Bières artisanales

Aujourd’hui, de très bonnes bières peuvent être achetées dans la plupart des magasins d’alimentation. Il existe maintenant un large public d’amateurs pour cette boisson. Et évidemment, j’en fais partie ! Comme plusieurs lecteurs de ce blog d’ailleurs !

L’engouement pour la bière bat son plein depuis une dizaine d’années et s’accompagne de la naissance de nombreuses brasseries aux quatre coins de la France. Certaines d’entre elles connaissent une large audience régionale (ainsi la brasserie Rouget de l’Isle, de Lons-le-Saunier, qui produit une quinzaine de bonnes bières).

A côté de ces grosses brasseries qui deviennent parfois quasi-industrielles, c’est d’ailleurs le cas de la Rouget de l’Isle, existe une multitude de petits producteurs, très artisanaux, dont la commercialisation est généralement plutôt confidentielle. La dynamique est très forte en Franche-Comté où il semblerait qu’il existe ainsi une cinquantaine de petits brasseurs, dont la plupart sont en activité depuis peu. Si certains lecteurs de ce blog en connaissent, ça m’intéresse de savoir où elles sont situées. Et si on commençait un recensement entre nous ?

J’ai eu l’occasion de goûter de nombreuses bières ces dernières années et, comme tous mes amis, je constate que la qualité est (presque) toujours au rendez-vous. Il faut dire malheureusement que la hauteur du prix, elle aussi, est (presque) toujours au rendez-vous.

Cet été, lors d’un petit séjour en Bretagne, j’ai visité une petite brasserie au nord de Brest. Trois bières plutôt classiques et très agréables sont produites dans ce lieu et portent le nom de Mutine. Ma préférence va à trois autres bières de la brasserie, plus typées, dont une bière à base d’algues. Ces six bières peuvent s’acheter sur place au 2 avenue de Portsail à la brasserie des abers à Ploudalmézeau. Alors, si jamais vous allez en Bretagne … !

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Autre lieu, autres bières : lors de mon séjour il y a quelques semaines sur l’île Texel aux Pays-Bas, j’ai bu (et rebu) pour la Nième fois la bière locale produite sur cette île. Là encore, la qualité est au rendez-vous. Si vous avez un jour la chance d’aller sur cette île, vous y trouverez ces bières un peu partout.

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Hier, j’ai dégusté une bière fabriquée sur l’île de Ré, que l’on m’avait offerte. Très étonnante car possède un fort goût de caramel ! Déguster cette bière est une sage occupation qui devrait permettre à notre Lionel national, désormais « retraité à vie de l’île de Ré », qui s’est un peu grillé – pour ne pas dire qu’il est même politiquement caramélisé lui aussi – de passer une bonne et heureuse retraite !

34 réflexions au sujet de “Bières artisanales”

  1. Moi j’y connais rien en bière… je suis même incapable d’en trouver certaines meilleures que d’autres… Ou alors selon des critères bien peu objectifs, notamment le plaisir que j’ai d’être avec ceux qui boivent avec moi. Plaisir qui, malheureusement, à mesure que je bois avec eux, est de plus en plus difficile à tenir tant il s’entrecoupe d’excursions de plus en plus fréquentes aux toilettes. Je fais en effet partie de ces gens, qu’on ne plaint pas assez, qui ont la bière qui passe directement dans la vessie, sans passer par le sang.

  2. Il reste à établir cette dialectique Vin/Bière que je n’ai pour l’instant trouvé nulle part : sang du Christ/urine des Dieux, boisson du Sud/boisson du Nord, etc.

    Je me rends bien compte qu’on ne boit pas le vin comme la bière mais ne perçois pas encore toutes les subtilités et nuances entre ces deux gestes. En gros, je me sens Romain lorsque je bois du vin, et Celte lorsque c’est de la bière… mais à part ça !

  3. Je pense surtout qu’on ne boit pas la bière et le vin dans les mêmes circonstances, l’une en dehors des repas, l’autre pendant le repas (en général).

