Un art de vivre (1)

LA PETANQUE
Bises et poignées de mains. Rencontres entre amis. Boules qui claquent. Concentration. Détente. Elégance du geste. Plaisanteries fines. Blagues à la con. Sourires en coin. Regards complices. Fair play. Joëlle qui passe à vélo. Petite bière. Prêts pour la revanche. 12 à 12 : le coeur qui palpite. Emotion. Passants qu’on salue. Joëlle qui repasse à vélo. Le jour qui s’éteint. Oiseaux qui chantent. Légèreté de l’air. Re-petite bière. Re-bises et re-poignées de mains.

La pétanque est assurément un Art de Vivre.

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29 réflexions au sujet de “Un art de vivre (1)”

  1. Dis, Bernard, tu as tardé à l’écrire cet article sur la pétanque.
    Ceci dit, tu as bien fait. Il me plaît bien.. Pas seulement parce que je suis une adepte inconditionnelle de ce « sport ».
    Un petit bémol : concernant l’élégance du geste, tu pouvais choisir une meilleure photo !
    Un des aspects de la pétanque que j’adore, c’est que c’est très facile d’y trouver son compte. On peut jouer avec des débutants et y prendre du plaisir (tu peux toujours essayer, au tennis, si tu n’es pas capable de renvoyer une balle, tu t’emmerdes assez vite. Ton partenaire aussi)
    J’y joue depuis pas mal de temps, et je n’ai pratiquement aucun souvenir de partie « chiante ». Mieux vaut ne pas jouer avec des muets. La « tchatche » fait partie du jeu (bon, ok, pas quand je suis sur le point de tirer)
    Ceux qui ne pratiquent pas n’imaginent sans doute pas la tension et le suspens qui peuvent régner (ni les fous rire qui en découlent).

    Tout compte fait, c’est bien que tu n’écrives cet article que fin octobre.
    Le terrain aurait été envahi tous les dimanches. Tu ne l’as pas un peu fait exprès ?

  2. Euh, « l’élégance du geste », j’ai écrit ça en pensant au décapsulage des bières … !

  3. Rien de plus « populo » que la pétanque.
    Rien de plus « aristo » que le golf.
    Et pourtant, quelque part, c’est le même sport !
    (…dont le principe est d’adapter sa visée aux accidents du terrain, de « faire avec » les imperfections du monde)

  4. Rien à voir, donc – malgré les apparences – avec le curling (qui, lui, se joue au contraire sur un terrain artificiellement « parfait »)

  5. Il m’est souvent arrivé, alors que j’étais dans d’autres régions, dans le sud, le centre ou l’ouest de m’arrêter vers des groupes qui jouaient à la pétanque et de les regarder longuement. C’est toujours le même plaisir.
    En juin dernier, alors que je m’emmerdais lors d’une assemblée générale dans l’ouest de la France, je suis sorti discrétement de la salle et suis allé à un petit square où j’avais remarqué des gens qui jouaient. Je n’ai pas regretté d’avoir loupé une partie de l’assemblée générale.

  6. S’approcher au plus près de la cible, viser juste et tirer, etc… Il faut avoir gardé vive en soi l’âme du chasseur pour pratiquer et apprécier ce sport, nan ?

  7. LES BOULES

    C’est une grande place bordée de platanes. Chaque jour, à 16 heures, ils sont là, les messieurs inclinés. Les boulistes. Après la journée de travail qui les fatigue par principe, ils vont lutter contre l’ennui du soir en disputant la partie de cartes en hiver et la partie de boules toutes les autres soirées de l’année. Comme une revanche sans haine sur ces temps douloureux où, après l’école, il fallait faire ses devoirs. Devenus grands, enfin, ils jouent à nouveau comme des enfants, l’espièglerie en moins. Car les boules, c’est très sérieux.

    Les vieux de la place racontent encore qu’un jour, il y a sûrement longtemps, deux jeunes Parisiens à la mise soignée étaient venus se frotter aux joueurs locaux. Sûrs de leur adresse et de leur fortune, les deux arrogants avaient proposé de mettre en jeu une grosse somme d’argent. Sûrs de leur adresse et de leur orgueil latin, les gars de la place avaient aussitôt sorti leur Opinel. L’argent, ils ne l’avaient pas, impossible donc de le mettre en jeu. En revanche, ils proposèrent aux Parisiens de jouer un oeil… Ça au moins, tout le monde en avait. La mise semblait donc plus équitable. On ne revit plus jamais les deux jeunes élégants.

