Basta!

AUTRES JOURNAUX (1)
Cela fait au moins vingt ans que je n’ai pas regardé un journal télévisé. Et comme je n’ai jamais eu de radio à la maison de ma vie (si si ! … même s’il m’arrive de choper les infos sur France-Musique dans ma voiture), j’ai toujours eu tendance à privilégier la presse écrite. C’est un média qui me convient bien, en quelques minutes la lecture d’un article m’apporte beaucoup plus que les mêmes quelques minutes que j’aurais passées à regarder la télé ou écouter la radio. Et puis internet permet de comparer et confronter différentes sources d’information.
Mais tous les journaux généralistes appartiennent à des milliardaires ou a des grands groupes. Si vous ne me croyez pas, allez sur cette page, c’est édifiant ! Il va donc de soi qu’on a affaire forcément à une presse très tendancieuse. Car les milliardaires et les grands groupes sont, par définition, les tenants du libéralisme à tout crin. Le libre-échange, on sait ce que c’est, pour en avoir parlé en long en large et en travers dans les commentaires de ce blog. C’est ce truc qui détruit les emplois ici au nom de salaires à aligner sur ceux qui n’ont aucun droits sociaux à l’autre bout de la planète, qui détruit les économies locales des pays du Tiers-Monde. Et tout ça au nom de la libre circulation de produits de consommation, dont, pour la majorité d’entre eux, on n’a pas vraiment besoin ou que l’on sait produire nous-mêmes. Ce système qui détruit la planète et tire l’Humain vers les bas n’est jamais remis en cause par les grands journaux de notre pays. Jamais un article de fond sur le sujet. Quand on regarde le nom des propriétaires de journaux, on est bien obligé d’admettre que l’indépendance de la presse est une plaisanterie. Au moins quand on lit l’Huma on sait que c’est d’obédience communiste. D’une certaine façon, c’est plus clair et bien plus rassurant que ces semblants d’information qui ne font que reprendre tous en boucle et jusqu’à satiété les dépêches de l’AFP. Le travail d’investigation journalistique n’a plus beaucoup cours et on verra sans doute bientôt les journaux tirer leurs sources des réseaux sociaux.
Mais il existe des tas d’autres journaux, plus alternatifs, et qui nous parlent de choses qu’on ne lit pas ailleurs. Car, au-delà des petits problèmes de délinquance de nos hommes politiques et dont on nous rabâche les oreilles à longueur de journée (ça va on a compris la gravité de l’affaire Fillon, non ?, passons à autre chose), il a des tas d’autres sujets dans le monde dont on nous parle pas ou si peu.
Cette nouvelle rubrique va nous permettre d’explorer des voies d’informations différentes. Pour ce premier article je propose de vous faire découvrir cinq textes publiés dans Basta! qui est un journal que je lis beaucoup et que j’ai connu récemment grâce à Christophe. Vous allez voir, ce n’est pas du tout le genre d’articles habituels (il suffit d’aller cliquer sur le titre des articles pour y accéder). Et ce sont en général des articles qui mettent en valeur des expériences faites ça et là dans le monde ou qui dénoncent des atteintes dont sont victimes certaines populations ou catégories de populations.

A vous de vous faire une idée sur Basta!

Post-Scriptum. Bon je sais, cela n’a rien à voir avec cet article, mais par association d’idées, le nom de ce journal me fait forcément penser à Et basta !, l’album incroyable que Léo Ferré a sorti en 1979 et qui m’a énormément marqué, tant je l’ai écouté. 39 minutes de texte que je connaissais presque par coeur et qui me reviendrait sans doute assez vite si je prenais la peine de me replonger dedans.

Et, en recherchant sur Youtube, une version écourtée de Et Basta ! dans les archives de l’INA. Quelle époque où ce genre de chose était possible !

https://www.youtube.com/watch?v=7KvfhOuaLkY

Je ne résiste pas au plaisir de mettre par écrit quelques vers de ce texte :

Ton corps est comme un vase clos
J’y pressens parfois une jarre
Comme engloutie au fond des eaux
Et qui attend des nageurs rares
Tes bijoux ton blé ton vouloir
Le plan de tes folles prairies
Mon squale qui viendra te voir
Du fond de moi si tu l’en pries

35 réflexions au sujet de “Basta!”

