantes, détenaient de grands bénéfices, pressuraient leurs ouailles. Ceux-là préféraient aux riches hommes les pauvres et prêchaient un credo d’espérance, disant qu’un jour toutes les âmes regagneraient les demeures célestes. Ceux-ci chérissaient les princes et menaçaient les humbles des tourments infernaux. »
    Sur Wikipédia, il est écrit que les Cathares ont voulu reproduire fidèlement l’organisation de l’Église primitive, telle qu’elle est décrite dans le Nouveau Testament. En cela ils s’opposaient à l’église de Rome accusée d’avoir perverti le christianisme authentique.

  27. Ils ont tous disparu …
    Cela dit, ne sommes-nous pas quelques-uns sur ce blog à être devenus Parfaits ? :whistle: :wink: :w00t:

  28. Etincelle, lorsque tu parles des Cathares, tu as tendance à ne considérer comme tels que ceux qui ont obtenu le « sacrementum » c’est à dire leurs ecclésiastiques en quelque sorte. Effectivement ceux-là vivaient de très peu, ne faisaient pas d’enfants, n’avaient pas de relations sexuelles … (encore que j’en doute réellement !).
    Mais la grande majorité des Cathares était constituée du peuple et celui-ci menait une vie bien plus débridée. Et il est évident que les nombreux ébats de ces ouailles auraient permis l’avenir de la race.

  29. Oui, c’est vrai, il y avait les fidèles qui vivaient normalement et les parfaits, qui avaient reçu le consolamentum. J’avais juste poussé le raisonnement à son extrème … SI tous étaient devenus des parfaits. Peut-être que si le catharisme avaient perduré, il y aurait eu de plus en plus de parfaits car ceux-ci considéraient qu’il ne fallait plus faire d’enfants pour faire disparaître le péché, qui est le fait de l’Homme. Ils auraient alors essayé de convaincre le plus possible de monde, voir tout le monde, et qui sait s’ils n’auraient pas utilisé la force pour arriver à leurs fins.
    Ceci n’est évidemment qu’une conjecture de ma part mais dans l’histoire, on a vu tant de choses incroyables que pourquoi pas.
    Je crois d’ailleurs que de nos jours, même s’ils ne sont pas cathares, certains pensent qu’il faut arrêter de faire des enfants mais cette fois, c’est pour arrêter de saccager notre planète.

  30. Bernard, en fait, à la relecture de ton commentaire, je crois que c’est toi qui fait une confusion. Ou alors, j’ai mal compris.
    Il n’y avait pas que les ecclésiastiques qui renonçaient à la vie dans ce monde mais tous ceux qui recevaient (volontairement) le consolamentum, comme par exemple Braïda dans le livre, et beaucoup d’autres.

  31. C’est sûr que parfois on se demande si les parfaits n’avaient pas raison de vouloir faire s’éteindre la race humaine.

  32. Oui, « consolamentum » et non pas « sacramentum » (je n’avais pas vérifié le terme, j’ai prêté le livre aussitôt lu). Mais j’ai l’impression que seule une petite partie de la population recevait le consolamentum.

  33. Il y a quelque chose qui m’intrigue dans tout ça.
    La foi, c’est quelque chose que l’on porte en soi et que l’on a tendance à cacher en cas de persécution. Pas ou peu de signes extérieurs dans ces cas-là. Alors, j’ai du mal à croire que s’il y avait quelques centaines de milliers de cathares dans cette région-là de France, la destruction physique (batailles, bûchers …) de quelques (dizaines de) milliers d’entre eux ait suffi à anéantir cette religion. Elle aurait dû subsister, continuer à vivre de manière sous-jacente et ressortir plus tard, même au bout de quelques siècles, à la faveur de circonstances favorables. Mais là, rien du tout. S’il suffit de couper les têtes pour que le mouvement disparaisse complètement, cela veut dire que l’on est plus proche de la secte, avec des ouailles sous emprise psychologique, que d’un véritable mouvement de fond partagé par les fidèles.
    Ce n’est pas une affirmation de ma part, juste une interrogation.

