Belote et rebelote !

BELOTE
Il y a un mois et demi, le Canard avait révélé une info très cocasse sur la manière dont notre ministre de l’économie a mis en scène sa propre promotion médiatique en vue des journaux télévisés du soir. Petit rappel : Thierry Breton est allé faire le plein en biocarburant le 9 octobre à la Porte d’Orléans. Il est arrivé au volant de son véhicule (alors que les réglements de sécurité l’obligent à avoir un chauffeur), s’est servi lui-même en carburant vert sous les caméras et les micros d’une myriade de journalistes. Passage le soir sur les chaînes de télé.

Le lendemain, surprise : les automobilistes, venus en nombre à la suite des infos télévisées, n’ont pas eu droit à leur biocarburant, la POMPE ETAIT VIDE ! Evidemment, puisque celui-ci ne pourra être légalement vendu au mieux qu’en 2007 ! Sauf que le ministère de l’intérieur avait permis d’alimenter la station de la Porte d’Orléans, en produit illicite, juste pour satisfaire les appétits médiatiques du ministre de l’économie. Ce sont les douanes qui sont venues, dès le départ du ministre, exiger du pompiste qu’il vide sa cuve ! Quel grand art de la mise en scène !

REBELOTE
Moins de quinze jours plus tard, belote et rebelote ! Jean-François Coppé a monté de toute pièce quasiment le même type d’opération de comm’. Le 16 octobre, il s’est rendu dans un petit café à Saint-Ouen (en zone sensible, comme par hasard !), suivi par le cortège habituel des photographes, micros et caméras. Coppé était accompagné par des représentants de la Confédération française des jeux automatiques. But de la manoeuvre : vanter le projet d’abaissement de la taxe sur les flippers, les baby-foot, les billards et les fléchettes, baisse qui n’interviendra qu’en 2007. Les images du soir à la télé montrent Copé jouant au flipper, tutoyant la patronne du bar « hé, Marie-Lou, tu m’payes une partie, dis ! ».

Enquête du Canard quelques jours plus tard : là-aussi surprise, la société de jeu du coin qui avait prêté le matos était venue récupérer le flipper et le baby. A leur place, il n’y avait plus qu’une petite table et un bouquet de fleurs. Autre surprise, le journaliste du Canard a appris que le bar est toujours fermé le lundi et qu’il n’avait été « réquisitionné » ce jour-là que pour permettre à notre cher ministre de faire son numéro. Et puis, ça faisait longtemps que les propriétaires du bar avaient abandonné les jeux bruyants. Leur truc à eux c’est le tarot, les échecs et la belote !

19 réflexions au sujet de “Belote et rebelote !”

  1. Il faudrait que tout le monde regarde le journal télévisé comme une fiction (à défaut de ne plus le regarder du tout). Plus aucune image n’est fiable. Tout est mis en scène.
    Nous sommes tous pris pour une bande de dupes, même si nous avons de plus en plus souvent connaissance de ces « trucages ».
    Qui sont d’autant plus ridicules qu’ils n’apportent pas grand-chose au discours qu’ils sont sensés illustrer et ne font que jeter le discrédit sur leurs auteurs quand ils sont dévoilés…

    Je connais plusieurs personnes qui ont eu l’occasion de travailler pour des émissions de télévision de type reportage et qui avaient toutes des anecdotes de ce type à raconter. La mise en scène y est aussi travaillée que dans les fictions.

    J’ai complètement arrêté de regarder la télévision depuis quelques années et je me sens comme désintoxiquée. Je recommande vivement ce sevrage, on en tire un mieux-être insoupçonné.

    Je passe du coq à l’âne (du trivial au poétique) mais je sais que Bernard ne m’en voudra pas, d’une part parce qu’il aime quand les commentaires partent dans tous les sens, et d’autre part parce que c’est pour parler de musique :
    Pendant que je tapais le commentaire sur Paul Géroudet et celui-ci, j’ai écouté pour la première fois un album que mon fils m’a fait connaître. Il s’agit de CocoRosie. Deux sœurs américaines (on les classe – parce qu’il le faut bien- dans le psyche pop ou le rock indie). Elles ont chacune une voix magnifique, toutes deux très différentes, l’un très claire et l’autre éraillée à la Cat Power. Leurs arrangements sont souvent composés de bruits de jouets d’enfants et leurs chansons sont d’une rare poésie. J’ai lu qu’elles avaient tourné avec Bright Eyes et que Devendra Banhart, et Antony Hegarty (de Anthony and the Johnsons) ont collaboré à un de leurs albums.

