John Mayall, figure de légende (2)

John Mayall passait avant-hier soir à Besançon pour un concert qui fait partie d’une tournée européenne, (avec notamment 20 concerts en France). Avec cinquante ans déjà de vie consacrée au blues (son premier groupe date de 1956), le Monsieur n’est plus un débutant : bientôt 73 balais au compteur.

Il y avait pas mal de monde ce soir-là à Micropolis mais la salle n’était pas pleine. Beaucoup de cinquantenaires comme moi, dont quelques mecs un peu éméchés et un peu chiants pendant le concert, mais aussi pas mal de jeunes. Après une première partie consacrée à un chanteur-guitariste qui s’accompagne d’un séquenceur, les Bluesbreakers arrivent sur scène. La formation n’a plus rien à voir avec le premier groupe mythique de Mayall, les musiciens (qui, à l’époquent s’appelaient Eric Clapton, Jack Bruce ou Peter Green) ne sont plus les mêmes. Ils sont rejoints par John Mayall au 3ème morceau.

Pendant toute la soirée, Mayall, passera du clavier à l’harmonica et à la guitare. J’ai beaucoup aimé les parties de piano/orgue et celles d’harmonica, Mayall se livrant notamment en milieu de concert à un blues endiablé avec une longue partie d’harmonica assez époustouflante (mais un peu en deça tout de même du célèbre « room to move » que j’ai attendu en vain toute la soirée). Les quelques morceaux joués par Mayall à la guitare sont moins convaincants : il faut dire que les Bluesbreakers comptent un guitariste hors-pair en la personne de Buddy Whittington qui accompagne Mayall depuis 1993. Le son de la guitare de Whittington est incisif et ressemble à celui de Mick Taylor des Stones (qui a fait aussi ses débuts avec Mayall). La complicité entre Mayall et Whittington est très forte, les deux autres musiciens sont beaucoup moins présents et je dois dire que je n’ai pas été très sensible au jeu du bassiste et à celui du batteur, leur fonction se limitant à celle d’accompagnateurs de second plan.

Dès le 5ème ou 6ème morceau, une partie du public s’est levée pour aller juste devant la scène et j’ai dû, moi aussi, quitter mon siège pour aller devant les musiciens car les gens debouts devant moi m’empêchaient de tout capter.

D’un point de vue acoustique, j’ai trouvé que la voix et l’harmonica de Mayall était moins bien sonorisés que les autres instruments, mais peut-être étais-je trop près de la scène ! J’ai beaucoup aimé la plupart des morceaux joués à ce concert, l’énergie de John Mayall et la diversité des morceaux, alternant harmonica, claviers et guitare. Bien que possèdant une trentaine de disques de Mayall (sa discographie est copieuse) et les connaissant plutôt bien, je n’ai reconnu que très peu de morceaux (ais-je la mémoire qui flanche déjà ?). Une mention particulière pour le célèbre « All your love » joué à la fin du concert (pendant le rappel je crois) et qui demeure incontestablement l’un des plus grands blues jamais créé.

Avec son énergie débordante, Mayall est parti pour jouer jusqu’à plus de 80 berges. Alors, à quand une nouvelle tournée en France ?

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(John Mayall dédicaçant ses disques après le concert)

La NEF DES FOUS est de retour !

La Crémerie à Besançon est un lieu que j’aime bien. D’abord parce qu’on y entend souvent de la bonne musique, mais aussi parce que le lieu est petit (et je dois dire que les petites salles de concert sont, de loin, celles que je préfère), et puis enfin parce qu’il est très agréable de pouvoir boire une bière en écoutant de la musique.

Le 5 février dernier, la Nef des Fous s’y produisait, après trois années d’absence scénique. Je dois dire que ce groupe me manquait. J’avais pris l’habitude de les suivre, régulièrement depuis leurs débuts en 99, mais voilà que peu de temps après leur passage aux Eurockéennes en 2001, le groupe s’est dissout, plusieurs des musiciens de la Nef partant alors à la recherche d’expériences musicales personnelles et diverses et je dois dire que je ne m’attendais pas à une reconstitution du groupe.

Le public était venu nombreux à la Crémerie. J’ai retrouvé avec beaucoup d’émotion la voix et les textes de Nacim, le violoncelle de Thomas, la guitare de Stéphane et les autres musiciens. L’esprit du groupe n’a pas changé, on retrouve le son particulier de la Nef avec le violoncelle qui vient appuyer la ligne mélodique, les jeux très nuancés de la batterie, de la guitare et des claviers, la qualité d’écriture des textes, … Bravo au nouveau contrebassiste, qui se donne à fond à sa nouvelle formation. Bref, que de la bonne musique et le public d’ailleurs ne s’y est pas trompé !

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La formation ne m’a jamais semblé aussi unie que ce soir là, chacun faisant corps avec le groupe. Le concert était fait de morceaux anciens et de nouvelles créations. J’ai retrouvé avec beaucoup de plaisir « l’étranger », chanté deux fois dans la soirée à la demande du public, et surtout « le son des bars » qui demeure mon morceau préféré. Le groupe étant dans une phase de création, de nombreuses compositions nouvelles, toutes très belles, ont été offertes au public. On peut d’ailleurs écouter et télécharger trois d’entre elles sur le site du groupe. La Nef est d’ailleurs en train de sortir un CD 3 titres.

Mon seul regret : que la Nef des Fous ne se produise pas plus souvent ce printemps. Il ne semble pas qu’un autre concert soit programmé dans les temps prochains et c’est vraiment dommage.

Encore un grand bravo à Nacim, Olivier, Thomas, Julien, David et Stéphane !