  34. Je me suis fait la même réflexion. Avancer volontairement vers le bûcher pour ne pas abjurer sa foi fait vraiment penser à une secte. Pas très loin de chez moi, dans le Vercors, en 1995 je crois, les adeptes de la secte de l’Ordre du Temple Solaire (ou quelque chose comme ça) ont péri par le feu. Similitude troublante. Encore que dans ce cas, il se peut bien que les adeptes en question n’aient pas vraiment été volontaires.
    On n’a jmais trop su.
    Brrr, cela fait froid dans le dos.
    De toute façon, avec les sectes, ça craint comme on dit.
    Je connais quelqu’un dont la mère, dépressive s’était fait embobiner par une secte qui promettait monts et merveilles si elle partait aux Etats-Unis avec ses deux fils (cela remonte au moins à 25 ou 30 ans). Devant régler quelques affaires avant de partir, elle avait laissé partir ses deux fils (en Floride il me semble), dont l’un fait partie de mes amis, donc. A l’époque c’était un enfant, peut-être un jeune adolescent, je ne sais exactement.
    Horrible !
    Il a réussi à s’échapper de l’espèce d’emprisonnement et d’esclavage où on l’avait mis.
    Je sors un peu du sujet !
    Pour revenir à nos cathares, la guerre qui a été menée contre eux était plutôt un prétexte qui tombait à point pour que ceux du nord (l’armée royale avec Simon de Montfort à sa tête …) mette la main sur les territoires du sud et leur richesse.
    Finalement, les époques changent mais l’histoire se répète !

  35. Mince , j’allais justement poser cette question ( tu m’as coupé l’herbe sous les pieds !!)
    :smile:
    Après la lecture je me suis posé une interrogation … Comment est-ce possible cette disparition totale des cathares ??
    Pourquoi de cette religion ne reste t-il que des ruines de châteaux sur une colline ?

  36. Euh ! Me voilà trahie …
    Le commentaire précédent est d’Etincelle et tout le monde comprendra donc que I.Radié et Etincelle ne sont qu’une seule et même personne.
    C’est énervant ! :angry:

  37. Finalement, ils n’étaient peut-être pas si nombreux que ça et si ça se trouve, la majorité des gens de cette époque se disait cathare ou pas suivant les circonstances.
    Sur les bûchers ont péri les cathares et qui sait peut-être d’autres qui ne l’étaient même pas.
    On sait maintenant que la lutte contre l’hérésie cathare n’était qu’un prétexte.
    Mais s’il ne reste plus de cathares, ils reste parait-il leur trésor, un fabuleux trésor caché quelque part, que personne n’a découvert pour l’instant.
    Allez les gars, au boulot ! :biggrin:

  38. J’ai beaucoup aimé la partie qui raconte le contexte historique à la fin du livre (enfin, dans l’édition que j’ai), elle est précieuse pour comprendre certains aspects du roman.

  39. En fait, l’hérésie Cathare serait inspirée de l’ancien manichéisme perse qui aurait cheminé à travers les Balkans et l’Italie du nord avant de s’implanter en Languedoc.
    Ce que l’on retrouve bien sur la carte.
    Par contre, je suis surprise par l’implantation dans le nord de la France et l’Allemagne.
    Je n’en avais pas connaissance.

  40. L’article de wikipedia sur le sujet est très fouillé.
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Catharisme
    On y apprend par exemple que le terme « cathare » n’était pas utilisé par les cathares eux-mêmes, que c’était un terme péjoratif utilisé (parmi d’autres) par l’Inquisition et que ce terme s’est imposé très tardivement, beaucoup plus tard, au 19ème siècle seulement. C’est donc un terme qui n’a pas grand chose d’historique.

  41. L’Histoire que nous connaissons ou croyons connaître n’a parfois (souvent ?) rien à voir avec la vérité historique.
    Il y a un grand nombre d’exemples de « mensonges de l’histoire ».
    Des croyances qui se transmettent de générations en générations et qui ont la vie dure, même après que les historiens aient prouvé qu’elles sont fausses.
    Il y a eu je crois un numéro spécial du Canard Enchaîné sur ces mensonges de l’histoire.
    Je n’ai malheureusement pas eu l’occasion de le lire mais cela m’aurait intéressée.

  42. Non non, ce n’était pas sur le canard enchaîné mais sur Marianne. Je te l’avais mis de côté, mais je ne sais plus trop où il est. :angry:

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