Mieux connaître Pierre Rabhi

Il y a quelques mois, j’avais écrit un article à propos de la conférence de Pierre Rabhi à Besançon. Cet article avait suscité beaucoup de commentaires. 138 exactement, un record absolu sur ce blog.

En flanant sur le net, je suis tombé il y a quelques jours, un peu par hasard, sur une petite vidéo (cliquer sur le lien) qui présente Pierre Rabhi. Pour ceux qui ne le connaissent pas, je pense que ce petit document, d’une durée de 26 minutes, mérite d’être vu, à plus d’un titre.

Après l’excité de la rue d’Enghien, le Zen de l’Ardèche !

63 réflexions au sujet de “Mieux connaître Pierre Rabhi”

  1. Dès ses premieres paroles, c’est comme si un véritable frère en humanité me parlait. Tout, absolument tout ce qu’il dit fait écho en moi.
    La présence de l’oasis et du désert dans le maquis de l’être intérieur,
    l’humilité dans la densité, le silence dans le dénuement, la sobriété (je
    dirais la frugalité) comme valeur de bien-être, l’équilibre entre les vrais
    besoins et les valeurs non-monnayables, cette vérité hallucinante que
    l’enjeu n’est pas dans la controverse mais dans la main posée sur une épaule amie…
    Je ne connaissais qu’un seul homme de cette qualité, en voici un second.

    De plus, Pierre Rabhi porte des bretelles et des pantalons larges : la
    taille et les jambes libres de toutes contraintes, libres !

    (Quelques mois après, il serait bon peut être de relire ce que nous écrivions alors après la conférence de Pierre Rabhi.
    Plutôt que de risquer de nous répéter, nous pourrions de la sorte tenter d’aller plus loin dans notre échange d’aujouird’hui.)

  2. N’étant pas blogueur à l’époque de parution de cet article, j’ai néanmoins assisté à la conférence de Pierre Rabhi.

    Je suis très heureux de partager l’avis de l’exilé, et à la lecture rapide des commentaires (car ils furent nombreux et surtout longs !), j’ai été surpris par la violence de certaines réactions.

    Le terme « cohérence » employé par Rabhi dans le lien fourni par Bernard n’est-il effectivement pas céateur de mal-être chez ceux qui ne le sont pas, et ne suscite t-il justement pas les controverses qui nous écartent d’une vraie paix ? C’est en tout cas mon avis.

    C’est l’occasion aussi, pour moi, de mesurer toutes les incohérences qui me distancent d’un grand homme, et surtout d’une vie harmonieuse. Libre à moi de ne pas en faire un sujet de cupabilité ou de conflit.

  3. Je suis entièrementd’accord avec toi, Christophe, quant au retentissement personnel que la parole de Pierre Rabhi suscite en nous. Gageons que nous soyons nombreux à nous reconnaitre dans cet appel à une commune humanité fondée sur un engagement résolu dans le monde.

  4. Une autre réflexion me vient suite au visionnage de ce documentaire sur Pierre Rabhi.
    J’ai noté avec intérêt que les conditions du maintien fonctionnel de l’oasis passaient pour cet homme par la transmission aux enfants : sinon cela est un échec patent.
    Il est bien triste de constater que les valeurs qui devraient être transmises par les parents, la tribu, ou la communauté d’intérêt ne le sont plus que difficilement dans ce pays (en dehors peut-être de certaines castes) et ce pour des raisons qui m’apparaissent complexes :
    – les projets qui mobilisent fortement ces valeurs ne sont pas valorisés économiquement
    – les projets des pays développés sont eux-même complexes et maîtrisés par une foule d’acteur
    – les abciens et les jeunes sont souvent exclus du monde des actifs économiques
    – chacun d’entre-nous devient selon sa conscience ou son intérêt, responsable ou non, impliqué ou non.

    Grande liberté mais… peu d’écho ; et je ne parle pas des dérapages de notre système (comme s’il en existait un).

  5. Je rebondirai volontiers sur la remarque de Christophe à propos de la cohérence, et le mal-être, le conflit, la culpabilité qu’elle peut véhiculer.

    C’est une erreur, il me semble, de laisser entendre qu’on peut mettre ses actes en accord avec sa pensée. C’est un travers typiquement « intellectuel » (je veux dire par là : déconnecté de la réalité) de croire que c’est la pensée, la raison, qui est première et qu’elle peut orienter des actes.