    Quelques subtils signes de connivence renseignent le badaud de passage sur l’identité des équipes. Chaque doublette a son pointeur et son tireur ; la triplette intègre quant à elle un troisième joueur capable de jouer tous les coups, « le milieu ». Si tous les rôles sont d’importance, le poste le plus convoité reste celui du tireur, qui entre en jeu pour faire le ménage, quand plusieurs boules sont déjà placées, quand l’équipe est en péril. Le tireur est un peu le justicier sur qui le sort de la partie repose le temps d’un tir. Quand il juge bon d’intervenir, il invite d’un geste discret ses partenaires à lui laisser la place. Chacun retient son souffle. Parfois, un homme de confiance se permet un petit encouragement : « Allez, volontiers ! », ou encore « Vas-y, dégaine « . Seul dans son monde, le tireur fait alors parler la poudre. Les boules claquent dans ses mains, son bras se tend vers la cible, la boule vole puis s’abat comme un missile sur l’aire de jeu. Choc métallique, la boule adverse est éjectée. Sans rien laisser paraître de son évidente satisfaction, le tireur rejoint ses coéquipiers. La pression a changé de camp.

    Dans ce monde de garnements devenus grands, les boules sont un art. L’art d’être immobile ou presque dans un cercle au tracé fragile qui devient le centre du monde lorsqu’on y entre. L’art d’apprécier la souplesse du terrain afin que la boule roule ou freine lorsqu’elle touchera le sol. L’art de doser le balancier du bras pour obtenir la meilleure trajectoire. A ce jeu de billes pour grands, le malingre et le grassouillet s’illustrent autant que les physiques d’athlète. Tout est dans le toucher, la finesse d’une asymptote, le mouvement du poignet. Tout est dans la tête aussi. Comme dans beaucoup de jeux d’adresse et de précision, on se bat à la fois contre un adversaire et contre soi-même. Golf du pauvre, les boules ont souvent des airs de bras de fer psychologiques.

    Aux boules, loin des pittoresques clichés, les joueurs parlent peu. Les vainqueurs ne se laissent pas aller à la moquerie ni aux effusions de joie. La ramener serait mal vu, d’autant plus qu’il est toujours inutile d’offenser des hommes au sens de l’honneur à fleur de peau. Dans cet espace exclusivement masculin, les tendresses sont cachées, et le seul humour toléré est celui que l’on s’adresse à soi-même. Passé le dernier point, les joueurs se séparent sur une franche poignée de main. Chacun range ses boules dans un petit étui de cuir vieilli qui est ensuite placé dans le coffre de la 4L. Des salves d’auto-critiques bougonnent accompagnent alors les vaincus jusqu’au bistrot où ils vont devoir payer l’apéro. C’est l’heure du jaune.

    (Perds pas le sud, Plon, 2006)

  8. UNE PARTIE DE PETANQUE

    Quand reviennent les beaux jours
    Sur les places et les cours
    On voit sous platanes
    Plus d’un groupe s’amener
    Ce sont les acharnés
    Les joyeux boulomanes
    On joue ça en quinze points
    Faut voir avec quel soin
    On sort ses intégrales
    On lance un goder
    Qui tourne dans l’air
    Si c’est pile : « A toi Bébert ! »
    « Vas-y Léon. Envoie bien le bouchon ! »

    Une partie de pétanque
    Ça fait plaisir
    La boule part et se planque
    Comme à loisir
    Tu la vises et tu la manques
    Change ton tir !
    Une partie de pétanque
    Ça fait plaisir !

    2. Il faut voir le beau chichois
    En chemise de soie
    Pantalon de flanelle
    Le foulard et le pailleux
    Rabattu sur les yeux
    Jouer sa matérielle
    Avec Titin ou Pauleau
    Quand pour un joli lot
    Il se prend de querelle
    Il lui dit, moqueur :
    « Si tu es vainqueur
    Eh ben ! tu auras son cœur
    Si tu es vaincu,
    Ben ! … Je t’en dis pas plus ! »

    Refrain

    3. C’est surtout au cabanon
    Que nous nous en donnons
    Au soleil le dimanche
    On se met à quatre ou six
    Pour un vermouth-cassis
    On en fait plusieurs manches
    Marius est un peu là
    Mais sa femme Rosa
    S’égare sous les branches
    Titin qui la suit
    Tendrement lui dit :
    « Pendant ce temps, ma chérie,
    Nous, dans ce coin,
    Nous marquerons les points !  »

    Refrain

    (Paroles: André Montagard. Musique: André Montagard, Léo Nègre ; 1941)

  9. Pour info : dans la vidéo, on voit des tireurs viser le bouchon (= le cochonnet ou le but). C’est évidemment extrêment difficile, donc rarement fait (du moins exprès) dans la pétanque de loisir. Mais c’est assez courant en compétition : quand on sent qu’une « mène » est mal partie, on demande au tireur de « viser le bouchon », la mène est en effet annulée s’il sort des limites du terrain.

