La spatule blanche (3)

LES OISEAUX DE TEXEL (74)

Nous revoici sur l’île de Texel en Mer du Nord, source inépuisable d’observation pour les amoureux des oiseaux.

Je vous avais laissé il y a quelques mois avec un article très court (une seule photo) intitulé « l’ombre et le reflet ». Deux autres images de la même série :


Texel est l’un des bastions historiques de la Spatule blanche qui reste très localisée en Europe. Je n’ai pas de chiffres récents, le dernier dont je dispose est de 344 couples nicheurs sur l’île en 2005.


A l’intérieur de l’île, c’est le long des nombreux canaux qu’on la verra le plus souvent. Elle s’y montre peu farouche, ayant l’habitude de la présence des innombrables cyclistes qui circulent sur l’île.

La Spatule a une manière particulière de se nourrir, voici ce qu’en dit Paul Géroudet : « La Spatule avance dans l’eau, penchée en avant : son long cou flexible va et vient en « fauchant » avec le bec aux mandibules légèrement écartées, tantôt presque vertical, tantôt oblique. Dès qu’une bestiole est touchée et prise, l’oiseau relève la tête et avale avec une secousse. L’efficacité de cette quête plus ou moins aveugle est sans doute accrue par l’action ambulatoire qui dérange les proies aquatiques et qui permet de battre des surfaces assez grandes. Cette méthode du « sabrage », qui fait penser à celle de l’avocette, est la plus courante, mais la Spatule peut aussi fouiller les vase et les herbes, ramasser et happer à vue ».

Exemple avec une vidéo très courte que Fifi a faite à partir des deux seules petites séquences que j’avais.


Les spatules passent beaucoup de temps à se reposer, faire leur toilette et même bailler !

Au vol, il n’y a aucune possibilité de confusion avec d’autres espèces, même si on ne voit que la silhouette car, contrairement aux hérons et aux aigrettes qui volent le cou replié, celui de la Spatule est toujours tendu.


Lors de notre dernier séjour en juin dernier, il y avait quelques jeunes fraîchement sortis du nid (c’est la première fois que j’en voyais), ils se reconnaissent facilement à leur bec rose.

La foulque macroule (3)

LES OISEAUX DE TEXEL (73)

Nous revoici de nouveau sur l’île de Texel en Mer du Nord, réputée pour ses milieux humides et ses oiseaux.


Dans un article que j’avais publié ce printemps, j’ai parlé des foulques adultes et j’avais annoncé un article prochain sur les jeunes de cette espèce. J’avais oublié mes propos, mais finalement Jérôme m’y a fait repensé tout récemment dans l’un de ses commentaires.

La foulque macroule est abondante à Texel mais il m’a semblé que les effectifs sont à la baisse. Le nid est en général très visible.


Les années précédentes, il y avait souvent, dans chaque famille de foulques, au moins deux jeunes qui survivaient à la prédation (car, ne l’oublions pas, le busard des roseaux et d’autres prédateurs éclaircissent bien les rangs) …


Et les jeunes étaient déjà bien développés dès le moi de mai.

Or, cette année, nous n’avons jamais vu plus d’un jeune par couple. Et de plus, ces jeunes étaient encore au stade « poussins » alors que la saison était déjà bien avancée. Sans doute une pression plus élevée des prédateurs ce printemps … !

Les poussins ont un look très drôle, immédiatement reconnaissable.


Leurs pattes déjà fort développées leur donnent parfois une allure gauche, un peu comique. Mais, sur la vase, ils s’en sortent bien.


A bientôt pour un nouvel article sur Texel (j’ai encore des photos plein ma besace !).

Pirates, brailleurs et chapardeurs !

LES OISEAUX DE TEXEL (72)

Nouvelle petite escapade à Texel en Mer du Nord.


D’une manière générale, les gens aiment peu les goélands (même chez les ornithos, très peu s’y intéressent).

Moi j’aime bien leur tête de pirate …

… et leur côté braillard.


