A vos plumes ! (9)

Un article proposé par Etincelle.
Voici une suggestion de 10 mots pour le nouvel atelier d’écriture.
Ces dix mots ne sont absolument pas choisis au hasard mais font partie des mots de la langue française que je préfère, autant pour leur sonorité que pour ce qu’ils représentent :
Caramel – Azur – Céleste – Neige – Boréal – Cristal – Zéphyr – Nivéole – Aurore – Libellule

68 réflexions au sujet de “A vos plumes ! (9)”

  1. Hou la la, pour moi qui n’aime pas la haute montagne, ça ne va pas être facile avec ces mots-là !
    Mais bon, en s’imprégnant des mots pendant quelques jours, on devrait y arriver !

  2. Ah bon ? Tu associes ces mots à la haute montagne ?
    A part « neige », et encore, même pas, parce que la neige il y en a aussi en plaine.
    Ah oui, les caramels dont on remplit les poches de son sac à dos. :biggrin:

  3. Dis Bernard, même en hiver quand il n’y a plus de jardinage, tu te lèves à 4 heures du matin ?
    Tu dors quand au juste ? :ermm:

  4. Hou la la, c’est pas tous les matins, moi, ça reste exceptionnel. Mais bon, en ce moment je suis plutôt en forme et je suis dans une période plutôt créatrice (enfin, pour le boulot, car pour le reste je suis assez lessivé le soir quand je rentre).

  5. Brassens, c’est du dur. Du solide. Pas du caramel.

    « Céleste » diront certains, faisant ainsi allusion aux cimes auxquelles il a hissé la langue française.

    Pas besoin de lire dans une boule de cristal pour connaître l’avenir de son oeuvre. On sait déjà qu’il passera à la postérité. Il est d’ailleurs déjà passé à la postérité.

    Toute sa vie ne fut que création : dès l’aurore de sa vie qui l’a vu lire avec passion les grands auteurs jusqu’aux derniers temps lorsque la chevelure s’est recouverte d’un beau blanc argenté.
    « Avec cette neige à foison, qui coiffe, coiffe, ma toison ».

    Brassens avait un sens profond de l’amitié qui l’a poussé à offrir des chansons à ses amis. Ainsi « le chapeau de Mireille«  offert en toute modestie à Marcel Amont qui en a fait la chanson que l’on sait.
    « C’est pas le zéphyr,
    N’aurait pu suffire,
    C’est pas lui non plus
    L’aquilon joufflu ».

    Et que dire de son extraordinaire passion pour les poètes ? Tiens, au fait, vous saviez que ces fameux vers qui ont sans doute fait rire beaucoup d’entre nous « Je suis hanté : le rut, le rut, le rut, le rut » ( extrait du « bulletin de santé » ) sont en fait une paraphrase des vers de Mallarmé « Je suis hanté. L’azur ! L’azur ! L’azur ! L’azur ! » ? (extrait de « L’Azur« )

    Des rues, des lycées, des salles de spectacle portent aujourd’hui son nom. Ainsi le foyer « Georges Brassens » de Beaucourt, haut-lieu de la chanson française, dans lequel notre ami Julos Beaucarne présentera le 20 mars prochain (je le sais, j’y serai !) son nouveau spectacle : « le jaseur boréal ».

    Brassens aimait la nature. Il aurait pu nous écrire « la chasse à la libellule ». Mais non, pour la rime il a choisi tout simplement « la chasse aux papillons ».