    Sinon, Anne, tu peux nous rappeller l’origine de l’expression « Fanny » quand on perd 13-0 ?

  10. « Une partie de pétanque » fait partie du dernier disque enregistré par Georges Brassens. Le disque s’appelle « Brassens chante les chansons de sa jeunesse ». Il a été publié (c’est un double-album) au profit de l’association Perceneige qu’avait créée Lino Ventura. Tout le disque est extraordinaire.

  11. LE ROI DES CARREAUX

    Le jeu de boules se développe grâce à une vie sociale chaude, fraternelle qu’il contribue ensuite à développer et à rendre plus intense, plus colorée : en arrière-fond, nous ne manquerons pas de percevoir à quel spoint le sport moderne (singulièrement de compétition) s’éloigne de ce type de relations où l’homme a le bonheur de rencontrer l’homme.

    Il en est déjà ainsi des lieux. On construit des stades de plus en plus grands, des édifices de béton qui exaltent l’univers urbain dans ce qu’il a de gigantesque et d’écrasant. Les joueurs évoluent très loin du public qui les perçoit un peu comme les petits bonshommes qui bougent sur leur écran de télévision. Certes il existe des réalisations plus modestes mais, d’une façon ou d’une autre, elles recherchent l’artifice : cette piste synthétique d’une matière raffinée que l’on ne rencontra jamais dans la nature, la piscine que l’on préfère à la mer parce qu’elle se soustrait à ses houles… bref, un univers plus proche du laboratoire que de la terre, notre patrie. Or qu’en est-il du jeu de boules ?A la pétanque, il suffit, en principe, d’une paire de boules, d’un but et de quelques partenaires pour entreprendre une partie. Quand on organise à Grenoble un championnat, on joue bravement sur une esplanade qui sert à tout autre chose et où par exemple, la foire s’installe pendant l’hiver. Tant pis si, parfois, l’éclairage n’est pas satisfaisant. On ne récusera pas les aspérités du sol (rien à voir avec le soin avec lequel on entretient la terre battue d’un court de tennis). Il est admisà la pétanque qu’il faut savoir tenir compte des cailloux, d’un terrain dont les nappes accélèrent ou freinent la boule. J’ai connu à Annot (dans les Alpes de Haute-Provence), des joueurs qui cherchaient les sols les plus invraisemblables et qui en tiraient un parti étonnant, « gérant eux l’imprévisible qui échappe à nos gouvernants quels qu’ils soient ! Certes le joueur affecte de nettoyer, mais j’y vois aussi le plaisir d’inspecter les lieux, de tapoter le sol avec la boule ou avec les espadrilles, une pause pour attendre l’inspiration qui tarde à venir et le joueur revient volontiers sur ses pas comme s’il n’avait plus en tête ou dans son corps la distance, comme si le terrain avait pu, en quelques secondes, se modifier. (…)

    (à suivre…)

    (Les gens de peu, PUF, 1991)