A Texel, trois espèces sont très abondantes :

Le goéland argenté

… le goéland brun (ici en compagnie de quelques goélands argentés)…


… et le goéland cendré (dont la tête est fine comme celle d’une mouette).

Les goélands sont des oiseaux chapardeurs qui mettent à profit toutes sortes de situations. Au resto, les serveurs ont intérêt à vite venir débarrasser les tables.


Les touristes qui prennent le ferry pour accéder à l’île connaissent ce côté familier des goélands.


Et gare aux poubelles qui ne sont pas bien fermées !


Mais tout ça n’est qu’une petite introduction aux articles à venir que je ferai sur chacune de ces espèces.

L’huîtrier-pie (6)

LES OISEAUX DE TEXEL (71)

En préambule à cet article, une petite vidéo faites avec des séquences tournées en 2024 et qui a été montée par notre ami Fifitoucourt (Philippe Parolini) (sans Philippe, il y aurait longtemps que j’aurais arrêté de faire des bouts de films, car je suis dans l’incapacité – et le manque de volonté je dois dire – de les assembler).

L’huîtrier-pie est sans doute le limicole le plus abondant de l’île Texel. Parfois plus de 20 000 individus y sont notés.


Cet oiseau se rencontre un peu partout, notamment sur les vasières …


… et où il recherche, grâce à son bec très tactile, les petites bestioles enfoncées dans la vase.


Son vol, tout comme son plumage, sont caractéristiques. Impossible de le confondre avec un autre oiseau de la famille des limicoles. Rien à voir avec la difficulté à identifier certaines espèces comme les bécasseaux.


Si les milieux humides ont nettement sa préférence …


… il s’adapte volontiers aux zones urbanisées et on l’observe régulièrement sur les parkings, les toits …


Le nombre d’oiseaux nicheurs est bien inférieur au nombre d’oiseaux que l’on peut voir car, fait unique chez les limicoles, cet oiseau ne se reproduit pas avant l’âge de 3 ans, parfois même 5 ans. Les oiseaux que l’on voit voler par deux au printemps sont sans doute des couples déjà nicheurs.


Ces oiseaux sont très actifs, volent beaucoup en période de reproduction et sont très loquaces pendant toutes les périodes de l’année (mais bien plus au printemps, bien évidemment).


Les nids sont installés au sol dans des sites très différents (sur une zone pierreuse, une zone enherbée, la zone élevée d’une plage, le toit plat d’une maison …).


L’attitude des oiseaux permet de localiser le nid facilement …


un oiseau couve (le mâle et la femelle se relaient)…


… l’autre n’est jamais bien loin et semble monter la garde.


Les huîtriers-pies sont assez querelleurs près de leur nid.


En juin dernier, un oiseau avait son nid très près de la route. Il y a toujours quelques personnes à quelques mètres de son nid car c’est un endroit où les gens viennent photographier et observer les sternes et les avocettes présentes sur le site. L’huîtrier se foutait complètement de la présence des gens.


Dans le cas présent, le couple d’huîtrier-pies a amoncelé des coquillages autour de lui (mais c’est très variable d’un nid à l’autre – voir d’ailleurs les deux photos de nids montrées précédemment – certains se contentent de creuser un peu le sol, certains amènent parfois quelques végétaux, et Paul Géroudet dans son ouvrage parle même de décorations faites avec des crottes de lapins ou de moutons, des arêtes de poissons, des chiffons, des débris de bois …).


Quelques images de l’huîtrier-pie arrivant sur son nid.


L’oiseau quitte souvent son nid mais reste assidûment sur ses œufs lorsque les conditions météos ne sont pas très bonnes.


Dans l’un des prochains articles, je vous parlerai des huîtriers se nourrissant en bord de mer.

Le Tadorne de Belon (3)

LES OISEAUX DE TEXEL (69)

Autrefois, dans la littérature déjà un peu ancienne on parlait de « la » tadorne de Belon. Maintenant, en fouillant un peu la littérature, on s’aperçoit qu’on dit toujours « le ». Allez savoir le pourquoi de la chose ! Ou la pourquoi du chose !

