La récolte des potirons

LE COIN DU JARDINIER (14)
Je me suis longtemps désintéressé des récoltes de légumes. Pour moi, être jardinier, c’est avant tout semer, travailler la terre, regarder pousser les plantes, les soigner, les observer dans tous leurs détails, … et je n’éprouvais autrefois qu’un plaisir très limité à récoter les fruits de ce labeur. Il s’agissait même pour moi d’une véritable corvée. Et puis les années ont passé et j’ai commencé à apprécier pleinement ce moment où je pouvais faire mes « provisions pour l’hiver ».

Ce matin, je suis allé au champ récolter mes derniers potirons. Ce sont peut-être les légumes que je préfère par la beauté de leurs formes et celle de leurs couleurs. Cette année, j’ai cultivé un peu plus de variétés que d’habitude. J’ai mes préférées naturellement, que je cultive année après année mais j’en teste quelques nouvelles tous les ans.

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Les potirons se récoltent en général vers le 15 octobre, l’idéal serait même de le faire un peu plus tard, le temps de laisser les fruits venir tous à maturité (surtout cette année car les fruits se sont formés tardivement), mais il faut dans ce cas surveiller de très près la météo et les enlever avant les premiers risques de gelée.

Contrairement à une idée répandue, les potirons se conservent mal en cave où ils pourrissent facilement. Un endroit sec et même chaud (de 10 à 20°C) leur convient bien. Il semblerait que les potirons se gardent mieux lorsqu’on les retourne la queue en bas (je n’en connais pas l’explication exacte, peut-être qu’il se désèchent moins ainsi). Avec un peu d’habitude, on finit par connaître les variétés qui se gardent peu (on les consomme alors en début d’hiver) et celles que l’on peut consommer tardivement jusqu’au début du printemps.

Il y aurait des tonnes de choses à dire sur ces fruits magnifiques, qu’il s’agisse de leur histoire, de leur valeur alimentaire, de leurs nombreuses utilisations… Après ce premier texte sur la manière de les récolter et de les conserver, je devrais donc leur consacrer une série d’articles dans les temps qui viennent.

14 réflexions au sujet de “La récolte des potirons”

  1. J’aurais pu, la semaine dernière, à l’occasion de l’exposition à Brussey, photographier une centaine de variétés de potirons mais le temps m’a manqué pour le faire. Dommage !

  2. Aïe, aïe, aïe, je ne sais même pas si je dois répondre à cette question car ça risque d’embrouiller les lecteurs de ce blog.

    Ce qui est certain, c’est que dans le langage des jardiniers et des cuisiniers, les trois termes « potirons », « citrouilles » ou « courges » sont souvent synonymes.

    Aïté Bresson dit « Le français du Nord et du Centre emploie généralement le terme « citrouille » (du latin « citrus » jaune citron)… mais le méridional ne voit là que des courges, ou encore des cougourdes (du latin « cucurbita », recourbée). Quant au potiron, c’est un mot que l’on emploie depuis le milieu du 19ème siècle pour désigner une variété de courge plus grosse que la citrouille, ce qui demeure assez vague. »

    Deux autres auteurs, Jean-Baptiste et Nicoles Prades, disent un truc qui n’a rien à voir avec ce qui a été dit plus haut : « Les courges peuvent se consommer jeunes, et sont alors appelées courgettes, ou bien à complète maturité, lorsqu’elles deviennent potirons ».

    Si vous avez compris, moi pas !

    Je retiendrai surtout l’explication de Charles Naudin, naturaliste au Muséum, qui en 1850 fit la classification suivante :

    – les variétés appartenant à l’espèce cucurbita pepo (présentes depuis longtemps en Europe occidentale, que l’on appelait même gourdes) sont appelées citrouilles (exemples : Pâtissons, patidous, pommes d’or, acorn … + la plupart des variétés que l’on appelle courgettes) ;

    – les variétés appartenant à l’espèce cucurbita moschata sont appelées courges musquées (exemples : musquée de Provence, butternut, Longue et Ronde de Nice…) ;

    – les variétés appartenant à l’expèce cucurbita maxima (de forme ventrue en général, importées d’Amérique) sont appelées potirons (exemples : giraumons, potimarrons, hubbard, …)

    Cette classification botanique me semble la plus adéquate, la seule en tout cas qui soit cohérente.
    Celà dit, le mélange entre les genres me va bien aussi car je connais (suivez mon regard ou plutôt ma pensée) des gens qui sont de vraies courges, pour ne pas dire de véritables gourdes, et qui n’ont rien dans la citrouille !

