John Wesley Harding (2)

TRADUCTION LIBRE DE LA CHANSON “ABSOLUTELY SWEET MARY”

Nouvelle traduction de l’une des chansons du disque JOHN WESLEY HARDING que nous offre ce mois-ci Jean-Louis, qui nous accompagne toujours dans ce projet « Dylan ».
Il s’agit de la chanson I DREAMED I SAW ST AUGUSTINE.

Voir le texte original en anglais et écouter 30 secondes de la chanson.

Je rêvais que je voyais St Augustin

J’ai rêvé que je voyais St Augustin
Aussi vivant que vous et moi,
Se pressant à travers ces quartiers
Dans la pire des misères,
Avec une couverture sous le bras
Et un manteau en or massif,
À la recherche de toutes les âmes
Qui ont déjà été vendues.

Il criait si fort : « Debout ! Élevez-vous ! »
Avec toute la puissance de sa voix,
« Sortez de là, vous les rois et les reines comblés
Et entendez ma triste complainte.
Maintenant, il n’y a aucun martyr parmi vous,
Aucun que vous puissiez prétendre des vôtres,
Alors poursuivez votre route dans la cohérence
Mais sachez que vous n’êtes pas seuls. »

J’ai rêvé que je voyais St Augustin
Vivant, le verbe enflammé,
Et j’ai rêvé que je faisais partie de ceux
Qui le mirent à mort.
Oh, je me suis réveillé furieux,
Si seul et si terrifié,
J’ai posé mes doigts contre la vitre
J’ai incliné la tête et j’ai pleuré.

Adaptation française :
Jean-Louis Dubois, le 25 novembre 2006

3 réflexions au sujet de “John Wesley Harding (2)”

  1. Viel, nouveau venu sur ce blog, a laissé un commentaire sur l’article que j’ai consacré au 1er album de Dylan et a donné l’adresse d’un site intéressant qui propose les traductions des chansons de Dylan. Un grand merci pour cette info.

  2. « I DREAMED I SAW ST.AUGUSTINE : Les deux premiers vers paraphrasent « Joe Hill », l’hymne syndicaliste d’Earl Robinson et Alfred Hayes, pour le militant des « Wobblies » devenu martyr. Un saint du folk est éclipsé par un saint catholique, mais Dylan dédaigne gentiment les deux maisons. Idées préconçues et idéologies sont mortes ; il a faim ici de salut, de réponses. On sent profondément son isolement face au confort d’une foi. Augustin ne fut pas martyrisé, il mourut évèque et honoré comme Père de l’Eglise. Ses « Confessions » et sa « Cité de Dieu » sont des chroniques visionnaires de sa jeunesse de vaurien, de la conversion et de la quête de la grâce qui s’ensuivirent. Stelzig voit le narrateur « parmi ceux qui dans la Bible ont envoyé la prophète de la résurrection à la mort. La prise de conscience de sa complicité et de sa faute est amenée avec une émotion nouvelle dans la poésie de Dylan. Il s’éveille seul, terrifié, penche la tête et pleure ». Pour Carolyn Bliss, le chanteur s’éveille de sa vision de lui-même en saint et pleure « pour le futile sacrifice de la sainteté, qui exclut la pleine compréhension et insiste sur le service à l’inaccessible. Tout celà était un rêve ; or Dylan est réveillé ». Selon Bliss, Dylan nous dit « Allez avec ma compassion et avec ma compagnie, mais pas avec mes directives. Traversez votre propre obscurité ; trouvez votre propre lumière ». Dylan examine le martyre et porquoi les gens ont tant besoin de martyrs. Mais il reste bien du mystère dans ces trois couplets. Quel est ce « verre » qu’il touche avant de pleurer ? Une fenêtre, un téléscope ou un miroir ? Il a l’air de s’identifier à la fois au pêcheur devenu saint et aux âmes perdues à toute rédemption, par les saints gauchistes ou catholiques ».

    (Robert Shelton : « Bob Dylan, sa vie et sa musique », 1987).

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