A Texel, en Mer du Nord, ce drôle d’oiseau (intermédiaire entre les canards et les oies), qui niche souvent dans des terriers de lapins, est présent partout.


Difficile de faire une petite balade sans en voir passer quelques-uns.

Comme je l’ai dit dans mes précédents articles, je me consacre maintenant surtout aux photos d’oiseaux en mouvement.

Du mouvement, il y en avait beaucoup chez les tadornes au début de juin dernier. Certains couples avaient déjà des jeunes (j’en parlerai dans un prochain article) mais bon nombre de couples, sans poussins, avaient des problèmes d’ordre territorial (le signe d’une nidification tardive à venir ?).

Au cours de mon séjour, j’ai vu plusieurs scènes très mouvementées avec toujours, comme point de départ, une petite querelle entre deux couples voisins. Oh, des querelles de rien du tout, juste quelques petites postures d’intimidation, mais qui dégénèrent assez vite.


J’ai ramené de Texel beaucoup d’images de tadornes en train de se quereller. Petite sélection :

Dans un prochain article, je vous parlerai des poussins du tadorne.

La sterne pierregarin (3)

LES OISEAUX DE TEXEL (68)

J’ai le beau rôle : je vais sur le terrain filmer les oiseaux et je demande ensuite à Philippe Parolini s’il peut faire quelque chose avec mes petits bouts de films.
Moi dans la nature, lui devant ses écrans d’ordi !
Elle est pas belle la vie !?!
Blague à part, merci à Philippe, car sans lui mes images seraient condamnées à rester dans un coin perdu de mon ordinateur.

La foulque macroule (2)

LES OISEAUX DE TEXEL (67)

La foulque macroule est sans doute l’oiseau aquatique le plus abondant. Le moindre plan d’eau l’abrite (même si les effectifs de cet oiseau me semblent être actuellement en baisse).

Dans l’introduction de son chapitre consacré à cet oiseau (« Grands échassiers, gallinacés, râles d’Europe », 1978), Paul Géroudet a réussi a planter magnifiquement le décor dans lequel vit cet oiseau : « Sous la froide grisaille de ce matin d’hiver, c’est à peine si l’étain mat du lac se distingue du ciel voilé de brume. Seul un canot lointain marque l’horizon et l’eau ne devient réelle qu’aux abords des rives, grâce aux multitudes d’oiseaux qui en pointillent la surface. On peut chercher parmi ces foules les groupes de petits canards, les Morillons, les Milouins et peut-être les Garrots, ou encore les minuscules grèbes castagneux, sans parler des Mouettes vagabondes. Mais l’espèce de loin la plus nombreuse est la Foulque, dont la silhouette sombre et bossue se répète à plus d’un millier d’exemplaires sur une vaste étendue. Toutes pareilles, ces Foulques, dans leur plumage gris anthracite frappé d’un cachet blanc au front de leur petite tête noire. Ce dernier caractère, le bec blanc surmonté d’une haute plaque osseuse, rend leur identification facile. »

On ne le dira jamais assez, les écrits de Paul Géroudet sont si riches (sur le plan scientifique) et si poétiques qu’ils sont le compagnon quotidien de la plupart des amoureux des oiseaux (tout du moins des vieux de ma génération). Bien sûr, on trouvera des livres plus récents (notamment en langue anglaise) qui disent des choses encore plus précises sur la vie des oiseaux. Mais qui donnent autant envie de les connaître et des aimer, non !

La foulque macroule, on la voit souvent sur l’eau. Bien moins souvent sur terre. Encore un extrait de l’ouvrage de Géroudet : « Quand les lieux s’y prêtent, la Foulque sort volontiers sur terre ferme, soit pour se reposer sur la berge ou sur une pierre, soit pour pâturer dans les prés en s’éloignant à quelques dizaines de mètres de l’eau tout au plus. Son corps arrondi, presque dépourvu de queue et planté sur des jambes vigoureuses, a quelque chose de grotesque quand elle marche et picore, – et surtout si, effrayée, elle court à grandes enjambées chaloupées, pour regagner son élément habituel ; souvent encore, elle court sur l’eau, les ailes fermées ne s’ouvrant que pour accélérer la fuite ».