    Quant à l’aspect culturel entre romains et celtes, n’oublions pas que la bière est au départ d’origine méridionale, contrairement à ce que tu dis (origine vers l’Egypte, puis la Gaule beaucoup plus tard via les romains) même si ce sont les vikings qui, au 11ème siècle, nous ont permis d’améliorer sa qualité gustative grâce à l’emploi du houblon. La différence nord/sud dont tu parles n’est donc pas historique à mon sens, mais relève plutôt de conditions climatiques contraignantes. Finalement, on s’est mis à fabriquer de la bière, par défaut, c’est à dire là où la vigne n’était pas possible (quelques régions, où l’on cultive les deux, comme l’Alsace font un peu exception à cette règle).

  4. Quant au symbolisme « sang du Christ / urine des Dieux » dont tu parles, il faudra que j’en parle un jour au Big Boss et lui demander ce qu’il en pense … mais après ma « mise en bière » seulement !

  5. Héhé voila un sujet qui me passionne!!
    Je ne connais pas de fabricant artisanaux je crois, mais en revanche je me rend toujours dans cette rue du centre ville où il y a un magasin de bière qui possède un large choix de saveur venant d’un peu partout…
    A chaque fois je ne sais plus où donner de la tete…
    Et juste a coté me semble t’il il y a un bar qui propose aussi une grande variété de biére a deguster sur place.

  6. Ha!! il y a aussi ce bar vers Valentin, le long de la nationale ( ou la rocade je sais pas) je sais plus comment il s’apelle, il y a aussi un bar/tabac a coter….bref celui-ci aussi sert des bieres différentes proposées sur une carte.

  7. Oui, il y a quelques endroits en Franche-Comté où l’on peut boire quelques bonnes bières. Je pense que le magasin dont tu parles à Besançon est celui de la rue Claude Pouilley, non ? On pourrait organiser une dégustation pour Vincent, lui qui semble réfractaire à la consommation de ce doux breuvage !

  8. Juste pour rappeler que j’avais écrit un article intitulé « La Cantillon, bière d’exception » que vous pouvez retrouver dans la rubrique « coup de coeur » du 12 avril dernier et qu’il y avait eu une première discussion sur le sujet « bière ou vin ? »

  9. Oui exact c’est dans la rue Claude Pouillet.
    Bière ou vin???
    Hum le choix est difficile pour moi étant donner que ce sont les deux seuls alcools que je bois.
    Mais je crois que je délaisserais volontiers une bière plutot qu’un bon vin.
    Je pense que ce sont deux ambiances differente : une biere entre amis avec amuse gueules et de l’autre une bouteille de bon rouge en mangeant…la montée n’est pas la meme!

  10. Dites moi si je me trompe, mais il me semble que le vin est bon pour la santé a hauteure de 1 verre par jour c’est ca, nan?
    Mais attention de bon vin, je parle pas de  » piquette »…
    C’est bon pour le foie nan?
    Ohhh je sais plus!! Zut.

  11. LA PREMIERE GORGEE DE BIERE

    « C’est la seule qui compte. Les autres, de plus en plus longues, de plus en plus anodines, ne donnent qu’un empâtement tiédasse, une abondance gâcheuse. La dernière, peut-être, retrouve avec désillusion de finir un semblant de pouvoir…