  12. LE ROI DES CARREAUX (suite)

    (…) On voudrait des fêtes où le public participerait activement aux réjouissances (et quand il le fait, c’est trop souvent sur le mode du vandalisme ou de la transgression). L’on recherche désespérément une animation populaire. Or c’est précisément ce qui se passe, d’une façon spontanée et sans nul mot d’ordre, dans l’univers des boules. Les spectateurs entourent les joueurs, se haussent sur la pointe des pieds pour mieux voir, sont toujours exacts à des rendez-vous qui, pourtant, n’ont pas été donnés, applaudissent à bon escient, attendent avec toute la patience désirable que le joueur ait pris la décision de jouer. Ce qui m’a toujours paru remarquable, c’est la fidélité d’un certain public au cours des années, et la façon dont certains choisissent d’être joueurs et d’autres spectateurs, sans que ce choix tacite souffre de contestation et alors que la qualité de jeu des uns et des autres ne diffère pas sensiblement. Quant aux joueurs, une fois associés, ils prennent tout leur temps ; la parole plutôt chuchotée (très peu d’interjections à haute voix, de galéjades contrairement à une mythologie répandue et fausse), les coups d’oeil perplexes, les moments d’attente font partie du jeu et cette lenteur nous interroge dans un monde où il est nécessaire d’aller vite et où le sport lui-même nécessite souvent l’adoption d’un rythme très soutenu (au tennis, beaucoup de joueurs « ont le geste » mais la cadence n’est pas la même. Ou encore, par un joli paradoxe, pour ralentir, pour « calmer le jeu », il faut, au football, beaucoup de technique et de savoir-faire). Elle nous paraît un signe de sérénité mais comment l’interpréter ? La plupart des joueurs diront qu’il faut se méfier de la précipitation, choisir la meilleur solution, examiner à nouveau le terrain, se concentrer à nouveau. Nous les croyons, mais au-delà de ces raisons, il nous semble percevoir autre chose, comme le simple bonheur d’être là, d’être ensemble, en s’interrogeant, en plongeant longuement son regard sur les boules. Un droit à la rêverie, à l’oubli des tracas quotidiens, à un étirement heureux de l’existence qu’il ne faut pas trop vite ramener à la nonchalance présumée des Méditerranéens puisqu’on peut la rencontrer sous d’autres climats. Donc des palabres, des conciliabules, des sorts de méditation intérieure qui donnent de l’importance à ce que l’on fait puisque cela exige tant de calculs. On pense à l’habitant d’un pavillon qui parcourt inlassablement son minuscule jardin et qui semble y découvrir une manifestation de l’infini, du moins de l’incommensurable. On pense aussi au bistrot, cet autre et voisin rassemblement des hommes parce qu’on y rencontre la même gratuité, le même désir d’user du temps selon son bon plaisir et sans une quelconque limitation externe. Au bistrot on s’assemble et on parle autour des faits divers, des menus incidents du quartier – et là c’est autour des boules et du déroulement de la partie. Seulement, nous le répétons, la parole du bouliste est plus mesurée, elle ne va pas jusqu’à l’emphase, elle se transforme souvent en silence, et tout à coup jaillit chez ce palabreur et ce rêveur la prestesse du geste dans son évidence et sa justesse les plus pures. (…)

    (à suivre…)

    (Les gens de peu, PUF, 1991)

  13. Contrairement à ce que beaucoup de gens croient, l’origine du mot « Fanny » pour parler d’un score de 13 à 0 à la pétanque ne se situe pas à Marseille.

    Fanny aurait été une jolie serveuse du café du Grand-Lemps, en Isère, au début du 20e siècle.
    Elle avait pris l’habitude de se laisser embrasser par les perdants (ceux qui n’avaient pas marqué un seul point) pour les consoler.
    Quand un jour le maire du village s’est pris un 13-0, elle serait montée sur une chaise, aurait relevé ses jupes et lui aurait présenté ses fesses… tu parles d’une punition !