    Brassens a employé tous les beaux mots de la langue française.
    Tous ? Non ! Car Etincelle nous dira sans doute qu’elle n’a pas lu dans l’oeuvre de Brassens le mot « nivéole ». Effectivement.
    Pffff ! faut toujours qu’il y ait une nana pour nous casser la baraque ! :smile:

  6. Comme le port est calme ce matin à l’aurore . Le souffle du Zéphyr me ramène aux narines , des odeurs de pain chaud , de café et de caramel . Je sais qu’il est l’heure de partir mais je traîne encore le long de la lagune . Comment quitter cet endroit merveilleux où l’eau qui coule dans le ruisseau est transparente comme du cristal . Je peux compter entre les laines d’eau les poissons posés sur le fond . Ils remontent de temps en temps vers la surface , gober un insecte pour aussitôt rejoindre leur poste . Une libellule couleur azur , dans un vol majestueux , chasse au dessus de l’eau m’observant de ses grands yeux . Un Azuré bleu céleste , aux ailes couvertes de rosée est posé sur une fleur fanée de Nivéole d’été . A l’est , la neige couvrant les monts me rappelle que l’hiver ne quitte jamais vraiment ce bout de terre . Je retourne un peu triste vers le port pour reprendre le bord . Tout là-haut dans un ciel d’or , comme glissant sur l’air , un Fulmar boréal passe au dessus de moi et m’indique le chemin vers le large . Alors que le vent emporte mon navire vers d’autres lieux , d’autres émotions , je me retourne et salue cette terre d’un dernier regard , comme pour un adieu ou simplement un au-revoir .

  7. Ah ! Bravo à tous les deux !
    Tu vois bien Bernard qu’on peut utiliser tous ces beaux mots sans parler de haute montagne. :wink:
    En fait, dans cette liste de mots, il n’y a pas mon préféré.
    Vous savez bien duquel il s’agit, non ?

  8. Variante à la chute de mon petit texte :
    « Pffff ! Faut toujours qu’il y ait une nana pour casser la barack. N’est-ce pas Obama ? » :lol:

  9. Je viens de relire le texte d’Yves.
    Il est très beau. :wub:
    Il y a une expression que je connais pas et dont je ne comprends pas le sens : « les laines d’eau ».
    Qu’est-ce que cela veut dire au juste ?

  10. Des myrtilles sous la neige.
    Pendant que Vihtori prépare son ragoût de renne, nous explorons les alentours de sa cabane, perdue au fin fond de la grande forêt boréale. Ses seuls voisins proches sont les ours mais pour l’heure, ils hibernent et ne nous embêteront pas.
    L’ambiance est à la joie et les fous rires se suivent sans interruption.
    Fou rire quand Catherine, toute heureuse d’avoir découvert une trace de Grand Tétras se retrouve le nez dans la neige en essayant de la photographier.
    Chance inouïe, la précieuse trace est décorée d’une non moins précieuse crotte.
    Fou rire quand Catherine ramasse délicatement le trésor, euh ! la crotte, et la range dans son sac à dos.
    Fou rire encore lorsque Marc plonge le bras dans la poudreuse jusqu’à l’épaule, dans l’espoir de cueillir des myrtilles et … qu’il en trouve !!!
    Avec tout ça, personne n’a songé à lever les yeux vers le pur azur du ciel qui aura bientôt viré au bleu marine puis à un noir d’encre constellé des innombrables étoiles de la voute céleste qui scintillent, scintillent, scintillent …
    Un avant goût de l’infini …
    Ici, au cœur de la forêt, avec un peu d’imagination, le glacial vent du nord qui souffle là-haut, au-dessus de la cime des arbres deviendrait presque un doux zéphyr.
    Disparues, les libellules qui vrombissaient tels des hélicoptères miniatures au-dessus des nivéoles bordant le lac, seul chemin d’été jusqu’à la cabane de Vihtori.
    Jolies petites fées endormies pour un long sommeil hivernal.
    Un bateau, attend la débâcle pour se réveiller. Pour l’instant, il penche un peu à bâbord mais quelle importance ? Il sera bien temps de se redresser quand la glace aura cédé la place à l’eau.
    Après avoir bien tapé la neige accrochée à nos bottes, nous voilà de retour dans la cabane de notre ami lapon.
    Une bonne odeur de gâteau au caramel nous met l’eau à la bouche. Il faudra d’abord en passer par le fameux ragoût de renne !
    La table est mise, sans aucune assiette de porcelaine ni verre de cristal mais les bougies rendraient digne d’un roi n’importe quelle vaisselle rustique.
    Le poêle à bois ronronne. Nous sommes bien. Nous ne désirons rien de plus.
    C’est ça le bonheur ?
    Aucun de nous n’en doute plus lorsque nous sortons admirer l’aurore boréale qui nous inonde de sa lumière surnaturelle.

