Keith Richards

J’ai toujours aimé lire des livres sur la musique, sur la vie des grands jazzmen, des chanteurs, des grands compositeurs de l’époque baroque, des rockers …

Je termine à l’instant « Life » de Keith Richards (paru en 2010). Il y avait longtemps que j’avais envie de lire ce bouquin, d’une part parce qu’un ami m’en a parlé avec passion mais aussi parce que, intuitivement, j’ai toujours senti que Keith Richards était l’âme des Rolling Stones (tout autant, sinon plus, que Mick Jagger en tous les cas).

Ce livre est un fabuleux témoignage de la vie des grands groupes de rock, leurs débuts, leurs tournées épuisantes dans le monde entier, leur rapport à la drogue, les tensions qu’il peut y avoir entre les membres d’un groupe, la manière de composer à deux (Richards/Jagger), les conflits avec la police, les séances d’enregistrement en studio…

J’aime énormément de choses dans ce livre : la manière dont il raconte les séances d’enregistrement de chacun des disques, les réflexions qu’il fait sur la musique, le recul qu’il a pris par rapport à cette époque déjà lointaine … Petites phrases par exemple sur l’évolution de la technologie : « Juste après « Exile On Main Street », la technologie a fait de tels bonds en avant que même les ingénieurs du son les plus balèzes n’ont pas compris ce qui leur arrivait; « Comment se fait-il que j’aie eu une super sonorité de batterie au Regent Sound Studio, avec ses boîtes à oeufs et un seul micro, et maintenant, avec quinze micros dans tous les coins, le son de la batterie me fait penser à quelqu’un en train de chier sur de la tôle ondulée ? ». Tout le monde s’est laissé emballer par la technologie, et tout le monde commence lentement à en revenir. (…) J’ai toujours eu l’impression qu’au fond de moi-même je rejetais la technologie, qu’elle ne m’aidait pas du tout, bien au contraire. (…) Cette idée qu’il faut séparer les instruments lors de la prise de son est l’antithèse du rock’n roll. Le rock’n roll, c’est une bande de types qui produisent du son dans un lieu clos, un son qu’il suffit de capturer. Et c’est ce son qu’ils font ensemble qui compte, pas les sons individuels. Tous ces mythes stupides à propos de la stéréo, de la hi-tech et du dolby, tout ça va totalement à l’encontre de ce qu’est la musique. »

Keith Richards fêtera ses 80 berges cette année.

Deux vidéos (sans les Rolling Stones) pour terminer cet article.

13 réflexions au sujet de “Keith Richards”

  1. Noel Gallagher ( Oasis) disait dans un reportage , les mêmes mots que Keith Richards sur les nouvelles technologies en matière de musique . Il était trop souvent déçu du résultat lors d’enregistrements en studio . C’était bien , c’était propre … mais ça n’était pas le son qu’il aimait , le son des concerts , des caves de répétitions avec son groupe .
    https://www.youtube.com/watch?v=jj_jJl5bBfU

  2. Oui, le rock c’est sale, c’est du grain de sable dans la voix, c’est grinceux, grincheux … tout le contraire d’un truc trop léché. La variétoche a tout contaminé :angry:

  3. Mick Jagger a dit un jour à Jean-Louis Aubert: « continuez à faire du vin, nous nous occupons du rock ». :w00t:

  4. :w00t:
    Keth Richards n’est pas toujours très tendre dans son bouquin vis à vis de Mick Jagger (bien qu’on sent qu’il y a quelque chose de très profond qui les relie). Je crois que la musique est la seule chose qui compte pour Richards. Alors les effets de scène, le spectacle grandiose et démesuré, les scènes de 100 m de long, les gesticulations de Jagger qui court d’un bout de la scène à l’autre (7000 pas par concert), une certaine magalomanie faut bien le dire, … c’est à l’opposé de la nature et de la sensibilité de Keith Richards. Je comprends bien tout ça.

  5. Un truc qui m’a surpris dans le bouquin, c’est que Keith Richards passe une partie de son temps chez lui à lire les grands auteurs et à écouter Mozart.

  6. Une vidéo pour Florent, pas parce que c’est Dylan à la Maison blanche, mais parce que je crois que c’est en open tuning (on en a parlé une ou deux fois sur le blog) :

  7. Oui, il leur a fallu 60 ans pour devenir matures ! :smile:
    A noter que pour le disque « Blue and lonesome » de reprises de blues, j’avais lu à l’époque (mais je ne retrouve plus mes sources) que les Stones s’étaient retrouvé en studio pour faire un nouvel album original. Mais ils étaient en panne d’inspiration, alors ils se sont mis à gratouiller quelques vieux blues. C’est ainsi qu’est né cet album fait uniquement de reprises. Depuis plusieurs décennies, Mick Jagger tirait le groupe vers autre chose que le blues. Non seulement il est rattrapé par ses gènes mais en plus c’est lui qui est omniprésent sur le disque (il chante tous les titres, alors que l’habitude avait été faite d’en laisser quelques-uns à Keith Richard) et surtout il se défonce à l’harmonica. C’était un disque à contre-courant (en 2015, on est loin de ce type de musique) et pourtant l’album s’est classé en première place des charts un peu partout (Royaume-Uni, Allemagne, Belgique, Etats-Unis …) et même à la deuxième place en France. Dans certains pays, l’album a eu un succès très long (75 semaines dans les charts aux Etats-Unis, 87 aux Etats-Unis, 52 en Espagne). J’ai réécouté le disque hier et j’ai pris mon pied … :wink:

  8. Les Stones n’avaient pas sorti de disque depuis 18 ans. Leur 24ème album est sorti hier.
    Je l’ai écouté deux fois. J’aime bien, même s’il est dans l’exacte continuité de leur carrière, c’est à dire qu’ils moulinent un rock efficace qui fonctionne bien, et leur public ne leur en demande pas plus d’ailleurs. Les Stones sont devenus une véritable institution, ce genre de considération n’a pas grand chose à voir avec la musique mais bon … je ne boude pas le plaisir de les écouter quand même. Et puis, l’énergie que dépensent certains vieillards (Mick Jagger en est un) m’impressionne.
    Avec ce nouvel opus, il y a bien entendu de belles incursions dans le monde du blues.
    Exemple :

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