    Que ce soit au niveau individuel ou collectif, il me semble que seul l’inverse fonctionne.

    Pierre Rabhi, il me semble, n’a pas mis ses actes en accord avec sa pensée… il a plutôt lentement élaboré les pensées qui s’accordent avec les impulsions profondes (et « premières ») qui guidaient ses envies…

    Tout postulat inverse me paraît aussi bien illusoire que potentiellement dangereux (par les réactions en retour que cela suscite).

  6. « En vérité, la compréhension rationnelle la plus complète des conséquences d’un acte et de la consistance logique de ses prémisses n’aboutirait jamais à un impératif ou à une interdiction, si quelque source d’énergie émotionnelle, autrement dit instinctive, ne leur fournissait une motivation. (…) A elle seule, la raison peut tout au plus inventer des moyens pour réaliser des buts autrement fixés ; elle ne peut nous donner ni des buts, ni des ordres. (…) Nous ne devons pas surestimer le pouvoir de la morale, et encore moins lui attribuer la toute-puissance. Les chances d’aider la responsabilité morale sont bien plus grandes, si nous admettons humblement qu’elle est « seulement » un mécanisme compensateur d’une efficacité très limitée ; et qu’elle tire sa force de sources de motivation de même espèce que celles qu’elle est destinée à contrôler. (…) Vouloir contrôler l’agression en lui opposant un veto moral équivaudrait à vouloir diminuer la pression croissante dans une chaudière en fermant la valve de sécurité. »

    (Konrad Lorenz, L’agressivité)

  7. Comment séparer à ce point l’action de la pensée, le corps de l’esprit, le conscient de l’inconscient : il s’agit pour moi de la même chose… cohérente ! Un être quoi.

  8. Il pourrait y avoir, à y regarder de plus près, une relation étroite entre le commentaire de Christophe, sur la cohérence, et mon article, peut-être plus controversé, sur Baudrillard.

  9. VOUS N’IGNOREZ SANS DOUTE PAS L’ACTION DE PIERRE RABHI AU SEIN DE KOKOPELLI, SINON… ALLEZ VOIR !

    Création d’un comité de soutien Kokopelli

    L’Association Kokopelli, menacée dans sa survie par les attaques de l’Etat et du lobby semencier, lance un appel pour la création d’un comité de soutien composé d’associations, d’entités du monde économique, d’écrivains, de « personalités » du monde politique, artistique, de revues, etc.

    Nous venons de publier un manifeste en deux parties dont l’une  » Du droit et du devoir des peuples à se nourrir eux-mêmes » est rédigée par le vice-président de l’association Kokopelli, Pierre Rabhi, agro-écologiste et écrivain. La seconde partie est un Manifeste pour la Liberté des Semences de Vie.

    Nous souhaitons que ce manifeste soit fondateur et fédérateur de ce comité de soutien à l’Association Kokopelli. Nous demandons l’aide de tous nos adhérents et amis pour la constitution rapide de ce comité et nous les en remercions d’avance.

    La liste de tous les membres de ce comité sera remise à jour quotidiennement sur notre site internet.

    Voir lien suivant :
    http://www.kokopelli.asso.fr/actu/new_news.cgi?id_news=88

  10. Sur le lien Baudrillard/cohérence, je suis aussi certain qu’il en existe.
    Je reconnais à Baudrillard l’originalité de sa pensée, et la pertinence de la plupart de ses positions. Et si je ne sais que peu de choses du bonhomme, j’en sais suffisamment pour avoir reconnu en lui une des sentinelles qui nous permettent de dormir peinard.
    C’est surtout agréable de savoir que des esprits libres peuvent trouver un écho… et je crois qu’il en sera toujours ainsi, grâce aux sentinelles : certaines nous dérangent, font du bruit la nuit, mais elles veillent sans surveiller.