  11. C’est sûr !
    En plus, dans la cabane de Vihtori, il faisait plus chaud qu’à la maison.
    En panne de chaudière :angry: depuis lundi sans eau chaude ni chauffage.
    15° ce matin dans la pièce centrale où il y a la cheminée.
    11° dans la chambre.
    Sympathique !
    Ceci dit, si on a une bonne couette, je trouve qu’on dort vraiment super bien quand il fait froid dans la pièce. En tout cas, je préfère à l’été quand il fait trop chaud.
    Bref, le Grand Nord, c’est chez moi en ce moment. :wink:

  12. C’est vrai qu’une bonne couette, c’est miraculeux.
    Je me rappelle des couvertures piquées d’autrefois sous lesquelles on se couchait le soir. Evidemment, il n’y avait jamais de chauffage dans les chambres et le matin il y avait bien souvent de la glace en hiver (d’autant qu’en Franche-Comté, le thermomètre descend parfois à -15°c, voire plus bas encore). Mais qu’est-ce qu’on était bien sous ces couvertures !

  13. Patience dans l’Azur disait Hubert qui avait quitté les corps célestes pour la neige du domaine boréal, loin des veillées, l’oeil accroché jusqu’à l’aurore au cristal du télescope , la tête perdue dans les étoiles, rêvant d’un doux zéphyr dans la bourrasque glacée, préférant finalement la compagnie des libellules ou même celle d’une nivéole à l’ours polaire qui le regardait fixement…
    Vite un caramel, s’écria-t-il. Trop tard, l’ours l’avait déjà décapité.
    Hubert s’éveilla brutalement. Il est parfois difficile de ne pas s’endormir les longues nuits d’observation…

  14. Très triste ! A peine le temps de palpiter
    Que voila notre Hubert décapité
    Avant qu’il ne soit précipité.
    Ce n’était qu’un rêve : l’ours est dépité !

  15. Meuh non, pas dépité. La chute c’est par pure fainéantise ! :blush:
    Pi j’pouvais quand même pas assassiner comme ça notre nain médiatique le plus sympa… non? :wink:

  16. Ah, c’était donc par pure fainéantise ?
    Me faire décapiter c’est ma hantise.
    Mais je m’en rends compte, oui, je conscientise.
    … Les filles aimeraient mieux que je romantise.
    :wink:

  17. Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai l’impression que Etincelle devrait aimer les deux mots bien belge: babelutte et babulaire…

  18. Je ne connais pas du tout ces mots là.
    Google me dit qu’il s’agit de patisseries belges à base de sucre d’orge et de miel.
    Pas trace de caramel ! :sad:
    Et comme je n’aime pas trop le miel …
    Alors je crois que les babeluttes et autres babulaires ne sont pas pour moi.
    Dis, Luc, tu n’es pas trop fâché ? :smile:

  19. Les laines d’eau … Oui bien-sûr !!
    Voilà le genre d’expressions que l’on peut utiliser depuis des années et des années entre copains ( ici , pêcheurs à la mouche ) et qu’on a l’impression que tout le monde connait !!
    Ce sont en fin de compte les renoncules aquatiques (Ranunculus aquatilis) que je nomme comme cela .
    http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/d/d9/Renoncule_aquatiqueRhin4.jpg/800px-Renoncule_aquatiqueRhin4.jpg
    Maintenant pourquoi , laines d’eau …??
    Je ne sais pas vous dire … Un gars qui ne savait pas le nom exact de cette plante a peut être balancé cette expression un jour et comme elle sonnait bien , elle est restée dans notre vocabulaire .
    Une autre expression que l’on utilise ici :
    J’ai eu du goût à observer les oiseaux
    Ce qui veut dire :
    j’ai pris beaucoup de plaisir à observer les oiseaux .