  1. je confirme, « basta » est un site intéressant et bien documenté. Je le parcours régulièrement..mais nos sens critiques doivent toujours être en éveils car certains « journalistes » prennent parfois leurs désirs pour des réalités.. ainsi cet article vantant les méthodes de P. Rabhi (homme très sympathique au demeurant, hissé malgré lui sur un piédestal par les mêmes qui applaudissent Kokopelli), avec le décryptage d’un oeil scientifique :

    http://afis-ardeche.blogspot.fr/2012/09/humanisme-notre-visite-chez-des.html

  2. Je viens de lire en diagonale l’article que tu as mis (je le relirai plus en détail plus tard, il est très long).
    Rien du peu que j’ai lu dans cet article ne m’étonne …

  3. Waow !
    Pas le temps de répondre avec la hauteur nécessaire, alors je vais m’allonger. :smile:

  4. Basta! est un média que je considère parmi les meilleurs : les articles sont fouillés, documentés, originaux et traitent de sujets de fond.
    Je trouve que les journalistes qui travaillent pour Basta! donnent une image remarquable de leur métier et livrent une image juste du monde dans lequel j’évolue.

    Quant à Ferré, Bernard sait que ce n’est pas trop ma tasse à thé.
    Mais… « Et Basta ! » fait partie des textes que j’aime, et je n’avais jamais fait le rapprochement avec ce nouveau média. :smile:

  5. Il y a plein de belles phrases que j’ai aimées dans ce reportage, par exemple « Ce n’est pas en faisant quelque chose qu’on va changer le monde mais en étant chacun à se place ». ça donne beaucoup à réfléchir …

  6. Effectivement, il ouvre une piste intéressante à adopter pour chacun à sa propre sauce . La sienne est goûteuse !
    Un seul bémol au clip mais le bonhomme et son oeuvre n’y sont absolument pour rien: l’invasion des musiques d’accompagnement charger de….de quoi d’ailleurs ? D’empêcher l’arrivée de notre ennui ? Nous suggérer des émotions , des fois qu’on n’en aurait pas ? Ou pas les bonnes ? C’est partout et tout le temps dans les médias, alors qu’un silence de fond serait souvent le bienvenu.
    Je me souviens à la télé d’un journaliste faisant l’intéressant et détaillé historique d’un petit état africain avec sa colonisation, puis ses coups d’état en séries, massacre et famines; le tout était sur musique rock n’roll guillerette, pour nous suggérer quoi?…..
    Une autre fois dans un cabaret parisien (cadeau d’anniv) alors qu’on attendait un bluesman, je demandais à un serveur si c’était indispensable qu’on nous assene la diffusion d’une musique à fond la caisse, c’est tellement bien, disais je, un concert qui démarre sur du silence. Il me répondit « Monsieur, si on fait silence , la moitié de la clientèle s’en va « ……..

  7. Ah la musique des documentaires ! Souvent inutile, rarement là pour être un vrai complément de l’image. Parfois il vaut mieux couper le son ! Mais quand c’est quelqu’un qui dit des choses entre les musiques de supermarché, difficile de lui couper le sifflet au gars qui parle …

  8. Délicate mission que celle qui consiste à réaliser la bande son d’un film et d’un doc en particulier. :wink:

    Pour chaque film, même très court, c’est une vraie galère que de trouver la musique qui convient. Je passe plus de temps à trouver la musique qui colle à l’image et à l’idée de la ou des scènes que sur le montage en lui-même! :blush:

    Effectivement, dans les docs diffusés sur les chaines TV, beaucoup de musiques formatées à base de boucles ou de sons synthétiques: parfois, ça passe et parfois ça coince. :blink:
    Ajoute à cela le fait qu’une musique qui te parait bien à toi ne plait pas aux autres… et vice-versa ! Question de culture… et de conception personnelle. :ermm:

  9. Je suis très heureux de pouvoir enfin parler à quelqu’un qui utilise la musique
    pour accompagner des films.
    Car je me pose toujours la question (même dans les films de cinéma): mais quelle est sa fonction ?
    Je suis souvent dubitatif et ressent qu’on me propose une sorte de prothèse à mes émotions ou idées, qui sont considérées comme pauvres à priori voire inadaptées.
    Ou pire, pour les films, que le cinéaste a été incapable par son seul film de nous amener dans le drame, la peur, la compassion , la joie, ou le rire, sans cette lourde suggestion qui nous guide. En fait on serait passé de l’image subliminale au son subliminal….
    Par contre j’apprécias un peu plus dans les années 70, 80, les musiques jazzy pleines de percussions (Quincy Johns , Lalo Shiffrin, voire Miles Davis !), surtout dans les polars, car là c’était le concert en prime.
    Aujourd’hui c’est très formaté . Chorale type religieux classique, quand c’est enthousiasment ou sentimental, héroïque, extra terrestre etc ….(mode sans doute lancée par l’utilisation de Carmina Burrana o Fortuna, dans plusieurs grands films )
    musiques dites angoissante, guitare classique quand c’est la campagne, accordéon si on est à Paris etc…
    Mais, pour ceux qui ont la télé, le désolant c’est la musique permanante derriere tout est n’importe quoi, qui amene à une « écoute » (est ce le mot?) totalement morcelée puiqu’elle peu changer toute les 10 secondes..
    Je crois que c’est Neil Young qui se désolait de cette banalisation.( J’ai du le lire ici sur ce blog sans doute.) Bel avocat pour ma thése…. :cool:

  10. Très beau film. Merci et bravo!
    Les musiques, bien en accord, y ont une place sélective et choisie, relayées
    par les chants naturels d’oiseaux et les bruissements d’insectes . gardant
    l’événement à sa juste place. En tant que spectateur/ auditeur je ne me sens pas forcé dans mes impressions. Un modèle que nombre de reportages ou documentaires aux musiques « suggestives » lourdes ou ridicules et envahissantes pourraient suivre….
    Une dernière anecdote que cette discussion m’a rappelé : il y avait un carnaval
    à Aix en Pce (grand pôle de l’opéra). Depuis le matin des hauts parleurs diffusaient de la musique , en fait une radio de variétés tout simplement. Ce, pour « mettre l’ambiance » comme chacun sait. (Ah les affres du calme et du silence!) Entre autres attractions est venu le moment du défilé de Pénas (avec une tilte sur le N) , fanfares festives de type basque, espagnol. Défilé plutôt réjouissant vu l’état déjà bien arrosé des musiciens pétant la forme. Mais les hauts parleurs continuaient leur diffusion , julien Clerc, Goldman etc….Je me suis senti révolté par ce manque de respect. Je décidais de trouver les responsables du son que j’imaginais victimes d’un oubli. Je les trouvais vite en tête du boulevard dans un préfabriqué . Très offusqués par mon intrusion , il m’assénèrent cette « explication »: « Et alors, où est le problème? »…….

  11. Merci pour le compliment. La moindre des choses, pour un doc, est de réaliser une ambiance sonore crédible (en général cela nécessite au minimum trois à quatre pistes sons) et personne n’est à l’abri d’une erreur. L’idéal serait une absence totale de musique pour un film animalier. Sauf, que lorsque tu te trouves à une saison silencieuse (hiver par exemple) l’illustration musicale s’impose à un moment ou à un autre. Sachant tout de même que l’absence totale de son peut avoir un effet très fort.
    Oui, tout à fait d’accord pour la « musique » qui pollue définitivement notre espace sonore: l’inconfort devient insupportable. Ce qui me rappelle une anecdote relative justement au film « Annabelle » : les films durant la soirée de « gala » du festival de Namur (pas très naturaliste comme notion!) avait été diffusé avec un niveau sonore type film d’action: le chant des oiseaux devenait dans chaque film un vacarme hallucinant! Bref, ambiance naturelle détruite. Consolation: le film a été primé!
    Si j’ai l’occasion et si cela intéresse, je ferais ici une petite analyse sur le travail son au niveau d’un très court qui me semble un bon exemple: »des animaux et des hommes » … En attendant, Bernard peut éventuellement te passer le lien privé, si cela t’intéresse.

