Haricots de novembre

Ici, nous sommes nombreux à mettre à profit les changements climatiques en expérimentant tous azimuts. Concernant les dates de semis, plus rien n’est comme avant, et l’on peut semer avant les dates préconisées, mais aussi après, ce qui étend beaucoup les périodes de récoltes. Il est désormais très facile d’avoir des tomates pendant 4 mois ou plus, et non pendant seulement deux mois comme cela était la règle il y a quelques décennies.

Cette année, comme les récoltes de haricots n’avaient jamais été aussi fournies, je me suis amusé à en semer tardivement, au 15 août d’abord, puis le 25 août. Je n’avais jamais semé aussi tardivement, mais comme j’avais beaucoup de place qui se libérait au jardin, j’ai eu la main généreuse lors de mes semis.

Pendant tout le mois d’octobre, j’ai récolté tous les trois jours de quoi faire 8 repas pour deux personnes (évidemment, la plupart des haricots ont été donnés).

Aujourd’hui 1er novembre, le jardin a encore, malgré le sol complétement détrempé, une belle allure (inhabituelle pour cette époque) …

… et les récoltes ne faiblissent toujours pas, notamment celles de haricots, et cela devrait  encore durer au moins une dizaine de jours (aucun gel annoncé). Sans doute du jamais vu ici en Franche-Comté !


J’en profite pour expliquer mon mode de culture du haricot :
– semis toutes les trois semaines de fin avril à fin août.
– à chaque fois 16 poquets de 8-9 grains espacés de 40 cm.
– alternance entre haricots beurre (variété fruidor), haricots verts (variété coktel) et haricots violets (variété velour). Lors de mes semis du 15 et du 25 août, j’ai semé les trois variétés en même temps, exactement dans les mêmes conditions, pour voir laquelle s’en sortirait le mieux à l’automne par temps froid et humide … pour l’instant je ne constate aucune différence mais l’automne n’est pas fini …
– plants de haricots abondamment sarclés dès le départ puis buttage au moins 5-6 fois (terre très meuble et buttage régulier sont sans doute la condition d’une belle récolte).

20 réflexions au sujet de “Haricots de novembre”

  1. Comme quoi, l’esprit scientifique avec le souci de l’expérimentation est une base de l’action ; les résultats sont remarquables !
    Même pour des haricots …… top .

  2. Année exceptionnelle pour les haricots entre autre : j’ai eu une récolte très abondante et qui s’est étalée jusqu’en octobre.
    Je me souviens avoir hésité puis renoncé d’en semer en août… erreur donc !
    J’alterne aussi haricots nains verts et beurre et je sème à un autre endroit des rouges ramants. Je change de variété presque chaque année car les graines se conservent extrêmement mal je trouve : faut-il les congeler ?
    Mais sinon, c’est une année hors du commun pour les courges, les tomates, les PDT, les courgettes, les oignons, les échalotes, et plein d’autres choses dont les fruits…

  3. J’ai rencontré un jour un vieux monsieur qui, après la récolte, mettait au congélateur les graines destinées à être ressemées l’année suivante. Il les semait congelées dans les sillons.

    Je passe les haricots deux fois au congélateur pour éliminer les bruches (parasites). Il vaut mieux faire deux chocs thermiques (par exemple on met les graines trois jours au congélateur, puis on les ressort quelques jours, puis on les remet au congélateur quelques jours), c’est plus sûr qu’un seul choc thermique paraît-il.

  4. Aux rames, citoyens !
    Formez vos rangs d’oignons !
    Semons ! Oui, semons !
    Qu’un congelé
    Abreuve nos sillons !
    :tongue:

  5. J’ai lu récemment dans un livre (Sauvagines de Gabrielle Filteau-Chiba) quelque chose à propos d’une « convention du jardinier qui prévoit trois fois plus de semis qu’il n’espère récolter de fruits : un tiers pour soi, une part de pertes, et le reste pour la visite ».

  6. Merci pour ton commentaire qui pourrait relancer la discussion. A propos de la pratique dont tu parles, citée par Gabrielle Filteau-Chiba, je pense qu’il s’agit là d’une habitude qui vient de très loin. Dans le fond des campagnes, ça fonctionnait ainsi. Mais c’est sans doute devenu rare, le monde change à la vitesse grand V.

