Petite note discordante

Quelques mois après Rostropovitch, un autre Grand de la musique s’éteint : Luciano Pavarotti. Un timbre extraordinaire. Reconnaissable entre mille. Un ténor comme on en trouve difficilement un ou deux par siècle.

Tous les médias rendent hommage à l’artiste. Un hommage plus que mérité. Et France-Musiques s’en est donné à coeur joie, si j’ose dire.

C’est avec Pavarotti que j’ai découvert Verdi et il représente énormément pour moi. Mais j’aimerais apporter un petit bémol à l’unanimité des louanges. Pourquoi Pavarotti, un homme de cette trempe, s’est-il prêté à ce point à l’univers de starisation voulue par le système médiatique ? Et surtout, pourquoi est-il devenu si capricieux ?

Avait-il besoin, alors qu’il était reconnu comme « le » ténor de la deuxième moitié du XXème siècle, qu’on déroule devant lui, à chaque descente d’avion, un tapis rouge ? Pourquoi pousser le caprice au point d’exiger que l’on affrête un avion de victuailles pour le Japon où il allait donner un concert, oblige que l’on transforme une suite d’hôtel en cuisine et, au dernier moment, fasse jeter toutes les victuailles amenées par avion sous prétexte qu’il y avait un fameux restaurant italien à l’étage en dessous ? Aurait-il vraiment dû annuler certains concerts, pour des semblants de grippe, alors que les spectateurs américains avaient payé leurs places plusieurs milliers de dollars ?

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Rappelons-nous l’âge d’or des voix de haute-contre. Les castrats, devenus les stars de l’époque, étaient devenus si capricieux et si gourmands en rémunération qu’ils se faisaient construire des châteaux. Les caprices de ces « pavarotti d’avant l’heure » ont sans doute précipité la fin de cette époque unique dans le monde de la musique, plus encore que des raisons d’éthique (la castration étant finalement relativement bien acceptée à cette époque).

J’aimerais que la mort de Pavarotti sonne le glas de la médiatisation outrancière de l’opéra. Mais les journalistes sont déjà, j’imagine, à la recherche d’un nouveau Pavarotti. Il ne peut en être autrement. Si je m’appelais Placido Domingo, je ferais gaffe !

Utiliser la tomate contre l’altise

LE COIN DU JARDINIER (25)
L’altise est une drôle de petite bestiole que les jardiniers n’aiment pas. Car celle que l’on nomme « la puce de terre » est responsable des innombrables petits trous que l’on remarque dans le feuillage des plantes de la famille des crucifères. Avec elle, les radis, navets, choux et choux-fleurs n’ont pas belle allure et leur développement s’en trouve perturbé. Il arrive même que les plantes meurent, leur capacité à renouveler leur feuillage étant inférieure au rythme de destruction des feuilles par l’altise.

En matière de lutte contre les insectes, je répugne à utiliser les insecticides même « bio » car certains d’entre eux, comme la roténone, s’avèrent toxiques semble-t-il, même s’il s’agit d’extraits de plantes (il existe actuellement une polémique à ce sujet). Je préfère de loin les répulsifs mais je n’en avais pas encore trouvé contre l’altise. C’est donc avec un peu de sceptissisme que j’ai lu « un truc » proposé par un lecteur des Quatre saisons du jardinage : il suffirait de faire tremper pendant 24 heures des « gourmands » de tomates dans de l’eau et de pulvériser, sans le diluer, le liquide obtenu sur les plantes que l’on veut protéger. J’ai essayé à trois reprises cette année et je dois dire que ça marche très bien (sachant toutefois que l’année n’était pas très chaude et que les attaques d’altise ont été plutôt limitées). Si vous connaissez d’autres astuces de ce genre …

J’en profite pour annoncer que je donne une petite conférence ce vendredi 7 septembre à 18H sous chapiteau au marché bio de Mesmay sur le thème de la biodiversité au jardin. J’ai choisi l’exemple de la tomate pour illustrer ce thème. Mesmay est situé à quelques kilomètres en aval de Quingey le long de la Loue.