  11. J’aime beaucoup l’expression « Sentinelle qui permet de dormir peinard ». C’est suffisamment ambivalent pour permettre à chacun de l’entendre comme ça l’arrange. En plus (ou du coup), c’est drôle !
    ;-)

  12. Dans le film, on aperçoit sur la table de Pierre Rabhi un livre de Krishnamurti.
    Ca me fait penser à la fameuse phrase attribuée à André Malraux : « Le XXIe siècle sera spirituel ou ne sera pas. »

  13. Sur la cohérence, je ne suis pas d’accord avec Vincent, enfin, pas complètement. Disons que j’ai réfléchi à certains de mes actes, pour savoir si je les faisais parce que ça me faisait plaisir, et que j’y pensais après, ou alors si j’agissais avec un minimum de réflexion avant (si j’ai bien compris ce que voulait dire Vincent).
    Alors, ben, ça dépend, en fait. Lorsque je vais au village d’à côté à pied, c’est pas toujours par pulsion, je dois parfois me raisonner en me disant, allez, il n’y a que 2 km, il fait pas si froid, tu mettras autant de temps en voiture… Et quand je me prends la tête dans un magasin (bon, faut déjà que je sois dans un magasin, c’est pas tous les jours) pour savoir quel type d’emballage a le meilleur éco-bilan, c’est pas non plus par plaisir. Donc, je pense que j’essaie d’agir, de temps en temps, le plus possible, en cohérence avec mes convictions.
    Mais si la Belgique se trouvait à la place de la Corée, je serais peut-être moins regardante sur la proximité des produits… D’accord, c’est pas très spirituel, désolée, je retourne me coucher moi, tout ça c’est à cause du changement d’heure…

  14. La phrase de Mag sur la Corée me permet de vous proposer cette belle contrepéterie. C’est juste pour détendre l’atmosphère du blog qui est très (trop ?)sérieuse ces temps-ci.

    « Ce cas de Corée me turlupine »

  15. Pierre Rabhi, c’est pas le frère de Roger… celui qui n’bouffe que des carottes ?

  16. Au fait, L’exilé, c’est qui l’autre « homme de cette qualité » ? On le connaît ?

  17. (Bernard, la solution de ta contrepéterie il s’agit bien d’un postérieur d’écclésiastique qui provoque quelques douleurs dans des parties intimes ?)

  18. Il y a quelque chose, si j’ose dire, d’universel dans cette vidéo sur Pierre Rabhi, comme si des fils ténus reliaient cet homme au reste de l’univers.

  19. Mon propos sur la cohérence pointe juste le fait que peu de nos actes sont en fin de compte réfléchis… et qu’à bien y regarder plusieurs cohérences contradictoires sont souvent (et heureusement !) en action.

    Nos représentations rationnelles de l’humain et du monde sont de plus, il me semble, toujours bien plus pauvres que la réalité. Vouloir à tout prix soumettre celle-ci aux premières n’est pas toujours une bonne idée (c’est en passant un travers très « français »)

    (Evidemment – histoire de couper d’avance l’herbe sous le pied d’Humeur badine – je généralise avant tout à partir de mon cas personnel, donc peut-être abusivement)

  20. D’universel, oui sans doute… ça me fait penser aux mises en scène de Peter Brook : tellement épurée (et métissée) que ça n’a plus de lieu ni de temps : ça pourrait se passer n’importe où et n’importe quand.

  21. Pour info, le KRISNAMURTI (dont un des livres trône sur la table de Rabhi) a une histoire plutôt étonnante :

    Repéré enfant, en Inde, par un des dirigeants de la Société Théosophique (sorte de secte ésotérique, ayant entre autre réhabilité fin XIXe la croyance en la réincarnation en Occident), il a été adopté puis éduqué « à la dure » pour devenir le nouveau prophète (je crois que dans leur idée c’était un truc du genre : « devenir suffisamment « pur » pour que le Christ puisse s’incarner en lui »).

    A 18 ans (je crois) il a tout plaqué… et a ensuite passé sa vie à parcourir le monde et écrire des livres en développant une philosohie de la liberté radicale.

    Même s’il s’est finalement retourné contre eux, d’une certaine façon, les Théosophes ont réussi leur coup !

  22. J’ai beaucoup aimé le lien que tu nous as proposé, Vincent. Elle est étonnante cette histoire de Krisnamurti.
    Mais alors, pourquoi dis-tu que « d’une certaine façon, les Théosophes ont réussi leur coup ! » ?