Cette année, à Texel, les foulques étaient très nombreuses malgré la sécheresse sévissant sur l’île, le niveau d’eau était beaucoup plus bas que d’habitude. Comme les canaux étaient moins remplis d’eau, il y avait de petites zones de vasières sur leurs bords et les foulques étaient souvent hors de l’eau. Une foulque sur la terre ferme, ça n’a pas l’élégance d’un chevalier ou d’une avocette, bien évidemment ! Mais c’est l’occasion de voir un attribut de leur morphologie qui étonnant : la forme et la longueur de leurs doigts.


J’ai assisté à plusieurs ballets de foulques exhibant leurs pattes.


Il y a souvent des petites querelles territoriales au sein de la population de foulques.

Et la dernière photo : un véritable combat de catch !!!


La prochaine fois, je vous parlerai des poussins des foulques.

Le chevalier gambette (6)

LES OISEAUX DE TEXEL (66)
Chaque fois que je vais à Texel, entre Mer du Nord et Mer des Wadden (au nord d’Amsterdam, la première des îles de la Frise occidentale), je m’attache à un oiseau ou un site particulier. Ainsi l’an passé j’avais flashé pour l’avocette et son comportement en période de reproduction.

Cette année, j’ai pris l’habitude d’aller me promener à pied sur une petite zone que Christophe connaît bien, qui s’appelle De Waal, et que j’appelle tout simplement « la zone des petits moulins ». Il y a là un chemin qui traverse des milieux qui viennent d’être réaménagés en zones encore plus humides qu’elles ne l’étaient auparavant, pour leur donner encore plus de valeur d’un point de vue biodiversité. De part et d’autre du petit chemin que je fréquentais : des zones en eau qui n’existaient pas il y a encore quelques années (les Hollandais sont des « remueurs de sable », j’ai l’impression qu’ils ont ça dans leurs gènes … !). C’est une zone sillonnée chaque jour par des centaines de cyclistes et les oiseaux sont donc bien habitués à la présence humaine.


J’ai pris l’habitude d’aller m’y promener le matin vers 7H et le soir à partir de 20H. A ces heures là, non seulement la lumière y est meilleure (les jours de beau temps) mais les oiseaux y sont aussi plus actifs (beaucoup d’oiseaux volent et se chamaillent, pour des raisons territoriales), alors que dans la journée c’est beaucoup plus calme. Ce sont là des zones que je trouve magnifiques !


Je vous parlerai de ces différents oiseaux (la barge à queue noire, l’huîtrier pie, l’avocette, le petit gravelot, le busard des roseaux …) dans mes prochains articles mais pour l’instant, zoom sur le chevalier gambette dont mon précédent article a été « une mise en bouche ».

Je suis scotché par le fait qu’à Texel ces oiseaux sont preque indifférents à la présence humaine et qu’ils viennent se percher (attitude d’affirmation du territoire en période de reproduction) très près de vous.


Alors, se promener matin et soir sur mon petit chemin en observant des chevaliers (d’un autre temps ?) qui gambadent, se nourrissent, font leur toilette … en toute quiétude, c’est, je dois le dire, assez extraordinaire.


Au départ, j’avais envie d’aborder ma série d’articles par une petite devinette :


Mais vous auriez vite deviné !