    Et je ne vous parle pas des expressions à moitié français à moitié Breton que l’on utilise !!

  20. Effectivement, ces plantes ressemblent absolument à des écheveaux de laine.
    C’est joli comme expression « les laines d’eau ».
    Le texte du Fifi, il est top ! Chapeau d’avoir casé tous les mots en si peu de phrases et de façon si harmonieuse.
    C’était tellement bien que cela a grandement inspiré le dupdup poète.

  21. Merki, Tincelle ! Je suis trop fainéant pour faire plus long…. :biggrin: Ça n’arrive pas à la cheville de la prose ou la poésie de mes petits camarades… :blush:

  22. Trop fainéant pour faire plus long ?
    Pas à la cheville de la prose
    Et des vers de tes camarades ?

    Tes amis ne sont que félons
    Qui picolent dur et qui s’arrosent
    De centaines de petites rasades !

    Se prenant le chou et le melon
    Pour fuir leur mauvaise sinistrose
    En beuglant de tristes tirades.

  23. Sous la voute céleste d’un bleu azur rappelant l’intense lumière d’une aurore boréale, flirtaient Zéphyr et sa libellule. Etait-ce le printemps qui éteignait la fringante nivéole ayant percé sous la neige ? Etait-ce encore le soleil d’hiver qui rehaussait de reflets de cristal les ailes graciles de notre dieu-papillon et de son élégante demoiselle? Une étrange symphonie silencieuse se jouait sous mes yeux, m’hypnotisant derrière la vitre alors que la crêpe pommes-caramel au beurre salé m’effleurait les narines de son doux parfum, tel un autre zéphyr venu de l’ouest armoricain. Debret mat !(bon appétit !)

  24. « Debret mat » c’est « bon appétit » en breizhonneg. Devant une crêpe au caramel au beurre salé il n’était pas possible de finir autrement qu’en breton.
    Je prends beaucoup de plijadur (plaisir) à visiter ce blog et la rubrique « à vos plumes » me tonifie les neurones. Il va falloir que je me les gonfle au ginseng pour arriver à la hauteur des productions des écrivains ici présents. Un défi à relever… :cheerful:

  25. Pas trop de gingeng quand même parce que nous ne pourrons plus suivre.
    J’aime beaucoup le texte de Maïvon que je remercie d’avoir participé et qui, j’espère, participera encore aux ateliers « A vos plumes ».
    En plus la crèpe pommes caramel est ma préférée (après la Suzette peut-être ?)

  26. Moi aussi j’adore Suzette, surtout quand elle se laisse retourner comme une crêpe ! :whistle:

  27. Un autre texte, pas très différent du premier.
    Une autre version en somme.
    Je préférais le premier mais je vous donne quand même celui-ci en pâture :