  2. Il y a (à la télévision !!!) une émission de décryptage des médias, qui décortique, assez savamment je trouve, toutes ces manipulations ou trucages : « Arrêt sur images », sur la 5 (le dimanche matin de 12h30 à 13h30). Comme quoi, pour raviver la formule d’Hölderlin que j’ai déjà citée, « là où croit le danger se trouve aussi ce qui sauve ».

  3. Eh oui, la télé se nourrit de la télé. Ou elle tourne en rond.
    Je ne connais pas l’émission dont parle Vincent (et pour cause), mais je me souviens qu’il y avait de plus en plus d’émissions de télévision faites d’extraits d’émissions de télévision. La plupart auraient pu avoir comme sous-titre : Congratulons-nous mutuellement.

  4. Regarder ou pas la télé ? Telle n’est pas à mon avis la bonne question.
    S’il s’agit de se repaître au premier degrès du déversement de faits incohérents, alors autant aller aux WC, ou faire la vaisselle, ou une autre activité de portée culturelle aussi fondamentale que dormir.
    Mais s’il s’agit de scruter ce qui ce jour-là est donné en pature à tout un chacun quand à la représentation du monde sensée façonner son existence du jour d’après, alors se brancher sur le média pour décrypter le sens du message me semble crucial. Parce que le lendemain ce n’est pas Platon, Kant ou Mac Luhan que je vais croiser, c’est le mec qui hier soir a regardé Tf1. Et ce mec, soit je le conchie tellement que je considère qu’il n’y a plus entre lui et moi de commune humanité et je passe mon chemin, l’air de celui-qui-ne-regarde-pas-la-télé, pour aller retrouver mes pareils. (Etonne-toi, après cela de retrouver un jour ce quidam au FN).
    Soit, je peux échanger (encore) avec lui, sur la base de notre regard respectif sur l’étrange lucarne. Ceci est valable d’ailleurs avec ses proches, dont ses propres enfants. Parce qu’à l’école ils vont se retrouver confrontés à des copains qui eux ont vu la télé avec leurs parents, etc… Et si on ne tient pas à en faire de ces gamins d’intellos-de-gauche irrémédiablement à côté des baskets de leurs copains prolos-de-droite autant s’entraîner à voir avec eux le monde en face (dont le monde médiatique) et à leur donner l’esprit critique qui les aide à s’y retrouver.
    Dans cette optique, il vaudrait mieux me semble-t-il, au moins de temps à autre, regarder la télé : il en va du lien social, d’un lien social ouvert à l’ensemble des concitoyens.
    Et comme ce n’est pas suiffisant, rien n’interdit de lire en plus un ou deux journaux (avec le même esprit critique) et d’écouter une bonne chaîne de radio (pour le son ! question de na pas mobiliser toujours que les yeux quand il est question d’actualité.

    NB. Ces commentaires de ma part sont strictement inspirés par les vôtres. Je relève cependant leur caractère moraliste (au sens classique de réflexion sur les moeurs, à ne pas confondre avec moralisateur qui tend à plaquer une norme sur les comportements) que j’assume tout à fait. De toute façon, comme depuis ma lecture du « Candide » de Voltaire, à douze ans, je ne peux vivre-penser autrement, vous me souffrirez ainsi ou, si ces approches particulières du quotidien vous ennuient, vous ne craindrez pas de me demander d’aller bloguer (en rond ?) ailleurs.
    Mais, mince, devant un tel concert d’anti-télé, je ne vais pas, à mon âge et sauf le respect que je vous dois, inaugurer une carrière de mouton de Panurge !

  5. Cela doit bien vous arriver aussi : ayant posé ma prose sur le blog, le sentiment d’avoir insuffusamment pesé mes mots, la crainte de n’avoir pas été assez clair pour éviter d’être mal compris et de retrouver en écho des malentendus dont je serais l’origine. La seule garantie d’éviter cela serait de reprendre pour les confirmer les propos de mon prédécesseur, du genre : »je suis d’accord avec untel et patati et patata… On est tranquille et content. A vrai dire ça ne m’intéresse pas. Par contre, que mon interlocuteur me bouscule et me voilà contraint à penser plus avant. Au rique, à terme que lui ou moi nous trouvions pris par défaut. Et ça, ça m’intéresse bougrement.
    Quand dans mon précédent propos, je dis : « Etonne-toi de retrouver un jour ce quidam au FN », cela ne signifie pas que ayant regardé le même téléjournal que lui et en parlant de temps à autre avec lui, cela lui interdirait d’aller à Le Pen (comme on va au taureau). C’est plutôt l’idée qu’il ne faut pas se couper des gens à un point de non retour. Or, c’est ce qui est en train de se passer : ces gens ont tellement été mis de côté, qu’on en sait plus rien… Le Pen risque sérieusemenr de na pas obtenir les 500 signatures. Dans ce cas, les 20% environs d’électeurs qui se reconnaissent dans son parti, ne pourraient même pas être battus, c’est-à-dire que l

  6. (suite) la sanction du réel ne pourraient pas tomber. La frustration rentrée serait telle que les clivages déjà profonds pourraient cette fois devenir irrémédiables.