Alors, comme depuis quelques mois je privilégie le fait de faire des photos d’oiseaux surtout en mouvement, je vous propose une série de chevaliers gambettes en vol. J’aimerais que cette série fasse ressortir tous les aspects du plumage (ceux par exemple qui permettent de différencier le chevalier gambette du chevalier arlequin) et notamment ceux qu’on ne voit pas sur les oiseaux posés (croupion blanc, barre alaire, contraste des plumes, nuances dans la couleur des plumes vues par dessus ou par dessous, queue en éventail dans certaines positions, positions d’envol ou d’atterrissage …). Je me suis imposé de limiter ma présentation de l’oiseau en vol sur ce blog à 10 images mais finalement j’en ai gardé … 18 ! Mais bon, cet oiseau est tellement beau, aussi bien posé qu’en vol !

Je rappelle qu’on peut cliquer sur chacune des photos pour les avoir en plein écran.

La prochaine fois, je vous parlerai d’un oiseau très banal (voire méprisé par certains ornithos) : la foulque macroule.

Le chevalier gambette (5)

LES OISEAUX DE TEXEL (65)

Après le chevalier arlequin, l’échasse blanche, voici un petit article sur un autre oiseau de la famille des limicoles : le chevalier gambette.

En fait, je reviens de la Mer du Nord, de l’île de Texel, et mes photos ne sont pas encore triées. Alors, en attendant, voici un petit montage que notre ami Fifi (pour les intimes), Fifitoucourt (pour les familiers de ce blog), Philippe Parolini (de son vrai nom) a réalisé avec des petites séquences de films que j’avais faites l’an passé sur la même île.

N’hésitez pas à regarder la vidéo en plein écran, la qualité de l’image le permet.

Cette petite vidéo vous permettra d’avoir une première approche de cet oiseau dont je reparlerai dans les prochaines semaines.

Blog en congés

Il m’est arrivé un truc terrible. Par un moment d’inadvertance, j’ai jeté quasiment toutes mes photos que je venais de faire à Texel dans la corbeille et j’ai cliqué aussitôt sur « vider la corbeille ». L’informaticien n’a rien pu récupérer. J’en suis vert … ! J’ai mis une semaine à m’en remettre et, à vrai dire, je n’en suis pas complètement remis. Mais bon, y’a évidemment bien pire que ça dans la vie !
En tous les cas, il est temps, vraiment temps que je prenne des vacances !
Alors ce blog, comme presque chaque année, fait une longue pause estivale et reprendra le lundi 2 septembre

Personne ou presque ne sait que je fais de moins en moins de photos et que je fais par contre énormément de vidéos. Et, par chance, j’avais sauvegardé 297 séquences filmées à Texel, toutes réalisées avec mon nouvel objectif (800 mm Canon) que m’ont offert mes amis lors de mon anniversaire (j’ose pas vous dire l’âge, c’est un chiffre rond !).
J’ai envoyé 4 petites séquences à Fifi et voici ce qu’il en a fait.

Bel été à tous !

L’huîtrier-pie (5)

LES OISEAUX DE TEXEL (63)

Je suis revenu hier soir de Texel en Mer du Nord après une bonne semaine d’absence.

Il va me falloir du temps pour trier mes photos et mes vidéos.

En attendant, un article très court, consacré à l’huîtrier-pie dont j’ai déjà souvent parlé sur ce blog …

… avec, pour ce dernier séjour à Texel, une bizarrerie de la nature : un huîtrier-pie leucique au plumage blanc très inhabituel.


Jérôme me l’avait indiqué, il l’avait déjà vu en avril.

Alors Dupdup est content. Il a enfin vu son huîtrier-pie pas pie papy !!!

La phragmite des joncs

LES OISEAUX DE TEXEL (62)

Un petit oiseau que je vois peu souvent ici en Franche-Comté, que j’entends à chaque séjour en Mer du Nord et que j’arrive à voir furtivement quand l’oiseau daigne se montrer : La Phragmite des joncs, avec deux images faites lors de mon dernier voyage à Texel l’an passé.

Le chevalier gambette (4)

LES OISEAUX DE TEXEL (61)

J’ai un faible pour les limicoles, cette famille d’oiseaux que l’on appelait autrefois « petits échassiers ».  Cette une très grande famille d’oiseaux comprenant  courlis, vanneaux, échasses, avocettes, chevaliers, bécasseaux, bécassines, bécasses, huîtriers, gravelots, pluviers, …

Texel, en Mer du Nord, est un petit paradis pour cette famille d’oiseaux.