    Northern lights
    Emmitouflés dans nos doudounes, nous nous engouffrons dans le snowmobile qui, en quelques miles, nous conduit jusqu’au lac.
    C’est là, au cœur de la chaîne de Brooks, qu’est construite la cabane.
    Une cabane d’observation des oiseaux ?
    Certainement pas … Il fait nuit noire !
    Chargés de thermos de thé brûlant et de gâteaux au caramel nous entrons dans la cabane, construction sommaire, réduite au strict minimum pour ne pas mourir de froid.
    La bicoque de bois est toute en longueur. Un de ses murs comporte une suite de grandes baies vitrées et le mur opposé est flanqué de bancs.
    Au milieu, un petit poêle tente de réchauffer l’atmosphère mais malgré toute sa bonne volonté il gèle à l’intérieur.
    Fini, le temps de la nivéole, de la libellule ou du zéphyr.
    C’est maintenant le grand hiver boréal avec sa longue nuit sans fin.
    Ciel sans azur pendant plusieurs mois.
    Température de 48 degrés au-dessous de zéro.
    Paysage figé dans une gangue glacée.
    Chaque cristal de neige miroite sous les étoiles.
    C’est magique !
    Un loup trottine à travers le lac gelé, à quelques dizaines de mètres de la cabane, inconscient de l’émoi dans lequel il nous plonge.
    C’est encore plus magique !
    Soudain, une lumière évanescente apparaît dans le ciel, comme une grande draperie verte qui ondulerait délicatement au gré du vent. La danse des esprits des animaux commence. L’aurore boréale prend de l’ampleur et envahit la voute céleste en son entier, se teinte de rouge, illumine le lac et les spruces qui le bordent, semble vouloir créer un chemin lumineux entre la terre et l’infini du ciel. Cet étrange et féerique spectacle nous fascine.
    Après ces heures hors du temps à la cabane d’observation des aurores boréales, c’est transis, mais surtout émerveillés que nous retrouvons la douce chaleur du refuge.

  28. :smile:
    A la lecture de ce texte, je confirme que mes neurones ont du pain sur la planche. Bravo Etincelle! Comme dans le premier texte une ambiance se dégage qui nous transporte à mille lieues de notre douce France.

  29. Levée dès l’aurore, Céleste arrangea autour d’elle sa jupe aux rayures caramel, se fit un teint de neige, souligna de bleu ses yeux d’azur, sortit un verre de cristal pour y mettre des nivéoles fraichement écloses, et attendit.
    Quand la porte s’ouvrit, un doux zéphyr envahit la pièce. Elle s’élança telle une libellule vers le beau Real (de Madrid) qui venait d’entrer.
    :dizzy:

  30. Très fort !
    Toujours une belle plume Brind’paille !
    Parfois, cela parait tellement simple de caser des mots imposés …
    C’est comme si on regarde un très bon joueur de tennis ou un très bon skieur, cela parait facile.
    En fait, il n’en est rien, ce n’est qu’une impression.
    Les petits ateliers d’écriture avec Brind’paille, cela fait toujours cet effet là. :smile:

  31. C’est étonnant comme le mot « zéphyr » a une signification variable.
    Extrait de Wikipedia : « Dans l’Iliade, Zéphyr est un vent violent ou pluvieux. Dans l’Odyssée et dans les textes ultérieurs, on le considère au contraire comme un vent doux et léger, une brise tiède qui amène la fonte des neiges ».
    Si on s’en réfère aux textes écrits par les uns et les autres, et notamment celui de Brind’paille, c’est plutôt l’aspect doux de ce vent qui est passé dans la postérité.

  32. Caramel, caramel ! Est-ce que j’ai une tête à bouffer du caramel ?
    Quand tu m’as épousée, tu m’avais promis un avenir radieux, céleste.
    Et tes yeux couleur d’azur m’avaient alors conquise.
    Tu m’avais même offert un bouquet de nivéoles, ma fleur préférée.
    J’étais jeune.
    Tu étais jeune.
    Mon corps avait la grâce d’une libellule.
    Tu rôdais autour de moi comme un lynx boréal à la recherche de sa proie.
    C’était il y a soixante ans.
    Mais j’aurais dû lire notre avenir dans une boule de cristal.
    J’aurais vu alors ce qui m’attendait.
    Après le beau temps vient la neige.
    Inexorablement.
    Tout fini par se gâter.
    Le moindre zéphyr devient alors tempête.
    Les journées en ta compagnie deviennent longues.
    Mais cette nuit, pour la première fois depuis longtemps, notre nuit fut belle.
    Très belle même.
    L’espoir soudain.
    Mais ce matin, dès l’aurore … tu m’offres des caramels !
    Avec mes dents !!!!!!!!!!!

