« Bianco y negro » par Bebo & Cigala

L’expression « noir et blanc » est souvent utilisée pour qualifier une chose qui est sans nuances. Exemple de phrase entendue : « le monde n’est pas noir et blanc, il est bien plus nuancé que ça ». S’il est un domaine où le noir et blanc est au contraire synonyme de nuances, c’est bien celui de l’image. La photographie et le cinéma en noir et blanc, par exemple, offrent toute une gamme de nuances que la couleur est incapable de proposer. Quel plaisir que de contempler le visage de vieux jazzmen ou de vieux bluesmen que la pellicule de l’époque – forcément en noir et blanc – a immortalisé ! N’avez-vous pas remarqué que les photos en noir et blanc de Brassens dégagent beaucoup plus d’émotion que celles qui ont été faites en couleur ?

En ce moment, je regarde quelques vidéos musicales dont les artistes (il s’agit d’artistes actuels) ont délibérément opté pour le noir et blanc. Par exemple celle du chanteur belge Arno dont je parlerai un jour sur ce blog. Et celle de Bebo & Cigala … !

Ah, Bebo et Cigala … ! Le concert live débute par une superbe intro à la guitare. Un visage apparaît dans l’obscurité, celui de Bebo qui chante une magnifique mélodie en espagnol, d’une très belle tristesse. Les paroles ne sont pas très joyasses : « Il est un lieu où les arbres pleurent et où je pleure sans fin ». L’image noir et blanc convient à merveille à cette ambiance de tragédie. Et puis d’un seul coup, changement de rythme, le piano prend le relais dans un registre plus festif, très inspiré de la musique cubaine et joué par un vieux monsieur qui semble avoir 80 ans, qui possède de longues mains démesurées incontestablement faites pour le piano, et dont le visage ressemble à celui d’un criquet (vous savez : le criquet qui est dans le film Pinocchio !), d’où j’imagine son nom de Cigala. La voix et le piano se rejoignent majestueusement, la guitare restant au deuxième plan. Le percussionniste et le contrebassiste sont ensuite de la partie et le morceau qui s’achève est un parfait modèle d’équilibre entre les différents instruments.

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Dans un commentaire sur ce blog, Vincent avait proposé une soirée chez lui autour de la musique de Nougaro. Nous nous étions retrouvés à quatre en juillet à Besançon pour une belle soirée consacrée aux textes très émouvants du chanteur toulousain.

Aujourd’hui, je reprends momentanément l’idée de Vincent (en espérant que d’autres se l’accapareront aussi par la suite) et propose une petite soirée à la maison, à une douzaine de kilomètres de Besançon, à la frontière de la Haute-Saône. Je ne sais pas encore ce qu’il y aura exactement au programme : des extraits de concerts en noir et blanc de Bebo & Cigala, peut-être Arno, quelques vieux bluesmen des années 60 et puis probablement quelques extraits du DVD Swinging Bach dont j’avais parlé au tout début de ce blog, en janvier dernier. Le rendez-vous est à 19H30 mardi prochain 31 octobre (le lendemain, c’est férié !). Je prévois quelques petites bricoles à grignoter, quelques bières évidemment.

Ceux qui ne me connaissent pas peuvent simplement mettre un commentaire disant qu’ils viendront. Comme leur adresse e.mail m’est systématiquement transmise par ailleurs, je leur enverrai les renseignements pour trouver la maison. Il n’y a pas beaucoup de place mais on peut toujours se serrer. Avis donc aux amateurs ! C’est un peu expérimental comme type de soirée mais bon, on verra bien ce que ça donne !

17 réflexions au sujet de “« Bianco y negro » par Bebo & Cigala”

  1. « Beau comme la rencontre fortuite d’un parapluie et d’une machine à coudre sur une table de dissection » dit-on depuis Lautréamont… Peut-être serons-nous plusieurs, après mardi, à dire : « Beau comme la rencontre d’un rossignol andalou et d’un criquet à longues griffes dans un chalet haut-saônois ». Bref…. Je viens !

