La guerre de l’ortie aura-t-elle lieu ?

Mon blog reprend donc sa vie normale après une semaine de perturbations !!!

Les jardiniers qui suivent un peu l’actualité liée aux jardins se souviennent peut-être de l’attaque subie au printemps dernier par l’association Kokopelli, accusée de vendre des graines de variétés anciennes non homologuées au catalogue officiel. Derrière ce procès, heureusement gagné en première instance par Kokopelli (mais malheureusement, il y a une procédure d’appel en cours) se cache une véritable offensive des grands groupes semenciers, avec la complicité de l’Etat, contre le patrimoine vivant.

Les lecteurs de ce blog auront peut-être également reçu des infos sur cette loi incroyable et délirante du 1er juillet 2006 qui montre clairement que l’Etat a baissé sa culotte devant les pressions des grands groupes agroalimentaires. Même si vous avez déjà peut-être reçu le texte de Bernard Bertrand (porte parole des Amis de l’Ortie) qui circule beaucoup depuis quelques jours sur internet, voici ci-dessous, en intégralité, ce texte relatif à cette nouvelle bagarre qui a pris en quelques jours le nom évocateur de « guerre de l’ortie ».

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« Un chroniqueur horticole courageux s’insurgeait, sur France Inter, de la parution imminente d’un décret (prenant effet en date du 01 juillet 2006), qui l’empêcherait dorénavant de donner à ses auditeurs des recettes leur permettant de traiter naturellement leurs jardins et balcons.

Interdit de dire que l’eau chaude est un bon désherbant pour les allées.

Interdit de dire que de simples feuilles de fougère éloignent les chenilles des choux.

Interdit de donner la recette séculaire d’un extrait d’ortie, appelé purin !

L’information paraissait si énorme que personne n’y a cru !

L’interdiction de fournir, par quelque moyen que ce soit, les recettes pour confectionner des produits naturels « non homologués », le simple fait d’en parler, avait beau être assortie d’une peine 2 ans de prison et 75 000 euros d’amende, elle faisait sourire !

Et pourtant l’action menée vendredi dernier conjointement par les services de l’Inspection Nationale des Enquêtes de Concurrence, de Consommation et de Répression des Fraudes et le Service Régional de la Protection des Végétaux de l’Ain chez un promoteur de techniques agricoles alternatives marque un tournant nouveau dans ce que l’on appelle désormais la guerre de l’ortie !

L’intervention des services de l’état s’est conclue par la saisie de cours théoriques (quid de la liberté d’expression et d’enseignement ?), la profération de menaces non dissimulées et l’interdictions de pratiques aussi diverses et incongrues que celles d’aller récolter avec les stagiaires des plantes sauvages dans la nature !

Qu’on se le dise, il est donc bien désormais interdit de faire référence et de transmettre des savoirs et traditions populaires séculaires qui sont pourtant un inaliénable bien commun !

Voilà pourquoi l’Association des Amis de l’ortie souhaite interpeller les pouvoirs publics et sollicite pour cela le soutien des médias concernés par une telle confiscation de nos libertés fondamentales.

Comment un décret pourrait-il amputer les citoyens d’un pays de leur mémoire collective ?

En vertu de quel principe un décret prive-t-il le citoyen de ses droits démocratiques les plus élémentaires, à savoir celui d’expression, gravement menacé ici, mais aussi celui du choix de cultiver son jardin comme il l’entend ?

C’est Voltaire qui doit se retourner dans sa tombe ?

Qui a pu initier une telle ineptie législative qui prétend confisquer le savoir des anciens et prône l’inquisition contre les techniques alternatives et naturelles de production, qui jusqu’à preuve du contraire ne sont que bénéfique pour la santé publique ?

Voilà quelques-unes des interrogations soulevées par l’intervention des pouvoirs publics jeudi dernier, qui à n’en pas douter sera la première d’une longue série, si une mobilisation rapide ne vient pas mettre un frein à cette nouvelle vague répressive. »

Edifiant, non ?

20 réflexions au sujet de “La guerre de l’ortie aura-t-elle lieu ?”