  23. « Mais je ne crois pas au triomphe de la mort, elle a besoin de la vie. Si la vie est anéantie, la mort meurt à son tour. »
    (Pierre Rabhi)

  24. « Ils ont réussi leur coup » car il est bien devenu cet espèce d’instructeur qu’ils cherchaient à faire venir pour annoncer la « bonne nouvelle » à travers le monde (même si la « bonne nouvelle » qu’il a finalement annoncée n’était pas celle à laquelle ils songeaient).

    Rabbhi ne serait-il pas d’une certaine façon son « continuateur » ?
    Sur plein de points, il lui ressemble beaucoup, je trouve.

  25. Pour les personnes qui seraient intéressées, voici la bibliographie de Pierre Rabhi :
    – « Du Sahara aux Cévennes ou la reconquête du songe » (autobiographie), Éditions de Candide, Lavilledieu, 1984, rééd. Albin Michel, Paris, 1995, rééd sous le titre « Du Sahara aux Cévennes : itinéraire d’un homme au service de la Terre-Mère », Albin Michel, Paris, 2002.
    – « Le Gardien du Feu » (roman), Éditions de Candide, Lavilledieu, 1986, Éditions Albin Michel, Paris, 2003.
    – « L’Offrande au crépuscule » (Prix des sciences sociales agricoles du ministère de l’Agriculture), Éditions de Candide, Lavilledieu, 1989, rééd. aux éditions L’Harmattan 2001.
    – « Le Recours à la terre » (recueil d’articles), Éditions Terre du Ciel, Lyon, 1995, nouvelle éd. augm. 1999.
    – « Parole de Terre : une initiation africaine », Éditions Albin Michel, Paris, 1996 (préface de Yehudi Menuhin).
    – « Manifeste pour des Oasis en tous lieux », ouvrage collectif sous la direction de Pierre Rabhi, 1997.
    – « Le Chant de la Terre » interview par Jean-Pierre et Rachel Cartier, Editions La Table Ronde, Paris, 2002
    Graines de possibles, regards croisés sur l’écologie avec Nicolas Hulot, Ed Calmann-Lévy, Paris, 2005. ISBN 2702135897
    – « Conscience et environnement », Éditions du Relié, Gordes, 2006.

  26. Et qui a lu quoi ?

    (Moi je n’en ai pas même ouvert un, sans trop savoir pourquoi : peut-être l’impression que ce bonhomme vaut davantage par ce qu’il est – et fait – que par ce qu’il dit et écrit. Mais bon… Je suis prêt à changer d’avis !)

  27. A lire donc, pour changer d’avis, le roman : le gardien du feu.
    C’est une histoire magnifique et très bien écrite, les personnages sont presque mythologiques et on y retrouve tout le talent ou la tradition des conteurs arabes ou orientaux.

    J’ai en cours le chant de la terre, beaucoup plus proche de son discours comme dit Vincent…

  28. Un roman plutôt qu’un essai… bonne idée (ça me changera, et risque de me surprendre – donc me plaire – davantage). Merci Iznogoud.

  29. Le « Vincent » semble fort bien connaître Rabhi – ça fait vraiment très secte tout ça! :angel:

  30. La coïncidence est dingue : ce commentaire d’Antoine (sur un article qui a déjà 6 ans) arrive exactement (à quelques minutes près) au moment où avec mes collègues ont vient de décider de faire venir Pierre Rabhi pour une conférence.

  31. Lu à l’instant dans un texte de Pierre Rabhi :
    « Sachez que les arbres et le vent se délectent de la mélodie qu’ensemble ils enfantent, et l’oiseau, porté par le souffle, est un messager du ciel autant que la terre. »

  32. Pierre Rabbhi est imposteur et faut vraiment être crédule pour accorder une importance à cet individu qui a compris comment berner les gens et leur soutirer du fric ..