    Sur la magie du Noir et Blanc.

    Hypothèse :
    Chaque fois qu’on enlève une « dimension » au Réel, on occtroie du même coup plus d’intensité à celles qui restent.

    Conséquence 1 :
    Enlevez toutes les dimensions du Réel et vous obtiendrez le plus grand « mystère », la plus grande « présence ». N’est-ce pas ce qui s’est passé, par exemple, avec « Monsieur Roger » ? (cf. article précédent)

    Conséquence 2 :
    Plus le monde « virtuel » rajoute des dimensions pour copier (voire même parfois dépasser) le Réel… et plus il devient paradoxalement « plat » !

  2. Une petite apparition dans le blog (délaissé pour cause de voyage dans la Belle Province) pour dire qu’en roulant hier, 25 octobre, dans mon « char » j’ai entendu un bout d’émission sur France-Culture, entre 11h et 12h, qui évoquait Gibraltar, Corne d’Aurochs… la Jeanne, Louis Lecoin, René Fallet… autrement dit la BANDE A GEORGES BRASSENS.
    On doit pouvoir réécouter et Podcaster cette émission.
    J’y ai entendu des anecdotes et des interviews intéressantes qui ne devraient pas vous déplaire !!!

  3. Je viendrais bien aussi. D’autant plus que j’adore regarder les DVD musicaux… chez les autres. Je n’ai pas la télévision et mon écran d’ordinateur a la taille d’un écran d’ordinateur. De plus, c’est un exercice que je trouve beaucoup plus agréable à plusieurs.

    Concernant les images, fixes ou animées, je pense que la couleur nous distrait. Qu’en ôtant cette dimension, les photographes peuvent se concentrer sur la lumière et sur les contrastes. Je suis tombée sur le blog d’un photographe qui y montre des clichés de scènes de concerts (surtout du jazz et du blues) et qui a eu la bonne idée de présenter les même photos en couleur et en noir et blanc. Il y explique comment il travaille et ce qui fait qu’il choisit de garder la photo en couleur ou de la passer en noir et blanc.
    La même photo (prise de vue) n’exprime pas la même chose selon qu’elle est en couleur ou pas. Il y a même certains clichés qui basculent dans un sentiment opposé (gaîté / mélancolie).
    Je n’ai, hélas, pas noté l’adresse du blog, et ne le retrouve pas.

    Une autre idée me vient à propos de la photographie noir et blanc : Notre vision est en couleur. Le fait de photographier (ou de filmer) en noir et blanc permet une distance par rapport à la réalité… et donne, tout de suite, une dimension artistique.

    Bien-sûr, tout dépend du sujet traité. La photo des potirons de Bernard de l’article précédent aurait donné quoi en noir et blanc ?

  4. Le secret du plaisir que procure le N&B est peut-être avant tout « organique » : une sorte de soulagement des bâtonnets pour un temps débarrassés des cônes (on les comprends !)

  5. Jusqu’à ce qu’il y ait encore un peu de place au salon, quitte à s’asseoir par terre. Mais s’il fallait vraiment se serrer, amène surtout de jolies dames !

  6. Bon ben… c’était vraiment « top » !!! et en plus on a tous reçu un super CD en cadeau (et des bières à gogo !)…
    Comme d’hab, les absents ont eu tort !
    Merci Bernard
    (excellent aussi ton sketch de la télécommande !)

  7. Heu…. elles étaient bonnes les bières… et j’en ai trouvé une plus acide que les autres, sans qu’elle soit pour autant moins bonne…. mais je me sens d’autant plus « toujours ignare » que je n’ai même pas retenu les noms.

  8. Il pourrait y avoir une autre soirée chez moi en fin d’hiver. Peut-être autour d’un DVD de Richard Galliano.

  9. Oui, tu as raison, on peut faire plus tôt. A moins qu’il y ait d’autres candidats pour organiser ce type de soirée !

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