    Pas plus tard que ce matin, dialogue avec un de mes voisins (vous devinerez les protagonistes) :
    – Il fait étrangement chaud, vous ne trouvez pas ?
    – Oui, mais ils ont dit qu’il a déjà fait chaud comme ça en 1927, alors…
    – C »est vrai, mais à l’époque c’était très exceptionnel, alors que maintenant c’est souvent, et la glace des pôles qui fond comme jamais !
    – (Troublé et dans le regard : toi, je vois où tu veux en venir et pourtant :) Oui, ça c’est nouveau.

    Vraiment du raz des paquerettes ! Mais y-t-il une autre manière pour s’envoler que de partir du tarmac ?

  7. Il y a quelques années, la Maison de la Nature a eu droit aux honneurs du journal de France 3 (désolée ce n’était pas tf1 !). Et c’était vraiment très instructif : on nous a fait faire une parodie d’une réunion qui n’avait jamais eu lieu, monter 2 fois les escaliers parce que la première prise n’était pas la bonne,… Depuis, je ne regarde plus les reportages de la même façon ! Mais bon, ils n’ont pas trop modifié le message. J’ai aussi eu droit à un super article dans un canard ligérien, où mes propos avaient été complètement déformés, et là, c’est vraiment pénible. Le regard critique, on devrait l’avoir pour tout type de médias, qu’on soit intellos-de-gauche ou prolos-de-droite, que ce soit le Canard ou le Figaro.

    Au fait, j’suis pas intello et j’suis pas de droite, la télé sera de mise pour mes enfants ?

    Et si je suis d’accord avec un de tes propos Robert, n’est-il pas constructif d’en faire part ? J’aime bien lire des commentaires qui me font réfléchir lorsque je ne suis pas d’accord, mais je réfléchis tout autant lorsque je suis d’accord et pas pour les mêmes raisons.

  8. Je rebondis sur les propos de Mag sur le regard critique qu’il faut absolument porter sur les médias. Une bonne manière de fonctionner est d’aller sur les journaux internet qui ouvrent le dialogue avec leurs lecteurs ou leurs abonnés. Je le fais souvent avec leMonde et avec Libé sur lesquels je passe en moyenne presque une heure par jour.

    Les articles de ces deux journaux sont souvent très orientés, on a parfois l’impression d’être manipulés. Certes, mais lorsqu’on prend le temps de lire les dizaines de réactions des lecteurs à l’article en question, on se forge une idée qui est beaucoup plus nuancée (et probablement plus réfléchie). Les lecteurs amènent autant de matière à la réflexion que l’auteur de l’article lui-même (c’est exactement comme ce blog où, à partir d’articles très moyens, voire même très anectotiques, un débat peut naître et enrichir la réflexion de chacun).

    Sur leMonde, les commentaires des articles sont écrits par des gens très divers mais la longueur des commentaires est malheureusement limitée à quelques lignes. Sur Libé, la longueur des commentaires ne semble par contre pas limitée mais ça discute surtout entre socialos et ça manque de diversité.

  9. Effectivement, Mag, c’est bien de réflechir. On peut se dire qu’on est d’accord, bien sûr.
    Mais, tu vois, il y a une fonction dite « phatique » du langage, décrite depuis longtemps par les linguistes (Georges Mounin, 1965) et qui n’a pour rôle que de nous indiquer que nous sommes bien ensemble, indépendamment de ce que nous nous disons donc. Le résultat de discussions essentiellement fondées sur cette fonction se caractérisent par une incapacité notable à produire du sens : plutôt que de se mobiliser sur la question, on se congratule gentiment par des variations dans le style :
    – Ah, c’est bien ce que tu dis en A. je rajoute A’,
    – Oui, A’, c’est ça !
    – Enfin, on peut nuancer par A », peut être…?
    – Non, je t’arrête, A » ne me convient qu’à moitié. Je préfèrerais A »’
    – Effectivement, je suis d’accord, A »’ c’est mieux.
    et tutti quanti…
    Il s’agit là d’une structure de l’échange stagnant, charmant, poli mais stérile ,qui ne stimule ni l’expression ni la pensée. Voilà pourquoi j’y suis (et depuis si longtemps que j’ai honte à le dire) assez allergique.
    Mais, bon, au-delà de s’approuver, ça se discute, voire… ça se tait.

