LES OISEAUX DE TEXEL (67)
La foulque macroule est sans doute l’oiseau aquatique le plus abondant. Le moindre plan d’eau l’abrite (même si les effectifs de cet oiseau me semblent être actuellement en baisse).
Dans l’introduction de son chapitre consacré à cet oiseau (« Grands échassiers, gallinacés, râles d’Europe », 1978), Paul Géroudet a réussi a planter magnifiquement le décor dans lequel vit cet oiseau : « Sous la froide grisaille de ce matin d’hiver, c’est à peine si l’étain mat du lac se distingue du ciel voilé de brume. Seul un canot lointain marque l’horizon et l’eau ne devient réelle qu’aux abords des rives, grâce aux multitudes d’oiseaux qui en pointillent la surface. On peut chercher parmi ces foules les groupes de petits canards, les Morillons, les Milouins et peut-être les Garrots, ou encore les minuscules grèbes castagneux, sans parler des Mouettes vagabondes. Mais l’espèce de loin la plus nombreuse est la Foulque, dont la silhouette sombre et bossue se répète à plus d’un millier d’exemplaires sur une vaste étendue. Toutes pareilles, ces Foulques, dans leur plumage gris anthracite frappé d’un cachet blanc au front de leur petite tête noire. Ce dernier caractère, le bec blanc surmonté d’une haute plaque osseuse, rend leur identification facile. »
On ne le dira jamais assez, les écrits de Paul Géroudet sont si riches (sur le plan scientifique) et si poétiques qu’ils sont le compagnon quotidien de la plupart des amoureux des oiseaux (tout du moins des vieux de ma génération). Bien sûr, on trouvera des livres plus récents (notamment en langue anglaise) qui disent des choses encore plus précises sur la vie des oiseaux. Mais qui donnent autant envie de les connaître et des aimer, non !
La foulque macroule, on la voit souvent sur l’eau. Bien moins souvent sur terre. Encore un extrait de l’ouvrage de Géroudet : « Quand les lieux s’y prêtent, la Foulque sort volontiers sur terre ferme, soit pour se reposer sur la berge ou sur une pierre, soit pour pâturer dans les prés en s’éloignant à quelques dizaines de mètres de l’eau tout au plus. Son corps arrondi, presque dépourvu de queue et planté sur des jambes vigoureuses, a quelque chose de grotesque quand elle marche et picore, – et surtout si, effrayée, elle court à grandes enjambées chaloupées, pour regagner son élément habituel ; souvent encore, elle court sur l’eau, les ailes fermées ne s’ouvrant que pour accélérer la fuite ».
Cette année, à Texel, les foulques étaient très nombreuses malgré la sécheresse sévissant sur l’île, le niveau d’eau était beaucoup plus bas que d’habitude. Comme les canaux étaient moins remplis d’eau, il y avait de petites zones de vasières sur leurs bords et les foulques étaient souvent hors de l’eau. Une foulque sur la terre ferme, ça n’a pas l’élégance d’un chevalier ou d’une avocette, bien évidemment ! Mais c’est l’occasion de voir un attribut de leur morphologie qui étonnant : la forme et la longueur de leurs doigts.
J’ai assisté à plusieurs ballets de foulques exhibant leurs pattes.
Il y a souvent des petites querelles territoriales au sein de la population de foulques.
Et la dernière photo : un véritable combat de catch !!!
La prochaine fois, je vous parlerai des poussins des foulques.
Superbes photos !
mais une question stupide: pourquoi on les appelle les « dodos » ?
une déformation des » ornithos » ?
Absolument aucune idée.
Les poupoules dodos ?
Pas drôle la vie des foulques d’aujourd’hui : « Boulot métro dodo »