  33. Waouh ! Génial le texte de Marlène.
    Les « A vos plumes » commencent à devenir irrésistibles on dirait ?
    Chouette !
    Merci les filles (Maïvon et Marlène) de nous avoir rejoint. Avec Brind’paille, on se sentait un peu seules.

  34. Au fait Christophe, tu cales ? :tongue:
    Ou alors tu es en train de nous concocter le texte du siècle ?
    Tu sais quoi ? Je m’étais dis que ces mots étaient idéals pour que tu nous relates une de tes nuits d’hiver (mais non, ce n’est pas ce que vous croyez), quand tu vas observer le lynx.
    Et puis ce matin, Marlène parle de lynx ! Etrange coïncidence. :ermm:

  35. Très envahi par mon travail en ce moment, j’ai tout juste le temps de me reposer.
    Mais bien que Marlène ait mis la barre très haute avec un texte si évident (poil au caramel), je compte participer !
    Allez hop, au turbin : le vrai, pas l’atelier (poil aux pieds).

  36. « Va voir Caramel ! Il te dira, lui, si je raconte n’importe quoi ! » Aurore, la fille cadette des Farfadets du tilleul du pré au vent, était remontée comme un coucou.
    Le pauvre Gaspard était bien perdu, son existence était en péril et toutes ses ressources se trouvaient malmenées.
    La veille, déjà, la sorcière du marais du milieu l’avait prévenu : « Ma boule de cristal ne peut mentir, il y aura de la neige à la Sainte Aurore, au mieux à la Saint Céleste, une tempête n’est pas à exclure. » La vieille n’y voyait plus beaucoup, mais elle ne perdait pas la boule.
    Gaspard ne pouvait se résoudre à de telles extrémités : ni la neige qui pourrait tomber assez tôt pour faire taire le ballet de la dernière libellule flétrie par le temps, ni l’attente trop longue de la première et timide floraison d’une hardie nivéole dressant un fragile pétale vers l’azur, et encore moins l’abrupte sentence d’Aurore, qui sonnait comme un crépuscule.
    Abattu par la froidure des éléments, la mort dans l’âme, il se rendit chez le mage. Caramel, comme à l’habitude, trônait dans son antre, inondée par les fragrances de mixtures improbables, et grattait, pensif, les cordes d’un instrument bizarre, les yeux perdus dans le vague.
    Hésitant, le jeune homme exposa toutefois ses craintes au vieux sage.
    Secouant lentement la tête, les yeux levés au ciel, Caramel fut sans pitié pour le benêt : « Mon pauvre garçon, la confusion règne dans ta petite carcasse : là où le froid boréal s’immisce un peu tôt, tu ne distingue pas le normal et irrégulier signal polaire, là où tu ne vois que la colère s’exprime l’amour incompris, et là où un petit Zéphyr suffirait à chasser les nuages, le Gaspard… explose !

  37. Beau texte que je suis sans doute le premier à découvrir ce matin. :wub:
    Ne manque plus que Bergamote, Emilie …
    Les filles nous font souvent poireauter dans la vie !

  38. Ah oui ! Encore un beau texte. :wub:
    J’avoue que j’ai du le relire plusieurs fois pour bien comprendre parce que dans mon bête esprit, Gaspard serait plutôt associé à un vieil homme et Caramel à un jeune homme. Evidemment, pour bien me perturber, Christophe a choisi exprès ces prénoms à l’inverse (pas parano la nana !) :devil:
    Comme d’habitude, je suis sidérée de voir la variété inouïe des inspirations. J’espère cette fois que le Dupdup est convaincu que ces dix mots n’évoquent pas que la haute montagne. :wink:
    Pour Emilie, je ne sais pas mais pour Bergamote, je crains qu’il ne faille pas compter sur elle dorénavant. Elle n’a plus trop le temps. Je vais quand même essayer de la booster un peu parce qu’ils étaient bien sympas ses petits textes.