  1. J’avais reçu l’info par mail le 4 septembre. Comme je ne diffuse jamais ce type de trucs sans avoir tenté de vérifier si l’info est au moins relayée par des sites crédibles (pas facile de juger) et que je n’avais rien trouvé d’autre que des copies conformes du mail que j’avais reçu, sur des blogs et des sites bio-bio, j’avais laissé tomber.
    Á la lecture de l’article, j’ai refait des recherches et j’ai trouvé la réponse sur Hoaxbuster le site qui me renseigne le plus souvent dans ces cas-là (info ou intox sur le net) :
    http://www.hoaxbuster.com/hoaxteam/forum_contributions.php?idForum=3152&idMess=51335

  2. On hallucine vraiment !
    Au fait, Rika Zaraï, elle est où ? Vous ne pensez-pas qu’elle aurait pu être séquestrée par le lobby des labos pharmaceutiques pour avoir p(t)rôné les bienfaits des bains de siège matutinaux ?

  3. Pourquoi, elle vit encore Rika Zaraï ! Si les lobbies la séquestraient, vous croyez qu’il y aurait des gens assez fous pour la leur réclamer ?

  4. Vous ne trouvez pas que le fait même que ce type de loi existe montre que notre société marche sur la tête ?

  5. Je ne connaissais pas le site hoakbuster que nous fait connaître Anne mais j’avoue que c’est une sage précaution que de vérifier sur un tel site la véracité de ce qui circule sur le net.

    Effectivement, dans le cas présent, l’info est véridique mais je dois dire que parfois je reçois des tas de trucs qui demanderaient sans doute à être vérifiés. C’est tellement facile avec l’informatique de faire un courir un bruit !

  6. C’est impossible à tenir, en même temps, une loi pareille !
    C’est vraiment un symptôme d’époque : le délire juridique !!!
    On atteint, il faut bien dire, de plus en plus souvent le sommet du ridicule dans ce domaine. De mémoire : interdiction au regroupement à plus de trois en bas des immeubles, au racolage passif, aux propos homophobiques… Il y en a toute une tripotée du même accabit.
    Celle-ci est en tout cas à garder elle aussi dans les annales.
    A quand l’interdiction de se moquer des lois stupides ?

    Notre civilisation mourra-t-elle dans une sorte de « Big Brother » de carton pâte, qui n’aura même pas l’énergie de se réaliser ? Notre destin ne serait-il même pas capable d’aller au-delà de la série B ?

  7. Ridicule, ridicule… c’est un doux euphémisme !
    Je viens d’apprendre que j’étais hors-la-loi trois fois (au moins).
    Je donne, à qui veut bien les entendre, des conseils en homéopathie, je fais des apéros dans la cour de mon immeuble et je n’ai pas réussi à bannir de mon vocabulaire « c’est pas une boule de tapette », quand je joue à la pétanque.
    Pour le racolage passif, j’ai des lacunes.

  8. Eh Vincent, c’est de toi ces phrases ? Car j’aime beaucoup ce petit texte : « Notre civilisation mourra-t-elle dans une sorte de “Big Brother” de carton pâte, qui n’aura même pas l’énergie de se réaliser ? Notre destin ne serait-il même pas capable d’aller au-delà de la série B ? » Bien formulé tout ça !

  9. Vous ne croyez pas qu’un jour, au rythme où ça va et si on pousse la logique jusqu’au bout, on n’aura plus le droit de cultiver de légumes et de fruits et qu’on sera obligé de les acheter ! La tomate de jardin proscrite au même titre que le cannabis !

  10. Petit texte de François Veillerette, Président du Mouvement pour le Droit et le Respect des Générations Futures (MDRGF) : « Au lieu de simplifier et d’aider financièrement les homologations des produits d’origine naturelle afin d’en faciliter la mise sur le marche, les pouvoirs publics ont choisi de céder aux pressions du lobby des fabricants de pesticides. En effet, en interdisant la vente de produits naturels traditionnels et même le fait de recommander simplement leurs propriétés insecticides, fongicides ou herbicides, les pouvoirs publics ont clairement choisi le camp de l’industrie des pesticides, celle qui est responsable d’une pollution générale de notre environnement, de nos aliments et de nos organismes. Ainsi, ils rendent difficile et compliqué l’utilisation de produits naturels qui sont autant d’alternatives aux pesticides de synthèse dangereux et polluants. Le MDRGF va maintenant se battre pour que soit reconnus et facilités les droits d’utiliser et de promouvoir les préparations phytosanitaires d’origines naturelles, dans l’intérêt de notre environnement et de notre santé ».

