Reprise du blog après deux mois de vacances.
Deux mois à profiter de la nature (d’autant plus qu’à certains moments il n’y avait pas un chat dehors, 60 millions de Français étant paraît il devant les écrans à regarder les JO) !
J’ai fais beaucoup d’affût cet été dans ma cabane aux rapaces mais je n’ai presque rien vu. C’est même la première fois depuis 40 ans que je vois aussi peu d’oiseaux.
L’affût c’est ça : rien d’assuré … et c’est bien ainsi !
A propos d’affût, en allant à l’exposition de Vincent Munier aux Salines d’Arc-et-Senans, je suis tombé sur ce texte de Munier qui dit magnifiquement les choses :
Sylvain Tesson, qui avait accompagné Vincent Munier sur les traces de la panthère des neiges avait dit, avec d’autres termes, un peu la même chose.
Celles et ceux qui pratiquent l’affût comprendront ce texte, les autres sans doute pas. Mais j’avais tout de même envie de le partager.
Content du retour d’activité de ce blog !
Pour moi l’affut ne correspond pas à ma physiologie…..
Je préfère l’action : une progression lente, maîtrisée, silencieuse, à l’écoute ….
Mais si c’est dans le but de faire de belles photos , alors ce n’est pas le bon choix !
Celles de Dupdup sont remarquables.
Salut à tous….. JPH.
C’est exactement ce que je ressens quand je fais de l’affût. C’est très bien exprimé.
Cela dit, dans le cadre d’un documentaire, puisque tu te mets à la vidéo, il faut compléter avec des vues plus larges qui englobent le milieu et plante le décor où évolue l’animal auquel tu t’intéresses … et impossible à le faire planqué dans sa cabane ou derrière sa toile ! Donc, si Jean-Pierre c’est aussi un bon choix que d’appliquer ta méthode.
Les plans ne seront pas moins beaux juste un plus lointains. Ils permettront aussi de capter des comportements différents. Ce n’est pas le plus facile !
Très beau témoignage sur ce qu’est l’affût, merci de nous le donner à lire.
J’aurais tendance à y voir aussi de la méditation, liée à une contemplation immobile de parfois rien qui bouge, longtemps !
Vincent Munier parle ici de l’attente ou de l’absence. L’affût c’est aussi la présence et la surprise, mais pas le plus souvent.
Dupdup a le bon goût der nos associer à ces moments pleins et de vivre très souvent ce que Munier junior décrit ici.
Quelques extraits de la prose de Sylvain Tesson :
« Au « tout, tout de suite » de l’épilepsie moderne, s’opposait le « sans doute rien, jamais » de l’affût. Ce luxe de passer une journée entière à attendre l’improbable ! »
« Première leçon : les bêtes surgissent sans prémices puis s’évanouissent sans espoir qu’on les retrouve. Il faut bénir leur vision éphémère, la vénérer comme une offrande »
« J’avais appris que la patience était une vertu suprême, la plus élégante et la plus oubliée. Elle aidait à aimer le monde avant de prétendre le transformer. Elle invitait à s’asseoir devant la scène, à jouir du spectacle, fût-il un frémissement de feuille. La patience était la révérence de l’homme à ce qui était donné. »
« Ce fut une apparition religieuse. Aujourd’hui, le souvenir de cette vision revêt en moi un caractère sacré ». p.106
Je rejoins Tesson sur cette dernière citation en affirmant que la nature est sacrée. En quelle sorte elle serait mon église, sans créateur.
ll faut acheter le livre hein !
Moi je dis « un fût »…. Ca doit être mon côté vosgien
Un fût pour ne rien boire !
Si, si Bernard, je t’assure qu’on peut ne pas pratiquer l’affût et néanmoins très bien comprendre la teneur de ces propos.
Au fait, tu l’as aimée cette expo de Vincent Munier aux salines ?
C’est bien un peu loin de chez moi mais comme je m’étais promis d’aller au Creux du Van cet automne, je voulais faire d’une pierre deux coup.
J’avais prévu ça mi-octobre.
Malheureusement, un contretemps s’est amené et je ne pourrai pas y aller. A priori.
Désolé pour mon peu de participation à la discussion. Je reviens tout juste du Loir et Cher.
Merci Christophe pour avoir rappelé les phrases de Sylvain Tesson sur le sujet. C’est de la littérature de haute volée.
Etincelle, si jamais tu venais quand même à Arc-et-Senans, on pourrait s’y retrouver …
Pour Florent :
» Six fûts six caisses, les mains entre les caisses, les doigts dans le trou du fût… «
Je sui allé voir l’exposition des photos de Vincent Munier aux Salines Royales d’Arc-et-Senans et c’est une très belle expo avec des images saisissantes.
En revanche la projection sur 3 écrans géants le soir, franchement pas séduisant : impossible de voir 3 écrans en même temps, on se contorsionne et on est mal installé…
Nous sommes allés aussi voir cette expo, il y a de sacrées photos ! Notamment celle du grand corbeau, nimbé de lumière sur son sapin… Expo magnifique !
L’an passé, c’était une expo consacrée à Folon, on y est allé deux fois. Magnifique !
Mais le « son et lumières » en soirée, consacré à Folon, était lui aussi très décevant.
Il y a aussi une expo de Vincent Munier sur la Forêt au Musée des Confluences à Lyon
https://museedesconfluences.fr/fr/expositions/expositions-temporaires/en-foret
L’affût pour ne rien voir, Vincent Munier en parle dans la Terre au carré sur (f)Rance inter. La seule émission à sauver du naufrage. Ca m’a tout l’air d’être un gars bien. Bernard écoute, ça te causera.
https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-terre-au-carre/l-invite-au-carre-4524447
Une référence !
A lire ici et là son point de vue sur la réintroduction de grands tétras dans les Vosges et que je partage.
Et les images…
https://www.vincentmunier.com/
Il parle aussi de cette réintroduction dans l’émission. Arguments assez imparables… C’est fini, point barre