  10. Je reconnais que mon ton est presque emprunt de prosélytisme quand je parle de la télévision. Mais je ne méprise ne rien les personnes qui la regardent, je voudrais juste faire partager le sentiment de liberté qu’on éprouve vis-à-vis du petit écran quand on ne le regarde plus !
    Je pense sincèrement que pas mal de monde est littéralement intoxiqué par la télé.

    Il aura fallu près de deux ans aux personnes avec qui je déjeune chaque jour à la cantine de mon boulot pour ne plus me demander : « qu’est-ce que t’as regardé, toi, hier soir ? »
    Et c’est moi qui passe pour une attardée quand je ne comprends pas que la personne dont on parle est un présentateur où autre future star élue à coup de SMS hors de prix par des téléspectateurs.
    Et cela ne m’empêche pas de discuter, au contraire, avec ces collègues. Mais ça donne à notre conversation, une autre tournure. Je me fais expliquer fréquemment les nouvelles émissions, particulièrement les reality show. Et le fait que je ne la connaisse pas oblige mon interlocuteur à me parler de la manière dont l’émission est conçue, et, par-là même, à prendre un minimum de recul. C’est toujours ça de gagné. Et c’est souvent l’occasion de franches rigolades.
    Je suis quand-même toujours surprise du nombre de personnes qui disent que toutes ces émissions sont complètement nulles mais qui n’en ratent pas une. Addiction, vous dis-je.

    J’ai deux grands enfants (17 et 20 ans) à qui je n’ai jamais interdit de regarder la télévision. Ils en ont une qu’ils se partagent, en la faisant passer d’une chambre à l’autre. De moins en moins, car eux non plus ne le regardent pratiquement plus (seulement des films de location). Parce qu’ils ne trouvent plus de programmes qui les attirent.
    Je ne nie pas qu’il en existe d’intéressants. Je ne les connais pas. Je passe mon temps à d’autres choses.

    Peut-être vaudrait il mieux se battre pour une meilleure télévision. Mais-là, j’avoue, je ne me sens vraiment pas de taille.

  11. Non, non, pas d’accord avec toi, Robert. Nombre de commentaires de ce blog permettent à chacun de se positionner par rapport à ce qui a été dit précédemment. On réfléchit à ce qu’a dit l’autre, on est dans une situation d’écoute permanente, on rajoute un argument aux propos de l’autre parce que tel propos a fait tilt dans sa propre tête, ou parfois on met en veilleuse un de ses propres arguments qui ne semble plus tout à fait aussi pertinent au regard de ce qui vient d’être dit… Je ne crois pas qu’il s’agisse « d’échanges stagnants », bien au contraire, ils permettrent d’aller un peu plus loin, non seulement dans l’échange avec l’autre, mais aussi dans sa propre réflexion.

    Je me rappelle avoir lancé, sur ce blog, un ou deux pavés dans la mare à propos des sportifs (que je n’apprécie pas beaucoup, je dois dire). Plusieurs personnes, d’abord Roland, puis Vincent, et enfin et surtout Nico avaient, les uns après les autres, apporté leur petite pierre à la discussion (pas du tout un pavé, simplement de petites pierres plus constructives). Le A dont tu parles était devenu A’ puis A »… et je dois dire que j’ai alors en partie modifié ma perception du monde des sportifs.

    Merci Nico, tu te rappelles ?

  12. La fonction phatique du langage sert surtout à garder le contact avec tes interlocuteurs, à établir un lien social quoi…

  13. Bernard, si la fonction de dialogue contructif n’était pas le plus souvent à l’oeuvre sur ce blog, on se demande ce qu’on y ferait. Mais le caractère phatique de certains échanges doit-il pour autant être proscrit d’examen ? Je pense qu’il n’y a pas que la télé à s’autocongratuler et que le narcissisme collectif est un risque à prendre en compte dans tout groupe, y compris, pourquoi pas, parfois dans celui-ci.
    Ce n’est donc pas dire que tous les échanges y soient stagnants, que d’inviter à la vigilence pour qu’ils évitent de l’être à l’occasion.
    Il n’y a encore pas de garantie anti-phatique sur le marché. S’interdire de la penser, c’est à coup sûr y succomber.
    En tout cas, avec Vincent, ce n’est pas ces derniers temps le plus grand risque que nous ayons connu.