  11. Pour revenir à ce que j’ai laissé entendre plus haut (et répondre pour le coup aux interrogations de Bernard), je ne crois pas au scénario catastrophe type « Big Brother ». Comme je le laissais entendre avec l’histoire de « carton-pâte » et de « série B », cette horizon est bien présent, on ne parviendra jamais à l’atteindre.

    Je me demande même si ce n’est pas même l’inverse le vrai danger : non pas l’augmentation des interdits, mais au contraire la libération de tout !

    En tout cas nous vivons une période paradoxale ou deux tendances contradictoires agissent ensemble : d’un côté on lève tous les tabous, les divers et traditionnels interdits (ne reste plus guère que celui de l’inceste.. mais pour combien de temps encore !) et de l’autre – selon le même mouvement – on légifère à tout bout de champ.

    Les lois n’ont plus le caractère « universel » qu’elles tendaient à incarner auparavant, elles sont de plus en plus des lois défendant le pré carré d’un groupe de pression. Le tout finit par s’annuler. Quand les fabricants de pesticides obtiennent par exemple une loi qui leur est favorable, les écolos répondent en obtenant une autre loi contredisant celle-ci. Etc. Cela fait vivre, causer et briller beaucoup d’experts, mais ne fait rien avancer du tout.

    Notre civilisation ne mourra pas glorieusement, dans une sorte de combat titanesque entre les oppresseurs et défenseurs de la liberté. Non, elle mourra par simple excès d’elle-même… en se vomissant dessus !!!!

  12. Je suis d’accord avec toi, Vincent, quand tu parles d’excès de la société et du danger de trop de libéralisation (de libéralisme !)
    Par contre, je vois mal un équilibre s’établir (même dans l’excès) entre les lois faites pour défendre l’intérêt des lobbies et celles obtenues par les minorités !
    Merci d’élever le débat… mais n’oublie pas la réalité.
    Je ne vois pas à qui d’autres que les fabricants de pesticides (qui sont aussi les semenciers) profite cette nouvelle loi d’orientation agricole.
    En France, ce sont les particuliers qui utilisent le plus d’engrais et de pesticides. Pour la simple raison qu’ils surdosent ces produits dans des proportions monstrueuses. Le marché est donc juteux. Et la loi fait à nouveau fi de la santé publique.
    Je n’ai pas entendu parlé de loi pro-écolo contredisant celle-ci. Ni les précédentes ( tu fais peut-être allusion aux tractations de Voynet, quand elle était ministre, pour obtenir des contreparties à l’abolition du jour de non-chasse ?).
    Ce n’est pas parce que c’est un sujet écologique que j’y suis sensible et que je réagis épidermiquement. Ce serait la même chose avec n’importe quel texte de loi défendant des intérêts économiques de quelques groupes, au détriments d’intérêts sanitaires, sociaux ou culturels de la majorité.
    J’espère juste, comme toi, que cette loi ne sera pas applicable. Pas en masse en tout cas.
    Mais le décret est appliqué depuis le 1er juiller et un type s’est déjà vu confisqué ses cours et fait interdire d’aller ramasser des plantes sauvages lors des formations qu’il animait !
    Au fait, Bernard, Kokopelli a fait un communiqué là-dessus :
    http://ecolonews.info/article.php3?id_article=1591
    Et les dernières recherches faites sur la toile ne montrent pas un relais médiatique important, c’est le moindre qu’on puisse dire.
    J’aimerais avoir le recul de Vincent… mais je n’y arrive pas.

  13. Je réajuste mon propos d’hier : j’ai entendu ce matin, sur France Inter, au journal de 7 h 45, une rubrique entière consacrée au sujet. Du coup, tous mes collègues m’en ont parlé. Ça bouge enfin un peu et j’en suis autant ravie que rassurée.

  14. J’allais demander des renseignements sur les différents dosages du purin d’orties ….. mais j’avais oublié cette loi qui vous interdit de me donner ces renseignements sur le sujet … Vous risquez des poursuites !!
    Je vais chercher sur les livres avant qu’ils ne viennent les brûler et me mettre en prison !!!
    :ninja:

  15. Pas de panique, ton jardin, c’est pas encore (PAS ENCORE!) une pharmacie.
    J’avais trouvé ça il y a quelque temps. Cette année, j’essaye comme Raymonde.

  16. Je dilue le purin d’ortie à 20% pour utiliser comme engrais au pied des plantes (attention de ne pas toucher les plantes) et à 5% en aspersion sur le feuillage pour renforcer les plantes.

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