  39. C’est étonnant comme les mots résonnent différemment selon la personne qui les entend.
    Pour moi le mot « caramel » serait plus associé à un nom de vieil homme que de jeune homme, sans doute à cause du côté mou du caramel, alors qu’il y a une certaine énergie qui se dégage du mot « Gaspard », ce nom recouvre donc quelque chose d’assez jeune à mon avis.

  40. Désolé, je n’ai pas voulu faire de fixation sur la haute montagne. Mais c’est peut-être parce que j’ai écrit cette phrase-là, en tout début des commentaires, que personne n’a écrit de texte sur la haute montagne.

  41. Résonance, assonance, romance… Les trois mamelles de la souffrance ?!
    Caramel : aucune difficulté pour moi d’en faire un personnage senior, comme Gargamel (les schtroumpfs).
    Gaspard : un prénom à la mode dans les jeunes générations branchées et c’est aussi un jeune personnage de BD, encore !
    Mais c’est vrai que les a priori constituent un terrain de choix.
    Et pour moi, caramel, c’était l’idée choc du combattant, le coup en pleine face.

    Intéressant en tout cas de voir les critères qui président à un choix de 10 mots.
    Si ce choix devait m’échoir, je vous souhaite bon courage ! :devil:
    Cela dit, il est vrai que tes mots, Etincelle, portaient naturellement vers ton univers, celui du froid, des grands espaces et de la montagne, aucun jugement à porter…
    Mais un plaisir pour ceux qui souhaitent le détour !

  42. Il faut dire que je suis sous influence …
    « Gaspard » me fait instantanément penser à Pierre Gaspard (Gaspard de la Meige) qui a été le premier au sommet de la Meige (en 1877) et qui, en tant que Guide de Haute Montagne a conduit toute sa vie des clients sur ce sommet, jusqu’à l’âge de 76 ans. Alors Gaspard ne peut être qu’un vieil homme dans mon esprit.
    On l’appelait « Le père Gaspard »
    Caramel … bonbon … enfance … jeunesse :smile:

  43. En tout cas, merci à tous parce que je me suis régalée à la lecture de tous ces beaux textes contenant tous ces beaux mots que j’aime tant :wub:

  44. Cédant encore plus à la paresse, encore ceci:

    Un peu plus d’Azur
    Pour le roi Arthur
    Pour la grande Céleste
    Un tout petit geste
    Pour Christobal
    L’ ours boréal
    Pour Chantal
    Un cristal
    Pour le doux Zéphyr
    Un ou deux saphirs
    Pour ma libellule
    Un habit de tulle
    Et pour l’ami Paul
    Quelques nivéoles.

    Un peu de neige
    C’est pour Nadège.
    Rien pour Aurore
    qui toujours dort

    Et pour Etincelle ?
    Plein de caramels !

    Je sais, c’est facile, mais je n’ai pas pu m »en empêcher… :w00t:

  45. La fillette compulsa son dictionnaire : « Nivéole ? Mais qu’est-ce que c’est, une nivéole ? » Son doigt glissait sur la page, pendant qu’elle marmonnait. « Oh ! s’exclama-t-elle, étonnée, lorsqu’elle trouva la définition. Plante voisine de la perce-neige ! Je ne m’en serais pas doutée. Pourtant la racine latine était facile à identifier, c’était clair comme du cristal. »
    Elle oublia alors ses cahiers, les réprimandes et les rues grises de sa ville et laissa ses pensées vagabonder derrière les images boréales que cette définition lui inspirait. Ses devoirs attendraient, elle était déjà plongée dans un univers azur où des libellules voltigeaient autour des corolles blanches des fleurs en clochettes. Elle s’imaginait très bien à l’aurore au milieu de ces plantes : un léger zéphyr soulèverait ses cheveux caramel et une musique céleste faite du bourdonnement des insectes matinaux la bercerait jusqu’à ce qu’elle sente ne faire qu’un avec la nature environnante.