Si tous les chevaliers peuvent y être observés en période de migration, le Chevalier gambette est par contre la seule espèce de chevalier à s’y reproduire (à ma connaissance).


J’ai déjà parlé de cet oiseau à plusieurs reprises sur ce blog. Voici une nouvelle série d’images faites au cours de mon dernier séjour sur l’île en mai dernier. On était en pleine période de nidification mais le printemps 2023 ne semblait pas très favorable à la reproduction de cette espèce car, pour la première fois à cette époque, nous n’avons vu aucun jeune.

La sterne pierregarin (2)

LES OISEAUX DE TEXEL (60)

Et d’abord, deux photos qui font suite à mon précédent article :


Lors de mon dernier séjour à Texel en mai 2023, j’ai passé un temps fou à observer les sternes de cette île de la mer du Nord. J’aurais aimé revenir avec beaucoup d’images de la sterne arctique mais celle-ci était peu présente.


Cet article est donc consacré à l’espèce qui était la plus abondante lors de ce séjour : la sterne pierregarin.

Une colonie de sternes c’est impressionnant car ça vole partout et on ne sait plus où regarder. Les images de l’oiseau au vol nous interpellent sur le fait qu’on les appelait autrefois « hirondelles de mer », car mis à part un peu la queue, il est difficile de trouver une parenté, même lointaine, entre hirondelles et sternes.

Dans une colonie de sternes, ça crie de partout.


Les bains sont fréquents.


A Texel, les sternes pierregarins se reproduisent sur les petits îlots des étangs côtiers (à noter qu’à Texel tout ces petits étangs ont été créés par l’Homme pour assurer la reproduction des oiseaux).


Les sternes côtoient d’autres espèces qui se reproduisent également sur ces petits îlots car la défense face aux prédateurs est plus efficace lorsque le nombre d’oiseaux nicheurs est important.


L’oiseau que côtoie le plus souvent la sterne pierregarin sur son site de nidification à Texel : la mouette rieuse.


La cohabitation entre les deux espèces est bonne …


… mais bien entendu il y a quelques petites frictions de voisinage à proximité immédiate du nid.


Ces petites chamailleries ont souvent lieu dans le ciel.

Il arrive même que derrière une mouette à quatre ailes se cache une pierregarin.

Mais toutes ces petites querelles sont sans conséquences.


La prochaine fois, je vous parlerai du chevalier gambette.

La signature aérienne de la sterne

LES OISEAUX DE TEXEL (59)

En triant des photos pour mon prochain article sur les oiseaux de Texel, je tombe sur cette photo que je me rappelle avoir faite ce printemps, mais que j’avais complètement oubliée entre temps : une sterne pierregarin en train de déposer sa signature dans le ciel …


Un peu merdique comme signature, non ?

L’Ouette d’Egypte

LES OISEAUX DE TEXEL (58)

L’Ouette d’Egypte est une espèce dite « invasive ». Les chasseurs le disent haut et fort, mais aussi la LPO qui donne souvent un avis favorable aux arrêtés préfectoraux de destruction ! Bof bof … Si une espèce qui s’est reproduite dans la nature dans le Sud-ouest de l’Angleterre dès la fin du 17ème siècle est encore qualifiée d’invasive 300 ans plus tard, on se demande combien de millénaires il faudra encore pour que les chasseurs et les naturalistes (qui ont la même position dans cette affaire) fassent évoluer leur point de vue sur le sujet et admettent enfin la réalité : oui, l’Ouette d’Egypte fait bel et bien partie de notre faune d’Europe occidentale, qu’on le veuille ou non, et ce, depuis longtemps ! Et, au train où elle se développe (avec des conditions climatiques qui lui sont de plus en plus favorables), nul doute qu’avec son tout petit cerveau de la taille d’un petit pois, elle évolue malgré tout plus vite que ses détracteurs cités plus haut. Bon, ça c’était mon petit coup de griffes annuel (ça m’arrive pas souvent hein !?!).