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(tomate « banana legs » que j’ai cultivée en 2002)

L’art du contrepoint

Le contrepoint est la superposition de plusieurs lignes musicales, de plusieurs voix. Bach est incontestablement celui qui a le plus maîtrisé cet art. Evidemment, c’est avec plusieurs instruments que le summum peut être atteint. Mais même avec un seul intrument, le père Bach se débrouillait pas trop mal et nous avons tous en mémoire les notes de la célèbre toccata et fugue en ré mineur pour orgue.

Au hasard de mes pérégrinations sur le Net, j’ai trouvé une petite animation sympa qui met en valeur, sur cet exemple de la toccata, la superposition de plusieurs lignes musicales. Je trouve cette animation plutôt pédagogique. Bien sûr, les musiciens préféreront les partitions, mais pour des profanes comme vous et moi, des lumières de couleurs différentes qui montent ou descendent des escaliers, c’est plus compréhensible.

Bandits des grands chemins

Il y a une dizaine de jours, à trois heures du matin, nous arrivions à l’entrée de Maastricht aux Pays-Bas. Trois voitures françaises se succédaient, en partance pour un petit séjour ornitho sur l’île Texel. Dans la première voiture, Joëlle, Fred et moi-même.

Dix kilomètres avant Maastricht, nous avons remarqué un véhicule sombre garé en contresens. A notre passage, les phares se sont allumés, la voiture a fait demi-tour et nous a rejoint à toute vitesse. Jusque là rien d’anormal, c’est une habitude maintenant de se faire accoster en voiture au niveau de Maastricht et de se faire proposer de la drogue. En général, un signe négatif suffit et les dealers abandonnent rapidement. Mais cette nuit là, il devait en être autrement.

Après avoir montré que nous n’étions pas intéressés, l’autre véhicule s’est mis à nous prendre en chasse, à passer devant nous pour nous obliger à ralentir et à nous serrer de très près. A un moment donné, le véhicule est passé à notre droite sur la bande de sécurité, s’est mise à notre niveau, la vitre s’est ouverte et l’un des passagers muni d’une barre métallique s’est mis à taper sur les vitres de notre véhicule. Dans notre voiture le bruit des coups étaient assourdissants et je me demande encore comment la vitre de notre véhicule n’a pas cédé (merci à Renault pour la solidité de son matériel). Dès le début de l’attaque (car il s’agissait bien d’une attaque en règle), j’ai pris le parti de continuer à rouler à la même vitesse, de ne surtout pas ralentir afin de ne pas donner un peu plus de prise aux agresseurs. Je conduisais donc en ne regardant que la route devant moi, car je savais que le moindre écart aurait conduit à l’accrochage, d’autant que les deux véhicules roulaient côte à côte à environ 100 km/h.

Nous avions tout de même, au moment de l’accostage, réduit notre vitesse de 120 km/h à 100. Cette légère baisse de vitesse a permis à nos collègues français qui étaient un peu loin derrière nous dans un autre véhicule de nous rattraper, de venir à notre niveau et de voir la scène. Ils se sont approchés, ont donné quelques appels de phare, nos attaquants se sont alors rendu compte que nous étions plusieurs véhicules à rouler en convoi et ont stoppé net leur agression. Je n’ai finalement pas vu grand chose de la scène, obnubilé que j’étais à maintenir une trajectoire droite et rapide. Je n’ai aperçu que de manière très fugitive le visage des deux agresseurs, ils n’avaient pas l’air d’être des anges. Je ne sais pas trop ce qu’il serait arrivé si la vitre de notre véhicule avait cédé et si nous avions été seuls. Gaz lacrymogène peut-être puis vol de nos affaires et de notre argent.

Notre petite mésaventure s’est donc bien terminée. Il ne s’agit là finalement qu’une version moderne des voleurs de grands chemins qui détroussaient autrefois les voyageurs dans les sombres forêts du moyen-âge. Je ne savais pas que ce genre de choses pouvaient exister si près de nous.