  7. concernant les pertes, j’ai l’habitude comme bien des jardiniers de semer ou replanter largement. Cette année, erreur avec la roquette qui est venue en quantité incroyable !
    Et au sujet des vols deux jardiniers que je connais ont été dévalisés cette année.
    Ce sont les courges qui tirent l’œil des voleurs et les potagers isolés des habitations dans la plupart des cas.
    https://www.le-pays.fr/roanne-42300/actualites/4-tonnes-de-legumes-voles-en-deux-mois-a-l-association-d-insertion-bio-cultura-a-roanne_14359525/
    Ce qui est davantage chapardé à ce que je vois, ce sont les fruits, avec cette année des vols conséquents de raisin avant la vendange. Exemple à deux pas de chez moi, là aussi je connais bien cette vigne, elle est très isolée.
    https://www.leprogres.fr/economie/2023/09/15/plusieurs-tonnes-de-raisins-derobees-sur-les-pieds-de-vigne

  8. Le vol de fruits et légumes est une pratique courante. Je pense que ça a toujours existé mais que les choses ont bien changé. Je pense qu’aujourd’hui c’est plus pour faire du commerce que pour se nourrir. Il y a sans doute moins de scrupules.
    Dans notre jardin collectif il n’y a pas un seul vol depuis au moins 7-8 ans. J’avais mis un jour une petite pancarte « souriez vous êtes filmé » et ça avait bien fonctionné.

  9. En lisant les articles dont tu as mis le lien, Christophe, on voit bien qu’on a changé d’échelle. Le vol dans le vignoble a sans doute été commis par une bande de 15-20 personnes.

  10. Oui, ils font carrément les vendanges d’une vigne pendant la nuit.
    Cela se pratique de plus en plus.
    Comme les vols de tracteurs. Dans la Drôme, on a ça, entre autres.
    Comme le vol de câbles sur les lignes SNCF.
    Dans l’extrait que j’ai cité plus haut, cela se passe au Québec (l’auteure est québécoise). Mais je pense que cela doit devait être pareil en France.
    « un tiers pour soi, une part de pertes, et le reste pour la visite »
    Ici, les visites ne concernaient pas vraiment des vols commis par des humains mais des visites d’animaux.

  11. Il y a toujours plein de manières d’interpréter les mots.
    Pour le mot « visites », on peut comprendre le vol, on peut comprendre les visites par les animaux, moi j’avais compris les visites des amis à qui, lorsqu’ils repartent, on donne une cagette de légumes.

  12. C’est vrai que les trois interprétations sont possibles. Dans le livre, cela était les animaux mais les autres possibilités sont aussi valables.

  13. Rien à voir avec les haricots ou le jardinage …
    Dans un autre livre de Gabrielle Filteau-Chiba, j’ai trouvé la liste des noms en français de bryophytes du Québec-Labrador …
    Quel langage imagé ! J’aime beaucoup :wub:
    Du coup, j’ai eu envie de partager avec vous :
    Lanterne des neiges
    Branchette dressée
    Tortule enveloppée
    Buissonnette plumeuse
    Dorure des forêts
    Gnome discret
    Coussin des rochers
    Pixie trompeuse
    Bonnet d’elfe
    Faucillette arctique
    Entodon séduisant
    Hyade à chapeau poilu
    Grimmie col-de-cygne
    Hélodie des marécages
    Riverine polaire
    Lamie commune
    Ephèmère délicat
    Isocélie à châtons
    Houppe étoilée
    Tricot à feuilles longues
    Satinette porte-poil
    Luton hérissé
    Pohlie penchée
    Grimmie à soie épaisse
    Sphaigne jolie
    Thélie papilleuse
    Houppe frisée
    Frangine laineuse
    Rosette des forêts
    Fougerolle des grottes

  14. J’ai vu tout à l’heure François et Florence qui font du jardin avec moi, ils ont récolté cet après-midi 70 kg de patates douces, ils n’ont jamais vu une récolte pareille. Année exceptionnelle donc pour plein de légumes.

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