    Bon, je ne suis pas très satisfaite, mais j’avais vraiment envie de participer, même tardivement !

  46. Pas satisfaite ? On le serait à moins !
    Ne te gêne surtout pas pour participer aux autres « A vos plumes » :smile:
    Dis Dupdup, cékankon qu’on recommence ?
    Tiens, justement, si Slo acceptait de proposer dix mots … :wink:

  47. C’est que vos textes sont de si bonne facture, tous ! Mais j’avoue que j’ai un faible particulier pour celui d’Yves.
    Écrire aussi avec les autres mots, j’y pense… :happy: Un jour où je serai moins fatiguée qu’aujourd’hui… Proposer dix mots… Pourquoi pas ? (Quand j’aurai trouvé une méthode de sélection, hé hé…)

  48. Slo, je te propose d’utiliser comme méthode de sélection de tes 10 mots la « sélection naturelle ». Le principe est simple, quoiqu’un peu long à mettre en oeuvre. Tu découpes 270 000 petits bouts de papier. Tu inscrits sur chaque papier un mot différent (ça tombe bien, il y a exactement 270 000 mots dans la langue française !). Tu prends ensuite 270 000 graines de tournesol. Tu les ouvres une par une et glisse dans chaque coque un petit bout de papier. Tu recouds les coques une par une. Tu mélanges les graines pendant une heure complète afin qu’elles soient bien mélangées. Tu installes ensuite le tout sur le rebord de ta fenêtre, les graines sont ainsi à disposition des mésanges et celles-ci les mangent une par une. Lorsqu’il ne reste plus beaucoup de graines, surveille-bien car il faut qu’il en reste tout juste dix. Si tu n’étais pas assez vigilante et qu’il ne reste plus que 9 graines, tout serait à recommencer … ce qui serait dommage car pour manger 270 000 graines, il faut parfois aux mésanges plusieurs années. La fin de l’opération est très délicate car il se peut que les dernières graines soient consommées la nuit (ben oui quoi, par des petits rongeurs nocturnes), il te faudra alors pas mal de médicaments pour t’empêcher de dormir et veiller toute la nuit derrière ta fenêtre. Lorsqu’il ne reste que 10 graines ayant échappé à la sélection naturelle, il suffira alors d’ouvrir chacune des graines, d’en sortir le petit bout de papier, d’écrire les noms et de les proposer aux lecteurs du blogadupdup.
    Super et originale la méthode que je te conseille d’expérimenter, non ? :wink:

  49. Une odeur de caramel arriva jusqu’à mes narines. Je tournai la tête et découvris mon cousin. Pendant que je regardais la télévision, il s’était mis à faire du caramel, ne sachant pas quoi faire d’autre. Son t-shirt couleur azur était déjà tout taché. Quel maladroit! Même avec un tablier, il trouvait encore le moyen de barbouiller ses habits de nourriture. Alors que je le réprimandais, il eut un sourire céleste et réussit à faire fondre ma colère. Dehors, la neige commençait à tomber à gros flocons. Comme j’avais réussi à ranger la cuisine, il me montra un magazine. Il contenait un article sur les aurores boréales. Il me demanda ce que signifiait ce mot, boréal. D’un point de vue géographique, il s’agissait de ce qui est au nord. Satisfait de ma réponse, il se cala dans le canapé et alluma la lampe en cristal. Derrière la fenêtre, le zéphyr soufflait fort.
    J’allumai la télévision. Il y avait un reportage sur une fleur: la nivéole.
    Je devais me lever dès l’aurore le lendemain, mais nous regardâmes tout de même un
    documentaire sur une espèce spéciale de libellule.

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