Alors utile ou nuisible l’Ouette d’Egypte ? Comme si la vie avait besoin de se justifier … cette espèce, comme toutes les autres, est ! Point barre !

Cet oiseau est étonnant de par son aspect. A Texel, île de la Frise occidentale, elle est présente partout, avec des densités bien supérieures à ce qu’elles sont chez nous, et je n’ai pas l’impression que ça pose vraiment problème. Quelques images ramenées récemment de cette île de la Mer du Nord.

Et, dans la deuxième quinzaine de mai, on était en pleine période de nidification. Alors quelques images des jeunes qui en étaient déjà à des stades bien différents.


La prochaine fois, je vous parlerai d’une sterne (pierregarin ou arctique, je ne sais pas encore).

Le bruant des roseaux

LES OISEAUX DE TEXEL (57)
Dans les années 80, le bruant des roseaux était un oiseau très commun dans la vallée de l’Ognon où j’habite. Il venait même régulièrement en fin d’hiver au poste de nourrissage. Aujourd’hui, c’est devenu un oiseau rare et je ne le vois quasiment plus jamais.

A Texel, en mer du Nord, je l’aperçois souvent dans les dunes, notamment dans les endroits les plus humides où il se reproduit.


Il est parfois difficile d’apercevoir cet oiseau caché dans la végétation …


… mais en période de nidification, le mâle chante souvent au somment d’un petit buisson ou d’un roseau.

La femelle est beaucoup plus discrète, à cause notamment de son plumage moins « tape-à-l’œil » mais aussi à cause de son mode de vie plus caché.

En mai dernier, le long d’un petit sentier, un couple nourrissait ses jeunes, assez insensible aux promeneurs qui passaient. Il y avait 40 ans que je n’avais pas fait de photos de cet oiseau, alors j’en ai profité … !



Dans un prochain article, je vous parlerai de l’Ouette d’Egypte.

Le Courlis cendré (2)

LES OISEAUX DE TEXEL (56)

Oui, il s’agissait bien d’un poussin de courlis cendré dans mon dernier article. Merci à Jérôme d’avoir laissé durer le suspense en ne mettant que les initiales de l’oiseau. Et bravo aussi à Fifitoucourt d’avoir identifié l’espèce. Si on m’avait montré cette image, j’aurais sans doute pensé, comme Luc et Christophe, qu’il s’agissait de l’avocette (j’ai souvent vu des jeunes avocettes et je dois dire que ça y ressemblait beaucoup). Etincelle aussi avait trouvé qu’il s’agissait d’un limicole. A noter que j’avais déjà réalisé un premier article sur le courlis cendré en 2016.

Les images du poussin ont été faite sur l’île Texel en mer du nord en mai dernier. Des jeunes poussins ont traversé la route, devant les vélos qui passaient, pour aller se nourrir de l’autre côté dans la prairie humide en face.


A cet endroit, le courlis niche dans la dune et semble très habitué aux vélos qui passent (de toute façon, il n’a pas trop le choix, des vélos passent en permanence). Il n’est donc pas très farouche le long des pistes cyclables.

Le courlis cendré se reproduit dans les dunes de Texel mais les effectifs sont en baisse, comme partout ailleurs.

En période de nidification, il est très actif, on le voit souvent en train de voler …

… notamment lorsque il houspille le busard des roseaux qui est à la recherche de proies faciles, notamment de poussins.


Je pense que ce genre d’observation est quasiment impossible en France, tant la distance de fuite est importante (plusieurs centaines de mètres en France, quelques dizaines seulement en mer du Nord). C’est aussi pour ça que j’aime Texel, on en prend toujours plein les yeux !

Dans un prochain article consacré aux oiseaux de Texel, je vous parlerai du Bruant des roseaux.