    Mais la première gorgée ! Gorgée ? Ca commence bien avant la gorge. Sur les lèvres déjà cet or mousseux, fraîcheur amplifiée par l’écume, puis lentement sur le palais bonheur tamisé d’amertume. Comme elle semble longue, la première gorgée ! On la boit tout de suite, avec une avidité faussement instinctive. En fait, tout est écrit : la quantité, ce ni trop ni trop peu qui fait l’amorce idéale ; le bien-être immédiat ponctué par un soupir, un claquement de langue, ou un silence qui les vaut ; la sensation trompeuse d’un plaisir qui s’ouvre à l’infini… En même temps, on sait déjà. Tout le meilleur est pris. On repose son verre, et on l’éloigne même un peu sur le petit carré buvardeux. On savoure la couleur, faux miel, soleil froid. Par tout un rituel de sagesse et d’attente, on voudrait maîtriser le miracle qui vient à la fois de se produire et de s’échapper. On lit avec satisfaction sur la paroi du verre le nom précis de la bière que l’on avait commandée. Mais contenant et contenu peuvent s’interroger, se répondre en abîme, rien ne se multipliera plus. On aimerait garder le secret de l’or pur, et l’enfermer dans des formules. Mais devant sa petite tache blanche éclaboussée de soleil, l’alchimiste déçu ne sauve que les apparences, et boit de plus en plus de bière avec de moins en moins de joie. C’est un bonheur amer : on boit pour oublier la première gorgée. »

    (Philippe Delerm, La première gorgée de bière, Gallimard, 1997)

  12. C’que j’aime bien dans ce texte de Delerm, c’est que pour parler de la bière il mélange un style « moussu » avec une petite pointe d’amertume. Bien vu !

  13. Très beau ce texte que je connaissais déjà !
    Vincent, ça ne te donne pas envie d’aimer la bière, un tel texte ? Car tu sais, il y a toujours une bière qui nous correspond, que l’on soit brun … houblon !

  14. A propos du houblon, signalons qu’il contient une hormone femelle, un oestrogène. Il n’y a pas si souvent encore, on conseillait aux femmes qui allaitaient leurs bébés, en cas de quantité de lait insuffisant, de boire de la bière pour favoriser la production de lait maternel.

    La présence de cette hormone favorise, chez l’homme qui boit beaucoup de bière, des caractéristiques un peu féminines, notamment les seins qui se développent. Toute proportion gardée certes, car je connais beaucoup d’hommes amateurs de bière dans mon entourage et n’en connais aucun qui en soit au point de porter un soutien-gorge !

  15. …Et dans le vin de la testostérone qui fait pousser les poils (un pénis ?) aux femmes !

    La voilà la différence que tu cherchais, Vincent !

  16. Toujours aussi drôle, H.B. ! Warf warf !

    N’empêche, incroyable cette histoire d’oestrogène… Je n’ai pas fini d’y réfléchir !!!

    Peut-être est-ce une explication du succès grandissant de la bière : la société n’est-elle pas, de façon générale (pas uniquement en matière politque) en train de s’oestrogénifier ?

  17. Nos ancêtres qui ont découvert la bière ne se posaient sûrement pas autant de questions existentielles que ne s’en pose Vincent ! Ils étaient beaucoup plus terre à terre et toute nouvelle source de nourriture potentielle était bonne à prendre. Car à l’époque on faisait feu de tout bois. C’est ainsi que quelque part lors de l’époque de la civilisation summérienne, des grains d’orge ont dû être oubliés dans un récipient, la pluie est tombée dessus et a fait fermenter les grains. Comme on était à l’époque dans une économie de subsistance et que tout était bon à manger ou à boire, un homme (ou une femme ?) a eu l’idée de goûter au breuvage et l’a trouvé buvable. C’est ainsi que l’on explique généralement l’origine de la bière.

    Les premiers noms qu’on a donné à la bière voulaient dire « pain liquide » car finalement le mode de fermentation était relativement semblable à celui du pain et l’on utilisait la bière comme liquide nourrissant et non comme breuvage à boire par plaisir … bien que, j’imagine, on devait se saoûler avec !

    Ce n’est que lorsque les Vikings sont arrivés avec leurs techniques de fabrication (comme je l’ai dit plus haut), que la bière a acquis cette amertume typique (due au houblon) et qu’elle est devenue une boisson agréable à boire (sauf pour quelques êtres bizarres qui n’aiment pas la bière, dont Vincent semble faire partie !).

  18. Hééééééééé ! J’nai pas dit que je ne trouvais pas agréable de boire une bière… juste que je ne parviens pas à en apprécier toutes les subtilités et nuances.