  14. LE ROI DES CARREAUX (suite)

    (…) Ce jeu familier, familial (dans un village, la femme, les enfants surtout viennent voir le mari ou l’oncle jouer), ce jeu que l’on ne cherche pas à mythifier en l’exilant sur ces terres légendaires que les grands stades modernes sont devenus n’est pas sans mystère. Ainsi en est-il de l’adresse qui excède toujours ce qu’une raison ou une logique instrumentales nous permettent de comprendre et de prévoir. Dans tous les sports, il existe des jours où un homme est plus adroit que d’habitude et où il semble à même de réussir tout ce qu’il entreprend. Mais le sport actuel et professionnalisé cherche à réduire cette part imprévisible : il décompose le geste dans le souci de le recomposer jusqu’à sa perfection et presque jusqu’à son entier automatisme. (Aussi voit-on souvent le joueur de tennis esquisser le geste qu’il connaît et qu’il aurait dû exécuter.) Le jeu de boules, pour sa part, nécessite, lui aussi, l’entraînement et exige la faculté de se concentrer. Mais il admet davantage et il rend admirables ces moments de réussite où le joueur se hisse au-dessus de sa condition ordinaire. Pendant une fraction de seconde, le coup du tireur, la boule qu’il tient dans sa main – et une autre ou le but sur le terrain sont comme inexorablement et invisiblement liés les uns aux autres et l’on s’émerveille déjà que cette main puisse foudroyer ce qu’elle visait et qu’elle avait déjà en son pouvoir. Quand on pointe, le temps et l’espace ne paraissent pas se métamorphoser d’une manière aussi énigmatique : la manière, la ruse, le calcul sont plus apparents mais c’est encore une autre forme de magie. Quel amateur n’a pas accompagné par la pensée et par un mouvement chimérique de son corps sa boule, comme si en vertu d’une sympathie profonde ou d’une attraction réciproque, elle devait s’approcher du but convoité ! De plus l’adresse demeure une qualité en partie inexplicable ou du moins, elle ne « saute pas aux yeux » comme la force par exemple. Certes le connaisseur appréciera le roulé du bras, la cohésion et l’inclinaison du corps tout entier, le coup d’œil du joueur. Mais ce dernier peut être bedonnant, enveloppé, déjà atteint par l’âge et posséder une « vista » extraordinaire. Là encore quelle étrange métamorphose ! Ce monsieur débonnaire à la casquette sage, à la démarche alourdie, troue l’espace ou l’incise ou le développe ou le réinvente à la façon d’un héros de l’Antiquité ou d’un peintre moderne – et c’est pourquoi nous aimons que de grandes parties se jouent sous un ciel d’azur afin que cette main-mise sublime sur l’espace soit encore plus aveuglante, éclatante. Les boules à nouveau muselées, notre joueur se déplacera, comme nous, à l’intérieur d’un monde qu’il contourne mais dont il n’est plus lecréateur. (…)

    (à suivre…)

    (Les gens de peu, PUF, 1991)

  15. LE ROI DES CARREAUX (suite… et fin)

    (…) Donc, le jeu de boules, jeu de demain non point parce qu’il comporte beaucoup de licenciés et qu’il est (en apparence et en apparence seulement) aisé à pratiquer – non point, horreur ! parce qu’il présagerait un univers de retraités ou de demi-chômeurs, mais parce qu’il est l’expression d’un monde où la vie sociale est intense, où le jeu et le travail, le loisir et l’habitat cohabitent naturellement, populairement, jovialement. Davantage, bien d’autres sports comme le football, le tennis, etc., devraient suivre ce modèle exemplaire et cesser de se jouer en marge de notre existence quotidienne. Pourquoi ne reviendrait-il pas ce temps où, enfant, nous nous emparions d’une petite rue de Nice pour taper dans le ballon et où nous posions un semblant de filet de volley-ball entre les deux arbres d’un square qui jouxte la bibliothèque municipale ? Ne joue-t-on pas aux boules sur certaines dalles de la Défense quand les beaux jours reviennent ?

    (Les gens de peu, PUF, 1991)

  16. Bonjour Pasdup ou Bernard peut-être –
    La pétanque colle aux mains comme l’arapède au rocher – On ne l’hérite pas, on l’a dans les gènes – On communie avec elle, chaque jour de la semaine et surtout le Dimanche – On ne stresse pas, on a les boules -C’est comme cela que je définirais la pétanque par chez nous – Lorsque que l’on pointe, c’est le soleil qui tire son chapeau tellement il se régale –

    Il y a du monde par ici et des bons connaisseurs qui astiquent les triplettes sur le terrain pour les empêcher de rouiller –

  17. J’avais plus de chance de gagner le concours de pétanque avec Anne qu’avec Claudine (seule Claudine comprendra cette remarque, désolé pour les autres).

  18. En fait, la pétanque est un jeu de boules, et je ne suis pas performante dans ce domaine ces temps-ci ! et si, par malheur, les boules sont mauves, c’est pire ! (désolée pour l’opacité de ces propos)
    Bravo pour le concours à Anne et Bernard ! je veux bien m’inscrire pour l’an prochain ! je jouerai avec Joëlle et on vous foutra la pâtée !

  19. pas de Bernard….chuuut !
    Et je hais la pétanque: les gras du bide qui jouent avec les chaussettes de tennis dans les pompes de plage avec la casquette ricard sur la tête et les bras qui finissent par traîner sur le sol, genre gorille de banlieue, tellement que les boules (mauves ou pas) elles sont lourdes !
    Tout le portrait de Bernard, isn’t it ?
    et le premier ki dit que j’ai comme des idées à priori, je dis: « même pas vrai! »

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