  33. Roger, on a le droit de dire à peu près tout sur ce blog mais l’important est d’argumenter.
    Si je dis cela, c’est parce qu’il est arrivé qu’ici sur ce blog plusieurs personnes viennent déverser leur fiel avec une phrase pas très sympa comme la vôtre et disparaissent ensuite. Ils ont craché leur venin purement gratuitement puis sont partis. Ce n’est pas le genre de la maison. On est prêts à tout entendre, nos idées sont rarement figées (mis à part quelques principes intangibles), mais encore faut-il qu’on nous expose les choses. L’important est d’apporter des explications pour faire avancer le schmilblick.
    Donc, comme le dit justement Yves, merci de développer.
    Première interrogation de ma part : « en quoi Pierre Rabhi nous soutire t-il de l’argent ? »

  34. Oui, moi aussi j’aimerai bien quelques arguments permettant d’étoffer vos propos … merci d’avance

  35. C’est un sujet qui me touche beaucoup. Alors, j’ai fait une recherche internet en tapant les mots clés « pierre rabhi imposteur » et je suis tombé uniquement sur deux forums de discussion, l’un de l’UMP, l’autre de Réveil Communiste (c’est le blog des communistes vieille génération qui n’approuvent pas la nouvelle ligne du parti et qui sont restés des « productivistes pur jus »). ça relativise déjà le propos ! :wink:

  36. « Je ne crois pas à la lutte qui serait simplement dans les éclats de colère. Je crois que la lutte aujourd’hui doit être dans -Je fais- « .
    (Pierre Rabhi)

  37. Affirmer que Pierre Rabhi est un imposteur … bon très bien … j’ai lu trois de ses livres dont « La sobriété heureuse » qui m’a profondément touché je dois le dire. Ce livre à changé la façon dont je pouvais percevoir la vie d’une manière générale. Ses écrit et ses paroles sont pleins d’humilité … Pour moi les imposteurs publiques ne sont pas ceux qui auront cultivé la terre toute leur vie durant … Pierre Rabhi possède t-il une Rolex ? Voyons, restons sérieux d’autant plus que ce blog est avant tout un lieu d’échange et d’amitié et dont la ligne directrice, si tant est qu’il y en ait une, se rapproche plus d’un petit colibri que d’un casse toi pauvre con !!!
    :wink:

  38. Relations avec l’extrême-droite, déjeuners avec les grands de ce monde, enrichissement personnel …. : sans doute la face cachée du personnage.
    Comme quoi Rabhi ne fait pas le moine !

    Plus sérieusement : je pense qu’entre l’agriculture productiviste telle qu’elle est défendue dans ton article et l’agriculture inefficace pronée par Rabhi (que René Dumont considérait d’ailleurs comme un imposteur), il y a d’autres voies de gestion de notre système d’alimentation.
    C’est un peu comme dans nos jardins : entre les méthodes chimiques de jardinage et, à l’opposé, les méthodes dérisoires pronées actuellement (cultures sur les toits, les balcons, …), il y a d’autres méthodes respectueuses de l’environnement qui ont permis à l’humanité de survivre pendant des millénaires.

  39. Beaucoup d’articles à charge dans ton lien, Otto :wink:
    J’ai lu la visite de Atis 07 en entier, c’est très intéressant (et le compte rendu m’étonne peu). Mais on sent que les gars préfèrent le glyphosate au fumier.

  40. A titre personnel je n’ai rien contre la biodynamie (que je ne maitrise pas et dont un pan fait effectivement un peu spiritualiste du pauvre) mais je peux affirmer que les meilleurs pinards que j’aie bus proviennent de cultures en biodynamie et ça c’est mon gosier qui le dit ! :wub:

  41. Je rejoins Florent sur le pinard et sur les présumées errances de Pierre Rabhi.
    Et l’article que je viens de lire en travers me soulève le cœur tant il est sur le fond et la forme condamnable. Je veux bien en discuter (voir plus bas, pas lus bas dans l’article proposé par otto lilienthal, pour ça je ne suis pas assez souple).
    Je crois que l’approche de l’agro-écologie telle que j’ai pu la voir présentée par cet homme est tout simplement une issue pour l’humanité (une grande partie en tout cas) parmi d’autres. Qu’il se soit commis dans des trucs louches, je demande à voir.
    Il me semble que la puissance des lobbies suffit à expliquer ce que je pense être une cabale, sauf éléments documentés. Mais je n’ai pas suivi l’œuvre de Pierre Rabhi ces dernières années, ni regardé de près ce que ses successeurs ont pu en faire…
    Quant à la biodynamie, il faut aller voir sur le terrain, et ne pas trop se contenter de hurler avec loups.
    Quoique… ça fera du bon pinard accessible pour ceux qui aiment.
    Je suis inquiet otto lilienthal : tu t’es fait embrigader ou tu es un vilain troll ?