    Quant au prétendu « pragmatisme » de nos ancêtres, je me demande si ce n’est pas une idée réçue qui tient du mythe de l’âge d’or que l’on ne peut concevoir, en plus, autrement qu’en transposant notre fonctionnement psychique. On sait par exemple maintenant que le prétendu « troc » n’a sans doute jamais existé (les échanges se faisaient vraisemblablement en terme de « potlach », donc de façon bien plus irrationnelle). Pour ce qui est des « inventions et découvertes » (feu, roue… comme bière), on ne parvient pas à concevoir autre chose qu’un hasard « sélectionné » par un individu plus astucieux ou aventureux que les autres. C’est le même schéma qui gourverne la théorie de l’évolution (qui ne parvient pas elle non plus à concevoir autre chose que ses hypothèses). Je n’ai pas moyen de le « prouver » évidemment, mais je parierai volontiers que la plupart des inventions ont été découvertes dans une sorte d’état de rêve, un mélange peu « terre à terre » de réel et de délire ou les dieux, les signes, les croyances, la magie gouvernaient davantage que l’esprit pré-scientifique.
    Vous ne pensez pas ?

    A part ça, merci pour toutes ces infos, Bernard… évidemment.

  19. Le goût, ça se travaille et ça s’éduque. Pour trouver les subtilités d’une bière… il faut les chercher. C’est un exercice que l’on pratique beaucoup plus couramment avec le vin, et je pense que c’est la seule raison qui fait que l’on trouve ça plus facile.

    On peut constater la même chose avec les épices. Quelqu’un qui n’a pas l’habitude de manger du piment aura la bouche emportée par celui-ci, ni voyant aucune subtilité. Alors qu’il existe des tas de piments différents qui ont tous leurs particularités (promis, si on retient l’idée de la dégustation à l’aveugle, je n’en mettrai pas).
    Il faut donc avoir l’habitude de déguster des bières différentes pour apprendre à les apprécier et les distinguer les unes des autres.

    J’avoue que depuis que je connais Bernard, j’ai fait pas mal de progrès dans ce domaine.

  20. Concernant les inventions « cullinaires », je me suis toujours demandée qui avait bien pu avoir un jour l’idée de monter des blancs d’oeufs en neige et qui avait inventé la mayonnaise.

  21. Cette manière de voir les choses m’est venue, je crois, au visionnage de « L’Odyssée de l’espèce », je ne sais pas si vous voyez ce que c’est : une grande fesque de France 2 présentant nos ancêtres depuis l’Australopithèque jusqu’à Homo Sapiens.

    Très bien vu, j’ai trouvé, le feu perçu comme un animal qui mange (du bois), mord (qui approche sa main), que l’on ne parvient pas à tuer d’un coup de lance… qui reste même accrochée à elle… mais que l’on parvient à domestiquer.

    Grotesque, en revanche, à mon sens, la soit disant invention de l’outil (« Le caillou cassé coupe la main… donc le caillou cassé coupe la viande…etc ») et tout le film suivant « Homo Sapiens ».

  22. Une bonne bière en mangeant me va aussi , n’étant pas un amoureux du vin ! il n’y a qu’un truc qu’il ne faut pas faire , c’est de manger du fromage avec une bière , une horreur !!!! :sick: Alors qu’avec un bon verre de vin ( Même un mauvais ) ça passe bien , je ne sais si c’est le vin qui rend bon le fromage ou l’inverse !!!!
    Et bien , je dois être plus celte que romain en me délectant de l’urine de dieu !!! Le vin une boisson du sud , et bien venez faire un tour en Bretagne , il y a peu de vignes mais de belles caves !

  23. Belle initiative !
    Mais je rentre de Belgique à l’instant et j’ai les papilles très saturées de deux jours de vapeurs houblonnées ! :wink:

  24. Non, car j’hésite encore sur la contenance des récipients (50l ou 80l). Je n’ai donc pas encore le matériel. ça ne devrait pas tarder, au moins pour l’achat du matériel.

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