    Merci Vincent, tu te rappelles ? Et bien que, bleusaille, je n’ai pas encore eu le plaisir de rencontrer Nico, par avance, tiens, je le remercie aussi pour nos échanges à venir !
    Et, puis, tant que j’y suis, Bernard, merci.

    Il entonne alors l’hymne fameux :
    « Merci papa, merci maman,
    Vivement que ça recommence… »
    Et il part vacillant par le chemin caillouteux, dans la nuit noire de Haute-Saône, à la recherche d’une lumière où s’agripper.
    Générique de fin d’épisode sur une musique de chants hurons, accompagnée de tambours.

  14. Depuis que j’ai la Freebox, j’ai accès notamment à la TNT qui permet d’avoir la 5 toute la journée (alors que sur la télé hertzienne elle s’arrête à 19h pour laisser la place à Arte)… hé ben, je regrette presque de ne pas consacrer assez de temps à la télé car j’y ai vu des sacrément bonnes émissions (vous savez de celles qui donnent l’impression de devenir plus intelligent) : je cite en vrac de mémoire « C dans l’air » (un débat quotidien sur un sujet d’actualité où des invités bien choisis ont le temps de s’exprimer), « Ripostes » (son équivalent hebdomadaire), « Arrêt sur images » (une émission qui n’autopromotionne pas la télé mais la désacralise de façon très intelligente il me semble), « le magazine de la santé » (une quotidienne sur l’actualité de la médecine), « Le bateau livre » (une émission littéraire qui sert moins la soupe aux éditeurs et autres écrivaillons médiatiques que l’émission de Guillaume Durand sur la 2)…. sans parler de ces nombreux reportages qui permettent de découvrir des contrées inconnues.

    A mon sens, y’a pas besoin de se battre pour une « bonne télé », elle existe déjà : il suffit peut-être juste de la regarder !!! (mais y’a en même temps tellement d’autres « bonnes choses » à faire !)

  15. Je ne crois pas que les propos de l’article et des premiers commentaires étaient de fustiger la télé, mais plutôt les infos à la télé et l’art d’y mettre en scène différents événénements, ce qui n’est tout de même pas la même chose.

  16. Le saviez-vous ?
    Apprendre à « lire des images » notamment télévisuelles (prendre conscience qu’on ne dit pas la même chose selon l’angle de vue, le cadrage, le montage…), est au programme de l’école, dès le primaire… Ce n’est malheureusement guère enseigné aujourd’hui, faute de moyens, d’outils, de formation adéquate et de motivation peut-être aussi.
    Ce serait pourtant nécessaire, aujourd’hui, pour tenter de former un citoyen, nan ?
    (L’émission « Arrêt sur image » avait autrefois une séquence d’analyse et décryptage d’image ou de séquence filmée qui se déroulait en classe)

  17. Les « choses comme elles sont » sont souvent décevantes et on ne peut s’empêcher de vouloir quelque peu les arranger.

    Le roi est bien évidemment nu mais ne peut imaginer se montrer autrement qu’habillé.

    Qu’un politique cherche à montrer de lui une belle image (trop belle pour être honnête, personne n’est dupe), qu’un journaliste triche un peu pour présenter ce qu’il souhaite montrer est peut-être quelque part (dans une posture morale absolue, abstraite) condamnable… mais ne faisons-nous pas tous pareil : on choisit la photo qui nous met le plus à notre avantage, celle dont le cadrage est le plus adéquat… j’en connais même qui, pour réaliser de belles et rares photos animalières sont capables de mettre en place eux-aussi des stratagèmes artificiels !

    Moi, en tout cas, ça ne me choque pas plus que ça. C’est comme on dit de « bonne guerre » ! Et surtout, personne n’est dupe (je devrais péciser « s’il ne souhaite pas l’être »)

    Et puis c’est tellement bidonnant, à chaque fois, quand on finit par apprendre le grossier trucage !

    Tout ça, à mon sens, vient principalement du fait qu’on ne peut pas et ne pourra jamais se satisfaire de la réalité comme elle est !
    Breton, Coppé… Che Guevara, d’une certaine façon même combat !!!!

  18. Evidemment, cette affaire médiatique révélée par le Canard a attiré l’attention de Chirac qui a interpelé Breton pendant le Conseil des ministres du 15 novembre. Breton, pris en flag’ a bafouillé une réponse alambiquée. Il paraît que pendant cette remontrance, Coppé, lui, a gardé les yeux baissés en faisant semblant de lire un dossier. On imagine évidemment que les autres ministres se marraient en douce. C’est encore le Canard qui raconte ça dans son numéro du 22 novembre.

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