  12. Merci beaucoup à tous les deux. Pas encore pris le temps de voir .J’attends un moment tranquille.

  13. Moment tranquille trouvé.
    Merci , très joli film. La musique ,qui n’est pas omniprésente tient sa juste place en cohérence, avec ce qui est dit. Un peu de gravité, de tristesse, de tendresse, ce que sait bien exprimer la musique , langage différent, peut être plus subtil que la parole. Il faut savoir s’en servir autrement que pour combler le silence et nous empêcher de zapper.
    Ma réponse à la dernière question du film Moi je suis triste de voir que le petit coin de .nature provençale qui m’entoure, est devenu un désert en 10 ans . Plus de sauterelles, coccinelles, vers luisants, carabes divers, « gendarmes »,grillons etc …Plus que les fourmis, les moustiques, les mouches, les cigales. Et les chenilles processionnaires ! Moins de guêpes,(plus de nids à la maison) abeilles, frelons (disparus),bourdons..Plus de prédateurs lézards, scolopendres etc….
    Des pies, des tourterelles, des passereaux divers. Plus de lapins, écureuils, hérissons,couleuvres…..autrefois présents. Quelques rares traces de passages de sangliers autrefois fréquents et visibles….
    Voilà, une nature attristante.

  14. J’ai complètement oublié les papillons , ce qui est normal puisqu’il n’y en a plus un depuis des années. Non, mais c’est comme les étoiles filantes, quand il en passe un on s’exclame! on vient de voir une rareté! Le Bombyx, lui, ne passe que la nuit….

  15. Merci, Jacques,de participer au débat et combler un oubli.
    Les explications de cette désertification animale ,que constate tout le voisinage, sont diverses et peut être toutes intéressantes :
    Pour les petits mammifères certains invoquent la prolifération des chats ,avec ou sans propriétaires.
    Pour les écureuils, qu’on ne voit plus, un voisin m’a dit  » tu sais quand il y a 20 chasseurs pour un écureuil, ils font pas long feu….. » Ils avaient les pignons des pins et les amandes des nombreux amandiers de jardins et de leur postérité sauvage.
    Il semble que les hérissons n’ont plus de proies insectes et qu’elle est triste leur chanson. les couleuvres n’ont plus grand chose non plus, petits rongeurs disparus.
    Le renard est encore là (crottes noires pleines de noyaux de cerises sur le chemin en mai juin) mais qui mange -t-il ? Je ne vois plus de lapins au petit matin comme il y a 7 ans.
    Pour les insectes il y a bien sûr les insecticides des jardins et agriculture, mais certains invoquent l’extension des éclairages publics : lampadaires partout pour gagner des votes , stades et leurs projecteurs de plus en plus nombreux, souvent éclairés toute la nuit par négligence…..
    Où est la vérité ou les vérités ?

  16. Je propose que les cigales aillent se plaindre à la mairie parce que des touristes font du bruit jusque très tard dans la nuit et qu’on élimine les touristes incriminés avec du Baygon !

  17. Ces grands aventuriés ont ils, au moins une fois dans leur vie, passé une nuit dans les Antilles ,hors des grandes villes, dans un logement sans clim, juste aéré par les persiennes et leurs moustiquaires ? Parce qu’alors là, c’est symphonie en polyphonie à fond toute la nuit ! Il n’auraient plus qu’une solution, le napalm (monsanto bien sùr)….

  18. Je cherchais un article parlant de solidarité et je tombe sur celui-ci.
    Il me va bien.
    Nous ne sommes pas à la veille de la rentrée mais j’ai une bonne nouvelle : je crois que la valeur « solidarité » est revenue à la mode. Et c’est une excellente nouvelle.
    Pour une fois, je vais remercier Emmanuel Macron, car je suis absolument certain que malgré lui, il a boosté cet élan. Pour l’argumentaire à ce sujet, veuillez vous référer à son œuvre.
    Voyez cela comme exemple, il y en a en France…
    https://www.courrierinternational.com/article/reportage-en-tunisie-la-rarete-de-l-eau-fait-renaitre-la-pratique-traditionnelle-des-communs

  19. Mais, pendant ce temps-là, on dissout en France les organismes qui luttent contre le fait que certaines personnes s’approprient les ressources naturelles à leur profit au détriment de l’intérêt collectif.

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