    Mes excuses, ce lien est tout simplement à vomir.

    Quelques remarques donc, rapidement.

    1. Ni l’agroécologie” ni l’agriculture dite “biologique” ou “biodynamique” n’ont scientifiquement démontré leurs vertus agronomiques, sanitaires, nutritionnelles, organoleptiques, écotoxicologiques et encore moins économiques par rapport à l’agriculture conventionnelle. Pour les impacts environnementaux (émission de gaz à effet de serre, utilisation de terres arables, eutrophisation et acidification des sols, consommation d’énergie), aucune tendance nette ne permet d’affirmer la supériorité globale de l’agriculture dite “biologique”.
    Il suffit de débuter par une énormité pareille pour entraîner juste un doute : un tour de force d’avoir réussi à formuler ça sans parler de chimie, de rémanence, de procès et de morts ou de cancers.

    2. …des observations de terrain ont montré que ces pratiques ne suffisent pas toujours à résister aux parasites et aux maladies couramment maîtrisées en agriculture conventionnelle.
    Sans blague ! L’argumentaire faiblit déjà un gros coup. Et franchement la maîtrise du conventionnel avec pour facture des sols et des eaux empoisonnés, ça force le respect.

    3. Le fait qu’elle ne se soit pas généralisée massivement depuis la sortie des premiers livres à succès populaire de Pierre Rabhi et que l’agriculture conventionnelle continue de produire 96 % de la nourriture révèle plutôt ce qui nous paraît être une vitrine de communication particulièrement rentable, mais pas scientifiquement convaincante.
    Curieux que d’autres causes ne soient pas envisagées. Je ne comprends pas, avec les moyens colossaux de Rabhi et la surmédiatisation plus son influence à Bruxelles et son paradis fiscal…

    4. Pierre Rabhi était récemment l’invité de France Culture où il expliquait aux auditeurs que la nourriture que nous mangeons est toxique, car l’agriculture conventionnelle fait usage de “produits chimiques”. Ce que l’on devrait plus rigoureusement nommer produits synthétiques serait par définition du poison. L’accusation est grave. Les agriculteurs et l’agrochimie seraient-ils des criminels inconscients ?
    C’est pire, ils en sont malheureusement trop souvent conscients, ne consommant pas leurs propres produits. C’est un des pires passages, où de pauvres gens sont tout simplement instrumentalisés et méprisés. Les paysans meurent et ces idiots ne le savent pas. Non ils ne sont pas idiots, ils cautionnent un crime de longue durée.

    5. Lorsque le conférencier à succès omet délibérément de dire que la dose fait le poison, à l’instar de la saga consternante sur le glyphosate, il entretient délibérément la confusion classique entre le danger et le risque.
    Le principe formulé par Paracelse, « la dose fait le poison », est totalement dépassé. L’obscurantisme est le fait de Ferghane Azihari et Laurent Pahpy. Je ne suis pas inquiet pour eux, ils doivent manger une bonne soupe contaminée. Et même pas sûr : je pense qu’à ce stade de la malhonnêteté on mange propre mais on parle salement en accusant le vosin.

    6. Oui, les pesticides sont dangereux et toxiques, ils sont faits pour cela. Non, la consommation de nourriture ne présente pas de risque pour notre santé, car les pesticides y sont présents en traces infimes.
    C’est sidérant ! Sans doute l’effet recherché, plus c’est gros, plus ça passe.

    Je m’arrête là, après on entre en religion ! Celle du fric.

  42. Il y a visiblement une dérive en ce lieu. Une étude faite au Bec Hellouin pointait elle-aussi des calculs de rendements biaisés mais là-bas non contestés et avec je pense beaucoup plus de travail.
    Ce qui est présenté ici, au Mas de Beaulieu, est fort loin de ce que Pierre Rabhi a tenté me semble t-il. Mais pas très loin malheureusement de ce que deviennent des structures où la gestion est bancale, le travail insuffisant, et où l’on se repose peut-être sur des lauriers passés. Je doute que la structure associative soit la plus favorable à la vie d’une entreprise agricole, quel qu’en soit l’objectif, surtout quand cette structure grossit vite.
    Le travail de la terre est dur, il y faut des gens courageux, solides, opiniâtres, patients, observateurs, réactifs et humbles. Cela semble manquer ici : j’ai lu en travers… alors j’ai pu manquer des éléments d’explication, mais le bénévolat n’en est pas un à mon avis.
    Drôle d’époque tout de même où cet entretien confirme la déshérence de la science, voire à défaut celle la rigueur intellectuelle, de la méthode ou du travail ?