  3. En voyant toutes ces couleurs (ces roses et bleus surtout !), çe me donne envie de relancer les repas en couleur. Ca en tente certains ? (Se retrouver et manger tout en blanc, en orange, en vert…)

  4. Génial cette idée ! Ah, voir la vie en rose un soir ! En bleu le lendemain ! Se mettre au vert la semaine suivante ! Mais avec une petite demande particulière de ma part avec laquelle vous serez évidemment tous d’accord : toujours se griser !

  5. Très bonne idée, je suis partante aussi.
    Pour la « griserie », on pourra faire une exception ou faudra t’il qu’on trouve du vin vert, du vin orange… ?

    La couleur contribue au goût et à l’odorat. Je ne sais plus si je ne l’avais pas déjà dit dans un commentaire de ce blog, mais l’expérience a été faite à dans une exposition. Des bouteilles contenant chacune un liquide de couleur différente étaient « senties » par le public qui devait retrouver le parfum. La majorité des personnes qui tentaient l’expérience reconnaissaient le citron dans le liquide jaune, la fraise dans le rouge, etc.
    En fait, chaque bouteille ne contenait que de l’eau et un colorant.

    Et ça me donne une idée pour une autre soirée blog à thème :
    Faire une soirée dégustation les yeux bandés.
    Reconnaître un vin : pas son millésime, ni son appellation, mais sa région, et même sa couleur – tant qu’on n’a pas essayé, on n’imagine pas qu’il est difficile de distinguer un blanc d’un rouge.
    Reconnaître un fromage : avec une difficulté supplémentaire car c’est quelqu’un d’autre qui vous le met dans la bouche. On supprime ainsi un autre sens qui est le toucher et on ne se fait une idée de la texture que grâce à la langue et au palais.

  6. Il va nous falloir mille vies pour faire toutes ces expériences ! Dans ce cas, je suis donc partant !

  7. Mon frère vient de recevoir 60 fiches jardinage éditées par ATLAS pour 1,50 euros seulement. Je les trouve extrèmemement bien faites et viens de me les commander. Après, évidemment, on peut continuer la série pour une somme plus importante mais on peut aussi arrêter les frais au bout de 1,50 euros, ça n’engage donc pas à grand’ chose ! http://www.editionsatlas.fr/minisite.jsp?item=116136

  8. Oui, Vincent, les courges sont aussi bonnes qu’esthétiques. Il y a des tas de manières différentes de les cuisiner. Je ferai un petit article prochainement à ce propos (enfin, quand je dis « petit article », chez moi ça prend tout de suite 30 ou 40 lignes… !).

    En attendant, voici une référence intéressante sur le sujet : « Comment faire la cuisine des courges » de Jean-Baptiste et Nicole Prades aux éditions Rustica.

  9. waaaaaahhhh!!
    Je ne savais pas qu’il y avait autant de variété de potirons…
    C’est hallucinant!!!

  10. Anne rappelle que « la couleur contribue au goût et à l’odorat ». C’est vrai pour les vins, comme elle le souligne si justement, mais aussi pour les légumes.

    Ainsi, quand on fait goûter aux gens des tomates les yeux fermés, il préfèrent les rouges, mais s’ils ferment les yeux, ils préfèrents les jaunes. Peut-être d’ailleurs que si les gens consomment aussi peu de prunes, c’est parce qu’elles sont bleues, la couleur la moins « appétante » !

    Quant aux filles, je pense préférer les brunes, mais les yeux fermés, allez savoir … !

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