  43. Je crois aussi que Terre et Humanisme a beaucoup vécu avec les dons que lui faisait le Crédit Coopératif. Joëlle a alimenté le système et une partie des intérêts bancaires de son compte au crédit coopératif allait à Terre et Humanisme. Je crois qu’à certains moments, au plus fort de ces dons, la somme versée chaque année par le crédit coopératif à Terre et Humanisme était de plusieurs centaines de milliers d’euros par an. Avec de tels dons, pas besoin que le jardin soit rentable !!!

  44. C’est bien dommage que maintenant tout le monde fait du « Médiapart « , en allant chercher et ne reconnaitre que les mauvais côtés d’une personne , jusqu’à en oublier ou tenter d’effacer ce que celle-ci à fait de bon dans sa vie …
    Ce qui me rend encore plus triste , c’est qu’on est tous en train de tomber dans le panneau .
    Et bien oui , Pierre Rabhi , il est comme moi , il est comme vous , il a des défauts … Mais à la lecture de cette phrase :
    Désormais, cultiver son jardin ou s’adonner à n’importe quelle activité créatrice d’autonomie sera considérée comme un acte politique , un acte de légitime résistance à la dépendance et à l’asservissement de la personne humaine .
    Je me dis qu’à ce sujet , il allait dans la même direction que nous tous les habitués du blog à dupdup . Ses mains sentaient la terre , ses yeux s’émerveillaient devant quelques plantules de tomates , sa bouche savait le goût exquis des fruits et légumes du jardin potager .
    Oui , il était des nôtres .
    Comme Bernard avec son blog , si Pierre Rabhi avec ses écrits a donné l’envie , ne serait-ce qu’à une personne , de semer un paquet de graines potagères au fond d’un jardin ou dans un pot de fleurs au milieu d’une cité hlm , c’est un homme bien … Et je me fiche pas mal de ce qu’il a pu gagner en droits d’auteur ! :getlost:
    Alors résistons , militons , cultivons , partageons nos semences … Profitons des plaisirs que peut nous apporter la bonne terre de nos potagers , de la vie … :smile:

  45. J’aime bien Pierre Rabhi, il a vécu sa vie comme il la voulait, il était maitre de sa propre destinée, il a décidé d’arrêter de subir!

    Je suis en phase sur quelques unes de ses idées mais pas toutes bien sûr, j’ai des divergences. Mais en ce qui concerne le jardinage, il a raison sur pas mal de sujets.

    @Yves, je suis d’accord avec ta phrase:
    « Et je me fiche pas mal de ce qu’il a pu gagner en droits d’auteur !  »

    A partir de cette phrase  » Ni l’agroécologie” ni l’agriculture dite “biologique” ou “biodynamique” n’ont scientifiquement démontré leurs vertus agronomiques, sanitaires, nutritionnelles, », j’ai arrêté de lire la suite.

    Comparer l’agriculture naturelle à l’agriculture dopée comment dire :biggrin: MDR

  46. Je trouve ça ,bien que les gens gagnent leur croûte avec leurs droits d’auteur. De toute façon, même si quelqu’un gagne 10 000 ou 20 000 euros par mois avec ce type de droits, on est tellement loin des sommes énormes dont se goinfrent certains.

  47. Il y a très peu d’auteurs qui gagnent leur vie uniquement en écrivant …c’est très compliqué, il n’y pas 1000 auteurs qui vendent 100.000 bouquins par mois, je pense que la plupart écrivent des bouquins par plaisir…

  48. Je ne sais pas. Je crois qu’on peut gagner sa vie avec des droits d’auteurs en vendant infiniment moins que 100 000 livres par mois. En tous les cas, j’ai un ami qui vient d’atteindre un million d’euros de droits d’auteurs, qui a vendu des livres certes mais pas non plus des tonnes.

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